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Bonjour à tous et à toutes.
Je déclare la séance ouverte.
Bienvenue à la 151e réunion du Comité permanent de l'industrie et de la technologie de la Chambre des communes.
Avant de commencer, j'aimerais demander à tous de bien vouloir prendre connaissance du petit carton qui est placé devant eux. Cela concerne les consignes visant à éviter les incidents acoustiques. Il s'agit de la sécurité et de la santé de tous, particulièrement les interprètes, que nous remercions chaleureusement.
Conformément à l'ordre de renvoi de la Chambre et à la motion adoptée le 21 novembre 2024, le Comité entreprend son étude de l'objet du Budget supplémentaire des dépenses (B) 2024‑2025.
De plus, conformément à la motion adoptée le jeudi 19 septembre 2024 et à l'ordre de la Chambre renvoyant le 20e rapport du Comité intitulé « Les comportements anticoncurrentiels potentiels dans l'écosystème des virements électroniques au Canada », le Comité reprend son étude sur les pratiques relatives aux cartes de crédit au Canada et sur la réglementation s'y rattachant.
Je rappelle à tous que nous tiendrons une rencontre extraordinaire de quatre heures, aujourd'hui. Comme nous avons un peu de retard, la réunion se poursuivra jusqu'à 20 h.
Commençons sans plus tarder.
Je suis très heureux d'accueillir, aujourd'hui, M. François-Philippe Champagne, ministre de l'Innovation, des Sciences et de l'Industrie. Il est accompagné de Mme Chrystia Freeland, vice-première ministre et ministre des Finances.
Bienvenue à vous deux. Je vous remercie de vous rendre disponibles pour cette réunion.
La ministre des Finances est accompagnée de M. Julien Brazeau, sous-ministre adjoint délégué, direction de la politique du secteur financier.
Le ministère de l'Industrie est représenté par M. Philip Jennings, sous-ministre, Innovation, Sciences et Développement économique Canada.
Je remercie également MM. Jennings et Brazeau de se joindre à nous.
Sans plus tarder, je vous cède la parole, madame Freeland.
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Merci, monsieur le président.
Cela me fait plaisir d'être ici, aujourd'hui.
Notre gouvernement prend la protection financière des entreprises et des consommateurs très au sérieux, ce qui inclut les cartes du crédit.
Aujourd'hui, j'aimerais parler de quatre domaines dans lesquels notre gouvernement a agi dans les dernières années en lien avec les cartes du crédit.
[Traduction]
Premièrement, nous réduisons les frais de transaction par cartes de crédit pour les petites entreprises. En 2023, notre gouvernement a conclu des ententes avec Visa et Mastercard pour réduire les frais de carte de crédit payés par les petites entreprises. Ces ententes sont entrées en vigueur le 19 octobre dernier. Grâce à elles, plus de 90 % des entreprises qui acceptent les cartes de crédit paient des frais moins élevés et ceux‑ci ont été réduits jusqu'à hauteur de 27 %. Au cours des cinq prochaines années, ces ententes permettront aux petites entreprises canadiennes admissibles d'économiser environ 1 milliard de dollars, et tout cela, en protégeant et en préservant les points de récompense que les Canadiens reçoivent grâce à leurs cartes de crédit. Pour une petite entreprise, c'est de l'argent qui peut être utilisé pour faire de la publicité, pour acheter du nouveau matériel, pour rembourser des prêts, pour embaucher du personnel ou simplement pour se donner un peu plus de marge de manœuvre.
Je tiens à préciser que nous avons négocié ces ententes pour aider les petites entreprises. Nous avons déclaré à maintes reprises que nous nous attendons à ce que tous les services de traitement de paiement — y compris Stripe — fassent profiter les entreprises de ces économies, et nous sommes prêts à prendre d'autres mesures pour nous en assurer.
[Français]
Deuxièmement, nous avons annoncé une version révisée du Code de conduite destiné à l'industrie des cartes de paiement au Canada pour protéger plus d'un million d'entreprises qui font des transactions par carte de crédit et par carte de débit avec leurs clients.
Depuis le 30 octobre 2024, le Code révisé aide les entreprises à comparer les prix et les offres de différents services de traitement de paiement.
De plus, le Code vise à réduire le délai de traitement des plaintes venant des entreprises à seulement 20 jours ouvrables. Ce genre de transparence et de facilité est positif pour les commerçants. Tous les principaux exploitants du réseau de cartes de paiement au Canada ont accepté les modalités du Code révisé.
[Traduction]
Troisièmement, nous avons mis en place le Cadre de protection des consommateurs de produits et services financiers, en 2022, pour protéger les consommateurs en veillant à ce qu'ils disposent de renseignements supplémentaires en temps opportun pour faciliter la prise de décisions, y compris en ce qui a trait à leurs cartes de crédit. Par exemple, les banques doivent envoyer des alertes électroniques lorsque le crédit disponible sur une carte de crédit ou une marge de crédit est inférieur à 100 $. Les banques doivent également envoyer des rappels en temps opportun lorsque des produits et services sont sur le point d'être renouvelés. Pour les produits ou services fournis pour une période de 30 jours ou plus, deux rappels doivent être envoyés avant l'échéance. Le cadre fait en sorte que les banques doivent également mettre en place des politiques et des procédures pour veiller à ce que les produits et services qu'elles offrent aux consommateurs, y compris les cartes de crédit, correspondent à leurs besoins financiers. De plus, les banques doivent fournir certains renseignements aux consommateurs qui font une demande de carte de crédit, comme les principaux taux d'intérêt et les frais.
En quatrième et dernier lieu, pour veiller à ce que les Canadiens puissent toujours compter sur un traitement équitable de la part de leur banque, j'ai désigné l'Ombudsman des services bancaires et d'investissement comme étant l'unique organisme externe transparent sans but lucratif de traitement des plaintes concernant le secteur bancaire. Depuis le 1er novembre, cet organisme renforcé de traitement des plaintes a le pouvoir de régler les plaintes dans toutes les banques canadiennes.
[Français]
Pendant trop longtemps, les banques ont pu choisir qui allait régler les plaintes déposées par la population canadienne. Avec un ombudsman indépendant, transparent et sans but lucratif, les Canadiens bénéficieront de plus de transparence. Notre gouvernement continuera de voir à ce que les Canadiennes et les Canadiens soient traités de façon équitable par leurs banques. Nous nous assurerons qu'ils ont accès à des options bancaires abordables et de qualité.
Merci, monsieur le président.
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Merci, monsieur le président.
C'est pour moi un réel plaisir d'être de retour aujourd'hui parmi mes collègues, en l'occurrence au Comité permanent de l'industrie et de la technologie. Je suis également heureux d'être ici avec ma collègue, la ministre Freeland, pour vous parler de questions qui sont très importantes pour les Canadiens.
[Traduction]
Comme toujours, c'est un honneur et un réel plaisir de comparaître devant le Comité.
[Français]
Chers collègues, nous vivons à une époque de grandes transformations. La révolution numérique avance à un rythme sans précédent. Nous avons même l'impression que le temps s'accélère. Les changements climatiques bousculent nos économies et redéfinissent notre paysage industriel. Notre monde doit faire face à des défis géopolitiques de toutes sortes, comme nous avons pu le constater au cours des dernières semaines.
Le tableau que je vous brosse peut sembler inquiétant, mais on peut aussi y voir des occasions à saisir pour le Canada, un pays qui offre une stabilité, une prévisibilité et une primauté du droit sans pareilles, partout dans le monde. C'est sur les enjeux dont la ministre a parlé, mais aussi sur les occasions qui s'offrent au Canada, que j'aimerais attirer votre attention, aujourd'hui.
[Traduction]
La technologie financière et les systèmes de paiement en sont une parfaite illustration, et je pense que la ministre Freeland l'a dit avec beaucoup d'éloquence. Ils représentent des marchés en évolution rapide où nous pouvons voir l'innovation se produire en temps réel. C'est un secteur dont dépendent pratiquement tous les Canadiens et toutes les entreprises canadiennes. Cela signifie que ce n'est pas simplement une bonne chose d'avoir un secteur des technologies financières compétitif et innovateur, mais c'est en fait d'une importance cruciale. Je tiens à féliciter ma collègue, la ministre Freeland, pour le travail qu'elle a accompli dans ce domaine. Comme vous l'avez constaté, notre gouvernement a agi de façon décisive et en temps opportun.
Cela dit, j'aimerais vous parler de certains changements importants que nous avons récemment apportés à la Loi sur la concurrence. À mon avis, ces changements seront au cœur de l'action de notre gouvernement et ils entraîneront des possibilités durables d'accroître la concurrence au Canada, de réduire la consolidation et d'offrir de meilleurs prix aux consommateurs.
Premièrement, comme mes collègues s'en souviendront — parce que le Comité, monsieur le président, a travaillé fort pour faire des suggestions —, nous avons sensiblement augmenté les ressources mises à la disposition du Bureau de la concurrence. Je pense que mes collègues devraient être rassurés par le fait que le commissaire et le Bureau de la concurrence ont récemment travaillé très activement afin de vraiment s'attaquer aux problèmes qui préoccupent les Canadiens.
Deuxièmement, grâce à des modifications législatives — et je tiens à remercier le Comité de son travail à cet égard —, nous avons transformé la Loi sur la concurrence comme jamais auparavant. Il s'agit de la plus grande transformation jamais observée dans le paysage de la concurrence au pays. Elle englobe notamment des modifications concernant l'abus de position dominante, où nous avons considérablement augmenté les sanctions pécuniaires. Elles étaient auparavant plafonnées à 10 millions de dollars. Désormais, les sanctions sont calculées en fonction des avantages que les entreprises retirent de leurs actions, et elles peuvent atteindre trois fois la valeur de ces avantages.
Troisièmement, des intervenants du secteur privé peuvent maintenant porter des affaires directement devant le Tribunal de la concurrence. Je pense qu'un certain nombre d'intervenants en avaient parlé devant le Comité. Un changement s'imposait. L'époque où les intervenants du secteur privé devaient attendre après le Bureau de la concurrence pour qu'une cause soit portée devant les tribunaux est révolue.
Ensemble, ces changements importants ont mené à un écosystème économique plus juste, plus transparent et plus concurrentiel.
[Français]
Dans ce même esprit de promotion de la concurrence, de l'innovation et de l'abordabilité, j'aimerais maintenant prendre un instant pour parler du Budget supplémentaire des dépenses (B) 2024‑2025.
Comme vous le savez, les suppléments de dépenses pour 2024‑2025 constituent un soutien essentiel pour les innovateurs, les chercheurs et les entreprises canadiennes.
[Traduction]
Comme vous le savez, les 711 millions de dollars du Budget supplémentaire des dépenses représentent plus que de simples postes budgétaires. Ces dépenses sont vitales pour plusieurs communautés, secteurs et petites et moyennes entreprises de notre pays. Elles traduisent notre vision stratégique pour l'avenir du Canada. Elles représentent un investissement dans notre écosystème d'innovation de calibre mondial, un vote de confiance envers nos communautés, nos travailleurs et nos entreprises.
Monsieur le président, au Canada, nous avons tout ce qu'il faut pour réussir dans l'économie du XXIe siècle; des talents de calibre mondial aux écosystèmes robustes qui font de nous des chefs de file mondiaux en aérospatiale, dans le secteur automobile, en biofabrication et en intelligence artificielle. Des minéraux critiques à l'énergie renouvelable en passant par l'accès aux marchés, le Canada possède un avantage concurrentiel indéniable en tant que partenaire stratégique écoresponsable de choix.
Même à une époque de protectionnisme croissant dans le monde, nous tissons des liens, monsieur le président, en partageant les connaissances et en positionnant le Canada — notre pays — comme un carrefour mondial de l'innovation.
[Français]
Le Canada a devant lui des occasions sans précédent, des occasions générationnelles que nous devons saisir pour les prochaines générations. Pour les saisir, nous devons faire preuve d'audace et d'ambition.
[Traduction]
En terminant, permettez-moi de dire que j'ai l'intime conviction qu'ensemble, nous pouvons transformer les défis d'aujourd'hui en possibilités à saisir et que nous les saisirons. Ensemble, nous pouvons et nous allons bâtir le Canada de demain, un Canada ambitieux et rempli de possibilités pour tous.
[Français]
Cela nous fera plaisir de répondre aux questions de nos collègues.
Merci.
:
Merci, madame la ministre, d'être venue.
Je tiens à exprimer mon appréciation pour la gestion économique rigoureuse de l'après-pandémie. Les Canadiens ont beaucoup souffert en raison de l'inflation mondiale élevée, qui a entraîné une hausse record des taux d'intérêt. Je suis heureux que le gouvernement ait tenu bon et qu'il ait travaillé de concert avec les mesures prises par la Banque du Canada.
Après deux longues et pénibles années, nous constatons que l'inflation se rétablit à 2 %. Je pense que dans deux jours, nous assisterons à une cinquième baisse du taux d'intérêt qui, espérons‑le, sera ramené à 3,25 %. L'indice de confiance des consommateurs est à la hausse, et c'est une bonne chose.
Madame la ministre Freeland, j'aimerais vous poser une question sur les lignes directrices en matière de crédit à l'intention des banques. Dans le contexte de l'après-pandémie, la situation évolue. La mondialisation telle que nous la connaissions est terminée. Le libre-échange international n'existe plus, avec la délocalisation des sources d'approvisionnement dans des pays amis, dans des pays alliés ou au pays. Nous devons mettre l'accent sur l'autonomie. Notre part du secteur manufacturier est encore faible, et nous devons l'augmenter.
De plus en plus, les banques accordent des prêts principalement au marché immobilier résidentiel et commercial. Je pense qu'elles prêtent dans une proportion d'environ 50 % au marché immobilier combiné. La majeure partie de ce financement destiné au marché immobilier consiste à refinancer des biens du parc existant, et non pas à construire de nouvelles habitations. Malheureusement, on ne construit pas ces nouveaux logements. Le revenu net des banques a oscillé entre 50 et 60 milliards de dollars au cours du dernier exercice. En fait, leurs bénéfices sont beaucoup plus élevés que notre déficit.
Le fait est qu'à l'avenir, les ressources en capital ne seront pas infinies. Je pense que le gouvernement doit conserver ses ressources en capital au cas où une autre pandémie surviendrait ou si la situation à l'échelle mondiale devait subir des changements majeurs. Nous devons veiller à ce que les banques assurent la création de nouveau capital-actions, qu'il s'agisse d'investir dans de nouvelles entreprises manufacturières, dans de nouveaux projets immobiliers, dans l'économie propre ou dans l'infrastructure, mais ce n'est pas ce qu'elles font.
N'est‑il pas temps de revenir à ce que le Japon a fait après la Seconde Guerre mondiale ou à ce que la Corée du Sud faisait jusqu'aux années 1990? Ces pays ont demandé aux banques d'investir dans les secteurs qui correspondent à leurs objectifs économiques. Je ne dis pas que les banques ne devraient pas faire de bénéfices, au contraire. Je ne demande pas d'augmenter les taux d'imposition des banques. Non, laissons-les réaliser des bénéfices. Je parle de leur demander d'accorder des prêts aux secteurs économiques dont le Canada a besoin aujourd'hui et demain.
Madame la ministre, êtes-vous d'accord pour dire qu'il est temps que nous examinions l'orientation en matière de crédit?
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Il y a là beaucoup d'idées, monsieur Arya. Je vous remercie de votre question. Merci de votre travail acharné. Merci pour toutes vos contributions et pour nos nombreuses conversations.
J'aimerais commenter deux aspects de ce que vous avez dit, ou trois aspects, en fait.
Premièrement, vous avez entièrement raison de dire que l'atterrissage en douceur du Canada, après les difficultés économiques associées à la récession occasionnée par la COVID‑19, ainsi que l'inflation et les taux d'intérêt élevés qui ont suivi, constitue le fait le plus important à retenir aujourd'hui. Les Canadiens ont vécu une période difficile, mais c'est une très bonne nouvelle que nous assistions à un atterrissage en douceur. Notre gouvernement a travaillé fort pour en arriver à ce résultat.
Deuxièmement, je suis parfaitement d'accord avec vous pour dire que l'accent doit être mis sur la croissance, maintenant que l'inflation se situe dans la fourchette cible depuis 10 mois. La croissance exige des investissements. La croissance exige du capital. Je pense que nous devons tous nous concentrer sur la façon d'obtenir ce capital et d'attirer cet investissement afin de favoriser la croissance et la création d'emplois.
En troisième et dernier lieu, je pense que vous avez tout à fait raison de souligner, comme l'a fait mon collègue le ministre de l'Industrie dans ses observations, que le monde a changé. La période de « fin de l'histoire » que Francis Fukuyama a décrite est terminée. Nous vivons à une époque de protectionnisme, de mercantilisme et de nationalisme économique accru, et nos politiques doivent en tenir compte.
Je pense que le ministre de l'Industrie veut ajouter quelque chose.
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Je vous remercie de vos commentaires. Je pense que vous parlez d'un cadre de possibilités générationnelles. Vous parlez de la base industrielle, et j'ai aimé votre exemple du Japon et de la Corée du Sud. J'y ajouterais l'Allemagne. Si l'on pense aux pays du monde qui, au cours d'une longue période de l'histoire, ont réussi à créer des emplois, à favoriser la prospérité et à jouer un rôle stratégique dans leurs chaînes d'approvisionnement, il faut regarder du côté de la Corée, du Japon et de l'Allemagne. Cette réussite repose sur une base manufacturière très solide.
Vous avez vu que, grâce aux politiques que nous avons mises en place avec la ministre des Finances, nous attirons un niveau record d'investissements. En 2023, le Canada se classait au troisième rang mondial pour ce qui est d'attirer des investissements. Après les États-Unis et le Brésil, il y avait le Canada. Si l'on établissait un classement par habitant, nous serions les premiers au monde.
Je vais vous donner un exemple. L'investissement le plus important de Dow Chemical, en plus d'une centaine d'années d'histoire, a été effectué à Fort Saskatchewan, en Alberta. C'est l'investissement le plus important de son histoire. Si vous prenez le plus gros investissement de Honda en 75 ans d'histoire, il était de 15 milliards de dollars et c'est au Canada qu'il a eu lieu. Regardez BHP et le projet Jansen. BHP compte plus de 100 ans d'histoire. C'est la plus grande société minière au monde. Si vous parlez au PDG, la première phase du projet de potasse Jansen en Saskatchewan a été l'investissement le plus important de son histoire, riche de plus d'un siècle. La deuxième phase a été le deuxième investissement en importance. La plus grande société minière a investi près de 20 milliards de dollars au Canada.
C'est pourquoi je suis d'accord avec vous. La demande dépasse l'offre en ce qui concerne la stabilité, la prévisibilité et la primauté du droit dans le monde. Je pense que le Canada se démarque dans tous ces aspects, et c'est pourquoi nous assistons ici à un niveau record d'investissements. C'est pourquoi nous devrions célébrer le Canada et nos travailleurs.
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Merci, monsieur le président.
Madame Freeland, monsieur Champagne, je vous remercie de vos témoignages.
Même si, selon la motion adoptée par le Comité, la réunion d'aujourd'hui porte précisément sur le budget supplémentaire des dépenses (B), permettez-moi de profiter de votre présence pour souligner certains points et pour poser des questions précises qui intéressent le Comité, mais qui ne touchent pas nécessairement le thème du budget.
Monsieur Champagne, depuis maintenant trois mois, le Comité a mis de côté son étude sur le fameux projet de loi pour que vous puissiez proposer une solution au fait que certains s'opposent à la création d'un nouveau tribunal. Or, plusieurs emplois, notamment dans l'industrie de la culture et de la création, dépendent en partie de ce projet de loi.
Quand estimez-vous pouvoir proposer une voie de sortie pour que nous puissions reprendre l'étude du projet de loi ? Nous commençons à nous impatienter un peu, ici. Nous avons hâte de faire avancer l'étude.
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S'ils acceptent de venir prendre une bière avec moi, nous allons pouvoir discuter de bien des sujets.
Nous avons récemment été contactés par des représentants de la Coalition québécoise des fournisseurs d'accès Internet. Ils nous ont fait part de leurs préoccupations liées à certaines dispositions de la Loi sur le droit d'auteur. Cela concerne les dommages statutaires, notamment l'interprétation qui en est faite.
Au Canada, les fournisseurs d'accès Internet ne sont pas responsables des infractions au droit d'auteur qui sont commises en ligne par leurs abonnés. Cependant, les fournisseurs ont un certain nombre d'obligations lorsqu'ils reçoivent une plainte d'un titulaire de droit d'auteur alléguant une violation du droit d'auteur par un abonné. Ils ont notamment l'obligation de transmettre l'avis à l'auteur présumé de l'infraction et de confirmer au titulaire du droit d'auteur si l'avis peut ou non être remis.
Si le fournisseur ne respecte pas les obligations, le titulaire du droit d'auteur peut demander des dommages et intérêts, et le montant peut être relativement considérable. Il peut varier de 5 000 $ à 10 000 $. Cependant, plusieurs titulaires de droits d'auteur ont exploité l'ambiguïté de la Loi — on le sait — en estimant avoir droit à des dommages et intérêts pour chaque violation de l'œuvre par un abonné. C'est complètement autre chose, quand même. Il ne s'agit pas de demander des dommages et intérêts pour chaque œuvre pour laquelle il y a eu violation du droit d'auteur, quel que soit le nombre de violations. Sinon, le montant des dommages et intérêts à payer par les fournisseurs pourrait être de plusieurs centaines de millions de dollars.
Nous savons que des discussions ont lieu entre le ministère concerné et votre cabinet. Quelle est votre position? Quand pouvons-nous nous attendre à une réponse? Comme vous le voyez, j'agis encore comme un fin négociateur.
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Merci, monsieur le président.
Bienvenue, madame la ministre et monsieur le ministre. Nous sommes heureux de vous accueillir au Comité.
Madame la ministre Freeland, j'aimerais commencer par vous poser une question au sujet de la région que je représente. Puisque vous avez parlé de Haida Gwaii lorsque je suis entré dans la salle, je sais que vous connaissez la situation unique de cet archipel. Haida Gwaii est séparé de la côte Nord par un passage en traversier de 100 kilomètres qui dure sept heures lorsque le temps est clément. Parfois, le traversier est amarré à quai pendant plusieurs jours en raison du mauvais temps. Il y a toutes sortes de raisons pour lesquelles les gens doivent quitter Haida Gwaii — pour des rendez-vous, faire des achats et ainsi de suite —, et tous leurs biens dépendent de ce traversier. Le coût de la vie à Haida Gwaii est donc extraordinairement élevé en raison de l'éloignement.
C'est un dossier qui est défendu depuis de nombreuses années. Il y a 30 ans, un gouvernement libéral a réduit de moitié l'accès à la déduction fiscale pour les habitants de régions éloignées, et depuis ce temps‑là, les résidents de l'archipel se battent pour qu'elle soit entièrement rétablie. Il me semble qu'en période de crise du coût de la vie, lorsque le coût de la vie accru dû à l'éloignement est accentué par ce qui se passe dans l'économie en général, le moment serait parfaitement choisi pour redresser la situation et rétablir leur accès à cette importante déduction fiscale.
Est‑ce que votre gouvernement envisagerait cette mesure?
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Merci, madame la ministre.
Monsieur le ministre Champagne, je vais vous poser une question qui a trait à l'orientation et au mandat de votre ministère, et qui concerne à peu près la même région que ma première question. Votre ministère a financé une importante liaison de fibre optique sous-marine entre Prince Rupert et Haida Gwaii, ainsi qu'entre Prince Rupert et le reste de la côte Nord, jusqu'à l'île de Vancouver. Le gouvernement fédéral a investi 23 millions de dollars dans ce projet. Le lien a été installé, et on est en train de le mettre en service et de le relier aux communautés. Certaines communautés ont déjà été connectées — Haida Gwaii, par exemple —, et pourtant, depuis son installation, il est arrivé six fois que le câble a été sectionné. Or, comme il n'y a pas de lien de relève, quand le câble est coupé, toutes les collectivités et entreprises de Haida Gwaii, et tous ceux qui dépendent de la liaison de fibre optique que votre gouvernement a aidé à créer, sont isolés. Ils doivent utiliser une connexion de secours à une vitesse beaucoup plus réduite et avec moins de bande passante, et c'est totalement insuffisant. À l'heure actuelle, ce câble de fibre optique ne fonctionne pas.
L'entreprise qui l'a installé, CityWest — une entreprise établie à Prince Rupert — a essayé de vous signaler la situation. Je vous en ai parlé à l'aéroport. J'ai aussi demandé à M. Turnbull de se pencher sur la question. J'ai rencontré la , qui m'a fourni une mise à jour du ministère. Cette mise à jour était la suivante: « Le câble est brisé. »
Nous avons désespérément besoin de deux choses: il faut que le câble soit blindé — nous avons besoin d'argent de votre ministère pour le blindage du câble — et il nous faut un lien de relève, de sorte que lorsque l'un des câbles est sectionné, la connexion Internet — la connectivité dans cette partie éloignée du Canada — ne soit pas aussi coupée. Vous engagez-vous aujourd'hui à financer le projet pour lequel ils ont présenté une demande, c'est-à‑dire l'installation de ce câble blindé afin qu'il ne soit pas sectionné à l'avenir?
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Je vous remercie d'avoir soulevé cette question. Je pense que l'intelligence artificielle est la technologie déterminante de notre époque. Je pense que c'est le Saint-Graal de la productivité, et j'en suis heureux.
Vous vous souviendrez peut-être que le Canada a été le premier pays au monde à se doter d'une stratégie nationale en matière d'intelligence artificielle. Nous avons été le deuxième pays au monde à mettre au point un code de conduite volontaire, qui correspondait de très près à ce que la Maison-Blanche avait proposé. Nous avons maintenant plus de 30 entreprises dans ce domaine. Comme la ministre Freeland vient de le dire, nous avons investi 2 milliards de dollars dans ce que nous appelons la capacité informatique, parce que si nous avons les cerveaux, il nous faut aussi le matériel. Nous avons travaillé en collaboration avec Cohere. Nous avons travaillé avec certains des meilleurs au monde, et ils sont ici au Canada.
En passant, je dirais que nous devrions être très fiers du fait que le Canada est perçu comme un chef de file non seulement dans le domaine de l'intelligence artificielle, mais aussi de l'intelligence artificielle responsable. Vous avez sans doute entendu parler de cette excellente annonce que nous avons faite à Toronto la semaine dernière. À San Francisco... Le Canada a été l'un des premiers pays, avec les États-Unis, à créer un institut sur la sécurité de l'IA pour nous assurer d'avoir un endroit où nous pouvons vérifier ces modèles et où nous pouvons contribuer à la sécurité de l'IA.
Je suis très fier de dire que l'intelligence artificielle et la quantique sont deux secteurs clés. Ce sont des technologies qui auront un impact sur tous les secteurs de l'économie. Comme la ministre Freeland l'a dit, c'est une excellente façon de rendre le Canada plus concurrentiel, de soutenir des entreprises comme Cohere — qui attire beaucoup d'investissements au Canada, comme elle le disait — et d'assurer la souveraineté et la sécurité de nos données.
C'est un domaine que nous surveillons de très près parce que, dans le monde d'aujourd'hui, monsieur Van Bynen, comme vous le savez, un certain nombre de pays cherchent où investir ces actifs. Le Canada offre non seulement la sécurité, mais aussi l'énergie. C'est au cœur de la question. Aujourd'hui, on dit qu'on ne peut pas parler d'intelligence artificielle sans parler d'énergie.
Nous avons de la chance au Canada. Dans de nombreuses régions du pays... Vous avez peut-être vu que l'Alberta a récemment envoyé une délégation pour suivre un certain nombre d'investissements. Vous l'avez sûrement vu. J'étais justement à Terre-Neuve-et-Labrador la semaine dernière, où l'on produit beaucoup d'énergie. Nous avons vu la même chose au Québec et en Ontario. De nombreuses provinces s'efforcent d'offrir ce genre d'énergie renouvelable. Je pense que ceux qui auront la capacité informatique de stocker les données de l'IA, tout en ayant l'énergie renouvelable, seront gagnants dans l'économie du XXIe siècle.
Je suis heureux que vous disiez à quel point le Canada est un chef de file. Les investissements que nous avons faits, grâce à la ministre Freeland et à la vision du , afin de jouer un rôle de premier plan dans le domaine de la technologie, vont être déterminants.
Je vous recommande le livre Genesis : Artificial Intelligence, Hope, and the Human Spirit, qui a été écrit par M. Kissinger, Eric Schmidt et d'autres. Si vous le lisez, vous verrez que certains comparent la puissance de l'intelligence artificielle à celle de l'électricité à l'époque. Imaginez la transformation à laquelle nous assisterons au cours de notre vie. Le Canada est vraiment un chef de file dans ce domaine. Nous sommes fiers d'investir dans ce secteur clé, non seulement pour la génération actuelle, mais aussi pour les générations futures.
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Je vous dirais que je suis plus optimiste que vous quant à l'avenir, monsieur Savard‑Tremblay. J'ai confiance en l'avenir.
J'ai déjà expliqué la réalité de façon très publique, quand nous avons rencontré les gens de l'industrie, et je pense que vous étiez là. Il y avait un moment où nous devions saisir l'occasion de faire des investissements générationnels, et j'ai favorisé ces investissements. C'est bien d'élaborer une stratégie à long terme, mais il faut aussi agir à court terme. C'est pourquoi nous avons investi dans les moteurs de nouvelle génération de Pratt & Whitney, par exemple. C'est pourquoi nous avons travaillé avec Bell Textron Canada pour faire de Mirabel la capitale mondiale des hélicoptères civils. À peu près tous les appareils civils de Bell Textron sont faits à Mirabel. Il est quand même remarquable que le Canada ait réussi à obtenir ce mandat.
Vous pouvez me critiquer, mais je suis un homme d'action. Quand une occasion se présente, je la saisis. Il fallait élaborer une stratégie en parallèle, mais il ne fallait surtout pas manquer l'occasion d'avoir ce mandat de Bell Textron, à Mirabel, et d'investir dans les nouveaux moteurs de Pratt & Whitney, qui sont faits à Longueuil, pour s'assurer d'avoir un écosystème fort.
Je me suis dit que le Canada devait faire les investissements d'abord et créer une stratégie en parallèle, ce qui prend plusieurs mois. Vous étiez là avec moi, à l'époque. Vous savez que le monde évolue rapidement et qu'il faut saisir les occasions de faire des investissements générationnels lorsqu'elles se présentent.
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Écoutez, tout d'abord, c'est une très bonne question et je pense que nous avons tous passé du temps avec les propriétaires de petites entreprises de nos collectivités pour entendre ce qu'ils avaient à dire.
Mon premier message est que, d'abord et avant tout, il s'agit d'une mesure visant à aider les Canadiens. Je pense que nous sommes tous heureux que l'inflation soit maintenant descendue dans la fourchette cible de la Banque du Canada et que les taux suivent, mais je crois que nous reconnaissons tous que les Canadiens vivent une période difficile. Cet allégement fiscal vise à donner aux Canadiens un peu plus de répit, à les aider à acheter ce dont ils ont besoin et à épargner pour ce qu'ils veulent.
En ce qui concerne les propriétaires de petites entreprises, je pense qu'il est important de reconnaître qu'ils travaillent très fort. Les propriétaires de petites entreprises à qui j'ai parlé, les deux organisations qui les représentent... J'étais à Toronto jeudi, chez Treasure Island Toys, qui est dirigé par deux femmes, deux mères de famille, et elles m'ont dit qu'elles avaient vraiment hâte à cet allégement. Elles ont bon espoir qu'il attirera plus de gens dans les magasins avant Noël. Elles ont également dit ce que beaucoup d'autres m'ont répété, à savoir qu'en général, janvier est un mois tranquille, alors elles espèrent que la clientèle supplémentaire que cela amènera en décembre sera aussi au rendez-vous en janvier, qui est habituellement plus calme.
Je comprends les défis qu'elles doivent relever. J'espère que cette mesure aidera les petites entreprises, ainsi que leurs clients.
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Monsieur Généreux, je vous invite à avoir de la vision. Je sais que vous êtes un homme de vision, parce que je vous connais. Après une centaine d'années, nous sommes témoins d'un changement technologique. On fabrique des véhicules de la même façon depuis 100 ans, et nous devons maintenant nous projeter dans les 100 prochaines années. Il est donc normal de devoir s'adapter à court terme aux habitudes des consommateurs, aux nouvelles technologies et aux chaînes d'approvisionnement.
Quand Henry Ford a lancé son premier modèle de voiture, cela n'a pas été un long fleuve tranquille. Vous êtes un homme de chiffres. Vous serez donc intéressé par le fait que Tesla est devenue rentable après 17 ans d'existence. Je souligne que cette entreprise avait bénéficié de subventions du gouvernement américain. Cela n'a pas été un long fleuve tranquille, non plus.
Monsieur Généreux, vous devriez être fier de ce que nous avons réussi à faire ensemble. Nous avons fait entrer le Québec dans l'industrie automobile. Nous avons positionné le Québec comme étant un joueur de cette industrie. Quand je vais à Tokyo ou à Séoul, les gens me parlent du Québec. C'est un grand accomplissement.
Certains joueurs peuvent, bien sûr, connaître des ralentissements de façon temporaire. Vous oubliez cependant de parler de la coentreprise regroupant General Motors et POSCO Future M, dont les travaux concernant l'usine de production progressent très bien. Vous oubliez l'entreprise EcoPro BM, dont le chantier de Bécancour va très bien. Vous oubliez l'entreprise Volta, dont le projet à Granby, un endroit que vous connaissez bien, représente un investissement d'un milliard de dollars. Vous oubliez de voir des investissements comme ceux faits par Honda, qui s'élèvent à 15 milliards de dollars au Canada. Il est vrai qu'il y a un certain ralentissement pour certains joueurs de l'industrie, mais il y a aussi beaucoup de progrès.
J'insiste surtout sur le fait que nous avons réussi à saisir des occasions générationnelles, et nous l'avons fait en étant très disciplinés en matière de finances. Comme je l'ai dit souvent, nous n'avons pas déboursé d'argent fédéral dans le projet de Northvolt.
Vous devriez être fier d'avoir un gouvernement qui est là pour protéger vos intérêts, tout en s'assurant que le Québec fera partie de l'avenir de l'écosystème de l'électrification des transports.
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Merci, monsieur le président.
Madame la ministre et monsieur le ministre, je vous remercie d'être ici aujourd'hui.
Vous savez probablement de quoi je vais vous parler, à savoir l'importance des chaînes d'approvisionnement. Elles représentent l'épine dorsale de notre économie. Les chaînes d'approvisionnement relient nos industries. Elles relient nos collectivités. Elles relient les pays. Je veux parler du fait qu'on ne peut pas manipuler les chaînes d'approvisionnement. Elles sont ce qu'elles sont. La production et les ventes se font dans certaines régions du Canada, mais elles traversent aussi les frontières. Cela s'accompagne de la nécessité pour ces activités d'être très fluides. Par conséquent, comme la ministre Freeland l'a dit plus tôt, il faut renforcer les capacités au sein de ces chaînes d'approvisionnement. Au cours des dernières années, nous avons été témoins de défis mondiaux — la pandémie de COVID‑19, les tensions géopolitiques et les changements climatiques — qui ont mis en lumière les vulnérabilités de nos chaînes d'approvisionnement.
La première question porte sur leur importance et sur les mesures que vous envisagez pour accroître la résilience, l'efficience et la durabilité des chaînes d'approvisionnement afin de créer une croissance économique et d'avoir un impact sur les collectivités dans le contexte de ces défis mondiaux.
La deuxième question est également très pertinente pour les chaînes d'approvisionnement. Elle porte sur l'importance de nos relations nationales et bilatérales — surtout avec les États-Unis — et, par la même occasion, sur les mécanismes que vous entrevoyez pour l'avenir afin que nous puissions envisager d'intégrer nos économies et de partager le renforcement des capacités, les investissements dans les infrastructures et les investissements en capital. Comment pouvons-nous créer plus de compétitivité à l'échelle mondiale ensemble que séparément et être résilients aux perturbations dont j'ai parlé plus tôt, comme la pandémie? Enfin, l'abordabilité est également très importante pour nous, comme elle l'est aux États-Unis.
Y a‑t‑il des possibilités non seulement d'accroître la capacité et les investissements, mais aussi d'utiliser d'autres stratégies de concert avec d'autres pays, comme ceux de l'Union européenne? Par exemple, il y a le mécanisme d'ajustement carbone aux frontières. Cela dit, qu'est‑ce que vous en pensez et comment envisagez-vous l'avenir?
Je vais commencer par vous, monsieur le ministre Champagne.
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Je vais répondre à la première partie de la question.
Vous avez entièrement raison, monsieur Badawey, comme toujours. De toute évidence, vous représentez une région, celle de Niagara, où les chaînes d'approvisionnement sont étroitement interdépendantes.
Je dirais que vous avez parfaitement raison, car après la COVID‑19, nous avons constaté que les chaînes d'approvisionnement mondiales sont devenues plus régionales et qu'on met davantage l'accent sur la résilience que sur l'efficacité pure. Le monde a été transformé — la ministre Freeland l'a dit — et nous en avons tous les deux été témoins pendant une décennie. Nous avons vu les chaînes d'approvisionnement et l'ordre du commerce mondial se transformer, non seulement en raison des conflits et des tensions que nous observons dans de nombreuses régions du monde, mais aussi en ce qui concerne la résilience recherchée un peu partout.
En tant que coprésident de l'équipe affectée à la collaboration canado-américaine, je peux vous confirmer à quel point tout ce que vous venez de dire était important lorsque nous avons commencé à discuter avec nos collègues américains. La première chose dont nous parlons toujours avec nos amis américains, c'est de la sécurité, celle des frontières, de l'Arctique, du Nord. Le deuxième élément est la résilience de la chaîne d'approvisionnement, parce qu'elle veut tout dire aujourd'hui. Je me souviens d'un PDG qui m'a dit que ce qu'il aimait du Canada, c'est que si les choses tournent mal, ils vont transporter les marchandises par camion de l'autre côté de la frontière. Si les choses vont vraiment mal, ils iront les chercher eux-mêmes avec leur camionnette, parce que c'est la proximité qui fait une énorme différence. Le troisième aspect dont nous parlions toujours avec nos amis américains concernait les objectifs de croissance.
Je vais vous donner trois exemples, puis je céderai la parole à la ministre Freeland.
Pour les gens qui nous regardent à la maison, je vais vous parler de la nature intégrée de notre chaîne d'approvisionnement avec celle des Américains. Vos collègues ne se sont probablement pas rendu compte que 80 % de tous les semi-conducteurs fabriqués aux États-Unis sont emballés et testés à Bromont, au Québec. C'est le corridor Albany-Bromont dont on parle. Il est tellement important. Vous n'avez pas besoin de me croire sur parole, même si je sais que vous êtes un ami et que vous le feriez. Cependant, c'est encore mieux lorsque le président des États-Unis vient s'adresser à la Chambre des communes pour faire valoir que les États-Unis et le Canada... Je ne me souviens pas de ses mots exacts, mais il disait en gros que les États-Unis et le Canada doivent travailler ensemble pour que les États-Unis et l'Amérique du Nord soient résilients dans le domaine des semi-conducteurs.
Je vais vous donner un autre exemple, où nous avons investi avec Rio Tinto dans le titane. Nous allons fabriquer de la poudre de titane avec le titane qui est actuellement produit à Sorel, au Québec. Avec la poudre de titane, on peut imprimer en 3D et remplacer des pièces de jets sur des porte-avions. C'est tellement important pour la sécurité économique et nationale de l'Amérique du Nord que je peux vous dire que nos amis américains l'ont remarqué. Dans le cas des principaux minéraux critiques aussi, comme vous le savez, il n'y a qu'une seule raffinerie de cobalt qui dessert les marchés du Canada et des États-Unis.
Voici où je veux en venir. Je veux que tout le monde à la maison soit au courant du travail que vous faites et de l'importance que vous accordez à votre rôle pour améliorer la connectivité entre nos deux pays. En ce qui concerne les minéraux critiques, lorsque je rencontre des PDG, ils me parlent de la proximité des ressources, du marché et des chaînes de montage. Il y a des minéraux critiques ailleurs dans le monde, mais je peux vous dire que les multinationales veulent vendre aux États-Unis et au Canada. Elles recherchent la proximité. Le travail que vous faites dans la région des Grands Lacs et que vous défendez en tant que président de ce comité, qui réunit les États-Unis et le Canada, fait une énorme différence. Vous nous avez beaucoup aidés à renforcer nos relations avec les États-Unis.
Je vais maintenant céder la parole à la ministre Freeland.
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Je vous remercie de cette question très importante. Pour les Canadiens qui nous regardent à la maison, c'est l'une des questions les plus cruciales.
Voici ce que je dis aux conservateurs au sujet des manœuvres d'obstruction systématique, puisque c'est ce dont il s'agit: vous retardez l'adoption de votre propre motion. Je pense que les gens s'en souviendront plus tard. Vous faites de l'obstruction depuis deux mois, malgré le dépôt par le gouvernement de plus de 20 000 pages de documents. Cela fait beaucoup de lecture pour les députés conservateurs durant le congé de Noël.
Vous avez raison de dire que c'est vraiment...
Un député: [Inaudible]
L'hon. François-Philippe Champagne: Monsieur Perkins, je vous conseille sincèrement de regarder les jeunes quand vous marchez dans la rue. Tous ces diplômés, ces chercheurs, ces étudiants postdoctoraux attendent impatiemment le résultat du travail que la ministre Freeland et moi‑même avons fait. Nous avons entendu ici, et vous aussi, monsieur Perkins — je sais que vous avez un grand cœur —, des étudiants nous dire que nous devons bonifier les subventions qu'ils reçoivent.
La recherche d'aujourd'hui, c'est l'économie de demain. C'est leur avenir. Ces jeunes sont nos enfants. Ce sont nos chercheurs et nos étudiants. Quand ils nous ont demandé de l'aide, nous leur avons répondu que nous les avions entendus et que nous allions les aider. Comme vous le savez, monsieur le président, il est clair que nous devons maintenant approuver le budget des dépenses, parce que c'est ce à quoi ils s'attendent.
Je vais vous donner un autre exemple qui devrait inquiéter tous les Canadiens. Il s'agit du système Canadarm 3. Le Canada est connu dans le monde entier pour son rôle dans l'espace. Le Canadarm est le fleuron de notre pays. Les gens du monde entier savent ce que c'est. Nos ingénieurs et nos scientifiques ont été une source d'inspiration pour le monde entier. Le budget supplémentaire des dépenses est ce qui permet tout cela, ces choses concrètes qui touchent les gens dans leur vie. Je pourrais vous donner bien d'autres exemples. Imaginez la nouvelle astromobile se déplacer sur la lune, monsieur Perkins. La NASA compte sur nous pour sa mission lunaire. Il va sans dire que le budget supplémentaire des dépenses est un élément clé de ce projet. Nous devons absolument remplir ce mandat.
Permettez‑moi de vous donner un dernier exemple que vous allez beaucoup aimer. Il s'agit de l'Institut canadien de la sécurité de l'intelligence artificielle. Nous revenons tout juste d'un séjour à San Francisco avec des partenaires du monde entier et nos amis américains. Je sais que vous vous souciez beaucoup de notre relation avec les États‑Unis. Nous étions là sur la tribune avec eux, le Canada et les États‑Unis. Nous aurons cet Institut canadien sur la sécurité de l'intelligence artificielle. Nous allons travailler ensemble.
Tout cela dépend du budget supplémentaire des dépenses. Demandez aux conservateurs s'ils vont enfin laisser le Parlement fonctionner. Ce sont des choses concrètes qui ont de réelles répercussions dans le monde réel.
C'est l'une des questions les plus importantes qui nous a été posée ce soir. Nous devons nous remettre au travail. Quand ils se lèvent le matin, les Canadiens s'attendent à ce que tous ceux qui sont dans cet édifice se mettent au travail. Nous apportons notre contribution.
Monsieur Perkins, je sais que vous être un homme de cœur. Vous et vos collègues ici présents devez vous aussi vous mettre au travail afin que les Canadiens qui comptent sur ces fonds les reçoivent à temps pour Noël.
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Monsieur Savard-Tremblay, je vous remercie de cette question. On sait que le secteur de la foresterie est important.
Je représente une région où l'industrie forestière joue un rôle essentiel non seulement pour l'emploi, mais aussi pour le développement économique. Lors de ma dernière comparution, j'ai dit souhaiter que le Canada prenne le virage de l'innovation dans le domaine de la foresterie.
Par exemple, le Canada s'est beaucoup inspiré des pratiques de la Finlande relativement aux différentes façons d'utiliser la fibre de bois, lesquelles sont nombreuses. Les gens de chez nous, à une certaine époque, coupaient les arbres et les déposaient souvent dans la rivière Saint-Maurice. Les papetières s'occupaient ensuite de la transformation.
J'ai récemment rencontré des représentants de la papetière Kruger. Ils nous ont proposé un projet des plus novateurs, qui portait sur le remplacement d'une fibre synthétique par une fibre basée sur le bois.
Je constate qu'il y a de plus en plus de projets innovants. Je pense au Groupe Rémabec, par exemple, qui avait un projet intéressant dans le domaine des biocarburants.
Nous sommes en train de voir que, au chapitre de la filière forestière, on est en train de considérer de nouvelles façons d'utiliser la forêt non seulement au Québec, mais aussi dans tout le pays. Il ne faut pas oublier qu'il s'agit de l'une de nos ressources renouvelables.
De toute évidence, une saine gestion de la forêt est essentielle. Nous travaillons avec les responsables de la filière forestière, et je peux vous dire qu'il y a des projets en cours de réalisation.
Monsieur Savard-Tremblay, je suis comme vous. Je suis un homme d'action. Je souhaite que les choses se fassent rapidement. Soyez assuré que nous travaillons main dans la main avec les acteurs de l'industrie forestière.
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Vous avez plein de bonnes idées, monsieur Savard-Tremblay.
D'abord, comme vous l'avez dit, pourquoi ne pas utiliser davantage le bois dans la construction au pays? On est en train de rebâtir le parc immobilier. Vous savez peut-être que, à Vancouver, on est en train d'utiliser le bois pour la construction d'édifices pouvant compter jusqu'à six étages. Dans un campus universitaire, on a même utilisé le bois pour la construction des résidences devant accueillir des étudiants et des étudiantes. Il faut innover.
Votre analyse est bonne, comme toujours, monsieur Savard-Tremblay. Il faut trouver de nouvelles pistes. La construction est un exemple. Je vous ai aussi parlé de l'utilisation des biocarburants. Le projet que la société Kruger m'a présenté visait à remplacer une fibre chimique — je n'irai pas dans tous les détails aujourd'hui, de façon publique —, ce qui permettait d'ouvrir un marché de plusieurs milliards de dollars. Quand on ouvre des nouveaux marchés avec de nouveaux produits, on garantit les emplois dans le domaine forestier.
Ma collègue Mme Freeland a fourni des réponses pertinentes aux conservateurs. Le gouvernement fait des investissements — il en a fait beaucoup —, et il obtient un bon rendement du capital investi. La ministre et moi pouvons en témoigner. Nous avons transformé le portrait industriel du pays.
Mon bureau est situé dans l'édifice C.D. Howe. J'ai lu le livre écrit par cet homme politique, M. C.D. Howe. J'ai compris quel était le pouvoir d'une politique industrielle dont l'objectif est de transformer les choses.
Je souhaite faire dans le domaine de la foresterie ce qu'on a fait dans les domaines de l'automobile et de la biofabrication ainsi que dans le domaine des minéraux critiques. Je sais que, avec vous, nous serons capables de trouver des solutions qui vont permettre à la filière forestière de faire partie des grandes filières qui vont nous apporter la prospérité au 21e siècle.
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J'aime cela, monsieur Savard‑Tremblay, que vous repreniez mes mots.
Je suis d'accord avec vous. Cependant, je dirai qu'il y a des investissements, mais qu'il y a aussi une stratégie pour les appuyer. Le gouvernement a toujours été là pour l'industrie forestière. Je pense que mes collègues, dont la ministre des Finances, Mme Freeland, en ont toujours compris l'importance. Pour nous aussi, c'est une question d'occupation du territoire. La foresterie fait énormément appel à la transformation, qui se fait dans les régions rurales du pays. Or, nous voulons avoir des régions fortes.
Comme je vous l'ai dit, il y a des investissements à l'étude, mais je dirais aussi que le gouvernement a toujours été présent pour les travailleurs et les travailleuses. Il est toujours intervenu pour s'assurer d'être là pour eux.
Ce que j'aime aussi de votre analyse, c'est le fait qu'elle montre la nécessité de regarder plus loin. Vous avez raison, ce conflit existe depuis de nombreuses années. J'ai parlé à un ancien premier ministre qui a été là longtemps, et il me disait que le conflit existait probablement depuis des décennies. Ce qu'il faut faire maintenant, c'est développer des marchés et des produits ainsi qu'assurer un avenir pour nos travailleurs et nos travailleuses du secteur forestier.
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Je vous remercie, madame la ministre.
Quand les gens que vous essayez d'aider disent à votre gouvernement qu'ils sont profondément déçus, c'est peut‑être parce que la réalité n'est pas tout à fait celle qu'on leur avait promise. Je respecte que vous ayez une opinion différente de la mienne à ce sujet.
Je veux maintenant aborder un sujet sur lequel je pense que nous sommes tous d'accord. Il s'agit de la crise du logement.
Monsieur le président, pouvez‑vous m'interrompre quand il me restera deux minutes et demie afin que je redonne la parole à M. Bachrach.
Comme vous le savez, j'ai défendu les intérêts de l'organisme Habitat pour l'humanité qui a été exclu de l'exonération de la TVH dont ont bénéficié les promoteurs de logements locatifs à but lucratif il y a environ un an. C'est un gros problème pour cet organisme. Grâce à cet allégement fiscal, il pourrait construire plus de logements abordables. Nous pourrions le financer si nous éliminions l'exemption fiscale accordée aux sociétés de placement immobilier qui, en fait, profitent de la crise du logement. Je vous ai envoyé une lettre à ce sujet le 25 octobre dernier. J'ai aussi soulevé la question à la période des questions. J'ai obtenu une réponse du , qui m'a dit de m'adresser à vous.
Pouvez‑vous me dire si c'est une solution que vous envisagez? Je sais que vous ne révélerez pas la teneur de l'énoncé économique de l'automne, mais j'aimerais en savoir plus sur cet allégement fiscal dont pourrait profiter Habitat pour l'humanité pour construire plus de logements abordables.
Je dois attirer votre attention sur ce point suivant. Les États‑Unis comptent 345 millions d'habitants et le Canada, près de 40 millions. En raison des accords commerciaux que nous avons ratifiés, la population économique du Canada dépasse aujourd'hui 1,3 milliard de personnes.
Cela dit, nous allons maintenant tourner notre attention vers les chaînes d'approvisionnement, la modernisation des infrastructures, la gestion de nos actifs, l'innovation technologique, la durabilité, l'harmonisation de la réglementation, le perfectionnement de la main-d'œuvre et, surtout, la collaboration non seulement binationale, mais internationale.
Pouvez‑vous nous parler de ce qui nous attend, de tous ces dossiers liés à la résilience des chaînes d'approvisionnement, et nous dire également ce que nous ferons pour tirer pleinement profit de la population économique du Canada qui, comme je viens de le dire, dépasse 1,3 milliard de personnes?
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Monsieur Badawey, je peux seulement dire que vous avez encore une fois tout à fait raison.
J'espère que les Canadiens qui nous regardent se rendent compte — et je vais me répéter parce que je sais que chaque fois que je le dis, les Canadiens sont agréablement surpris — que le Canada est le seul pays du G7 à avoir un accord de libre-échange avec tous les autres pays du G7. Pensez‑y. C'est une réalisation qui passera à l'histoire. Aujourd'hui, nous sommes liés à l'Union européenne et avons accès à ce merveilleux marché qui compte des centaines de millions de personnes — un marché dont certains diraient qu'il est le plus grand marché de consommateurs au monde. Ce qui est étonnant, c'est que le Canada est presque considéré comme un pays européen lorsqu'il s'agit de débouchés — par exemple, lorsque vient le temps de soumissionner pour des travaux publics dans l'Union européenne. Cela a considérablement élargi les possibilités pour les petites et moyennes entreprises.
Ensuite, il faut voir ce que nous avons fait avec l'Accord de partenariat transpacifique global et progressiste. Je dirais que la démographie, c'est le destin. À l'époque, le Canada a eu la clairvoyance de dire qu'il devrait se joindre à l'un des plus importants blocs commerciaux en croissance au monde. Vous devez vous rappeler, monsieur Badawey, que lorsque cela a commencé, le Canada était la deuxième économie en importance dans ce groupe de pays, parce que lorsque les États-Unis ont décidé de partir, il y avait le Japon, puis le Canada. Maintenant, il y a le Royaume-Uni, qui en fait partie, mais pour ceux qui sont sur la côte Ouest et qui veulent vendre au Japon ou à Singapour, ou pour ceux qui croient à la croissance du marché vietnamien, il existe cette possibilité unique de faire des affaires avec certaines des économies les plus dynamiques d'Asie.
Ensuite, évidemment, nous avons ce que la ministre Freeland... Je pense que nous devrions tous, en tant que Canadiens, reconnaître le travail qu'elle a accompli dans le cadre de l'Accord Canada-États-Unis-Mexique pour s'assurer que le Canada fasse partie de la plus grande zone économique au monde, avec les États-Unis et le Mexique. Si vous examinez les occasions et les possibilités...
C'est pourquoi, chaque fois que j'entends les conservateurs dénigrer le Canada, cela me fait mal, et je suis sûr que cela fait mal aux Canadiens, parce que, pour ce qui est des éléments fondamentaux aujourd'hui, de quoi avons-nous besoin? Nous avons besoin de talents. Nous avons besoin d'un vaste écosystème, comme celui que nous avons dans les secteurs de l'acier, de l'aluminium, de la fabrication automobile et de l'énergie. Nous avons besoin de minéraux critiques. Je vous dirais que les minéraux critiques deviendront aussi importants que le pétrole l'était au XXe siècle, parce qu'ils sont nécessaires pour fabriquer non seulement des batteries, mais aussi des semi-conducteurs. Si vous êtes d'accord avec moi pour dire que les semi-conducteurs sont l'ADN du progrès, les pays qui auront les minéraux critiques seront gagnants dans l'économie du XXIe siècle.
Nous avons une abondance d'énergie renouvelable. Plus de 80 % de notre réseau est constitué d'énergie renouvelable. Pensez‑y. Grâce à l'investissement de Brookfield dans Westinghouse, avec Cameco, le Canada a maintenant accès indirectement à 50 % de toutes les bases nucléaires civiles du monde. Pensez aux possibilités qui s'offrent. Le Canada et les États-Unis peuvent être des chefs de file mondiaux. Certains ont dit que nous allions devenir la superpuissance de l'énergie renouvelable. Réfléchissez à ce que cela représente pour les générations futures.
Ce que nous avons accompli — comme vous l'avez dit, monsieur Badawey —, c'est que maintenant, une petite ou moyenne entreprise au Canada peut vendre aux États-Unis, notre plus proche partenaire, mais elle peut aussi penser à vendre en Allemagne. Elle peut vendre en Italie. Cette entreprise peut ensuite prendre de l'expansion et décider d'être présente au Vietnam.
Le Canada occupe une place unique. Nous avons la chance d'avoir une géographie, des ressources naturelles et des ressources humaines exceptionnelles. Si vous regardez les éléments fondamentaux du XXIe siècle, nous avons tout pour réussir. C'est pourquoi je veux un Canada ambitieux, un Canada qui regarde les possibilités et les débouchés: un Canada fort, fier et ambitieux. C'est ce que nous devons être, et c'est pourquoi je pense que tous les députés de la Chambre et tous les membres de ce comité, celui‑ci particulièrement, devraient célébrer. Nous devrions tous unir nos efforts, parler de ce que nous avons au Canada, faire le tour du monde et vendre notre pays. Nous devrions parfois vanter le Canada et ses travailleurs, parce que nous avons ce qu'il y a de mieux.
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Certainement, et je tiens à vous remercier, monsieur Turnbull, tout particulièrement en ce qui a trait au Forum sur la finance durable. Vous avez réuni certains des meilleurs cerveaux du pays. Nous devrions tous être fiers de ce que vous faites. Non seulement vous êtes un député exceptionnel, mais en tant que secrétaire parlementaire, vous avez été en mesure de vraiment nous guider dans ce processus.
Selon moi, les choses sont très simples. Je dirais aux gens qui nous regardent à la maison que si nous voulons passer de la peur aux possibilités, nous avons besoin d'un lien de confiance. La confiance est fondamentale. Comment pouvons-nous établir la confiance? Nous pouvons le faire grâce à un cadre, et c'est pourquoi le projet de loi est si important, parce que la confiance est synonyme d'adhésion, l'adhésion donnant lieu à de l'innovation. C'est l'arbre décisionnel avec lequel nous devons composer.
C'est pourquoi je tiens également à vous remercier, monsieur le président, de tout le travail que vous avez fait pour essayer de nous amener là. Il a beaucoup été question du Graal de la productivité, mais la confiance est nécessaire. C'est pourquoi le projet de loi et les travaux du Comité sont si importants.
Nous approchons de Noël. Je sais que les gens ont beaucoup de choses en tête, mais s'il y a un cadeau que les conservateurs pourraient offrir aux Canadiens, c'est vraiment de leur permettre d'avoir un cadre, afin que le Canada puisse continuer à être un chef de file en matière d'intelligence artificielle. Je sais que c'est possible. Monsieur le président, vous pouvez témoigner du fait que, lorsque la Chambre le veut, nous pouvons faire de grandes choses rapidement. Cela s'est déjà produit. Si les membres du Comité faisaient preuve de bonne volonté avant Noël, ils diraient: « Donnons un cadeau aux Canadiens. Offrons-leur un cadeau qui les protégera et qui permettra l'innovation, ainsi que l'adoption de l'IA, afin que le Canada soit une nation pouvant jouer un rôle de chef de file au XXIe siècle. » Espérons qu'ils auront tous entendu mon message aujourd'hui.
Monsieur le président, vous avez fait un excellent travail. Je vous remercie de m'avoir invité, ainsi que la ministre Freeland. Je sais que Noël approche à grands pas, et je vois vos sourires. Il est donc grand temps de conclure. Merci beaucoup de nous avoir invités.
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Chers collègues, nous reprenons la séance sans plus tarder, étant donné que nous avons déjà pris un peu de retard.
Nous entamons la seconde partie de la réunion. Comme vous le savez, nous accueillons M. Jeremy Wilmot, président et chef de la direction d'Interac Corp.
[Traduction]
Merci, monsieur Wilmot, de vous joindre à nous. Je m'excuse du retard.
Sans plus tarder, nous allons commencer.
Comme vous le savez, monsieur Wilmot, vous avez quelques minutes pour faire votre déclaration préliminaire. Je sais que vous avez demandé 10 minutes. Étant donné que vous êtes le seul témoin, je n'y vois pas d'inconvénient, mais si vous pouviez vous en tenir à sept ou huit minutes, ce serait l'idéal.
La parole est à vous. Je vous en prie.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Bonsoir à tous.
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Nous sommes très fiers de ces réalisations et du rôle d'Interac dans l'évolution des paiements au Canada. Cependant, nous ne nous reposons pas sur nos lauriers. Interac s'est lancé dans une stratégie d'entreprise audacieuse et ambitieuse de trois ans, qui vise à mener les Canadiens vers la prospérité numérique, grâce à des investissements clés dans la lutte contre la fraude, les paiements en temps réel et le commerce numérique.
Nous comprenons que le Comité a soulevé d'importantes questions au sujet de la gouvernance d'Interac, des prix du service Virement Interac et de la concurrence. Permettez-moi d'aborder ces trois aspects.
Pour ce qui est de la gouvernance, le modèle d'Interac reflète les meilleures pratiques de gouvernance d'entreprise et un engagement envers l'équité, la responsabilisation et l'inclusion. Le conseil d'administration d'Interac comprend des administrateurs indépendants, ainsi que des représentants d'institutions financières et de coopératives de crédit, ce qui assure un processus décisionnel équilibré. Même si l'on accorde beaucoup d'attention à la participation des plus grandes banques du Canada, il est important de reconnaître que le réseau Interac va bien au‑delà de cela. Nos participants comprennent des coopératives de crédit, des institutions régionales, des caisses populaires et des entreprises de technologie financière, ce qui reflète la diversité de l'écosystème financier du Canada et notre engagement à favoriser la concurrence.
Le deuxième aspect que j'aimerais aborder est celui des prix. En ce qui concerne le prix du service de virements électroniques, les institutions financières paient des frais à Interac pour chaque transaction effectuée. Cela est actuellement déterminé par des niveaux fondés sur le volume. Les tarifs que nous imposons sont des tarifs de gros. Cela signifie qu'Interac ne facture pas directement aux consommateurs ou aux entreprises l'utilisation du service Virement Interac. Les institutions financières déterminent les frais qu'elles perçoivent auprès de leurs clients.
Je suis très heureux d'annoncer qu'à compter de 2025, toutes les institutions financières paieront des frais fixes uniques pour les transactions par virement électronique. L'objectif d'Interac en ce qui concerne l'utilisation du service de virements électroniques est de veiller à ce qu'il soit largement accessible à tous les Canadiens, et les résultats parlent d'eux-mêmes. Il y a environ 10 ans, en 2012, le service Virement Interac a traité 30 millions de transactions. En 2023, l'an dernier, plus de 1,2 milliard de transactions ont été effectuées.
Le processus d'examen et de mise à jour des tarifs pour le service Virement Interac est en cours depuis plus d'un an, et il a récemment été amélioré par un comité indépendant d'Interac et la Banque du Canada. Ce changement fera en sorte que ce service pourra continuer de prendre de l'expansion et qu'il demeurera un service attrayant et concurrentiel pour toutes les institutions financières, grandes et petites.
Je vais passer au dernier des trois points, à savoir la concurrence. Interac reconnaît la responsabilité qui découle du fait d'être un intervenant clé dans l'écosystème canadien des paiements. Il est également important de noter que le marché des paiements au Canada est très concurrentiel. Les virements électroniques représentent moins de 6 % du marché total des transactions électroniques.
Interac s'est efforcé d'élargir l'accès au service Virement Interac pour les entreprises de technologie financière et les petites organisations, en veillant à ce que les règles du jeu soient équitables au chapitre de l'innovation et de la croissance. Nous sommes très heureux que Wealthsimple, un fournisseur canadien émergent et prospère de services financiers numériques, se soit joint au service de virements électroniques à titre de participant, par suite de ce changement.
Avec la mise en œuvre de la Loi sur les activités associées aux paiements de détail, nous prévoyons soutenir davantage l'évolution des besoins du marché en permettant aux fournisseurs de services de paiement assujettis à cette loi d'accéder au service Virement Interac. Interac travaille depuis longtemps avec les organismes de réglementation pour soutenir un environnement de paiements concurrentiel et dynamique et maintenir la conformité aux normes rigoureuses du Canada.
Nous sommes très heureux d'être réglementés par la Banque du Canada, grâce à l'exploitation de deux systèmes de paiement importants, soit le réseau intermembres Interac, que nous appelons Débit Interac et Virement Interac. Nous travaillons avec l'Agence de la consommation en matière financière du Canada pour assurer le respect du code de conduite canadien pour l'industrie des cartes de paiement.
Nous reconnaissons l'évaluation préliminaire du service Virement Interac effectuée par le Bureau de la concurrence, et nous collaborerons pleinement avec lui. Nous considérons qu'il s'agit d'une occasion de démontrer notre engagement envers l'équité et la concurrence. Je suis également reconnaissant au Comité d'avoir fourni une tribune pour discuter des mesures que nous avons prises pour soutenir un système financier économique dynamique.
En conclusion, Interac fait partie intégrante de la vie financière des Canadiens. Nous prenons cette responsabilité très au sérieux. Depuis 40 ans, on nous fait confiance pour offrir des solutions de paiement sûres, abordables et accessibles qui facilitent la vie des particuliers, soutiennent les entreprises et stimulent la croissance économique. Interac n'est pas seulement une entreprise de paiements; elle protège et facilite le système financier canadien. À mesure que la fraude devient plus sophistiquée, nous accordons la priorité aux nouveaux investissements importants dans les technologies, y compris la prévention et la détection de la fraude au moyen de l'intelligence artificielle, ainsi que la vérification numérique pour protéger les transactions des Canadiens.
Nous répondrons volontiers aux questions du Comité et nous considérons la discussion d'aujourd'hui comme une occasion de mieux nous faire comprendre, de répondre aux préoccupations et de réaffirmer notre engagement à servir les Canadiens avec intégrité et innovation.
Merci. J'attends vos questions avec impatience.