:
Bonjour, tout le monde.
Je déclare la séance ouverte.
Je vous souhaite la bienvenue à la quarante-cinquième réunion du Comité permanent du patrimoine canadien de la Chambre des communes.
Je tiens à souligner que cette réunion a lieu sur le territoire traditionnel non cédé du peuple algonquin anishinabe.
[Traduction]
Conformément à sa motion adoptée le mardi 20 septembre 2022, le Comité se réunit aujourd'hui dans le cadre de son étude sur la pratique sécuritaire du sport au Canada.
La réunion se déroulera selon une formule hybride, conformément à l'ordre adopté par la Chambre le jeudi 23 juin 2022. Les membres du Comité participent en personne dans la salle ou à distance au moyen de l'application Zoom.
J'aimerais faire quelques observations à l'intention des témoins et des membres du Comité. Avant de prendre la parole, veuillez attendre que je vous désigne nommément. Ceux qui participent à la réunion par vidéoconférence doivent, avant de parler, activer leur microphone en cliquant sur l'icône du micro et s'assurer de le mettre en sourdine lorsqu'ils n'ont pas la parole.
Pour accéder aux sesrvices d'interprétation sur Zoom, vous n'avez qu'à cliquer, au bas de votre écran, sur l'icône vous permettant de sélectionner le parquet, l'anglais ou le français. Les personnes présentes dans la salle peuvent utiliser leur écouteur pour sélectionner le canal. Je vous rappelle que toutes les interventions doivent être adressées à la présidence.
J'informe le Comité que tous les témoins ont effectué les essais de connexion nécessaires avant la réunion, comme le prévoit notre motion de régie interne.
Avant de commencer, il y a deux points dont je voudrais discuter avec les membres du Comité.
Le Comité consent-il à ce que Mme Skinner et M. Brind'Amour soient assistés par leurs avocats respectifs pendant leur comparution dans le cadre de l'étude sur la pratique sécuritaire du sport au Canada?
Le Comité est-il d'accord?
Allez-y, monsieur Nater.
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Je vous remercie, monsieur Nater. Je pense que c'est très clair. J'espère que l'avocat et M. Brind'Amour ne perdront pas de vue la condition imposée par le Comité, à savoir qu'aucune influence indue ne doit être exercée à l'endroit de M. Brind'Amour par le cabinet d'avocats.
Nous devons nous pencher sur certains documents. Des procès-verbaux ont été reçus de Hockey Canada hier soir et, comme ils comptent beaucoup de pages, nous n'avons pas pu les faire traduire à temps. Ils seront cependant distribués aux membres du Comité une fois la traduction terminée.
J'ai bien peur que ce soit l'un des problèmes auxquels nous sommes confrontés quand ne recevons les documents qu'à la dernière minute. Il est alors passablement difficile de les faire traduire, et le greffier ne peut pas distribuer de documents au Comité à moins qu'ils soient dans les deux langues officielles. Je vous demande de garder cela présent à l'esprit ou, si vous le pouvez, de nous les envoyez dans les deux langues officielles. Merci beaucoup de votre coopération.
Je souhaite maintenant la bienvenue à nos témoins, mais avant de les entendre, je dois obtenir leur serment ou affirmation solennelle.
Je vais commencer par M. Michael Brind'Amour. Voulez-vous prêter un serment de nature religieuse ou faire une affirmation solennelle?
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Je vous remercie, madame la présidente, membres du Comité, membres du public, joueurs et parents.
Je reconnais que ce comité et, en fait, tous les Canadiens ont de sérieuses questions sur la gestion, par Hockey Canada, d'une allégation d'agression sexuelle survenue en 2018, ainsi que sur les efforts continus de l'organisation pour améliorer la sécurité dans le jeu et autour de celui-ci.
J'espère que mon témoignage d'aujourd'hui contribuera à fournir des réponses supplémentaires sur ces questions.
Comme vous le savez, j'ai été président du conseil d'administration de Hockey Canada de novembre 2018 jusqu'à ce que je me retire, au mois d'août dernier.
Comme beaucoup de Canadiens, j'ai passé une grande partie de ma vie dans le sport du hockey et autour de celui-ci. J'ai été bénévole dans ce sport pendant plus de 30 ans, et je me suis notamment particulièrement engagé au sein des associations de hockey mineur.
Je suis un père et grand-père. Deux de mes petits-fils jouent au hockey mineur. Comme les membres de ce comité, je tiens beaucoup à ce que tous les Canadiens puissent profiter en toute sécurité de notre sport national.
Au cours de mon mandat de président, nous avons travaillé d'arrache-pied pour proposer de nouvelles idées et perspectives, en mettant l'accent sur l'inclusion, y compris l'avancement du sport féminin et le renforcement de la sécurité dans le sport.
Bien que je sois fier de ce travail, je sais que Hockey Canada a encore beaucoup de travail à faire et que beaucoup de travail aurait dû être fait plus tôt.
C'est pourquoi j'ai pris la décision, il y a deux mois, de me retirer de mon rôle au sein de Hockey Canada, afin que les nouveaux dirigeants puissent prendre les mesures immédiates et nécessaires pour relever les défis importants que Hockey Canada et notre sport dans son ensemble doivent relever.
En même temps, je reconnais que ce comité a des questions sur certaines décisions prises pendant mon mandat de président, y compris celles entourant les allégations d'agression sexuelle de 2018 impliquant l'équipe nationale junior du Canada.
Je crois fermement que Hockey Canada a pris les mesures appropriées en signalant cet incident à la police et à Sport Canada ainsi qu'en lançant une enquête indépendante. Bien que je comprenne la frustration des Canadiens concernant la suspension de l'enquête, en 2020, enquête qui vient récemment de reprendre, je tiens à réitérer que je n'ai jamais eu connaissance de l'identité des personnes impliquées.
J'espère que les récents changements apportés par Hockey Canada, incluant la réouverture de l'enquête et la participation obligatoire des joueurs, contribueront à fournir les réponses que tant de Canadiens recherchent.
Je veux aussi parler de la décision prise plus tôt cette année par le conseil d'administration, soit celle d'autoriser un règlement avec la jeune femme qui est au centre des allégations. Bien que cette décision ait fait l'objet de nombreuses critiques, le conseil d'administration a pris cette décision parce qu'il estimait qu'il serait inapproprié de victimiser la jeune femme devant les tribunaux.
Je voudrais conclure en soulignant que, sous une nouvelle direction et avec la mise en place d'un plan d'action complet, je crois que Hockey Canada fait de véritables progrès pour améliorer le jeu canadien pour tous les participants.
Je vous remercie.
Je serai heureux de répondre à vos questions.
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Merci, madame la présidente.
Bonjour. Je suis heureuse d'avoir l'occasion de comparaître aujourd'hui.
Comme pour beaucoup de Canadiens, le sport a été très important pour moi tout au long de ma vie. Dans ma jeunesse, j'ai été étais nageuse de compétition et j'ai joué au soccer et au hockey au niveau élite. J'ai été capitaine de l'équipe de hockey féminin de l'Université Cornell et entraîneuse adjointe de l'équipe féminine universitaire de l'Université d'Ottawa. J'ai aussi été arbitre aux plus hauts niveaux du hockey féminin. Je suis associée dans un cabinet d'avocats de Toronto, où je dirige l'initiative de notre cabinet en matière de santé mentale et je préside notre programme de diversité et d'inclusion, qui a récemment été reconnu à l'échelle internationale.
Le service communautaire a toujours eu une grande importance pour moi. J'ai été mentor auprès d'associations de hockey mineur, j'ai créé et dirigé un programme de course et lecture pour les enfants défavorisés d'Ottawa et j'ai siégé au conseil d'administration de Hockey Helps the Homeless.
Je me suis présentée aux élections au conseil d'administration de Hockey Canada en novembre 2020. C'était une façon pour moi de redonner au sport. Dès le début, l'un de mes grands objectifs était de rendre le sport plus accessible, sécuritaire, inclusif et accueillant pour les participants actuels et nouveaux. Notre conseil d'administration partage ce point de vue.
On a beaucoup parlé de culture toxique au hockey et de culture du silence. Ces comportements, contraires aux valeurs fondamentales que sont le respect, la sécurité, l'esprit sportif et l'authenticité, comprennent l'intimidation, les propos irrespectueux ou dégradants, le harcèlement, le sexisme, le racisme et l'agression ou l'abus sexuel. Bien que des centaines de milliers de participants partout au pays n'aient jamais fait l'objet de comportements aussi inacceptables au hockey, il est indéniable qu'ils existent. Aucun comportement de ce genre ne devrait être toléré dans le hockey.
Malheureusement, les comportements toxiques existent dans l'ensemble de la société. Aucun segment de la société n'est à l'abri. Un comportement condamnable comme l'agression sexuelle, que ce soit dans les systèmes d'éducation, le milieu des affaires, la sphère politique ou les institutions religieuses, est déplorable et répréhensible. Laisser entendre que le comportement toxique est en quelque sorte un problème propre au hockey ou tenir le hockey pour un exemple achevé de culture toxique entrave, à mon avis, la recherche de solutions. Une telle attitude risque d'amener les gens à de méconnaître les changements qui doivent être apportés de façon plus générale pour prévenir et réprimer les comportements toxiques, particulièrement à l'égard des femmes. Lorsque ces problèmes surviennent, nous devons faire de notre mieux pour les régler de la façon la plus humaine, la plus sensible et la plus responsable possible.
Mon point de vue sur le règlement de la poursuite concernant des allégations d'agression sexuelle à London en 2018 est le suivant: en tant que conseil d'administration, nous voulions faire ce que nous considérions comme étant responsable et respectueux, particulièrement en regard des souhaits de la jeune femme concernée. Lorsque la demande introductive a été déposée plus tôt cette année, nous l'avons traitée d'après les renseignements que nous avions à ce moment-là et les conseils professionnels que nous avons reçus. Nous voulions, instinctivement, faire preuve de compassion envers la jeune femme et sincèrement respecter ses souhaits et son point de vue. Nous étions très conscients que, faute d'en arriver à un règlement, l'autre option, c'était un procès, ce qui, dans ce genre d'affaire, risque de victimiser de nouveau la personne en cause de façon traumatisante. Personnellement, je ne voulais pas que la jeune femme ait à subir cette épreuve et l'intrusion que suppose toute procédure judiciaire accusatoire, avec ses contre-interrogatoires et les rudes tactiques de la défense.
Notre conseil d'administration n'est pas d'accord pour dire que Hockey Canada devrait apporter davantage de changements à la direction en ce moment. En tant que conseil d'administration, nous maintenons notre soutien au chef de la direction et à l'équipe de direction. Nous croyons qu'il est dans l'intérêt de Hockey Canada et de tous ses participants que le leadership de l'organisation demeure stable.
Les neuf sièges au conseil d'administration feront l'objet d'une élection plus tard cette année. Nous avons confié l'examen de notre gouvernance à un ancien juge de la Cour suprême du Canada, qui se penche sur la structure et la composition du conseil d'administration et de la haute direction. Le conseil d'administration est d'avis croit que le chef de la direction de Hockey Canada et son équipe ont les compétences et la capacité voulues pour diriger Hockey Canada, notamment pour ce qui est d'exécuter notre plan d'action, pour lequel de bons progrès ont déjà été accomplis, et les autres éléments de notre plan stratégique.
À l'instar de tout autre groupe dans notre société, Hockey Canada a beaucoup à faire pour améliorer le hockey, éliminer les comportements toxiques et rendre notre sport plus inclusif et sensible à l'importance de la diversité, du respect et de l'offre de possibilités pour tous. Nous favorisons et accélérons activement un changement positif dans la culture du hockey. Nous avons adopté et continuons d'adopter des mesures de protection supplémentaires et d'améliorer le signalement et le traitement des plaintes de mauvais comportements.
Partout au pays, nos dirigeants aux niveaux provincial, régional et territorial participent activement aux efforts de pistage des incidents de mauvais traitements et au travail d'examen et de renforcement de l'éducation et de la formation des joueurs, des entraîneurs, des officiels, des parents et des bénévoles en vue de venir à bout de ces problèmes. Nous avons tous à participer à l'élimination des comportements inacceptables dans le hockey. Nous devons tous être habilités et encouragés à dénoncer les mauvais comportements, peu importe où ils se produisent.
Je vous remercie de nouveau de m'avoir invitée ici aujourd'hui. Je me ferai un plaisir de répondre à vos questions.
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Merci, madame la présidente.
Je remercie nos témoins d'être parmi nous ce matin.
J'aimerais commencer par un bref commentaire.
Lorsque Hockey Canada a comparu devant nous en juillet, j'avais, à la fin de la réunion, une petite lueur d'espoir que Hockey Canada avait peut-être compris le message, que nous verrions un réel changement. Or, quelques semaines plus tard, nous avons appris que Hockey Canada avait engagé Navigator, une entreprise de communication de crise. Puis, nous avons vu ce sondage stupide qui visait à atténuer la culpabilité de Hockey Canada.
Voici que nous entendons aujourd'hui qu'il faut à Hockey Canada un leadership « stable ».
Ce qui m'a vraiment heurté, c'est qu'une semaine après cette réunion, le conseil d'administration de Hockey Canada s'est réuni, et voici ce qui figure dans le procès-verbal à ce sujet. Il est dit dans le procès-verbal qu'il fallait promouvoir le message dans le public, prendre les devants en matière de communications et infléchir le discours. Il est dit aussi qu'un fonds national de capitaux propres est en place pour protéger les enfants dans les programmes de hockey et s'occuper des victimes, que les paiements de règlement doivent être perçus de façon positive, plutôt que négative, et que le discours souhaité devait s'imposer à coups de répétitions.
Madame la présidente, je trouve très troublant que l'organisation se préoccupe davantage d'infléchir le discours que de vraiment mettre en œuvre des changements en son sein. Voilà ce que je tenais à dire d'entrée de jeu.
Ma première question s'adresse à M. Brind'Amour.
Il nous a été donné de comprendre que le samedi 7 mai 2022, le conseil d'administration de Hockey Canada s'est réuni à huis clos pendant deux heures et trois minutes pour discuter du règlement de l'incident de London. J'aimerais savoir quels renseignements ont été donnés au conseil d'administration par M. Smith pour en arriver à ce règlement et ce que le conseil d'administration a approuvé exactement. Quelle a été l'approbation donnée par le conseil d'administration aux dirigeants de Hockey Canada?
:
Je vous remercie de la question.
Je crois que vous voulez plutôt parler du 19 mai, date à laquelle le conseil d'administration a donné son accord à un règlement.
Le 19 mai, le conseil d'administration a été convoqué. Notre équipe de direction nous a alors fourni les renseignements nécessaires et ceux provenant de notre équipe juridique.
Selon nos conseillers juridiques, il y avait deux options: aller de l'avant et nous engager dans un litige ou arriver à un règlement.
Au terme de ses discussions, le conseil d'administration a autorisé un règlement à l'amiable entre les parties en cause, si cela s'avérait possible. Le dossier a progressé et il est devenu ce que le public connaît aujourd'hui.
:
Je vous remercie, monsieur Brind'Amour.
[Traduction]
Madame Skinner, je m'adresse à vous. C'est le premier violon qui donne le ton, et le premier violon, c'est maintenant vous. Ce qui importe dans ce rôle, c'est d'avoir l'oreille juste.
Le 26 juillet 2022, notre équipe nationale de hockey féminin a fait une déclaration assez cinglante au sujet de l'administration de Hockey Canada. Puis, le championnat mondial a eu lieu et l'équipe féminine nous a fait honneur en remportant l'or. Qui lui a remis les médailles d'or? Nul autre que Scott Smith.
Madame Skinner, est-ce l'équipe de hockey féminin qui a demandé que M. Smith lui remette les médailles d'or?
Je vais maintenant parler de trois passages dans le procès-verbal du 2 août qui ont piqué mon intérêt.
Tout d'abord, il est dit qu'il y a eu une discussion au sujet de la diffusion de renseignements erronés dans et par la presse, suivie d'une discussion sur la stratégie de communication.
Deuxièmement, il est dit que Hockey Canada était une famille, qu'il fallait riposter sans ménagement, qu'il devait commencer à se défendre et à sortir de la zone neutre.
En gros, Hockey Canada adopte un point de vue semblable à celui de Trump et dit que la presse est responsable de ses malheurs. Je veux dire un mot sur la déclaration que vous avez publiée hier, dans laquelle vous affirmez qu'il est inexact de dire que le Participants Legacy Trust Fund a été utilisé pour régler des demandes d'indemnisation pour agression sexuelle et que toute suggestion en ce sens est fausse.
Vous faites comme s'il était aberrant que quelqu'un ait pu le penser. Pourquoi alors, dans l'affidavit déposé en 2019 par Brian Cairo, votre employé, est-il dit, au paragraphe 5, que le fonds a été établi pour financer des réclamations contre l'Association canadienne de hockey dans des affaires comprenant, mais sans s'y limiter, les abus sexuels?
L'abus sexuel n'est-il pas une agression sexuelle, madame Skinner?
:
Je vous remercie, madame la présidente.
Madame Skinner, des membres de la haute direction de Hockey Canada ont comparu devant ce comité, deux fois plutôt qu'une. La première fois, j'ai eu l'impression qu'ils ne comprenaient ni les raisons pour lesquelles ils étaient ici, ni l'indignation des parlementaires et de la population quant au scandale allégué qui aurait eu lieu à London en juin 2018.
En raison de la pression populaire, de celle des commanditaires et du retrait du financement par la , les gens de Hockey Canada ont fini par prendre conscience du problème. Ils ont envoyé une lettre aux médias.
Monsieur Brind'Amour, madame Skinner, j'imagine que vous avez contribué à cette initiative.
Dans cette lettre, on disait que le message avait été compris et que l'on allait changer la culture de l'organisme. Or, nous constatons que la culture n'a pas changé. Ces gens ont comparu de nouveau devant le Comité et ont affirmé avoir la situation en main. Nous avons pourtant appris hier l'existence d'un fonds secret et avons pu constater que la culture du silence et du camouflage ne changeait pas.
Ma question est très simple. Qui est responsable de la situation, à Hockey Canada?
Selon moi, la haute direction ne mérite plus la confiance des personnes qui participent à Hockey Canada, que ce soit nos jeunes, les femmes qui ont été victimes d'actes répréhensibles ou d'autres personnes encore. Un changement de culture doit s'opérer en profondeur à Hockey Canada.
Qui est responsable, présentement? Est-ce le conseil d'administration ou la haute direction?
Madame la présidente, le conseil d'administration supervise l'organisation, y compris la haute direction. Comme je l'ai expliqué dans ma réponse à M. Housefather, je crois que les reportages dans les médias ne reflètent pas fidèlement ce qu'il en est du Participants Legacy Trust Fund.
Le changement est en cours. Je peux assurer le Comité et la population canadienne que le virage est amorcé.
Je suis arrivée au conseil d'administration à la suite d'un processus indépendant de mise en candidature en novembre 2020 pour contribuer à l'amélioration de ce sport. J'ai assumé le rôle de présidente intérimaire il y a moins de deux mois. Le changement est en cours. Nous avons bien entendu les Canadiens qui demandent un changement plus rapide.
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Je trouve ironique que vous disiez que les médias ont mal rapporté les choses. Essentiellement, c'est un peu la même formule qui a été utilisée dans le sondage que vous avez commandité pour tenter, peut-être, d'influencer l'opinion publique. Cette partie vous appartient, mais il y a quand même des questions qui restent sans réponse.
Je sais que vous avez aussi engagé le juge Cromwell, à grands frais, pour lui demander de produire un rapport sur les recommandations.
Avant de prendre une décision et de renouveler votre confiance, attendez-vous que soit mis en lumière ce qui a été fait?
M. Scott Smith et les membres de la haute direction ont-ils pleinement votre confiance pour aller au bout du plan d'action?
Comme par hasard, j'ai reçu un élément commandité par Facebook disant que Hockey Canada nous suggère de prendre connaissance des bonnes mesures prises par Hockey Canada pour changer les choses.
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Merci, madame la présidente. Il y a beaucoup de choses là-dedans. Je vais répondre à la question sur le soutien à la haute direction.
Notre conseil d'administration, je le dis franchement, n'est pas d'avis que les hauts dirigeants devraient être remplacés dans le sillage de ce que nous considérons être de la désinformation considérable et des attaques cyniques injustifiées. Je comprends que d'autres ne soient pas d'accord avec nous, mais nos positions sont fondées sur l'information dont nous disposons et sur notre appréciation de l'excellente réputation de Hockey Canada.
Je ne blâme pas la haute direction ou le conseil d'administration quant à la façon dont l'incident d'agression sexuelle de 2018 a été traité. Je crois que les mesures appropriées ont été prises pour communiquer avec la police, pour retenir les services d'un cabinet d'avocats indépendant et le charger d' enquêter sur les allégations et pour communiquer avec Sport Canada.
Je comprends — étant mère de deux jeunes enfants — qu'on critique la mise en place par la haute direction du fonds national de capitaux propres, mais je crois qu'il s'agit d'une pratique de gestion du risque responsable.
Il semble que ce sont les deux allégations fondamentales de la part de critiques qui demandent un changement de leadership. Le conseil estime que nous avons besoin de stabilité en ce moment. Neuf membres du conseil d'administration doivent être réélus ou élus plus tard cette année. Nous attendons les résultats de l'examen de la gouvernance mené par un ancien juge de la Cour suprême du Canada, examen qui, bien que coûteux, est l'une des plus importantes choses que Hockey Canada ait faites depuis 100 ans.
:
Merci, madame la présidente.
Merci à nos témoins d'être ici aujourd'hui.
Il ne fait aucun doute que les parents de hockeyeurs partout au pays veulent des réponses de Hockey Canada. Ils économisent pour inscrire leurs enfants aux programmes de Hockey Canada. Les révélations — non seulement les allégations de violence sexuelle et d'abus sexuels et la façon dont elles sont traitées au sein de Hockey Canada, mais aussi le manque total de transparence financière — sont profondément troublantes pour les parents de jeunes hockeyeurs, ainsi que pour la population canadienne. C'est pourquoi Hockey Canada a perdu la confiance des Canadiens. C'est pourquoi le Comité a dit très clairement qu'il n'avait plus confiance dans le leadership de Hockey Canada.
La façon de réagir à cela, ce n'est pas de faire front et de prétendre qu'il s'agit d'attaques contre Hockey Canada. La façon de réagir, c'est de répondre à ce que le public canadien demande. Pour ma part, j'aimerais avoir, au cours de cette audience, des réponses.
Je vais commencer par vous, madame Skinner.
Vous venez de dire que le Participants Legacy Trust Fund n'appartient pas à Hockey Canada, mais nous savons qu'il a été créé à partir d'un transfert de sommes provenant du fonds national de capitaux propres. Nous savons aussi que c'est Hockey Canada qui s'est adressé aux tribunaux pour modifier les conditions du fonds et le renouveler jusqu'en 2039.
Madame Skinner, comment pouvez-vous dire qu'il ne vous appartient pas alors que l'argent provient de Hockey Canada et que c'est Hockey Canada qui s'est adressé aux tribunaux pour le prolonger?
:
Merci, madame la présidente.
Monsieur Brind'Amour, nous sommes déçus de votre leadership à Hockey Canada. Vous êtes arrivé en novembre 2018. Vous avez été réélu président du conseil d'administration en novembre 2020. Ensuite, quand ça commençait à chauffer, vous avez décidé de partir le 5 août. Vous faites partie du problème autant que Tom Renney et Scott Smith.
Votre leadership à la table du conseil est d'administration paraît bien pauvre en ce moment. Nous attendons avec impatience le rapport de Thomas Cromwell. J'estime que, dès le premier jour, le conseil a manqué de diligence raisonnable et que vous faites partie du problème.
Lorsque vous vous êtes présenté à votre dernière réunion du conseil d'administration en août et que vous avez décidé de vous retirer, était-ce parce que les huit membres du conseil qui vous entourait n'avaient plus confiance en vous?
Pourriez-vous répondre à cette question?
:
Je vous remercie de la question, monsieur le député.
Quant à la caractérisation de mon rôle que vous avez faite dans votre introduction, je la réfute. Sous ma direction, nous avons immensément avancé en matière de changements de culture pour contrer les mauvais traitements, les abus, l'intimidation et le harcèlement, et nous avons beaucoup progressé en matière d'inclusion. Nous sommes partis de loin, il faut le dire. Je réfute donc la caractérisation que vous avez faite.
Pour ce qui est de votre question, il appartient à chaque administrateur de prendre sa propre décision.
:
Je vous remercie de la question.
Dès que nous avons été mis au courant de cet événement, nous avons aussi été informés du fait que des mesures avaient été prises par la direction.
Le service de police de London a alors été informé de la situation, et Hockey Canada l'a dénoncée.
Nous avons également été informés du fait que la direction avait mandaté une firme de conseillers juridiques pour faire une enquête visant à découvrir la vérité et pour faire des recommandations à Hockey Canada.
Nous avons aussi été informés du fait que notre direction avait signalé l'affaire à Sport Canada ainsi qu'aux assureurs.
Il s'agit là de l'information qui nous a été transmise lorsque nous avons été informés de la situation, vers la fin du mois de juin 2018.
:
Toute la question des agressions sexuelles est difficile. Les allégations d'agression sexuelle collective dont j'ai entendu parler remontent à 2018 et à 2003. Je ne suis pas au courant d'autres incidents de ce genre.
Lorsque j'ai parlé, dans ma déclaration préliminaire, d'exemple achevé de culture de violence, je cherchais à caractériser comme étant un problème de société les agressions sexuelles et la façon dont nous traitons les femmes. C'est un problème social qui est déclenché par les milieux dans lesquels nous vivons. Pas plus tard que la semaine dernière, il y a eu deux nouvelles histoires de politiciens visés par des allégations d'agression sexuelle.
À mon avis, tout incident, quelle que soit sa nature, pose problème. C'est ce que j'essayais de dire dans ma déclaration préliminaire. Je pense que nous ne devons pas nous contenter de condamner le monde du hockey, mais adopter plutôt une perspective plus large et nous demander comment nous pouvons régler ce problème dans tous les sports et tous les milieux.
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Je comprends que c'est un point de vue qui existe. Avec tout le respect que je vous dois, je ne suis pas d'accord. Nous voulons qu'il y ait des conséquences pour les joueurs impliqués.
Dans l'affaire en question, la femme n'a pas identifié les joueurs et a refusé de le faire. Ce que Hockey Canada a décidé, c'était de régler l'affaire d'une façon qui mettait la victime, ou plaignante, et son traumatisme au centre de nos préoccupations. Parallèlement, afin de découvrir la vérité, nous avons ouvert une enquête, qui est en cours, à laquelle les joueurs sont tenus de participer. S'ils sont reconnus coupables d'avoir enfreint le code de conduite, ils auront à en répondre. Ce processus est en cours.
Je suis absolument convaincue de la nécessité de rendre des comptes. Je rejette catégoriquement toute insinuation que nous cautionnons ce qui s'est produit. Nous avons cherché à respecter les souhaits et les points de vue de la femme.
Je peux vous donner un exemple très récent de ce que nous tentions d'éviter en réglant cette affaire comme nous l'avons fait plutôt que de la laisser suivre la voie judiciaire. C'est l'histoire de Jake Virtanen. Il a récemment été accusé d'agression sexuelle à la suite d'un incident survenu en 2017. En 2021 ou 2022, le procès criminel a abouti…
:
Madame la présidente, c'est moi qui vais intervenir.
Monsieur Brind'Amour et madame Skinner, j'ai entendu vos remarques préliminaires et vos réponses aux questions posées. Lorsque M. Smith est venu au Comité pour la première fois, nous avons tous été choqués par la façon dont on a banalisé les événements et les allégations d'agressions sexuelles en disant au Comité que ce genre de chose arrivait ailleurs dans la société.
J'ai l'impression d'entendre le même genre de discours aujourd'hui. Ces allégations sont pourtant sérieuses.
Tout à l'heure, vous avez comparé ce qui se passe à Hockey Canada à d'autres cas de violence que l'on voit dans l'actualité et ailleurs dans la société. Nous sommes ici pour parler des événements survenus à Hockey Canada. Nous ne nions pas que des choses se passent aussi dans d'autres sports. Nous en avons tous entendu parler. Cependant, nous sommes ici pour nous pencher sur les allégations d'agressions sexuelles de 2018, et il y a eu d'autres cas au sein de Hockey Canada. On nous l'a dit au Comité.
Madame Skinner, vous pourrez répondre à cela, mais il y a une question à laquelle vous n'avez pas répondu.
L'autre préoccupation a trait à l'image de l'organisme. Vous avez parlé du deuxième fonds. Si ce qui a été dit dans les médias sur ce fonds n'est pas vrai, pouvez-vous nous dire à quoi il servait?
:
Merci, madame la présidente.
Je suis fondamentalement en désaccord avec la façon dont ce fonds a été décrit dans les médias. Pour ce qui est de banaliser ou de balayer du revers de la main les allégations d'agression sexuelle ou d'autres mauvais traitements, je peux vous assurer que ce n'est absolument pas le cas.
Notre conseil d'administration a pris un certain nombre de mesures depuis 2020. Nous avons adopté un modèle national de politique sur les mauvais traitements, que nous avons communiqué à tous nos membres. En juin 2021, nous avons entrepris de dépister les incidents de mauvais traitements, y compris les moqueries discriminatoires et les insultes visées par la règle 11.4, et nous le faisons en vue de mieux comprendre où se produisent ces incidents. Nous le faisions bien avant la discussion sur les agressions sexuelles.
Tout récemment, nous avons créé un nouveau mécanisme indépendant et confidentiel d'enquête sur les plaintes qui améliorera le traitement des plaintes par Hockey Canada. Nous avons également adopté une politique inclusive d'expression et d'identité de genre qui sera bénéfique pour tous les participants, notamment les participants transgenres. Nous voulons absolument rendre le jeu plus sécuritaire et plus inclusif et mettre en place des systèmes qui nous permettront de mieux réagir aux incidents malheureux de mauvais traitements.
:
Je vous remercie, madame la présidente.
Le manque de transparence financière autour de ces allégations d'abus sexuel est très troublant. J'appelle la ministre des Sports à demander la tenue d'un examen exhaustif de Hockey Canada depuis 2016. Cela permettrait aux parents et aux Canadiens d'obtenir des réponses à ces importantes questions.
Madame Skinner, j'aimerais revenir au témoignage livré par M. Smith le 27 juillet. Quand je lui ai demandé si Hockey Canada accepterait de libérer les victimes qui souhaitaient se manifester de leur entente de non-divulgation, voici ce que M. Smith a répondu:
En ce qui concerne les victimes qui se manifesteront, nous voulons avant tout nous assurer qu'elles ont confiance dans notre enquête indépendante. Nous continuerons à travailler pour documenter leurs souhaits. Si elles veulent les supprimer,
— il parlait des ententes de non-divulgation —
à moins qu'il y ait une raison légale de ne pas le faire, je ne vois pas pourquoi nous ne le ferions pas. Notre priorité est d'appuyer les victimes.
Madame Skinner, le conseil d'administration a-t-il pris la décision de libérer de leur entente de non-divulgation les victimes qui souhaitaient l'être?
Jusqu'à maintenant, nous avons entendu M. Brind'Amour nous dire qu'il s'était retiré de la présidence du conseil d'administration parce qu'il y a beaucoup de travail à faire et qu'il voulait que les mesures nécessaires soient prises.
Nous avons aussi entendu Mme Skinner nous dire qu'il n'y aura plus de changement à la direction pour le moment afin d'assurer la stabilité de l'organisation. Le statu quo sera donc maintenu.
Je suis curieuse de savoir ce qui aura préséance.
Madame Skinner, à votre avis, est-ce que Hockey Canada devrait d'abord chercher à préserver sa stabilité ou à créer un changement de culture?
:
Permettez-moi de préciser ma pensée.
Pour créer un changement organisationnel, toute voix influente dirait que pour mettre en place la culture souhaitée, il faut commencer par changer le dirigeant. Vous semblez insister beaucoup sur le fait que ce dirigeant doit être protégé et maintenu en poste, tout en affirmant qu'un changement organisationnel ou culturel est toujours possible. Vous dites que le changement commence avec vous. Vous venez de dire que vous êtes un moteur de ce changement, sans toutefois admettre qu'un changement de culture commence avec le dirigeant.
Il y a beaucoup de nuances dans les propos que j'entends de votre part et de celle de Hockey Canada. Vous essayez de calmer la population en général, les joueurs et les parents en disant une foule de banalités. Je constate que vous n'avez mis en place aucune structure digne de ce nom pour créer le changement nécessaire afin de faire de Hockey Canada une organisation dont tous les Canadiens seront fiers, à laquelle les joueurs pourront se joindre et au sein de laquelle les parents joueront un rôle, tout en sachant que les joueurs seront entre les meilleures mains possible.
Je suis curieuse de savoir pourquoi. Pourquoi vous entêtez-vous à protéger le dirigeant de cette organisation au lieu de l'obliger à rendre des comptes?
:
Merci beaucoup, monsieur Brind'Amour. J'ai une question complémentaire pour vous.
Je suis un peu estomaqué. M. Nater et M. Housefather vous ont posé une question directe à maintes reprises. En examinant votre profil, j'ai été estomaqué de voir que vous êtes vous-même avocat.
Je ne vais pas vous poser la question à nouveau, mais je vais vous demander pourquoi, en tant que membre du Barreau du Québec et de témoin cité à comparaître... Pourquoi croyez-vous ne pas être obligé de répondre à une question directe qui vous est posée par des députés alors que vous avez prêté serment?
Vous avez peut-être du mépris pour notre travail, mais est-ce là un exemple du leadership que vous avez exercé à Hockey Canada?
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Excusez-moi, monsieur Brind'Amour.
Vous avez été cité à comparaître et vous avez prêté serment. Je sais que nous ne sommes pas dans une cour de justice, mais votre attitude est choquante. Elle donne une bonne idée de la façon dont Hockey Canada et ses dirigeants voient ces délibérations et elle explique les actions passées. Il est vraiment troublant de vous voir rejeter ces délibérations et le travail que nous faisons. Vous avez été assigné à comparaître. Votre attitude est vraiment décevante.
Madame Skinner, dans votre déclaration préliminaire, j'ai été particulièrement renversé de vous entendre dire que Hockey Canada était un bouc émissaire dans ces audiences. Vous semblez rejeter une part de la responsabilité de votre conseil d'administration en laissant entendre que... Vous avez dit qu'un politicien avait récemment été récemment reconnu coupable d'inconduite sexuelle. C'est vrai, mais je pense qu'il s'est fait montrer la porte du caucus conservateur. Il y a eu des conséquences à cela. M. Nater fait signe que oui de la tête. Le Sénat a proposé que ce député soit expulsé du Sénat. Des accusations ont depuis été portées contre lui.
Pourquoi donnez-vous cet exemple? Ce politicien a payé pour son geste, tandis que les joueurs et les dirigeants impliqués dans ce qui s'est passé à Hockey Canada semblent s'en tirer sans conséquence.
Pouvez-vous m'aider à faire la quadrature du cercle en ce qui concerne...?
Madame la présidente, je crois que nous allons devoir demander ce document.
Je vais revenir aux pratiques administratives de Hockey Canada. L'une des raisons pour lesquelles le Comité éprouve un peu de difficulté aujourd'hui, c'est que nous avons reçu le procès-verbal, dans les deux langues, seulement hier. Hockey Canada l'a envoyé le 30 septembre. C'est une liasse de notes. Nous n'avons pas reçu l'autre document que nous avons demandé, à savoir les notes prises par les administrateurs durant leurs réunions à huis clos, avant que vous commenciez à faire le compte-rendu de vos délibérations.
Permettez-moi de vous poser une question. Comme toute bonne entreprise, Hockey Canada a toujours approuvé le procès-verbal de la réunion précédente au début de chaque réunion régulière, une pratique qui remonte à de nombreuses années. Les comptes-rendus des réunions des 28 et 30 avril et du 7 mai auraient normalement dus être approuvés à la réunion du 2 juin. Or, ce point n'était pas à l'ordre du jour de la réunion du 2 juin.
Madame Skinner, pourquoi les procès-verbaux du conseil d'administration n'ont-ils pas été approuvés le 2 juin?
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Puisque vous avez dit à mon collègue qu'il n'existait pas d'autres fonds, comment expliquez‑vous la présence d'un fonds, qui est notamment partagé en parts égales au sein de Hockey Canada depuis plusieurs années?
Les documents soumis à la cour, en Alberta, nous apprennent notamment que les 13 associations membres de Hockey Canada sont signataires d'une entente visant à garder en place un deuxième fonds, connu sous le nom de Participants Legacy Trust Fund. Ce fond servira, entre autres, à payer le règlement des cas d'agressions et d'inconduites sexuelles.
Les états financiers que recevra la incluront-ils le montant de l'entente qui est payé exclusivement par Hockey Canada ou y sera-t-il fait mention de l'argent provenant d'autres fonds, notamment ceux d'associations membres, qui auraient servi à payer cette victime et qui serviront possiblement à en indemniser d'autres un jour ou l'autre?
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Hockey Canada a créé des fonds destinés à la gestion de risques pour couvrir diverses indemnisations.
Nous savons, entre autres, que vous ferez l'objet de poursuites, notamment un recours collectif intenté par MM. Daniel Carcillo et Garrett Taylor au nom des joueurs victimes d'inconduites sexuelles et de sévices, une poursuite intentée par M. Kobe Mohr au sujet des clauses contractuelles qui restreignent l'accessibilité au sport, une poursuite entreprise par M. James McEwan sur la question du sport sécuritaire et des commotions cérébrales, et une autre, cette fois entamée notamment par M. Sam Berg sur les questions touchant le salaire minimum des joueurs.
Avez-vous aussi créé des fonds pour gérer éventuellement ces poursuites, au besoin?
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Je vous remercie de la question, monsieur le député.
Comme je l'ai dit, il s'agit d'une question personnelle. Chacun a ses idées sur la façon dont il peut contribuer à l'avancement des choses et au changement.
Malheureusement, vous me demandez de me mettre à la place d'autres personnes. Mon opinion ne compte pas nécessairement, parce qu'elle n'a pas de valeur dans ce contexte.
C'est la meilleure réponse que je peux donner à votre question, monsieur le député.
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Merci beaucoup, madame la présidente.
Pour revenir — et ce ne sont là que des réflexions personnelles — vous dites que le conseil d'administration a agi avec cohérence et compétence lorsqu'il a décidé de régler la poursuite de 2018. Je trouve cela étrange.
En premier lieu, encore une fois, cette décision ne figure pas au procès-verbal.
En second lieu, toute la discussion entourant le règlement de l'affaire tourne autour du risque juridique pour Hockey Canada. Vous devez comprendre le risque juridique pour Hockey Canada, pour vos affiliés et pour les joueurs avant de décider si vous allez régler ou pas. Pourtant, Hockey Canada nous a dit et répété tout au long de nos audiences qu'il ne connaissait aucune des personnes en cause et ne savait pas si les faits sous-jacents étaient véridiques. Pour moi, cela signifie que vous régleriez chaque affaire, si votre position est que vous voulez protéger la plaignante — enquête ou pas.
Enfin, il se peut que vous n'ayez même pas eu l'entente effective en main lorsque vous l'avez autorisée.
Dans tous les cas, je trouve cela bizarre. Je voulais vous expliquer pourquoi j'ai été aussi catégorique pendant mon dernier tour de questions.
J'ai une autre question à aborder. Vous avez parlé d'aller de l'avant. Vous avez parlé du comité de surveillance...
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Oui. Excusez-moi. J'essayais de rouvrir mon micro.
Je vous dirais, monsieur, que je consacre mes énergies au reste de mon mandat. Tant que je me sentirai capable de parler d'une voix positive pour le hockey et pour le changement, je serai là.
J'ignore quels sont mes plans d'avenir. Je peux vous dire que je me suis jointe au conseil pour contribuer à un changement significatif et positif pour faire avancer le hockey. Je ne m'attendais pas à me frotter à la politique. À certains égards, c'est un point déterminant pour moi. Je ne m'attendais pas à être le paratonnerre des extrémistes ni à recevoir des courriels menaçants et hostiles. Je suis venue ici pour être positive. Je suis loin de mes enfants, de ma famille et de mon travail.
En un mot, je ne sais pas.
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C'est une position difficile, certes, comme celle où vous vous trouvez actuellement.
La seule chose que je dirais, c'est que cela démontre qu'il y a une nette différence entre la façon dont les dirigeants de Hockey Canada voient la gestion de Hockey Canada, et la façon dont notre comité de tous les partis et le public canadien voient la direction de Hockey Canada.
Voilà, je pense, le diagnostic du véritable problème dont nous sommes saisis aujourd'hui. Je ne pense pas que vous allez regagner la faveur des Canadiens, et convaincre les parents de reprendre confiance en Hockey Canada, ou les participants de faire confiance à Hockey Canada avant que, comme Mme Thomas l'a si bien dit, vous écartiez ce dirigeant. Je pense que cela vous échappe.
Je vous remercie infiniment de votre témoignage d'aujourd'hui, madame Skinner.
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Nous allons faire nos vérifications.
Vous avez dit que, fondamentalement, vous êtes en désaccord sur la façon dont on parle de Hockey Canada dans les médias. Je sens que vous et vos collègues êtes dans une bulle, que vous êtes déconnectés de la population. Vous vous convainquez entre vous que vous avez bien agi.
Normalement, le conseil d'administration a la responsabilité d'être le chien de garde de la haute direction. En ce moment, vous agissez comme le bras exécutant de la haute direction. Vous contribuez à maintenir la culture toxique. Vous ne comprenez pas que c'est à vous de vous assurer de bien communiquer votre message. Vous accusez les médias, la population et les élus de mal comprendre votre message.
Nous demeurons à l'affût de la prochaine révélation qui, encore une fois, nous scandalisera. Nous avons constaté, aujourd'hui, que vous protégez un message plutôt que d'agir avec transparence. Votre rôle aurait été d'encadrer et de gérer une pratique saine et sécuritaire de notre sport national par nos enfants, je vous le rappelle.
Je vous remercie de votre présence, néanmoins.
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Merci, madame la présidente.
Madame Skinner, ma question porte sur la mise en œuvre. Vous parlez d'un plan d'action et de sa mise en œuvre. Sous sa direction actuelle, Hockey Canada a un bien piètre bilan en matière de mise en œuvre: ni les recommandations contre les abus sexuels ni le suivi de la lutte contre le racisme n'ont été mis en œuvre.
Dans son témoignage du 26 juillet devant notre comité, Danielle Robitaille a dit que les recommandations qu'elle a faites dans le rapport provisoire déposé à la suite des horribles allégations de violence sexuelle de 2018 étaient restées sans suite. En réponse à ma question, elle a dit que: « Certaines recommandations concernant l'alcool ont été mises en œuvre. » Il s'agit, bien sûr, du problème de consommation d'alcool chez les mineurs, que Hockey Canada n'aurait jamais dû tolérer.
Pourquoi Hockey Canada n'a-t-il pas donné suite à ces recommandations?
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Merci, monsieur Julian.
Avant de lever la séance, j'aurais un commentaire à faire à titre de présidente.
J'ai entendu des questions; je n'ai pas entendu beaucoup de réponses. Je suis toujours troublée et perturbée, dans une certaine mesure, de voir que les témoins ne semblent pas avoir de sentiment de responsabilité à propos de ce que tout le monde considère comme une « culture ». Je sais que nous ne parlons que de l'incident de 2018, mais ce n'est pas un incident isolé. Nous avons entendu dire que c'est la même chose depuis 2003: on balaie le problème sous le tapis, on aide quelqu'un à s'en sortir, on lui verse un paiement et on ferme le dossier. C'est extrêmement troublant, et, pour moi, c'est la preuve qu'il y a une culture.
Je suis profondément navrée de voir que tout le monde croit que la direction actuelle, qui a été à la barre du temps que tout cela se passait, devrait être maintenue parce qu'elle est une équipe cotée A.
Je voulais simplement mettre cela sur la table. Je ne crois pas que nous soyons arrivés à quelque conclusion que ce soit, parce que nous n'avons pas constaté le moindre sentiment de responsabilité. Blâmer tout le monde ne témoigne pas d'un noble sentiment de responsabilité.
Cela dit, ayant exprimé ma détresse, j'aimerais avoir une motion pour lever la séance.
Un député: Je propose cette motion.
La présidente: La séance est levée.