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Bonjour, tout le monde.
Je déclare la séance ouverte.
Bienvenue à la quarante-et-unième réunion du Comité permanent du patrimoine canadien de la Chambre des communes.
Je tiens à souligner que cette réunion a lieu sur le territoire traditionnel non cédé du peuple algonquin anishinabe.
[Traduction]
Conformément à la motion qu'il a adoptée le lundi 13 juin 2022, le Comité se réunit pour étudier l'implication de Hockey Canada dans une affaire d'allégations d'agressions sexuelles commises en 2018.
La séance d'aujourd'hui se déroule en mode hybride. Conformément à l'ordre que la Chambre a pris le jeudi 23 juin 2022, les députés y participent de cette façon. Ceux qui sont dans la salle savent comment avoir accès aux services d'interprétation. Sur le parquet même, il y a un poste auquel vous pouvez vous brancher pour entendre les interprètes. Pour ceux qui assistent à la séance de manière virtuelle, il y a une petite icône en forme de globe terrestre au bas de votre écran. Si vous cliquez sur cette icône, vous obtiendrez l'interprétation en anglais ou en français, selon votre préférence.
J'aimerais formuler quelques commentaires à l'intention des témoins et des députés. Veuillez attendre que je vous nomme, avant de prendre la parole. Ceux qui participent par vidéoconférence doivent cliquer sur l'icône du microphone pour activer le dispositif, s'ils souhaitent s'exprimer, puis ils doivent le mettre le microphone en sourdine une fois qu'ils ont terminé. Par ailleurs, si vous souhaitez prendre la parole ou si vous avez autre chose à ajouter, faites‑le‑moi savoir. Si vous participez de façon virtuelle, vous pouvez lever la main en utilisant la fonction « Lever la main ». Si vous êtes sur le parquet, la greffière m'avertira que vous avez levé la main.
Je vous rappelle que tous les commentaires doivent être adressés par l'intermédiaire de la présidence. En outre, conformément à notre motion de régie interne, j'informe le Comité que tous les témoins se sont livrés aux essais de connexion requis avant la réunion.
J'aimerais maintenant souhaiter la bienvenue à nos témoins.
Nous recevons M. Glen McCurdie, qui comparaît à titre personnel, et Dan MacKenzie, qui est président de la Ligue canadienne de hockey. Les représentants d'Hockey Canada sont Scott Smith, président et chef de l'exploitation; Brian Cairo, dirigeant principal des finances de la Fondation Hockey Canada; Dave Andrews, président de la Fondation Hockey Canada; et Tom Renney, ancien chef de la direction.
Nous accueillons également David Branch, commissaire de la Ligue de hockey de l'Ontario; Gilles Courteau, commissaire de la Ligue de hockey junior majeur du Québec; et Ron Robison, commissaire de la Ligue de hockey de l'Ouest.
J'accorderai à chacun de ces témoins — non pas à chaque personne, mais à chaque association ou organisation — cinq minutes de temps de parole. Je vous avertirai quand il ne restera plus que 30 secondes. Écoutez-moi lorsque je vous soufflerai vivement à l'oreille les mots « 30 secondes », afin que vous sachiez que vous avez 30 secondes pour conclure votre déclaration. Ensuite, nous entamerons une série de questions.
Je vous prierais d'être aussi concis que possible, car nous devons poser beaucoup de questions et nous devons nous assurer que nous respectons les délais prévus.
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Merci, madame la présidente.
Bonjour, honorables membres du Comité. Je vous remercie de me donner l'occasion de me joindre à vous ce matin.
Avant de commencer, j'aimerais profiter de cette occasion pour remercier les membres du Comité d'avoir accepté avec bienveillance et compassion ma demande concernant mon invitation initiale à participer à la première réunion du 20 juin 2022. Mon père, Ian McCurdie, qui était un agent retraité de la Police provinciale de l'Ontario, est décédé pendant les premières heures du 13 juin 2022. Votre considération m'a permis de me concentrer sur ma famille, et je vous en remercie sincèrement.
Nous sommes ici pour discuter des événements qui se sont déroulés les 18 et 19 juin 2018 à London, en Ontario, plus précisément pendant le gala de la Fondation Hockey Canada, ainsi qu'au cours des activités qui ont eu lieu par la suite.
J'ai quitté Hockey Canada en décembre 2021. Mon départ n'a rien à voir avec les graves allégations qui ont découlé du gala de la fondation, ni avec la gestion de ce dossier à Hockey Canada de juin 2018 à mon départ en décembre 2021. En bref, il n'y a aucune corrélation entre ces événements et la fin de mon emploi.
Pour aider le Comité, je peux fournir une chronologie des activités que j'ai exercées pendant les moments pertinents.
J'étais à London pour assister au gala de 2018. Ma partenaire de l'époque, qui est mon épouse aujourd'hui, a assisté au dîner de gala et à la cérémonie de remise des prix qui a eu lieu le lundi soir. Le lendemain, j'ai assisté au tournoi de golf de bienfaisance. Dans mon groupe, il y avait deux de mes courtiers d'assurance de BFL Canada, un représentant de la compagnie d'assurance Intact et une célébrité de la LNH.
J'ai vérifié mes relevés téléphoniques, qui indiquent que j'ai reçu un appel à 12 h 8, heure de l'Est, de Denise Pattyn, directrice principale des Ressources humaines de Hockey Canada...
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Merci, madame la présidente.
... et Scott Salmond, vice-président des équipes nationales masculines. Ils avaient reçu un appel de la famille ou du beau-père d'une femme qui formulait des allégations contre des membres de l'équipe nationale junior, et ils cherchaient à discuter des prochaines étapes avec moi. Ils m'ont décrit les allégations de manière succincte. Je n'avais jamais eu à faire face à ce genre de situation en temps réel au cours de mes 30 années à Hockey Canada, et je n'en ai jamais connu de semblable depuis.
Je leur ai d'abord suggéré d'offrir toute l'aide possible, y compris des services de counseling, un renvoi vers un centre d'aide aux victimes d'agressions sexuelles et le dépôt d'un rapport de police. J'ai ensuite passé un coup de fil à une personne que j'estime qualifiée pour faire face à des situations difficiles. Cette personne m'a recommandé un cabinet d'avocats à contacter pour obtenir immédiatement des conseils.
Je cherchais à obtenir des conseils juridiques parce que je voulais m'assurer que Hockey Canada réagissait de manière responsable et légale. L'un de ces cabinets était Henein Hutchison, et j'ai communiqué plus précisément avec Danielle Robitaille.
J'ai obtenu les numéros de téléphone de Mme Robitaille. Elle m'a rappelé à 13 h 30, heure de l'Est. Je n'ai pas pris de notes sur ce premier appel, car je n'étais pas dans mon bureau, mais je me souviens qu'elle m'a fortement recommandé de demander à la plaignante de se rendre au service de police de London, si possible, et sinon, de signaler l'incident. Je n'ai eu aucun problème à le faire.
Madame Pattyn a agi comme agente de liaison en tout temps entre Hockey Canada et la famille de la plaignante. Elle était le premier point de contact, et nous avons estimé qu'il était préférable de maintenir ce niveau d'aisance avec la plaignante et sa famille.
J'avais confiance en Henein Hutchison. Je reconnaissais le nom de ce cabinet et je n'ai pas hésité à faire appel à une firme que nous n'avions pas retenue auparavant, car elle n'avait aucune idée préconçue de Hockey Canada ou de ses activités. Ses membres partaient de zéro à cet égard. J'ai pensé que cette nouvelle perspective serait utile et crédible.
Tom et Scott étaient dans un avion. Je savais qu'ils n'étaient pas disponibles, mais je savais aussi que cette affaire nécessitait une attention immédiate, alors j'ai commencé à travailler avec Mme Robitaille pour régler le problème du mieux que je le pouvais. Je me sentais très mal pour la plaignante et sa famille et j'ai essayé de faire en sorte que notre réponse soit aussi compatissante et responsable que possible tout en protégeant l'intégrité de la plaignante et de sa famille.
Je me souviens que mon épouse est venue me chercher au tournoi de golf de bienfaisance et que je lui ai demandé de conduire, car j'avais beaucoup de travail à faire sur le chemin du retour. Il était autour de 14 h 30 ou 15 heures, le 19 juin.
J'ai téléphoné à M. Renney, à M. Smith, à M. Salmond et à Mme Pattyn à 14 h 37. Cette conversation a été suivie d'une longue conférence téléphonique, qui a eu lieu à 16 heures, heure de l'Est, au cours de laquelle nous avons examiné les conseils que nous avions reçus et décidé des prochaines étapes. Je devais signaler l'affaire à la police de London. Je l'ai fait à 18 h 44, heure de l'Est, d'après mes relevés téléphoniques.
Je me souviens que j'ai parlé à deux agentes de police; la première a transféré mon appel à la deuxième. Elles se sont toutes deux montrées assez abruptes avec moi, et j'ai essayé de leur faire comprendre la nécessité de faire un rapport. Elles ont fini par appeler le beau-père de la plaignante après que je leur ai donné son nom et son numéro de téléphone. Je leur ai également laissé mon nom et mon numéro de téléphone.
À 20 h 14, d'après mes relevés téléphoniques, le service de police de London m'a rappelé. J'ai parlé à l'agente Fortier. Elle a indiqué que la victime n'était pas disposée à se manifester malgré leurs efforts pour la convaincre. Elle m'a fourni le numéro de l'incident et le nom du détective affecté à la plainte.
Les assureurs à qui je devrais normalement signaler ce genre de problème étaient avec moi au moment où j'ai reçu les appels à ce sujet. Voilà pourquoi ils étaient au courant de ce qui se passait. J'ai officiellement signalé cette affaire par écrit à nos assureurs le lendemain, le mercredi 20 juin 2018, après l'avoir signalée à la police de London.
En ce qui concerne le règlement de cette affaire, il a eu lieu après mon départ de Hockey Canada. Je n'ai participé à aucune des discussions et je n'ai été associé d'aucune façon à ce dossier après mon départ en décembre 2021.
Je vous remercie de votre temps et je me réjouis de pouvoir apporter mon aide au Comité de quelque manière que ce soit.
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Merci, madame la présidente et membres du Comité.
Je m'appelle Dan MacKenzie. J'ai assumé mon rôle de président de la Ligue canadienne de hockey en septembre 2019, un peu plus d'un an après le gala de Hockey Canada de juin 2018.
La Ligue canadienne de hockey est composée de trois ligues: la Ligue de hockey junior majeur du Québec, la Ligue de hockey de l'Ontario et la Ligue de hockey de l'Ouest. Les commissaires de ces trois ligues sont avec moi aujourd'hui pour aider le Comité de toutes les façons possibles à répondre à ses questions, qu'elles soient liées au gala de 2018 de Hockey Canada ou à tout autre sujet. Les trois ligues constitutives de la Ligue canadienne de hockey comptent un total de 60 équipes privées ou communautaires et environ 1 400 joueurs. Des 60 équipes, 8 sont situées aux États-Unis, tandis que les 52 autres se trouvent dans des collectivités allant du Cap‑Breton à Victoria.
J'aurais aimé que nous nous retrouvions ici dans d'autres circonstances. En tant que père de deux adolescents, je sais que les questions dont nous allons parler aujourd'hui sont extrêmement importantes pour les parents de tout le pays. Nous sommes inquiets pour les victimes des équipes mondiales juniors de 2018 et de 2003, qui ont récemment signalé des incidents, car ces allégations sont horribles. Nous sommes convaincus qu'il s'agit d'un moment crucial pour notre sport. Nous coopérerons pleinement avec la police et dans le cadre des autres enquêtes, et nous nous attendons à ce que tout joueur coupable réponde de ses actes devant les tribunaux.
Chaque année, nos ligues et nos 60 propriétaires examinent nos politiques et les programmes éducatifs que nous offrons aux joueurs, aux entraîneurs, aux familles hôtes et au personnel des équipes. Depuis de nombreuses années, nos ligues organisent des formations sur le consentement et l'inconduite sexuelle, et travaillent avec des organismes, notamment des centres régionaux d'aide aux victimes de viol, l'Association canadienne pour la santé mentale, les services de police, la Croix-Rouge canadienne et le respect dans le sport, pour offrir ces programmes. Évidemment, compte tenu des révélations des dernières semaines, nous nous interrogeons: comment pouvons-nous faire plus pour protéger les victimes d'inconduite sexuelle, les communautés dans lesquelles nous jouons et la réputation du hockey?
Ces 18 derniers mois, nous avons reçu deux rapports indépendants sur la façon dont nous pouvons améliorer nos politiques, procédures et programmes de formation respectifs liés à la conduite en dehors du jeu, et nous nous sommes engagés à adopter un large éventail de recommandations à temps pour la saison prochaine. Cela dit, nous savons que nous n'éliminerons pas le type de comportement allégué dans ces affaires en nous contentant d'améliorer les politiques. Les experts nous ont dit qu'un élément clé de l'amélioration était l'instauration d'un système véritablement indépendant de plaintes et d'enquêtes sur ces questions, afin d'encourager les joueurs et autres témoins à se manifester en sachant qu'ils seront protégés contre les représailles. Le 15 juillet, les ligues membres de la Ligue canadienne de hockey ont approuvé à l'unanimité la création d'un système indépendant de traitement des plaintes qui sera mis en œuvre cette saison.
La Ligue canadienne de hockey fait partie d'un écosystème plus vaste du hockey. Nous sommes prêts à travailler avec les recommandations de ce comité, les organisations de hockey et les experts externes pour apporter de vrais changements. Les joueurs, sans égard à leur talent, doivent savoir qu'ils ne peuvent agir en toute impunité. S'ils enfreignent la loi, ils s'exposent à des sanctions pénales et à des sanctions sévères de la part de la Ligue canadienne de hockey ou de leur ligue régionale.
En ce qui concerne les tournois mondiaux juniors et le gala de 2018 de Hockey Canada, j'aimerais signaler ce qui suit au Comité. Le gala a eu lieu en juin, après la fin de la saison de la Ligue canadienne de hockey. Tous les joueurs de l'équipe mondiale junior relevaient de la compétence de Hockey Canada et étaient supervisés par cette organisation pendant les tournois mondiaux juniors et le gala de remise des prix de Hockey Canada. L'équipe était composée d'environ 22 joueurs, qui avaient tous signé des contrats professionnels. La saison suivante, deux de ces 22 joueurs sont retournés dans la Ligue canadienne de hockey après avoir commencé la saison avec leur club professionnel.
La Ligue canadienne de hockey a reçu la plainte en mai 2022. Comme tous les Canadiens, nous avons été choqués par ces allégations. La Ligue canadienne de hockey n'a participé à aucune discussion relative au règlement avec la plaignante ou son avocat. Nous avons signé le règlement seulement après sa négociation et sa signature par la plaignante et Hockey Canada. Au moment du règlement, nous cherchions à obtenir un avis afin de déterminer si la plainte pouvait être déposée contre la Ligue canadienne de hockey, car nous ne pensions pas être une partie pertinente dans le cadre de cette action en justice.
En conclusion, nous attendons avec impatience le rapport de ce comité. Nous nous engageons à travailler avec lui pour faire en sorte que le hockey demeure le sport du Canada. Nous voulons veiller à ne pas nuire à la réputation des millions de Canadiens qui pratiquent le hockey, entraînent des joueurs et font du bénévolat dans les stades de hockey à travers le pays, qui sont engagés, aiment leur expérience et n'ont rien fait pour justifier les sentiments que de nombreux Canadiens expriment actuellement à l'égard des personnes impliquées dans ces actes odieux.
Nous sommes prêts à répondre aux questions que le Comité pourrait poser à moi‑même ou aux trois commissaires.
Merci.
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Merci, madame la présidente.
Je m'appelle Scott Smith, et je suis l'actuel président et chef de l'exploitation de Hockey Canada. Je vais parler au nom de notre organisation.
Nous sommes heureux d'avoir l'occasion de nous adresser de nouveau au Comité.
Permettez-moi de commencer aujourd'hui en répétant que Hockey Canada comprend que la confiance des Canadiens à notre égard a été érodée et que nous sommes déterminés à prendre toutes les mesures possibles pour la regagner. Cela comprend le fait de s'excuser de ne pas avoir fait assez pour donner suite aux agissements de certains membres de l'équipe mondiale junior en 2018.
Je sais que vous avez des questions au sujet du leadership de Hockey Canada et de mon propre leadership. Vous voulez des réponses, et vous voulez que des mesures concrètes soient prises pour mettre fin à la culture du silence qui permet aux comportements toxiques et au sexisme de se répandre dans notre discipline. C'est ce que je souhaite aussi.
Vous avez demandé de la transparence. Vous avez demandé une reddition de comptes. Vous avez demandé que Hockey Canada change. Je suis là pour diriger ce changement.
J'ai assumé ce rôle, il y a un peu plus d'un mois, au moment où vous et les Canadiens nous avez mis au défi de venir à bout de ce qui ne va pas. Je ne me défilerai pas devant les demandes que vous nous avez faites à juste titre. Nous pouvons et nous devons faire mieux. Nous savons que nous devons apporter des changements significatifs pour regagner votre confiance. Le mois dernier, nous nous sommes engagés à agir, et nous avons pris les mesures suivantes.
Nous avons rouvert l'enquête indépendante sur l'agression sexuelle présumée de 2018. Tous les joueurs qui n'y collaboreront pas seront bannis de toutes les activités et de tous les programmes de Hockey Canada à compter de maintenant. Une fois terminée, l'enquête sera renvoyée à un comité indépendant composé de juges en fonction et d'anciens juges, afin de déterminer les sanctions appropriées.
Nous reconnaissons le courage de la jeune femme en cause et nous respectons sa décision de participer à l'enquête comme elle l'entend.
Nous élargirons la formation obligatoire, non seulement pour les joueurs de haut niveau, mais aussi pour les entraîneurs, le personnel d'équipe et les bénévoles. Nous augmenterons considérablement le nombre de joueurs qui participeront à la formation améliorée sur la façon de se comporter hors de la patinoire, afin de susciter une culture de prise de parole. Ces joueurs pourront transmettre les notions apprises à leurs ligues, à leurs programmes provinciaux et à leurs associations de hockey mineur.
Nous demanderons à un groupe d'experts indépendant de mener un examen complet de la gouvernance de Hockey Canada, afin de nous assurer d'avoir les bonnes personnes en place et la surveillance nécessaire pour que les Canadiens aient confiance en nous. Nous pourrons vous en dire davantage sur qui dirigera cela dans les prochains jours.
Nous deviendrons un signataire en bonne et due forme du Bureau du commissaire à l'intégrité dans le sport, qui a lancé ses activités le mois dernier. De plus, nous créons un nouveau mécanisme indépendant et confidentiel pour enquêter sur les plaintes, même celles du passé, afin de servir nos membres. Ces mesures et un éventail d'autres sont incluses dans un plan d'action détaillé que nous avons publié plus tôt cette semaine.
Le changement de culture ne se fera pas du jour au lendemain, et ce n'est pas quelque chose que Hockey Canada peut faire seul, mais nous croyons que le plan d'action est un pas important en avant. Nous savons que le travail que nous entreprendrons déterminera l'avenir de Hockey Canada.
Avant de répondre à vos questions, je tiens à répéter que le processus que nous avons suivi relativement à l'incident survenu à London en 2018 n'était pas parfait, mais qu'il visait à faire en sorte que Hockey Canada ne s'ingère pas et ne puisse pas s'ingérer dans l'enquête. Hockey Canada a avisé la police et a engagé une firme d'experts pour mener une enquête indépendante qui a duré plus de deux ans. La réouverture de l'enquête est une étape pour répondre à la déception que vous et tant d'autres avez exprimée à l'égard du résultat du processus que nous avons suivi.
Nous avons l'intention de laisser cette enquête et celle du service de police de London aller de l'avant, avec le soutien de Hockey Canada, au besoin, mais on nous a avertis, à juste titre, de faire preuve de réserve dans tout commentaire public, afin de préserver l'intégrité de ces enquêtes. Cela veut dire que nous serons un peu limités dans ce que nous pourrons révéler devant le Comité.
Le mois dernier, nous vous avons clairement entendu dire que, par-dessus tout, vous voulez que les actes répréhensibles aient des conséquences. Nous espérons donc que vous ferez vous aussi preuve de diligence pour préserver l'intégrité de l'enquête.
Il en va de même de l'information troublante que Hockey Canada a reçue jeudi soir dernier au sujet du Championnat mondial junior de 2003. Nous n'étions pas au courant des allégations jusqu'à ce que nous recevions un courriel de Rick Westhead de TSN, mais nous avons avisé la police de Halifax ce soir‑là et nous encourageons quiconque possède des renseignements qui pourraient faciliter l'enquête de la police à faire de même immédiatement.
En terminant, les Canadiens ont dit clairement qu'ils s'attendent à ce que les représentants de notre sport national fassent mieux. Nous reconnaissons que bon nombre des mesures que nous adoptons maintenant auraient dû être prises plus rapidement. Nous en prenons acte et nous ferons mieux pour nous acquitter de nos responsabilités envers les Canadiens.
Merci, madame la présidente.
J'aimerais revenir à ce dont parlait M. Nater.
Les personnes ici présentes reconnaissent qu'il y a eu un échec au chapitre de la culture, mais les personnes qui sont devant nous sont en place depuis des décennies, depuis Sheldon Kennedy et le moment où ces allégations ont été faites.
Monsieur Smith, vous travaillez pour Hockey Canada depuis 30 ans. Pourquoi pensez-vous maintenant que les Canadiens devraient vous faire confiance, à vous, à Hockey Canada et à ses cadres, alors que vous suivez les mêmes processus depuis des décennies? Qu'est‑ce qui a changé maintenant?
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D'abord et avant tout, nous prenons toutes ces situations très au sérieux. C'est très troublant pour moi en tant que parent de joueur de hockey. Ces situations sont très troublantes pour vous et pour les Canadiens.
Nous avons dit dans notre lettre ouverte que nous voulions entendre les victimes. S'il y a des victimes d'incidents à l'échelle nationale, cela relèvera du Bureau du commissaire à l'intégrité dans le sport. Nous avons un nouveau système qui sera en place pour tout ce qui se situe au‑dessous du niveau national, qui agira de façon indépendante et où une tierce partie procédera à des enquêtes et des examens, et nous serons en mesure de faire rapport sur toutes ces questions.
Au bout du compte, l'ensemble de notre objectif est d'éliminer la victimisation de personnes dans le hockey, et si nous pouvons utiliser cela pour envoyer un message à l'ensemble du milieu sportif ou aux Canadiens, alors c'est très bien, mais nos efforts visent à éliminer toute activité inappropriée dans notre sport.
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Pour que ce soit clair, nous avons un enfant, et il a 18 ans. Je n'ai pas de fille, mais j'ai une femme et une sœur. Je crois, comme vous, que la situation actuelle est très troublante. Les Canadiens se posent des questions. Je pense que nous mettons en place d'autres mesures pour nous assurer d'offrir un environnement sécuritaire.
J'ai entendu les témoignages de nos joueuses de l'équipe nationale cette semaine. Je suis certainement heureux d'avoir l'occasion de travailler avec elles. Elles ont une voix forte. C'est une voix que nous et d'autres écouterons, et je pense que cela représente certainement une occasion de faire participer les jeunes filles et de leur permettre de le faire dans un environnement sécuritaire.
Si, pour une raison ou une autre, il y a des incidents impliquant des jeunes filles ou des jeunes garçons, nous voulons nous assurer de prendre toutes les mesures nécessaires pour y remédier et assurer leur sécurité. Nous allons également intensifier nos efforts, parce que nous avons de solides initiatives en matière d'éducation, que nous avons l'intention d'améliorer, comme M. Branch l'a dit plus tôt.
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... que, visiblement, l'argent achète tout au sein de Hockey Canada, qu'il peut y avoir des gens au-dessus des lois, que cette culture du silence a été durable pendant plusieurs années.
J'ai lu moi aussi avec intérêt le message de M. Sheldon Kennedy. Je tiens à vous dire que, malgré votre sincérité — que je ressens présentement —, j'ajoute ma voix à ceux qui pensent que, pour la suite des choses, ne serait-ce que symboliquement, vous n'êtes pas la personne qu'il faut pour mener à bien les changements profonds qu'il faut apporter dans l'ensemble de la structure de Hockey Canada, jusque dans le vestiaire.
Je vous remercie, monsieur Smith, de votre participation.
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Je vous remercie, madame la présidente.
[Traduction]
Depuis votre dernière présence ici, monsieur Smith, au mois de juin, pendant laquelle, je crois, vous avez fait de l'obstruction, vous avez refusé de répondre aux questions très pertinentes qui vous ont été posées, et Hockey Canada a refusé de répondre à ces questions également. Nous avons constaté une érosion complète de la confiance du public. Des gens très importants dans le monde du hockey, comme Sheldon Kennedy, l'équipe olympique féminine de hockey et de nombreux commanditaires ont retiré leur appui à Hockey Canada. Le public canadien a perdu confiance dans Hockey Canada. Cela ne fait aucun doute. J'estime que votre participation d'aujourd'hui est vraiment la dernière occasion pour Hockey Canada d'essayer d'établir une certaine crédibilité.
Dans votre déclaration préliminaire, monsieur Smith, vous avez dit que personne à Hockey Canada n'était au courant des horribles allégations de 2003. Est‑ce la position de Hockey Canada que personne dans l'organisation n'était au courant de ces allégations?
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D'abord et avant tout, je suis un parent de joueur de hockey. Je suis une personne qui se soucie beaucoup de ce sport. Sauf pour une période de 10 mois, je crois, j'ai consacré ma carrière au hockey au Canada, et pas seulement au sein de Hockey Canada. J'ai à cœur d'offrir un meilleur environnement. Je prends très au sérieux la situation des victimes qui ont subi des préjudices dans notre sport.
Je ne peux pas être plus sincère. Cela me tient à cœur. Je tiens à améliorer le jeu pour un plus grand nombre de Canadiens. Je tiens aussi à faire partie d'un système sportif global qui veut s'améliorer.
J'aimerais avoir l'occasion de montrer aux Canadiens — non pas de leur dire ce que nous allons faire, mais de leur montrer — ce que nous avons fait. J'aimerais avoir le temps de le faire. Je suis tout à fait disposé à rendre des comptes à ce sujet. Si selon notre conseil d'administration ou, comme je l'ai dit plus tôt, l'examen de la gouvernance par une tierce partie, je ne suis pas la bonne personne pour le faire — parce que mes antécédents, mon expérience, mon attention et mes préoccupations pour les jeunes, garçons et filles, ne sont pas appropriés —, alors je suis prêt à accepter cela.
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Je vous remercie, madame la présidente.
Monsieur Smith, le public a perdu confiance en Hockey Canada. Les commanditaires s'enfuient. Les membres de l'équipe olympique féminine et M. Sheldon Kennedy ont dit très clairement qu'ils n'avaient pas confiance en Hockey Canada.
Vous avez soumis un plan d'action il y a quelques jours à peine. Ce plan comporte plusieurs éléments qui auraient dû être mis en place depuis des années.
Quand nous examinons le passé de Hockey Canada en matière de harcèlement et de racisme, nous constatons qu'en juin 2020, il y a plus de deux ans, l'organisme a déclaré mettre en place une base de données pour consigner les incidents de racisme et de harcèlement.
Ce système de traçage des données a-t-il été mis en place?
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Monsieur Smith, le 20 juin, je vous ai interpelé en soulignant que vous dissimuliez certains faits. Au moins, aujourd'hui vous commencez à admettre que vous en êtes responsable.
Hockey Canada a un problème. Comme vous le savez, avant d'être député, j'ai travaillé dans la radiodiffusion pendant plus de 40 ans. J'ai couvert la Ligue de hockey de l'Ouest sous tous ses aspects. Je suis très heureux que vous procédiez à un examen approfondi de la gouvernance. J'ai reçu des dizaines d'appels d'agents et de joueurs qui se plaignaient de Bob Nicholson, de Tom Renney et de vous. Les décisions se prennent du haut vers le bas à Hockey Canada. Vous dirigez le plus grand organisme sportif au pays.
Les gens qui m'appellent soulignent souvent la communication défaillante entre le conseil et les PDG. Bob Nicholson impose toutes ses volontés aux membres du conseil. Tom Renney n'est là que depuis quelques années, mais il fait la même chose. Vous êtes maintenant le président. J'espère que l'examen de la gouvernance produira les mêmes résultats que celui qu'ont effectué d'autres organismes sportifs nationaux, en rendant au conseil d'administration son pouvoir sur les PDG. Bob Nicholson, Tom Renney et vous-même êtes trop puissants. Les conseils d'administration des organismes de hockey doivent reprendre les choses en main. Les Canadiens d'un océan à l'autre le savent. Les joueurs, les agents, les entraîneurs, les directeurs généraux et la Ligue canadienne de hockey le savent. Ils ne disent pas tout à Hockey Canada. Je reviendrai là‑dessus en m'adressant à David Branch, à Gilles Courteau et à Ron Robison.
La culture de Hockey Canada doit changer au niveau de son conseil d'administration, monsieur Smith. C'est par là qu'il faut commencer. Le conseil d'administration doit contrôler Hockey Canada. Ce que font Bob Nicholson, Tom Renney et maintenant vous... cela ne fonctionne pas. Les Canadiens vous l'ont dit. Vous avez perdu leur confiance. La seule façon de regagner la confiance des mères, des pères et des joueurs sera de laisser le conseil d'administration vous diriger, vous, les PDG.
Pouvez-vous nous assurer que vous le ferez? Je sais que vous avez pris la relève le mois dernier seulement, mais nous avons vu la façon d'agir de MM. Nicholson et Renney. Nous ne voulons pas que vous dirigiez l'organisme de la même manière. Voilà ce que les Canadiens ont demandé.
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Je pense que M. Smith a presque entièrement répondu à la question.
Lorsque ce fonds a été créé en 1995, nous avons contracté une assurance de responsabilité civile commerciale. Malheureusement, elle ne couvrait pas tous nos risques. Je ne connais aucune entreprise qui puisse éliminer tous les risques liés à ses produits.
En 1998, particulièrement à la suite des incidents de Graham James, nous avons ajouté à notre assurance-responsabilité un volet sur les abus sexuels. Cette couverture est en place depuis 25 ans, ce qui témoigne de la bonne réputation de Hockey Canada.
En créant ce fonds, nous reconnaissions que certaines circonstances imprévues ne seraient pas couvertes, comme l'ont prouvé les incidents commis par Graham James. Les compagnies d'assurance ne voulaient pas nous assurer dans ce genre de cas. J'ai déjà expliqué que, sur les 7,6 millions de dollars que nous avons versés dans ce fonds, 6,8 millions de dollars étaient liés à l'affaire Graham James.
Oui, je comprends que les parents ne soient pas contents. Je ne serais pas content moi non plus, mais c'est la réalité de la situation. Il est impossible d'assurer certains risques.
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Non, monsieur Smith, je vous en suis reconnaissante. Je veux que cette discussion parte dans la bonne voie.
Nous étions au courant de ce problème il y a quatre ans. Je suppose que l'enquête a pris fin parce que la demoiselle avait refusé de se présenter. Ce que je vous demande, monsieur Smith, c'est si nous savons qu'environ huit agresseurs membres d'une équipe de hockey, huit personnes qui ont maintenant, me semble‑t‑il, signé des contrats avec la Ligue nationale de hockey, dans le monde du hockey professionnel... Personne n'a agi; on a tout simplement passé l'incident sous silence.
Je me demande pourquoi Hockey Canada a décidé de ne pas poursuivre l'enquête pour s'assurer... Je ne parle pas de la fille. Oublions la situation de la jeune femme. Je veux me concentrer sur le comportement de ces jeunes hommes. Je me demande pourquoi Hockey Canada a décidé de mettre fin à l'enquête. Pourquoi n'a‑t‑on pas continué à poser des questions et à demander des comptes à ces jeunes gens?
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Merci, madame la présidente.
Je vais reprendre la conversation avec M. Smith en revenant sur les questions qui viennent d'être posées.
Vous avez parlé d'une formation qui aurait débuté vers 2015, notamment par l'entremise du Sexual Assault Support Centre de la région de Waterloo. Vous dites que cette éducation est constante, que vous la donnez continuellement.
Pensez-vous que l'on a pris ces mesures à London à la suite de l'incident de 2018? Les Canadiens ont l'impression que l'on a cherché à passer cet incident sous silence. Pensez-vous que la situation dans laquelle vous vous trouvez répond de l'efficacité de cette formation? Quelles sont les défaillances de vos politiques? Si ces programmes de formation sont efficaces, comment en sommes-nous arrivés là?
Le temps file, alors je vais poursuivre. Je voudrais revenir à Hockey Canada.
Vous avez réglé au nom de ces joueurs sans avoir communiqué avec certains d'entre eux. Je crois que vous avez informé tous les joueurs après avoir conclu ce règlement. Aujourd'hui, vous nous avez expliqué pourquoi vous avez conclu ce règlement, et nous allons accepter votre réponse, mais je ne crois pas que vous ayez expliqué pourquoi vous n'avez pas réglé par l'intermédiaire de votre assurance. Vous avez réglé en utilisant le Fonds national de capitaux propres, qui se compose des cotisations que les parents versent pour subventionner les équipes de hockey de leurs enfants. C'est le fonds que vous avez utilisé. En tirant la somme du règlement du Fonds national de capitaux propres et non de votre prime d'assurance, et aussi en ne produisant pas de procès-verbaux pour ces réunions du conseil, vous avez donné l'impression...
Pourquoi avez-vous choisi de régler à partir du Fonds national de capitaux propres et non par l'assurance?
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Madame la présidente, j'aimerais apporter quelques précisions.
Tout d'abord, je tiens à préciser que nous avons produit un procès-verbal de la réunion, mais pas des séances à huis clos.
Nous avons utilisé le Fonds national de capitaux propres parce que, comme mon collègue M. Cairo l'a dit tout à l'heure, il y avait des doutes au sujet de ce qu'il allait couvrir, et nous craignions qu'il ne faille des mois, voire des années, pour obtenir une réponse. Nous avons toujours le droit de demander à l'assurance de couvrir ce règlement après coup, et nous prendrons les mesures nécessaires pour examiner cette possibilité.
Comme je l'ai dit le 20 juin, nous avons décidé de régler à partir du Fonds national de capitaux propres pour protéger l'intérêt supérieur de la jeune femme et pour répondre à ses besoins dans les circonstances.
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Je vous remercie, madame la présidente.
Monsieur Smith, j'aimerais d'abord revenir sur le sujet abordé plus tôt par mon collègue M. Lemire. Il a parlé de votre changement d'attitude depuis la réunion du 20 juin de ce comité. Je pense que vous n'avez pas bien saisi ce que représente ce changement d'attitude. Il n'y a pas que M. Lemire et moi qui avons remarqué votre attitude à ce moment-là. Il en a été question dans beaucoup d'articles. Même certaines associations de hockey ont remarqué votre ton et votre façon de banaliser les faits lors de cette réunion en comparant les cas d'agressions au sein de Hockey Canada à ceux qui se produisent dans la société en général. Cela a beaucoup frappé l'imaginaire.
Un entraîneur, dans ma circonscription, un parent, a entendu, remarqué et qualifié votre ton. Nous avons l'impression qu'il vous a fallu un couteau sur la gorge pour comparaître aujourd'hui et démontrer beaucoup plus de sincérité. Malheureusement, il n'en demeure pas moins qu'il vous a fallu un couteau sur la gorge pour que vous changiez d'attitude.
Vous avez aussi dit avoir produit un rapport préliminaire et avoir mis en application les 11 recommandations qu'il contient aujourd'hui. Pourquoi ne pas avoir fait davantage connaître ce rapport au public? Pourquoi avoir tenté, encore une fois, de cacher tout cela en utilisant un fonds de réserve pour les cas d'agressions sexuelles, sans parler de ce que vous avez fait jusqu'à aujourd'hui?
Nous avons vraiment l'impression que vous avez davantage tenté de protéger l'image de Hockey Canada. C'est vraiment ce qui ressort de cette affaire.
Pour rassurer les victimes, pouvez-vous nous dire quelle sera dorénavant la démarche de Hockey Canada?
Que conseilleriez-vous à un parent qui a entendu son enfant parler d'un cas d'agression? Quelle est la marche à suivre permettant à une victime d'être accompagnée?
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Madame la présidente, j'aimerais dire quelques mots, si vous me le permettez.
Tout d'abord, je dirais encore une fois... et aux gens qui me connaissent à l'extérieur de cette salle. Si j'ai semblé avoir une attitude différente le 20 juin, ce n'était pas mon intention. C'est peut-être parce que c'était la première fois que je comparaissais. Je ne suis pas sûr. Je n'ai certainement pas l'impression d'avoir banalisé quelque incident que ce soit dans notre sport. Un incident est un incident de trop. Je crois l'avoir dit le 20 juin.
En ce qui concerne l'utilisation de l'argent, nous ne l'avons pas utilisé pour protéger notre image. Nous avons utilisé de l'argent pour aider les victimes ou pour aider les personnes qui ont subi une blessure qui n'était pas entièrement couverte par l'assurance. Nous avons utilisé de l'argent pour soutenir les familles.
Pour l'avenir, nous avons un plan d'action qui comprend un certain nombre de choses. Je ne m'attends pas à ce que les Canadiens s'en disent satisfaits aujourd'hui. J'ai demandé plus tôt que nous puissions être évalués en fonction du travail que nous ferons dans le cadre de ce plan d'action. L'examen de la gouvernance fournira une orientation. Si des changements sont nécessaires, nous sommes prêts à les accepter. Nous nommerons un comité de surveillance indépendant doté d'un solide leadership qui veillera à ce que nous respections toutes nos obligations. Nous allons...
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Merci. J'aimerais que cet engagement soit tenu.
Pour citer Shakespeare, « le passé est un prologue ». J'ai l'impression que les actions de Hockey Canada au cours des dernières années nous ont vraiment amenés là où nous en sommes aujourd'hui.
Tout à l'heure, en réponse à une question de M. Lemire, vous avez fait un commentaire sur la sécurité dans le sport et sur la façon dont Hockey Canada y travaille depuis un certain temps, mais le fait est que dans vos propres procès-verbaux, Hockey Canada a fait preuve d'hésitation à l'égard de certains des objectifs de sécurité dans le sport.
J'aimerais citer un extrait du procès-verbal. C'est à propos d'une ligne d'assistance pour les sports. Le procès-verbal dit ceci: Hockey Canada est considéré comme un chef de file. Cependant, certains sports ne sont pas aussi au point ou établis que le nôtre. Nous craignons beaucoup que la participation d'une tierce partie ne nous empêche de gérer la situation aussi bien que nous le ferions.
Je signale que dans des courriels reçus à ce sujet, des représentants de Hockey Canada disaient qu'ils s'opposeraient à ce que des tiers examinent les plaintes.
Voilà où nous en sommes aujourd'hui, à cause du genre d'attitude de ces dernières années, où seul Hockey Canada pouvait gérer la situation. Cela a mené à la culture et la situation dans laquelle Hockey Canada se trouve aujourd'hui.
J'aimerais que vous nous en parliez très brièvement. Comment pouvons-nous aller de l'avant avec l'équipe de direction qui est en place aujourd'hui, qui travaille dans cette organisation depuis un certain nombre d'années, et qui a eu cette attitude par le passé?
Je vais vous donner une minute pour répondre.
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Madame la présidente, j'aimerais d'abord parler de la situation actuelle du Bureau du commissaire à l'intégrité dans le sport.
Je crois que nous nous sommes joints à un groupe d'autres organisations sportives nationales qui ont soulevé des questions au sujet de la mise en oeuvre du code de conduite universel et des exigences du Bureau du commissariat à l'intégrité dans le sport. Je dirais qu'il ne s'agit pas d'éviter d'aller dans cette direction, mais de clarifier la mise en oeuvre appropriée.
J'ai été informé hier par courriel qu'une réunion avait eu lieu lundi. L'avocat qui représente le CRDSC et le groupe des sports ont eu de bonnes discussions. Ils travaillent sur un élément de la clause d'indemnisation, et je suis convaincu que nous serons un des premiers signataires, comme l'exige Sport Canada.
En ce qui concerne votre question sur la confiance en Hockey Canada et, je crois, la confiance en moi en particulier, j'ai essayé de répondre le plus honnêtement et le plus directement possible. Je crois que je suis la bonne personne pour diriger Hockey Canada vers un nouvel avenir. Je crois avoir les compétences pour le faire. Je crois que j'ai la volonté et la détermination de le faire et que je bénéficie du respect de notre conseil d'administration, de nos membres et de notre personnel.
Si, dans le cadre de l'examen de la gouvernance ou si notre conseil d'administration devait changer d'avis, je serais prêt à en accepter les conséquences.
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Merci, madame la présidente.
J'aimerais commencer par dire qu'il ne fait aucun doute que les Canadiens aiment le hockey. C'est quelque chose dont nous avons toujours été fiers en tant que Canadiens, mais au cours des derniers mois, j'ai vu plus de colère, de déception et de gens qui ont simplement honte de ce qui s'est passé.
Vos responsabilités en tant que leaders du système vont bien au‑delà de la salle du conseil d'administration et de sa gestion. Elles sont liées aux rêves et à la fierté nationale des Canadiens.
Nous nous sommes tous battus... chacun d'entre nous ici a fait quelque chose pour promouvoir le sport et le hockey. Ma municipalité a essayé d'arrêter le hockey de rue. Je me suis battu contre cela. Je me suis battu contre 77 municipalités. Le hockey et le sport sont très importants pour les Canadiens parce qu'ils aident à bâtir les jeunes. Cela leur donne les compétences dont ils ont besoin pour avancer dans la vie.
Ma première question s'adresse à n'importe lequel d'entre vous. Croyez-vous qu'il y a une crise au hockey aujourd'hui? Si oui, pourquoi?
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Je vous remercie, madame la présidente.
Quand j'ai entendu tout ce qui est arrivé chez Hockey Canada en 2003 et en 2018, j'ai été abasourdi, vraiment surpris et choqué. J'ai travaillé au sein de la Ligue de hockey junior majeur du Québec et l'encadrement y était très strict.
Nous savons que Hockey Canada repêche les meilleurs joueurs de chaque équipe, ce sont souvent des capitaines. Les capitaines qui sont choisis doivent être des leaders responsables et très disciplinés. Il est difficilement compréhensible que de telles choses surviennent chez Hockey Canada.
Je suis curieux de connaître l'encadrement que reçoivent ces joueurs de Hockey Canada. Tous les joueurs veulent faire partie de cette équipe parce qu'elle constitue le summum du hockey junior au Canada. À tel point que, pendant les deux semaines précédant le camp d'entraînement de cette équipe, ces joueurs ne se donnent pas entièrement dans nos ligues, justement pour être prêts à jouer pour Hockey Canada.
Je suis vraiment surpris que de telles choses se passent chez Hockey Canada. Vous avez même dit qu'il y a un ou deux cas par année depuis les six dernières années.
Je voudrais avoir des explications sur l'encadrement que reçoivent ces joueurs. J'étais certain qu'il était quasiment impossible que de telles choses se produisent chez Hockey Canada.
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Merci beaucoup, madame la présidente.
Je voudrais revenir à M. Smith.
Lors du dernier tour de questions, vous m'avez dit que vous vous étiez empressés de conclure un règlement avec la victime, sans connaître les faits sous-jacents, sans prendre le temps d'alerter les autres défendeurs, parce que vous vouliez agir entièrement dans l'intérêt supérieur de la victime. Examinons l'intérêt supérieur de la victime.
Monsieur Smith, était‑il dans l'intérêt supérieur de la victime d'avoir, dans la version initiale de la convention de règlement, une clause l'empêchant de parler à une tierce partie de ce qui lui était arrivé, sans exception pour la police ou les enquêteurs, ou l'empêchant de répondre aux joueurs qui auraient pu parler d'elle? Était‑ce dans son intérêt, monsieur Smith?
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Ces recommandations venaient d'une femme.
Je le dis encore une fois: des solutions et des rapports, il en existe déjà. On a pu lire une lettre ouverte de 28 universitaires, qui affirmaient que des études sur la masculinité toxique dans le monde du sport, plus particulièrement dans le monde du hockey, existent depuis très longtemps, voire des décennies.
Or, cela ne change pas. Cela prend des incidents, comme je l'ai dit plus tôt, cela prend un couteau sous la gorge, des incidents graves comme ceux dont nous avons pris connaissance. Des incidents, il n'y en a pas eu qu'en 2003 et en 2018. Il y en a plein d'autres.
Allez‑vous aussi tenir compte de ce qui se fait déjà, du travail qui est fait depuis des décennies par des chercheurs ainsi que des propositions qui sont faites?
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Je vais poursuivre avec la Ligue canadienne de hockey.
Les trois commissaires sont des membres de longue date de la communauté du hockey.
Messieurs, je n'ai pas besoin de vous dire que le bizutage et les initiations se produisent encore aujourd'hui dans vos ligues. Vous ne le dites peut-être pas ici, mais nous savons que cela arrive.
Monsieur Branch, Hockey Canada n'en est pas informé lorsque cela se produit, car nous avons des propriétaires qui ne veulent pas le signaler parce qu'un certain joueur pourrait avoir été repêché au premier tour par la LNH et valoir plus de 100 000 $ pour les Colts de Barrie ou une autre équipe. C'est là que réside le problème de la Ligue canadienne de hockey. Les propriétaires qui ont des joueurs repêchés au premier ou au deuxième tour obtiennent plus d'argent. J'hésite à dénoncer mon joueur repêché au premier tour s'il a participé à un bizutage ou une initiation parce qu'il va devenir le capitaine adjoint ou le capitaine d'une équipe.
Nous voyons cela parce que... que vous soyez les Warriors de Moose Jaw, les Broncos de Swift Current ou les Raiders de Prince Albert — vous le savez, monsieur Robison —, vous avez une équipe locale dont les finances sont très serrées. Si vous avez un joueur repêché au premier tour pour lequel vous allez obtenir 100 000 $, cela pourrait être déterminant pour votre saison de hockey et votre bilan.
Comment la Ligue canadienne de hockey va‑t‑elle s'en sortir? Cela fait partie du problème. MM. Branch, Courteau et Robison ne diraient pas à Hockey Canada: « Nous avons un problème avec ce joueur de hockey, alors ne le choisissez pas pour cette équipe parce que nous voulons tous qu'il soit dénoncé et plus Hockey Canada punira le joueur, plus le repêchage nous rapportera d'argent. »
Monsieur Branch, vous êtes en poste depuis plus longtemps que la plupart des gens, je crois. Comment évalueriez-vous les problèmes dont je viens de parler au sein de la Ligue canadienne de hockey, de la ligue du Québec, de la ligue de l'Ontario et de celle de l'Ouest?
Nous allons commencer par M. Branch.
Monsieur Branch, je vous ai posé une question concernant la formation, et immédiatement après que je vous l'ai posée, au sujet de la formation sur les agressions sexuelles, quelqu'un a publié un article disant que ce ne sont pas toutes les équipes de l'OHL... Je vais le citer: « Selon l'Ontario Coalition of Rape Crisis Centres, un organisme indépendant qui suit la formation OHL Onside, certaines équipes ont cessé leurs activités après le début de la pandémie de COVID‑19. »
Peut-être, monsieur Branch, pourriez-vous me dire si toutes les équipes sont de retour ou quel est l'état actuel des choses.
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Je veux simplement m'en assurer.
Je regarde la LCH. Je viens d'une ville de hockey. Je vais être franche avec vous; je suis juste à l'extérieur du territoire des Knights de London, alors je vois que nous accueillons habituellement des garçons de 16 à 18 ans. Nous les logeons dans des familles d'accueil où ils n'ont pas leurs systèmes parentaux habituels.
Je sais, pour avoir contacté certaines familles d'accueil de l'OHL — parce que, bien sûr, c'est très important —, que l'équipe n'avait jamais fait de suivi pour s'assurer que les couvre-feux étaient respectés. Quand on appelle les parents, il y a peut-être eu... Dans le cas d'un parent que je connais, ce jeune avait, en fait, une autorisation de sortie. Il allait recevoir l'argent. Il avait été accepté par la LNH. Le couvre-feu n'avait plus d'importance pour lui.
Le fait est que ce sont de jeunes hommes que nous faisons venir ici et que les jeunes hommes manquent encore de maturité. Nous le savons. Je suis une mère. Nous savons que les jeunes manquent de maturité et qu'à 17 et 18 ans, ils peuvent prendre de mauvaises décisions.
Que faites-vous pour vous assurer que nous créons des hommes honnêtes grâce à ces programmes?
J'aimerais maintenant redonner la parole à M. Smith.
Monsieur Smith, dans votre déclaration préliminaire, vous avez mentionné que vous aviez l'appui des représentants de Hockey Canada et des associations de partout au pays.
Je me demande simplement comment les ligues de hockey mineur vous ont appris qu'elles vous appuyaient? Je viens de parler à un entraîneur qui m'a envoyé un message texte disant: « Je n'ai pas participé à ce sondage et je n'appuie pas ce qui se passe avec les programmes de Hockey Canada. »
Je vous demande simplement, monsieur Smith, comment vous savez que vous avez l'appui du hockey mineur partout au Canada?
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Je vais peut-être commencer par M. MacKenzie, de la Ligue canadienne de hockey, la LCH.
Une partie du problème, et nous l'avons constaté de façon systématique, c'est que les joueurs ne se sentent pas à l'aise de signaler une inconduite hors glace, et la définition générale de cette inconduite repose sur des choses dont nous avons parlé, comme l'initiation, l'intimidation, le harcèlement, le harcèlement sexuel, la violence, la violence sexuelle, la discrimination et la violence physique ou sexuelle.
Les parents et les Canadiens en général sont préoccupés par le fait que les trois ligues membres se concentrent en grande partie sur la protection et la prospérité de la LCH et sur la protection des ligues des membres et de leur réputation. Nous avons lu dans des rapports que bon nombre des politiques qui sont mises en place sont formulées en langage juridique, il est donc très difficile de comprendre quels types de comportements sont susceptibles de déclencher la mise en œuvre de ces politiques et de savoir quels sont les recours et les conséquences en cas d'infraction. En langage clair, c'est tout simplement trop compliqué.
Une bonne politique est énoncée en langage clair qui permet de comprendre comment une personne peut s'engager dans une démarche et ce qui se passe ensuite. Comment les Canadiens peuvent-ils vous demander des comptes? Comment pouvez-vous simplifier le signalement des incidents?
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Je vais commencer par la première partie de votre question. Je suis le père d'un adolescent, et nous savons que les adolescents ne veulent généralement pas signaler les mauvais comportements. C'est une tendance contre laquelle nous luttons vraiment dans notre ligue. C'est une réalité à cet âge‑là.
Nous essayons de nous y attaquer. Nous avons notamment mis en œuvre l'an dernier, dans chacune des trois ligues, de nouveaux mécanismes indépendants de production de rapports pour qu'il soit plus facile pour les joueurs de signaler des irrégularités. Il ne s'agit pas encore d'un produit complètement fini s'agissant de son taux de réussite. Nous luttons contre ce genre de point de vue. Nous nous remettons constamment en question sur la façon dont nous pouvons nous améliorer à cet égard.
Nous serions ouverts aux suggestions de ce comité et d'experts de l'extérieur sur ce sujet.
Pour répondre à la deuxième partie de la question, les éléments que vous avez mentionnés concernant la façon de rendre les programmes et les rapports plus efficaces sont exactement le genre de choses qui sont ressorties des deux rapports indépendants que nous avons commandés. Comme je l'ai dit au début, les recommandations de ces rapports pour chacune de nos trois ligues, selon la façon dont elles gèrent leurs programmes, seront mises en œuvre pour la saison à venir.
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À mes yeux, il n'est pas évident de savoir quelles ligues de hockey canadiennes sont régies par Hockey Canada ou si elles en font partie. Parfois, votre organisation est considérée comme un organisme sans but lucratif et parfois, elle ne l'est pas. Selon certains éléments, il n'était pas obligatoire qu'elle devienne signataire auprès du BCIS.
Vous avez parlé du premier incident, celui de Victoriaville, je crois. Or, un deuxième incident touchant les Olympiques de Gatineau est aussi survenu.
À la lumière de l'information dont vous disposez aujourd'hui et du mea culpa qui est fait par l'ensemble des personnes présentes, avez-vous l'intention de rouvrir l'enquête et de vous poser davantage de questions sur ce qui s'est passé?
Selon le Service de police de Québec, il serait possible de rouvrir cette enquête.
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Madame la présidente, nous avons demandé des réponses aujourd'hui. Nous en avons obtenu certaines, mais nous n'avons pas obtenu de réponses à toutes nos questions.
Il faut dire que le public a très manifestement perdu confiance en Hockey Canada. Il a aussi perdu confiance dans le leadership de Hockey Canada. Il est donc évident, à mon avis, qu'il doit y avoir un nouveau leadership, qui sera capable de faire face à cet échec total observé dans les institutions de Hockey Canada pour ce qui est de protéger le public, mais aussi les athlètes. Nous constatons le même problème chez Sport Canada. Il y a une crise et il faut vraiment procéder à des changements.
Si ces changements sont apportés, il sera alors possible de mettre en place des mesures qui protégeront véritablement les victimes, qui leur permettront de s'exprimer et qui rassureront les Canadiens, pour qui le hockey est si important. Ces institutions doivent les protéger.
Je crois que nous devrions poursuivre notre étude. Ces séances sont extrêmement importantes.
[Traduction]
Madame la présidente, je tiens à dire que je crois que Hockey Canada n'a pas réussi à protéger les athlètes qui sont victimes...
Tout d'abord, je remercie tout le monde d'être venu.
Deuxièmement, je dois dire que j'ai été quelque peu déçu des réponses que nous avons reçues aujourd'hui dans certains domaines, bien que je note les progrès réalisés par Hockey Canada en ce qui concerne les promesses, mais je ne pense pas qu'elles vont assez loin.
Le fait, par exemple, que vous n'approuvez pas les procès-verbaux lors de la réunion suivante du conseil d'administration est une chose dont je n'ai jamais entendu parler de ma vie, dans aucune organisation dont j'ai fait partie. L'idée ou le fait que vous disiez que vous pourriez toujours demander l'assurance une fois que vous avez réglé la réclamation sans la participation de l'assureur va à l'encontre de tous les contrats d'assurance dont j'ai entendu parler. Les réponses que nous avons reçues concernant le règlement à l'amiable et les réponses concernant l'ensemble du passé de Hockey Canada me portent à croire que, malheureusement, il faut...
:
Je vous remercie, madame la présidente.
Les Canadiennes et les Canadiens, les Québécoises et les Québécois, les joueuses et les joueurs, la population et les parents de joueurs nous regardent en ce moment et vont nous regarder aussi le mois prochain.
J'ai très hâte de voir, lors du Championnat mondial junior, événement que le Canada va accueillir en Alberta, comment Hockey Canada va réagir. Va‑t-il ignorer ce qui est arrivé ou cela fera‑t‑il partie de l'identité, de la culture? J'ai très hâte de voir cela.
J'ai aussi très hâte de voir cet automne quelle sera la réaction quant à la poursuite dans l'affaire Carcillo et à tous les cas relatifs à des initiations ou à d'autres incidents, parce que ce qui est arrivé est totalement inacceptable. Nous savons qu'il y a d'autres éléments qui touchent Hockey Canada et la Ligue canadienne de hockey. J'espère sincèrement que les dirigeants ont pris acte du problème et que le sport va être absolument plus sécuritaire.
En terminant, j'espère que nous aurons réussi à faire en sorte que les victimes qui n'ont pas encore porté plainte reprennent confiance et comprennent qu'elles n'ont plus à garder le silence.
:
Merci, madame la présidente.
Les allégations de violence sexuelle en bande contenues dans la déclaration de la victime de 2018 sont profondément troublantes. Les preuves qui émergent au sujet des allégations d'agression sexuelle en 2003 sont troublantes. La lecture des allégations contenues dans l'action intentée contre la Ligue canadienne de hockey est profondément troublante. Il s'agissait de toute une gamme d'agressions physiques et sexuelles.
Vous, en tant que gardiens de notre sport national, étiez responsables pendant ces périodes, et vos organisations étaient responsables de mettre fin aux abus dont nous sommes témoins. Notre comité a la responsabilité de poursuivre ses travaux à cette fin.
Merci, madame la présidente.
:
Merci beaucoup, monsieur Julian. Nous sommes à l'heure.
Je remercie les témoins d'être venus et d'avoir passé trois heures avec nous. Vous avez entendu dire que nous voudrons peut-être réexaminer la question en septembre. Mais, en qualité de présidente, je pense que si Hockey Canada veut représenter le Canada et les ligues juniors du hockey, il devrait y avoir plus de diversité au sein de son conseil d'administration — une diversité de genre, une diversité de communautés racisées et une diversité de peuples autochtones. Nous devons représenter le Canada lorsque nous prenons des décisions concernant ce qui est, de fait, le sport national du Canada.
Je tiens à vous remercier encore une fois.
Je pense que je vais suspendre la séance pendant environ trois minutes pour permettre aux gens de prendre une pause santé avant de passer à la dernière heure.
Merci beaucoup à tous.
:
La séance est ouverte. Nous en sommes à la dernière heure des audiences de ces deux jours.
Barry Lorenzetti est le fondateur, le président et le directeur général de BFL Canada. Maintenant, monsieur Lorenzetti, vous avez cinq minutes pour faire une déclaration. Je vous ferai signe lorsque vos cinq minutes seront écoulées. Vous aurez aussi à répondre à des questions.
Si vous avez besoin d'interprétation, vous verrez au bas de votre écran un globe et si vous cliquez dessus, cela vous donnera l'interprétation en français ou en anglais, selon ce que vous voudrez. Si vous avez des difficultés à entendre ou des difficultés techniques, signalez‑le immédiatement. Nous suspendrons la séance afin de pouvoir régler le problème.
Monsieur Lorenzetti, bienvenue au Comité. Vous pouvez commencer votre déclaration de cinq minutes, s'il vous plaît.
Merci, madame la présidente, et merci aux membres du Comité de m'avoir invité à comparaître aujourd'hui à titre de président et directeur général de BFL Canada.
En tant que membre actif de notre communauté, je considère que c'est ma responsabilité personnelle d'être ici aujourd'hui. Comme tous les autres Canadiens, j'ai été profondément attristé et choqué par les allégations d'agressions sexuelles qui ont eu lieu en juin 2018.
Depuis, j'ai lu la lettre ouverte que Hockey Canada a envoyée aux Canadiens et, plus récemment, son plan d'action pour lutter contre les comportements qui entourent ce sport au Canada. Comme partisan de notre sport, je suis soulagé et je continuerai de suivre de près les mesures concrètes prises par Hockey Canada et sa haute direction pour répondre à ces préoccupations. Avant tout, je suis heureux de voir que Hockey Canada a rouvert l'enquête et que tous les joueurs devront y participer.
[Français]
Comme la plupart d'entre vous, je suis convaincu que des changements sont nécessaires dans le sport professionnel, y compris le hockey. Pour cette raison, BFL Canada et moi-même avons à cœur depuis plusieurs années de soutenir les joueurs et les joueuses de hockey en versant des dons et en participant à diverses initiatives.
En tant qu'entrepreneur et père de deux jeunes femmes, je considère qu'il est essentiel d'éliminer les barrières que les femmes doivent affronter, non seulement dans le sport, mais aussi dans d'autres domaines, dont celui des affaires.
[Traduction]
C'est pourquoi j'ai lancé le Barry F. Lorenzetti Centre for Women Entrepreneurship and Leadership à la John Molson School of Business en 2021, entre autres, notamment le High Performance Centre for Women's Hockey et d'autres programmes pour le hockey féminin et notre fondation familiale. Je dis cela uniquement parce que je veux réitérer l'importance de ces audiences pour faire la lumière sur les problèmes auxquels nous continuons d'être confrontés dans le hockey et les sports professionnels, et sur la responsabilité que nous devons tous assumer pour créer un espace sécuritaire et inclusif, non seulement dans le sport, mais dans l'ensemble de la société canadienne.
Avant de répondre à vos questions, et comme je l'ai déjà dit au Comité, je tiens à préciser que BFL Canada est une société d'experts-conseils en assurances et en avantages sociaux. Nous ne sommes pas une compagnie d'assurance et nous ne sommes pas l'assureur de Hockey Canada. Comme courtier d'assurance, nous avons certaines obligations légales de confidentialité en vertu de notre code de déontologie et de la Loi sur la distribution de produits et services financiers.
Bien que je sois ici volontairement aujourd'hui et que j'aie l'intention de répondre à chacune de vos questions au mieux de mes capacités, je suis évidemment contraint par ces restrictions de confidentialité, que je ne peux pas enfreindre. Cela dit, je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour aider le Comité.
Je comprends que le Comité dispose de pouvoirs très vastes, mais je vous demanderais respectueusement de ne pas me placer dans une situation où j'aurais à révéler des renseignements confidentiels qui sont facilement accessibles par le biais d'autres sources, comme l'assureur ou Hockey Canada, qui ne sont pas soumis à ces mêmes restrictions. Dans cette optique, je suis ici aujourd'hui pour répondre à vos questions, et j'espère sincèrement que mes réponses continueront de contribuer à ces audiences et, de façon plus générale, à un dialogue essentiel auquel devraient participer tous les Canadiens.
[Français]
Je vous remercie.
:
Je vous remercie, madame la présidente.
Monsieur Lorenzetti, je vous remercie d'être avec nous. Effectivement, vous n'étiez pas contraint de participer à la séance. Je vous remercie d'avoir accepté notre invitation.
La raison pour laquelle nous avons jugé qu'il était important de vous inviter, c'est notamment parce qu'il y avait apparence de conflit d'intérêts. Par ailleurs, j'ai senti une contradiction dans le discours du 20 juin dernier. Selon ce que nous avons compris, la Fondation Hockey Canada, où vous siégez comme membre du conseil d'administration, n'était pas au courant des faits allégués en juin 2018. Les membres du conseil l'ont appris tout récemment, en 2022. Vous avez donc peut-être joué un rôle dans le règlement de la réclamation et n'avez peut-être pas transmis certaines informations.
Comment réagissez-vous à cette apparence de conflit d'intérêts?
:
Merci, madame la présidente.
[Français]
Premièrement, je ne participe pas au processus de règlement des réclamations. BFL Canada est un courtier, non une compagnie d'assurances. Il est assez important de préciser cet élément.
La Loi sur les courtiers d'assurance du Québec me permet de dire certaines choses, mais elle m'empêche aussi d'en dire d'autres.
[Traduction]
Ce que je dis, c'est que j'ai prêté serment de confidentialité.
J'ai besoin de comprendre. Lorsque vous parlez du fait qu'il pourrait y avoir un conflit d'intérêts, qu'entendez-vous exactement par conflit d'intérêts? Je ne vois pas de conflit d'intérêts avec mon rôle ici.
:
Je suis très content que vous me posiez cette question, monsieur Lemire.
[Traduction]
Merci, madame la présidente.
Je m'excuse, c'est la première fois que je comparais devant un comité.
[Français]
Je suis très engagé dans la Fondation. Je suis premièrement un donateur.
[Traduction]
Je me suis beaucoup occupé du hockey féminin. Je suis commanditaire par l'entremise de la fondation du hockey féminin, plus précisément en ce qui concerne l'entraînement, la formation et le mentorat. Je participe également à ce que nous appelons le fonds d'aide, auquel notre entreprise et moi-même avons versé des sommes importantes pour que les enfants défavorisés qui n'ont pas les moyens de s'inscrire au hockey puissent le faire. Il y a aussi un programme que j'ai lancé, le programme Rêves devenus réalité, pour les gens qui veulent goûter au hockey et savoir ce que cela signifie d'enfiler une paire de patins, de patiner sur une patinoire en hiver et de s'amuser. J'ai été très actif au sein de la fondation. J'ai déjà été président de la fondation et j'ai beaucoup contribué à encourager la diversité et à faire participer plus de femmes au sport.
Je vous remercie de m'avoir posé cette question et de m'avoir donné l'occasion d'en parler.
:
Il s'agit d'un fait nouveau que nous ignorions, et je pense que cela explique pourquoi il était important de vous inviter ici aujourd'hui.
S'il devait y avoir un règlement relatif aux horribles allégations de violence sexuelle survenue en 2003, celui‑ci serait également assumé par Hockey Canada. Je pense que cela est clair pour nous tous. Il n'était pas aussi évident que les allégations horribles contenues dans la poursuite contre la Ligue canadienne de hockey seraient aussi assumées par Hockey Canada.
Dans ce cas de figure, on parle d'allégations tout à fait horribles et je suppose que, s'il y avait un règlement, des dommages très importants seraient accordés aux victimes. Alors, comment Hockey Canada ferait-elle face à toutes ces poursuites, potentielles ou effectives?
:
Permettez-moi d'être très clair sur ces points.
La situation de 2003 est un fait. Il s'agit d'un incident. Nous n'avons reçu aucun détail, du moins pas en ce qui me concerne. Notre compagnie d'assurance n'a pas reçu de détails, alors il me serait très difficile à ce moment‑ci, monsieur, de déterminer s'il y a une couverture et si celle‑ci s'appliquerait en vertu de la police de responsabilité générale ou d'inconduite sexuelle.
Dans le cadre de la plainte de M. Carcillo, nous avons reçu une assignation. Comme nous pouvons voir ce qui est couvert et ce qui ne l'est pas, nous sommes dans une bien meilleure position dans le cas de cette réclamation en particulier.
Je me contenterai de ne pas répondre pas à cette question tant que je n'aurai pas tous les faits en main.
Monsieur Julian, votre temps est écoulé. Merci.
Nous allons maintenant passer au deuxième tour. En fait, nous avons commencé cette réunion avec huit minutes de retard. Si personne ne s'y oppose, je vais ajouter les huit minutes pour que nous puissions avoir un deuxième tour complet.
Des députés: D'accord.
La présidente: Je vois que tout le monde hoche la tête et je crois comprendre que cela signifie que vous êtes d'accord.
Nous passons au deuxième tour. C'est un tour de cinq minutes. Nous allons commencer par les conservateurs. Je ne sais pas qui va commencer.
:
Je suis très heureux que vous ayez posé cette question.
Nous communiquons régulièrement avec Hockey Canada, pas moi personnellement, mais une équipe qui s'occupe du dossier Hockey Canada. Nous dispensons régulièrement des conseils sur les risques en ce qui concerne... Par exemple, nous avons suggéré — et j'ai été très heureux de voir cela dans le plan d'action de l'organisme — de vérifier les antécédents des joueurs. Nous avons recommandé l'encadrement et la reconnaissance des titres de compétences du personnel, des enquêtes approfondies, et des soins de santé. Par l'entremise de Hockey Canada, nous avons lancé et promu ce que nous appelons un « programme de santé pour les joueurs », des activités d'éducation et de formation sur la prévention de la violence, la sensibilisation aux commotions cérébrales, la production de rapports et la tenue d'enquêtes. Hockey Canada a également inclus dans son plan d'action des recommandations concernant les plateformes de signalement pour les athlètes et les plateformes administratives pour la gestion des blessures.
J'aurais encore beaucoup à vous en dire à ce sujet.
Tout cela m'amène à dire que je ne m'explique pas votre présence ici, monsieur...
Des voix: Oh, oh!
M. James Maloney: ... outre le fait que vous pouvez peut-être nous en apprendre sur le processus de réclamation d'assurance.
Dans le même ordre d'idées, en cas de réclamation... Dans ce cas‑ci, par exemple, le contenu ou le libellé de la réclamation déclencherait une certaine réponse de la part de la compagnie d'assurance, par exemple, quant à savoir s'il y a ou non une obligation de défense. Est‑ce exact?
:
Ce ne sont pas du tout les frais d'inscription payés par ces familles qui vont servir à payer pour cela. Comme je l'ai mentionné, le fonds est un...
[Traduction]
le fonds de réserve, donc, est également assorti d'une protection pour les couvrir les réclamations non assurées et les primes d'assurance.
Au sujet de ce fonds, je me contenterai de dire qu'il n'a rien d'exceptionnel. En fait, il est une façon prudente de gérer le risque, et laissez-moi vous expliquer pourquoi. On en revient toujours aux frais d'inscription et vous avez raison, car si Hockey Canada n'avait pas maintenu ce fonds et avait subi une perte non assurable d'une certaine ampleur, la seule façon de récupérer l'argent aurait probablement consisté à augmenter les frais d'inscription de ces jeunes. Maintenir le fonds est prudent et évite de devoir faire machine arrière. Hockey Canada réserve l'utilisation de ce fonds sur un certain nombre d'années.
Je n'ai pas grand-chose à ajouter au sujet du fonds.
Je constate que tous ces systèmes ont été mis en place. S'agissant d'AIG, je pense d'abord à l'affaire Bill Cosby, et cela me préoccupe. Cela me montre que nous permettons ce genre de culture, qu'il s'agisse de Bill Cosby ou d'autres joueurs.
Cela me préoccupe, parce que nous nous trouvons à financer ce genre de comportement, que nous payons les gens et que nous les réduisons au silence. C'est ce que fait ce genre d'assurance. Je sais que nous en avons besoin, parce qu'au bout du compte, la victime a besoin de recevoir quelque chose, qui sera d'ailleurs loin de la dédommager pour ce qu'elle aura subi. Je comprends qu'il y a toujours le revers de la médaille, mais, en prenant du recul, je me demande s'il est juste d'assurer les agressions sexuelles et la violence sexuelle.
Voilà quelques-unes de mes préoccupations, et j'espère que les compagnies d'assurance exigent des preuves mesurables. C'est à voir. Mon assurance sera annulée au bout d'un certain nombre de réclamations, soit de multiples accidents.
Je me demande si d'aucuns s'inquiètent du fait que Hockey Canada se contente de dire: « Oh là là, nous avons beaucoup de réclamations. » Douze demandes d'indemnisation cela peut sembler peu, mais je crois que cela représente en fait beaucoup parce qu'il s'agit simplement de réclamations concernant des sinistres déclarées.
Allez-vous désormais demander à Hockey Canada de vous fournir plus de renseignements ou de meilleurs renseignements?
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Merci beaucoup, madame Hepfner.
Cela nous amène à la fin de ce dernier tour et nous arrivons à la fin de notre heure.
Je tiens à remercier M. Lorenzetti d'avoir été des nôtres et d'avoir répondu à nos questions, dont certaines n'étaient pas appropriées parce qu'il est courtier et non assureur.
Monsieur Lorenzetti, je suis heureuse de vous avoir entendu parler de la gestion des risques à Hockey Canada et d'avoir appris que vous avez fait des recommandations à cet égard pour l'avenir.
Je remercie la greffière et les interprètes. La séance a été longue. Quatre heures, c'est très long. Je tiens à remercier tout le monde de s'être déplacé en ce bel après-midi d'été.
Je tiens également à souligner qu'il y a des gens que nous voudrons entendre de nouveau. C'est à dire, les représentants d'AIG et quelqu'un de Sport Canada qui était indisposé aujourd'hui et qui est prêt à venir à un autre moment.
Sur ce, je tiens à remercier tout le monde d'être venu. De bonnes questions ont été posées.
Je vous reverrai à un moment donné.
Merci à tous.