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Bonjour, tout le monde.
J'ouvre maintenant la séance.
Bienvenue à la 81e réunion du Comité permanent du patrimoine canadien.
Je voudrais reconnaître que cette réunion a lieu sur le territoire traditionnel non cédé de la nation algonquine anishinabe.
[Traduction]
La réunion d'aujourd'hui se déroule sous forme hybride, conformément à l'ordre de la Chambre adopté le jeudi 23 juin 2022.
Je souhaite soulever quelques points d'ordre général. Bien que les autorités de santé publique et le Bureau de régie interne n'exigent plus le port du masque à l'intérieur ou dans la cité, le masque et les respirateurs demeurent d'excellents outils pour se protéger contre la propagation de la COVID et d'autres maladies respiratoires et sont donc recommandés.
J'aimerais profiter de l'occasion pour rappeler à tout le monde qu'il est interdit de faire des saisies d'écran. Tout sera diffusé sur le site Web public, vous pourrez donc voir la séance.
Pour les personnes en mode virtuel, en bas de votre écran, il y a une petite icône — qui ressemble à un globe — pour l'interprétation. Si vous cliquez dessus, vous aurez le choix entre l'anglais, le français ou la version audio originale. Lorsque vous prenez la parole, veuillez vous adresser à la présidence. Mettez votre micro en sourdine lorsque vous ne parlez pas et veillez à ne pas parler à moins qu'on ne vous le demande ou qu'on vous appelle.
Conformément à l'article 108(2) du Règlement et à la motion adoptée par le Comité le mardi 20 septembre 2022, le Comité se réunit pour poursuivre son étude sur la pratique sécuritaire du sport au Canada.
Je souhaite la bienvenue aux témoins.
Du Centre canadien pour l'éthique dans le sport, nous recevons Jeremy Luke, président-directeur général; et Karri Dawson, directrice générale, Sport axé sur les valeurs.
D'À nous le podium, nous recevons Anne Merklinger, directrice générale; et de Sport'Aide, nous recevons Sylvain Croteau, directeur général.
Chaque témoin dispose de cinq minutes pour faire ses déclarations, après quoi nous passerons à une période de questions et réponses.
Nous commencerons par les déclarations préliminaires de Jeremy Luke. Monsieur Luke, vous avez cinq minutes.
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Je vous remercie, madame la présidente, de me donner l'occasion de m'exprimer devant le Comité.
Ma collègue Karri Dawson et moi-même sommes heureux d'être avec vous aujourd'hui pour partager les perspectives du Centre canadien pour l'éthique dans le sport, ou le CCES, sur le sujet extrêmement important de la pratique sécuritaire du sport au Canada. Aujourd'hui, nous vous donnerons un aperçu du CCES et vous parlerons de l'importance d'une enquête nationale indépendante sur l'état du sport au Canada ainsi que de l'importance de l'éducation, de la prévention et du changement de culture dans le cadre de l'approche visant à créer et à maintenir une culture sportive positive.
Le CCES est un organisme national sans but lucratif ayant pour vision la pratique d'un sport juste, sécuritaire, accessible et inclusif. Nous nous concentrons sur quatre piliers principaux. Le premier consiste à faire progresser le sport axé sur des valeurs par l'entremise de Sport pur. Le deuxième vise à respecter l'engagement du Canada à l'égard du Code mondial antidopage en tant qu'agence nationale antidopage. Le troisième s'attaque à la menace émergente de la manipulation des compétitions associée aux jeux d'argent dans le sport. Le quatrième, enfin, consiste à assurer un leadership en sport éthique par l'élaboration d'outils et de ressources.
Le CCES a travaillé en collaboration avec des athlètes et des dirigeants sportifs ainsi qu'avec des experts en violence sexuelle afin d'aborder les questions liées à la pratique sécuritaire du sport. Un exemple de cette collaboration est le travail effectué par le CCES en collaboration avec des dirigeants sportifs, des athlètes et des experts universitaires indépendants dans le but d'élaborer la première version du Code de conduite universel pour prévenir et contrer la maltraitance dans le sport, ou le CCUMS.
Nous reconnaissons les efforts considérables déployés pour résoudre les problèmes liés à la pratique sécuritaire du sport, y compris la mise en œuvre du CCUMS et la création du Bureau du commissaire à l'intégrité dans le sport. Nous reconnaissons également les mesures positives prises en faveur d'un système sportif sûr et responsable, notamment en ce qui concerne la gouvernance, la responsabilisation, l'éducation et le registre des sanctions annoncé par la jeudi dernier. Nous reconnaissons enfin l'énorme courage et les efforts d'une multitude d'athlètes, anciens et actuels, pour mettre en lumière les mauvais traitements dans le sport.
Cependant, il reste encore beaucoup à faire. Le 25 juillet dernier, le conseil d'administration du CCES a écrit une lettre ouverte au , dans laquelle il demandait la tenue d'une commission d'enquête nationale indépendante sur l'état du sport au Canada. Nous continuons de croire qu'une commission d'enquête nationale indépendante est nécessaire afin d'examiner la culture du sport et de formuler des recommandations sur la façon d'éliminer les mauvais traitements dans le sport à tous les échelons.
La Commission d'enquête sur le recours aux drogues et aux pratiques interdites pour améliorer la performance athlétique, connue sous le nom de Commission Dubin, a conduit à la création du CCES au début des années 1990. À cette époque, les pays du monde entier, ainsi que les organisations sportives, étaient aux prises avec l'utilisation de drogues dans le sport et s'interrogeaient sur la façon de gérer ce problème de santé publique. La Commission Dubin a permis au Canada de sortir de cette période au moyen de recommandations claires qui ont conduit à un changement de culture dans le sport et qui ont fait du Canada un chef de fil mondial dans la protection de la santé des athlètes contre l'utilisation de drogues améliorant la performance. La même approche devrait être adoptée pour la pratique sécuritaire du sport.
Nous pensons également qu'il faut mettre l'accent sur l'éducation et la prévention afin de susciter un changement de culture positif, mais aussi sur la conformité, la réglementation et la production de rapports. Notre expérience en matière de lutte contre le dopage a démontré l'importance de la détection et de la dissuasion, ainsi que l'incidence de l'éducation fondée sur les valeurs — que nous appelons « Sport pur » — pour changer la culture et les comportements.
Afin de favoriser la pratique sécuritaire du sport, nous devons donner la priorité à une approche centralisée et normalisée de l'éducation, étayée par un ensemble commun de valeurs et de principes, de manière à veiller à éliminer les comportements indésirables et à renforcer les comportements souhaités. Souvent, ce domaine de travail est négligé et ne bénéficie pas de ressources suffisantes. Si nous voulons opérer un véritable changement, il faut en faire une priorité.
Je vous remercie à nouveau de m'avoir donné l'occasion de vous présenter un aperçu du CCES et de vous parler de l'importance de tenir une commission d'enquête nationale indépendante et d'accorder la priorité à l'éducation, à la prévention et au changement de culture. Le Centre canadien pour l'éthique dans le sport est prêt à vous aider de toutes les façons possibles.
Merci, madame la présidente.
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Je vous remercie, madame la présidente, de m'avoir invitée à comparaître devant le Comité permanent du patrimoine canadien afin de préciser ce que nous faisons au sein d'À nous le podium, comment nous le faisons et pourquoi nous le faisons. C'est un honneur d'être ici.
Il va sans dire qu'un seul problème de sécurité dans notre système sportif est un problème de trop. Nous devons tous protéger la sécurité physique et psychologique des athlètes et de toutes les personnes qui pratiquent le sport de haut niveau au Canada. Ce point n'est peut-être pas évident pour tout le monde, mais il est absolument non négociable.
À nous le podium est un organisme sans but lucratif dont la mission est de diriger et d'accélérer le développement des sports au Canada pour que les athlètes réalisent, essentiellement, des performances meilleures et durables aux Jeux olympiques et aux Jeux paralympiques. Nous avons deux mandats. Le premier consiste à offrir du soutien technique de pointe aux organismes nationaux de sport, alors que le second vise à hiérarchiser les recommandations d'investissement en formulant des recommandations de financement fondées sur des données probantes et le travail d'experts. Les valeurs sont, et seront toujours, la pierre angulaire de toute prise de décision.
Il se trouve que nous sommes aujourd'hui au milieu d'un examen interne visant à inclure un objectif organisationnel et des déclarations révisées de vision, de mission et de mandat qui décrivent mieux notre approche et nos priorités actuelles. Bien que ce processus n'en soit qu'à ses débuts, le message est clair: notre objectif doit rendre compte du rôle important d'À nous le podium dans le soutien du système sportif de notre pays et de ses athlètes qui inspirent les Canadiens non seulement à gagner, mais à gagner de la bonne façon.
À nous le podium offre des conseils techniques à tous les organismes de sport olympiques et paralympiques. Les recommandations de financement faites au nom du gouvernement du Canada, du Comité olympique canadien et du Comité paralympique canadien visent à aider les athlètes, les entraîneurs et les organismes de sport qui démontrent clairement que des athlètes ou des équipes sont sur la voie d'accès au podium sur un horizon de huit ans. À nous le podium ne récompense pas financièrement les sports dans lesquels des athlètes ou des équipes ont obtenu des médailles.
Nous croyons que les athlètes de haut niveau doivent disposer des ressources et avoir les occasions leur permettant d'atteindre leurs objectifs sportifs en toute sécurité et sans regret. Notre objectif est d'aider tous les athlètes à atteindre la ligne de départ et à savoir qu'ils ont fait tout ce qui était en leur pouvoir pour atteindre leurs objectifs, et ce, dans un environnement qui promeut et qui protège leur santé et leur sécurité psychologiques et physiques.
À nous le podium sait que le bien-être des participants — tant physique que psychologique — est une condition essentielle pour que chacun atteigne ses objectifs. Nous avons récemment mis en place une exigence selon laquelle tous les organismes de sport nationaux doivent établir un régime de bien-être pour tous les participants au programme de haute performance. Nous avons également lancé des évaluations de la culture et avons attribué des ressources afin de soutenir la mise en place de cultures positives dans l'espace de haute performance. Ce ne sont là que deux exemples des changements que nous avons apportés à notre approche dans le but de protéger la santé et la sécurité psychologiques et physiques des sportifs de haut niveau. Je tiens à souligner que la santé, la sécurité et le bien-être de tous les membres du système sportif canadien — du terrain de jeu au podium — sont primordiaux. Il ne s'agit pas d'une approche faisant la promotion de la victoire à tout prix.
À nous le podium croit qu'il est important pour le Canada de faire bonne figure sur la scène mondiale du sport. Chaque édition des Jeux olympiques et des Jeux paralympiques inspire les Canadiens à devenir de meilleures versions d'eux-mêmes, que ce soit à l'école, au travail, à la maison ou dans la collectivité. Le sport permet de former des personnes exceptionnelles. Chaque édition des Jeux olympiques et des Jeux paralympiques nous fait découvrir une toute nouvelle génération de modèles pour le Canada. Chaque athlète qui atteint ses objectifs personnels grâce à un parcours sain et agréable est un champion du développement d'une population en meilleure santé, de collectivités plus actives et d'un Canada plus fier, plus fort et plus uni. Le sport joue un rôle important dans la construction de notre pays.
Bien que nous devions toujours viser des objectifs plus élevés, notre système sportif doit mieux cerner ses lacunes, continuer de mettre l'accent sur la collaboration, inciter les intervenants à se soutenir les uns les autres et parler de ce qu'il fait bien et de ce qu'il peut améliorer. Le système doit démontrer aux Canadiens les avantages du sport. Le sport, lorsqu'il est bien fait, est une force incroyable au service du bien.
Il peut rendre nos collectivités meilleures. Il forme de nouvelles générations de leaders. Il est bon pour la santé physique et mentale de tous ceux qui le pratiquent, et bien plus encore.
Il nous reste encore beaucoup à faire, mais le changement est en marche. La création d'un lieu plus sain, plus sûr et plus inclusif pour tous est, et doit toujours être, notre priorité absolue. Il ne s'agit pas d'un choix. Nous ne devons jamais nous contenter d'en faire juste assez dans ce domaine. Nous devons toujours donner la priorité aux gens, nous tenir régulièrement responsables et progresser chaque jour sur cette voie afin que tous les Canadiens puissent profiter des avantages du sport.
Merci, madame la présidente.
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Merci, madame la présidente.
Je vous remercie au nom de Sport'Aide de nous avoir invités aujourd'hui à vous faire part de notre vision, qui s'inspire de notre approche globale, positive, responsable et durable.
Sport'Aide est actif au Québec depuis 2018 et assure, par ses initiatives, un leadership qui favorise des environnements sportifs sains et sécuritaires pour les sportifs québécois ainsi que pour les diverses parties prenantes du domaine du sport, et ce, tant au niveau élite qu'au niveau récréatif. D'une part, nous offrons des services d'écoute, d'accompagnement et d'orientation à tous, qu'ils soient victimes ou témoins de violence physique, sexuelle ou psychologique. D'autre part, nous conseillons les organisations relevant des milieux sportifs, scolaires, municipaux et de loisirs liés à la communauté sportive. Pour ce faire, nous assurons le développement, l'optimisation ainsi que la mise en œuvre d'outils et d'activités d'éducation et de sensibilisation.
Il y a deux semaines, pendant que nous nous préparions à témoigner devant le présent comité, il nous a paru important de vous présenter le principal constat tiré de nos cinq années d'expérience en matière de sport sain et sécuritaire: le bien-être de nos athlètes a été sacrifié, en raison d'un aveuglement causé par une obsession des résultats soutenue par le rôle qu'y joue l'argent. Cela a eu pour résultat l'inaction des acteurs du milieu, et parfois même la protection de ses agresseurs. Bref, la redondance et la banalisation de ces cas nous paraissent plus que jamais alarmantes, voire franchement décourageantes.
Cela dit, nous avons décidé de réorienter les propos de notre allocution, dans la foulée de la récente sortie publique de la , qui nous a permis de constater que nous n'étions pas les seuls à être conscients de ce double problème et à en être préoccupés. La volonté de la ministre de réformer notre système sportif, d'instaurer un code de gouvernance, de mettre en œuvre un registre de sanctions et d'investir dans la prévention pour opérer un changement de culture rejoint l'approche de Sport'Aide.
Nous allons donc nous concentrer aujourd'hui sur quelques recommandations visant à assurer un réel changement dans le sport canadien. Conscients de l'ampleur de ce changement, nous en appelons au pragmatisme et à une mobilisation collective. Ce qui nous encourage, au-delà de l'éveil collectif, c'est de constater que certaines nations ont déjà réussi cet exploit avant nous, autant en milieu sportif qu'en milieu scolaire.
Au palmarès, on retrouve notamment la Norvège, qui confirme hors de tout doute que le bien-être, le plaisir et les résultats peuvent effectivement cohabiter. Centrée sur le développement et le plaisir, la réforme effectuée par les Norvégiens en 1988 leur a permis non seulement de changer leur culture sportive, mais aussi d'être la nation la plus performante de l'histoire aux Jeux olympiques d'hiver.
En ce qui a trait à la prévention de la violence, soit l'enjeu qui nous intéresse aujourd'hui, la Finlande, de son côté, a mobilisé 90 % de ses écoles pour y réduire la violence de plus de 50 %.
Inspiré par ces réussites, Sport'Aide vous présente aujourd'hui son approche, qui est globale, positive, durable et responsable.
Notre approche est globale, car ce changement sociétal exige un engagement collectif, de tous les acteurs. En effet, pour obtenir des résultats, il faut mettre sur pied une structure qui permettra d'opérer un changement à tous les niveaux, des plus vieux aux plus jeunes et, comme on le dit chez nous, de l'élite aux Timbits. Bien que certaines mesures mises en œuvre à l'échelle nationale soient très pertinentes, il est difficile de les arrimer aux instances provinciales et locales sans passer par le sport privé.
Notre approche est positive, puisque les approches éprouvées visent surtout le changement des croyances, des attitudes et des comportements. Les approches basées uniquement sur la répression et la surveillance, comme ce qui a été suggéré jeudi dernier, comportent de grandes limites. C'est pourquoi Sport'Aide privilégie déjà une approche axée notamment sur le développement des habiletés de vie, avec des partenaires comme l'Académie de baseball du Canada, à Trois‑Rivières, l'Institut national du sport du Québec, à Montréal, ou encore les Canadiens de Montréal.
Notre approche est durable, car nos actions doivent s'ancrer dans le quotidien pour perdurer. Cela nécessite un investissement dans des ressources ayant pour seule responsabilité d'opérer ce changement dans les fédérations et les clubs. Soyons réalistes: nos organisations n'ont pas les moyens nécessaires actuellement pour animer une telle démarche. C'est bien beau d'investir dans le béton, mais le temps est venu d'investir dans ceux qui animent ces installations. Rappelons-nous à cet égard que chaque dollar investi dans une approche de développement des habiletés de vie en rapporte 11 à la société.
Notre approche est responsable, car cet aveuglement causé par une obsession des résultats est extrêmement problématique lorsqu'il s'agit de l'unique motivation qui guide nos actions et nos comportements. Même si l'annonce de la semaine dernière en matière de gouvernance est une avancée, faisons en sorte que cette obligation de rendre des comptes soit la chaîne de valeur qui dicte la ligne d'action du système sportif canadien dans son ensemble et, par le fait même, que le bien-être des athlètes soit évalué au moins autant que leurs performances. Malheureusement, le manque d'évaluation des mesures actuelles encourage encore trop d'organisations à se contenter de cocher des cases et les conforte dans cette pratique.
Heureusement, les choses peuvent changer. Pour donner des ailes à ce projet de société, nous en appelons à un effort collectif, à une volonté réelle ainsi qu'à des actions concrètes et pérennes. Je vous laisse donc sur les six recommandations suivantes: former un comité représentatif des différentes parties prenantes du système sportif canadien; mettre sur pied une structure qui assure une articulation efficace et bidirectionnelle; miser sur le développement des habiletés de vie au cœur des efforts de prévention; augmenter et optimiser son financement pour le rendre plus équitable pour tous; évaluer scientifiquement les retombées de ce changement de culture; et mener une enquête nationale et indépendante.
Mesdames et messieurs, la partie est commencée, mais elle est loin d'être terminée. C'est pourquoi je vous laisserai sur cette question: quel héritage voulons-nous laisser?
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Au Centre canadien pour l'éthique dans le sport, nous utilisons une approche appelée « Sport pur ». Je pense que le Comité en a déjà entendu parler. C'est notre façon de favoriser le sport axé sur les valeurs. Cette approche se fonde sur un ensemble de valeurs et de principes communs qui a été choisi par les Canadiens. Elle remonte au début des années 2000. Après avoir mené un sondage d'opinion publique, nous avons découvert que 80 % des Canadiens pensaient que le sport était un actif public précieux et extraordinaire pouvant avoir toutes sortes de retombées pour les enfants au pays, mais que moins de 20 % d'entre eux étaient d'avis que le sport était à la hauteur de ce potentiel.
Nous sommes partis à la rencontre des Canadiens de tout le pays. Ils ont choisi quatre valeurs fondamentales: l'équité, l'excellence, l'inclusion et le plaisir. Nous avons mis au point un programme appelé Sport pur, qui prévoit une série d'outils et de ressources que nous offrons aux collectivités, aux provinces, aux territoires et aux organismes nationaux de sport. Il s'applique à tous les sports, de tous les niveaux.
En 2018, nous avons eu l'occasion de faire une autre tournée du pays en partenariat avec le Forum des politiques publiques, dans le cadre d'un symposium intitulé « Une proposition de valeurs ». Nous avons consulté à nouveau les Canadiens pour déterminer si l'ensemble de valeurs et de principes communs était toujours d'actualité. Nous avons découvert que c'était le cas.
Nous voyons que l'établissement d'un ensemble de valeurs et de principes communs qui soutiennent les expériences sportives est une bonne façon d'harmoniser le système. Il est alors possible d'établir un modèle des comportements et des attentes de tous les acteurs du système sportif.
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Merci, madame la présidente.
Je dois vous dire que je suis plutôt ému, aujourd'hui, de voir tout le chemin parcouru depuis un an, depuis que j'ai déposé la motion pour convoquer des représentants de Hockey Canada devant le Comité permanent du patrimoine canadien. Je veux prendre le temps de remercier l'ensemble de mes collègues et des témoins.
Je sens qu'on a un discours d'espoir et qu'on veut concrétiser des changements. On fait preuve de bonne volonté à cet égard. Cela dit, une des voies permettant de concrétiser ces changements, c'est la tenue d'une enquête publique indépendante. Les représentants du Centre canadien pour l'éthique dans le sport en ont fait mention.
J'aimerais que vous nous expliquiez la façon dont cette enquête devrait être mise sur pied et ce qu'elle peut changer, au stade actuel, afin que l'on concrétise les recommandations et les changements qu'on voudrait faire dans le sport.
J'en profite pour souligner que de nombreux athlètes et groupes d'athlètes ont continué de réclamer de toute urgence, sur les médias sociaux, la tenue d'une telle enquête.
J'aimerais maintenant m'adresser à M. Croteau, de Sport'Aide.
Je veux d'abord vous remercier de votre leadership et de votre clairvoyance. Vous êtes engagé depuis longtemps en faveur de la pratique saine et sécuritaire du sport.
J'aimerais connaître votre point de vue sur l'enquête publique indépendante, étant donné que vous êtes au Québec. Je voudrais savoir comment la conciliation entre le fédéral et les provinces peut s'ancrer dans une enquête publique indépendante. Évidemment, cela peut créer des frictions. Comment peut-on s'assurer de poser des bases solides pour que l'enquête touche à l'ensemble des structures du sport, des Timbits jusqu'au podium, comme vous le dites?
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Merci beaucoup, madame la présidente.
Merci aux témoins. Nous sommes reconnaissants de leur présence aujourd'hui et de leurs témoignages.
Il faut le dire: nos organisations sportives nationales vivent une crise depuis un an. Comme mon collègue M. Lemire l'a fait remarquer, on voit de plus en plus de révélations qui font perdre grandement la confiance du public envers le système sportif national. Il y a non seulement les cas d'abus sexuels et de violence sexuelle, mais aussi toute la question de la transparence financière.
Vous avez tous mentionné être en faveur de la tenue d'une enquête publique. C'est important. Je pense que c'est une recommandation que certaines personnes autour de la table vont promouvoir quand viendra le temps de produire notre rapport. C'est essentiel.
Au sujet de la transparence financière, il est également question de protéger les victimes et de ne pas les obliger à signer des ententes qui les musellent. Cela aussi fait partie des éléments à discuter.
[Traduction]
Je voudrais entendre tous les témoins sur les problèmes de transparence financière que nous avons notamment observés à Hockey Canada et à Canada Soccer. Les Canadiens d'un océan à l'autre en ont été abasourdis.
De nombreux organismes nationaux de sport continuent d'avoir recours à des ententes de non-divulgation pour empêcher les victimes de s'exprimer si elles le désirent. Les ententes de non-divulgation ne devraient pas servir à empêcher les victimes de prendre la parole pour dénoncer ce qu'elles ont vécu. Dans ce contexte où les organismes nationaux de sport sont en crise, il est avantageux d'entendre leur histoire si elles le veulent.
Ma question pour les trois organismes est la suivante: que devrait faire le gouvernement fédéral pour garantir la transparence financière? Il ne doit pas y avoir, comme nous l'avons vu lors de témoignages au Comité, de fonds secrets — des fonds qui sont cachés, sur lesquels les membres de l'organisme ou le public n'ont aucune information — ou d'ententes signées sans mécanisme clair de transparence, même si, au bout du compte, les coûts sont très élevés pour l'organisme.
Ensuite, le gouvernement fédéral devrait‑il insister pour que les victimes soient libres de parler si elles le veulent? Le gouvernement devrait‑il faire en sorte qu'aucun organisme national de sport n'impose une entente de non-divulgation empêchant les victimes de s'exprimer si elles en font le choix?
Je pose ces deux questions aux trois organismes.
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De mon côté, j'aurais tendance à remettre en question le système sportif canadien dans sa globalité, et pas seulement son aspect financier.
Pourquoi ne créerait-on pas un forum réunissant plusieurs parties prenantes de différents milieux et de différentes couches du système sportif? Il faut sortir du réflexe qu'on a de s'adresser à l'élite et aux fédérations nationales. Notre soutien percole sur le terrain. Nos organisations locales et nos athlètes doivent être entendus. On doit être accompagné dans cette réflexion et il faut retourner toutes les pierres.
Pour ce qui est du financement, il y a peut-être des solutions auxquelles on n'avait pas encore songé. Tout à l'heure, quelqu'un a fait allusion aux paris sportifs, qui semblent être en vogue. Pourquoi le pari sportif ne servirait-il pas la cause du système sportif canadien plutôt que des intérêts étrangers? Pourquoi n'y aurait-il pas une loterie nationale pour financer en partie le système sportif canadien?
Quant aux ententes de confidentialité qui ont été imposées jusqu'à maintenant à nos jeunes sportifs, c'est sûr que, chez Sport'Aide, nous avons été outrés de découvrir cela. Qu'on soit jeune ou moins jeune, lorsqu'on est victime de quoi que ce soit, il est déjà difficile de demander de l'aide. Si, en plus, on est soumis à une entente de confidentialité, c'est encore plus difficile. Nul besoin d'avoir été deux minutes dans la peau d'une victime pour savoir ce que cela représente pour elle. Je n'ai pas été une victime, mais, en m'appuyant sur les témoignages que nous recevons, je peux imaginer la pression que cela doit représenter. Enfin, on y mettra un terme.
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C'est bien, monsieur Croteau.
Cela m'amène à parler aussi de la formation des entraîneurs.
Aujourd'hui, étant donné tout ce que nous savons, les entraîneurs devront savoir jusqu'où ils peuvent aller, où ils doivent s'arrêter et comment ils doivent gérer les différentes situations. Par ailleurs, c'est souvent tout le milieu qui a des comptes à rendre, parce que l'entraîneur, bien souvent, est poussé par certaines personnes.
Alors, selon moi, la formation et le suivi seront des éléments très importants. Comment pensez-vous procéder pour cela?
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Je vous prie de m'excuser, mais je dois vous arrêter.
Je vous remercie de votre témoignage, mais j'ai une autre question à poser. Il y a un sujet que j'aimerais approfondir.
Durant nos réunions, les grandes organisations ne nous parlent pas souvent de la question du racisme dans le sport. Quelques individus sont venus nous en parler. Si nous devions réaliser une étude sur la sécurité dans le sport, pourriez-vous nous parler de l'expérience interne de votre organisation en matière de diversité, d'inclusion, de justice et d'équité.
Plus précisément, que fait votre organisation pour lutter contre le racisme systémique dans le sport, un problème décrié par beaucoup de gens?
Commençons par vous, si vous le voulez bien.