[Traduction]
La séance est ouverte.
Bienvenue à la 102e réunion du Comité permanent du patrimoine canadien.
Je tiens à souligner que cette réunion a lieu sur le territoire non cédé du peuple algonquin anishinabe.
La réunion d'aujourd'hui se déroule sous forme hybride, conformément au Règlement. Certains députés peuvent donc y participer en personne ou à distance.
Je rappelle qu'il est interdit de prendre des photos de l'écran ou quoi que ce soit d'autre. La réunion sera disponible en ligne plus tard.
Bien que les autorités de santé publique aient indiqué que le port du masque n'est pas obligatoire, je vais porter un masque. J'espère que vous ferez tous de même pour votre propre protection et celle des personnes qui sont près de vous. Voilà. J'ai fait valoir mon point.
Je profite de l'occasion pour rappeler à tous que vous devez vous adresser à la présidence.
N'oubliez pas que nous avons un système audio puissant. Pour éviter des blessures auditives à nos interprètes, veuillez vous assurer de ne pas placer votre téléphone ou tout autre appareil près de votre microphone. Éteignez votre microphone — mettez‑le en sourdine — lorsque vous n'avez pas la parole. Avant de prendre la parole, n'oubliez pas qu'un microphone laissé allumé au moment de raccrocher peut causer un bruit important dans les oreilles des interprètes. Veuillez garder cela à l'esprit.
Ce matin, nous avons une séance d'information avec la ministre du Patrimoine canadien, l'honorable Pascale St‑Onge, au sujet de son mandat.
Bienvenue, madame la ministre.
M. Waugh a un rappel au Règlement.
:
Merci beaucoup, madame la présidente. Je suis désolée de cette confusion, ce matin, mais je m'engage à être avec vous pendant une heure. Il n'y a pas d'inquiétude à avoir de ce côté.
Membres du Comité, j'aimerais tout d'abord souligner que nous sommes réunis sur le territoire traditionnel non cédé de la nation anishinabe algonquine.
Je vous remercie de m'avoir invitée à vous parler de mes priorités comme ministre du Patrimoine canadien.
Aujourd'hui, je suis accompagnée de Mme Isabelle Mondou, sous-ministre du Patrimoine canadien, de M. Thomas Owen Ripley, sous-ministre adjoint délégué aux Affaires culturelles, et de Mme Joëlle Montminy, sous-ministre adjointe principale des Affaires culturelles.
Défendre notre culture et la promouvoir me tient à cœur. Je l'ai fait auparavant, lorsque je travaillais comme présidente de la Fédération nationale des communications et de la culture. C'est pour cela, entre autres, que j'ai décidé de me lancer en politique en 2021. Je voyais qu'il y avait plusieurs problèmes pressants et je souhaitais contribuer aux solutions.
En effet, depuis plusieurs années, l'écosystème de la culture et celui des communications ont connu de grands bouleversements, notamment en raison du modèle d'affaires des géants du Web.
Qui dit changement dit aussi nécessité de s'adapter. Le statu quo n'était plus une option. C'est pour cela que, comme gouvernement, nous sommes en train d'apporter les changements nécessaires qui vont permettre à la diversité de notre culture, d'un bout à l'autre du pays, de continuer à rayonner pour les décennies à venir.
En effet, nous avons travaillé très fort, au cours des dernières années, pour moderniser les lois en matière de culture et de communication. J'en profite pour saluer le travail de mes collègues du Comité permanent du patrimoine canadien, qui ont beaucoup contribué au succès de ces lois. Je salue aussi, au passage, le travail de mes prédécesseurs, les ministres Guilbeault, Joly et Rodriguez, qui ont ouvert la voie et qui ont fait preuve de détermination.
Ce que nous sommes en voie d'accomplir est majeur. D'une part, nous allons nous assurer que les plateformes de diffusion en ligne vont contribuer à soutenir la production du contenu canadien dans toute sa diversité tout en tenant compte du fait français minoritaire en Amérique du Nord.
La loi proposée sur la diffusion continue en ligne est également importante pour valoriser une industrie qui génère des retombées économiques considérables et qui représente de bons emplois partout au pays.
Dans le même ordre d'idées, nous sommes convaincus que la population doit pouvoir compter sur des sources d'information fiables et indépendantes afin de contribuer au dialogue démocratique partout au pays. C'est pourquoi la Loi sur les nouvelles en ligne représente un moment décisif. Cette loi va permettre que les médias d'information soient équitablement compensés par les plateformes qui bénéficient de leur travail. Dans le cas de ces deux lois, nous avons agi avec conviction et avec le soutien de la plupart des partis politiques, qui ont compris l'importance d'agir.
[Traduction]
Madame la présidente, tout cela pour dire, alors que nous jetons un regard rétrospectif sur ce que notre gouvernement a pu accomplir pour les arts, la culture, l'information et notre patrimoine, qu'il est important de se rappeler d'où nous sommes partis, c'est‑à‑dire loin derrière, en raison du manque d'engagement et de reconnaissance des conservateurs pour notre secteur culturel. Ce manque d'intérêt a, en fait, été préjudiciable. Notre bilan, pour ce qui est du soutien historique aux arts et à la culture à tous les égards, témoigne de la vision de notre gouvernement.
Nous avons fait le choix d'appuyer la réconciliation, notamment par la promotion et la préservation des langues autochtones. Les communautés autochtones de partout au Canada accomplissent ce travail, et nous continuerons à les appuyer. Ces dernières années, nous avons été présents pour soutenir nos créateurs, nos salles, nos artistes et nos artisans. Nous avons toujours choisi d'investir dans la culture, en particulier dans des périodes aussi difficiles que la pandémie. Certains ont qualifié ces dépenses d'irresponsables, mais pour nous, c'est un investissement dans notre pays et dans le talent de nos concitoyens.
Je suis fière de faire partie d'un gouvernement qui le reconnaît.
Le secteur culturel est extrêmement important. Les arts, la culture et le patrimoine représentent plus de 57 milliards de dollars dans l'économie canadienne et près de 673 000 emplois dans des secteurs comme le film et la vidéo, la radiotélévision, la musique, l'édition, les archives, les arts de la scène, les établissements du patrimoine, les festivals et les célébrations.
[Français]
Je vous parle de cela parce que, depuis 2015, nous avons dû rebâtir le soutien à la culture et au droit à l'information. Ces deux secteurs avaient été mis à mal par des années de coupes budgétaires et par l'inaction des conservateurs. Nous avons pris ces décisions avec la conviction que, en tant que pays, nous gagnons à valoriser la culture pour le bien commun. On appelle cela du courage politique.
Toutefois, compte tenu des défis énormes auxquels doivent faire face les milieux culturels et celui de l'information, je me présente à vous inquiète. Je suis inquiète parce que, encore aujourd'hui, certains se permettent de dire que notre culture, dans toutes ses expressions, ne mérite pas d'être valorisée. Je m'inquiète d'entendre, jour après jour, des politiciens dire aux dizaines de milliers de travailleurs de la culture et de l'information que leur travail ne mérite pas d'être protégé par des lois justes et équitables. C'est dangereux et risqué qu'un parti promette de faire reculer tous les progrès que nous avons accomplis et qui nous permettront de réussir.
On dit souvent que gouverner, c'est décider. J'aimerais donc terminer en disant que le Parti libéral a décidé de faire de la culture et de l'information des priorités.
Je vous remercie et je suis prête à répondre à vos questions.
Madame la ministre, je vous remercie d'avoir pris le temps d'être des nôtres aujourd'hui.
Ma première question est la suivante.
On a annoncé hier un accord entre Google et le gouvernement. Permettez-moi de faire une mise en contexte avant d'entrer dans le vif du sujet. Vous avez déclaré que le gouvernement libéral a présenté le projet de loi pour « corriger un déséquilibre du rapport commercial et de pouvoir entre les géants du Web et notre secteur des médias d'information ».
L'accord annoncé hier entre Google et le gouvernement semble indiquer, en fait, que Google a forcé la main du gouvernement. Google a obtenu tout ce qu'elle voulait: une contribution de 100 millions de dollars, un accord et un collectif choisi par Google, selon ses conditions. Il est donc clair que les géants du Web sont aux commandes.
Donner plus de contrôle aux géants du Web, est‑ce là ce que vous appelez « corriger le déséquilibre de pouvoir entre les géants du Web et le secteur des médias d'information »?
:
Madame la ministre, étant donné le temps dont je dispose... Merci.
Je vais passer à la question suivante, car il est évident que vous ne voulez pas répondre à celle‑ci.
Il est malheureux, cependant, qu'on ait donné un pouvoir accru aux géants du Web et que Google se soit vu accorder le contrôle des modalités, car la raison d'être du projet de loi était d'aider à uniformiser les règles du jeu. C'est ainsi qu'on le présente depuis le début.
Ce qu'on a obtenu, en fin de compte, c'est le retrait de Meta, qui ne diffuse plus l'information. Google a indiqué sa volonté de rester et de négocier, mais seulement à ses conditions. Donc, le gouvernement et Google sont allés en coulisses et ont conclu un accord. Ils ont concocté un accord, et toutes les conditions de Google ont été satisfaites.
C'est un autre bel exemple de collusion entre les géants du Web et un gouvernement omniprésent qui finira par être préjudiciable au secteur de l'information de ce pays. Cela va nuire à l'accessibilité du contenu d'information et aux choix des Canadiens quant aux sources d'information. La journée d'hier était un jour très triste au Canada, en fait, car voilà quel sera l'effet de cet accord, en fin de compte.
Ma question porte sur l'accord qui a été concocté. Je me demande si vous pouvez décrire les critères sur lesquels le gouvernement se fondera pour déterminer si une entreprise de nouvelles obtient l'approbation de l'État pour faire partie d'un collectif. Sur quels critères le gouvernement se basera‑t‑il pour déterminer si un média d'information est une entreprise de nouvelles admissible?
:
Merci, madame la présidente.
Je remercie la ministre et les fonctionnaires de leur présence ici aujourd'hui.
Madame la ministre, je tiens d'abord à vous féliciter de l'accord que vous avez annoncé hier. Je pense que c'est une très bonne nouvelle.
Le secteur des nouvelles est tellement important. Il est très important pour le Canada et les Canadiens. Je le sais de manière viscérale, car, comme vous le savez, j'ai travaillé dans les médias pendant de nombreuses années.
À Hamilton seulement, nous sommes très bien servis par de nombreux médias. Je pense à la station radiophonique CHML et à The Hamilton Spectator, où j'ai travaillé à la fin des années 1990. Je pense à CHCH News, la station de télévision où j'ai travaillé pendant 20 ans. Je sais, pour avoir côtoyé les gens de Hamilton, à quel point il est important pour eux d'entendre leurs histoires être racontées et d'avoir ces stations locales.
Nous savons que cette mesure législative ne réglera pas tous les problèmes. L'industrie de l'information est réellement en crise. Cette loi n'est pas une panacée et ne réglera pas tout, mais je pense qu'elle va vraiment aider. Dans le contexte du possible retrait des nouvelles par Google et Facebook, la question qui revenait souvent est la suivante: pourquoi ne fait‑on pas marche arrière par rapport à cette mesure législative? On entend que nous avons besoin de ces services ainsi que des nouvelles, alors laissons tomber.
Veuillez expliquer au Comité pourquoi il était si important de ne pas faire marche arrière, de poursuivre la lutte et de continuer les discussions avec Google.
:
Je vous remercie beaucoup de votre question.
Cela fait plus d'une décennie qu'on parle du fait que les plateformes numériques ont perturbé le marché de la publicité et que la majeure partie des recettes va désormais à Google et Facebook. Cela a une incidence énorme sur la démocratie et sur notre capacité, au pays, d'avoir des journalistes d'un océan à l'autre pour assurer la couverture des événements qui comptent pour les citoyens.
Cela fait plus de 10 ans que nous parlons de l'importance de rééquilibrer les relations entre ces plateformes numériques et nos médias d'information pour veiller à ce qu'ils puissent vraiment négocier les parts de revenus qui devraient leur revenir, étant donné que le secteur contribue à la valeur de ces plateformes. C'est exactement ce que nous avons fait.
Comme vous l'avez dit, cela ne permettra probablement pas de résorber entièrement la crise que traversent les médias, étant donné son ampleur et sa portée. Au cours de la dernière décennie, des milliers de journalistes ont perdu leur emploi, mais on parle ici de 100 millions de dollars de nouveaux revenus pour le secteur qui serviront à soutenir l'information locale et le journalisme local. C'est extrêmement important. C'est un premier pas.
Notre gouvernement a soutenu le secteur de l'information et continuera de le faire.
:
Merci, madame la présidente.
Madame la ministre, ma première réaction à l'annonce d'hier a été favorable. J'ai trouvé que c'était une bonne nouvelle. Il est préférable d'avoir une entente plutôt que de ne pas en avoir. Je suis donc heureux de cela. Je considère que cela aurait été dramatique de voir Google cesser de partager les liens d'information.
Je pense toutefois qu'il subsiste quand même un grand nombre de questions concernant cette entente. Je crois que c'est également l'avis de l'ensemble de mes collègues et de plusieurs acteurs du secteur de l'information au Québec et au Canada. Je m'interroge notamment en ce qui concerne la répartition des sommes. Vous avez parlé du fait qu'un collectif gérerait cette répartition. Ce qui me préoccupe depuis toujours, c'est la place accordée à de plus petits joueurs dans un collectif comme celui-là, qui va probablement regrouper des centaines d'entreprises médiatiques.
Cette annonce a été bien accueillie, mais il manque beaucoup de détails, des détails pouvant être de nature à rassurer ces plus petits joueurs.
Êtes-vous capables de me garantir que vous allez vous assurer que les critères mis en place et gérés par le collectif seront assez précis et rigoureux pour tenir compte de la réalité régionale? Comment sera faite la répartition entre les journalistes en région et ceux qui travaillent dans les grands centres?
Si je comprends bien, ce ne sera pas le gouvernement qui va gérer la distribution des sommes. Cependant, l'argent ne doit pas être monopolisé par les grandes entreprises médiatiques. Vous avez dit tantôt qu'on allait s'assurer de protéger les médias les plus vulnérables. Comme ce n'est pas le gouvernement qui va gérer cela, je suppose qu'il va insister pour qu'il y ait des critères extrêmement rigoureux.
Je voudrais entendre ce que vous avez à dire là-dessus, parce que c'est préoccupant pour les régions.
:
Je vous remercie beaucoup de votre question et du travail que vous accomplissez au sein de ce comité pour faire progresser les projets de loi, dont celui qui a permis l'annonce d'hier.
Effectivement, dans la version définitive de la réglementation qui va être publiée quelques jours avant la mise en œuvre de la Loi, prévue pour le 19 décembre, il y aura plus de détails sur la façon dont l'argent va être réparti.
Cela dit, il y a des choses qui sont déjà claires dans la Loi. Le collectif va devoir représenter tous les médias qui sont visés par le paragraphe 11(1) de la Loi. On y trouve les médias d'information des communautés de langue officielle en situation minoritaire, les médias traditionnels, évidemment, qui jouent encore un rôle très important au pays, ainsi que les médias locaux et les médias des communautés autochtones.
La Loi prend donc en considération le fait que les médias locaux et régionaux ont un rôle très important à jouer. On reconnaît leur travail, et on va s'assurer qu'ils seront à la table des négociations et qu'ils auront leur part de ces revenus.
:
Merci beaucoup, madame la présidente.
Madame la ministre, je vous remercie d'être avec nous aujourd'hui. Nous espérons bien que vous reviendrez fréquemment au Comité.
Je vais vous poser trois questions. J'aimerais avoir des réponses brèves, s'il vous plaît.
[Traduction]
Premièrement, Laith Marouf, qui s'est livré aux expressions les plus viles d'antisémitisme et de haine, a obtenu un contrat avec Patrimoine canadien. Le NPD a été le premier parti à demander l'annulation de ce contrat, ce que le gouvernement a fait. Cependant, je veux savoir si l'argent — environ 125 000 $ — a été remboursé et quelles mesures ont été prises au ministère du Patrimoine canadien pour s'assurer que ceux qui font la promotion de la haine sous toutes ses formes n'obtiendront plus de contrats du gouvernement.
Deuxièmement, au sujet de Meta, lors d'un témoignage devant le Comité pas plus tard que cette semaine, le directeur du Center for Countering Digital Hate a très clairement indiqué, et ses études nous l'ont montré, que par l'entremise de ses algorithmes, Meta fait la promotion des formes d'antisémitisme les plus viles. Meta refuse non seulement de respecter la démocratie canadienne, dans le cas du projet de loi , mais a également été dénoncée à maintes reprises pour cet infâme antisémitisme et d'autres formes de haine. Cependant, nous accordons à Meta et à Google des subventions qui, selon la Bibliothèque du Parlement, dépassent le milliard de dollars par année. C'est par l'intermédiaire du crédit d'impôt pour la publicité, qui constitue une subvention indirecte pour Meta.
Pourquoi continuons-nous de subventionner Meta alors que l'entreprise ne respecte pas la démocratie canadienne et a joué un rôle, par l'intermédiaire de ses algorithmes, dans l'expression des formes les plus ignobles de haine antisémite, de haine islamophobe, de racisme, de misogynie, d'homophobie et de transphobie?
[Français]
Ma dernière question porte sur l'entente conclue avec Google.
Nous savons que, alors qu'une crise frappe les médias d'information d'un bout à l'autre du pays — nous l'avons vu en ce qui a trait à TVA —, nous avons besoin que les géants du Web contribuent à notre société et à la diffusion des nouvelles.
Google reçoit aussi cette subvention. Étant donné qu'il y a un manque à gagner entre ce que le gouvernement cherchait à obtenir et ce que nous recevons en vertu de cette entente, envisagez-vous la possibilité de retirer à Google cette subvention? Cela représente 1 milliard de dollars pour Meta et Google confondus, selon la Bibliothèque du Parlement. Le gouvernement pourrait verser cet argent aux médias, dont le travail est de donner des nouvelles et d'informer les Canadiens sur ce qui se passe dans leur communauté.
:
Je comprends vos bonnes intentions. Elles sont malheureusement malavisées. Ces médias locaux recevront très peu, voire rien du tout.
Ce projet de loi les a tués. Les grandes entreprises technologiques se sont entendues avec le gouvernement pour éliminer l'information dans ce pays. Les Canadiens auront moins de choix et moins d'accès. C'est une honte.
N'oublions pas le fait que Google n'adhère pas au projet de loi . Une exemption lui a été accordée.
Monsieur le ministre, lorsque vous célébrez le succès du projet de loi , regardons ce qu'il en est. Facebook s'est retiré. Il ne diffuse plus de nouvelles et n'est donc pas visé par le projet de loi C‑18. Google est la deuxième entreprise visée par le projet de loi. Il a demandé une exemption. Vous avez conclu une entente en coulisse avec Google, et il a obtenu ce qu'il voulait. Le projet de loi ne s'applique techniquement à personne. C'est un échec total. C'est un fiasco, madame la ministre. Soyons clairs sur les faits.
Ma prochaine question concerne Laith Marouf, qui a reçu 130 000 $ du ministère du Patrimoine. Il a utilisé cet argent pour perpétuer des propos ignobles à l'égard de la communauté juive et de la communauté francophone, que vous prétendez défendre. Entretemps, ces 130 000 $ n'ont pas été remboursés...
En effet, j'ai aussi défendu ardemment notre diffuseur public, CBC/Radio‑Canada. Tous les pays démocratiques se dotent d'institutions publiques fortes pour s'assurer qu'il y a du journalisme de qualité partout au pays. Je le fais aussi pour nous assurer que notre diffuseur public soutient nos producteurs, nos créateurs ainsi que nos artistes. Nous voulons qu'il fasse connaître les créations canadiennes faites par et pour les Canadiens, et que les gens les découvrent.
Malheureusement, comme tous les médias, notre diffuseur public doit faire face à la crise des médias, et ses revenus sont présentement touchés par la situation. Il ne faut pas oublier les attaques continuelles de la part des conservateurs dirigées contre notre diffuseur public, qui doit malheureusement se défendre. Je suis très fière que, dès son arrivée au pouvoir en 2015, notre gouvernement ait redonné au diffuseur public les fonds qui avaient été supprimés par le gouvernement Harper.
Nous devons avoir une discussion sur l'avenir de CBC/Radio‑Canada parce que, en raison de la crise des médias, tout a profondément changé. Nous devons nous assurer que notre diffuseur public continue de remplir son mandat et de représenter les médias des deux langues officielles partout au pays, en plus de huit langues autochtones.
Je vais partager mon temps de parole avec M. Lemire. Nous allons prendre deux minutes et demie chacun. Pouvez-vous... En fait, je devrais peut-être utiliser ma minuterie. Vous pourriez juste me faire signe.
Merci beaucoup encore une fois de votre présence, madame la ministre. Selon moi, le ministère responsable du patrimoine et de la culture et le travail qu'il accomplit sont essentiels à la prospérité du Canada.
J'ai eu le privilège d'occuper le poste de ministre de la Culture de l'Ontario pendant trois ans. Les retombées économiques de la culture, son caractère inclusif, le fait qu'elle rassemble les gens pour raconter une histoire commune et pour promouvoir des valeurs voisines... C'est tellement important pour nos communautés.
Je me souviens qu'en Ontario, la diversification de la clientèle comptait parmi les difficultés principales de grands établissements comme le ROM et le McMichael. Je sais qu'aujourd'hui, de nombreux musées et centres culturels peinent à attirer les jeunes et les nouveaux arrivants.
Quelle est l'importance de ce problème à l'échelle nationale? Quelles mesures le gouvernement prend‑il pour améliorer l'inclusivité des établissements et des services culturels?
:
Merci beaucoup pour la question.
Comme vous, je trouve très important que les institutions culturelles, notamment les grands établissements comme les musées et les galeries d'art, veillent à ce que leurs portes soient toujours ouvertes aux diverses communautés. Ils ont la grande responsabilité d'être le reflet de la population canadienne.
Aujourd'hui, la population du Canada s'élève à 40 millions. Nous sommes un pays très diversifié; à mes yeux, c'est ce qui fait notre force. Nos institutions culturelles doivent veiller à être des lieux où l'on peut échanger en toute sécurité sur l'art et la culture, sur l'état de la société et sur les grands enjeux. L'une des qualités que j'admire et que je respecte chez les artistes, c'est qu'ils nous poussent à réfléchir à la situation et à la position de la société.
Les arts et la culture doivent en faire plus. C'est un des enjeux auxquels nous devons réfléchir au cours des 18 prochains mois. Quelles mesures faut‑il prendre? Comment peut-on aider les institutions culturelles à atteindre cet objectif? Bien entendu, le point de départ, c'est la gouvernance. Les établissements sont de plus en plus diversifiés...
:
Merci, madame la présidente.
Merci beaucoup, monsieur Coteau. Je vous en suis particulièrement reconnaissant.
Madame la ministre, au cours d'une conférence de presse, le 11 mai dernier, vous avez affirmé ceci:
[Traduction]
J'aimerais répéter mon engagement et dissiper les doutes qui subsistent. Je vais répondre à la demande des athlètes et des survivants qui réclament la tenue d'une enquête nationale.
[Français]
Le mot utilisé en anglais est « inquiry ».
[Traduction]
Leur demande est fondée. Je m'emploie à pouvoir faire une annonce dès que possible [...]
[Français]
Dans votre allocution d'ouverture, aujourd'hui, vous avez dit « gouverner, c'est décider ». C'est intéressant. Deux mois et demi ont passé entre le moment où vous avez fait cette déclaration et celui où vous avez changé de ministère. Évidemment, le fait de voir que vous n'êtes pas passée à l'action a alimenté chez moi le cynisme et la perte de confiance envers le gouvernement.
Pourquoi n'êtes-vous pas passée à l'action relativement à cette enquête publique indépendante pendant ces deux mois et demi?
:
Merci, madame la présidente.
Bienvenue encore une fois aux fonctionnaires.
J'ai visité récemment le musée de la GRC de Regina. Le gouvernement veut déménager la Division Dépôt de la GRC, actuellement située à Regina, en Saskatchewan. Les conservateurs n'abandonneront jamais la lutte contre ce changement. Regina mérite d'être le siège de la Division Dépôt. Elle mérite aussi le musée.
Le musée ne se porte pas bien; ce n'est pas étonnant, étant donné l'attitude du gouvernement libéral. Dans la lettre de mandat de 2019, on soutient le musée. Dans le budget de 2021, des fonds y sont affectés. Comme vous le savez, l'équipe du musée veut en faire un musée national, mais le gouvernement ne prend aucune mesure en ce sens. Tous les fonds sont versés aux musées des services de police, à Halifax et à Winnipeg. Nous espérons que le musée de Regina finira par recevoir les ressources nécessaires pour devenir un musée national.
Quelle position ce dossier occupe‑t‑il sur la liste de priorités du ministère? Le centre de la GRC de Regina deviendra‑t‑il un musée national?
:
Merci, madame la présidente.
Madame Mondou, je tiens d'abord à vous remercier d'être avec nous.
J'ai envie que nous parlions un peu de sport. La Fédération internationale de football association, ou FIFA, organise prochainement la Coupe du monde. Si je comprends bien, plus d'une vingtaine de ministères sont engagés dans la préparation de la tenue d'une dizaine de matchs de soccer dans deux villes différentes.
Quel est le montant initial que le gouvernement, en particulier votre ministère, investit dans cet événement? De plus, faites-vous une évaluation des dépenses qui y sont liées?
Selon un article paru récemment, la Ville de Toronto estime que les coûts ont augmenté largement.
Pour ce qui est de la suite des choses, une situation problématique se dessine dans le sport, laquelle est liée à toute la question de l'indépendance dont jouissent le Bureau du Commissaire à l’intégrité dans le sport, ou BCIS, et le Centre de règlement des différends sportifs du Canada, ou CRDSC. Comment cette situation évolue-t-elle?
Pour ce qui relève du ministère des Sports et de l'Activité physique, certaines personnes avancent des propositions, alors que d'autres semblent se cacher derrière les diverses instances. D'une certaine façon, cela peut être extrêmement choquant.
Avez-vous contribué à améliorer la transparence entre ces instances jusqu'à maintenant?
Quels gestes avez-vous posés pour améliorer la reddition de comptes à votre égard?
:
Je remercie ma collègue.
Merci, madame la présidente.
J'aimerais revenir à une conversation sur la valeur de ces ententes, parce que, comme M. Shields l'a souligné, il est évidemment très important pour nous de préciser qu'il s'agit de 100 millions de dollars en argent. J'ai hâte que M. Shields contribue également à faire en sorte que les gens comprennent qu'il s'agit de 100 millions de dollars en argent.
Si vous étiez allemands, comment considéreriez-vous cette entente en ce moment? Comment les Allemands se sont-ils entendus avec Google? Je crois savoir qu'ils ont fini par obtenir moins de 5 millions de dollars, parce qu'ils n'avaient pas la structure que nous avons dans cette entente.
Pouvez-vous nous parler des circonstances malheureuses de cette entente et des raisons pour lesquelles la nôtre est bien meilleure, puisqu'elle établit une norme non seulement pour le Canada, mais aussi pour d'autres pays?