Je déclare la séance ouverte.
Soyez les bienvenus à la 53e réunion du Comité permanent du patrimoine canadien de la Chambre des communes.
Je tiens à souligner que cette réunion a lieu sur le territoire traditionnel non cédé du peuple algonquin anishinabe.
[Traduction]
Conformément aux motions adoptées par le Comité le lundi 13 juin 2022 et le mardi 20 septembre 2022, nous nous réunissons pour poursuivre l'étude sur Hockey Canada.
La réunion d'aujourd'hui se déroule selon une formule hybride, conformément à l'ordre de la Chambre du jeudi 23 juin 2022. Certains membres sont présents en personne et d'autres participent à distance au moyen de l'application Zoom.
J'ai quelques observations à faire l'intention des témoins et des membres du Comité.
Avant de prendre la parole, veuillez attendre que je vous désigne nommément. Ceux qui participent à la réunion par vidéoconférence doivent, avant de parler, activer leur microphone en cliquant sur l'icône du micro et s'assurer de le mettre en sourdine lorsqu'ils n'ont pas la parole.
Pour accéder à l'interprétation sur Zoom, vous n'avez qu'à cliquer, au bas de votre écran, sur l'icône en forme de globe qui vous permet de sélectionner l'anglais ou le français. Pour ceux dans la salle, vous savez que vous pouvez utiliser l'oreillette pour choisir le canal souhaité.
Je vous rappelle que toutes vos interventions doivent être adressées à la présidence.
Je voudrais vérifier auprès de la greffière si tout le monde utilise un micro approuvé par la Chambre des communes. Comme vous le savez, nous avons eu des problèmes par le passé à ce chapitre.
Commençons.
Comme nous le savons, nous accueillons aujourd'hui un représentant de Hockey Canada, soit Pat McLaughlin, vice-président principal, ainsi que Bob Nicholson, président du hockey, Oilers Entertainment Group. Ces deux témoins comparaissent par vidéoconférence.
Je tiens à informer les témoins qu'ils auront chacun cinq minutes pour faire leur exposé. Je vous avertirai lorsqu'il vous restera 30 secondes. Si vous n'avez pas terminé, vous pourrez revenir à ce que vous disiez pendant la période des questions.
Nous allons commencer par Pat McLaughlin, premier vice-président, Hockey Canada.
Monsieur McLaughlin, vous avez cinq minutes.
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Merci, madame la présidente, et merci au Comité de m'avoir invité à participer à cette importante étude aujourd'hui.
Je tiens tout d'abord à reconnaître le sérieux des demandes de changement qui ont été formulées par les membres du Comité, par le gouvernement, par nos propres membres, par nos commanditaires et, surtout, par les Canadiens. Le fait que c'est la quatrième fois que Hockey Canada comparaît devant le Comité ne m'échappe certainement pas. Nous vous avons entendus. Hockey Canada doit changer, et de toute urgence. Les Canadiens s'attendent, et sont en droit de s'attendre, à ce que des mesures concrètes soient prises. Notre organisation, très franchement, a été trop lente à agir. J'espère que les Canadiens prendront acte du fait que nous apportons les changements nécessaires pour regagner leur confiance.
L'été dernier, nous avons présenté un plan d'action général pour régler les problèmes systémiques dans notre sport. Nous faisons des progrès. Nous avons dit que nous allions rouvrir l'enquête indépendante sur les allégations d'agression sexuelle de 2018, et nous l'avons fait. Nous avons dit que nous allions imposer une formation sur la violence sexuelle et le consentement à nos équipes nationales, et nous l'avons fait. Nous avons dit que nous allions commander un examen indépendant complet de notre gouvernance, et nous l'avons fait. Nous avons dit que nous allions devenir signataires à part entière du BCIS, et nous l'avons fait. Nous avons également dit que nous allions créer un nouveau mécanisme indépendant d'examen des plaintes, et nous l'avons fait.
En même temps, nous reconnaissons qu'il faut faire place à un changement de leadership. Comme vous le savez, comme les Canadiens le savent, tous les membres de notre conseil d'administration ont démissionné et notre PDG a récemment quitté Hockey Canada. Il ne fait aucun doute que nous sommes dans une période de transition importante. Le 17 décembre, un nouveau conseil d'administration entrera en fonction, dont les membres auront été désignés par un comité de nomination indépendant.
Je suis certain de parler au nom de tout notre personnel et de nos membres quand je dis que nous envisageons avec optimisme ce nouveau leadership et les nouvelles idées et perspectives qu'il apportera pour aider à faire avancer notre organisation.
Pour aider le Comité à formuler ses questions aujourd'hui, j'aimerais vous donner un bref aperçu de mon rôle à Hockey Canada.
Je suis vice-président principal à la stratégie, aux opérations et à l'image de marque et je supervise un certain nombre de secteurs clés au sein de Hockey Canada. Il s'agit notamment de la planification des activités, de la préparation et de la mise en œuvre de notre plan stratégique, des opérations générales, du marketing et de l'image de marque, ainsi que de l'harmonisation.
Je vais répondre de mon mieux à toutes vos questions. Il importe cependant de signaler que, dans mon rôle actuel, je ne m'occupe en rien de ce qui concerne les finances de Hockey Canada, les initiatives de sécurité dans le sport et les questions juridiques.
Je tiens également à souligner que je me suis joint à Hockey Canada à l'automne 2018, après l'incident allégué. Je n'ai pas participé à la gestion de l'incident ni aux discussions sur son règlement. Ce n'est qu'en mai de cette année que j'en ai pris connaissance.
Pour terminer, madame la présidente, j'aimerais aborder rapidement quelques points.
Notre organisation a fait des erreurs. Notre incapacité à agir rapidement a eu des répercussions importantes sur les enfants, les parents et les bénévoles, et je peux vous dire que nous en sommes profondément désolés. Je veux que ce soit clair également. Ne vous y trompez pas: sans ces gens, Hockey Canada n'existerait pas.
Pour redresser la situation, nous avons dû assumer de lourds coûts sur les plans financier, organisationnel et émotionnel. Notre organisation a également causé une pression considérable chez nos membres.
Cependant, je peux aussi vous dire que nous sommes très optimistes quant à l'avenir. Nous sommes en mode d'écoute. Nous avons clairement entendu les appels qui nous ont été adressés de nous améliorer, et nous tâchons d'être responsables dans la reconstruction de l'organisation.
En terminant, je veux m'exprimer en toute franchise. Nous avons besoin de l'aide du Comité. Je le dis sincèrement. Nous n'avons pas toutes les réponses et nous ne prétendons pas les avoir. J'espère que nous pourrons travailler de concert au fur et à mesure que nous avançons. Avec l'aide du Comité, nous pouvons travailler ensemble pour faire du hockey un sport plus sécuritaire pour tous, sur la glace et hors glace.
Sur ce, je vous remercie, madame la présidente. Je serai heureux de répondre à vos questions.
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Merci, madame la présidente.
Je m'appelle Bob Nicholson. J'ai été président-directeur général de Hockey Canada de 1998 à 2014. Je ferai de mon mieux pour répondre à vos questions portant sur cette période.
Permettez-moi de dire d'emblée que les incidents qui, selon ce qui est allégué, seraient survenus au gala de 2018 et au tournoi junior mondial de 2003 sont scandaleux. Ce genre de comportement n'a pas sa place dans notre sport ou dans notre société. J'espère que les deux cas feront l'objet d'une enquête approfondie et que justice sera rendue.
Lorsque j'étais PDG de Hockey Canada, j'ai dirigé une initiative de notre organisation visant à améliorer la sécurité des joueurs et à prévenir les abus du genre de ceux impliquant Graham James qui ont été portés à notre connaissance et les terribles expériences que Sheldon Kennedy et d'autres ont courageusement partagées avec nous. Le témoignage de M. Kennedy et celui des autres victimes exigeaient un véritable examen de conscience dans notre sport.
Je crois que nous avons fait des progrès, devenant l'un des premiers organismes sportifs nationaux à travailler avec Respect Group et à lancer des programmes destinés aux entraîneurs, aux officiels, aux entraîneurs et aux administrateurs, puis à inclure par la suite les parents et les joueurs.
Je suis heureux d'être demeuré proche de M. Kennedy et des autres qui se sont manifestés à l'époque. Je suis fier des progrès que nous avons réalisés. Il est clair que nous ne sommes pas du tout allés assez loin, notamment en ce qui concerne la conduite hors glace. C'est peut-être cette courte vue qui nous amène ici aujourd'hui.
Nous avons tous beaucoup plus de travail à faire pour nous assurer d'instaurer dans le hockey, en tant que sport, une culture où tous se sentent en sécurité et bienvenus. Pour cela, il faudra un engagement et des mesures concrètes, non seulement à l'échelle nationale, mais aussi aux niveaux régional et provincial. J'espère que le travail actuellement en cours à Hockey Canada, de même que les efforts du Comité et d'autres instances, rendront notre sport plus sécuritaire pour toutes les personnes concernées.
Lorsque j'en étais PDG, le rôle de Hockey Canada consistait à préparer des programmes et à les offrir à ses 13 succursales membres partout au Canada, qui sont les organismes directeurs régionaux, qui travaillent avec leurs propres bénévoles et conseils d'administration pour offrir des programmes à plus de 600 000 jeunes à la grandeur du pays.
En tant que PDG, j'avais trois priorités. La première était la sécurité. Nous devions rendre le jeu beaucoup plus sécuritaire et réprimer des gestes dangereux comme les mises en échec par-derrière. Le jeu en souffrait et des mesures correctives s'imposaient.
Ma deuxième priorité, qui m'importait personnellement, était de régler la question des agressions sexuelles. À l'époque, nous nous occupions surtout des joueurs qui avaient eu le courage de parler de ce qu'ils avaient subi de la part d'entraîneurs. Le travail que nous avons entrepris avec Respect Group est né de ces efforts. Ce travail était important, mais je dois dire que je regrette qu'on n'ait pas mis davantage l'accent sur la conduite des joueurs hors glace et sur la culture du silence qui semble persister à ce jour.
Ma troisième priorité était de rétablir la santé financière de l'organisation. Quand j'ai pris mes fonctions de PDG, Hockey Canada était en difficulté financière et dépendait en grande partie des fonds publics. Nous nous sommes fixé le but d'améliorer nos finances. Pour cela, nous avons établi des partenariats avec de nouvelles sources de revenus qui nous ont aidés à élargir nos programmes tout en maintenant les frais de participation relativement stables. Nous avons également mis en place des mécanismes de gestion des risques, y compris des fonds d'assurance, qui sont justement au cœur d'une bonne part de votre travail.
J'ai été heureux de trouver le passage suivant dans le rapport Cromwell:
[L]a création d'un fonds de réserve pour faire face au risque de réclamations non assurées et sous-assurées est non seulement judicieuse, mais ne l'avoir pas fait aurait été une grave omission.
Voilà plus de huit ans que j'ai quitté Hockey Canada, et il y a peut-être des détails dont je n'ai souvenir ou auxquels je n'ai pas accès, mais je peux assurer le Comité que je suis ici dans un esprit d'ouverture…
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Merci beaucoup, monsieur Nicholson.
Nous entamons maintenant la période des questions.
Avant de commencer, j'aimerais informer le Comité que Sébastien Lemire, du Bloc québécois, remplacera aujourd'hui son collègue .
Nous commençons le premier tour avec Kevin Waugh, pour six minutes.
Monsieur Waugh, vous avez six minutes.
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Merci, madame la présidente.
Merci à nos invités d'aujourd'hui, Pat McLaughlin et Bob Nicholson. M. Nicholson, bien entendu, a longtemps travaillé pour Hockey Canada et, avant cela, pour l'Association canadienne de hockey amateur, devenue ensuite, on le sait, Hockey Canada.
Monsieur Nicholson, vous avez parlé de 2018, lorsque vous n'étiez pas président ni directeur général de l'organisation, mais vous l'étiez en 2003, lors au championnat junior mondial à Halifax. Quand avez-vous été mis au courant d'allégations d'un incident de nature sexuelle au championnat mondial de Halifax?
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Merci, madame la présidente.
Monsieur Nicholson, à mon avis, vous avez contribué à créer cette culture toxique, et ce, pour diverses raisons, qu'elles soient bonnes ou mauvaises.
Avec le recul, on s'aperçoit que vous en avez un peu été l'architecte durant votre mandat, notamment pour ce qui touche au silence, à la passivité et aux fonds obscurs.
Quel legs doit-on retenir de vos 16 années à la tête de Hockey Canada?
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Je vous remercie, madame la présidente.
Je disais que, à mes yeux, la culture toxique dénoncée et tous les scandales que nous voyons, ceux de nature sexuelle, mais aussi ceux de nature financière, ont probablement eu cours durant les 16 années pendant lesquelles vous avez été à la tête de Hockey Canada. Je vous vois comme le grand architecte de cela, de cette culture du silence notamment. Par contre, j'imagine que votre point de vue est différent.
J'aimerais que vous nous parliez de votre legs à Hockey Canada.
Si vous regardez au bas de votre écran, vous verrez un petit globe rond. Si vous appuyez sur ce globe, on vous demandera de choisir entre l'anglais et le français. Si vous appuyez sur anglais, vous obtiendrez la traduction du français à l'anglais.
Pourriez-vous faire cela, et nous pourrons essayer de nouveau? J'ai suspendu le chronomètre.
Je vais repartir le chronomètre. Merci.
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Merci, madame la présidente.
J'ai vraiment eu l'impression que l'héritage que j'ai laissé, c'est un bien plus grand nombre de programmes communautaires pour inclure les jeunes garçons et les filles. Nous avons tendu la main partout au pays pour que cela se produise.
De plus, comme je l'ai dit dans ma déclaration préliminaire, il y a eu une fusion de l'Association canadienne de hockey amateur et de Hockey Canada, et les deux organisations n'étaient pas dans une très bonne situation financière. J'ai eu l'impression que nous avons été en mesure d'examiner de nouvelles sources de revenus ainsi que des événements internationaux qui nous ont vraiment aidés à réunir les fonds nécessaires et les redistribuer à nos 13 organisations membres. Nos 13 organisations membres ont utilisé l'argent provenant d'événements internationaux pour aider à créer des programmes nationaux de certification des entraîneurs, des programmes de certification des arbitres et un nombre considérable de programmes qui ont été déployés d'un océan à l'autre.
C'est ce qui me réjouit le plus. Aussi, en examinant le risque dans...
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Toutefois, en créant ces programmes, ne vous doutiez-vous pas qu'ils pourraient être utilisés de façon plutôt malveillante, par exemple pour conclure toutes les ententes de confidentialité qui auraient servi à acheter le silence des victimes?
Nous apprenons que Hockey Canada a été complice de la non-divulgation des cas d'inconduite sexuelle. Pire encore, durant des décennies, la complaisance et l'inaction ont été les réponses de l'organisme devant des plaintes pour inconduite sexuelle. On retrouve chez Hockey Canada une obsession de l'image de l'organisation. Les joueurs des équipes de 2018 et 2003, par exemple, ont déclaré publiquement qu'ils n'avaient rien à voir avec les incidents allégués.
Que pensez-vous de cela, vous qui avez été à la tête d'Hockey Canada pendant 16 ans?
Croyez-vous réellement qu'il ne s'est rien passé, que vous n'avez pas de responsabilité et que tout cela s'est fait de façon consensuelle avec les victimes?
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Merci, madame la présidente.
[Traduction]
Au cours des derniers mois, des représentants de Hockey Canada ont comparu devant le Comité. Chaque comparution a été, à mon avis, plus désastreuse pour ce qui est de l'érosion de la confiance du public. Nous avons été témoins du départ de commanditaires, de la perte de soutien gouvernemental et, surtout, de la perte de confiance de la part des parents de hockeyeuses et hockeyeurs de tout le pays qui mettent de l'argent de côté pour que leur fille ou leur fils puisse participer aux programmes de Hockey Canada.
La comparution la plus désastreuse est survenue le mois dernier, le 4 octobre, et par la suite, comme nous le savons tous, la présidente intérimaire du conseil d'administration et le PDG ont démissionné. Le conseil d'administration semble avoir enfin compris le message des Canadiens d'un océan à l'autre, à savoir que la seule façon de s'en sortir, c'est que Hockey Canada fasse preuve de transparence.
Ma première question aujourd'hui est la même que celle que j'ai posée le 4 octobre, et elle concerne Navigator, la firme de relations publiques qui semble avoir fourni des conseils à Hockey Canada pour l'aider à faire de l'obstruction et à refuser de répondre aux questions.
Monsieur McLaughlin, j'aimerais vous demander qui a décidé d'embaucher la firme Navigator. Est‑ce que Hockey Canada va enfin jouer franc jeu et nous dire quelle part des fonds publics a été versée à Navigator pour les relations publiques?
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Merci, madame la présidente.
Merci, monsieur Julian, de votre question.
Avant de commencer, il y a deux choses, je crois, qui se rapportent directement à vos commentaires, monsieur Julian, et certainement à ceux que vous avez entendus lors des audiences précédentes.
Mes deux principales préoccupations aujourd'hui sont les suivantes: premièrement, je fais de mon mieux au nom de notre organisation pour fournir les réponses que tout le monde mérite. Je crains que, dans certains domaines, si je n'ai pas les réponses, j'ai l'air de ne pas vouloir les fournir, mais je vais faire de mon mieux. C'est mon engagement. Deuxièmement, dans ma déclaration préliminaire, j'ai parlé de l'importance de travailler ensemble. Pour ceux qui me connaissent, je suis fidèle à ma parole, et je le pense vraiment.
En ce qui concerne Navigator, le conseil d'administration a demandé au personnel de Hockey Canada de communiquer avec Navigator au début de juillet. J'ai communiqué avec Navigator le 5 juillet, et j'ai eu une discussion de suivi avec eux le 7 juillet. Ils ont commencé à travailler avec Hockey Canada le 8 juillet.
Je peux vous dire que ce n'est pas un exercice de communication auquel ils ont participé. Comme vous l'avez dit, c'est une question de transparence. Ils ont donné au conseil d'administration des conseils importants en matière de gouvernance. Ils nous ont aidés à trouver d'éminents Canadiens pour participer à notre plan d'action — le comité de surveillance. Ils nous ont aussi aidés au quotidien à travailler avec les médias. Nous avons une petite équipe de communication qui se concentre principalement sur les événements et les communications.
Je sais que votre prochaine question portera sur le montant qui leur a été versé. Je peux vous dire que depuis le début de l'année, on m'a dit que nous avions dépensé environ 1,6 million de dollars pour Navigator, et qu'aucun fonds public n'a été utilisé à cette fin.
Merci, monsieur Julian.
Nous allons maintenant passer à la deuxième série de questions.
Mais, auparavant, j'aimerais rappeler aux députés d'éteindre leurs micros ou de les désactiver quand ils ont fini de parler ou pendant que d'autres parlent. L'énorme écho que cela provoque parfois gêne beaucoup les interprètes. Merci.
Nous allons maintenant passer à la série de questions de cinq minutes. Je rappelle que les cinq minutes couvrent à la fois la question et la réponse.
Commençons par le Parti conservateur. Madame Rachael Thomas, vous avez cinq minutes.
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Monsieur McLaughlin, je suis d'accord avec vous. Je pense qu'il est possible de faire beaucoup mieux.
Dans votre exposé préliminaire, vous avez énuméré quelques-unes des mesures que l'organisation a promis de prendre et auxquelles elle a donné suite. L'organisation avait notamment promis de procéder à un « examen complet de la gouvernance », et c'est ce qu'elle a fait. Vous parlez du rapport Cromwell.
Ce qui me préoccupe, cependant, c'est qu'il s'agit en fait du troisième examen indépendant de la gouvernance depuis 2014. C'est le troisième en huit ans, parce qu'on n'a pas pris les mesures qu'il fallait. La culture du secret et du camouflage se perpétue depuis huit ans, malgré ces trois examens indépendants.
Je serais curieuse de savoir pourquoi, d'après vous, la population canadienne devrait vous faire confiance cette fois‑ci.
Je ne peux pas parler des examens précédents. Je ne peux parler que de ma propre expérience professionnelle et de la façon dont notre personnel et nos membres fonctionnent. Au bout du compte, c'est une question de prestation et d'exécution.
Nous avons un mandat important et nous devons le remplir pour tous les Canadiens. Il n'y a pas de place à l'erreur. C'est pourquoi je peux dire que nous apprécions le travail accompli par le juge Cromwell.
Je peux vous dire que nous avons rencontré nos membres les 15 et 16 octobre. Ils ont déjà commencé à donner suite à un certain nombre des recommandations du juge Cromwell et de son équipe. D'autres discussions auront lieu ce week-end. Notre comité de transition sera chargé de diriger les opérations et de faire avancer les choses.
J'ai bon espoir que l'examen de la gouvernance portera fruit.
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Merci, madame la présidente.
Monsieur Nicholson, je vais poser à nouveau ma question de tantôt.
Les organismes à but non lucratif profitent d'un statut privilégié qui les exempte d'avoir à payer des sommes au gouvernement fédéral. Or des obligations sont rattachées à ce statut, et cela comprend le dépôt de documents financiers et administratifs, comme les règlements généraux. Vous avez pris l'habitude de ne pas divulguer ces documents, et ce, depuis le début des années 2000, ce qui correspond aux années de votre mandat.
Hockey Canada et ses partenaires de championnat, c'est-à-dire la Ligue canadienne de hockey, qui comprend la Ligue de hockey de l'Ontario, la Ligue de hockey de l'Ouest et la Ligue de hockey junior majeur du Québec, ont tous adopté cette pratique.
Est-ce une pratique qui vise un objectif plus grand, par exemple celui de remplir les coffres en ne payant pas sa part à la société ou encore de vous protéger ou d'esquiver d'éventuelles poursuites de joueurs?
Pourquoi n'avez-vous pas remis ces documents au gouvernement, comme cela devait être fait?
Je trouve scandaleux qu'on ait dépensé 1,6 million de dollars pour l'étude de Navigator. Cela a été une stratégie de relations publiques désastreuse.
Il est profondément décevant de constater que, près de quatre mois après que Hockey Canada s'est engagé à libérer des gens de leurs obligations en vertu d'une entente de confidentialité si ceux‑ci le souhaitaient, personne ne l'a été. Voilà ce que je pense.
Je vais maintenant poser des questions.
Monsieur Nicholson, est‑ce que j'ai bien compris ce que vous avez dit en réponse à M. Housefather, à savoir que, dans l'équipe nationale féminine de 2013‑2014, aucune joueuse n'a été invitée à signer une entente de confidentialité?
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Merci, madame la présidente.
Merci de cette question. Il m'est très difficile d'y répondre.
Comme je l'ai dit tout à l'heure, nous avions un service d'assurance. Nous avions des comités qui s'occupaient de tout cela. Comme PDG, je veillais à ce que ces changements soient soumis à l'approbation finale du conseil d'administration. Rétrospectivement, je pense que nous aurions dû avoir plus de directives. Nous aurions dû veiller de plus près à l'acheminement de toute cette information.
C'est tout ce que je peux dire. Je suis désolé, monsieur Shields. Je ne peux pas vous donner plus d'information.
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Merci, madame la présidente.
Merci aux témoins de leurs témoignages.
J'aimerais d'abord m'adresser à M. Nicholson.
Vous avez dit dans votre exposé préliminaire que nous n'allions pas assez loin concernant la conduite des joueurs hors glace et que vous vouliez instaurer une culture où tout le monde se sent en sécurité et bien accueilli au hockey. Mais vous semblez aussi appuyer l'existence de ces fonds de réserve. Ne pensez-vous pas que, quand on prévoit un fonds destiné à indemniser les victimes pour que les agresseurs n'aient pas à subir de conséquences en cas d'agression sexuelle, non seulement on cautionne ce comportement, mais on le permet, on l'institutionnalise?
N'est‑ce pas votre avis?
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Cela a évidemment été extrêmement difficile, et c'est un euphémisme. Nous avons eu des réunions importantes avec les membres les 15 et 16 octobre. Ils nous ont dit clairement qu'ils nous appuyaient, mais ils ont dit tout aussi clairement qu'il y avait beaucoup de travail faire. Quant aux commanditaires, je peux dire ici que cela représente 23,5 à 24 millions de dollars, selon les prévisions de notre directeur financier.
Une partie de cet argent vient d'événements — comme les championnats mondiaux — que nous avons organisés pendant la pandémie de COVID‑19. Nous avions l'obligation envers la FIHG d'accueillir ces championnats, mais, surtout, nous voulions donner à nos athlètes l'occasion de participer à des compétitions. Il en coûte aussi de fonctionner dans une bulle, sans partisans, etc.
S'agissant plus précisément de l'incident de 2018, nos commanditaires se classent dans deux ou trois catégories. Dans un cas, ils se sont complètement retirés. Dans un autre, ils ont reporté ou retardé leur participation. Et, dans la troisième, nos partenaires nous ont informés qu'ils subventionneraient le hockey local, le hockey féminin ou les para-athlètes. Nous sommes reconnaissants à nos partenaires de ce repositionnement, mais...
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Merci, madame la présidente.
Merci aux témoins de leur présence parmi nous aujourd'hui.
Je dois dire que c'est vraiment décourageant. Je suis parlementaire depuis maintenant sept ans et j'ai été présidente du comité de la condition féminine. Depuis le début, nous essayons de réduire et d'éliminer la violence faite aux femmes et aux filles. Je présidais... toute l'histoire des agressions sexuelles chez les militaires, des années et des années d'une mentalité qui a vraiment... On n'a pas encore vu beaucoup d'amélioration.
Voir Hockey Canada dans une telle situation, avec des allégations échelonnées de 2003 à 2018... Je ne sais pas à quel point la situation doit être mauvaise pour qu'il y ait trois fonds pour indemniser les victimes, mais c'est vraiment inquiétant. On ne peut pas changer le passé, c'est vrai — et j'espère que les victimes se manifesteront —, mais on peut changer l'avenir, et je veux donc me concentrer sur le changement de culture nécessaire.
Ma première question s'adresse à M. McLaughlin.
Il est très important de comprendre le consentement. Il faut absolument aller voir la vidéo sur YouTube intitulée Le consentement avec un thé.
Avez-vous suivi la formation obligatoire sur la violence et le consentement, qui fait partie de votre plan d'action?
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Il faut envisager un spectre de mesures. À mon avis, cela nous ramène un peu à ce que M. Julian a dit lors d'audiences précédentes quand il a demandé ce que nous faisions concernant le signalement des chiffres et ce que nous faisons au sujet des mauvais traitements, des abus et du harcèlement.
Nous faisons beaucoup de travail. Nous allons très bientôt publier un rapport pour rendre compte de nos premiers efforts pour nous améliorer à cet égard. Au final, c'est surtout une question d'éducation.
Nous avons beaucoup de travail à faire. Je pense que nous avons été clairs à ce sujet. Nous ne sommes pas les experts; nous les consultons. Je pense que tout le monde ici s'attend à ce que nous le fassions, nos membres ont été clairs à ce sujet, et nous sommes ici dans une position de... Qu'il s'agisse de supériorité numérique ou de jeu défensif, de la tenue d'un événement d'envergure mondiale ou de la participation à des activités de hockey local... Nous ne sommes pas les meilleurs, mais nous sommes bons, et nous pouvons certainement obtenir de l'aide à cet égard, mais à ce stade, nous avons besoin de beaucoup d'aide.
:
Merci beaucoup, madame la présidente.
J'aimerais maintenant m'adresser à M. McLaughlin.
Tout d'abord, je vous remercie encore une fois de la sincérité de vos commentaires aujourd'hui. Vos propos sont très clairs.
Mon collègue M. Julian s'est approprié certaines des questions que je voulais vous poser au sujet de Navigator. Ce qui est en cause aujourd'hui est que vous avez dépensé 1,6 million de dollars pour une étude de Navigator.
Dans le rapport Cromwell, à la page 212, on dit que vous êtes chargé de « l'élaboration et de la mise en œuvre de la stratégie de communication de Hockey Canada », monsieur McLaughlin. Vous dites que c'est le conseil d'administration qui vous a suggéré ou qui vous a demandé de vous adresser à une société de gestion de crise comme Navigator. Lorsqu'il a été question de la stratégie du conseil d'administration, en août, et que celui‑ci a décidé de riposter et de contrer les reportages négatifs, êtes-vous en train de nous dire que cela venait uniquement du conseil d'administration et que ce n'était pas une recommandation de Navigator?
:
Merci, monsieur Housefather. Comme je ne suis pas sûr d'avoir le droit de vous féliciter pour votre jolie chemise bleue, je ne dis rien.
Pour répondre directement à votre question, nous avons été informés au début de juin — et pas par Navigator — que, dans des situations comme celle‑ci, les conseils d'administration et les cadres de direction sont très souvent en mode défensif. Ils essaient de se défendre et de se justifier. Il nous a tous fallu un certain temps — pas seulement le conseil — pour nous en sortir.
Si vous le permettez, j'aimerais vous donner un exemple important. Nous reviendrons au conseil d'administration dans un instant. Nous avons eu une réunion du personnel le 4 août. Nous pensions que nous communiquions très bien avec notre personnel. Je peux vous dire que la réunion a été désastreuse. À la sortie, certains de mes collègues m'ont dit: « Nous ne sommes pas doués pour faire passer le message. » C'était affreux.
Peu de temps après, nous avons constaté la même chose avec nos membres. En fait, les commentaires contenus dans le procès-verbal ne sont probablement pas la meilleure terminologie, et ce n'est la faute de personne, sauf de nous. Il s'agit vraiment de créer un environnement plus transparent et de faire un meilleur travail — par exemple, en ce qui concerne les questions qui nous sont posées aujourd'hui au sujet du FNCP et du Fonds des legs fiduciaires — pour communiquer clairement avec les gens. Nous n'avons pas fait du bon travail à cet égard. Tout ce virage, monsieur Housefather, visait à faire un meilleur travail avec les gens qui comptent le plus dans l'environnement de Hockey Canada.
D'accord avec vous. En tout cas, les communications laissaient fort à désirer.
Permettez-moi une autre question. Vous êtes responsable des communications. En juillet 2022, Hockey Canada a envoyé une note à ses membres au sujet du fonds de capitaux propres. Le rapport indique que « le fonds national de capitaux propres sert à payer les primes d'assurance, les franchises, les réclamations non assurées et sous-assurées, en plus de financer un large éventail d'initiatives en matière de sécurité, de bien-être et de mieux-être, y compris le counselling et le traitement pour les joueurs ».
Avez-vous participé à la rédaction de cette déclaration?
:
Effectivement, monsieur McLaughlin, c'est ce qu'ils ont fait, et c'est la raison pour laquelle cela me préoccupe tant, parce que le juge Cromwell écrit, à la page 164 de son rapport, que rien n'indique que quelque initiative que ce soit en matière de sécurité, de bien-être ou de mieux-être a été payée par ce fonds. Essentiellement, vous avez informé vos membres que le fonds comportait toutes sortes de composantes altruistes en plus du paiement des réclamations, mais il se trouve aujourd'hui que ce n'était pas le cas. C'était absolument faux, comme le juge le reconnaît dans son rapport.
Essentiellement, il me semble qu'il y avait une stratégie de communication pour informer le public que le fonds avait plusieurs bons points, et pas seulement du négatif. C'est ce qui me fait peur.
Permettez-moi de vous poser une autre question. En 2014, l'état des finances indiquait: « Le solde du FNCP a été accumulé par mesure de précaution en vue des réclamations actuelles ou futures potentielles contre l'ACHA. » C'est vrai. Et on peut aussi lire ceci: « L'Association participe à la défense des actions en justice résultant d'accidents et de blessures subis dans un match de l'Association canadienne de hockey amateur. On a constitué une provision pour les règlements estimatifs et les honoraires liés à ces poursuites. »
En 2015, la formulation utilisée qui était jusque‑là « accidents et blessures lors d'un match de l'ACHA » est devenue « accidents et blessures lors d'activités de hockey sanctionnées ».
Pouvez-vous expliquer pourquoi on a modifié l'état financier entre 2014 et 2015 pour remplacer « accidents et blessures lors d'un match » par « accidents et blessures lors d'activités de hockey sanctionnées »?
:
Merci, madame la présidente.
Monsieur McLaughlin, les joueurs qui participent aux programmes de Hockey Canada, y compris aux championnats de hockey, sont empruntés aux ligues de hockey junior canadiennes. Vous avez mentionné que votre adhésion au sein du Bureau du commissaire à l'intégrité dans le sport, ou BCIS, est en vigueur. Toutefois, Hockey Canada n'adhère pas au BCIS.
Serez-vous quand même en mesure d'emprunter les joueurs de vos partenaires et de leur permettre de participer au championnat mondial qui aura lieu prochainement?
Plus tôt, vous avez mentionné que le juge Cromwell était un expert en gouvernance et que vous ne l'étiez pas, et que c'était pour cette raison que vous vous étiez tourné vers cet expert.
Cependant, vous vous êtes aussi tournés vers la firme de relations publiques Navigator, au lieu d'avoir recours à des experts en matière d'éducation, de sensibilisation, de prévention des violences sexuelles, d'agressions ou d'intimidation.
N'y a-t-il pas là une contradiction?
:
Merci, madame la présidente.
[Traduction]
J'aimerais revenir à vous, monsieur Nicholson.
Dans le cas de Dan Church et de l'équipe nationale des femmes de 2013‑2014, vous avez parlé de problèmes de performance. Je serais bien curieux de savoir la raison d'être d'une entente de confidentialité dans ce contexte. Lorsqu'un entraîneur était congédié pour des raisons de performance, Hockey Canada exigeait‑il systématiquement une entente de confidentialité dans votre temps, ou y avait‑il des conditions particulières dans ce cas qui, de l'avis de Hockey Canada, nécessitaient une entente de confidentialité?
Est‑ce qu'on nous cache quelque chose? C'est ma question.
Je vais m'adresser à vous, monsieur McLaughlin.
Il y a un labyrinthe de fonds et il y a les soldes des fonds, y compris du fonds national de capitaux propres, du fonds de fiducie des participants et du fonds de stabilisation. Nous avons demandé quels étaient les soldes de ces fonds. Pourriez-vous en faire part au Comité?
Ma deuxième question concerne ce que vous avez mentionné il y a quelques instants au sujet de Sport Canada. Vous semblez être en voie d'obtenir la reprise du versement des fonds de Sport Canada. Le gouvernement fédéral vous a‑t‑il confirmé qu'il reprendra le financement de Hockey Canada?
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Ma question s'adresse à M. Nicholson.
Dans son rapport, le juge Cromwell a dit qu'il a découvert que les « causes sous-jacentes de la crise actuelle ne sont pas récentes ». Dire qu'elles ne sont « pas récentes », c'est dire qu'il s'agit en fait d'une accumulation de facteurs au fil des ans.
Vous avez été PDG et président de 1998 à 2014, de sorte que la vaste majorité de ces années ont été sous votre règne, si l'on regarde l'histoire récente. Je me demande simplement quelle responsabilité vous pourriez prendre pour la situation dans laquelle Hockey Canada se trouve en raison des allégations d'agression sexuelle qui ont été faites.
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Merci, monsieur Nicholson.
Monsieur McLaughlin, en parcourant le site Web, je suis tombée sur ce document concernant le rapport Cromwell, la révision de la gouvernance. En le lisant, j'ai trouvé le texte très intéressant, et sachant que vous en assumez la responsabilité, j'ai pensé vous poser la question suivante.
Les expressions utilisées ici en disent long... Je vais vous en citer une seule. On lit que l'objectif est de « regagner la confiance des parties prenantes et du public ». Le document poursuit en parlant essentiellement de l'image de Hockey Canada et de la tentative de la redorer.
Par contre, je ne vois pas le désir de refaire la culture. M. Cromwell parle d'une « culture toxique », si bien que je trouve curieux que ce document n'en dise pas un mot, ce qui donne à penser que ce n'est rien qu'un truc de relations publiques, qu'une façon de jouer sur les mots, que le désir de regagner la confiance du public sans apporter de changement significatif à la culture interne de Hockey Canada. Ce document ne traite pas de cela. Pourquoi?
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Ce n'est pas moi qui ai rédigé le document, et ce n'est pas une excuse pour quoi que ce soit, madame Thomas.
Je dirais que ce n’est pas le cas. Nous avons pris cela très au sérieux. Le travail du juge Cromwell est très important pour nous. Nous avons pris diverses mesures pour nous améliorer. Nous avons diverses étapes à franchir pour nous améliorer, et nous devons analyser les causes profondes de la culture du hockey — et c’est ce que nous allons faire.
Ce que je peux dire, c’est que nous avons beaucoup de travail à faire. Nous avons consulté des experts, et il nous reste encore beaucoup à faire, comme je l’ai mentionné. Tel est notre engagement envers les Canadiens, et nous avons beaucoup à faire pour aller de l’avant et devenir l’organisation, je le répète, que l'on attend de nous. Nous pouvons y arriver, mais nous avons besoin d’aide.
Nous sommes tous préoccupés par la culture du hockey. Il ne saurait être plus clair qu’il n’y a pas eu de changement, après ce que la Ligue nationale de hockey a fait de Mitchell Miller... ou, je crois qu'il s'agissait des Bruins de Boston spécifiquement, une organisation qui a vu un joueur, qui a reconnu la nature méprisable de l’activité, et qui a quand même essayé de le laisser jouer malgré la notoriété du cas.
Je reviens à notre équipe nationale et à la fierté qu’elle inspire aux Canadiens. Si telle est encore la culture du hockey au plus haut niveau, que faudra‑t‑il pour que Hockey Canada dise non à nos joueurs? Je comprends la pression qu'amène le désir de mettre la meilleure équipe sur la glace, mais si, aux plus hauts échelons, on continue d’utiliser des joueurs qui ne devraient pas être là, que faudra‑t‑il faire?
Je ne pense pas que quiconque ait vu des conséquences de ce qui s’est passé à London. Quand donc Hockey Canada pourra‑t‑il interdire à un joueur d'arborer la feuille d’érable et de représenter le Canada?
Vous savez, lors de la première audience, en juin — je voudrais dire que c’était M. Waugh, mais si je lui accorde un crédit qui ne lui revient pas, c'est bien correct —, il a été proposé d’obliger nos joueurs, dans le cadre de notre code de conduite et pour l'avenir, à ... participer sans poser de questions si jamais un incident, réel ou allégué, revenait sur le tapis. Nous avons pris cet engagement. Je pense que M. Waugh utilisait l’exemple d'un ancien joueur qui, sa carrière terminée, poursuit son cheminement comme entraîneur ou comme officiel ou à un autre titre. Nous avons pris cet engagement.
Comme je l’ai mentionné plus tôt, monsieur Bittle, nous avons beaucoup de travail à faire, dans une perspective d'éducation notamment. Voilà où nous en sommes, dirais‑je.
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Je vous remercie, madame la présidente.
Je vais me joindre à ceux qui ont dit que cette rencontre avait été constructive et intéressante. J'encourage ceux qui vont établir une collaboration pour la suite des choses dans le but de changer la culture de l'organisme et d'offrir à nos enfants un sport sain et sécuritaire.
Je vous rappelle que l'un des objectifs des quatre rencontres tenues avec Hockey Canada était de faire la lumière sur ce qui s'est passé en juin 2018 et sur la façon dont Hockey Canada a géré les plaintes de harcèlement sexuel. Je pense qu'une enquête publique et indépendante demeure toujours une voie à explorer pour nous assurer de faire toute la lumière sur cette situation et de présenter des recommandations afin que ces événements n'arrivent plus jamais dans le monde du sport, tous sports confondus.
Je vous remercie, madame la présidente.
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La confiance du public en Hockey Canada s’est complètement effritée au cours des six mois que nous avons consacrés aux audiences jusqu’à maintenant, en partie à cause de l’obstruction et du manque de transparence et de reddition de comptes.
Aujourd’hui, nous avons eu des réponses — et j’en remercie les témoins —, y compris au sujet des sommes scandaleuses versées à Navigator, mais c’est toujours une question de reddition de comptes. Hockey Canada doit libérer les victimes des ententes de confidentialité si elles le souhaitent, et rendre des comptes à tous les niveaux.
Le sort de Hockey Canada n'est toujours pas décidé, et nous poursuivrons nos travaux pour voir à ce que Hockey Canada, en tant qu’organisme national de sport représentant notre sport d’hiver national, assure la transparence et la reddition de comptes qui sont indispensables pour redonner confiance aux Canadiens dans l’organisation.
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Merci, monsieur Julian.
Je pense qu’il nous reste environ une minute avant de lever la séance.
J’aimerais faire écho aux propos des membres du Comité. À titre de présidente, je dois parler de l’intégrité du processus du comité permanent. Je dirais que c’est probablement la première séance où nous avons obtenu des réponses claires à nos questions. J'en remercie donc les témoins. Il est clair que c’est une première et que nous n’avons toujours pas d’assurances de changement, de transparence et de reddition de comptes.
Je remercie les témoins de leur patience. Je les prie d'excuser nos difficultés techniques. Espérons que nous n'en aurons pas d'autres.
Merci tout le monde.
Sur ce, la séance est levée.