:
Je déclare la séance ouverte.
Bonjour, chers collègues. Je vous souhaite la bienvenue à la 11e réunion du Comité permanent des affaires étrangères et du développement international.
Conformément à la motion adoptée le 5 février, le Comité se réunit dans le cadre de son étude sur les lettres de mandat de la ministre des Affaires étrangères.
[Traduction]
Afin d'assurer le bon déroulement de la réunion, je vais énoncer brièvement, comme il est d'usage, quelques règles à suivre.
[Français]
Comme d'habitude, des services d'interprétation sont disponibles pour cette réunion. Vous pouvez y accéder en cliquant sur l'icône du globe au bas de votre écran.
Les députés qui participent à la réunion en personne doivent garder à l'esprit les directives du Bureau de régie interne concernant le port du masque, ainsi que les protocoles en matière de santé.
Veuillez également noter que les captures d'écran et le fait de prendre des photos de votre écran ne sont pas autorisés.
[Traduction]
Avant de prendre la parole, veuillez attendre que je vous reconnaisse par votre nom. Lorsque vous parlez, veuillez parler lentement et clairement. Lorsque vous ne parlez pas, votre micro doit être en sourdine.
[Français]
J'aimerais également rappeler que toutes les observations et les questions des députés ainsi que des témoins doivent être adressées à la présidence.
[Traduction]
Chers collègues, comme d'habitude, je ferai de mon mieux pour vous signaler, à l'aide de cette feuille de papier jaune, qu'il reste 30 secondes à votre temps de questions ou de témoignage. Je le ferai à la fois virtuellement et en personne. Cela a très bien fonctionné. Je vous encourage à surveiller cette carte.
[Français]
Maintenant, j'aimerais souhaiter la bienvenue à l'honorable ministre Joly, ministère des Affaires étrangères, et à l'équipe des hauts fonctionnaires qui sont parmi nous aujourd'hui.
[Traduction]
Du ministère des Affaires étrangères, du Commerce et du Développement, nous accueillons Marta Morgan, sous-ministre des Affaires étrangères. Bienvenue, madame.
[Français]
Nous accueillons également M. Antoine Chevrier, sous-ministre adjoint, Afrique subsaharienne;
[Traduction]
Michael Grant, sous-ministre adjoint, Amériques;
[Français]
Alexandre Lévêque, sous-ministre adjoint, Politique stratégique;
[Traduction]
Paul Thoppil, sous-ministre adjoint, Asie-Pacifique; Kevin Hamilton, directeur général, Bureau de la politique de sécurité internationale, et Heidi Kutz, haute représentante pour l'Arctique et directrice générale, Affaires arctiques, eurasiennes et européennes. Bienvenue au Comité.
[Français]
Madame la ministre Joly, nous vous remercions de tout ce que vous faites en cette période très difficile, de votre service, de votre leadership et de votre comparution aujourd'hui.
C'est un plaisir de vous donner la parole pour votre allocution d'ouverture. Vous disposez de cinq minutes.
M. Bergeron me fait signe qu'il veut intervenir.
Monsieur Bergeron, vous avez la parole.
:
Chers collègues, vous avez entendu la proposition de M. Bergeron.
Y a-t-il des remarques ou des interventions sur ce point? Essentiellement, il s'agit de recommencer, après le temps que le ministre a passé avec nous, avec un nouveau groupe de témoins et un ordre de parole de six minutes à partir de là.
Permettez-moi de m'assurer que j'ai une liste intégrée des personnes qui souhaitent intervenir. Je pense que tous les membres sont en personne.
Monsieur Chong, vous avez la parole.
:
Monsieur le président, je vous remercie de cette proposition, mais je suis contre.
Nous sommes 11 membres dans ce comité. Chacun d'entre nous est primus inter pares. Nous avons tous le droit de faire partie de ce comité et d'avoir un temps égal.
Selon cette proposition, deux des 11 membres de ce comité disposent de la moitié du temps. Ce n'est pas juste, car chaque membre de ce comité devrait bénéficier d'un temps égal, dans la mesure du possible. Ce n'est pas le cas avec les motions de régie interne que nous avons adoptées, mais nous nous efforçons de le faire autant que possible.
Nous nous éloignons beaucoup plus de ce principe si nous passons à quatre tours de six minutes, puis à quatre autres tours de six minutes au cours de la deuxième heure. Cela signifie que deux membres de ce comité obtiendraient un temps disproportionné au détriment des neuf autres membres du Comité. Je ne pense pas que ce soit juste.
:
Monsieur Chong, merci beaucoup.
Le Comité a certainement la possibilité de modifier les motions de régie interne telles qu'elles ont été adoptées à l'origine au moyen de propositions comme celle de M. Bergeron, mais j'aimerais entendre d'autres points de vue de la part des membres, assez rapidement, je l'espère, pour ne pas perdre de temps.
M. Chong s'est prononcé contre la proposition. Y a-t-il d'autres interventions, s'il vous plaît, chers collègues?
Madame Bendayan.
:
Merci, monsieur le président.
Je suis heureuse d'être parmi vous aujourd'hui.
Je remercie également toute l'équipe d'Affaires mondiales Canada. Je remercie Mme Morgan, qui m'accompagne, ainsi que tous ceux qui sont en ligne.
[Traduction]
Je suis heureuse d'avoir l'occasion de me présenter devant vous pour discuter de ma lettre de mandat et de mes priorités en tant que ministre des Affaires étrangères. Je m'en voudrais de ne pas commencer par les répercussions de la nouvelle invasion illégale et non provoquée de l'Ukraine par la Russie.
Ce n'est pas une hyperbole de dire qu'au cours du mois dernier, le monde a fondamentalement changé. Lorsque Vladimir Poutine a débuté son invasion injustifiable de l'Ukraine, il a lancé le plus grand défi à la sécurité mondiale depuis la Seconde Guerre mondiale.
[Français]
Les dernières semaines nous rappellent de manière plutôt brutale que la démocratie n'est pas garantie et qu'elle ne peut en aucun cas être considérée comme acquise.
Aujourd'hui, le champ de bataille se trouve en Ukraine, mais la menace plombe sur le monde entier. Comme l'a dit le président Zelensky la semaine dernière dans son discours émouvant devant le Parlement, l'Ukraine, un pays souverain, se bat pour sa survie. Les Ukrainiens défendent leur liberté et leur droit de choisir un avenir meilleur pour leurs enfants.
Le gouvernement du Canada fait tout en son pouvoir depuis le début de la crise afin de contribuer à une solution diplomatique et de fournir un soutien vital à l'Ukraine. Nous le faisons à la mémoire de ceux et de celles qui ont péri depuis le début des affrontements et pour faire honneur au courage des Ukrainiens qui continuent de se battre férocement jour après jour.
[Traduction]
Nous sommes en communication constante avec l'Ukraine et nos alliés. J'ai eu une conversation ce matin avec Dmytro Kuleba, le ministre des Affaires étrangères de l'Ukraine, et nous maintenons un front diplomatique commun. Le Canada et la communauté internationale doivent demander des comptes aux responsables.
[Français]
Durant cette crise, nous avons assisté à une mobilisation sans précédent des économies mondiales afin d'imposer de sévères sanctions au régime russe. Les sanctions économiques que nous avons mises en place ont un but clair, net et précis, soit d'étouffer le régime russe et les individus qui ont financé et permis cette invasion. Cela inclut ceux et celles qui alimentent cette guerre à grands coups de propagande et de désinformation.
Jusqu'à présent, le Canada a imposé des sanctions à plus de 1 000 personnes et entités russes et biélorusses pour leur rôle dans la crise ukrainienne. Nous avons exclu les banques russes du système international SWIFT; nous avons interdit les importations de pétrole brut et annulé tous les permis d'exportation russe; nous empêchons les avions russes et biélorusses d'entrer dans notre espace aérien; nous refusons l'accès aux bateaux russes dans nos ports.
[Traduction]
Nous fournissons une aide létale et non létale à l'Ukraine. Nous avons fait don de près de 200 millions de dollars aux efforts humanitaires, et nous sommes prêts à accueillir au Canada les Ukrainiens qui fuient la guerre.
Comme vous m'avez entendu le dire à maintes reprises, toutes les options restent sur la table, et nous continuerons à exercer une pression maximale sur le régime russe, tout en soutenant le peuple ukrainien.
[Français]
À tous moments, nous avons exhorté la Russie à changer de cap, en utilisant tous les moyens diplomatiques à notre disposition. Le Canada a joué un rôle de chef de file en mettant un maximum de pression sur les Russes dans les forums multilatéraux, notamment les Nations unies, le G7, l'OTAN, le Conseil de l'Arctique, l'Agence internationale de l'énergie atomique, le Commonwealth et l'Organisation internationale de la Francophonie.
C'est également pourquoi le Canada a été un des premiers pays à saisir la Cour pénale internationale de la question. C'est aussi pourquoi nous soutenons l'Ukraine dans les procédures qu'elle a intentées devant la Cour internationale de Justice. Le Canada continuera à faire tout en son pouvoir pour acculer le régime russe au pied du mur.
[Traduction]
Nous demanderons des comptes pour cette atrocité. Je tiens à remercier mes collègues de l'opposition pour l'unanimité dont nous avons pu faire preuve dans ce dossier crucial. Je crois que le message que les Canadiens et notre Parlement sont unis avec le peuple ukrainien est fort. Je tiens également à vous remercier pour les idées constructives que vous avez proposées.
Avant de passer à vos questions, j'aimerais parler de deux dossiers sur lesquels je travaille parallèlement à la réponse de notre gouvernement à l'invasion de l'Ukraine par la Russie. La crise actuelle a mis en évidence la nécessité d'adopter une nouvelle approche pour travailler avec nos partenaires démocratiques dans les régions arctique et indopacifique. Le maintien et le renforcement de l'ordre international fondé sur des règles sont des principes canadiens fondamentaux qui ont également fait l'objet de pressions stratégiques à long terme dans l'Arctique et dans la région indopacifique. Je me réjouis donc de poursuivre mon engagement dans ces deux régions et de travailler en collaboration avec vous et tous les membres du Comité et de cette Assemblée.
[Français]
Merci beaucoup.
:
Merci, monsieur le président.
[Français]
Je vous remercie, madame la ministre, de votre témoignage.
[Traduction]
Je vais d'abord poser une question sur la région indopacifique, puis sur les engagements du Canada envers l'OTAN, et enfin sur l'énergie.
Sur la question de la stratégie indopacifique, la France a publié sa stratégie en 2019. Le Royaume-Uni a publié sa stratégie en mars 2021, il y a un an. Les États-Unis ont publié leur stratégie peu après, au milieu de l'année dernière. L'Allemagne a présenté ses lignes directrices, comme elle les appelle, en 2020.
L'ambassadeur des États-Unis a déclaré que l'administration américaine attend la nouvelle stratégie indopacifique du Canada.
Ma première question est la suivante: le gouvernement rendra-t-il publique sa stratégie indopacifique lorsqu'elle sera terminée, et dans la négative, pourquoi pas, étant donné que ces autres pays ont rendu la leur publique? En fait, j'ai pu télécharger ces documents en ligne; ils sont disponibles pour que nous puissions comprendre leur approche concernant la région indopacifique. La stratégie sera-t-elle rendue publique?
Bien sûr, le gouvernement va rendre publique sa stratégie indopacifique.
J'ai certainement eu des conversations avec Tony Blinken à ce sujet lorsqu'il rédigeait sa propre stratégie indopacifique, qui a été publiée récemment, je pense en janvier ou février. Nous nous sommes penchés là-dessus et nous en prenons bonne note.
Je devais me rendre au sommet indopacifique de l'Union européenne il y a un mois, mais en raison de la guerre en Ukraine, je suis rentrée plus tôt. J'ai eu des conversations avec Jean-Yves Le Drian, de France, au sujet de la position de la France sur la région indopacifique, ainsi qu'avec Annalena Baerbock, notre collègue d'Allemagne.
:
Nous savons vous et moi, et nous le savons tous, que je ne suis pas ministre de la Défense, mais ce que je peux vous dire, c'est que le 24 février, le monde a certainement changé.
Nous devons nous assurer de nous adapter à ces temps difficiles, donc je pense qu'il est important d'en faire plus sur le plan militaire, sur le plan de la défense en général.
Entre-temps, pour ajouter à cela, je suis d'avis qu'il est également important pour le Canada d'être prêt sur le plan diplomatique, car il est important, particulièrement dans la région de l'Europe de l'Est, que nous soyons là pour offrir les services qui sont requis.
:
Évidemment, nous savons tous que les conversations qui ont lieu au Cabinet sont secrètes. Vous avez été au Cabinet, alors vous savez à quel point ce principe est important.
Cela dit, je vais certainement soutenir ma collègue, en particulier pendant qu'elle travaille à la modernisation du NORAD. Je crois que c'est important pour tous les habitants du Grand Nord et de l'Arctique.
Je crois aussi que l'Allemagne a décidé d'augmenter son budget de défense à la lumière de ce qui se passe en Ukraine et aussi à la lumière de la décision de Vladimir Poutine, qui est tout à fait flagrante, non seulement d'envahir davantage l'Ukraine, mais aussi de devenir une menace très importante pour la sécurité de l'Europe et pour la sécurité transatlantique. Dans cet esprit, il est important à mon avis que le Canada soit prêt.
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Merci, monsieur le président.
Bienvenue, madame la ministre. C'est un plaisir de vous recevoir à comité.
Au cours des derniers mois, vous avez fait preuve d'une constance et d'un acharnement absolus pour défendre la cause de l'Ukraine et faire en sorte que l'alliance occidentale agisse de concert et coordonne sa réponse. Nous avons assisté à un tourbillon d'activités de votre part, tant dans le cadre des forums internationaux que lors des visites que vous avez effectuées en Ukraine et dans les pays voisins.
Je pense que nous sommes tous d'accord pour dire que Vladimir Poutine pensait qu'il y avait des fissures dans cette alliance occidentale. Étant donné que vous avez une bonne perspective et que vous avez pris part à toutes ces discussions, quel est votre point de vue à ce sujet? Cela a-t-il cimenté la réponse de l'alliance occidentale? Comment la décririez-vous?
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Merci, monsieur Ehsassi. Il est clair que Vladimir Poutine a sous-estimé l'Occident et son unité. Non seulement il l'a sous-estimé, mais ses mauvaises décisions et son manque de jugement dans la prise de décisions ont montré à quel point l'Occident peut s'unir à la lumière d'une menace aussi grave.
L'unité se fait de différentes manières; c'est certainement dans le cadre de l'OTAN, mais aussi dans le cadre du G7. Le G7 est devenu le groupe de coordination où les ministres des Affaires étrangères se parlent pratiquement toutes les semaines. Non seulement nous nous parlons, non seulement nous sommes en contact les uns avec les autres, mais nos directeurs politiques se parlent tous les jours.
J'ajouterai qu'habituellement, les ministres du G7 se voient deux fois par an. Comme nous voulions nous assurer que nos sanctions auraient beaucoup d'impact, qu'elles seraient très coordonnées et qu'il n'y aurait pas de failles, nous avons travaillé en union pour échanger des données, des noms et des entités. Nous le faisons pour voir comment nous pouvons nous entraider, notamment sur la question de la sécurité énergétique, comme l'a mentionné M. Grant, mais aussi pour nous assurer que nous ciblons les bonnes personnes et les bonnes entités.
Nous avons également collaboré sur la question des réfugiés. Nous travaillons à des questions liées à l'aide humanitaire.
Chaque aspect de cette crise est débattu à la table du G7.
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Merci beaucoup pour cela.
Si l'on se reporte aux derniers chiffres, il s'agit du plus grand et du plus vaste déplacement de personnes en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale. Vous savez, pour avoir visité les pays voisins, que jusqu'à présent les derniers chiffres indiquent que deux millions de personnes qui ont quitté l'Ukraine se trouvent en Pologne. Environ 500 000 sont en Roumanie, 400 000 en Moldavie, 400 000 en Hongrie et 300 000 à ce jour sont allés en Slovaquie.
Compte tenu de cette réalité et du fait que vous avez été sur le terrain dans ces pays voisins, comment pouvons-nous fournir de l'aide à ces pays pour qu'ils puissent continuer à faire un travail exceptionnel pour accueillir les personnes venant d'Ukraine?
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En effet, à l'heure actuelle, un million de réfugiés par semaine fuient l'Ukraine. C'est sans précédent. C'est plus que ce que nous avons vu en Syrie. Cela se répercute certainement sur les pays européens, car beaucoup de ces personnes sont des femmes, des mères et des enfants. Il est important pour eux d'avoir les bonnes capacités sur le plan des places dans les écoles élémentaires, les lycées, les jardins d'enfants, et ainsi de suite.
Nous travaillons avec les agences des Nations unies, comme le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés. Mon collègue, le , est également en communication étroite avec le Haut Commissariat. Le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés est présent en Moldavie et dans différents pays. Nous avons fourni 200 millions de dollars d'aide.
Je voudrais soulever un point qui a également un impact sur ces pays voisins, car je pense que c'était votre question.
J'ai eu la chance de parler avec la présidente de la Moldavie, Maia Sandu. C'est une jeune femme fantastique qui est une cheffe d'État démocratiquement élue. Elle m'a expliqué que d'importantes campagnes de désinformation sont menées dans son pays pour décrire les réfugiés comme étant agressifs, violents et une menace pour les Moldaves. C'est en soi un problème, car le but de ces campagnes de désinformation russes est de déstabiliser le pays, les Moldaves ayant vu une augmentation vraiment importante des réfugiés.
Nous voulons travailler avec la Moldavie pour lui apporter un soutien financier, comme l'a annoncé le aujourd'hui, mais nous voulons aussi nous assurer de contrer les campagnes de désinformation.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Je vous remercie infiniment, madame la ministre, d'être des nôtres. Je remercie également tous vos collaborateurs et collaboratrices. Merci de ce que vous faites depuis un certain nombre de semaines pour soutenir l'Ukraine.
Vous vous rappellerez que, dans une discussion, je vous avais dit que si la Russie agressait l'Ukraine, il n'y aurait pas l'épaisseur d'une feuille de papier entre vous et nous quant à la réaction et à la détermination que nous devrons démontrer face à cette agression.
Je vous offre à nouveau toute ma collaboration et je réitère que je ne me considère pas comme le « critique » du Bloc québécois en matière d'affaires étrangères, mais bien comme le porte-parole de ma formation politique en la matière. Nous avons donc soutenu toutes les sanctions qui ont été décrétées jusqu'à présent. Nous accueillons avec satisfaction celles qui ont été annoncées aujourd'hui. Nous avons même appelé à davantage de sanctions contre des oligarques qui ont des intérêts dans des entreprises canadiennes. J'ai fait état de quelques-unes d'entre eux lors du débat sur la motion de notre collègue Michael Chong. Or, je constate que certains de ces oligarques sont toujours épargnés par les sanctions canadiennes. Plus inquiétant encore, TVA Nouvelles annonçait le 17 mars dernier qu'aucun actif russe n'avait encore été saisi au Canada.
Madame la ministre, je veux bien que nous multipliions les sanctions, mais, si celles-ci demeurent sans effet, à quoi servent-elles, sinon à simplement exprimer une volonté, mais une volonté qui ne s'accompagne pas de gestes?
:
Merci, cher collègue. Cela me fait plaisir de répondre à vos questions. J'ai différentes choses à dire là-dessus.
Premièrement, le but du gouvernement du Canada est avoué: étouffer le régime russe. Alors, notre objectif est d'appliquer le plus de sanctions possible, le plus efficacement possible, et ce, en coordination avec nos alliés du G7.
L'objectif du G7 est d'appliquer les mêmes sanctions aux individus et aux oligarques. C'est pourquoi l'équipe d'Affaires mondiales Canada et ma sous-ministre travaillent sur cette question. Nous prenons note des noms que vous nous avez donnés et nous ferons certainement un suivi.
Deuxièmement, le but d'imposer des sanctions est de rendre les actifs inutiles. À ce jour, nous avons imposé environ 1 000 sanctions envers des personnes et des entités russes et biélorusses. Dès le moment où la sanction est imposée, l'actif ne peut être vendu ni transféré. Bref, il perd toute sa valeur. De plus, lorsqu'un individu essaie d'aller à l'encontre des sanctions, c'est un acte criminel, et les conséquences à cela sont extrêmement sévères.
Nous avons un bon régime de sanctions, au Canada. Nous avons même inspiré le Royaume‑Uni, qui vient tout juste d'élargir sa propre législation en matière de sanctions; en effet, il y a plusieurs lois en place au Canada pour imposer ces sanctions aux oligarques.
:
Vous avez compris, madame la ministre, que nous serons derrière vous « à 100 miles à l'heure », comme on dit en français, pour que ces sanctions ne soient pas simplement des vœux pieux, mais qu'elles soient effectives et qu'il y ait des effets sur les oligarques, entre autres.
Je veux revenir sur une question qui a été posée par notre collègue Michael Chong sur la capacité du Canada à venir en aide à nos alliés européens en matière d'approvisionnement en gaz et en pétrole, outre le problème technique que constitue le fait d'acheminer le pétrole de l'Ouest vers l'Atlantique. Cela ouvre un autre chapitre dont je ne ferai pas état ici.
Je veux simplement signaler que, selon votre lettre de mandat, vous devez, avec le , maintenir le leadership du Canada en matière de lutte contre les changements climatiques. Or, aujourd'hui, votre collègue de Ressources naturelles Canada a annoncé que le Canada allait augmenter sa production. On parle de 300 000 barils par jour: 200 000 barils de pétrole et 100 000 barils de gaz naturel.
Comment concilier cette augmentation de la production pétrolière et gazière du Canada et l'objectif qui vous a été fixé par le de conserver le leadership du Canada en matière de lutte contre les changements climatiques?
:
Oui, nous avons pris note de cette liste et c'est certainement notre objectif de travailler à partir de celle-ci.
Quant à la question des changements climatiques, c'est une priorité pour moi et pour le gouvernement. Je suis consciente de l'annonce faite par mon collègue aujourd'hui, en collaboration avec l'Union européenne, qui vise à réduire elle-même ses émissions de gaz à effet de serre. Je pense que nous pouvons nous entendre sur le fait que l'Union européenne est un des leaders mondiaux en matière de lutte contre les changements climatiques.
J'ai eu l'occasion de parler également avec mon collègue Steven Guilbeault. L'objectif est de maintenir notre plan de réduction des gaz à effet de serre. Il travaille lui-même sur ce fameux plan de réduction des gaz à effet de serre, qu'il sera en mesure de rendre disponible au cours des prochaines semaines.
:
Merci, monsieur le président.
Merci à la ministre d'être ici, et à tous les membres du personnel de se joindre à nous aujourd'hui pour partager leur savoir expert avec nous.
J'ai de nombreuses questions à poser, mais je vais commencer par celles qui concernent l'Ukraine. Évidemment, j'étais récemment en Pologne avec vous. Je vous remercie de m'avoir fait l'honneur de vous y accompagner. Ce que nous avons vu en Pologne était très difficile à voir, bien sûr.
Nous parlons de la façon dont nous pouvons aider l'Ukraine. Quelle est la meilleure façon pour le Canada d'aider l'Ukraine? En tant que néo-démocrates, nous avons toujours cru que nous devions fournir les armes que nous pouvons et le matériel de défense à nos militaires, afin qu'ils puissent rester en sécurité et faire leur travail. Pendant que ces conversations ont lieu au sujet du soutien à nos militaires, je me demande si vous seriez prête à lier l'aide humanitaire à cela, si nous pourrions dire cela ou non.
Tout le monde ici reconnaît que la guerre est une chose terrible. C'est un échec de la diplomatie. C'est un échec de l'aide humanitaire. Je répugne à voir une situation dans laquelle les dépenses militaires augmentent considérablement et que l'aide humanitaire ne suit pas.
Vous savez, bien sûr, que notre aide officielle au développement est extrêmement faible. Nous sommes loin de notre objectif de 0,7 %. Je vous encourage vraiment à envisager de lier cet objectif directement à l'aide. Je me demande si c'est quelque chose que vous pourriez envisager.
:
Eh bien, il est certain que la question de l'aide humanitaire est importante, particulièrement dans cette crise. C'est pourquoi nous avons annoncé, comme je l'ai mentionné dans mon discours, 200 millions de dollars pour soutenir l'Ukraine dans cette crise.
Je dois dire que, par rapport à d'autres pays, y compris ceux d'Europe, nous sommes dans le peloton de tête.
Je conviens, madame McPherson, que nous devons en faire plus. La situation est désastreuse. Puisque la situation continue d'être désastreuse et que l'avenir est plutôt sombre à l'heure actuelle, nous devons bien sûr offrir plus de soutien. C'est pourquoi le a annoncé aujourd'hui une allocation de 50 millions de dollars à différentes agences des Nations unies, mais en particulier en ce qui concerne la Moldavie, pour les raisons que j'ai mentionnées un peu plus tôt quand M. Ehsassi en a parlé.
:
C'est bon. Je peux aller la voir après. Ce n'est pas un problème.
Tout cela pour dire que, oui, nous respectons le traité sur le commerce des armes lorsque nous fournissons des armes aux militaires ukrainiens pour leur défense.
Cela dit, je ne peux pas donner de détails opérationnels pour des raisons de sécurité. Je pourrais certainement poursuivre cette conversation et fournir les assurances nécessaires. Notre objectif est de nous assurer que les armes que nous fournissons, l'aide létale et non létale que nous fournissons, sont entre les mains des personnes qui se battent contre l'armée russe.
:
Votre question contient plusieurs volets. Pour ce qui est de l'Ukraine, nous allons continuer d'exercer un maximum de pression sur le Kremlin et le régime russe en ajoutant d'autres sanctions, mais nous allons aussi accroître l'aide juridique à l'Ukraine. C'est ce que le gouvernement ukrainien nous a demandé, à nous et aux autres pays du G7, et c'est ce que nous sommes en train de coordonner ensemble.
Cela dit, nous avons conscience de faire ce travail essentiel pour l'unité de l'Occident sous le regard de la Chine. Or, la Chine est membre du Conseil de sécurité de l'ONU et nous attendons d'elle qu'elle ne fasse rien pour envenimer le conflit en Ukraine. J'ai d'ailleurs demandé à nos diplomates de faire connaître notre position à toutes les parties et sur toutes les tribunes multilatérales, y compris en Chine.
Quant à Taïwan, la vient d'établir un accord de libre-échange avec elle. Cet accord est important, considérant les liens très forts de personne à personne qui existent avec Taïwan et nos projets d'y accroître nos échanges commerciaux.
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
Je vous remercie, madame la ministre, d'être avec nous aujourd'hui.
L'invasion illégale de l'Ukraine par la Russie a remis en lumière les enjeux relatifs à la défense et à la souveraineté canadienne dans l'Arctique, comme vous l'avez mentionné dans votre introduction. Nous savons que c'est un enjeu dont l'importance ne fera que grandir.
J'aimerais vous demander quelle est votre lecture de la situation actuelle et j'aimerais savoir comment elle a évolué ou changé en raison de la guerre en Ukraine.
Selon vous, qui sont nos alliés en ce qui a trait la protection de notre souveraineté dans l'Arctique?
:
Je vous remercie de cette très bonne question, madame Bendayan.
Il va de soi que nous devons tenir compte de ce qui s'est passé en Ukraine et du fait que nous partageons une frontière maritime dans le Nord avec la Russie.
En temps normal, les discussions autour de la souveraineté de l'Arctique avaient lieu au sein du Conseil de l'Arctique. Cependant, puisque c'est la Russie qui présidait le Conseil cette année, et que notre objectif avoué était d'isoler diplomatiquement, politiquement et économiquement ce pays, nous avons suspendu notre participation aux travaux du Conseil, de concert avec tous les autres membres.
Dans les circonstances, il est important de travailler avec les États‑Unis, parce qu'il va de soi que la protection de notre continent se fait de concert avec les États-Unis. Voilà pourquoi la ministre travaille sur la modernisation du NORAD. Il est également important que nous puissions le faire avec nos collègues scandinaves, qui sont également membres du Conseil de l'Arctique. J'ai eu l'occasion d'avoir plusieurs discussions avec nos collègues danois, finlandais, suédois et norvégiens sur la question, parce que je pense que nous devons nous assurer aussi de protéger notre souveraineté en Arctique. Depuis toujours, le Canada a des prétentions très importantes en ce qui a trait a sa souveraineté et à son intégrité territoriale en Arctique.
J'aimerais revenir sur une question qui a déjà été posée par mon collègue à la Chambre, mais qui m'interpelle également.
Vous avez dit, au sujet des Canadiens qui souhaitaient grossir les rangs de la Légion internationale de défense ukrainienne, qu'il s'agissait d'un choix individuel. Je suis totalement d'accord sur cela. Cependant, comme vous le savez, selon la Loi sur l'enrôlement à l'étranger, il est illégal pour un Canadien de se battre contre un État étranger ami, mais cette loi n'inclut pas de définition ou de liste des États étrangers amis.
Comment pourrait-on clarifier cette question?
:
Quant à l'Ukraine, il y a différents aspects à prendre en compte.
Depuis le 1er février, nous avons demandé aux Canadiens qui y étaient de quitter l'Ukraine. Nous avons demandé aux gens qui avaient peut-être le désir d'aller en Ukraine de ne pas y aller. À partir du moment où la guerre a commencé, nous avons également demandé à ceux et à celles qui étaient soumis à des bombardements en Ukraine de se protéger et de se réfugier dans des endroits sûrs.
Comme je l'ai mentionné par le passé, c'est une décision personnelle pour les gens qui décident d'y aller. Toutefois, la capacité d'offrir des services consulaires est extrêmement limitée parce que nos diplomates ont quitté l'Ukraine et travaillent à partir du sud de la Pologne, pour l'instant du moins.
Dans ces circonstances, lorsque des personnes décident d'aller se battre aux côtés de leurs collègues, amis et parfois parents ukrainiens, c'est vraiment une décision personnelle, mais celle-ci doit être fondée sur un choix informé.
:
Merci, monsieur le président.
Vous savez, madame la ministre, que plusieurs articles de journaux ont mis en évidence la difficulté pour les francophones de se faire une place au sein de votre ministère. Un des mandats qui vous a été confié par le premier ministre est de faire la promotion de la langue française dans toutes les missions diplomatiques.
Dans un premier temps, j'aimerais que vous nous fassiez état des initiatives qui ont été prises de votre côté pour vous assurer que l'autre langue officielle de ce pays soit bien en place et bien en évidence au sein de votre ministère.
Dans un deuxième temps, en lien avec cette question, il y aura bientôt un an que le poste d'ambassadeur du Canada à Paris est vacant. Sauf erreur, il n'a fallu que six semaines pour pourvoir le poste de haut-commissaire à Londres.
Pourquoi est-ce que cela tarde autant de pourvoir le poste d'ambassadeur à Paris alors que nous entretenons avec la France une relation depuis de très longues années, voire depuis la fondation de ce pays?
Qu'est-ce qui explique que nous tardions autant à pourvoir ce poste? Est-ce que c'est parce qu'on ne trouve personne dans les rangs libéraux qui pourrait occuper ce poste?
:
Merci, cher collègue. C'est une très bonne question.
Vous savez que la question des langues officielles est pour moi fondamentale. Cela fait partie de mon engagement politique depuis que je suis ministre et que je suis en politique fédérale.
Dans le Livre blanc que j'avais déposé en tant qu'ancienne ministre des Langues officielles, il y avait certainement une intention d'en faire plus quant à la place du français à Affaires mondiales Canada et au sein de notre diplomatie canadienne. L'objectif du projet de loi sur la modernisation de la Loi sur les langues officielles était de cristalliser le rôle de l'Organisation internationale de la Francophonie pour le Canada. Cet objectif a été atteint .
Lorsque j'ai été nommée ministre des Affaires étrangères, j'ai parlé à la sous-ministre, Mme Marta Morgan, de mes préoccupations au sujet de l'état du français à Affaires mondiales Canada. Voilà pourquoi, deux nouveaux sous-ministres adjoints francophones ont été nommés récemment. Nous les voyons à l'écran. Je vous les présente: Antoine Chevrier et Alexandre Lévêque. L'un est responsable de l'Afrique subsaharienne et l'autre est responsable de toutes les politiques publiques au sein d'Affaires mondiales, respectivement. Bien entendu, nos collègues à Affaires mondiales peuvent travailler dans les deux langues officielles.
Je tiens à préciser que je demande que mes réunions préparatoires se déroulent en français. Je travaille avec les diplomates en français, et bien entendu, parfois, en anglais, selon la langue de mes homologues et des dossiers sur lesquels je travaille.
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
[Traduction]
Madame la ministre, vous avez parlé du fait que les événements en Ukraine nous font revivre les horreurs du conflit syrien. Nous assistons au même genre de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité qui ont été commis en Syrie, comme s'ils avaient servi de répétition générale pour ce qui se passe actuellement en Ukraine.
Je suis particulièrement frappée de voir que des citoyens canadiens restent détenus sans avoir été accusés, ou arbitrairement, dans le nord de la Syrie. Ce sont des citoyens canadiens, et beaucoup sont des enfants.
Que faisons-nous pour ramener ces citoyens canadiens et faire en sorte qu'ils soient jugés ici s'ils ont commis des actes criminels?
:
Merci de soulever cette importante question, madame McPherson.
Vous vous souviendrez peut-être que mon collègue, l', a travaillé à une importante directive qui visait à soutenir des Canadiens se trouvant en Syrie, et surtout des enfants, afin qu'ils puissent revenir au Canada. Certains sont revenus. La directive prévoyait aussi des mesures d'aide pour les personnes aux prises avec des problèmes de santé.
Notre but est de nous assurer qu'une fois au Canada, ces personnes seront jugées sous le régime du Code criminel. Nous prenons aussi très au sérieux la menace posée par Daech, parce que nous savons qu'il peut y avoir des conséquences pour les personnes détenues dans ce camp en Syrie.
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Merci, monsieur Sarai, de poser cette question d'une grande importance.
Nous savons que 141 pays membres de l'ONU ont voté contre une nouvelle invasion de la Russie en Ukraine, mais nous savons aussi que 35 pays se sont abstenus. Notre objectif est de convaincre des pays de collaborer avec nous.
C'est effectivement un des sujets de discussion entre les pays du G7, et c'est un des thèmes que j'ai abordés avec ma collègue Marise Payne, de l'Australie, en début de semaine. J'ai aussi parlé d'une possible coopération concernant l'Ukraine avec le Vietnam plus tôt cette semaine, car c'est un de nos partenaires dans la région indopacifique. La semaine dernière, ma sous-ministre s'est rendue en Inde pour discuter avec le gouvernement. J'ai moi-même eu une discussion très intéressante avec l'ambassadeur au Canada, et je me réjouis de poursuivre le dialogue avec l'Inde.
Par ailleurs, il sera primordial d'engager le dialogue avec la Chine, pour les raisons que j'ai évoquées tout à l'heure. Étant donné que la Chine siège au Conseil de sécurité de l'ONU, il est primordial qu'elle évite absolument d'envenimer le conflit.
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Comme vous savez, le nerf de la guerre, c'est toujours l'information, parce que c'est ce qui permet de justifier le déclenchement des hostilités.
Depuis le début de l'invasion de l'Ukraine… En fait, avant cette invasion, il y a eu une énorme campagne de propagande. Quand nous parlions à la Russie du déploiement de ses troupes aux frontières de l'Ukraine, elle niait tout. De toute évidence, elle nous a menti et elle a menti au monde entier.
Ensuite, la Russie a prétendu que ses troupes avaient été envoyées en Ukraine pour la dénazifier. Pourtant, comme vous le savez, M. Zelenskyy est lui-même juif. Les Russes ont aussi prétendu qu'un génocide était en cours dans les régions de Louhansk et de Donestk. Non seulement c'est totalement faux, mais c'est clairement de la manipulation. La propagande n'a fait que s'intensifier depuis.
Nous savons que la propagande est omniprésente en Ukraine et en Russie, mais il ne faut pas oublier qu'elle s'immisce aussi dans nos démocraties. Nous avons interdit les activités de radiodiffusion des réseaux RT et Sputnik au Canada. Nous avons demandé aux plateformes numériques d'en faire autant, mais il faut aller plus loin. Le Canada préside cette année la Coalition sur la liberté d'expression en ligne et la Coalition pour la liberté des médias. Notre mandat, et c'est aussi ce qui m'est demandé à titre de ministre des Affaires étrangères, est de contrer la propagande en ligne.
Les sociétés de médias sociaux doivent en faire davantage. Elles doivent reconnaître qu'elles relèvent de l'autorité des États et qu'elles ne sont pas des plateformes technologiques, mais plutôt des productrices de contenus. C'est ce qui nous permettra, collectivement, de renforcer nos démocraties, parce que cette guerre est menée avec des outils du XXIe siècle, y compris les médias sociaux.
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Merci beaucoup, monsieur Sarai.
Merci, madame la ministre.
Nous sommes rendus à la fin de notre deuxième tour ainsi que de notre heure avec la ministre.
Au nom de tous mes collègues, j'aimerais remercier la ministre Joly de son travail et de sa comparution.
Nous avons hâte de vous rencontrer de nouveau.
[Traduction]
Merci de nous avoir fait l'honneur de votre présence. Nous allons vous libérer pour vous permettre de vaquer à vos activités.
Il nous reste une autre heure de réunion durant laquelle nous continuerons de discuter du même sujet avec des hauts fonctionnaires.
Tout à l'heure, nous avons mis notre discussion en suspens concernant l'attribution du temps au cours de la deuxième heure. Nous pouvons reprendre là où nous avons laissé et, je l'espère, en venir rapidement à une entente.
Je crois que M. Oliphant a un second appel au Règlement.
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C'est le même rappel au Règlement.
Pour économiser du temps, étant donné que tout ce qui m'intéresse est de savoir à quel point les fonctionnaires aiment leur secrétaire parlementaire… Une fois n'est pas coutume, mais je suis prêt à partager mes cinq minutes, vu la nature particulière de cette réunion, entre M. Bergeron et Mme McPherson afin qu'ils disposent de deux minutes et demie de plus chacun. Nous pourrons poursuivre ensuite.
Il ne faut toutefois pas y voir un précédent. Je trouve important de respecter ce qui a été décidé concernant l'attribution du temps mais, en raison de la nature de ce débat, je suis heureux de partager mon temps.
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Si c'est un cadeau, alors il sera très accepté avec gratitude.
Chers collègues, avant de nous lancer dans la deuxième heure, je voudrais vous rappeler qu'une sonnerie retentira à 17 h 15. Sans égard à ce qui vient d'être dit, j'aimerais vous demander votre consentement unanime pour poursuivre la réunion jusqu'à 17 h 30 et pour aller voter ensuite.
Des députés: D'accord.
Le président: D'accord. Nous allons aller aussi loin que possible dans ce tour, et le temps de M. Oliphant sera partagé comme il l'a généreusement offert.
Nous entamons le troisième tour de questions. Le premier intervenant sera M. Aboultaif. Vous avez cinq minutes.
Vous avez la parole.
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Merci, monsieur le président.
J'aimerais revenir à la politique sur l'Arctique et à notre plan de défense dans cette région. Nous savons que la Russie y joue les trouble-fête. Elle possède, essentiellement… Son territoire s'étend jusque dans l'Arctique, et cela représente la plus grande menace à notre souveraineté et à celle de nos autres partenaires dans cette région. La Chine manifeste également un énorme intérêt pour le potentiel que présente l'Arctique en matière de développement ou de commerce, de même que pour son initiative la Ceinture et la Route, mais aussi sur le plan militaire.
Concrètement, que pouvons-nous faire? Où en sommes-nous dans notre préparation? Pour l'instant, nous n'avons ni plan ni politique. Toutes les autres parties ont déjà fourbi leurs armes, elles ont déjà un plan. Comment allons-nous traiter avec la Chine dans l'Arctique?
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Je vous remercie infiniment, monsieur le président.
Je profite de l'occasion pour remercier chaleureusement M. Oliphant de sa générosité, qui nous évite de devoir prendre du temps du Comité pour discuter de temps de parole.
J'aimerais revenir sur la question tout à fait pertinente, qui a été posée par notre collègue Mme Bendayan, au sujet des pays sur lesquels nous pouvons compter pour assurer la protection de l'Arctique. Sans vouloir avoir l'air de mauvaise foi, ce qui me préoccupe, c'est que certains de nos alliés les plus proches contestent la souveraineté canadienne dans le Nord. Je pense aux États‑Unis et au Danemark, entre autres.
Nous sommes confrontés à des enjeux centraux concernant les ambitions de la Russie et de la Chine sur le Grand Nord, et particulièrement sur le Grand Nord canadien. On se souvient qu'une entreprise chinoise souhaitait acquérir une minière dans le Grand Nord. Pouvons-nous véritablement compter sur nos alliés pour protéger ce territoire, compte tenu du fait que certains d'entre eux contestent la souveraineté canadienne sur ce territoire?
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Je vous remercie beaucoup de la question.
Si nos partenaires et nous travaillons sur une stratégie, c'est entre autres pour aborder de telles questions.
[Traduction]
Un des grands éléments ou piliers de notre stratégie doit viser à nous assurer de l'efficacité de l'ordre international fondé sur des règles, c'est-à-dire les règles internationales qui régissent l'ensemble de notre conduite, pour relever les nouveaux défis et saisir les nouvelles possibilités qui se présentent dans l'Arctique.
Par exemple, je suis certaine que nous trouverons une solution aux différends que nous avons actuellement avec le Danemark. Nos deux pays adhèrent au système international fondé sur des règles et nous nous appuierons sur ces règles, mais également sur les procédures et les processus qui en découlent pour régler ces différends.
Cela dit, nous sommes un État arctique et, à ce titre, nous devons rester vigilants. Nous devons coopérer avec tous nos voisins pour régler nos différends, et collaborer de manière constructive pour trouver des solutions à nos défis communs dans cette région.
Tout cela met en évidence l'importance de nous entendre sur des règles et des systèmes internationaux de résolution des différends, de même que l'importance d'avoir des institutions internationales, qui nous permettent de collaborer de manière constructive avec nos alliés pour réaliser nos grands objectifs communs.
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Nous reconnaissons assurément que la sécurité et la défense de l'Arctique canadien exigent des cadres internationaux efficaces et de la coopération internationale, ainsi que de la défense nationale et la capacité d'utiliser cette défense.
[Traduction]
Monsieur le président, j'ai déjà souligné, en réponse à une question, tous les éléments sur lesquels le ministère de la Défense nationale travaille pour renforcer la défense du Canada dans l'Arctique ainsi que l'engagement énoncé dans la lettre de mandat de la et de la concernant la modernisation du NORAD. Nous allons y travailler avec les États-Unis.
Voilà ce que nous faisons déjà, les mesures qui sont en train d'être prises, ainsi que la modernisation du NORAD, un engagement que le gouvernement a pris. Nous allons maintenant travailler en étroite collaboration avec les États-Unis, parce que les États-Unis y sont notre partenaire clé.
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J'ai l'impression de recevoir la charité de mes collègues aujourd'hui. Je vais l'accepter.
Merci beaucoup de votre présence parmi nous encore une fois.
Je commencerai par des nouvelles alarmantes que nous avons précédemment entendues en provenance d'Afghanistan: les talibans interdisent aux femmes de participer à l'éducation. C'est une nouvelle dévastatrice. Cela fait un peu plus de six mois que le Canada est sorti d'Afghanistan. Nous ne nous sommes pas acquittés de nos obligations envers le peuple afghan en ce qui concerne les réfugiés qui viennent au Canada. Alors que l'Ukraine accapare toute notre attention en ce moment, je ne veux pas que nous perdions de vue le fait que d'autres crises humanitaires sont en cours dans le monde.
Pouvez-vous me dire quelle sera la réponse du Canada à cet égard, peut-être même en abordant la façon dont cela recoupe notre politique étrangère féministe, puisque je sais que je n'ai pas laissé suffisamment de temps à la ministre pour en parler?
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Les priorités du Canada en ce qui concerne l'Afghanistan sont, tout d'abord, un passage sûr pour les Afghans vulnérables et pour les Canadiens; la livraison en temps opportun de l'aide humanitaire; le respect par les talibans de leurs obligations internationales, notamment en matière de droits fondamentaux de tous les Afghans, y compris les femmes et les filles; et la coordination avec les partenaires de la lutte contre le terrorisme.
Manifestement, la décision que nous avons tous apprise hier, à savoir la décision des talibans de renvoyer de l'école les filles de plus de six ans et de ne pas les autoriser à aller de la maison à l'école, est une décision que nous jugeons absolument inacceptable. Nous sommes très préoccupés par la détérioration de la situation humanitaire en Afghanistan ainsi que par le contrôle exercé par les talibans sur les droits des femmes et des filles. Ce n'est qu'un exemple.
Sur le plan humanitaire, le Canada a fourni plus de 130 millions de dollars et nous travaillons en étroite collaboration avec les organismes humanitaires des Nations Unies pour garantir que cette aide comble les besoins des Afghans les plus vulnérables.
Quant à la façon dont cela recoupe la politique étrangère féministe du Canada , il n'y a pas de meilleur exemple de la façon dont cette politique fait une différence. Nous examinons l'aide que nous apportons en nous demandant si elle peut atteindre les femmes et les filles. Nous vérifions si les femmes qui travaillent dans le secteur humanitaire peuvent faire partie de la main-d'oeuvre sur place. Nous nous demandons ce que nous pourrions faire de plus pour combler d'autres besoins du peuple afghan, compte tenu de la position adoptée par les talibans. Chaque fois que nous en avons l'occasion, nous plaidons pour que les talibans respectent les droits des femmes et des filles.
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Merci. C'est un travail tellement important. Cela me brise le coeur de voir les reculs que nous avons constatés à l'égard des droits des femmes et des filles en Afghanistan.
La menace que nous voyons dans le monde en ce qui concerne l'utilisation d'armes nucléaires dans le conflit en Ukraine est très difficile à vivre en ce moment.
Votre collègue, M. Hamilton, ne sera pas surpris par la question que je m'apprête à poser, mais nous savons que c'est un moment où nous pourrions accorder davantage d'attention au désarmement. Le Canada pourrait jouer un plus grand rôle dans le désarmement. Nous avons le Traité visant l'interdiction des armes nucléaires, le TIAN, qui a été annoncé. La conférence aura lieu à Vienne à la fin du mois de juin.
Le gouvernement envisagera-t-il, comme la Norvège et l'Allemagne, d'envoyer une mission d'observation? Sachant qu'il y aura des parlementaires du Parlement du Canada, de presque tous les partis politiques, le gouvernement du Canada enverra-t-il une mission d'observation?
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Merci, monsieur le président.
Merci, madame Morgan, d'être venue nous voir. J'ai d'abord une question sur l'Arctique, puis quelques questions sur l'énergie canadienne et l'Union européenne.
En ce qui concerne l'Arctique: ces dernières années, avant l'invasion de l'Ukraine par la Russie, une coopération naissait entre les États-Unis, la Finlande, la Norvège, la Suède et l'Islande dans l'Arctique, en particulier dans le cadre d'exercices militaires communs avec des avions de chasse. Le Canada souhaite-t-il participer à cette initiative multilatérale?
En guise de contexte, ces dernières années, en tant que nation arctique avec l'Alaska, les États-Unis ont commencé à coopérer très étroitement avec les pays nordiques, dont certains ne sont pas membres de l'OTAN, au point de mener des exercices militaires communs. Des avions de chasse américains ont été basés dans des bases aériennes de pays nordiques et en sont partis pour participer à des exercices d'entraînement communs, non seulement dans la mer Baltique, mais aussi dans l'Arctique.
À ma connaissance, le Canada n'a pas participé à cette initiative. Je me demande si nous cherchons à participer dorénavant à cette coopération arctique.
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Merci pour cette réponse, madame la sous-ministre. Je suis heureux que vous ayez soulevé la question de l'alimentation. Selon ce qu'a dit le Programme alimentaire mondial la semaine dernière, les prix des aliments pourraient augmenter de 22 % au cours de six prochains mois en raison de la pénurie de gaz naturel.
La plupart des gens qui ne vivent pas dans une région agricole ne sont pas conscients du fait que près de la moitié de notre production alimentaire mondiale dépend du gaz naturel. La révolution de l'agriculture moderne a permis la production d'engrais azotés à partir du gaz naturel grâce à ce qu'on appelle, sauf erreur, le processus Haber-Bosch, qui a permis une augmentation massive de la production alimentaire. Je sais que dans ma région du comté de Wellington, nous risquons d'avoir des problèmes de production agricole cette année en raison du manque de gaz naturel, de l'augmentation du coût des engrais azotés et du manque d'engrais pour nourrir la planète.
Je pense qu'il s'agit d'un enjeu auquel le gouvernement canadien devrait accorder beaucoup d'attention, étant donné que nous sommes le cinquième producteur de gaz naturel au monde. Nous avons un peu de temps pour éviter ce problème si nous commençons à y travailler dès maintenant.
Je vais m'arrêter ici. Merci beaucoup.
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J'aimerais remercier les représentants d'Affaires mondiales de leur présence et de nous consacrer du temps.
J'aimerais commencer par la guerre en Ukraine. Nous savons que Vladimir Poutine, qui est l'agresseur et l'auteur de cette guerre, l'a déclenchée pour de nombreuses raisons. Nous constatons qu'il insiste pour poursuivre ce conflit. De plus, beaucoup ont émis l'hypothèse qu'il a des visées impériales, qu'il a un gros ego, etc.
Pour ce qui est de permettre à ce conflit de se terminer en lui permettant de sauver la face, travaillons-nous, en tant que pays, avec nos partenaires et alliés afin de ménager une voie de sortie pour Vladimir Poutine qui lui permet de sauver la face et de mettre fin au conflit?
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Merci pour cette réponse.
Je suis sûr que vous savez que le 22 février 2021, la Chambre des communes a voté à l'unanimité pour dire que le sort que le gouvernement chinois réserve au peuple ouïghour atteint le niveau du génocide. Bien qu'il ne s'agisse pas d'une motion contraignante, il existe une prérogative morale, je dirais.
J'aimerais savoir ce que nous faisons pour protéger les populations ouïghoures vulnérables, en particulier dans les pays tiers hors de Chine. Que faisons-nous pour protéger ces populations? Pouvez-vous nous renseigner sur ce sujet?
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Nous venons en fait d'approuver une série de sanctions qui s'apparentent davantage à une interdiction d'importation de certains produits commerciaux, de manière à nous harmoniser avec l'interdiction d'exportation que les États-Unis ont annoncée juste après l'invasion de l'Ukraine par la Russie.
Je ne peux pas entrer dans les détails ici, mais je serais heureuse de vous fournir tous les contrôles d'exportation que cela inclut. Il s'agit d'un grand nombre d'équipements, de machines, de pièces qui sont utiles dans différents secteurs d'activité ainsi de suite. C'est l'objectif de ces contrôles à l'exportation.
Au-delà du processus en vigueur, qui est vraiment axé sur les contrôles des exportations militaires ou à double usage, cette interdiction permettra de contrôler l'exportation de produits de qualité commerciale.
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Merci, monsieur le président. Je vais être bref.
En mai 2020, le précédent ministre des Affaires étrangères, François-Philippe Champagne, s'était prononcé en faveur de l'adhésion de Taïwan à l'Organisation mondiale de la santé. Par la suite, on a senti que le gouvernement canadien semblait plus favorable à une admission de ce dernier au sein de l'Assemblée mondiale de la santé.
Alors, premièrement, est-on toujours favorable à l'adhésion de Taïwan à l'Organisation mondiale de la santé?
Depuis, on a entendu Taïwan manifester son souhait de se joindre à l'Organisation de l'aviation civile internationale, je pense que c'est tout à fait opportun, et à l'Accord de partenariat transpacifique global et progressiste.
Quelle est la position du Canada en ce qui a trait à ces demandes de la part de Taïwan?
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Permettez-moi de poser une autre question, monsieur le président.
Selon Al Jazeera, le gouvernement éthiopien aurait déclaré une trêve humanitaire indéfinie, effective et immédiate, disant qu'il espérait aider à accélérer l'acheminement de l'aide d'urgence dans la région du Tigré.
Avez-vous entendu ces informations selon lesquelles il y aurait maintenant une trêve humanitaire indéfinie, effective et immédiate?
Si oui, est-ce que le gouvernement du Canada compte profiter de cette trêve pour accélérer l'acheminement de l'aide aux populations du Tigré?
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Merci, monsieur le président.
Ce sujet a été soulevé à la Chambre aujourd'hui. Je pense que vous êtes tous au courant que nous sommes sur le point de célébrer l'anniversaire de la septième année où le Yémen a été attaqué et est entré en guerre. Plus d'un quart de million de personnes ont été tuées. Quatre millions de personnes ont été déplacées à cause de la guerre et 70 % de la population, dont 11,3 millions d'enfants, ont désespérément besoin d'aide humanitaire.
À mon avis, l'évidence que le Canada vend des armes au régime saoudien, qui inflige en fait ces préjudices à la population du Yémen, est assez difficile à supporter. Le Conseil des droits de l'homme des Nations Unies a désigné à deux reprises le Canada comme l'un des États qui alimentent la guerre en cours au Yémen en continuant à vendre des armes à l'Arabie saoudite.
Comme le Canada tente de devenir membre du Conseil des droits de l'homme des Nations Unies, allez-vous revoir la vente de véhicules blindés légers à l'Arabie saoudite, dont l'ONU a dit qu'ils sont utilisés dans le conflit au Yémen?
Une simple précision. Je pense que c'est l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture qui a dit que les prix des aliments allaient grimper de 22 %, mais les sonnettes d'alarme retentissent et je suppose que je terminerai non pas par une question, mais par un commentaire à l'intention des fonctionnaires des Affaires mondiales, en ligne et ici dans la salle.
Je ne pense pas que le gouvernement soit saisi de ce problème. Je pense qu'il est pertinent dans les discussions qui ont lieu sur le gaz naturel en Europe, que ce soit à l'Agence internationale de l'énergie, dans la déclaration commune du et de la Commission européenne ou dans les discussions qui ont lieu à l'OTAN.
Le Canada est le cinquième plus grand producteur de gaz naturel au monde et l'engrais azoté, qui représente la moitié de la production alimentaire mondiale, provient du gaz naturel, de ce processus appelé Haber-Bosch. Je le sais parce que je viens d'une région agricole.
Les producteurs agricoles tirent la sonnette d'alarme. Des producteurs agricoles de ma région et des agriculteurs sont venus me voir ces dernières semaines pour me dire qu'il y avait une urgence par rapport aux engrais azotés. Les cultures vont être mises en terre dans les 10 prochaines semaines environ. Si cet azote n'est pas appliqué, les rendements des cultures vont chuter. En fait, en Europe, il manque environ 10 % d'engrais azotés. Les analystes estiment que cela va entraîner une baisse de la production agricole européenne d'au moins 7 à 9 % cette année. Si nous y ajoutons l'inflation des denrées alimentaires au cours des 24 derniers mois et le fait que l'Ukraine, l'un des principaux greniers à blé du monde, risque de ne pas semer de blé cette année, nous pouvons nous attendre à une pénurie alimentaire majeure dans six mois. Les gouvernements doivent se saisir de cette question dès maintenant.
Je veux mettre cela sur la table, monsieur le président, parce que je ne pense pas que nous soyons saisis de cette question. En tant que pays, nous sommes privilégiés, non seulement en raison de notre immense masse terrestre, qui produit une grande partie des céréales et des oléagineux que le monde consomme, mais aussi parce que nous avons le gaz nécessaire pour produire l'urée qui doit être appliquée dans les 10 à 12 prochaines semaines pour nous permettre de nourrir le monde.
C'est une crise que nous n'avons pas connue depuis des décennies. Je pense que les gouvernements doivent s'en saisir dès maintenant, surtout à la lumière des discussions qui ont eu lieu à l'OTAN, à l'Agence internationale de l'énergie et entre le Canada et la Commission européenne cette semaine.
Je vous remercie, monsieur le président.
:
Merci beaucoup, chers collègues.
Nous devrons voter dans 15 minutes. Comme convenu, en notre nom collectif, j'aimerais remercier nos fonctionnaires — la sous-ministre, Mme Morgan et son équipe de direction — de leur présence. Nous avons hâte de leur parler à nouveau dans un proche avenir.
Sur ce, chers collègues, la séance est levée.
[Français]
Merci beaucoup. Bonne journée.