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La séance est ouverte. Bonjour tout le monde.
Bienvenue à la 88e réunion du Comité permanent du patrimoine canadien de la Chambre des communes.
Comme vous le savez, la réunion d'aujourd'hui se déroule dans un format hybride, conformément à l'ordre de la Chambre des communes du jeudi 23 juin 2022.
Conformément à l'article 108(2) du Règlement et à la motion adoptée par le Comité lemardi 20 septembre 2022, le Comité se réunit pour poursuivre son étude sur la pratique du sport sécuritaire au Canada. L'honorable Kirsty Duncan sera avec nous pour la première série de questions.
Auparavant, si vous n'y voyez pas d'inconvénient, madame Duncan, nous devons régler quelques questions relatives au budget.
Nous sommes saisis d'une demande. Afin de nous aider à conclure l'étude sur la pratique du sport sécuritaire au Canada, un budget supplémentaire a été rédigé et distribué aux membres du Comité mercredi dernier. Vous l'avez reçu hier.
Plaît‑il au Comité d'adopter le budget supplémentaire de 6 250 $?
Des députés: D'accord.
Le président: C'est approuvé.
Madame Gladu, vous avez la parole.
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Je vous remercie, monsieur le président, mesdames et messieurs les membres du Comité et chers collègues. Je vous remercie de votre accueil chaleureux.
Je tiens à vous remercier d'avoir entrepris cette importante étude.
Je dois également remercier non seulement les athlètes extraordinaires qui ont fait de l'année 2022 l'année de la défense des intérêts des athlètes et qui ont courageusement dénoncé les mauvais traitements qu'ils avaient subis, mais aussi les athlètes et leur famille qui se sont manifestés au fil des décennies. Nous leur devons notre gratitude et nous devons faire tout en notre pouvoir pour remédier aux nombreuses années de mauvais traitements et à l'enracinement de ces mauvais traitements, qu'ils soient émotionnels, physiques, psychologiques, sexuels ou verbaux.
Le système national des sports au Canada n'a jamais été conçu pour protéger les athlètes et les jeunes. Il a été mis sur pied pour préparer les hommes physiquement pour la guerre. Lorsque le Canada n'a pas réussi à remporter une médaille d'or aux Jeux olympiques de Montréal en 1976, le sport a changé dans notre pays. Les effets se sont fait sentir dans tout le milieu du sport et jusqu'au niveau des clubs sportifs. Les objectifs avaient changé, et il s'agissait de représenter le Canada et de gagner des médailles pour le pays.
Dans les années 1980, des fédérations sportives et des entraîneurs ont négligé la santé, la sécurité et le bien-être des athlètes au profit de la victoire. On a mené des expériences sur les athlètes. On leur a inséré de fausses vessies contenant de l'urine qui pouvait passer un test de dépistage et de jeunes athlètes ont injecté entre les orteils des athlètes plus âgés des drogues visant à améliorer la performance, car cela permettait de dissimuler l'utilisation de ces drogues. En 1988, l'enquête de la Commission Dubin sur l'usage des drogues et les pratiques interdites a révélé l'étendue du problème et a permis de formuler des dizaines de recommandations que le gouvernement a mises en œuvre, ce qui a fait du Canada un chef de file dans la lutte contre le dopage dans le sport.
Nous avons besoin de ce type de leadership aujourd'hui. Nos athlètes ne devraient pas avoir à nous supplier, depuis plus d'un an, d'agir et de lancer une enquête sur un système sportif dépassé. En 1988, une enquête de 3 millions de dollars a été lancée en moins de deux semaines.
Je recommande tout d'abord que le gouvernement mène une enquête indépendante, approfondie et systématique sur la santé, la sécurité et le bien-être des athlètes.
Deuxièmement, je recommande que cette enquête systématique commence par les athlètes, qu'elle tienne compte des traumatismes et qu'elle autorise les survivants à dire toute la vérité s'ils le souhaitent.
Dans les années 1990, le hockeyeur Sheldon Kennedy a courageusement dénoncé les abus sexuels qu'il avait subis pendant des années de la part de son entraîneur de hockey junior. Son histoire aurait dû être un signal d'alarme pour la communauté canadienne du hockey et pour l'ensemble du système sportif, mais cela n'a pas été le cas.
J'apporte à cette discussion le point de vue d'une athlète de haut niveau. En effet, lorsque j'étais gymnaste, j'ai fait des doubles sauts périlleux arrière à partir du sol. J'ai complété plusieurs fois le marathon de Boston et j'ai participé à des demi-triathlons Ironman. Tout au long de ma vie, j'ai été entraîneuse, j'ai donné des cours de danse et j'ai été juge lors de compétitions. Comme vous le savez, j'ai également été ministre des Sports et j'ai fait de la pratique sécuritaire du sport ma priorité.
Au cours de l'année où j'ai été ministre, j'ai mis en place les principaux éléments d'un système sportif sécuritaire, ce qui s'est traduit notamment par la mise en œuvre d'un service d'assistance téléphonique national, le recours à un enquêteur tiers, un accord de tous les ministres des Sports du Canada pour faire de la pratique du sport sécuritaire une priorité, l'organisation de 13 sommets sur la pratique du sport sécuritaire, l'élaboration d'exigences en matière de formation et de financement axées sur la prévention, ainsi que l'élaboration d'un code de conduite pour les entraîneurs.
Dans le cadre de ma troisième recommandation, il convient d'examiner les règles verbales et tacites de chaque sport, les différences de pouvoir qui existent au sein de l'organisme national de sport — les entraîneurs, les formateurs, les membres de l'équipe de soutien médical, les membres de l'organisme et autres — et la notion selon laquelle on peut être en quelque sorte propriétaire des athlètes et accorder la priorité à la victoire au détriment de leur santé, de leur sécurité et de leur bien-être.
Ma quatrième recommandation vise à examiner les mesures en matière de sécurité dans le sport, la reddition de comptes et les instruments financiers mis au point par Sport Canada pour assurer la conformité.
Cinquièmement, il faut enquêter sur les organismes nationaux de sport et sur leur pouvoir collectif, sur leur responsabilité, leur gouvernance et leurs finances, ainsi que sur la façon dont les dirigeants sportifs sont allés d'un organisme à l'autre en renforçant les relations et les protections.
Pour ma sixième recommandation, il faut mener une enquête afin d'examiner les données sur toutes les formes de mauvais traitements dans le sport, et ce, dans chaque sport.
Ma dernière recommandation, et la plus importante, consiste à mener une enquête approfondie pour déterminer si les cas de mauvais traitements ont effectivement été résolus et si les responsables ont été retirés du système, ou si des complices passifs ont protégé le sport et l'organisme de sport au détriment des jeunes.
Il est temps de lancer une enquête publique nationale. Si le Canada fait ce qu'il faut, nous pourrons mieux protéger nos athlètes. Nous pouvons également être le catalyseur d'un débat mondial sur la santé, la sécurité et le bien-être des athlètes — un débat qui n'a que trop tardé — comme nous l'avons fait à la suite de l'affaire Dubin, il y a 35 ans.
Avec votre indulgence, monsieur le président, j'aimerais faire un bref commentaire à l'intention des gens qui vivent avec un cancer. Je veux qu'ils sachent qu'ils ne sont pas seuls et que je suis à leurs côtés. Je suis reconnaissante pour les médicaments et la recherche scientifique qui sauvent des vies et je remercie nos professionnels de la santé pour les excellents soins qu'ils prodiguent avec compassion.
Je vous remercie, monsieur le président.
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Je vous remercie, madame Gladu. J'aimerais vous féliciter, vous et votre famille, pour la naissance de votre petite-fille.
J'espère que cette enquête donnera les résultats que nous avons pu observer il y a 35 ans, lors du précédent établi par l'ancien juge en chef de l'Ontario, Charles Dubin. En effet, ce juge a adopté une approche systématique et il n'a négligé aucune piste. Il a tout examiné, du droit des athlètes aux différents sports, en passant par les politiques, les procédures et les finances. Il a mis en évidence la perversion qui régnait et l'ampleur de cette perversion. Il a formulé des dizaines de recommandations et le gouvernement a choisi celles qu'il souhaitait mettre en œuvre. Il a attiré l'attention du monde entier sur le dopage dans le sport.
Je pense que nous devons saisir cette occasion, aussi difficile que cela puisse être. Vous avez tous fait un travail difficile cette année en écoutant ces braves athlètes raconter courageusement leur histoire. C'est difficile. Ces histoires datent de plusieurs dizaines d'années. Cela dure depuis des décennies. Si nous ne menons pas une enquête, nous n'irons pas au fond des choses. Les mauvais traitements durent depuis des décennies dans le milieu des sports. Ils sont enracinés. Ils sont complexes. Dans certains cas, ce sont les athlètes qui sont victimes de mauvais traitements et de harcèlement de la part d'entraîneurs, de juges et d'autres membres du personnel d'encadrement. Dans d'autres cas, ce sont des athlètes qui deviennent des prédateurs et agressent des personnes qui ne sont liées au système sportif que de manière indirecte. Dans d'autres cas, ce sont des athlètes qui maltraitent d'autres athlètes. C'est une situation complexe.
La seule façon d'aborder cette complexité est de mener une enquête publique nationale. Je pense que nous sommes enfin arrivés à un moment où nous ne pouvons pas nous permettre de laisser passer cette occasion. Nous reconnaissons qu'il s'agit d'un problème et que nous ne pouvons pas laisser tomber nos enfants. Le moment est venu.
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Comme vous le savez, madame Gladu, j'ai été ministre de 2018 à 2019. Vous avez raison lorsque vous dites que le poste de ministre des Sports a été éliminé en 2019. À l'époque, je voulais savoir ce que nous ferions à l'avenir pour assurer la pratique sécuritaire du sport. On m'a répondu qu'il fallait revenir à ce qu'était vraiment le sport. J'ai répondu qu'on négligerait donc de protéger les jeunes.
Je pense que ces dernières années, les athlètes ont d'abord vu que les choses bougeaient, mais que ce mouvement s'est ensuite arrêté, ce qui a entraîné, à juste titre, une certaine frustration. Toutefois, l'année 2022 a été l'année de la défense des intérêts des athlètes.
Le Comité a également pu constater qu'on a opposé une certaine résistance à la mise en place d'initiatives qui favorisaient la pratique sécuritaire du sport. Je peux vous dire que j'ai fait face à cette résistance de la part de Hockey Canada. En effet, on s'est opposé à la mise en place du service d'assistance téléphonique. Je ne vois pas pourquoi quelqu'un s'opposerait à un service d'assistance téléphonique que les athlètes de tout le pays pourraient utiliser pour signaler leurs problèmes.
On s'est aussi grandement opposé à l'idée de faire appel à un enquêteur tiers.
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Je vous remercie, monsieur le président.
Je remercie ma collègue, l'honorable Kirsty Duncan, d'être avec nous aujourd'hui.
Vous et moi avons déjà abordé ces questions, et je sais que lorsque vous avez été nommée ministre des Sports, vous avez tout de suite pensé aux enfants, car pour vous, il s'agissait de protéger les enfants. Ils ont toujours été au centre de vos préoccupations.
Vous avez enseigné aux enfants. Vous avez donné des cours de danse aux enfants. C'était tout votre univers.
Vous nous avez un peu parlé des mesures que vous avez mises en œuvre à titre de ministre des Sports. Veuillez nous parler un peu plus en détail de ces mesures et de la manière dont vous avez toujours mis les enfants et leur protection à l'avant-plan.
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Il a fallu beaucoup de travail pour que tous les ministres s'engagent à prendre des mesures dans leur province pour mettre fin à l'abus, à la discrimination et au harcèlement.
Ce que j'aimerais, comme je l'ai dit, c'est qu'on discute de cette question à chaque réunion fédérale-provinciale-territoriale. J'aimerais voir les données. J'aimerais savoir... Je sais que lorsque j'ai pu mettre en place la ligne téléphonique, la ligne d'assistance, nous avons commencé à obtenir des données sur les abus qui sont commis dans ce pays.
Je pense que les provinces et les territoires doivent le faire. Je veux que les données soient fournies par sport et je veux savoir ce qu'il en est de la violence émotionnelle, physique, psychologique, sexuelle, verbale... Je veux savoir si le nombre de cas est en hausse ou en baisse. Les gère‑t‑on efficacement? Évaluons-nous l'efficacité de leur gestion? Le demandeur et le défendeur ont-ils le sentiment d'avoir été traités équitablement? Cela se produit‑il au fil du temps? Combien de familles, d'entraîneurs et de membres du personnel de soutien suivent une formation sur la sécurité dans le sport chaque année?
Nous avons besoin de tous ces renseignements.
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Merci, monsieur le président.
Madame Duncan, je suis très ému de vous voir parmi nous aujourd'hui et, surtout, d'entendre votre témoignage. Vous avez contribué très largement à la situation que nous connaissons aujourd'hui. On sent une volonté quasi unanime dans le milieu sportif. Des organismes comme À nous le podium et le Comité olympique canadien se prononcent même en faveur d'une enquête publique indépendante.
Lors de discussions, il y a plusieurs mois, nous étions un peu seuls à vouloir revendiquer cette enquête publique indépendante. Or, vous l'avez fait avec l'aplomb qu'on vous connaît. Je tiens à vous en remercier.
J'aimerais que vous nous parliez de votre expérience. Vous avez été responsable des sports en tant que ministre des Sciences et des Sports et comme ministre des Sports et des Personnes handicapées. À ce titre, quel est le plus grand héritage que vous avez légué?
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Merci, monsieur Lemire.
Encore une fois, je tiens à vous remercier de vos efforts. Je tiens à remercier tous les membres de ce comité pour leurs efforts.
Je pense que la chose la plus difficile, en 2018, a été de littéralement prendre une position ferme et d'entamer une nouvelle conversation au pays sur la pratique sécuritaire du sport. Cela a été un sujet tabou pendant de nombreuses années. Entamer cette conversation et dire que l'époque où la mentalité consistant à ne rien entendre et à ne rien voir était révolue...
Je vais vous ramener en octobre 2017. Le mouvement #MoiAussi faisait les gros titres dans le monde entier. En janvier 2018, Larry Nassar, de l'équipe de gymnastique des États-Unis, a été condamné à perpétuité après avoir agressé plus de 150 gymnastes pendant deux décennies. J'ai été nommée ministre un mois plus tard. On a été surpris d'apprendre que j'allais m'attaquer à la sécurité dans le sport. Il y a eu de la résistance.
Comme je l'ai dit, je n'aurais pas pu ne pas entamer cette conversation, compte tenu du milieu d'où je viens, de ce dont j'ai été témoin et du fait que j'ai passé ma vie à protéger les enfants. Je pense que ce que votre comité a fait, c'est de faire passer cette conversation à l'échelle nationale. Je pense que le moment est venu de tenir une enquête publique nationale.
Merci, monsieur Lemire.
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Je vous remercie de la question. Elle est importante.
J'avais un objectif, qui était de mettre en place le plus de mesures de protection possible dans le temps dont je disposais. Lorsque je suis arrivée, nous avions tout d'abord besoin d'une politique et d'un enquêteur indépendant. Nous partions de zéro.
Je construisais littéralement le début d'un système sportif sécuritaire. Nous avons fait des progrès. Il nous reste beaucoup de chemin à faire pour bâtir ce système sportif sécuritaire dans ce pays. C'est pourquoi cette enquête sera si importante. Je pense que c'est vraiment la prochaine étape.
Mon travail consistait à mettre en place des mesures de protection. Lorsque j'ai vu ce qui s'était passé aux États-Unis, je savais que cela aurait dû provoquer une conversation à l'échelle nationale sur de nombreux sports. Ce n'est pas arrivé. Il semblait qu'il s'agirait toujours d'un sport après l'autre. Mon travail consistait à mettre en place ces mesures de protection.
Nous allons dans la bonne direction. C'est le bon moment pour tenir cette enquête. Ne laissons pas tomber nos enfants.
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Lorsque je suis arrivée, en 2018, il n'y avait pas de mandat sur la sécurité dans le sport.
C'est un choix que j'ai fait. J'ai choisi de le faire, car même si j'aime le sport... Je vis le sport. C'est de là que je viens. C'est le sport qui me permet de tourner et de faire des sauts périlleux dans les airs. Je m'émerveille du talent et du dévouement de nos athlètes. Toutefois, je connais aussi un côté plus sombre et j'étais donc déterminée à travailler à ce dossier.
Cela n'a pas toujours été facile. J'ai eu la chance de pouvoir compter sur quelqu'un de l'extérieur du gouvernement qui avait à cœur la sécurité dans le sport. Lorsque je me suis rendue en Corée pour les Jeux olympiques, environ deux semaines après ma nomination, on m'a demandé ce que je voulais faire et j'ai répondu que je voulais travailler à la pratique sécuritaire du sport et les gens en ont été étonnés. Puis, il y a eu le mouvement #MoiAussi, l'affaire Larry Nassar. Je suis une ancienne gymnaste. Je connais le milieu, mais j'ai fait face à de l'étonnement et à de la résistance.
Comme je l'ai dit, il y a également eu de la résistance de la part de certains secteurs de la communauté sportive. Encore une fois, je pense que c'est la raison pour laquelle l'enquête est vraiment importante. Nous devons faire la lumière sur les coins les plus sombres du système sportif si nous voulons que les choses changent, et le seul moyen d'y parvenir est de tenir une enquête.
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Madame Duncan, c'est un plaisir de vous voir. Vous nous manquez. Nous vous souhaitons la meilleure des chances et un prompt rétablissement. Je vous remercie d'être avec nous aujourd'hui.
Je voudrais vous parler de ce que vous avez tenté d'apporter au ministère des Sports. Nous avons commencé cette étude en nous penchant uniquement sur le cas de Hockey Canada. Puis, au cours de la dernière année, plus nous allions loin dans notre examen, plus nous constations que la situation était grave. Je constate que vous avez vraiment tenté de vous attaquer à ces problèmes bien avant qu'ils ne soient connus du public. Je vous en remercie.
Je voudrais citer un article de CBC News datant du 27 janvier. Vous avez dit, d'après l'article, que le gouvernement n'a pas réussi à donner un élan aux efforts que vous avez menés pour prévenir le harcèlement, l'abus et la discrimination, et que vous avez même fait face à de la résistance de la part de gens au sein de votre propre gouvernement lorsque vous avez fait de la lutte contre l'abus une priorité durant votre mandat à titre de ministre des Sports.
Pourriez-vous nous en dire un peu plus à ce sujet? Vous avez parlé des organismes nationaux de sport et de leur résistance. Pourriez-vous nous en dire plus sur la résistance de la part du gouvernement?
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Nous avons ici un entraîneur de hockey bien connu et très aimé. Je tiens à le souligner.
Lorsque j'ai rencontré des représentants de Hockey Canada, j'ai discuté avec eux de questions difficiles. Je leur ai parlé non seulement de la question de l'abus, mais aussi de celle du manque de financement pour le hockey féminin. J'ai parlé du manque de financement pour toute personne dans le hockey, quelles que soient ses capacités. J'ai été claire à l'époque: la culture du « tout m'est dû » et de la masculinité toxique n'est pas nouvelle dans le hockey au Canada.
Lorsque j'étais athlète, à l'adolescence et au début de la vingtaine, nous entendions parler des joueurs de hockey junior A, de la drogue et de l'alcool qui étaient consommés en dehors de l'aréna. Nous entendions parler, et je m'excuse de l'expression que je vais utiliser, du nombre de filles qu'un gars se vantait de s'être tapées pendant la fin de semaine. Où étaient les adultes responsables? Où étaient les ligues, les associations provinciales et nationales pour exiger de leurs membres qu'ils se conduisent avec un minimum de décence?
Je pense que Hockey Canada a échoué à maintes reprises à voir l'abus, la discrimination et le harcèlement dans le hockey et à prendre des mesures suffisantes sur des problèmes dont on parle depuis des décennies dans les médias.
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Mesdames et messieurs, nous avons approximativement 10 à 15 minutes avant le vote.
Nous allons commencer par Voile Canada. M. Don Adams, chef des opérations, et M. Hugh McGugan, président de Voile Canada, disposeront de cinq minutes.
Monsieur Adams, monsieur McGugan, bienvenue au comité du patrimoine. Vous disposez de cinq minutes. Je ne sais pas comment vous allez vous répartir le temps, mais après cinq minutes, je vais vous arrêter pour donner la parole à Mme Smith, de Gymnastique Canada.
Monsieur Adams, monsieur McGugan, la parole est à vous pour cinq minutes.
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Merci, monsieur le président. Je m'adresse à vous au nom de Voile Canada, du moins durant la déclaration préliminaire.
Je vous remercie de nous avoir invités ici aujourd'hui. Je remercie également le Comité pour le travail qu'il fait en vue d'améliorer le système sportif et de le rendre plus sécuritaire. Merci aussi à l'honorable ministre Duncan d'avoir lancé le processus et de le diriger. Son leadership dans le milieu du sport est primordial. La question à l'étude est d'une grande importance et elle mérite notre attention.
Voile Canada a été créé il y a plus de 90 ans. Notre organisme a toujours poussé pour l'adoption de pratiques de voile sécuritaires au Canada. Nous accueillons tous les Canadiens, peu importe leur âge ou leurs capacités, qu'ils s'intéressent à la voile de plaisance ou de compétition. Notre slogan est: « La voile pour tous, en voile pour la vie, en voile pour gagner ». Nous sommes très fiers de nos athlètes de calibre mondial, mais nous sommes également fiers de tous les autres amateurs de voile faisant partie de notre réseau. Au fil des années, nous avons remporté neuf médailles olympiques et paralympiques.
Voile Canada travaille de pair avec 380 organismes membres indépendants d'un océan à l'autre, dont des associations provinciales de voile, des clubs de voile, des écoles et des associations de classe. Tous ont des besoins uniques et tous sont déterminés à offrir une expérience de voile sécuritaire.
Du côté de la compétition, les règles internationales de course à la voile ont toujours mis l'accent sur la reddition de comptes et les mesures disciplinaires pour la maltraitance dans le sport. Les sanctions vont jusqu'à l'interdiction à vie de pratiquer le sport. Voile Canada se considère comme un chef de file dans le domaine du sport sécuritaire. Nous développions des pratiques exemplaires même avant de devenir signataires du programme du Bureau du commissaire à l'intégrité dans le sport, en décembre dernier.
Nous avons pris les recommandations de la ministre Duncan au sérieux. En 2019, nous avons modifié notre politique en matière de harcèlement, d'intimidation et de discrimination. La même année, Voile Canada a mis sur pied un comité d'inclusion, de diversité et d'équité. Nous avons aussi adopté des politiques dans ce domaine.
Suivant l'exemple de la ministre Duncan, nous avons créé un numéro d'urgence et nous avons engagé un enquêteur indépendant. Nous faisons beaucoup de travail dans ce domaine, mais bien entendu, il y a toujours moyen d'en faire plus.
Voile Canada est un chef de file dans la pratique sécuritaire du sport à l'échelle internationale. Récemment, certaines fédérations sportives mondiales ont pris des décisions telles qu'organiser des compétitions dans des pays qui ne protègent pas tous les groupes. Voile Canada a réagi: nous avons envoyé une lettre à la Fédération mondiale de voile pour lui demander de veiller à ce que nous travaillions ensemble pour soutenir, pour protéger et pour inclure tous les groupes qui participent aux compétitions de voile.
Voile Canada appuie l'initiative du gouvernement fédéral pour l'amélioration de la sécurité des environnements sportifs. En décembre dernier, nous avons annoncé que nous serions l'un des premiers organismes à adhérer au programme Sport Sans Abus. Nous avons signé l'entente en décembre, et elle est en vigueur depuis le 1er mars.
Voile Canada est allé au‑delà des exigences du gouvernement du Canada sur le plan de l'envergure. En collaboration avec nos partenaires provinciaux, nous avons défini une politique harmonisée en matière de sport sécuritaire pour l'ensemble du milieu de la voile, et non seulement pour les intervenants nationaux. De plus, nous avons engagé un spécialiste de la pratique sécuritaire du sport pour actualiser notre trousse de politiques sur le sport sécuritaire et pour aider nos partenaires provinciaux, ainsi que les clubs de voile et les écoles à mettre ces politiques en œuvre.
Par ailleurs, Voile Canada exige que l'ensemble du personnel, des bénévoles nationaux, des officiels agréés et des entraîneurs et instructeurs agréés et enregistrés, ainsi que tous les participants aux championnats régionaux et nationaux acceptent de se conformer à notre nouveau code de conduite et au CCUMS et de se plier au processus du BCIS en cas de plainte.
Depuis des années, Voile Canada donne le ton à l'échelle nationale en ce qui concerne la formation sur le sport sécuritaire. Nous organisons des séminaires sur la pratique sécuritaire du sport pour le personnel, les bénévoles, les officiels et les présidents et employés des associations provinciales de voile. Tous les employés, les instructeurs, les entraîneurs et les officiels doivent obligatoirement suivre une formation sur le sport sécuritaire.
Récemment, nous avons donné une séance de formation de trois heures aux athlètes de l'équipe nationale, aux entraîneurs de l'équipe en développement et au personnel de soutien. Au cours de la séance, les participants ont appris comment se protéger contre tout problème lié à la pratique sécuritaire du sport et comment déposer une plainte s'ils sentent qu'ils sont victimes de toute forme de mauvais traitement. À ce jour, six associations provinciales de voile — sans compter celle du Québec, qui a son propre système — ont mis en place la trousse de politiques sur le sport sécuritaire et elles sont en train de l'introduire à leurs organismes membres. Plus de la moitié des clubs et des écoles membres ont adopté des politiques en matière de sport sécuritaire, et les autres sont en voie de le faire.
Nous avons encore du pain sur la planche pour faire en sorte que les objectifs en matière de sport sécuritaire sont efficaces, atteignables et aptes à garantir un environnement exempt de harcèlement, d'abus et de tout autre comportement préjudiciable. D'après nous, les objectifs clés suivants assureront la réussite de tous les organismes nationaux de sport.
Premièrement, un système harmonisé en matière de sport sécuritaire doit être mis en place pour l'ensemble du réseau — à l'échelle du club, de la province et du pays — afin d'éviter les chevauchements et la confusion quant à l'attribution de la responsabilité de réagir.
Deuxièmement, l'atteinte des objectifs en matière de sport sécuritaire requiert la collaboration et l'appui de tous les ordres de gouvernement. La ministre Duncan a abordé ce sujet en parlant de la Déclaration de Red Deer.
Troisièmement, il faut réaliser des audits culturels pour évaluer l'efficacité de notre système et examiner les améliorations possibles...
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Merci beaucoup de me donner l'occasion de discuter avec vous de l'enjeu très important de la pratique sécuritaire du sport.
Je m'appelle Wendy Smith. Je suis la nouvelle présidente du conseil d'administration de Gymnastique Canada.
GymCan est fermement résolu à offrir un environnement sportif sécuritaire, inclusif et exempt de mauvais traitements, de discrimination et de risques de préjudices à tous les membres de la communauté — spécialement les athlètes, mais aussi les entraîneurs, les juges, les administrateurs et les bénévoles. Une expérience sécuritaire est non seulement souhaitable, mais encore indispensable à la création d'un environnement positif et favorable à la croissance des athlètes et des autres participants.
À cette fin, GymCan a apporté plusieurs changements au cours des dernières années dans le but de faire face aux questions relatives à la pratique sécuritaire du sport d'une manière coordonnée et transparente. Plus précisément, GymCan a travaillé avec les organismes provinciaux et territoriaux pour actualiser et harmoniser l'ensemble des politiques et procédures en matière de sport sécuritaire. Nous avons mis en œuvre un accord de réciprocité à l'échelle du pays pour veiller à ce que toutes les associations de gymnastique provinciales et territoriales membres de GymCan fassent rapport des résultats des plaintes relatives au sport sécuritaire et communiquent les renseignements à ce sujet. Cela comprend la publication d'une liste de membres suspendus ou expulsés.
De plus, nous avons collaboré avec d'autres dirigeants du domaine des sports, avec le Centre de règlement des différends sportifs du Canada et avec Sport Canada à la mise en place de systèmes indépendants de gestion partout au pays. Nous avons aussi travaillé de pair avec nos partenaires provinciaux et territoriaux à des initiatives de formation sur la pratique sécuritaire du sport à tous les niveaux.
Au palier national, GymCan a signé l'entente du programme Sport Sans Abus du BCIS, qui prévoit un processus de gestion des plaintes entièrement indépendant et coordonné à l'échelle nationale. En outre, nous avons créé un poste d'employé à temps plein responsable de diriger les programmes relatifs au sport sécuritaire. Nous avons confié ce poste à Mme Kacey Neely. Mme Neely a beaucoup d'expérience et de connaissances dans le domaine du sport sécuritaire. Elle a démontré qu'elle avait la capacité d'améliorer la sécurité des pratiques et des environnements.
Par ailleurs, nous avons organisé des réunions et des webinaires de sensibilisation axés sur la création d'environnements sportifs sécuritaires et accueillants. Ces activités éducatives se poursuivent. D'abord destinées aux participants nationaux, elles sont maintenant offertes aux administrateurs et aux officiels.
Nous continuons à actualiser nos politiques et procédures liées à la mise en œuvre des programmes relatifs au sport sécuritaire, y compris en ce qui a trait à la gestion des cas. Nous nous sommes associés au mouvement Sport pur, qui fait la promotion de l'équité, de l'inclusion, de l'excellence et du plaisir dans toutes les activités sportives.
Nous avons travaillé étroitement avec l'Association canadienne des entraîneurs pour actualiser nos ressources pédagogiques à l'intention des entraîneurs afin qu'elles reflètent bien les recherches et les méthodologies les plus récentes en matière de sport sécuritaire. De plus, nous avons engagé le McLaren Group pour qu'il réalise un examen indépendant et un examen culturel relativement à la feuille de route pour la gymnastique. Aussi, nous avons revu et restructuré nos pratiques internes d'embauche, d'évaluation et de relations avec la communauté.
Qui plus est, nous avons adopté un grand nombre des mesures de reddition de comptes annoncées récemment par la , y compris celles relatives à la diversité au conseil d'administration, à la durée limitée des mandats, à la représentation des athlètes et à la transparence financière.
GymCan est déterminé à séparer le passé de l'avenir pour éviter que l'histoire ne se répète. Aux mesures déjà mentionnées s'ajoute le recrutement d'un nouveau conseil d'administration qui aura pour mission de changer l'avenir, en mettant l'accent sur la gestion du changement, la communication et la stratégie, pour soutenir à la fois le côté du sport et le côté des affaires de la gymnastique. Nous travaillons aussi à embaucher un nouveau PDG ayant de l'expérience dans le changement stratégique et une capacité reconnue d'apporter des changements culturels. Nous sommes également en train de mettre en œuvre les recommandations contenues dans le rapport du McLaren Group.
Finalement, GymCan est favorable à la tenue d'une enquête publique sur la pratique sécuritaire du sport au Canada. À l'heure actuelle, les organismes nationaux de sport apportent des changements considérables pour renforcer la sécurité de la culture et des pratiques sportives. Toutefois, la majorité de ces changements se font isolément, sans mise en commun entre les différents sports. Une enquête publique nationale contribuerait à harmoniser les activités des organismes de sport et à tirer parti des leçons apprises et des politiques efficaces afin d'accélérer l'amélioration de tous les environnements sportifs.
Je vous remercie encore une fois de m'avoir donné l'occasion de m'adresser à vous.
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Merci, monsieur le président.
C'est ma dernière question à ce sujet.
Vous comprenez, bien sûr, que Voile Canada ne fait pas l'objet de nombreuses allégations et, encore une fois, je n'ai aucunement l'intention de faire de telles allégations. Je crois comprendre que pour une organisation de cette taille, votre fédération sportive est très bien dirigée.
Évidemment, je pense, d'un point de vue symbolique, qu'il s'agit d'un enjeu majeur. J'invite votre conseil d'administration à examiner la pertinence d'avoir une entraîneuse pour les athlètes de haut niveau et à réfléchir aux façons de redorer votre blason à la suite de la mauvaise publicité que vous a value cette décision.
Merci, monsieur le président.
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Merci, monsieur le président.
Je vais commencer par faire un rappel au Règlement concernant Mme Smith.
J'aimerais savoir pourquoi Gymnastique Canada a refusé de nous remettre le rapport de l'enquête menée par le cabinet d'avocats Shearer Parnega, et qui a été remis à cet organisme en avril ou en mai 2018.
Gymnastique Canada a été sommée de nous en remettre une copie et doit nous la fournir. Enfin, je lui demande de remettre à la greffière, d'ici demain, en fin de journée, un document avec des sections qu'elle voudrait peut-être voir être caviardées. Des ententes existent pour cela. Le document doit nous être remis dans les plus brefs délais. Cette procédure doit être respectée; elle est généralement familière aux avocats.
Madame Smith, je vous remercie de votre collaboration à cet égard.
Pour ce qui est de mon tour de parole, monsieur le président, j'aimerais poser des questions à Mme Smith sur le rôle qu'a joué Karl Balish au sein de Gymnastique Canada.
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Il y a deux choses qui sont fausses.
Premièrement, compte tenu de notre situation financière, nous avons mis fin au contrat de Mme Ross, qui représentait un coût d'environ 120 000 $ par année en salaire, avantages sociaux et frais de déplacement. Nous avons retenu les services d'une entraîneuse au coût de 20 000 $ par année. Cela représente une économie réelle d'environ 100 000 $ dans notre budget, ce qui nous a permis d'atteindre l'équilibre budgétaire cette année, tout en assurant la continuité des services offerts à nos athlètes.
Deuxièmement, comme je l'ai dit précédemment, la décision de mettre fin à l'emploi de Mme Ross a été prise en février. Quant à la date choisie pour l'informer, nous avons décidé d'attendre au 17 mars puisqu'elle travaillait à l'étranger. Donc, entretemps, nous avions ces deux dates, et nous avions la lettre de licenciement.
Nous avons décidé de l'informer après les championnats européens, qui devaient avoir lieu le 17 mars. Le 8 mars, elle nous a annoncé qu'elle était enceinte, mais nous avions déjà la lettre de cessation d'emploi. Tous les documents étaient prêts. Le directeur de haut niveau et moi avons décidé que le moment idéal de le faire et le moins perturbant pour notre équipe était le 17 mars.
Comme je l'ai dit, elle nous a annoncé entretemps qu'elle était enceinte. Nous avons respecté cela, mais cela n'avait aucun lien avec son licenciement. Nous avons de nombreuses pratiques... Beaucoup de membres de notre personnel — cinq femmes au cours des cinq dernières années — ont pris un congé de maternité. Il est inconcevable que nous fassions de la discrimination à l'égard des femmes, qui forment la moitié de notre personnel.
Une femme occupe le deuxième poste en importance au sein de l'organisation. Nous avons diverses politiques en matière de maternité. Une membre de notre personnel revient tout juste d'un congé de maternité. Une autre est actuellement en congé de maternité. Il est absolument inconcevable que cette décision ait un lien quelconque — absolument aucun — avec sa grossesse, et tous nos dossiers le démontreront.
Merci, monsieur Lemire.
Madame Smith, nous nous réunissons autour de cette table depuis un an. Je dirai ceci: Gymnastique Canada a reçu plus de plaintes que tout autre sport. C'est pourquoi certaines de ces questions vous ont été adressées. Je sais que vous êtes nouvellement arrivée à la présidence de l'organisation, mais nous aimerions obtenir des réponses.
Cela fait un an que je suis autour de cette table, et la gymnastique est au premier rang pour ce qui est des plaintes. C'est la raison pour laquelle vous êtes ici aujourd'hui. Nous sommes troublés par ce que nous avons vu dans le passé de la part de votre organisation. Malheureusement, je n'ai qu'un tour de parole, mais permettez-moi de dire qu'en tant que vice-président, je n'ai pas été très satisfait de certaines de vos réponses. Vous devez venir ici mieux préparée. Cela fait un an que nous étudions la question de la pratique sécuritaire du sport, et la gymnastique est l'un des sports qui nous préoccupent le plus dans ce pays.
Je vais m'en tenir à cela. La dernière série de questions, d'une durée de six minutes, sera attribuée à Peter Julian du NPD.
Allez‑y, monsieur Julian.
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Merci beaucoup, monsieur le président. Je voudrais réitérer les observations que vous avez adressées à Mme Smith.
Nous voulons voir les documents que nous avons demandés, madame Smith. Nous voulons que Gymnastique Canada rende des comptes. Gymnasts for Change a fait preuve de beaucoup de courage en intervenant. Des membres de cette organisation, dont Kim Shore, ont témoigné devant ce comité, et les Canadiens attendent des réponses.
Je pense qu'il est juste de dire que nous avons été très déçus par le manque de transparence jusqu'à présent et par l'absence de réponses aux questions légitimes qui ont été posées. Elles viennent des membres de ce comité. Nous voulons, de la même manière que Hockey Canada n'a pas pu ou n'a pas voulu répondre aux questions... Nous avons la capacité de nous assurer que nous obtenons ces réponses, et nous voulons voir l'organisation changer.
Je voulais commencer par poser une question très simple. Votre organisation tient-elle une liste des entraîneurs bannis ou suspendus?
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Il y a quelques raisons... Tout d'abord, lorsque nous avons pris cette décision, nous avions encore des athlètes que Mme Ross entraînait. Son voyage était déjà prévu pour le Championnat d'Europe. C'est pourquoi, comme je l'ai déjà mentionné, même si la décision de la licencier a été prise en février, nous avons décidé de le faire dès la fin du Championnat d'Europe, c'est‑à‑dire le 17 mars.
Comme elle était encore en Europe et que nous ne voulions pas qu'elle participe à une autre compétition à ce moment‑là, nous avons organisé un appel téléphonique. Nous avons prévu une réunion le 17 mars. C'est le jour où nous lui avons donné son avis de cessation d'emploi. Nous l'avons rencontrée, et je vous prie de comprendre que cette décision n'a pas été facile à prendre. Nous sommes conscients que la situation paraît mal en apparence. Cela fait partie du problème, mais tous les dossiers montreront que la décision a été prise de bonne foi.
Lorsque j'ai négocié un contrat avec Mme Ross, elle a exigé que la clause de résiliation de son contrat soit augmentée par rapport à ce que prévoyaient les lois du travail de la Nouvelle‑Écosse, c'est‑à‑dire six semaines. Elle a demandé qu'on lui accorde une semaine supplémentaire pour chaque année de travail, ce que j'ai accepté. Elle voulait également que sa période d'essai soit supprimée de son contrat, ce que j'ai également... Elle savait très bien que le financement provenait du fonds pour l'égalité entre les sexes, puisqu'elle avait reçu des courriels à ce sujet. Elle savait que ce poste pouvait être supprimé. Elle a négocié une clause de résiliation dans son contrat de travail, que j'ai respectée, et je lui ai donné un préavis supplémentaire.
Le 17 mars était le jour où nous allions la prévenir. Nous avons organisé une réunion avec elle. C'est l'une des décisions les plus difficiles que j'aie jamais eues à prendre en 40 ans de carrière dans le sport. Licencier quelqu'un qui a une famille, qui nous a rendu des services, mais je pense que... Vous savez, Mme Ross a toujours une carrière dans la voile. Elle sera embauchée par d'autres groupes. C'est une bonne entraîneuse, alors...