Je déclare maintenant la séance ouverte.
Je vous souhaite la bienvenue à la 73e réunion du Comité permanent du patrimoine canadien.
Je voudrais souligner que cette réunion a lieu sur le territoire traditionnel non cédé des peuples algonquins anishinabes.
[Traduction]
La réunion d'aujourd'hui se déroule sous un format hybride conformément à l'ordre de la Chambre du jeudi 23 juin 2022.
Bien que les autorités de santé publique et le Bureau de régie interne n'exigent plus le port du masque à l'intérieur, les masques et les respirateurs demeurent d'excellents outils pour prévenir la propagation de la COVID‑19 et d'autres maladies respiratoires, et leur utilisation est donc encouragée.
Je profite de cette occasion pour rappeler à tous les participants quelques règles de base. Vous ne pouvez pas faire de captures d'écran ou prendre des photos de votre écran. Les débats seront disponibles sur le site web de la Chambre des communes, il n'est donc pas nécessaire de faire des captures d'écran.
Les participants sur Zoom verront une icône qui représente un globe au bas de leur écran. En cliquant dessus, ils pourront obtenir la traduction en anglais ou en français, ou l'audio original.
Toute question ou tout commentaire doivent être adressés à la présidence, et je vous demanderais de ne pas prendre la parole avant que je vous nomme.
Conformément au paragraphe 108(2) du Règlement et à la motion adoptée par le Comité le mardi 20 septembre 2022, ce comité se réunit pour poursuivre son étude sur la pratique du sport sécuritaire au Canada.
Nos témoins aujourd'hui...
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Je vous remercie beaucoup, madame la présidente, et je remercie tous ceux qui sont autour de la table.
Comme vous le savez, nous avons présenté une motion lundi pour que le rapport que Henein Hutchison Robitaille a remis à Hockey Canada il y a plusieurs semaines nous soit soumis — caviardé par le légiste —, et nous apprenons tous maintenant que nous ne l'avons pas reçu, ce qui est très décevant.
De nouvelles déclarations indiquent aujourd'hui que le gouvernement pourrait finalement rétablir le financement de Hockey Canada, ce qui rend la situation encore plus difficile. Nous avons lu la lettre et elle me déçoit beaucoup. J'aimerais disposer de 20 minutes à la fin de la réunion pour que nous puissions discuter à huis clos de ce que nous pouvons faire.
Je dirai ceci. Au cours des deux derniers jours, j'ai vu des noms circuler dans plusieurs articles de journaux, et cela ne vient pas de nous, car nous n'avons rien vu. Nous n'avons pas reçu les rapports. Les médias veulent savoir ce qui se passe, mais ce qui est encore plus important pour moi, c'est que Hockey Canada fasse preuve de transparence. Je suis vraiment déçu de la lettre que nous avons reçue de la part d'Andrew Winton, madame la présidente.
J'aimerais passer à huis clos pendant les 20 dernières minutes de notre réunion aujourd'hui, une fois que nous aurons conclu notre rencontre avec Canada Soccer, pour discuter des prochaines mesures que nous devrions prendre.
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Je vous remercie, madame la présidente.
Au sujet du même rappel au Règlement, j'aimerais dire que, comme M. Waugh, j'ai été très troublé par le fait que Hockey Canada n'ait pas respecté un ordre émanant de ce comité. Vous vous souviendrez que lorsque nous avons convoqué les représentants de Hockey Canada pour qu'ils répondent à nos questions, ils étaient réticents à répondre à de nombreuses questions en raison du rapport qui allait être présenté.
Il me semble que les représentants de Hockey Canada ont fait preuve de mauvaise foi en disant qu'ils n'étaient pas disposés à répondre aux questions à ce moment‑là. Maintenant, ils semblent peu enclins à nous fournir le rapport, bien que nous ayons la capacité d'en obtenir une copie.
Je pense que ce comité a travaillé de façon admirable: tous les députés de tous les partis ont travaillé ensemble, ce qui est plutôt rare sur la Colline du Parlement. Évidemment, nous n'avons pas divulgué tous les renseignements qui nous ont été fournis, alors j'appuie la suggestion de M. Waugh de tenir une discussion à huis clos plus tard au cours de cette réunion pour résoudre cette question. Sauf erreur, les représentants de Hockey Canada ont dit à maintes reprises qu'il était impossible de transmettre des informations jusqu'à ce que le rapport soit terminé. Je crois que nous devrions insister auprès de Hockey Canada pour qu'il nous fournisse ce rapport.
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Je vous remercie, madame la présidente.
Je veux entendre les représentants de Canada Soccer et les autres témoins.
J'appuie la proposition de M. Waugh qui est de passer à huis clos, mais je me sens obligé d'apporter une correction. Dans la lettre, les représentants de Hockey Canada n'ont pas dit qu'ils ne fourniraient pas le rapport. Ils ont dit que si le Comité voulait obtenir le rapport, malgré les préoccupations qu'ils ont exprimées au Comité, ils le fourniraient. Je ne veux donc pas que nous disions injustement qu'ils ont refusé de nous envoyer le rapport. La lettre est très claire sur le fait qu'ils nous donneront le rapport. Les représentants de Hockey Canada voulaient exprimer leurs préoccupations aux membres du Comité.
Je crois qu'il est possible d'obtenir le rapport tout en tenant compte des préoccupations que peut avoir Hockey Canada en matière de confidentialité. Il est certain que personne au sein de ce comité ne souhaite entraver les poursuites éventuelles de la police de London ou de Hockey Canada qui enquête sur ses propres joueurs. Je suis certain que nous pouvons garder confidentiels les documents comme nous le faisons souvent en les consultant de façons bien précises, ce qui permettra d'atténuer les inquiétudes de tout le monde.
Je ne voulais pas que l'on croie que les représentants de Hockey Canada avaient dit qu'ils refusaient de fournir ces documents. Ils ont dit qu'ils le feraient. Ils voulaient simplement partager leurs préoccupations.
Je vous remercie.
:
Je vous remercie, monsieur Lemire.
Je ne sais toujours pas s'il y a consentement unanime ou s'il y a des avis contraires à la motion de M. Waugh.
Y a‑t‑il consentement? Je vois votre pouce levé, monsieur Lemire.
Quelqu'un s'y oppose‑t‑il?
Non?
Je pense que M. Waugh demande seulement si nous pouvons discuter de cette question à huis clos, c'est tout.
Monsieur le greffier, avec l'accord de tous, nous terminerons la réunion avec nos témoins à 20 minutes de la fin. Est‑ce que 15 minutes suffisent, monsieur Waugh?
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D'accord. Nous prendrons donc 20 minutes.
Nous allons maintenant poursuivre la réunion pour entendre nos témoins, et comme j'allais le dire, nous accueillons aujourd'hui, à titre individuel, Nick Bontis, ancien président de Canada Soccer; Vittorio Montagliani, président de la Confédération des associations de football d'Amérique du Nord, d'Amérique centrale et des Caraïbes; et Sean Heffernan, directeur financier. Tous les témoins comparaissent par vidéoconférence.
Je m'adresse aux témoins. Sachez que si vous êtes ici à titre individuel, vous disposerez de cinq minutes. Si vous faites partie d'un groupe, le groupe disposera de cinq minutes. Je m'adresserai à vous lorsqu'il ne vous restera plus que 30 secondes, afin que vous puissiez conclure votre déclaration.
Nous allons commencer avec la déclaration préliminaire de M. Nick Bontis pour cinq minutes.
La parole est à vous.
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Madame la présidente, mesdames et messieurs les membres du Comité, bonjour. Je vous remercie de votre invitation.
Je suis Nick Bontis, professeur de stratégie à l'école de commerce DeGroote de l'université McMaster, où j'enseigne depuis 25 ans.
À l'extérieur de mes tâches universitaires, j'ai consacré la plus grande partie de mon temps de bénévolat au soccer. J'ai été élu pour la première fois au conseil d'administration de Canada Soccer en 2012 et, tout dernièrement, j'ai eu le privilège d'en devenir le président.
J'ai quitté mes fonctions le mois dernier, alors que Canada Soccer était en pourparlers avancés en vue d'une nouvelle convention collective pour les équipes nationales masculine et féminine. Je crois que cette convention sera un jalon dans l'histoire du Canada en distinguant notre pays de presque toutes les autres associations membres de la FIFA. Dès le premier jour de ma présidence élective, je me suis exprimé publiquement pour l'équité salariale, sans cesser de le faire pendant tout mon mandat.
Jamais, dans toute ma vie, je ne me suis senti plus fier que pendant mon bénévolat pour Canada Soccer, qui a coïncidé avec les progrès et les exploits des équipes nationales du Canada.
Depuis 46 ans, je joue au soccer, un sport qui a tellement contribué à mon devenir. Ma source d'inspiration pendant ma jeunesse, au niveau des maisons de jeunes, il m'a permis de développer mes talents de chef, quand j'ai joué aux niveaux universitaire et adulte. Même ces dernières années, le soccer demeure un passe-temps social qui me permet de garder la forme avec les vétérans de mon âge, les fins de semaine.
Mon expérience d'entraîneur auprès des jeunes et… L'influence des sports sur le développement des jeunes est à la hauteur de la passion que j'ai toujours ressentie comme pédagogue agissant dans un milieu sûr.
Avec ça en tête, j'ai voulu répondre au témoignage de Christine Sinclair devant votre comité, il y a quelques semaines. Je ne me rappelle pas les propos qu'elle m'attribue, mais je ne les conteste pas, et la question n'est pas dans le choix précis des termes que j'aurais employés. Ce qui importe est mon manque de respect qu'elle a ressenti pour ses motifs de préoccupation. Je me sens mal de lui avoir donné cette impression et j'ai par la suite communiqué avec elle et son agent pour présenter personnellement mes excuses. J'ai commis une erreur. J'en assume la responsabilité et je le regrette.
Peu de personnes ont apporté davantage au soccer ou au sport féminin, dans notre pays, que Christine. Non seulement a‑t‑elle inspiré des millions de jeunes joueuses, partout dans le monde, mais elle m'aura inspiré comme joueur, entraîneur et administrateur. Le développement complet du potentiel des joueurs qui veulent suivre ses traces explique en grande partie mon engagement avec Canada Soccer.
Avant de conclure, je tenais à remercier la présidente et les membres du Comité de m'avoir autorisé à retarder ma comparution jusqu'à aujourd'hui. Je pense que les députés comprendront de façon particulière les circonstances qui m'auraient rendu extrêmement difficile l'obligation de témoigner la semaine dernière.
Vous savez peut-être, grâce aux médias, que, depuis 14 mois, j'ai été la cible d'un harcèlement continu de la part d'un dérangé qui a proféré des menaces et des insultes contre moi, ma conjointe et mes trois enfants. Pendant cette période, j'ai reçu plus de 280 courriels, ma conjointe a reçu de nombreux appels téléphoniques injurieux, et mes enfants ont reçu des messages importuns et ont subi des insultes sur les médias sociaux.
À la fin, je travaillais ici, à McMaster, avec un bouton de panique sous mon bureau. Des policiers en civil se tenaient dans l'atrium de l'immeuble, alors que mon harceleur continuait de ne tenir aucun compte des avertissements ainsi que de l'ordonnance d'interdiction obtenue contre lui. Ces derniers mois, la situation s'est aggravée sensiblement, au point qu'un juge a délivré un mandat de perquisition; la police a confirmé l'identité de l'individu en ligne et, en fin de compte, on l'a accusé de harcèlement criminel. Cependant, quelques jours avant la date fixée pour sa comparution, j'apprenais de l'enquêteur principal qu'il avait succombé à sa maladie mentale en s'enlevant la vie.
L'affaire devait être entendue aujourd'hui. Ceux d'entre nous qui ne sont pas habitués à être dans l'œil du public lisent sur ce genre de situation, mais rien ne peut les y préparer. Je me faisais quotidiennement du souci pour la sécurité de ma conjointe et de mes enfants. Les politiciens et leurs familles peuvent comprendre cette situation, mais je n'y étais pas préparé. Ce n'était pas dans ma description de tâches.
Je rumine encore ces faits extrêmement pénibles. Malheureusement, d'autres ont repris les insultes. Je suis reconnaissant au Comité de sa patience en m'autorisant à reporter ma comparution jusqu'à aujourd'hui. Je tiens à vous remercier, madame la présidente, de votre compassion.
En ce qui concerne la réunion d'aujourd'hui, je salue l'occasion qui m'est offerte de parler de Canada Soccer. Je crois que l'avenir de notre sport n'a jamais été aussi brillant, et il y a tant de belles choses à espérer au cours des quelques prochaines années. Nous avons la chance extraordinaire de valoriser le potentiel des millions de Canadiens amateurs qui soutiennent notre sport.
Merci.
:
Madame la présidente, mesdames et messieurs les membres du comité, bonjour. Merci de votre invitation.
Je me nomme Victor Montagliani. Pendant plus de 30 ans, j’ai d'abord eu le privilège d’être joueur de soccer — de football, comme je l’appelle —, puis d'œuvrer dans différents rôles bénévoles pour le sport, à titre d’entraîneur de base, puis à d’autres postes, en Colombie-Britannique. J’ai fini par être élu au poste de président bénévole de l’Association canadienne de soccer en 2012.
Comme il m’a été donné d’observer et de connaître l’évolution du sport pendant ces années, je tiens à donner rapidement mon point de vue au Comité sur l’évolution et le legs de ce sport au Canada.
Pendant tout le temps que je m'y suis engagé, le football a mené au Canada un combat difficile. Malgré ses profondes racines dans les communautés d’immigrants de notre pays — comme celle où j’ai grandi, à Vancouver‑Est —, il a affronté de nombreuses difficultés pour que les médias nationaux et l’establishment des entreprises le prennent au sérieux. Ce n’était pas faute de participation ni d’enthousiasme. Nous savons que nous sommes le sport possédant les plus nombreux participants au Canada.
Pendant mon quinquennat à la présidence de Canada Soccer, de 2012 à 2017, le désintérêt et le manque d’appui des entreprises de médias ont obligé l’Association à dépenser ses fonds propres pour faire voir les équipes nationales féminine et masculine sur les réseaux tels que ceux de TSN, Rogers et Radio-Canada plutôt que de consacrer l’argent à la base. Autrement dit, ces dépenses étalées sur une décennie ont permis à nos supporteurs d’assister à 95 % des buts de Christine Sinclair et à tous ceux de Dwayne De Rosario, qui, sinon, auraient été plutôt confidentiels.
Mais il importe de savoir dans quelle situation nous étions en 2011 et au début de 2012. Nous ne possédions ni autonomie ni avoir dans notre propre sport. Nous n’avions absolument aucun marché dans les médias nationaux. Le degré de professionnalisation était très mince, et l'industrie du football n’existait pas au Canada. Sur la scène internationale, nous n’avions rien d'intéressant à offrir, particulièrement à la FIFA et à la Concacaf. Nous avions besoin d’un important changement de mentalité, et ça pressait en plus.
Depuis, nous sommes devenus des partenaires fondateurs de la NWSL avec U.S. Soccer et la fédération mexicaine et nous avons commencé à subventionner les salaires des joueuses de notre équipe nationale féminine pour qu’elles puissent se préparer à la Coupe du monde féminine de football de 2015 et aux jeux Olympiques de 2016.
Nous avons été l’hôte de la Coupe du monde féminine de football, en 2015 qui, jusqu’à ce jour, reste la plus marquante de l’histoire. Nous nous sommes fixé comme objectifs la Coupe du monde masculine de football de 2026, que nous avons remportée en 2018. Nous avons créé un climat qui a permis à des investisseurs de mettre sur pied la Première Ligue canadienne, ce qui a également préparé le terrain pour, nous l’espérons, attirer d’autres investisseurs dans notre ligue professionnelle féminine canadienne.
Bien sûr, tout ça s’est appuyé sur les joueurs fantastiques de chez nous, notre équipe féminine et notre équipe masculine, qui ont remporté le bronze, le bronze, l'or et, bien sûr, se sont qualifiées pour le Qatar en 2022.
Bien sûr, les sociétés canadiennes sont des entités privées, qui peuvent faire comme bon leur semble, mais il était manifeste, alors que je présidais aux destinées de Canada Soccer que nous devions choisir une voie différente et trouver de nouveaux partenaires commerciaux — non seulement pour encourager l’investissement, mais, également, l’ambition. Ça signifiait chercher non plus les partenaires habituels, mais de nouveaux partenaires, plus dynamiques, avec un appétit et une volonté de construire le football canadien en pensant au long terme.
L’arrivée de nouvelles plateformes de diffusion en continu a donné naissance à d’excellents reportages qui ont permis de saisir de nouvelles occasions commerciales qui aideront le sport au Canada de même que la Concacaf et la FIFA quand arriveront les prochains cycles d'émission de droits. Non seulement ces plateformes font-elles bouger le marché, mais elles nous permettent des investissements à long terme dans les domaines qui ont entravé le sport au Canada, c’est‑à‑dire les infrastructures.
Les discussions entre Canada Soccer et ce qui est devenu Canadian Soccer Business se sont focalisées sur la fourniture d’avantages à long terme pour la croissance du sport. Personne ne prétendra jamais que les décisions et les mesures prises étaient toutes parfaites. Mais nous devons reconnaître le sacrifice et le courage de la famille de bénévoles, d’entraîneurs et, finalement, de magnifiques joueurs de la famille de Canada Soccer. Ils ont permis aux programmes masculin et féminin de percer le plafond du niveau un du football mondial pendant la dernière décennie.
La Coupe du monde féminine est pour bientôt et comme, maintenant, les hommes se qualifient pour la Ligue des nations du Concacaf pour la première fois de notre histoire, l’avenir du Canada dans ce sport s’annonce très brillant.
Dans ce contexte, il me tarde de discuter de football avec votre comité.
Merci
:
Madame la présidente, mesdames et messieurs les membres du Comité, bonjour.
Je me nomme Sean Heffernan et je suis le directeur financier de Canada Soccer.
Comme vous le savez, Canada Soccer est l'organe de gouvernance du soccer, le sport, dans notre pays. En ma qualité de membre de son équipe de direction, j'appuie sa mission, qui est de faire croître ce sport dans notre pays, de la base jusqu'au niveau des équipes nationales.
Ma responsabilité essentielle est de superviser les finances de l'organisation, y compris les opérations financières, la planification, les risques, les rapports et la conservation des données. Je suis également chargé de signaler des questions financières à son conseil d'administration. De plus, comme l'association possède une petite équipe, je donne des conseils généraux sur des questions opérationnelles à son secrétaire général.
Mes observations d'aujourd'hui se focaliseront sur trois domaines, c'est-à-dire: mon rôle dans les négociations de l'entente avec Canadian Soccer Business; ensuite, les états financiers et les déclarations aux autorités; enfin, la transparence des renseignements financiers communiqués aux équipes nationales séniors.
L'entente avec Canadian Soccer Business procure de précieuses occasions de télédiffusion et de diffusion en continu aux deux équipes nationales séniors, elle garantit des versements annuels à Canada Soccer et elle a assuré la participation de nouveaux partenaires dans les investissements du soccer de base et de haut niveau au Canada.
Du 1er décembre 2018 jusqu'à l'approbation de l'entente, le 7 février 2019, j'ai fait partie de l'équipe de négociateurs de l'entente de Canada Soccer. Avant, j'ai donné des conseils sur des ébauches de l'entente. L'équipe de négociateurs a travaillé sur trois questions limitées en vue de l'entente: sa durée et sa reconduction, les signataires des contrats de parrainage, le contrôle de l'image de marque de Canada Soccer et la détermination des médias acceptables de télédiffusion.
Ni l'équipe de négociateurs ni moi-même n'avions de pouvoir de décision sur l'entente. L'équipe a plutôt négocié sur les questions susmentionnées, présenté les résultats des négociations au conseil d'administration et répondu aux questions de cette dernière.
Comme ç'a été souligné publiquement, y compris à votre comité par le secrétaire général de Canada Soccer, l'entente comportait des défauts, notamment en ce qui concerne sa durée, l'option de prolongation unilatérale de sa durée par Canadian Soccer Business et la capacité limitée de Canada Soccer de bénéficier du partage de revenus en hausse. Pour résoudre ces questions et assurer un avenir financier meilleur au soccer canadien, Canada Soccer travaille à un plan d'exploitation axé sur les revenus et tient des discussions pour modifier l'entente.
En ce qui concerne les états financiers et les déclarations aux autorités, Canada Soccer a toujours privilégié la transparence, et nous voulons toujours respecter les lois applicables. À ce titre, je tiens à parler des déclarations de Canada Soccer à la Direction générale des corporations d'Industrie Canada, puisque le sujet est arrivé sur le tapis à la réunion du 20 mars dernier de votre comité. Je vous assure que ses déclarations ont été faites chaque année pendant mon mandat de directeur financier. Même si Canada Soccer a communiqué des déclarations annuelles de modifications du conseil d'administration et a répondu à d'autres exigences administratives des règlements applicables, ses déclarations auraient dû comprendre les états financiers, lesquels sont désormais téléchargés sur le site Web de la direction générale.
Ces retards à le faire sont regrettables, et je reconnais la responsabilité de cette erreur, mais Canada Soccer a par ailleurs toujours fait preuve de grande transparence financière. En témoigne d'ailleurs son habitude de publier ses états financiers audités sur son site Web et de les communiquer à Sport Canada, à ses membres et à ses partenaires.
Enfin, je souhaite aborder mon rôle dans la fourniture de renseignements financiers aux équipes nationales séniors touchant Canada Soccer. Comme votre comité l'a entendu, le 20 mars, Canada Soccer négociait des conventions collectives avec les équipes nationales masculine et féminine depuis juin 2022. Ces conventions se fondaient sur le principe de base de l'équité salariale, et les joueurs de chaque équipe seront rémunérés conformément à leur calibre mondial.
Pendant ces négociations, j'ai aidé à communiquer aux équipes et à leurs représentants des renseignements financiers détaillés, des états financiers audités et des ventilations des dépenses de Canada Soccer et de ses processus budgétaires. Je continue de travailler à la fourniture de tous les renseignements complémentaires demandés par les équipes. Les joueurs et leurs représentants ont toujours été invités à me poser leurs questions.
Je sais que le gouvernement envisage d'imposer de nouvelles exigences concernant les rapports et la transparence aux organisations sportives nationales. Canada Soccer se pliera volontiers aux directives de la à cet égard.
Merci de votre attention. Je me réjouis d'avance de vos questions.
:
J'ai été élu président pendant une pandémie mondiale. Toutes les mauvaises conditions étaient réunies. Il n'y avait plus de soccer dans notre pays. Même nos équipes nationales ont dû se qualifier pour la Coupe du monde et participer à des tournois. Nous avons été contraints, en raison des politiques de santé en vigueur au pays, de jouer nos parties à domicile pour les qualifications de la Coupe du monde aux États-Unis, c'est‑à‑dire à Chicago et en Floride. Nous n'avions pas de partisans dans les gradins. Nous n'avions pas la possibilité de générer des revenus avec ces parties.
Je tiens à préciser que, dès le premier jour de ma présidence, j'ai déclaré explicitement que je n'irais pas de l'avant avec un nouvel accord s'il n'incluait pas l'équité salariale, et j'ai communiqué cela aux dirigeantes de l'équipe nationale féminine, c'est‑à‑dire les quatre femmes que vous avez vues. J'ai participé à un appel Zoom avec elles et leur conseiller juridique, et par l'entremise du secrétaire général, je leur ai dit que j'allais soutenir l'équité salariale.
Plusieurs mois plus tard, en juin, comme vous l'avez souligné, j'ai rencontré les joueurs de l'équipe masculine avant la partie prévue contre le Panama. Je leur ai également fait savoir que je ne soutiendrais pleinement qu'un accord intégrant l'équité salariale. C'était leur décision de boycotter cette partie. Je ne sais pas quelles en étaient les raisons, mais j'ai maintenu ma position. Nous avons poursuivi nos négociations tout au long de l'été, et ensuite tout au long de l'automne et de l'hiver…
:
Je vous remercie beaucoup, madame la présidente. Je remercie aussi chaleureusement les témoins d'être ici aujourd'hui.
Monsieur Bontis, je suis vraiment désolé de ce que vous avez vécu récemment. Je vous remercie des excuses complètes que vous avez présentées à Christine Sinclair. Je pense qu'elles étaient très sincères et je tiens à vous en remercier.
Je vais commencer par vous poser quelques questions sur votre déclaration préliminaire.
Tout d'abord, vous, monsieur Bontis et vous, monsieur Montagliani, avez tous deux mentionné votre bénévolat. Je vous remercie donc de vos nombreuses années de bénévolat.
Monsieur Montagliani, quel montant avez-vous reçu en rémunération de la Concacaf et de la FIFA l'année dernière?
:
Il a été indiqué que ce montant est supérieur à 125 000 $. Quoi qu'il en soit, messieurs, je reviendrai sur cette question, car je pense qu'elle est pertinente en raison des sommes d'argent que vous gagnez par rapport à ce que les femmes de l'équipe nationale et les hommes de l'équipe nationale reçoivent de Canada Soccer.
Monsieur Montagliani, vous avez parlé de la Coupe du monde 2015 dans votre déclaration préliminaire, et du fait qu'il s'agissait de la plus grande Coupe du monde.
Comment réagissez-vous au fait que Hampton Dellinger, le sous-procureur général des États-Unis, a été consterné par le comportement de Canada Soccer pendant la guerre des pelouses, en ce sens qu'il s'agissait de la seule Coupe du monde à ne pas avoir été disputée sur du gazon naturel, car elle a été disputée sur du gazon artificiel? Il a déclaré qu'une indemnisation devrait être offerte aux athlètes de l'équipe féminine et que la candidature du Canada devrait être éliminée de la course pour être le pays hôte de la Coupe du monde masculine en raison de son incapacité à accueillir adéquatement le tournoi des équipes féminines.
Pourquoi n'avez-vous pas permis l'utilisation du gazon naturel et pourquoi les intervenants de Canada Soccer ont-ils aussi refusé?
:
Merci, madame la présidente.
Je vais d'abord m'adresser à M. Bontis.
En dépit de ce que vous avez dit dans vos remarques préliminaires, j'aimerais aborder une question.
Mme Christine Sinclair a dit qu'auparavant, les joueurs de soccer n'avaient pas d'argent, mais que la situation était la même pour les hommes et les femmes. Selon elle, les joueuses doivent maintenant se battre pour être traitées de façon égale. Elles ne sont toutefois pas amères quant aux conditions de l'équipe masculine et considèrent que les joueurs ont fait des gains énormes pour les athlètes de l'équipe nationale. En plus, ils les appuient dans leurs revendications.
Monsieur Bontis, on parle d'égalité salariale et, comme nous le savons, il y a une marge importante, mais il y a aussi une marge quant au droit de jouer.
Pourquoi a-t-on eu l'idée de créer une ligue professionnelle masculine, mais n'a-t-on pas créé la ligue féminine en même temps que celle des hommes? À quel moment cela vous est-il venu à l'esprit?
On a vraiment l'impression que la mentalité de Canada Soccer fait passer les femmes en deuxième, même pour ce qui est du droit de jouer dans une ligue canadienne.
:
Merci, madame la présidente.
Je veux commencer par dire, en tant qu'ancien entraîneur de soccer, à quel point il est important pour Canada Soccer d'être transparent, d'assurer la sécurité des enfants et des athlètes et de refléter les valeurs fondamentales du Canada.
Nous avons vu que Hockey Canada était incapable ou refusait de répondre à des questions clés. Je suis troublé par le fait que les témoins n'ont pas répondu aux questions directes de M. Housefather à propos du salaire et des avantages sociaux.
De plus, je suis préoccupé par les allégations concernant des revenus de six ou sept chiffres alors que nous savons que des parents de partout au pays financent les programmes de Canada Soccer et s'attendent à ce que l'organisation soit transparente dans ses finances et à ce qu'elle assure la sécurité de leurs enfants.
Je veux aller au‑delà des allégations concernant les salaires pour plutôt parler de celles concernant des cadeaux.
Je vais m'adresser à vous, monsieur Bontis. Quelle est la valeur totale des cadeaux que vous avez reçus de toutes provenances au cours de la dernière année?
:
Comme je ne suis plus avec Canada Soccer, je ne sais pas ce qui devrait être maintenu ou rejeté.
Je peux vous dire que la présidence de cette organisation est une tâche monumentale, même si le travail se fait bénévolement. Je comprends l'esprit dans lequel cette règle a été mise en place — longtemps avant mon passage dans l'organisation. On estimait probablement qu'il fallait de l'expérience en tant qu'administrateur ou vice-président.
Je peux également vous dire que depuis peut-être 15 ans, chaque président, y compris moi, celui avant moi, c'est‑à‑dire M. Montaglaini, et celui qui l'a précédé, a d'abord occupé les fonctions de vice-président. Je pense que c'est une mesure de planification de la relève qui est nécessaire, seulement du point de vue du capital intellectuel, pas d'un point de vue politique.
Je sais que les députés ont recommandé au comité de gouvernance de retirer cette disposition, afin que toute personne âgée d'au moins 18 ans et ayant fait l'objet d'une vérification des antécédents puisse se porter candidate au poste de présidence de Canada Soccer à compter de l'année prochaine.
:
Merci, madame la présidente, et merci aux témoins de s'être joints à nous aujourd'hui.
Je vais commencer par M. Nick Bontis.
Pour tout dire, monsieur Bontis, nous nous sommes rencontrés il y a de nombreuses années, bien sûr, à Hamilton. Pendant les années que j'ai passées à CHCH, vous étiez l'un des principaux commentateurs du monde des affaires en raison de votre rôle à l'Université McMaster. Je ne sais pas si vous jouez toujours le même rôle, mais Bontis on Business était une chronique régulière sur CHCH.
Au fil des ans, nous avons également parlé de votre contribution au soccer. Je dois dire que j'ai été très déçue d'entendre, à ce comité, les propos que Christine Sinclair vous a entendu tenir, en partie parce que vous êtes également actif sur la scène locale, dans les petits clubs et auprès des jeunes qui s'y entraînent.
Les jeunes filles qui jouent au football à Hamilton Mountain et qui se réunissent au parc des sports Mohawk admirent les personnes comme Christine Sinclair. C'est une personne qui est au sommet de son art dans le monde. Elle est une héroïne pour de nombreux Canadiens.
Quel message pensez-vous que cela envoie à ces jeunes qui jouent au soccer, lorsqu'elles voient qu'une personne au sommet de son art ne se sent pas respectée par le conseil d'administration de Canada Soccer?
:
C'est un plaisir de vous revoir et d'échanger avec vous, et je vous remercie de votre question.
Comme je l'ai mentionné dans ma déclaration liminaire, je regrette d'avoir dit cela. Christine Sinclair est l'une des premières athlètes que j'ai rencontrées lorsque je suis entré à Canada Soccer en 2012. En fait, j'étais le chef de délégation lors de leur tournée de préparation pour les Jeux olympiques.
Je veux vous raconter ce souvenir, parce qu'il me touche encore aujourd'hui. Je crois que le plus grand moment de l'histoire du soccer dans notre pays a été le triplé de Christine Sinclair en demi-finale des Jeux olympiques cet été-là. C'était un phare pour moi. Sans entrer dans les détails du match, je pense que nous nous souvenons de la règle des six secondes de l'arbitre norvégien, mais nous allons laisser cela de côté.
Dans toutes les interactions que j'ai eues avec Christine à la suite de ce moment‑là, j'ai essayé de faire de mon mieux pour lui parler chaque fois que j'avais un moment de libre, juste pour lui dire à quel point elle comptait pour moi. En tant que vice-président et président, j'ai eu la très grande chance de remettre à Christine de nombreux prix, dont celui de la plus grande buteuse de l'histoire du soccer international, notamment pour ses exploits aux Jeux olympiques.
Pour répondre à votre question, oui, c'est regrettable. Je ne suis pas seulement un Hamiltonien. Je suis entraîneur. J'ai entraîné des jeunes à Hamilton. J'ai essayé d'inculquer les valeurs qui sont importantes en tant qu'entraîneur. Je peux vous dire que je prends ce rôle très au sérieux. J'ai entraîné de très jeunes enfants — 7, 8, 9 et 10 ans — à l'époque où j'étais entraîneur.
:
Je vous remercie, monsieur Bontis.
Il est dommage, au vu du respect que vous avez pour Christine Sinclair, qu'elle ne se soit pas sentie respectée par vous.
Pour les deux minutes qu'il me reste, j'aimerais passer à la situation de Bob Birarda au sein de Canada Soccer. C'est une situation dont nous avons entendu parler dans d'autres sports. Des accusations pèsent sur des membres des Predators. Ils quittent leur organisation sans avoir fait l'objet d'une enquête approfondie, déménagent dans une autre partie du pays et poursuivent leur activité pédagogique. Nous parlons de quelqu'un qui a fait l'objet d'allégations pour la première fois au milieu des années 2000, mais qui n'a été reconnu coupable que tout récemment. Il a été autorisé à continuer d'entraîner des joueurs de soccer.
Qu'est‑ce que Canada Soccer a fait pour empêcher que ce genre de chose se reproduise?
En ce qui concerne l'affaire Birarda, en 2008, le comité exécutif, qui est composé de huit membres du conseil d'administration, a examiné les allégations contre M. Birarda concernant l'envoi de textos inappropriés. L'affaire a été examinée par une médiatrice indépendante et un conseiller juridique.
Deux conférences téléphoniques ont été consacrées à cette affaire. La première visait à suspendre M. Birarda et la seconde à faire appel à un enquêteur.
Lors de la conférence téléphonique qui a suivi, des semaines plus tard, notre président nous a fait part de la recommandation de l'enquêteur voulant qu'il n'y ait aucune intervention de la police dans cette affaire, ce qui est regrettable. Pour répondre à votre question, on nous a également confirmé que les messages textes n'étaient pas appropriés dans le cadre d'une relation entraîneur-joueur. Par ailleurs, le comité n'a pas été informé de l'identité des joueurs ou du joueur impliqué ni des détails de l'échange de textos, pour des raisons de protection de la vie privée et de confidentialité.
Pour ce qui est de l'entraînement en particulier, jusqu'à récemment et depuis 2008, le seul outil de gestion des risques dont disposait un club était la vérification des antécédents par la police. Si vous réussissiez cette vérification, vous pouviez être entraîneur au Canada. Malheureusement, ce système n'est pas viable, comme vous l'avez dit.
Je pense que des changements sont intervenus récemment. Je pense que Canada Soccer peut en parler. Certains de ces changements ont été amorcés, en fait, en 2012, conformément aux directives de Sport Canada. Je pense que l'ensemble de la filière du bien-être des joueurs et de la sécurité du sport doit changer, de sorte que l'on ne puisse pas se contenter d'une vérification des antécédents par la police. Si la police n'interagit pas avec eux ou ne fait pas ce qui doit être fait, il est évident que cette personne...
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En 2008, comme l'indique le rapport McLaren, nous avons traité la seule allégation d'envoi inapproprié de SMS lors d'un camp de l'équipe nationale à Vancouver. C'est le processus d'enquête qui a été suivi.
En ce qui concerne les accusations portées contre lui par la suite, et qui ont été révélés en 2019‑2020... Ces accusations étaient antérieures à son passage à l'Association canadienne de soccer. Il a commis ces infractions alors qu'il travaillait à l'échelon local ou dans des académies privées en Colombie-Britannique. En 2008, personne n'était au courant. Je n'étais certainement pas au courant de ce que M. Birarda avait fait auparavant; notre comité ne l'était pas non plus, à ma connaissance. Il semble que les enquêteurs ne l'étaient pas non plus.
Malheureusement, nous n'avons rien su jusqu'à ce que les victimes se manifestent en 2019‑2020, ce qui a conduit à l'intervention de la police et, en fin de compte, à la mise en accusation de M. Birarda.
Il y a des questions au sujet du salaire et du choix des sièges d'avion. Toutes ces questions relèvent techniquement de vous et de vous seul... en ce qui concerne cette information. Je pense que ce qui soulève des questions, cependant... Le numéro de siège n'est pas nécessairement important, mais c'est plutôt ce qu'il sous-entend ou ce qu'il symbolise.
Ce que je dis, c'est que cela donne une image d'ensemble de Canada Soccer qui montre deux choses.
Pour commencer, l'élitisme qui règne au sommet de l'organisation est criant. Ce groupe de dirigeants est déconnecté de la réalité des joueurs, en particulier des joueuses de l'équipe féminine. Il y a cette notion, ou cette conception, que les dirigeants passent avant les joueurs eux-mêmes, ce qui est un problème. C'est un problème pour les joueurs, les supporters et les Canadiens. C'est un problème pour le sport.
En plus, je pense que l'autre message que le public reçoit est qu'il s'agit d'une organisation dirigée par des hommes et pour des hommes. Les femmes ne sont pas rémunérées équitablement. Il ne s'agit pas seulement d'égalité salariale, mais aussi d'égalité des chances, d'égalité de traitement et d'égalité des ressources. Nous avons une organisation dirigée par une élite composée d'hommes. Ils dirigent cette organisation pour les hommes, et c'est au détriment des joueurs dans leur ensemble, mais en particulier des femmes. C'est un problème.
Une entente a été signée entre Canada Soccer et Canadian Soccer Business. À l'examen de cet accord, on sent qu'il y a quelque chose qui cloche. Je pense que c'est là que ces questions entrent en jeu aujourd'hui. Ce que nous voulons savoir, ce sont les modalités de cette entente, mais on refuse de faire preuve de transparence à ce sujet.
Nous savons certaines choses, compte tenu de ce que nous avons entendu de la part des joueurs et de ce que nous avons vu dans les médias. Nous savons qu'il s'agit d'une entente qui a été signée pour 10 ans. Nous savons qu'il est possible de la renouveler pour une autre période de 10 ans. Nous savons que c'est une entente très opaque et, par conséquent, que la reddition de compte est inexistante. Nous ne comprenons pas pourquoi cette entente a été signée, parce qu'elle n'a aucun sens.
Voici ma première question. Monsieur Bontis, est-ce que la signature de cette entente vous a procuré des avantages personnels ou professionnels?
Je vais poursuivre dans le même ordre d'idées que Mme Thomas.
En ce qui concerne cette entente, monsieur Bontis, vous avez déclaré qu'il y avait une possibilité de renégocier le montant de base, qui est essentiellement un montant garanti, mais qui ne peut pas augmenter. En résumé, même si l'équipe masculine se qualifie pour la Coupe du monde et que l'équipe féminine remporte les Jeux olympiques, vous n'obtenez pas d'augmentation des montants que vous avez négociés pendant les 10 premières années. Puis, au cours des 10 années suivantes, si vous ne parvenez pas à convenir d'un montant fixe avec la CSB, le contrat prévoit un montant fixe qui représente à peine une augmentation par rapport à ce qui était prévu pour les 10 premières années.
Aux États-Unis, une entente semblable a été conclue, et le montant est passé à 30 millions de dollars à la fin. Ici, il n'y a pratiquement pas d'augmentation. Ce que Mme Thomas a dit est vrai. C'est une entente incroyable. Nous ne comprenons pas comment quelqu'un peut signer une entente qui fixe les prix pour 20 ans, quels que soient les résultats des équipes de soccer.
Permettez-moi de poser une question différente, si vous le permettez, monsieur Bontis.
Je sais que vous n'avez pas signé l'entente. M. Reed l'a signée. À la dernière réunion, on m'a posé un certain nombre de questions sur le moment où cette entente a été approuvée.
Les représentants de Canada Soccer nous ont dit qu'elle a été approuvée en mars 2018. Je leur ai signalé une réunion du conseil d'administration en décembre 2018 où il était clair que l'entente n'avait pas été approuvée parce qu'il avait réexaminé... l'entente a été renégociée et le conseil avait beaucoup de questions et de mandats à transmettre au comité de négociation. Il a dit qu'il y a eu une conférence téléphonique plus tard en décembre qui n'avait pas fait l'objet d'un procès-verbal. L'entente a ensuite été signée le 1er janvier.
Monsieur Bontis, vous rappelez-vous la date où M. Reed a signé l'entente?
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C'est une excellente question.
Madame la présidente, la différence fondamentale entre l'équipe nationale féminine et l'équipe nationale masculine, à mon arrivée à la présidence, était que l'équipe féminine avait déjà une convention collective en place — elle est actuellement en train de renégocier la convention — alors que les hommes n'en avaient pas. Ils ont négocié en fonction des camps.
Le fait de promettre l'équité salariale complique maintenant les négociations car les trois parties — l'équipe masculine, l'équipe féminine et Canada Soccer — doivent s'entendre pour conclure une entente.
Ce n'est qu'après avoir communiqué avec eux que j'ai appris qu'ils avaient créé une association de joueurs et une représentation juridique uniquement le jour de la fête du Travail de 2022. C'est à ce moment‑là que j'ai appris la nouvelle.
Le fait est que les femmes avaient une convention collective et étaient enregistrées en tant qu'association de joueurs par la province de l'Ontario. Les hommes ne l'étaient pas et ce n'est qu'en septembre qu'ils l'ont fait, ce qui nous a permis, en tant que Canada Soccer, de pouvoir négocier.
Dans un esprit de collaboration, les trois parties — l'équipe masculine, l'équipe féminine et Canada Soccer — ont des communications régulières depuis septembre.
Je suis parti le mois dernier, mais je crois savoir que ces communications se poursuivent, comme le montre le témoignage de M. Heffernan.
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Ce sera moi, madame la présidente. Je vous remercie.
Je voudrais revenir brièvement sur l'affaire de Bob Birarda, car je pense qu'il est important que les Canadiens qui nous regardent comprennent ce qui s'est passé.
Bob Birarda était l'entraîneur de l'équipe nationale féminine U‑20 jusqu'en 2008. En novembre 2022, il a été condamné à une peine d'emprisonnement pour agressions sexuelles sur des joueuses mineures.
En 2008, Canada Soccer a présenté l'affaire comme étant une décision mutuelle lorsque l'entraîneur a annoncé qu'il quittait son poste d'entraîneur national de l'équipe U‑20. L'organisation a expliqué que M. Birarda souhaitait prendre le temps de s'occuper de sa santé et de sa famille, et qu'elle lui souhaitait bonne chance pour l'avenir.
Le rapport indépendant de McLaren, publié en juillet 2022, indique que la communication « qui présentait le départ de M. Birarda comme étant dans l'intérêt mutuel des deux parties, sans même aborder la question du harcèlement, constituait une grossière erreur pour décrire les circonstances et un manquement à l'égard des victimes du harcèlement, de leurs coéquipières et de l'organisation dans son ensemble ».
Canada Soccer avait une politique rigoureuse en matière de harcèlement lorsque des plaintes ont été déposées, mais la direction n'a pas respecté cette politique à plusieurs niveaux, ce qui est décrit de manière accablante dans le rapport McLaren.
McLaren a également découvert que seulement un petit groupe de personnes au sein de Canada Soccer était au courant des plaintes. D'autres membres du conseil d'administration ont été tenus dans l'ignorance. Il n'existe aucune trace de l'affaire dans les procès-verbaux. Un membre du personnel interrogé dans le cadre de l'enquête McLaren a déclaré: « C'est ce qui me dérange... qu'il n'y ait pas de traces écrites. » Il a également dit: « Tout s'est déroulé en secret et il n'y a aucune trace des actes qui ont été commis. »
En 2021, la FIFA s'est intéressée au traitement de la plainte pour inconduite sexuelle et Canada Soccer a soigneusement modifié l'histoire, affirmant que l'ensemble du conseil d'administration était impliqué dans le licenciement rapide de M. Birarda, ce qui n'était manifestement pas le cas.
Monsieur Montagliani, lorsque le comité d'éthique de la FIFA vous a interrogé sur ce message où la vérité a été déformée, vous avez dit que vous n'aviez rien à voir avec cela, ou que vous ne vous souveniez pas d'y avoir participé.
Est‑ce vrai?
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Merci, madame la présidente.
Je vais changer de sujet pendant deux minutes.
Comme je le disais, ce n'est certainement pas pour donner un répit à nos invités, qui ont beaucoup d'informations à dévoiler.
Je tiens à déposer un avis de motion qui concerne la liberté d'expression.
Depuis quelque temps, on voit de plus en plus que la culture est mise à mal et qu'elle est souvent la première victime de la liberté d'expression. Qu'on soit sur les médias sociaux, qu'on soit dans les médias en général ou dans la société civile, les gens craignent de plus en plus de s'exprimer librement, de peur de se faire carrément censurer. Je pense que c'est très préoccupant.
Je profite de ce moment pour souligner qu'on a brûlé des livres dans les écoles, qu'on a censuré un trésor culturel comme le David de Michel‑Ange en Floride, entre autres. C'est un courant qui se rend indéniablement vers le Nord. On a même refusé récemment que le poème Speak White de Michèle Lalonde soit lu dans une classe à Trois‑Rivières, parce que s'y trouve le mot en n dans un contexte artistique.
La motion propose que, conformément à l'article 108(2) du Règlement, le Comité entreprenne une étude de six séances sur la protection de la liberté d'expression et sur les moyens que devrait avoir à sa disposition le gouvernement afin d'en assurer l'exercice.
Je souhaite que nous puissions débattre cette motion à une prochaine réunion du Comité.
Merci.