Bienvenue à la 83e réunion du Comité permanent du patrimoine canadien de la Chambre des communes. Le Comité se réunit aujourd'hui pour étudier le Budget principal des dépenses 2023‑2024 et pour tenir une séance d'information avec le sur sa lettre de mandat.
Avant de commencer, accueillons Mme Geneviève Desjardins, notre nouvelle greffière. Elle remplace M. MacPherson.
Je remercie Mme Lantsman de se joindre à nous aujourd'hui.
Le reste d'entre nous est à sa place.
Comme vous le savez, l'honorable , ministre du Patrimoine canadien, comparaît aujourd'hui.
Je vous remercie de vous joindre à nous ce matin, monsieur le ministre. Des responsables du ministère du Patrimoine canadien vous accompagnent pour vous prêter assistance.
Nous accueillons Mme Isabelle Mondou, sous-ministre. Nous sommes ravis de vous revoir.
M. Thomas Owen Ripley est sous-ministre adjoint délégué, Affaires culturelles. Il doit faire bon être cycliste à Ottawa ces jours‑ci, monsieur Ripley.
Enfin, nous recevons M. Eric Doiron, dirigeant principal des finances. Merci d'être des nôtres, monsieur Doiron.
Commençons par la déclaration préliminaire du ministre.
Monsieur le ministre, la parole est à vous pour 10 minutes.
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Monsieur le président et membres du Comité, je vous remercie de m'avoir invité à vous parler des priorités incluses dans ma lettre de mandat et du Budget principal des dépenses du ministère du Patrimoine canadien.
Comme vous l'avez mentionné, monsieur le président, je suis accompagné de Mme Isabelle Mondou, sous-ministre, de M. Thomas Owen Ripley, sous-ministre adjoint délégué, que vous connaissez très bien, et de M. Eric Doiron, dirigeant principal des finances de mon ministère, qui pourra également répondre à certaines de vos questions.
Je dis souvent à quel point je suis fier d'être ministre du Patrimoine canadien. J'avais demandé à revenir, mais vous savez comment cela fonctionne, le aurait pu dire non. Finalement, je suis revenu, parce que, selon moi, c'est un ministère extrêmement important pour le tissu social du Canada. Pour être honnête, ce n'est pas l'emploi le plus facile à Ottawa. De plus, nous avons un programme très ambitieux, mais nous sommes tous fiers de contribuer à la promotion et à la défense de notre culture et de ce que nous sommes comme Canadiens. Notre culture et tous ceux qui travaillent dans ce secteur méritent que nous les appuyions. Je pense à nos artistes, à nos créateurs, à nos producteurs indépendants, à nos musées et à tous ceux qui travaillent dans le secteur des arts et de la culture.
L'ensemble des parlementaires, mon équipe, les fonctionnaires de mon ministère et moi-même travaillons extrêmement fort pour mettre en œuvre toutes ces priorités. Plusieurs d'entre elles ont déjà été réalisées et d'autres sont en voie de l'être. Je parle, entre autres, de soutenir nos industries culturelles, de protéger les droits de nos artistes, d'encourager la production de livres et de musique, nos musées, nos salles des spectacles, les émissions et les films de chez nous. Il faut aussi soutenir leurs efforts des peuples autochtones pour revitaliser leurs langues, promouvoir leurs cultures et raconter leurs histoires à leur façon. Il faut que tous les Canadiens se reconnaissent dans ce qu'ils regardent et ce qu'ils écoutent; il faut protéger notre industrie de la presse et nous assurer que nos lois reflètent notre mode numérique, qui, comme vous le savez, est en pleine évolution.
[Traduction]
Comme vous le voyez, ma lettre de mandat comprend de nombreux engagements ambitieux, probablement plus que jamais. Il y en a certainement plus que la première fois que j'ai occupé le poste de ministre du Patrimoine canadien. L'un des plus importants, du moins à mes yeux et probablement aussi aux yeux de plusieurs d'entre vous, c'est de moderniser le système canadien de radiodiffusion pour faire en sorte qu'il reflète véritablement le mode de fonctionnement actuel de l'industrie, car beaucoup de choses ont changé. Nous déployons des efforts en ce sens pour assurer le succès de l'industrie. Nous voulons que les Canadiennes et les Canadiens connaissent du succès, et nous voulons que nos artistes, nos créateurs et nos producteurs aient accès à toutes les possibilités dont ils sont dignes.
Il y a un an, j'ai déposé la Loi sur la diffusion continue en ligne, et récemment, cette loi a reçu la sanction royale. Nous avons de quoi être fiers, selon moi. Nous ne nous entendons peut-être pas sur tout, mais c'est quand même un grand pas en avant.
Comme vous le savez, le processus a été long. Nous avons examiné le projet de loi; nous l'avons débattu; nous l'avons amélioré. Les parlementaires ont surmonté les difficultés; ils ont travaillé d'arrache-pied pour que le projet de loi soit adopté. C'est maintenant la loi du pays. La loi n'avait pas changé depuis 1991. Je tiens donc à souligner l'esprit de collaboration dont ont fait preuve les parlementaires, les témoins et tous ceux et celles qui ont participé au processus, vous toutes et tous y compris.
[Français]
La Loi sur la diffusion continue en ligne est le premier succès d'une longue série de mesures que nous allons prendre pour rendre les règles du jeu plus équitables pour tous. Quand je dis « tous », je parle autant des plateformes numériques que de nos radiodiffuseurs, nos journaux et nos médias.
Il y a une autre étape qui, à mon avis, est fondamentale et incontournable dans cette série de mesures, et c'est le projet de loi . Avoir des nouvelles fiables et de qualité est à la base de notre démocratie. C'est l'un des piliers de notre démocratie. Le travail que font nos journalistes et les salles de nouvelles a une valeur, et les plateformes doivent le reconnaître et y contribuer. C'est fondamental pour la démocratie de notre pays.
En ce moment, le projet de loi est à l'étude dans un comité sénatorial. J'espère que les choses vont continuer à avancer rondement. Il y a de bonnes discussions et je pense que les choses avancent bien. Notre milieu des nouvelles en a besoin. Dès que le projet de loi sera adopté, il va permettre d'assurer la viabilité de nos médias locaux et indépendants.
Collectivement, notre travail, indépendamment de la couleur de notre parti et d'où nous venons, est de nous tenir debout pour ces médias, pour une presse libre, indépendante, non partisane et professionnelle. Chacun d'entre nous doit faire cet effort, parce que les Canadiens s'attendent à ce que nous protégions le journalisme local et à avoir une presse indépendante, libre, fiable et non partisane. Nous devons faire cet effort ensemble.
Pour revenir au reste du mandat, nous avons accompli beaucoup de choses. Je pense notamment à l'aide que nous avons fournie aux artistes et au secteur culturel durant la pandémie. C'était en tête de ma lettre de mandat. Tout cela arrivait alors que nous étions en plein milieu de la pandémie. Il y avait énormément de préoccupations dans ce secteur. C'était au cœur de nos actions.
Nous avons accompagné l'ensemble du secteur pendant toute la pandémie, mais le secteur a aussi été là pour nous. Je suis sûr que vous allez être d'accord sur ce que je vais dire. C'était difficile d'être isolé, de ne pas se parler, d'être chacun dans son coin. Imaginez si nous n'avions pas eu de livres, de musique, de télévision. Cela aurait été mille fois plus difficile. Alors que nous étions là pour le secteur de la culture, il était là pour nous également.
[Traduction]
Je le répète sans cesse: je ne saurais imaginer un monde sans culture, sans langues, sans histoires, sans émissions de télévision, sans livres, sans musées et sans musique. Je suis heureux de savoir que les initiatives que nous avons lancées durant la pandémie ont porté leurs fruits. À titre d'exemple, 9 bénéficiaires sur 10 nous ont dit que notre fonds de relance les avait aidés à poursuivre leurs activités.
Ce n'est pas tout. Vous vous rappelez sans doute qu'il y a plus d'un an, en mai dernier, nous avons tenu un sommet national qui a réuni des leaders culturels provenant des quatre coins du pays. Des centaines de personnes se sont rassemblées ici à Ottawa pour parler de l'avenir du secteur culturel. C'était là un autre moment très important. Ensemble, nous avons réfléchi aux besoins du secteur. Depuis, nos artistes remontent sur les planches, nos salles se remplissent et nos musées accueillent à nouveau des visiteurs. C'est absolument formidable.
Vous savez quoi? En réalité, le mérite revient aux intervenants du milieu culturel, car ce sont eux qui ont fait tout le travail. Nous avons fourni des fonds et nous avons offert des programmes ici et là, mais ce sont eux qui ont déployé les grands efforts nécessaires pour revenir au niveau d'activité d'avant la pandémie.
Nous étions là pour eux et nous nous sommes engagés à soutenir la relance jusqu'au bout. Beaucoup de travail a été accompli, mais vous croyez sans doute comme moi qu'il reste beaucoup à faire. Il y a encore du pain sur la planche.
Cela m'amène à l'autre sujet à l'ordre du jour aujourd'hui, soit mon ministère et son budget.
[Français]
Pour l'année qui vient, le Budget principal des dépenses du ministère du Patrimoine canadien est de 1,9 milliard de dollars. Cela inclut 202,9 millions de dollars en dépenses de fonctionnement et 1,7 milliard de dollars en subventions et contributions. C'est un rajustement de 244,3 millions de dollars par rapport à l'année dernière, tout simplement parce que nous revenons à nos priorités d'avant la pandémie.
[Traduction]
Un exemple qui illustre bien ce retour à nos anciennes priorités est notre Stratégie d'exportation créative, qui soutient la compétitivité de nos industries créatives à l'échelle internationale et que nous venons de renouveler pour trois ans.
Mentionnons aussi que, en 2023‑2024, les efforts des communautés autochtones seront appuyés par une augmentation de 74,2 millions de dollars pour la réappropriation, la revitalisation, le maintien et le renforcement de leurs langues. Le budget de 2022 prévoyait aussi des fonds pour favoriser l'inclusion dans le secteur de la formation artistique et pour continuer à appuyer la reprise dans le secteur des arts après la pandémie.
C'est important, car ces mesures démontrent que nous étions là pendant la crise — pendant la pandémie —, que nous sommes toujours là aujourd'hui, que nous avons été là pour tous les Canadiens et que nous avons tenu notre promesse de n'oublier personne.
[Français]
Nous allons continuer d'être là.
Encore une fois, je vous remercie de votre travail, de votre dévouement, de vos analyses et de vos rapports. Je suis ici pour travailler avec vous et pour voir ce que nous pouvons faire ensemble pour aider les gens que nous représentons.
Je suis maintenant prêt à répondre à vos questions.
Merci beaucoup.
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Je dirais que le projet de loi constitue une étape importante, car la Loi n'avait pas été modernisée depuis 1991. Je plaisante toujours en disant que j'avais les cheveux noirs à l'époque, mais c'est la vérité. De plus, si vous pensez à cette époque, vous vous souviendrez que nous allions chez Blockbuster pour louer des films. Nous n'avions pas Internet à la maison et nous écoutions de la musique sur nos baladeurs. La dernière modernisation de la Loi remonte à cette époque. La diffusion en continu n'existait pas encore.
Jusqu'à tout récemment, nos activités étaient régies par une loi qui a été rédigée avant même l'apparition d'Internet dans nos maisons, avant qu'il ne soit utilisé couramment. C'était donc une étape importante, et le projet de loi est le fruit de beaucoup de travail. Vous l'avez étudié longtemps à ce comité, puis le Sénat en a été saisi. Je pense que c'est le projet de loi qui a passé le plus de temps en comité sénatorial dans l'histoire du pays, alors je pense qu'il a été bien étudié.
Je crois qu'il s'agit d'un beau compromis. Le projet de loi est‑il parfait? Non, mais je pense qu'il représente un beau compromis qui est largement appuyé par l'industrie de la musique, l'industrie cinématographique et l'industrie de la télévision. Pourquoi? Parce qu'il crée des règles du jeu équitables, et qu'il demandera aux diffuseurs en continu qui...
Vous savez, je le dis toujours, parce que nous les aimons. Je les aime vraiment. Ce matin, en m'entraînant, j'ai regardé l'émission The Mandalorian sur Disney. Je suis abonné à Netflix. Je suis abonné à de nombreuses plateformes, et elles font beaucoup d'argent, ce qui est positif. Je suis heureux qu'elles fassent de l'argent, mais si elles s'implantent ici et qu'elles font autant d'argent, elles ont aussi l'obligation de respecter les règles et de soutenir la création de contenu canadien.
Les conversations étaient plus difficiles il y a quelques années, mais les circonstances ont changé. Les diffuseurs en continu le comprennent. Récemment, les diffuseurs en continu n'ont pas démontré beaucoup de résistance, parce qu'ils comprennent la situation. Ils jouent le jeu avec le gouvernement, non seulement ici, mais dans d'autres pays, alors il y aura plus d'argent pour la musique, plus d'argent pour la télévision et plus d'argent pour la création de films. Je pense que c'est une excellente nouvelle pour les Canadiens.
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Je vous remercie de cette question, qui devient de plus en plus importante à mesure que les événements évoluent. Je vous remercie aussi de vos mots à l'égard de mon père, monsieur Julian.
Le travail est bien avancé et nous aurons la chance de vous en dire davantage sous peu, mais j'ai eu l'occasion, avec M. Bittle et d'autres députés aussi, de consulter, dans chaque province et chaque territoire, des membres de différentes communautés religieuses, par exemple, et des parents dont les enfants se sont enlevé la vie. Je me souviendrai toujours de ma discussion avec la maman d'Amanda Todd, en Colombie‑Britannique. Je me souviendrai toujours de mes discussions avec les parents dont les enfants se sont enlevé la vie parce qu'ils étaient victimes de menaces et d'extorsion sexuelle.
Vous avez raison de dire que c'est une préoccupation de plus en plus importante, surtout que les personnes qui passent le plus de temps en ligne, nos enfants, sont aussi celles qui sont les plus vulnérables. Il y a un nombre alarmant non seulement d'adolescents, ce qui est déjà très grave, mais aussi d'enfants de 9 ou 10 ans qui s'enlèvent la vie.
On se rend compte que la haine en ligne, comme vous le savez, monsieur Julian, ne reste pas en ligne. Elle descend dans nos rues. Nous l'avons vu ici et à Washington. Nous voyons cela régulièrement. La haine en ligne, c'est de la vraie haine.
Alors, pour répondre à votre question, le travail sur le projet de loi sera fini très bientôt.
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Je crois que c'est triste; notre diffuseur public est important.
CBC/Radio-Canada a joué et joue toujours un rôle essentiel au pays, au même titre que la BBC et d'autres ailleurs dans le monde. La société a le mandat clair de soutenir les minorités linguistiques dans l'ensemble du pays... Les francophones en dehors du Québec et les anglophones au Québec. Nous savons que le diffuseur public présente des émissions de qualité et fait un excellent travail à l'international; nous savons qu'il a aidé les Canadiens à comprendre le monde dans lequel ils évoluent au fil des décennies. C'est vers ce diffuseur que nous nous tournons pour obtenir la meilleure information sur ce qui se passe en dehors de nos frontières.
Donc en premier lieu, je trouve ce discours très triste.
Ensuite, je ne le comprends pas du tout, parce que CBC et Radio-Canada ne font qu'un. C'est le même président, le même travail, la même structure, le même siège social et les mêmes bureaux. On utilise les mêmes caméras, les mêmes microphones. On utilise aussi les mêmes salles. Ce sont aussi souvent les mêmes journalistes.
Il arrive souvent, lorsque je donne une entrevue en français, que le journaliste change de langue et me pose les mêmes questions en anglais. L'inverse est aussi vrai. À quel moment doit‑on cesser de rémunérer cette personne? Si le même journaliste pose une question en français et passe ensuite à l'anglais, est‑ce qu'on doit cesser de lui verser un salaire et lui dire: « Vous ne serez pas payé si vous parlez en anglais. Nous n'allons pas vous appuyer »?
C'est insensé, parce que CBC doit, elle aussi, respecter la Loi sur les langues officielles.
L'opposition envoie aussi le message à la minorité anglophone du Québec qu'elle ne compte pas. Les francophones en dehors du Québec peuvent avoir accès aux services de Radio-Canada, mais les anglophones du Canada n'auront pas accès à CBC. Encore une fois, je trouve cela très triste.
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C'est une grande question. Je crois que personne parmi nous ne pourra y répondre entièrement. Nous comprenons que les défis sont nombreux.
De ce sommet, nous avons retenu... Ce fut un grand succès, soit dit en passant. Nous avons eu 400 participants de partout au pays et des centaines de personnes étaient à l'écran. La fragilité de bon nombre de nos travailleurs a été un important sujet de discussion et de débat. Le secteur des arts et de la culture a été l'un des plus durement touchés pendant la pandémie, particulièrement les arts vivants.
Quand on y pense, on pouvait avoir prévu dans une salle de spectacle un concert de guitare, par exemple. Disons que M. Louis devait donner un concert dans une salle donnée. Les gens de la salle pouvaient lui dire: « Non, désolé, il y a les règles liées à la COVID. Vous ne pouvez pas jouer. » Ensuite, les règles changeaient et on lui disait: « En fait, si, vous pouvez jouer la semaine prochaine. » Les règles changeaient sans arrêt. Nous avons perdu beaucoup de monde, parce que, parmi ces personnes qui avaient des contrats ici et là, il y avait des parents. Ils devaient payer l'hypothèque ou le loyer, nourrir leur famille, vêtir leurs enfants et tout le reste. En raison de cette instabilité, nous avons perdu beaucoup de monde.
Il faut trouver des moyens d'offrir plus de stabilité à ce secteur. Peut‑on intervenir par l'entremise, par exemple, de l'assurance-emploi? Comment peut‑on aider les salles à encourager le public à revenir? Nous avons mis en place certains programmes. Pendant un certain temps, les gens ont continué de s'inquiéter de la COVID et des salles bondées. Les gens sont plus en confiance maintenant, mais pas entièrement. Cela entraîne des défis supplémentaires, alors on discute des spectacles, de l'avenir de la télévision et du cinéma simultanément. Il faut avoir une approche inclusive.
Nous avons des programmes pour le secteur des spectacles. Nous avons le projet de loi pour notre secteur culturel. Nous avons le projet de loi pour les médias et les salles de nouvelles. Ce qui compte le plus, c'est d'écouter les gens qui sont sur le terrain et d'apprendre d'eux. Je ne suis que le ministre, n'est‑ce pas? Le ministère dispose de certains outils et de certains fonds, ainsi qu'une grande volonté de changer et d'aider, mais ceux qui ont les connaissances sont ceux qui travaillent sur le terrain.
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Faisons-nous comme tantôt, monsieur le président?
Monsieur le ministre, tout à l'heure, mon collègue M. Shields a soulevé un élément important, sur lequel j'aimerais revenir. Il s'agit d'un élément que je soulève le plus souvent possible, soit la publicité achetée par le gouvernement fédéral dans les médias. J'en ai parlé en 2019, en 2020, en 2021 et en 2022. Nous sommes maintenant en 2023 et j'en parle encore, puisque rien n'a été fait.
La publicité que le gouvernement fédéral achète est principalement achetée sur Google, Facebook et les médias sociaux. Nous sommes à une époque où le gouvernement essaie de collaborer avec ces géants du Web, mais finit par se battre contre ceux-ci pour qu'ils contribuent. Des petits médias absorbent des pertes de revenus phénoménales alors qu'on investit à coups de dizaines de millions de dollars dans les géants du Web, soit Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft.
Quand nous posons des questions, on nous répond que chaque ministère gère son enveloppe budgétaire pour la publicité, que ce sont les agences qui choisissent où est dirigé l'argent, que le but est d'atteindre le plus de monde possible et, évidemment, que cela se retrouve dans les poches de ces géants du Web.
Il serait plaisant, monsieur le ministre, qu'on arrête de se lancer la balle d'un ministère à l'autre et que quelqu'un du gouvernement dise que cela suffit et qu'investir dans la publicité chez ces géants du Web n'a aucun sens. Il faut que cet argent, c'est-à-dire ces dizaines de millions de dollars investis chaque année, aille dans les poches de nos petits médias. Ces derniers crient famine. Toutes les semaines, il y en a encore un qui ferme ses portes. Il y a aussi des salles de nouvelles qui ne réussissent plus à fournir un service de qualité.
Aujourd'hui, j'aimerais que vous vous engagiez aujourd'hui à cesser d'investir dans ces géants du Web et à investir dans les médias québécois et canadiens. Ces derniers en arrachent et ont besoin de cet argent.
Êtes-vous d'accord avec moi? Allez-vous faire quelque chose à cet égard? J'aimerais beaucoup cela.
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Non. Je voudrais quand même revenir sur quelques points que je trouve très importants.
D'abord, on a parlé tantôt de publicité et je veux juste vous rappeler certains faits. On a un peu rigolé sur la fin de ma période de parole, mais je veux juste vous dire à quel point c'est important, parce que nos médias nous en parlent régulièrement. C'est quelque chose que nous avons beaucoup de difficulté à nous expliquer. J'ai l'intention de vous en reparler très prochainement.
Je veux aussi vous parler du rapport de ce comité pour la relance de la culture suivant la pandémie. Je pense que nous pouvons nous entendre pour dire que nous sommes pas mal revenus à une situation dans laquelle les gens peuvent retourner assister à des spectacles en toute sécurité. Il y a encore de la crainte cependant, des efforts doivent encore être faits et qui nous sont demandés par les différents intervenants de l'industrie culturelle, notamment les petits festivals, comme je le mentionnais tantôt.
La recommandation 9 de notre rapport, monsieur le ministre, voulait « que le gouvernement fédéral ne ménage aucun effort pour encourager les Canadiens à recommencer à assister à des événements artistiques, culturels, patrimoniaux et sportifs en direct. » C'est une catégorie d'événements à laquelle correspondent assez bien les petits festivals, et les grands aussi d'ailleurs, on s'entend là-dessus.
Malgré cela, je note une diminution d'environ 25 millions de dollars du Fonds du Canada pour la présentation des arts, une autre de 9,5 millions de dollars pour le Fonds de la musique du Canada, une diminution de 7,7 millions de dollars pour le programme Développement des communautés par le biais des arts et du patrimoine et une autre de 6,9 millions de dollars pour le Fonds du Canada pour les espaces culturels.
Il me semble que ça ne répond pas tellement à la recommandation que nous avions faite.
CONSEIL DES ARTS DU CANADA
Crédit 1—Paiements au Conseil..........364 238 813 $
(Le crédit 1 est adopté avec dissidence.)
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Crédit 1—Paiements à la Société pour les dépenses de fonctionnement..........1 173 123 435 $
ç
Crédit 5—Paiements à la Société pour le fonds de roulement..........4 000 000 $
ç
Crédit 10—Paiements à la Société pour les dépenses en capital..........110 046 000 $
(Les crédits 1, 5 et 10 sont adoptés avec dissidence.)
MUSÉE CANADIEN DES DROITS DE LA PERSONNE
ç
Crédit 1—Paiements au Musée pour les dépenses de fonctionnement et les dépenses en capital..........25 458 013 $
(Le crédit 1 est adopté avec dissidence.)
MUSÉE CANADIEN DE L'HISTOIRE
ç
Crédit 1—Paiements au Musée pour les dépenses de fonctionnement et les dépenses en capital..........73 251 251 $
(Le crédit 1 est adopté avec dissidence.)
MUSÉE CANADIEN DE L'IMMIGRATION DU QUAI 21
ç
Crédit 1—Paiements au Musée pour les dépenses de fonctionnement et les dépenses en capital..........8 111 694 $
(Le crédit 1 est adopté avec dissidence.)
MUSÉE CANADIEN DE LA NATURE
ç
Crédit 1—Paiements au Musée pour les dépenses de fonctionnement et les dépenses en capital..........27 718 568 $
(Le crédit 1 est adopté avec dissidence.)
FONDATION CANADIENNE DES RELATIONS RACIALES
ç
Crédit 1—Paiements à la Fondation..........9 000 000 $
(Le crédit 1 est adopté avec dissidence.)
CONSEIL DE LA RADIODIFFUSION ET DES TÉLÉCOMMUNICATIONS CANADIENNES
ç
Crédit 1—Dépenses du programme..........9 896 828 $
(Le crédit 1 est adopté avec dissidence.)
MINISTÈRE DU PATRIMOINE CANADIEN
ç
Crédit 1—Dépenses de fonctionnement..........202 886 911 $
ç
Crédit 5—Subventions et contributions..........1 707 891 504
(Les crédits 1 et 5 sont adoptés avec dissidence.)
BIBLIOTHÈQUE ET ARCHIVES DU CANADA
ç
Crédit 1—Dépenses de fonctionnement..........147 786 024 $
ç
Crédit 5—Dépenses en capital..........40 537 795 $
(Les crédits 1 et 5 sont adoptés avec dissidence.)
ç
Crédit 1—Paiements à la Société pour les dépenses de fonctionnement..........46 416 148 $
(Le crédit 1 est adopté avec dissidence.)
ç
Crédit 1—Dépenses du programme..........66 490 205 $
(Le crédit 1 est adopté avec dissidence.)
MUSÉE DES BEAUX-ARTS DU CANADA
ç
Crédit 1—Paiements au Musée pour les dépenses de fonctionnement et les dépenses en capital..........37 778 278 $
ç
Crédit 5—Paiements au Musée à l'égard de l'acquisition d'objets pour la collection du Musée et des frais connexes..........8 000 000 $
(Les crédits 1 et 5 sont adoptés avec dissidence.)
MUSÉE NATIONAL DES SCIENCES ET DE LA TECHNOLOGIE
ç
Crédit 1—Paiements au Musée pour les dépenses de fonctionnement et les dépenses en capital..........29 933 096 $
(Le crédit 1 est adopté avec dissidence.)
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Crédit 1—Paiements à la société devant servir aux fins prévues par la Loi sur Téléfilm Canada..........151 908 479 $
(Le crédit 1 est adopté avec dissidence.)
COMMISSION DES CHAMPS DE BATAILLE NATIONAUX
ç
Crédit 1—Dépenses du programme..........11 337 820 $
(Le crédit 1 est adopté avec dissidence.)
Le vice-président (M. Kevin Waugh): Dois‑je faire rapport des crédits du budget principal des dépenses à la Chambre?
Des voix: Oui.
Une voix: Avec dissidence.
Le vice-président (M. Kevin Waugh): Je vous remercie de votre collaboration.
Je remercie également le ministre et les hauts fonctionnaires du ministère.
La séance est levée.