:
Bonjour, chers collègues. Je vous souhaite la bienvenue à la 15
e réunion du Comité permanent des affaires étrangères et du développement international.
Conformément à la motion adoptée le 31 janvier, le Comité se réunit dans le cadre de son étude sur l'équité vaccinale et les droits de propriété intellectuelle.
[Traduction]
Comme d'habitude, des services d'interprétation sont disponibles pour cette réunion. Pour entendre l'interprétation, il vous suffit de cliquer sur l'icône de globe au bas de votre écran. Je demanderais aux députés qui participent en personne de bien vouloir garder à l'esprit les directives du Bureau de régie interne concernant le port du masque ainsi que les protocoles en matière de santé.
[Français]
Je profite de l'occasion pour rappeler à tous les participants et observateurs présents à la réunion qu'il n'est pas permis de faire des captures d'écran ni de prendre des photos de l'écran.
Avant de prendre la parole, veuillez attendre que je vous nomme. Veuillez parler lentement et clairement lorsque vous avez la parole et mettre votre microphone en sourdine lorsque vous ne parlez pas.
Je rappelle que toutes les observations des députés et des témoins devront être adressées à la présidence.
[Traduction]
Chers collègues, c'est avec grand plaisir que j'accueille maintenant notre premier groupe de témoins devant le Comité et que je les remercie d'avoir accepté de prendre le temps d'être avec nous ce matin. Nous entendrons le Dr Seth Berkley, directeur général de Gavi, l'Alliance du vaccin. Nous accueillons également Lily Caprani, chef du plaidoyer et leader global de la santé mondiale, Vaccins et réponse à la pandémie, du Fonds des Nations unies pour l'enfance, l'UNICEF.
Bienvenue à tous les deux.
Chers collègues, nous attendons également la Dre Ayoade Alakija, envoyée spéciale et coprésidente de l'Accélérateur ACT. Elle figure à notre liste de témoins de ce matin au nom de l'OMS. Or, elle éprouve des problèmes techniques de connexion, mais nous espérons qu'elle pourra se joindre à nous au cours de la discussion.
Sur ce, j'aimerais donner à chacun de nos témoins cinq minutes pour leurs déclarations préliminaires, après quoi nous commencerons la discussion avec les députés.
Docteur Berkley, si vous voulez bien donner le coup d'envoi au nom de Gavi avec une déclaration préliminaire de cinq minutes, la parole est à vous.
:
Merci, monsieur le président.
Honorables parlementaires et distingués témoins, je vous remercie de m'avoir invité ici aujourd'hui. Je remercie le gouvernement canadien de son incroyable soutien indéfectible au mécanisme COVAX et à Gavi. Au début du mois, vous avez renouvelé votre soutien au sommet de Gavi sur la garantie de marché avancée COVAX en promettant de verser des dons supplémentaires portant votre engagement total envers la garantie de marché avancée à environ 800 millions de dollars canadiens. Cette aide est vitale pour l'approvisionnement en vaccins, les livraisons et l'acquittement des frais connexes. De plus, vous vous êtes engagés à donner l'équivalent d'au moins 200 millions de doses au moyen du mécanisme COVAX d'ici la fin de 2022.
En outre, le Canada a fourni une aide capitale à la conception et à la mise en œuvre du mécanisme de partage des doses. Tout cela a contribué grandement à permettre au COVAX de livrer plus de 1,4 milliard de doses de vaccin contre la COVID‑19 dans 145 économies, la grande majorité, soit près de 90 %, allant aux 92 pays à faible revenu visés par la garantie de marché avancée qui autrement, auraient eu du mal à y avoir accès. Grâce à la garantie de marché avancée COVAX de Gavi, cet accès équitable aux vaccins contre la COVID‑19 a été absolument essentiel pour protéger les populations et augmenter la couverture dans les pays à faible revenu.
Aujourd'hui, en moyenne, 44 % des personnes sont maintenant protégées par deux doses dans ces pays. Bien que ce chiffre soit encore loin de la moyenne mondiale de 59 % et de l'objectif mondial de 70 % fixé par l'OMS, il s'agit d'une avancée incroyable par rapport à il y a six mois seulement, mais il est clair que nous avons encore beaucoup de chemin à parcourir. Si de nombreux pays riches comme le Canada affichent une couverture supérieure à 80 % et que certains proposent désormais une quatrième dose de rappel, la situation est très différente dans les pays à faible revenu. Actuellement, 18 pays ont encore une couverture vaccinale inférieure à 10 %. Il s'agit d'une amélioration considérable par rapport à il y a seulement trois mois, où 34 pays se trouvaient encore dans cette situation, mais malgré cela, beaucoup de pays ont encore du mal à déployer leur programme de vaccination.
Par conséquent, même si de nombreux pays à forte couverture vaccinale ont maintenant assoupli leurs restrictions et rouvert leurs sociétés, nous sommes toujours dans un état de crise mondiale. Jusqu'à présent, un nouveau variant apparaît à peu près tous les quatre ou cinq mois et, à l'échelle mondiale, rien n'a changé qui nous permette de penser que ce schéma ne se répétera pas. Dans un contexte où il y a 2,7 milliards de personnes non vaccinées, le virus conserve toute la latitude nécessaire pour circuler et muter. Cela signifie que la menace d'une résurgence ou de l'apparition de nouveaux variants potentiellement plus dangereux pèse toujours sur nous et demeurera bien présente jusqu'à ce que la couverture mondiale augmente et que davantage de personnes soient vaccinées.
Jusqu'à récemment, le principal défi était l'approvisionnement. Les pays qui accaparent les vaccins, les restrictions à l'exportation et les retards de production ont gravement entravé l'accès mondial, mais aujourd'hui, l'approvisionnement mondial s'est accéléré et l'accès aux doses n'est plus un problème. Ce succès est attribuable en partie aux transferts de technologie pendant la pandémie. Par le partage non seulement de la propriété intellectuelle, mais aussi du savoir-faire essentiel à la production de vaccins, les transferts de technologie ont joué un rôle crucial dans l'obtention de si grands volumes de doses si rapidement.
Bien que le mécanisme COVAX favorise toute mesure visant à accroître l'approvisionnement mondial équitable, la renonciation à la propriété intellectuelle n'est qu'une partie de la solution, et on peut se demander si, à elle seule, elle aurait le même impact. Il est également important de rappeler que la propriété intellectuelle est un élément important dans la conception de vaccins et qu'elle est absolument essentielle à l'innovation. C'est la principale raison pour laquelle tant de vaccins COVID‑19 ont été mis au point, puisque plus d'une vingtaine de vaccins sont déjà offerts et que des centaines d'autres sont en phase d'essais cliniques et précliniques.
Il reste important de diversifier l'approvisionnement mondial, et Gavi et le COVAX s'en font une priorité. Lorsque Gavi a commencé son travail en 2000, il n'y avait que cinq fournisseurs, principalement dans les pays industrialisés. Aujourd'hui, il y a 18 fournisseurs, dont la majorité se trouve dans les pays en développement. À long terme, la solution la plus porteuse et durable consisterait à ouvrir des laboratoires dans diverses régions du monde pour produire divers vaccins d'intérêt mondial, régional et local, notamment en Afrique.
Pour l'instant, cependant, le plus grand défi du COVAX n'est plus l'approvisionnement, mais la couverture vaccinale. La réalité est telle que de nombreux pays ont du mal à déployer les vaccins et à mener des campagnes de vaccination sur le terrain. C'est là que notre priorité doit maintenant se situer, nous devons nous assurer que ces pays reçoivent les bons vaccins en bonnes quantités et au bon moment. Cela signifie qu'il faut aider ces pays à renforcer leurs systèmes de distribution et à augmenter leur capacité d'absorption pour répondre à la demande. C'est ce dont ils auront besoin pour distribuer plus rapidement les doses à leurs populations et, en définitive, atteindre leurs objectifs.
Bien que nous devions aider les pays à atteindre leurs objectifs nationaux, il est avant tout essentiel d'obtenir une couverture vaccinale élevée dans les groupes à haut risque (les travailleurs de la santé, les personnes âgées et les personnes immunodéprimées ou présentant des comorbidités). Actuellement, nous estimons que la couverture est d'environ 75 % parmi les travailleurs de la santé et de 57 % chez les plus de 60 ans. Ce n'est pas assez. La pandémie n'est pas encore terminée, loin de là, il est donc impératif que les pays utilisent les doses disponibles pour protéger la plus grande partie possible de leur population, en commençant par les personnes les plus vulnérables. La bonne nouvelle, c'est que nous disposons désormais d'un approvisionnement suffisant pour les aider non seulement à atteindre ces objectifs nationaux, mais peut-être même à les dépasser.
J'aimerais terminer en remerciant le Canada de son incroyable leadership, de son soutien et de son partenariat de tous les instants pour rendre cela possible.
Je vous remercie, monsieur le président.
:
Bonjour. Merci beaucoup de m'accueillir, distingués témoins et parlementaires.
L'UNICEF, comme vous le savez, est l'agence des Nations unies pour l'enfance, et nous sommes très fiers d'être le principal partenaire de livraison du COVAX. Cela va de l'acquisition de vaccins jusqu'à la livraison à destination et à la garantie que les vaccins soient injectés dans des bras.
Une grande partie de mes propos rejoindront ce que vous avez entendu du Dr Berkley: notre expérience des deux dernières années est telle que nous sommes passés d'une situation où les stocks de vaccins étaient insuffisants pour atteindre la couverture nécessaire pour protéger les populations du monde entier au problème actuel, où nous avons assez de doses, mais ne sommes pas toujours en mesure de les traduire en vaccination tangible pour protéger les populations les plus vulnérables du monde.
La pandémie est loin d'être terminée, comme nous le savons. Un nouveau variant apparaît tous les quatre mois environ, et la menace ne s'estompe pas, ni pour les populations vulnérables ni pour aucun pays. Même avec une couverture vaccinale élevée, il reste avisé de notre part de continuer de faire pression en faveur d'une coopération mondiale, de veiller à ce que toutes les populations vulnérables du monde reçoivent la protection dont elles ont besoin contre la maladie grave et la mort et de réduire les perturbations actuelles des autres services essentiels.
L'une des principales préoccupations de l'UNICEF est de s'assurer que la réponse actuelle à la pandémie ne se fasse pas au détriment d'autres services essentiels, notamment la vaccination générale de base des enfants, l'accès à l'éducation, l'accès aux soins de santé primaires et toutes les autres fonctions essentielles qui protègent la vie des enfants aujourd'hui et leur avenir.
Dans le déploiement mondial des vaccins, nous avons été confrontés à des défis constants pour assurer la continuité de la chaîne d'approvisionnement, et tout au long de l'année 2021, comme nous le savons, le plus grand défi a été de s'assurer que les pays à revenu faible ou intermédiaire puissent avoir accès aux vaccins. Cette inégalité, l'inégalité frappante dans l'accès aux doses, a été corrigée dans une certaine mesure, grâce au leadership mondial des pays à revenu élevé, dont le Canada, qui ont généreusement financé le COVAX et l'Accélérateur ACT et fait don de doses lorsque l'approvisionnement en vaccins faisait défaut.
Comme vous l'ont dit le Dr Berkley et d'autres, le défi actuel consiste principalement à déployer les vaccins et à faire en sorte qu'ils parviennent aux personnes qui en ont le plus besoin. Pour ce faire, nous devons accorder beaucoup plus d'attention et d'investissements aux défis de la distribution. Il ne suffit pas de livrer les vaccins, les produits eux-mêmes; il faut qu'ils quittent le tarmac et soient injectés dans des bras. Pour ce faire, nous devons multiplier les efforts pour investir dans les capacités des systèmes de santé des pays aux revenus les plus faibles au monde.
Nous savons que la plupart des pays dont la couverture vaccinale est parmi les plus faibles sont confrontés à une panoplie de demandes concurrentes. J'espère que nous saurons prendre un moment pour nous mettre à la place des ministres de la santé des pays à revenu faible ou intermédiaire, qui sont confrontés à des conflits et à des problèmes de sécurité, à diverses urgences sanitaires concurrentes, à des budgets limités, à des capacités insuffisantes du personnel de la santé et à de nombreux autres défis concurrents, puis trouver des moyens concrets de fournir de l'assistance technique, de l'assistance opérationnelle et le financement nécessaires pour aplanir les obstacles. Si nous ne le faisons pas, nous n'obtiendrons pas la couverture vaccinale nécessaire pour protéger ces pays et tous les citoyens du monde.
Pour ce faire, nous devons nous attaquer à certains goulots d'étranglement critiques qui apparaissent de plus en plus clairement. Nous demandons au Canada et à tous les partenaires du COVAX de se joindre à nous pour démontrer leur soutien à ces pays, afin qu'ils continuent de faire de la lutte contre la COVID une priorité politique face aux autres défis concurrents. Pour ce faire, il faut un approvisionnement prévisible et des arrivées de vaccins et d'autres produits de contre-mesures prévisibles. Mais il faut aussi un financement suffisant pour s'assurer de la présence de professionnels de santé hautement qualifiés, bien protégés et correctement rémunérés, prêts à distribuer les vaccins dans les collectivités, guidés par des stratégies de communication des risques et un engagement ferme, afin que les populations sachent parfaitement où se procurer les vaccins et puissent le faire auprès d'un travailleur de la santé fiable, bien outillé et bien formé.
Pour y arriver, nous demandons au Canada de continuer d'exercer un leadership mondial en investissant non seulement dans l'approvisionnement en vaccins, mais aussi dans la livraison des vaccins jusqu'à destination, et ce, d'une manière qui ne se fasse pas au détriment d'autres services essentiels. Pour illustrer à quel point c'est essentiel, nous constatons pour la première fois en plus de 10 ans une réduction du nombre d'enfants qui reçoivent les vaccins de base et le plus grand nombre d'enfants qui ne reçoivent aucun vaccin.
En conséquence, nous commençons à voir des éclosions d'autres maladies évitables par la vaccination. Celles‑ci provoqueront d'autres perturbations et d'autres pressions sur les services de santé. Par conséquent, un investissement dans la vaccination contre la COVID‑19 est un investissement non seulement dans la lutte contre la pandémie, mais aussi dans la protection de la santé de tous contre d'autres maladies en même temps. En outre, nous savons que les données de l'Alliance mondiale pour les vaccins et la vaccination, dont l'OMS, l'UNICEF et Gavi font partie, montrent que c'est l'une des principales raisons pour lesquelles divers pays ont du mal à prioriser la vaccination contre la COVID‑19.
Je ne veux pas trop répéter ce qui a déjà été dit, mais j'aimerais souligner que l'investissement dans les capacités pour assurer une plus grande diversité géographique de la fabrication et la levée des droits de propriété intellectuelle sont quelques pistes de solution. Comme le Dr Berkley vous l'a déjà dit, toutes les organisations participant au déploiement du COVAX soutiendront tout ce qui contribuera à aplanir les obstacles, afin d'accroître les capacités, ainsi que la diversité dans l'accès aux vaccins; cependant, la dérogation aux ADPIC, qui, je le sais, est le mécanisme dont on discute actuellement, n'est probablement ni nécessaire ni suffisante pour parvenir à nos fins.
Je terminerai en vous remerciant à nouveau pour le leadership exercé par le gouvernement canadien et pour vos généreuses contributions. La pandémie est loin d'être terminée. Elle présente un risque pour les services de santé partout dans le monde et pour la sécurité sanitaire mondiale. C'est aussi une excellente occasion, si nous utilisons bien cette réponse à la pandémie, d'investir dans un renforcement durable des soins de santé partout dans le monde. Cela contribuera non seulement à mettre fin à cette pandémie, mais aussi à protéger les générations futures des pandémies futures.
La réponse est oui, nous observons des préférences.
Au début, les gens voulaient essentiellement n'importe quel vaccin. Les gens acceptaient toute la gamme des vaccins. Ils en obtenaient de différentes sources, et ils acceptaient également les vaccins qui avaient une durée de conservation relativement courte lorsqu'on leur en faisait don. Les choses ont changé depuis. Les pays qui ont l'expérience des vaccins choisissent d'utiliser un vaccin particulier. Prenons l'exemple du vaccin d'AstraZeneca, qui a été très important au début. Récemment, la demande pour ce vaccin a diminué — pas dans tous les pays, mais à certains endroits. Plus précisément, les pays ne veulent pas de vaccins à courte durée de conservation, parce qu'ils n'ont alors pas assez de temps pour planifier la vaccination et s'assurer de pouvoir distribuer les doses en périphérie. Aujourd'hui, le COVAX vise une fenêtre de six mois pour la distribution des doses. Ainsi, les pays peuvent choisir leurs vaccins de prédilection.
En outre, dans le cas des dons, nous demandons que les doses offertes se conservent au moins deux mois dans le pays, afin d'assurer la vaccination.
:
D'abord et avant tout, je crois que Mme Caprani parlait surtout des pays où la couverture vaccinale est plus faible. Il y a de nombreux pays en développement qui ont en fait très bien réussi à atteindre des niveaux élevés de couverture vaccinale, mais il y en a assurément d'autres dont les systèmes de santé sont déficients.
Pas moins de 15 des 18 pays n'ayant pas encore atteint une couverture de 10 % peuvent être considérés comme vulnérables. Dans ces cas‑là, on peut dire que les investissements n'ont pas été à la hauteur et que l'on ne dispose habituellement pas de ressources financières suffisantes. L'immunisation est certes l'intervention médicale la plus largement répandue et, comme Mme Caprani l'a indiqué dans sa déclaration, nous essayons de contribuer à l'édification de systèmes de santé durables et résilients dans tous les pays du monde. C'est toutefois loin d'être chose facile dans les pays vulnérables qui sont minés par une guerre ou doivent composer avec toutes sortes d'autres problèmes.
Le financement fait partie de la solution, mais il est également essentiel de pouvoir compter sur une saine gouvernance et d'avoir accès à tous les segments de la population. C'est en ce sens que vont les efforts que nous déployons actuellement, de concert avec les partenaires dont nous vous avons parlé, mais aussi avec les différents intervenants du milieu humanitaire et de la société civile, entre autres, pour veiller à ce que ces systèmes puissent être renforcés.
:
Merci, monsieur le président.
Je remercie les témoins d'être des nôtres aujourd'hui et de nous éclairer par leurs commentaires.
Le 21 mars, Joshua Tabah, directeur général de la section Santé et nutrition du ministère des Affaires étrangères, du Commerce et du Développement, a laissé entendre que les vaccins faisaient l'objet d'un problème d'approvisionnement et d'offre en 2021, alors que maintenant il s'agit davantage d'un problème de demande. C'est ce que vous confirmez ou semblez confirmer aujourd'hui. On a de la difficulté à placer les vaccins disponibles, d'après ce que je comprends.
Par ailleurs, M. Ehsassi évoquait le manque de personnel qualifié. On pourrait également évoquer d'autres facteurs, comme la chaîne de froid et les distances importantes à parcourir pour couvrir de petits villages isolés ici et là, mais également la réticence à se faire vacciner qu'on retrouve dans certains pays.
L'Organisation mondiale de la santé a annoncé, jeudi dernier, que 1 million d'enfants africains avaient pu être vaccinés contre le paludisme. On nous disait qu'actuellement on vaccinait en moyenne 6 millions de personnes en Afrique chaque semaine contre la COVID‑19 et qu'il faudrait que ce nombre passe à 36 millions pour qu'on atteigne l'objectif de 70 % de couverture vaccinale.
Voici ma question aux deux témoins: en Afrique, a-t-on le même type de réticence à l'égard du vaccin contre le paludisme qu'envers les vaccins contre la COVID‑19?
:
La situation est assez différente dans le cas du paludisme. Ce n'est que récemment qu'un vaccin contre le paludisme a été recommandé par le comité directeur de l'OMS. Préalablement à cela, nous réalisions une étude pilote pour évaluer les répercussions de la vaccination. On voulait savoir par exemple si les gens allaient encore utiliser des moustiquaires de lit étant donné que le vaccin n'est pas efficace à 100 %. En tenant compte du fait qu'ils vont continuer de se servir de ces moustiquaires et que l'on pourra obtenir un bon taux de couverture, le vaccin a été récemment recommandé, mais il n'a pas encore été déployé à grande échelle.
Il y a un problème avec le vaccin contre le paludisme. Alors que la demande est très forte, l'offre est pour l'instant plutôt réduite. On éprouve des difficultés à en fabriquer. Nous essayons de voir s'il est possible de produire le vaccin en plus grandes quantités et d'amener d'autres fabricants à proposer leur propre vaccin.
Pour répondre à votre question plus générale concernant l'hésitation à se faire vacciner, je vous dirais qu'elle est plus forte dans le cas de la COVID, notamment en raison de la politisation du dossier en Occident. Ces gens‑là ont accès aux mêmes plateformes et réseaux sociaux que nous. Nous pouvons observer les effets des rumeurs et de la désinformation qui alimentent l'hésitation à se faire vacciner.
Il va de soi que nos partenaires sur le terrain s'emploient sans relâche à faire en sorte que les gens soient bien informés. Les travailleurs de la santé et les dirigeants politiques locaux s'efforcent ainsi de communiquer l'information nécessaire pour que les gens ne soient pas réticents à se faire immuniser, mais c'est plus difficile avec le vaccin contre la COVID‑19 qu'avec tous ceux qui l'ont précédé.
Concernant la demande de vaccins — et j'aborde à dessein la question sous l'angle de la demande, plutôt que de l'hésitation à se faire vacciner —, j'estime qu'il est très important d'éviter de tomber dans le piège en présumant qu'un niveau de demande ou de participation inférieur à ce que l'on souhaiterait doit être entièrement attribué aux hésitations suscitées par le produit ou les preuves scientifiques à l'appui de la vaccination. Les données disponibles ne vont pas dans le sens d'une telle affirmation. En fait, de nombreuses enquêtes menées dans différents pays d'Afrique ont révélé que la vaste majorité des gens répondent par l'affirmative lorsqu'on leur demande s'ils comptent se faire vacciner. Lorsqu'on veut savoir pourquoi ils n'ont pas encore été vaccinés, les raisons données sont beaucoup plus complexes que celles liées à une simple hésitation de leur part. C'est souvent attribuable aux complications associées au processus ou à une mauvaise compréhension des choses due à une information déficiente, plutôt qu'à une quelconque objection de principe à l'égard de la vaccination. L'hésitation à se faire vacciner est un phénomène bien réel, mais fréquemment surévalué dans l'analyse des éléments influant sur la demande.
Certaines mesures pourraient être prises afin d'améliorer la situation. Il y a d'abord, comme nous l'avons mentionné, les efforts de communication des risques et de mobilisation communautaire pour que les gens aient accès à de l'information fiable, souvent par l'entremise d'un travailleur de la santé intégré à la collectivité. Cela permettrait de grandes avancées à ce chapitre. On pourrait par ailleurs faciliter l'accès à ces vaccins en les greffant à d'autres soins de santé, ce qui ferait grimper considérablement la demande et les taux d'immunisation.
Il ne s'agit pas ici de prétendre que la désinformation n'est pas problématique, car elle l'est vraiment. Il est toutefois important de ne pas lui faire porter tout le blâme, car ce serait mal comprendre la situation sur le terrain.
:
Merci, monsieur le président.
Je remercie les témoins qui sont des nôtres aujourd'hui pour nous faire bénéficier de leur expertise. Tout cela est très intéressant.
Je vais d'abord m'adresser à Mme Caprani.
Vous avez traité brièvement des autres effets qui se font ressentir pour les pays, en dehors de la question des vaccins. Je crois notamment qu'il y a tout lieu de se préoccuper d'abord et avant tout d'un changement d'attitude à l'échelle planétaire. Maintenant que les pays du monde développé ou de l'hémisphère Nord en sont rendus à une quatrième dose de vaccin, on a l'impression que la pandémie est derrière nous et que l'on peut désormais passer à un autre appel ou tourner la page. Je crois que les deux témoins que nous accueillons aujourd'hui ont indiqué très clairement que nous ne sommes pas encore sortis de cette pandémie et que de nouveaux variants vont continuer d'apparaître.
Je crains pour ma part qu'il puisse y avoir une incidence sur l'aide publique au développement et que l'on vienne à considérer le financement des vaccins comme faisant partie de l'aide ainsi offerte à un pays, ce qui signifie qu'il en resterait moins pour d'autres initiatives visant les soins de santé, l'éducation et le soutien aux femmes et aux filles.
Pouvez-vous nous dire si ces inquiétudes sont fondées et nous indiquer ce que nous pourrions faire pour éviter que cela se produise?
:
Il y a deux aspects à considérer. L'impact plus général de la pandémie sur les pays en développement — et tout particulièrement sur leur système de santé, mais aussi sur les services sociaux essentiels — est une grande source de préoccupation, surtout pour l'UNICEF, du fait que les enfants sont d'une certaine manière les victimes oubliées de cette pandémie. Même s'ils ne sont pas ceux qui risquent le plus d'être gravement malades ou de mourir des suites de la COVID‑19, les enfants ont souffert de l'interruption prolongée des services essentiels, du recul dans les campagnes régulières d'immunisation, du manque de soins de santé néonatale et maternelle et des fermetures d'écoles. C'est vraiment toute une génération qui va faire les frais des mesures prises en réponse à la pandémie, surtout si les investissements dans les autres formes d'aide publique au développement sont réduits en conséquence.
Les actions entreprises pour lutter contre la pandémie doivent compléter, et non remplacer, les investissements soutenus et continus dans les services de santé, d'éducation et de protection sociale. Cela demeure également bénéfique pour les pays les mieux nantis. Ce n'est pas une question de charité ou de générosité, et on n'aurait jamais dû le considérer comme tel. Il est absolument dans l'intérêt de tous de poursuivre les investissements en ce sens.
Par ailleurs, nous commençons aussi à observer, comme je l'indiquais, un recul alarmant par rapport aux gains réalisés de chaude lutte au fil de plus d'une décennie. Nous constatons ainsi de nouvelles éclosions d'autres maladies pouvant être prévenues grâce à la vaccination, comme la rougeole et maintenant aussi la polio. Les impacts sont retentissants pour le système de santé et les communautés de ces régions où la couverture vaccinale est faible. Un tel recul aurait pu être totalement évité. C'est un effet secondaire très inquiétant du manque d'investissements soutenus depuis le début de la pandémie.
Je ne veux pas trop m'écarter du sujet, mais nous pouvons aussi observer les mêmes tendances inquiétantes dans le déploiement des services de nutrition.
La situation est donc effectivement très inquiétante. Nous savons que les règles du Comité d'aide au développement de l'OCDE permettent aux pays donateurs de récupérer une partie des dons et des autres paiements effectués dans le contexte de la pandémie en réduisant leur aide publique au développement, mais nous encourageons vivement les gouvernements de ces pays à ne pas se prévaloir de cette possibilité en prenant conscience des répercussions à long terme que cela risque d'avoir sur des gains durement acquis en matière de santé et de développement.
Je pense que le point que vous soulevez est très important, soit qu'il faut « compléter » plutôt que « remplacer » les investissements. C'est un élément essentiel sur lequel je vais certainement insister.
Mes prochaines questions s'adressent au Dr Berkley.
Docteur Berkley, il est un peu difficile pour nous de comprendre exactement la situation concernant les doses que le Canada a données. Nous savons qu'il s'est engagé à donner 200 millions de doses. Nous avons vu des montants. Les fonds supplémentaires prévus dans le budget ont été évidemment bien accueillis. Le gouvernement a parlé d'environ 87 millions de dollars à ce jour. Pouvez-vous nous fournir des données réelles quant aux pays où se trouvent ces doses et une idée de la situation?
D'après ce que j'ai compris, les seules que je peux trouver sont les 21 600 doses qui sont allées à Madagascar. J'aimerais avoir plus de précisions à ce sujet, si possible.
:
La division des approvisionnements de l'UNICEF est le principal organisme de livraison du COVAX. Cela signifie que nous participons au processus d'achat et de livraison au sens propre, au transport ou à l'expédition des vaccins vers les pays. En fait, il n'y a aucun problème à le faire.
Je pense qu'il y a eu un malentendu. Lorsque nous parlons de « problèmes de distribution », nous ne parlons pas de problèmes de transport. Souvent, le délai entre la réception des doses, le moment où elles sont mises dans un avion et leur livraison à un pays peut être de 48 heures seulement. Il n'y a pas de contrainte sur le plan du transport.
Dans le cadre de ce processus, un pays doit être prêt à recevoir et à accepter des doses. L'UNICEF ne livrera jamais de doses prêtes à être déployées si elles ne peuvent pas être acceptées par un pays et administrées. Chaque pays doit, bien sûr, nous dire qu'il est prêt avant que nous ne lui livrions des vaccins. Il s'agit d'éviter le gaspillage, comme nous l'avons déjà dit.
On pourrait dire que nous agissons comme un intermédiaire entre les donateurs ou les fabricants qui offrent des stocks et les pays destinataires. En tant qu'intermédiaires, nous avons un taux de réussite très élevé. Lorsqu'un pays n'est pas en mesure de prendre ces vaccins et de les déployer — il les rejette en raison de leur courte durée de conservation ou parce qu'il n'a tout simplement pas été en mesure de mobiliser une main-d'œuvre prête à intervenir —, ils les refusent. Dans la mesure du possible, nous redirigeons ces vaccins vers un autre pays qui est prêt à les déployer.
Malheureusement, cela entraîne parfois du gaspillage. Évidemment, nous cherchons à le réduire au minimum. Jusqu'à présent, il y en a eu très peu.
Je remercie les témoins de nous apporter leurs points de vue d'experts aujourd'hui.
J'aimerais revenir sur une question qu'a posée Mme McPherson et un sujet dont a parlé M. Aboultaif. Il s'agit de la façon dont les dons sont fournis, en espèces ou en vaccins.
Lorsqu'un pays a des doses supplémentaires dont il n'a pas besoin, ou lorsqu'il y a des options d'achat, un mécanisme permet de les fournir bilatéralement d'un pays à l'autre. Je crois savoir que les dons en espèces faits directement à COVAX et à l'Accélérateur ACT sont de loin préférables. Plutôt que de devoir trouver des doses existantes et d'envoyer ces vaccins quelque part, les dons en espèces peuvent être effectués de manière beaucoup plus souple. Cela peut également aider les systèmes de santé, par exemple. Lorsque le Canada fait des dons en espèces équivalant à des vaccins, il inclut également des produits comme des seringues et tout le reste, et il est l'un des rares pays à le faire.
Je regarde les chiffres. Si je comprends bien, si l'on inclut les transferts en espèces au lieu des vaccins, nous avons déjà largement dépassé les 100 millions et nous sommes en bonne voie pour atteindre les 200 millions de doses de vaccin que nous avons promis. Et cela ne tient même pas compte du milliard de dollars supplémentaire prévu dans le budget de 2022.
Pouvez-vous nous dire si les dons en espèces équivalents sont les dons les plus nécessaires en ce moment?
:
Je vous remercie de la question. Vous avez tout à fait raison: il est maintenant préférable de faire des dons en espèces.
À un moment donné, au milieu de l'année dernière, nous ne pouvions pas obtenir des doses en raison des interdictions d'exportation de nombreux pays, du stockage de vaccins, etc. À ce moment‑là, les dons étaient une bénédiction. Ils ont été très utiles, car ils ont permis la distribution de doses, mais nous avons maintenant le déblocage des doses par les fabricants. Soit dit en passant, c'est une autre cause de retard que Mme Caprani n'a pas mentionnée. Ce n'est pas lié à l'UNICEF, mais nous devons également attendre que les entreprises soient prêtes à expédier les doses, même si elles ont été produites. C'est parfois de quoi il s'agit lorsque nous parlons des retards de livraison. Les dons en espèces sont préférables.
Cela dit, nous ne voulons pas qu'il y ait de gaspillage nulle part. Mme Caprani a parlé du mécanisme COVAX à l'interne, mais nous préférerions que toutes les doses soient acheminées à un bon endroit. Nous avons essayé de continuer à répondre aux pays qui nous ont dit qu'ils avaient des doses disponibles, tant que cela correspond à ce que les pays veulent et qu'elles ont une durée de conservation adéquate. Bien entendu, nous n'essaierons plus de livrer ces doses si les pays n'en ont pas besoin ou s'ils en ont déjà un excédent. C'est vraiment le défi. L'argent nous donne une certaine souplesse, et je remercie le Canada de fournir des seringues et d'autres fournitures. Vous avez raison de dire que certains autres pays ne l'ont pas fait, ce qui signifie que nous avons dû recourir à du financement pour les acheter.
C'est absolument essentiel. Merci au Canada d'être un chef de file et de montrer sa volonté d'investir dans les systèmes de santé. Souvent, le service Cendrillon ne bénéficie pas de l'investissement. Il n'est souvent pas aussi attrayant pour les donateurs et il est plus difficile à mesurer, mais c'est absolument essentiel.
À titre d'exemple, il arrive constamment que des pays nous disent qu'ils doivent détourner des ressources de leurs systèmes de santé actuels pour répondre à la pandémie, au détriment d'autres services essentiels. C'est pourquoi nous devons investir dans ces systèmes.
Il n'est pas surprenant que le principal indicateur de la probabilité qu'un pays s'attaque à la pandémie et atteigne une bonne couverture vaccinale soit l'existence préalable d'un système de soins de santé solide, bien financé et bien coordonné. C'est le principal moyen de mettre fin à la pandémie et de prévenir la prochaine. Je suis préoccupée par le fait que, dans nos débats et nos discussions sur la préparation et la réponse à une pandémie dans le monde cette année, l'investissement dans les soins de santé primaires et dans le renforcement des systèmes figure toujours au bas de la liste des priorités politiques. J'espère que le Canada contribuera à ce que ce ne soit pas le cas.
:
Je pense que vous avez entendu tout à l'heure que le partenariat en matière de vaccination qui vient d'être mis sur pied procède à une évaluation, dans chaque pays, des priorités nationales et de la nécessité d'établir des plans de soutien très souples et adaptés à chaque pays. Sur les 18 pays qui n'ont pas encore atteint une couverture de 10 %, 15 sont des pays en situation d'urgence, qu'il s'agisse d'un conflit ou d'autres urgences humanitaires.
En raison de notre expérience à titre d'organismes humanitaires qui sont intervenus dans le monde entier au cours des 75 dernières années, nous savons que ce dont nous avons besoin, ce sont des formes de financement très adaptables qui permettent d'intervenir dans les situations d'urgence. Nous avons besoin d'une planification souple et adaptée et nous devons travailler en étroite collaboration avec les gouvernements pour nous adapter aux besoins locaux.
Certains des meilleurs exemples que nous avons vus d'augmentation réussie et assez rapide des taux de couverture sont des pays qui ont été en mesure de combiner et d'intégrer la réponse à la COVID‑19 à d'autres mesures liées à une réponse humanitaire et au système de santé, plutôt que de la traiter comme une autre réponse verticale indépendante.
Ce n'est pas nécessairement dans le contexte d'une urgence humanitaire, mais je sais que l'Éthiopie a réussi à multiplier par cinq son taux de couverture depuis la mi‑février grâce à une planification beaucoup plus adaptable. D'autres pays en situation d'urgence doivent se donner la capacité de faire la même chose.
J'encourage le Canada et tous les gouvernements donateurs à s'assurer que le financement est offert de manière souple, afin de permettre aux organismes humanitaires de travailler en étroite collaboration pour adapter le type de déploiement nécessaire au contexte local.
:
Je vous remercie, madame Bradford.
Chers collègues, en notre nom à tous, j'aimerais remercier nos témoins, Dr Berkley et Mme Caprani, d'avoir comparu aujourd'hui.
[Français]
Je vous remercie beaucoup de vos témoignages, de votre expertise et, surtout, de votre service.
[Traduction]
Nous vous remercions sincèrement du travail important que vous effectuez. Nous allons vous laisser vous déconnecter maintenant. Bon retour à tous les deux, et soyez prudents. Nous vous remercions encore une fois.
Chers collègues, nous allons passer directement à notre prochain groupe de témoins. J'aimerais donc souhaiter la bienvenue à Kiersten Combs, présidente d'AstraZeneca Canada et à Fabien Paquette, responsable des vaccins chez Pfizer Canada. Chaque témoin aura cinq minutes pour faire une déclaration préliminaire.
Nous entendrons d'abord Mme Combs. Vous avez la parole, madame Combs. Vous avez cinq minutes.
:
Je vous remercie beaucoup de m'avoir invitée aujourd'hui pour formuler quelques brefs commentaires sur le rôle d'AstraZeneca dans la lutte contre la COVID‑19.
Face à la plus grande urgence sanitaire de notre génération, je suis incroyablement fière du rôle qu'AstraZeneca et ses employés jouent pour vaincre la pandémie et apporter une contribution positive à la santé publique mondiale.
La pandémie n'a jamais vraiment respecté les limites ou les frontières. Elle a représenté un défi sanitaire et économique sans précédent à l'échelle mondiale. C'est la raison pour laquelle, très tôt dans la crise, AstraZeneca a uni ses forces à celles de l'Université d'Oxford, afin de combiner son expertise de classe mondiale en vaccinologie à nos capacités mondiales de développement et de fabrication.
Dès le début de ce partenariat, AstraZeneca s'est engagée à fournir un accès élargi et équitable à son vaccin et à le mettre à disposition sans profit au plus fort de la crise. Je pense que cela reflète notre engagement à répondre au besoin urgent en matière de santé publique mondiale que nous avons ressenti et à appuyer les systèmes de santé et les économies qui se remettent de l'épidémie mondiale.
Consciente de la complexité de la fabrication des vaccins et de l'importance cruciale de la chaîne d'approvisionnement mondiale, AstraZeneca a contribué à mettre en place une capacité de fabrication dans 15 pays, dans 25 lieux de fabrication différents, afin d'envoyer le vaccin dans toutes les régions du monde aussi rapidement que possible. Pour y arriver, nous avons dû compter sur notre propre capacité de production et partager notre savoir-faire avec plus de 20 partenaires, chacun d'entre eux étant désormais pleinement équipé pour fournir le vaccin et contribuer à notre production totale.
Afin de soutenir les efforts déployés à l'échelle mondiale en vue de garantir un accès rapide, juste et équitable au vaccin pour les populations de tous les pays, AstraZeneca a été la première société biopharmaceutique à rejoindre le partenariat COVAX. En 2021, AstraZeneca et ses partenaires mondiaux ont fourni plus de 2,6 milliards de doses de vaccin à plus de 180 pays sur tous les continents, y compris ici, au Canada. Environ deux tiers de l'approvisionnement ont été envoyés dans des pays à revenu faible ou intermédiaire. Plus de 300 millions de doses ont été livrées à 130 pays par l'entremise de COVAX.
Dès le début de 2020, lorsque la véritable ampleur de la pandémie est devenue évidente, AstraZeneca s'est engagée à aider à vaincre la COVID‑19 en exploitant et en partageant ses connaissances scientifiques et son expertise afin de faire progresser la mise au point de médicaments potentiels pour prévenir ou traiter le virus. Comme vous le savez, notre vaccin Vaxzevria a joué un rôle essentiel dans les efforts mondiaux pour vaincre la pandémie. Il a reçu sa première approbation pour une utilisation d'urgence en décembre 2020 et a reçu une autorisation de commercialisation ou d'utilisation d'urgence dans 93 pays. Cela comprend son inscription sur une liste d'autorisation d'utilisation d'urgence de l'OMS.
Le vaccin a démontré son efficacité contre tous les variants connus de la COVID‑19, y compris Omicron. Il est également efficace contre toutes les formes de la maladie, depuis la forme asymptomatique jusqu'aux formes graves et à l'hospitalisation. Il est généralement bien toléré, selon les études cliniques et les données probantes recueillies auprès de plus de 10 millions de patients dans le monde. Au cours de l'année 2021, on estime qu'il aurait contribué à prévenir 50 millions de cas de COVID‑19 et 5 millions d'hospitalisations et qu'il aurait sauvé plus de 1 million de vies.
Parallèlement à l'approche liée à notre vaccin, nous avons également rapidement mobilisé nos efforts pour faire progresser le développement d'Evusheld. Il s'agit d'une nouvelle combinaison d'anticorps à action prolongée neutralisant le coronavirus pour la prévention et le traitement de la COVID‑19. Evusheld est en fait la première combinaison d'anticorps à action prolongée qui s'est révélée efficace à la fois pour prévenir et traiter la COVID‑19, ainsi que le premier traitement par anticorps à avoir démontré un niveau élevé de protection contre la COVID‑19 symptomatique dans le cadre de la prévention avant l'exposition.
Pendant que le vaccin nous aide à inverser le cours de cette pandémie dévastatrice, des millions de personnes dans le monde — environ 2 % de la population — restent exposés aux risques que présente la COVID‑19 parce qu'elles ne sont pas en mesure de développer une réponse immunitaire suffisante après la vaccination. Il s'agit de patients et d'autres personnes immunodéprimées, notamment des personnes atteintes de cancers du sang ou d'autres cancers traités par chimiothérapie, des personnes sous dialyse, de celles qui prennent des médicaments à la suite d'une transplantation d'organe ou de celles qui suivent des traitements immunosuppresseurs, par exemple les médicaments contre la sclérose en plaques ou la polyarthrite rhumatoïde.
Pour conclure, j'espère avoir clairement démontré l'engagement d'AstraZeneca à contribuer à vaincre la COVID‑19 depuis le tout début de la crise sanitaire mondiale. Notre engagement se poursuit. Nous continuons de nous concentrer sur la façon d'offrir un accès élargi et équitable à nos vaccins et à nos autres médicaments.
AstraZeneca reste fermement déterminé à infléchir l'évolution de cette pandémie et à aider les pays les plus démunis à protéger leurs populations. Ce défi humanitaire, le nôtre, exige une réponse unie du monde entier, pas seulement de la communauté scientifique, mais, également, des industries, des organismes et des États, en réalité, de tous les êtres humains. Nous sommes déterminés à jouer notre rôle dans cette crise de la santé publique.
Merci.
:
Merci, monsieur le président. Je remercie également les membres du Comité.
[Français]
Bonjour à tous.
Je suis très reconnaissant que vous m'ayez invité aujourd'hui à contribuer à votre étude.
Dès le début de la pandémie, Pfizer et BioNTech se sont engagées fermement à garantir l'accès équitable et abordable aux vaccins contre la COVID‑19 partout dans le monde.
[Traduction]
Nous avons d'abord introduit la tarification différenciée. Nous avons établi un prix pour les pays riches, comme le Canada, où le prix a été comparé au coût historique du vaccin contre la grippe. Nous avons demandé aux pays à revenu moyen de payer la moitié de ce prix. Nous avons offert le vaccin au prix coûtant aux pays à revenu faible, qui représentent environ 50 % de la population mondiale.
Nous avons ensuite établi de multiples voies d'approvisionnement, par exemple des ententes d'approvisionnement direct avec les gouvernements comme celui du Canada, où, à ce jour, nous avons distribué plus de 71 millions de doses. Nous avons une entente d'approvisionnement direct avec COVAX. En 2021, Pfizer et BioNTech ont distribué plus de 250 millions de doses — ce qui représente plus de 25 % de l'approvisionnement total de COVAX — à plus de 100 pays et territoires. Nous avons appuyé des programmes de dons des gouvernements, notamment un milliard de doses offertes aux États-Unis aux fins de dons à des pays à revenu faible et moyen et à l'Union africaine. Nous avons également instauré des programmes de dons humanitaires.
Enfin, nous avons déployé un réseau mondial fiable de fabrication.
[Français]
En date du 17 avril, nous avions distribué plus de 3,3 milliards de doses du vaccin Pfizer‑BioNTech dans plus de 179 pays et territoires dans chaque région du monde.
[Traduction]
Nous nous sommes engagés à fournir deux milliards de doses aux pays à faible et moyen revenus en 2021 et 2022. En date du 17 avril 2022, nous avons distribué plus de 1,3 milliard de doses à 110 pays vers l'atteinte de cet engagement.
[Français]
Notre chaîne d'approvisionnement et notre réseau de fabrication couvrent maintenant quatre continents et comprennent plus de 20 établissements. Nous partageons notre technologie avec de nombreux partenaires de fabrication, notamment Biovac, en Afrique du Sud, Eurofarma, au Brésil, et beaucoup d'autres. Nos contrats de licence volontaire ont été établis avec des partenaires qui ont une excellente feuille de route en matière de production de vaccins de qualité et qui ont une capacité de production à grande échelle.
[Traduction]
De plus en plus de voix crédibles à travers le monde reconnaissent que les brevets ou l'approvisionnement ne sont pas le problème. L'Africa Center for Disease Control and Prevention a interrompu tous les dons de vaccins contre la COVID‑19 jusqu'aux troisième ou quatrième trimestres de cette année, expliquant que le principal défi pour vacciner le continent n'est plus les pénuries, mais bien les défis logistiques et la réticence face à la vaccination.
L'Organisation mondiale de la santé a signalé que de nombreux pays ont du mal à atteindre un taux élevé de vaccination contre la COVID‑19, malgré un approvisionnement adéquat. L'Union africaine et COVAX ont refusé des façons d'obtenir le vaccin, étant donné que les pays en développement ont de la difficulté à transformer les stocks en inoculations. Les deux principaux fabricants de vaccins contre la COVID‑19 en Inde ont stoppé la production, citant des stocks importants et l'absence de nouvelles commandes.
Pour atteindre l'objectif de vacciner la population mondiale, nous devons concentrer nos efforts où ils comptent le plus. Il faut d'abord investir dans la préparation des pays et répondre à l'hésitation face à la vaccination. Les vraies solutions pour améliorer l'accès aux vaccins comprennent le renforcement et l'entretien des infrastructures de soins de santé pour administrer le vaccin, le soutien aux travailleurs de première ligne pour administrer le vaccin, les campagnes contre l'hésitation à l'égard du vaccin pour accroître l'acceptation du vaccin, le partage des doses et la levée des barrières commerciales.
[Français]
Ce sont là les vrais et principaux défis liés à la pandémie auxquels font face les pays en développement.
[Traduction]
Ensuite, nous devons continuer à combattre les entraves aux échanges commerciaux. Les restrictions d'exportation ont été un obstacle commercial considérable au début de la pandémie. Bien qu'elles soient actuellement facilement prises en charge, le risque qu'elles recommencent à poser problème subsiste.
Enfin, l'innovation continue est d'une importance capitale. De nombreuses entreprises collaborent afin de soutenir la recherche-développement et la fabrication, grâce à la propriété intellectuelle et à des politiques favorisant l'innovation. Ensemble, nous continuons de lutter contre la COVID‑19 en mettant au point des vaccins supplémentaires qui ciblent les nouveaux variants.
Nous faisons de la recherche sur des posologies ciblant des populations particulières, comme les enfants et nous créons des formules supplémentaires qui amélioreront la conservation et la manipulation du vaccin afin d'en faciliter l'administration dans les pays en développement.
[Français]
Le principe de la propriété intellectuelle a permis d'avoir un solide réseau mondial d'approvisionnement avec de multiples partenariats qui maintiennent des normes de qualité élevées. Pour cette raison, l'industrie produit maintenant environ 1 milliard de doses du vaccin contre la COVID‑19 par mois.
[Traduction]
Alors que vous envisagez de formuler des recommandations pour le gouvernement, je vous encourage à reconnaître que les brevets ne sont pas l'obstacle à l'équité.
[Français]
Je vous remercie beaucoup.
[Traduction]
Je serai heureux de répondre à vos questions.
:
Je ne nierai pas la désaffection que subit, mondialement, notre vaccin. Elle est assez répandue, ici, au Canada.
Pour vous répondre directement, je conseillerais d'abord à mes proches de se faire vacciner partout où ils le peuvent et dès qu'ils le peuvent. La science permet de croire que notre vaccin, Vaxzevria, grâce à son profil d'effets secondaires, est sûr. Si c'est le vaccin offert, je le conseillerais aux membres de ma famille.
Mais, chaque fois qu'on reçoit un vaccin, qu'on prend un médicament, il lui est associé un profil de risques et d'avantages qui relève d'un choix très personnel. Ce choix doit être fait par chacun. Ce n'est pas différent, pour un vaccin.
:
Merci pour la question.
En fait, l'hésitation face à la vaccination existe depuis longtemps, depuis aussi longtemps que les vaccins existent. Ce n'est pas nouveau. Ç'a toujours été.
Nous discernerons différents types de cette hésitation. Il y a des gens qui sont absolument antivaccins et qui ne se feront jamais vacciner, et il y en a d'autres qui cherchent à être un peu mieux informés, à mieux comprendre et à être mieux éclairés sur les vaccins.
Il est indispensable, dans ce cas, de sensibiliser le public, avec le concours des fournisseurs de soins qui l'informeront convenablement.
Je tiens à vous remercier de votre apport… Notre comité vous en fera voir de toutes les couleurs, comme vous le savez peut-être bien.
En ma qualité de médecin, je sais que différentes personnes et différents groupes réagissent différemment à différents médicaments. Le consensus ne permet pas d'affirmer que, parce que tel groupe a vécu quelque chose, il en sera nécessairement de même dans tel autre groupe. Voilà un bel exemple de ce que donne le profil des risques et des avantages.
Vous êtes revenu à plusieurs reprises sur l'hésitation face la vaccination. Je tiens à en connaître la cause, d'après vous, autre que la crainte de souffrir. Vous avez évoqué l'état de préparation des pays à donner le vaccin — non le produire, mais à pouvoir le donner aux populations. Vous avez également parlé de l'Organisation mondiale du commerce et de problèmes de chaînes d'approvisionnement.
D'abord, quelle est une des causes de l'hésitation à l'égard de la vaccination et que pouvez-vous faire à ce sujet? Bien sûr, il y a la sensibilisation. De plus, que feriez-vous, maintenant que vous avez beaucoup de vaccins à votre disposition, que la production est interrompue et que certains pays ne sont même pas prêts à les distribuer? Comment se servir des infrastructures nécessaires et attirer des vaccinateurs compétents? En effet, nul besoin d'être médecin ou infirmière. Il suffirait d'avoir reçu la formation nécessaire. Que feriez-vous pour que ça se produise?
Ensuite, comment corriger les problèmes de chaînes d'approvisionnement à l'Organisation mondiale du commerce? Comment collaborez-vous avec elle? Quelle est la difficulté? Pourquoi l'OMC est‑elle enrayée, en plus du fait que certains pays ne veulent pas conclure d'ententes nécessaires pour débloquer la situation?
Madame Combs, avez-vous quelque chose à ajouter? Je sais que M. Genuis vous a posé beaucoup de questions sur le vaccin d'AstraZeneca et la thrombocytopénie. Comme je l'ai déjà dit, on peut faire valoir, comme vous le dites, les avantages par rapport aux risques. Essentiellement, je pense que vous avez dit que les avantages l'emportent sur les risques, mais avez-vous des problèmes autres que la crainte des gens par rapport à ce vaccin dans certains pays? Voyez-vous d'autres façons de procéder?
Par exemple, je voulais entendre certains d'entre vous parler de la possibilité de former des gens pour administrer les vaccins, pour insérer la seringue. Il n'est pas nécessaire d'être médecin ou infirmière. Beaucoup de personnes peuvent être formées à cette fin.
Comment voyez-vous la suite des choses? Comme les variants changent régulièrement, certains d'entre nous se rendront compte que les vaccins ne fonctionnent pas. Quelle est votre réponse à cela?
C'est une très bonne question.
Il faut garder à l'esprit que le problème des brevets est un faux problème. Cela a été clairement démontré. Ce n'est pas une question de protection de brevets. En réalité, pour immuniser et protéger l'ensemble de la population, il est nécessaire de produire rapidement des vaccins et, par la suite, de les distribuer aux pays qui en ont besoin à un prix qui leur convient. C'est ce que Pfizer a fait. Nous avons maximisé notre production grâce à nos chaînes de production partout dans le monde et nous nous sommes assurés, par la suite, d'avoir une échelle de prix qui répond aux besoins des différents pays. Comme je l'ai mentionné un peu plus tôt, nous avons trois échelles de prix. Selon nous, il s'agissait des meilleures solutions pour répondre à la pandémie et y mettre fin un jour.
Alors, ce n'est pas vraiment une question de brevets. Comme on l'a constaté jusqu'à maintenant, quand on permet aux experts qui ont la capacité de production et aux scientifiques qui mettent au point les vaccins de concentrer leurs efforts là-dessus, l'ensemble de l'industrie arrive à produire des quantités de vaccins qui répondent aux besoins qu'on voit actuellement dans cette pandémie.
D'ailleurs, vous semblez être tous les deux du même avis que M. Seth Berkley, directeur général de Gavi, qui a répondu à une question précédente en disant que le problème n'était pas tant lié aux brevets et à la propriété intellectuelle qu'à la connaissance des concentrés utilisés pour la fabrication de vaccins.
Cela dit, je me permets de réitérer ma question, ne serait-ce que pour tenir ce comité à jour, car il semble malgré tout y avoir eu un accord de compromis entre l'Afrique du Sud, les États‑Unis, l'Inde et l'Union européenne. Êtes-vous en mesure de nous dire où en sont ces négociations aujourd'hui? Si oui, quels seraient les possibles avantages d'un tel accord?
:
Merci, monsieur le président.
J'aimerais remercier nos invités d'être ici aujourd'hui.
J'ai reçu le vaccin d'AstraZeneca, tout comme celui de Pfizer et celui de Moderna, qui n'est pas représenté aujourd'hui. Je suis extrêmement reconnaissante d'avoir eu la possibilité de me faire vacciner, bien entendu, et je fais écho à ce que mes collègues ont dit à propos d'accepter le premier vaccin qui nous est offert le plus rapidement possible, peu importe lequel.
Bien entendu, j'ai aussi des préoccupations à propos de la façon dont les vaccins ont été distribués. Je pense que nous pouvons tous nous entendre pour dire que ce n'était pas un scénario parfait, et je comprends que cela s'est fait pendant une période sans précédent, une période très difficile, mais j'ai des questions du secteur. J'ai rencontré beaucoup de personnes qui sont préoccupées par la façon dont les vaccins ont été distribués. Je vais lire la question, si vous le permettez.
L'année dernière, les pays riches ont vacciné très rapidement leur population, en accumulant parfois des millions de doses excédentaires. Le programme COVAX avait de la difficulté à obtenir assez de vaccins pour remplir son engagement envers des pays en développement, où les taux de vaccination accusent encore beaucoup de retard.
Je me demande, monsieur Paquette, si vous pouvez nous dire de quelle façon on a établi l'ordre de priorités des livraisons du vaccin de Pfizer. Les pays riches ou plus riches que les autres avaient-ils des ententes bilatérales avec Pfizer pour se retrouver en tête de file parce qu'ils payaient plus cher par dose?
:
Madame McPherson, je suis désolé. Je dois vous arrêter ici. Vous aurez l'occasion d'intervenir au deuxième tour, au tour suivant.
Chers collègues, compte tenu de l'heure, nous avons le temps pour un deuxième tour limité. Nous pouvons poursuivre jusqu'à 13 h 15, mais je sais que ce ne sont pas tous les députés qui peuvent rester. Je veux en tenir compte et également donner à chaque député l'occasion de poser au moins une question.
À la fin, je vais vous soumettre brièvement une motion d'intérêt courant. Je pense qu'elle sera approuvée à l'unanimité, mais je dois vous la soumettre pour que la greffière puisse donner suite à un de nos projets.
Je propose des interventions de deux minutes ainsi que des questions et des réponses très rapides pour les cinq députés qui figurent sur la liste du deuxième tour.
Si c'est acceptable, monsieur Aboultaif, pouvez-vous commencer pendant deux minutes, s'il vous plaît?
:
Oui, je vais commencer et vous cédez ensuite la parole.
Je vais faire rapidement deux observations. C'est intéressant, car vous avez nommé les vaccins que vous avez reçus, et je pense que c'est un moyen de surmonter l'hésitation face aux vaccins d'une certaine façon. Les gens partout dans le monde s'intéressent beaucoup plus à la protection offerte par les vaccins et à la méthode utilisée. L'attention accrue du public a aidé à cet égard.
Je pense que nous devons en faire plus, notamment en trouvant dans les médias un équilibre dans la façon dont nous parlons actuellement des risques et des avantages de la vaccination contre différentes maladies, et plus précisément contre celle‑ci.
Troisièmement, je pense que nous devons déployer des efforts à l'échelle locale, et surtout dans certaines populations, pour accroître la sensibilisation.
:
Merci beaucoup. Merci encore aux témoins d'être ici aujourd'hui.
Je voulais continuer avec notre invitée d'AstraZeneca. Elle a dit qu'il s'agissait d'une crise humanitaire. J'abonde dans le même sens, car je pense que nous sommes tous d'accord pour dire qu'il s'agit d'une crise humanitaire. Le problème que nous avons avec le déploiement des vaccins, bien sûr, c'est qu'il semble bien que l'appât du gain ait pris le pas sur la crise humanitaire et la nécessité pour les gens du monde entier d'avoir accès aux vaccins.
Je dois dire que je suis déçue que vous ne soyez pas en mesure de nous donner certains chiffres. Je suis impatiente de les recevoir par écrit à une date ultérieure. Nous avons des renseignements — ou c'est ce qu'on nous a rapporté — qui nous indiquent que Pfizer, par exemple, a réalisé environ 37 milliards de dollars de bénéfices avec le vaccin pour la COVID‑19. Il y a cela, et aussi la question des fonds publics qui ont servi à mettre au point le vaccin d'AstraZeneca.
Je me demande simplement si l'un d'entre vous peut nous dire quand il y aura assez d'argent pour vous, quand il y aura assez d'argent pour que vous puissiez donner les vaccins aux gens dans le monde entier, pour que vous puissiez assurer que ces vaccins sont disponibles pour eux. Ce qui m'inquiète, évidemment, c'est qu'à l'heure actuelle, nous avons beaucoup de vaccins. Il y a certaines hésitations et d'autres raisons pour lesquelles les vaccins sont difficiles à obtenir, mais nous savons tous qu'au début de cette pandémie, il n'y avait pas assez de vaccins. Ils sont allés dans les pays riches. Ils sont allés dans des pays qui se sont emparés de ce qu'il y avait, y compris de l'approvisionnement du mécanisme COVAX, et les compagnies pharmaceutiques ont fait des profits colossaux.
Si une autre pandémie ou un autre variant se déclarait, comment savons-nous que la même chose ne se reproduira pas?
J'aimerais poser une question qui n'a pas encore été soulevée.
Nous savons qu'à l'heure actuelle — du moins est-ce le cas dans l'hémisphère sud —, le dépistage et le traitement sont en train de devenir d'une importance vitale. En ce qui concerne les traitements, les antiviraux — je pense au Paxlovid et à d'autres — deviennent très importants. Je ne suis pas une scientifique, mais il semble y avoir certaines preuves empiriques que cela pourrait également être efficace pour traiter la COVID longue.
Nous sommes aux prises avec une pandémie en ce moment, mais nous savons que les effets débilitants à long terme de la COVID ne sont pas encore connus et qu'il faudra des traitements pour cela aussi. Consacrez-vous des ressources et des recherches aux antiviraux et à la COVID longue? Comment pensez-vous que cela pourrait aider les pays de l'hémisphère sud et nous aider à faire face aux prochaines étapes de la pandémie?
Pouvons-nous commencer par le représentant de Pfizer, s'il vous plaît?
C'est notre façon de sonder la volonté du Comité. Merci de votre proposition.
Chers collègues, permettez-moi de remercier les témoins en notre nom collectif.
Madame Combs, je vous remercie.
[Français]
Merci beaucoup, monsieur Paquette.
[Traduction]
Merci d'avoir été là. Merci de nous avoir fait part du travail que vous faites et de vos connaissances.
Chers collègues, pendant que nos témoins se débranchent, il y a deux choses dont nous devons parler. La première est un point d'information. Les analystes vont faire circuler, par l'intermédiaire de la greffière, une proposition pour les déplacements du Comité. La date limite est fixée à vendredi. Si le Comité souhaite voyager de la fin juin à septembre ainsi qu'en octobre, les propositions de haut niveau doivent être présentées au Comité de liaison. Ils prépareront cela pour que nous puissions discuter de ces propositions jeudi et, possiblement, les accepter.
L'autre chose dont j'ai besoin est une motion et un accord du Comité quant à l'audition de la délégation du Tibet, dont nous avons été informés par les vice-présidents. Pour autant que je puisse dire, je crois que la tenue de cette réunion fait l'objet d'un consentement unanime. Nous avons toutefois besoin d'une motion et d'une approbation officielles pour que la greffière puisse organiser cette réunion.
Est‑ce que quelqu'un peut proposer cette motion?