:
J'ouvre maintenant la séance.
Je vous souhaite la bienvenue à la 100e réunion du Comité permanent du patrimoine canadien.
Je souligne que cette réunion a lieu sur le territoire traditionnel non cédé du peuple algonquin anishinabe.
[Traduction]
La réunion d'aujourd'hui se déroule dans un format hybride, conformément au Règlement, et les membres y assistent en personne dans la salle et à distance à l'aide de l'application Zoom.
Bien que les autorités sanitaires aient suggéré de ne plus exiger le port d'un masque à l'intérieur ou dans l'enceinte, je voudrais signaler que la COVID‑19 et la grippe sévissent à l'extérieur, alors si vous pouviez porter un masque, ce serait bien pour les autres et pour vous.
Je voudrais profiter de cette occasion pour rappeler à toutes les personnes présentes dans la salle que les participants ne sont pas autorisés à faire des captures d'écran. Les délibérations seront affichées sur le site Web de la Chambre des communes, si bien que vous pourrez y jeter un coup d'oeil.
La salle est équipée d'un système audio puissant. Il peut donc y avoir un effet Larsen, qui est souvent préjudiciable aux oreilles des interprètes. Si vous avez des appareils, assurez-vous que vos micros sont éteints lorsque vous ne parlez pas. Veillez à ce que vos objets soient éloignés du micro afin d'éviter tout effet Larsen. Par ailleurs, si vous avez une question à poser ou une remarque à formuler, veuillez vous adresser à la présidence.
J'ai le plaisir de souhaiter la bienvenue au Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes aujourd'hui. Nous accueillons la présidente et première dirigeante, Vicky Eatrides, Rachelle Frenette, avocate générale et sous-directrice exécutive, Services juridiques, et Scott Shortliffe, directeur exécutif, Radiodiffusion. Ils sont ici en personne dans la salle.
Je vous souhaite la bienvenue et je vous demanderais de commencer votre déclaration. On m'a dit que vous n'avez pas besoin de 10 minutes, que vous n'aurez besoin que de huit minutes. Nous vous cédons la parole pour huit minutes.
Merci.
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Bonjour et merci de nous avoir invités.
J'aimerais également souligner que nous sommes réunis sur le territoire non cédé du peuple algonquin anishinabe.
Je suis accompagnée aujourd'hui par mes collègues Scott Shortliffe, directeur exécutif de la radiodiffusion, et Rachelle Frenette, avocate générale.
Permettez-moi d'aborder rapidement trois points avant de passer aux questions: tout d'abord, la façon dont le CRTC est constitué, ensuite, le contexte dans lequel nous opérons, et enfin, la manière dont nous établissons les priorités de notre travail.
Commençons donc par la façon dont nous sommes structurés. Comme vous le savez, le CRTC est un tribunal quasi judiciaire qui fonctionne sans lien de dépendance avec le gouvernement. Nous tenons des audiences publiques sur les questions de télécommunications et de radiodiffusion, et nous prenons des décisions sur la base du dossier public.
Le conseil est composé de neuf membres, dont une présidente, un vice-président pour les télécommunications, une vice-présidente pour la radiodiffusion et six conseillers régionaux répartis dans tout le pays. Les neuf décisionnaires sont appuyés par une équipe d'experts, comme mes collègues qui m'accompagnent aujourd'hui.
Cela m'amène à parler du contexte dans lequel nous opérons. Comme nous le savons, le secteur des communications du Canada touche à tous les aspects de notre vie au quotidien. C'est le sentier qui nous relie les uns aux autres, à nos communautés et au monde qui nous entoure. Depuis mon entrée en fonction au début de l'année, j'ai eu le privilège de rencontrer et d'écouter diverses parties prenantes de partout au pays et j'ai entendu parler de l'importance de notre secteur des communications. Permettez-moi de vous faire part de quelques exemples.
À Whitehorse, nous avons entendu de nombreux témoignages sur l'état des communications dans les communautés rurales, éloignées et dans les communautés autochtones. Nous avons entendu parler d'une communauté éloignée où les étudiants n'ont pas été en mesure de se tourner vers l'enseignement en virtuel pendant la pandémie en raison d'un manque de connectivité. Leurs enfants ont perdu une, deux ou trois années d'enseignement.
Un autre exemple nous amène à 5 000 kilomètres de Whitehorse, à Halifax. Comme vous le savez, la région a été ravagée par des feux de forêt au cours de l'été. Nous avons appris de première main que les membres de cette communauté comptaient sur leurs stations de radio locales pour obtenir des informations en temps réel sur la localisation des feux et la nécessité d'évacuer leur domicile. Nous avons entendu de nombreux autres témoignages de personnes partout au pays sur l'importance de notre secteur des communications. Le CRTC a un rôle important à jouer dans la réglementation du secteur.
Cela nous amène à nos domaines d'intervention. Plus tôt cette année, le CRTC a établi trois domaines d'intervention. Tout d'abord, il faut promouvoir la concurrence pour fournir des services Internet et de téléphonie mobile fiables, abordables et de grande qualité aux Canadiens. Ensuite, il faut moderniser le système de radiodiffusion pour promouvoir le contenu canadien et autochtone. Enfin, il faut améliorer le CRTC pour mieux servir la population canadienne.
Permettez-moi d'aborder brièvement chacun d'eux.
[Français]
Je vais commencer par les télécommunications.
Nous prenons des mesures de façon continue pour accroître le choix et l'accessibilité financière, tout en soutenant les investissements dans des réseaux de haute qualité. Notre approche de la concurrence dans le domaine de la téléphonie cellulaire est un bon exemple de la manière dont nous faisons avancer ce travail.
En mai, le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes, ou CRTC, a établi des règles qui permettent aux concurrents régionaux d'être présents sur l'ensemble du territoire canadien en utilisant les réseaux des grandes entreprises de téléphonie cellulaire. Grâce à cet accès, les fournisseurs régionaux peuvent élargir leur champ d'action et offrir un plus grand choix à la population canadienne. Toutefois, cette approche n'est qu'une étape transitoire. Les fournisseurs régionaux peuvent utiliser des réseaux existants dès maintenant, mais ils doivent aussi mettre en place leur propre réseau indépendant dans un délai de sept ans.
Notre approche donne déjà des résultats. Les Canadiens peuvent maintenant aller en ligne et trouver des offres qui n'étaient pas sur le marché il y a un an. De telles améliorations montrent que nous allons dans la bonne direction en ce qui concerne la concurrence dans les services de téléphonie cellulaire. Nous nous efforçons de promouvoir également la concurrence dans les services Internet.
En mars dernier, le CRTC a lancé une consultation sur le marché des services Internet afin d'accroître le choix et de faire baisser les prix. Il y a deux semaines, nous avons publié une décision initiale dans le cadre de cette instance. Sur une base temporaire et accélérée, le CRTC offre aux concurrents une façon pratique de vendre des services Internet en utilisant les réseaux de fibre optique jusqu'aux locaux de l'abonné des grandes compagnies de téléphonie dans les provinces où la concurrence a le plus diminué.
Nous poursuivons nos travaux dans le cadre de cette instance, et nous organiserons une audience publique en février.
Nous avons beaucoup d'autres travaux en cours du côté des télécommunications.
[Traduction]
Comme vous le savez, nous sommes également occupés dans le domaine de la radiodiffusion. Le Parlement nous a accordé le mandat, au moyen de la Loi sur la diffusion continue en ligne, de mettre en place un cadre de la radiodiffusion moderne.
Au mois de mai, nous avons publié un plan qui définit notre approche progressive pour moderniser le cadre réglementaire. Pour ce faire, nous avons lancé quatre consultations initiales. En réponse, nous avons reçu plus de 600 interventions. Bon nombre d'entre elles étaient longues et détaillées et chacune d'elles montrait que les gens sont très mobilisés.
La première consultation visait à déterminer quels services de diffusion en ligne devaient fournir des informations de base, tandis que la seconde portait sur les conditions de base du service. La troisième consultation concerne notre régime de redevances, qui couvre les coûts de réglementation du secteur par le CRTC. La quatrième porte sur les contributions que les acteurs devront apporter pour soutenir le système de radiodiffusion.
Aujourd'hui, tout de suite après cette comparution, nous sommes au quatrième jour de l'audience publique de trois semaines qui porte sur cette consultation. Jusqu'à présent, nous avons entendu environ 20 intervenants et nous sommes impatients d'en entendre plus d'une centaine d'autres. Au cours de cette audience, nous étudions la possibilité de demander aux services de diffusion continue d'apporter une contribution initiale, ce que nous appelons une contribution de base au système de développement du contenu canadien. Nous explorons aussi dans quelle mesure cela permettrait d'uniformiser les règles du jeu avec les compagnies canadiennes qui sont déjà tenues de soutenir le contenu canadien.
Dans le cadre de nos audiences, nous constituons un dossier public solide et diversifié qui nous permettra de prendre des décisions dans l'intérêt du public.
[Français]
Comme vous le savez, le Parlement nous a également confié un nouveau mandat, cette année. La Loi sur les nouvelles en ligne nous contraint à mettre en place un cadre de négociation équitable entre les entreprises de nouvelles du Canada et les plus grandes plateformes en ligne. Nous avons publié notre plan de réglementation, et nous lancerons bientôt une consultation publique pour recueillir des avis.
Notre troisième domaine d'intervention consiste à améliorer le CRTC afin qu'il puisse mieux servir la population canadienne. J'ai entendu directement qu'il était important que le CRTC agisse rapidement et soit transparent, étant donné l'incidence de ses décisions sur les consommateurs, les entreprises et l'économie du Canada. Nous avons entendu ces demandes et nous devenons un conseil plus rapide et plus transparent grâce aux efforts que nous mettons en coulisses.
Nous en faisons plus pour collaborer avec la population canadienne; nous éliminons les retards; nous examinons nos processus internes pour déterminer comment faire mieux; et nous traitons les demandes plus rapidement.
[Traduction]
J'ai couvert beaucoup de choses en 10 minutes. Permettez-moi de conclure sur une réflexion antérieure, à savoir que le secteur canadien des communications touche à tous les aspects de notre vie au quotidien. Nous sommes conscients de l'importance du secteur et des répercussions de notre travail. Le CRTC continuera à travailler d'arrache-pied pour brancher la population canadienne au moyen de la technologie et de la culture.
Merci encore une fois de nous avoir invités à comparaître aujourd'hui. Nous vous sommes reconnaissants de cette occasion et nous serons heureux de répondre à vos questions.
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D'accord, vous n'êtes donc pas tout à fait indépendants.
Le CRTC a notamment déclaré que « les créateurs de contenu et de contenu numérique ne seront pas réglementés. » Puis, le 29 septembre, un registre de balados a été lancé.
Je sais que vous allez essayer de faire croire à ce comité que vous ne réglementez pas vraiment les baladodiffuseurs, mais plutôt les plateformes. Ce qui est intéressant, c'est que les baladodiffuseurs comptent sur ces plateformes pour diffuser leurs balados. Bien entendu, en réglementant les plateformes, ceux qui les utilisent sont en fait réglementés.
Par exemple, si une librairie est tenue de ne vendre que des livres rouges, cela n'a aucune incidence sur les maisons d'édition. Les maisons d'édition ne sont pas réglementées. À vrai dire, elles le sont, parce que si elles publient un livre bleu, elles ne peuvent le vendre nulle part; elles ne peuvent vendre de livres verts nulle part.
En imposant des exigences aux plateformes, vous imposez en fait des exigences aux producteurs de contenu. N'est‑ce pas vrai?
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Merci, madame la présidente.
Je remercie également les trois témoins de leur présence.
Cette rencontre était très attendue. Nous avons le plaisir de vous recevoir et d'écouter vos réponses. Nous avons beaucoup de préoccupations, notamment en ce qui concerne la révision de la Loi sur la radiodiffusion, soit le projet de loi , auquel nous avons travaillé très fort et pour lequel nous avons surmonté plusieurs défis.
Madame Eatrides, dans votre allocution d'ouverture, vous avez mentionné avoir reçu 600 mémoires, demandes et interventions de différents groupes de partout au Canada. Vous avez aussi mentionné avoir entendu, jusqu'à maintenant, une vingtaine d'intervenants. Cela m'inquiète, car la tâche est vraiment très lourde.
Pensez-vous être en mesure de remplir cette mission dans des délais qui vont permettre d'apporter rapidement du souffle à la culture, au secteur de la radiodiffusion et à nos producteurs? Pensez-vous que la tâche est trop lourde pour les ressources dont vous disposez?
Je remarque présentement que Meta et Google reçoivent plus de 1 milliard de dollars par année en subventions indirectes. Les Canadiens et les Canadiennes sont en train de subventionner, par l'intermédiaire de l'Agence du revenu du Canada, toutes les entreprises qui veulent faire de la publicité sur Meta et Google. C'est 1 milliard de dollars par année.
Ces grandes compagnies technologiques pourraient enfin faire une contribution. Ce serait important.
[Traduction]
Je voulais aborder la question des téléphones cellulaires. Les Canadiens sont escroqués sans merci par les grandes entreprises de télécommunications cellulaires, et plus de 90 % de notre marché est un monopole.
Les Canadiens paient parmi les prix les plus élevés au monde, souvent, comme vous l'avez dit dans votre déclaration préliminaire, sans obtenir un service de qualité. En nous attaquant aux frais liés à Internet et à la téléphonie cellulaire, alors qu'une crise de l'abordabilité frappe tant de familles canadiennes, nous contribuerions à réduire les tromperies à l'épicerie, aux stations-service, et lorsque les Canadiens essaient d'utiliser leurs téléphones cellulaires ou d'accéder à Internet.
Je souligne que l’une des critiques à l’égard du régime du CRTC est qu’il place tous ses paris sur des concurrents régionaux existants qui ont déjà manifestement échoué à assurer une discipline de prix suffisante et une innovation dans les services malgré des années d’efforts. Comme le Conseil lui-même le fait remarquer, les fournisseurs dominants exercent une emprise sur le marché à l'échelle nationale, ce qui leur permet de résister à une pression concurrentielle importante dans une région donnée.
Comment réagissez-vous à ces critiques selon lesquelles ce que le CRTC met en place ne réglera tout simplement pas la crise de l'abordabilité qui découle de l'exploitation massive par les grandes entreprises de télécommunications?
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Merci, madame la présidente.
Bienvenue à tous.
Je siège au Parlement depuis plusieurs années. À l'origine, le projet de loi était censé aider les journaux canadiens, mais cela n'a pas du tout été le cas. Comme vous le savez, les grandes entreprises de télécommunications s'en sont mêlées, y compris le radiodiffuseur public, qui réclame 172 millions de dollars supplémentaires. C'est intéressant, car Mme Tait était à votre place il y a quelques semaines. Cette société reçoit 1,4 milliard de dollars du public et 400 millions de dollars en revenus publicitaires, et pourtant, elle souhaite maintenant bénéficier des mesures prévues dans le projet de loi .
L'objectif initial du projet de loi était d'aider les journaux. Comme je l'ai dit, de nombreux journaux ont fait faillite au cours de la dernière année. Je pense entre autres au Metroland. Cela représente 650 emplois perdus. Je pense aussi au Pincher Creek et au Vermilion. Il y a également eu des faillites dans ma province.
Madame Eatrides, il est écrit dans votre lettre de mandat que la Loi sur les nouvelles en ligne vise à améliorer « l’équité dans le marché canadien des nouvelles numériques ». On dit vouloir « apporter des bénéfices à une diversité d’entreprises de nouvelles, y compris les médias locaux et indépendants ». Comment est‑ce possible, si les journaux sont exclus des discussions?
J'aimerais savoir ce que vous pensez de cette exclusion, puisque les journaux locaux constituaient initialement l'essence du projet de loi .
J'aimerais revenir aux ressources du CRTC.
Hier, à la Chambre des communes, le a déclaré qu'il y avait eu une attaque terroriste, ce qui s'est révélé complètement faux. Cela s'est manifestement produit parce que quelqu'un dans son bureau écoutait le réseau de propagande Fox, qui diffusait également cette fausse nouvelle.
Les audiences sur le réseau de propagande Fox et toute décision à ce sujet ont été retardées, ce qui a entraîné un tsunami de désinformation toxique au Canada. Il n'y a pas de journalisme basé sur les faits au sein de ce réseau, qui est très ouvert à ce sujet. Les audiences et toute décision à propos du réseau de propagande Fox ont été retardées.
Je tenais à le souligner. Je reviens maintenant aux plaintes concernant les retards au sein du CRTC. Votre mandat est très important. Le secteur de la radiodiffusion est en crise. Les gens se font arnaquer à bien des égards avec les forfaits cellulaires et Internet, et il y a de l'ingérence étrangère de la part du réseau de propagande Fox et d'autres sources.
Disposez-vous des ressources nécessaires pour faire votre travail? Je ne suis pas aussi convaincu que vous à ce sujet, compte tenu des plaintes à propos des retards et de l'importance majeure du rôle du CRTC.
Avez-vous besoin de ressources supplémentaires? Que pourrait suggérer le Comité au gouvernement à cet égard?
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Je vous remercie, madame la présidente.
La motion que je souhaite proposer est la suivante:
Étant donné que, le ministère du Patrimoine canadien, sous la direction de l'honorable Pablo Rodriguez, a approuvé des subventions « antiracistes » de plus de 130 000 $ à Laith Marouf du Community Media Advocacy Centre (CMAC), le 21 octobre 2022, l'honorable Pablo Rodriguez a comparu devant le Comité du patrimoine, au cours de laquelle un certain nombre de députés l'ont interrogé sur la date à laquelle il a été mis au courant des remarques désobligeantes de Laith Marouf sur les juifs et les francophones, et le ministre a indiqué au Comité qu'il n'a été informé qu'après le 22 août 2022, un article du Globe and Mail et une demande d'accès à l'information indiquent que des courriels de l'ancien ministre de la Diversité et de l'Inclusion, l'honorable Ahmed Hussein, de son ancien chef de cabinet, de l'ancien chef de cabinet du ministre Rodriguez et de la sous-ministre de Patrimoine canadien ont circulé entre le 17 et le 19 août 2022, y compris un courriel envoyé au compte personnel du ministre Rodriguez intitulé « Laith Marouf et les discours haineux antisémites », le Comité invite l'ancien ministre du Patrimoine canadien, l'honorable Pablo Rodriguez, à comparaître devant le Comité dès que possible pendant au moins deux heures pour clarifier ses propos concernant Laith Marouf, et que le Comité fasse rapport de ses conclusions à la Chambre.
Madame la présidente, si cette motion est importante, c'est que, comme les membres du Comité s'en souviendront, l'ancien ministre du Patrimoine, , a été convoqué devant le Comité et a été interrogé au sujet de l'embauche de Laith Marouf et du moment où il a été mis au courant du comportement antisémite de Laith Marouf sur les plateformes de médias sociaux.
Le ministre a affirmé au Comité qu'il n'a été informé de l'affaire que lorsqu'elle est sortie dans les médias, mais nous avons une demande d'accès à l'information qui montre qu'il a été mis au courant par un courriel envoyé à son compte P9 et que ce courriel a été envoyé entre le 17 et le 19 août, soit avant que l'affaire ne s'ébruite dans les médias. Ce courriel s'intitulait « Laith Marouf et les discours haineux antisémites ». C'est assez clair. On indique assez clairement au ministre qu'il y a un problème.
Soit le ministre a induit le Comité en erreur, soit il n'a pas fait son travail avec beaucoup de compétence. J'aimerais lui donner l'occasion de nous dire laquelle de ces possibilités est la bonne. Pour pouvoir éclaircir les choses, il faudrait qu'il comparaisse devant le Comité pour que nous puissions lui poser des questions, d'où la motion que j'ai présentée aujourd'hui, qui demande qu'il comparaisse pendant au moins deux heures afin que nous puissions enfin — espérons‑le, je suppose — aller au fond des choses et comprendre ce qu'il s'est passé ici. Après tout, le ministère du Patrimoine a accordé 130 000 $ à un antisémite déchaîné et à quelqu'un qui vilipende aussi les francophones. Et voilà qu'on lui accorde 130 000 $ pour donner de la formation contre le racisme. C'est insensé. C'est la définition de la folie.
Il incombe au ministre de comparaître devant le Comité et de répondre aux questions que nous avons sur ce qu'il s'est passé et, par la suite, de répondre aux questions concernant le moment où il a été informé au sujet de Laith Marouf, de son horrible conduite et de ses propos incroyablement ignobles. Par-dessus le marché, cette personne, qui continue de répandre son fiel, est censée rembourser les 130 000 $ maintenant que l'affaire a été portée à l'attention du gouvernement par l'opposition officielle. Or, plus de neuf mois se sont écoulés depuis que cette somme a été réclamée, et pas un sou n'a été remboursé. C'est un problème.
J'aimerais savoir comment l'ancien ministre justifie ce qu'il s'est passé ici. La seule façon d'avoir l'heure juste, c'est de lui offrir l'occasion de venir ici pour clarifier les propos qu'il a tenus et qui semblent maintenant être faux, et pour expliquer pourquoi il a été décidé d'accorder 130 000 $ venant des poches des contribuables canadiens.
C'est ma motion. Considérez‑la proposée.
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Merci, madame la présidente.
Il s'agit, évidemment, d'un sujet extrêmement sensible pour la communauté juive et pour les francophones. Laith Marouf est un sinistre individu et un personnage méprisable. Je pense que tous auront constaté, ces derniers temps, durant le conflit entre Israël et le Hamas, que M. Marouf est complètement déjanté sur les réseaux sociaux. Il continue de proférer des propos totalement déconnectés, d'une violence et d'un racisme dénonçables, à tout le moins. Là-dessus, il n'y a aucun doute, et le fait que le gouvernement lui ait accordé une somme d'argent pour faire la promotion de l'antiracisme dépasse le bon sens. Nous sommes tous d'accord là-dessus.
Nous avons tenu des audiences, à ce comité, quand cette histoire est sortie au grand jour, au début de l'année. Nous avons eu l'occasion d'entendre les ministres et , qui sont venus répondre à nos questions, notamment sur la façon dont fonctionne l'organisme responsable de la Diversité et de l'Inclusion au sein du ministère du Patrimoine canadien. À ce moment-là, les réponses qui ont été données à ce sujet m'ont satisfait. M. Rodriguez a été extrêmement clair sur le fait que le ministère du Patrimoine canadien est conçu de telle sorte que les ministres occupent différentes fonctions et ne relèvent pas du ministre du Patrimoine. Moi non plus, je ne trouve pas cela très sensé comme fonctionnement, mais je ne pense pas que ce soit eux qui aient inventé cela. Cela fonctionne ainsi, un point c'est tout.
Alors, à mon avis, le ministre qui a montré une grande incompétence dans la gestion de ce dossier, à l'époque, à mon sens, est M. Hussen. Si M. Rodriguez a été alerté après de nombreuses tentatives de communication, notamment de la part de notre collègue , c'est parce qu'il n'y avait pas de réponse ni de réaction de la part de M. Hussen. Je ne pense pas qu'on puisse reprocher à M. Rodriguez d'être entré tardivement dans la danse. Je ne pense pas que ce soit pertinent.
Je suis un amateur de pêche. J'aime la pêche au saumon, et je sais qu'on ne se vante pas des petits poissons qu'on attrape. On est content quand on attrape un gros poisson, et je pense que c'est ce que les conservateurs essaient de faire. Je ne pense pas que ce soit la chose à faire. Présentement, on devrait faire autre chose que de pointer quelqu'un du doigt, d'essayer de trouver un coupable ou de mettre le nez dans... Je ne terminerai pas ma phrase, parce que ceux qui ont des chiens vont comprendre ce que je veux dire. On doit se concentrer sur ce qui est grave, c'est-à-dire les propos inacceptables que Laith Marouf tient encore aujourd'hui sur les médias sociaux. C'est à cela que nous devons réagir.
Ce qui est grave, c'est le fait que, jusqu'à maintenant, malgré les demandes du Comité, les mesures qui ont été prises pour récupérer l'argent qui a été donné à cet individu sont timides, et je suis poli. On dirait qu'on ne tient pas à récupérer l'argent et qu'on fait semblant d'essayer en confiant cela à une agence de recouvrement. On a à peu près autant de chances de récupérer cet argent que de gagner au Lotto 6/49 deux semaines de suite.
Nous devons savoir où on en est dans le recouvrement des sommes. Nous en avons reparlé il y a quelques semaines. Nous devons entendre clairement que des démarches sérieuses ont été entreprises pour récupérer les 130 000 $. Nous devons aussi entendre, comme cela nous a été dit quand nous avons tenu des audiences là-dessus au début de l'année, ce que le gouvernement a mis en place comme mesures pour faire en sorte qu'une telle affaire ne se reproduise jamais. Voilà les choses qui me préoccupent.
Recevoir le ministre qui était en poste à l'époque et qui, selon tout ce qu'on nous a expliqué, n'avait rien à voir avec les décisions ou les mesures à prendre dans ce dossier ne présente aucun intérêt pour moi. Si vous voulez toujours que nous recevions M. Hussen pour savoir comment il a été mauvais dans la gestion de ce dossier, ce ne sera pas utile, cela ne nous fera rien gagner de concret, mais ce serait déjà plus pertinent que de recevoir M. Rodriguez. Nous ferions mieux de recevoir l'actuelle et de lui poser des questions pour savoir où on en est rendu. Cela aurait déjà un peu plus de sens comme base de discussion.
Moi, je veux savoir ce qu'on fait pour récupérer cet argent, qui est encore dans le compte de banque d'un individu qui continue d'avoir un comportement agressif, antisémite, disgracieux et insultant pour toute une communauté et pour la population entière du Québec et du Canada.
Je vais m'arrêter ici, madame la présidente, mais je trouve que cette motion n'est qu'un jeu politique qui n'a rien de concret ou de tangible à apporter et je ne l'appuierai pas.
Merci.
:
Merci beaucoup, madame la présidente.
Comme vous le savez, j'ai été le premier à demander l'annulation du contrat de Laith Marouf quand cette information a été révélée. Le NPD a pris cela très au sérieux et a demandé que le contrat soit annulé.
J'appuie les propos de M. Champoux. Je pense que les commentaires étaient inadmissibles de la part de quelqu'un qui a un contrat pour combattre le racisme et l'antisémitisme. Cette personne a démontré son racisme et son antisémitisme à plusieurs reprises.
À mon avis, le plus important est d'utiliser tous les moyens possibles pour récupérer la somme de 130 000 $. C'est extrêmement important, et il faut y arriver. Je sais que nous allons recevoir la , jeudi prochain, le 30 novembre. Dans sept jours, nous pourrons poser ces questions à la ministre et aux fonctionnaires du ministère. C'est extrêmement important et très attendu.
[Traduction]
Comme j'ai été le premier à demander l'annulation du contrat en raison de ces opinions racistes et antisémites méprisables, je crois qu'il est extrêmement important que nous récupérions cet argent. Le doit comparaître jeudi prochain. C'est d'une importance cruciale.
Je pense que c'est une question sur laquelle les quatre partis autour de cette table s'entendent. Cet argent doit être récupéré par tous les moyens possibles pour les contribuables. Le fait que le vienne jeudi prochain nous offre l'occasion de poser ces questions.
Je dois dire que je suis terriblement déçu que nous recevions le CRTC et que, encore une fois, l'affaire ait tourné court. Alors que nous avions l'occasion de lui poser des questions sur l'abordabilité des téléphones cellulaires ou la situation de la radiodiffusion qui est en crise dans notre pays, tout est interrompu par une motion qui est, comme M. Champoux l'a souligné, simplement une autre motion qui, au lieu d'aller au plus important, c'est‑à‑dire récupérer l'argent, vise à aller à la pêche pour essayer de trouver un autre gros titre.
Notre comité devrait exercer des pressions sur le concernant l'importante obligation qu'a le gouvernement de récupérer cet argent. Je déplore qu'il n'ait pas été récupéré, et j'ai l'intention d'interroger le ministre lors de la réunion à laquelle il assistera jeudi prochain.
La motion qui a été présentée est inexacte. Ce n'était pas « un certain nombre de députés », c'était moi. C'est moi qui ai posé la question sur la date.
La réponse me satisfait, qu'il y ait eu ou non quelques heures entre le courriel et la sortie de l'information. Pour moi, ce n'est pas pertinent. Ce qui est pertinent, c'est de récupérer l'argent des contribuables. Ce qui est pertinent, c'est de s'assurer qu'un antisémite notoire — ou quiconque a exprimé des opinions antisémites ou racistes — n'obtienne plus jamais de contrat du gouvernement.
Nous constatons une augmentation de la haine. Nous observons une augmentation de l'islamophobie. Nous assistons à une augmentation de l'antisémitisme. Nous sommes témoins d'une augmentation du racisme et de la misogynie. Nous remarquons une augmentation de l'homophobie et de la transphobie. La haine se manifeste maintenant sous toutes ses formes toxiques et répugnantes. Voilà ce à quoi le Comité devrait s'attaquer.
Nous effectuons une étude sur la pratique sécuritaire du sport que nous n'avons pas terminée, car à chaque réunion, les conservateurs proposent une autre motion qui réduit notre capacité de l'achever. Nous n'avons pas pu finir de poser nos questions au CRTC aujourd'hui à cause d'une autre motion des conservateurs. C'est toujours ainsi.
Mme Thomas a dit qu'elle rendrait le processus « infernal ». Elle l'a clamé haut et fort en public. Nous voyons ce que cela donne dans la réalité.
Cela signifie que les athlètes qui ont tant souffert attendent encore depuis des mois. À chaque réunion du Comité, les conservateurs proposent une autre motion pour servir leurs propres fins, je suppose. Ils ont publié la motion sur TikTok. Je ne sais pas. Ils bloquent toutefois l'étude sur la pratique sécuritaire du sport...