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Je déclare la séance ouverte. Nous reprenons la 126
e réunion du Comité permanent des finances de la Chambre des communes.
Conformément à l'article 108(2) du Règlement et à la motion adoptée par le Comité le mardi 30 janvier 2024, le Comité se réunit pour discuter de l'examen législatif de la Loi sur le recyclage des produits de la criminalité et le financement des activités terroristes.
La réunion d'aujourd'hui se déroule en mode hybride. Conformément à l'article 15.1 du Règlement, des députés sont présents en personne dans cette salle et d'autres à distance au moyen de l'application Zoom.
Je vais adresser quelques remarques aux membres du Comité.
Bien que cette salle soit équipée d'un puissant système audio, il est toujours possible que des effets Larsen se produisent, ce pourrait être extrêmement dommageable pour les interprètes et leur causer des blessures graves. La cause la plus courante d'un effet Larsen est le positionnement d'une oreillette trop près du microphone. Nous demandons donc à tous les participants de faire preuve d'une grande prudence dans la manipulation des oreillettes, surtout quand leur microphone ou celui de leur voisin est allumé.
Afin de prévenir les incidents et de protéger la santé auditive des interprètes, j'invite les participants à parler dans le microphone dans lequel leur oreillette est branchée et à éviter de manipuler leur oreillette. Ils doivent plutôt la placer sur la table loin du microphone quand ils ne l'utilisent pas.
Je vous rappelle que tous les commentaires doivent passer par la présidence.
Si vous voulez prendre la parole, veuillez lever la main. J'invite les membres sur Zoom à utiliser la fonction « main levée ». Le greffier et moi gérerons l'ordre des interventions de notre mieux. Nous vous remercions de votre patience et de votre compréhension à cet égard.
À l'occasion de cette étude, soit l'examen législatif de la Loi sur le recyclage des produits de la criminalité et le financement des activités terroristes, nous recevons un certain nombre de fonctionnaires du ministère des Finances. C'est ainsi que nous accueillons le sous-ministre adjoint délégué, Julien Brazeau, de même que la directrice générale de la Division des crimes financiers et de la sécurité, Erin Hunt. Mme Charlene Davidson, directrice, Politique en matière de crimes financiers, se joint à M. Brazeau et à Mme Hunt.
Bienvenue à vous trois. Merci d'avoir répondu à notre invitation à si court préavis.
Nous savons que vous avez préparé une déclaration liminaire à notre intention. Vous allez nous en faire part après quoi, nous passerons aux questions des députés.
Allez‑y, monsieur Brazeau.
[Français]
Bonjour. Je vous remercie de nous avoir invités à parler du Régime canadien de lutte contre le recyclage des produits de la criminalité et le financement des activités terroristes dans le cadre de l'examen parlementaire de la Loi sur le recyclage des produits de la criminalité et le financement des activités terroristes.
J'aimerais commencer mon intervention en décrivant brièvement la situation du blanchiment d'argent et du financement du terrorisme au Canada et en expliquant pourquoi il est important de s'attaquer à ces graves crimes financiers. J'ai également l'intention de fournir des explications sur le Régime, sur le rôle de la Loi et sur les nombreux partenaires du Régime qui travaillent à contrer la criminalité financière au Canada. Je situerai ensuite mes observations dans le contexte des récents examens internationaux et nationaux importants du Régime canadien, puis je présenterai les mesures prises par le gouvernement depuis le dernier examen parlementaire, en 2018.
[Traduction]
Le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme sont des délits financiers graves qui menacent réellement la sécurité des Canadiens et l'intégrité du système financier canadien. La criminalité financière n'est pas un crime sans victime. Elle affecte notre société en soutenant, en récompensant et en perpétuant des activités criminelles et terroristes plus larges au Canada.
Les produits de la criminalité blanchis au Canada proviennent de crimes « sous-jacents » tels que la cyberfraude, le vol de véhicules, le trafic d'êtres humains et de drogues, y compris le fentanyl, qui a tué de nombreux Canadiens. Le blanchiment d'argent peut également affecter l'accessibilité financière en faisant grimper les prix dans les secteurs où il est présent. Par exemple, le groupe d'experts sur le blanchiment d'argent nommé par le gouvernement de la Colombie-Britannique a estimé que le blanchiment d'argent dans le secteur immobilier de la province a fait augmenter les prix des logements d'environ 5 % en 2018. En outre, le financement du terrorisme soutient les activités des terroristes nationaux et internationaux, y compris les attaques meurtrières et destructrices au Canada ou à l'étranger.
Les efforts complexes déployés par les criminels pour dissimuler les produits du crime rendent difficile l'estimation de l'ampleur du blanchiment d'argent et du financement du terrorisme au Canada. Selon un rapport publié en 2021 par le Service canadien de renseignements criminels, entre 45 et 113 milliards de dollars canadiens sont blanchis au Canada chaque année.
Le Canada dispose d'un vaste régime pour détecter, décourager et perturber la criminalité financière. Le régime se compose de 13 ministères et agences fédéraux, chacun avec son mandat respectif, dirigé par le ministère des Finances. Le régime est établi par des lois fédérales, notamment la Loi sur le recyclage des produits de la criminalité et le financement des activités terroristes, la LRPCFAT, et le Code criminel.
La LRPCFAT est un élément essentiel du régime canadien. Elle établit le Centre d'analyse des opérations et déclarations financières du Canada, ou CANAFE, en tant qu'organisme de réglementation de la lutte contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme et cellule de renseignement financier du Canada, et définit ses activités. Elle impose également aux institutions financières et aux entreprises et professions non financières désignées de déclarer certaines opérations financières au CANAFE, de mettre en place des programmes de conformité et de formation, d'identifier leurs clients et de tenir des registres.
Collectivement, les entreprises soumises à la LRPCFAT et à ses règlements sont connues sous le nom « d'entités déclarantes ». Il existe plus de 24 000 entités déclarantes qui jouent un rôle essentiel en première ligne dans les efforts de prévention et de détection du blanchiment d'argent et du financement du terrorisme au Canada. Les entités déclarantes comprennent actuellement les banques, les coopératives de crédit, les casinos, les professionnels de l'immobilier, les entreprises de services monétaires, les comptables, les négociants en métaux précieux et en pierres précieuses, ainsi que le secteur des véhicules blindés.
[Français]
Le régime canadien repose sur trois piliers interdépendants. Le rôle du ministère des Finances s'aligne sur le premier pilier, soit la politique et la coordination. Le ministère est chargé de diriger l'évaluation des risques de blanchiment de capitaux et de financement du terrorisme, ainsi que d'élaborer et de coordonner la politique nationale et internationale. D'autres partenaires du régime jouent également un rôle important dans le soutien et l'élaboration des politiques, notamment Sécurité publique Canada, le ministère de la Justice, Affaires mondiales Canada, et Innovation, Sciences et Développement économique Canada.
Le rôle du CANAFE, soit le Centre d'analyse des opérations et déclarations financières du Canada, est conforme au deuxième pilier du régime, à savoir la prévention et la détection. Il est chargé de promouvoir, de superviser et d'appliquer la conformité en matière de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme, ainsi que de collecter, d'analyser et de diffuser des renseignements financiers et autres.
Le troisième pilier, soit l'enquête et la perturbation, consiste à identifier, enquêter, poursuivre et sanctionner les infractions liées au blanchiment d'argent et au financement du terrorisme. La responsabilité de la mise en œuvre de ce pilier relève des agences fédérales, notamment de la Gendarmerie royale du Canada, de l'Agence des services frontaliers du Canada, de l'Agence du revenu du Canada, du Service canadien du renseignement de sécurité et du Service des poursuites pénales du Canada.
Bien que le régime dans son ensemble soit de compétence fédérale, de nombreux domaines relèvent de la responsabilité partagée des provinces et des territoires. Ainsi, les organismes provinciaux et municipaux chargés de l'application de la loi, les bureaux des procureurs de la Couronne provinciaux ou les services de poursuite, les bureaux de confiscation civile et les organismes de réglementation provinciaux jouent un rôle important dans la lutte contre le recyclage des produits de la criminalité et le financement du terrorisme.
[Traduction]
Le régime canadien a fait l'objet d'un certain nombre d'examens nationaux et internationaux au cours des dernières années. Ces examens ont montré que le régime canadien dispose généralement d'un cadre juridique solide, mais que l'efficacité opérationnelle reste un défi permanent. D'autres critiques ont été formulées à l'encontre du régime canadien, notamment en ce qui concerne la capacité à exploiter le renseignement financier, à assurer la transparence dans le cas des personnes morales et des constructions juridiques, à mener à bien les enquêtes et les poursuites en matière de blanchiment d'argent et à priver les criminels des produits de la criminalité. Le gouvernement reconnaît l'importance de ces examens et s'engage à proposer des mesures pour renforcer le régime canadien.
L'évolution rapide et la complexité de la criminalité financière exigent des changements constants pour améliorer et moderniser le régime canadien. Ces dernières années, le gouvernement a proposé des mesures visant à fournir des outils pour soutenir la mise en œuvre de la loi, les enquêtes et les poursuites, à améliorer l'échange d'informations et à traiter les risques posés par les nouvelles technologies et les nouveaux secteurs.
Depuis 2019, le gouvernement a investi 319 millions de dollars, dont 50 millions sur une base continue, pour renforcer les ressources en matière de données et de technologies de l'information, le renseignement financier, l'échange d'informations et la capacité d'enquête afin de soutenir les enquêtes sur le blanchiment d'argent au Canada. Un financement important a été accordé au CANAFE et à la GRC.
[Français]
Un registre public et consultable des bénéficiaires effectifs des sociétés fédérales a également été lancé en janvier 2024. Il permettra de lutter contre l'utilisation de sociétés-écrans canadiennes anonymes pour dissimuler le véritable propriétaire de biens, d'entreprises ou d'autres actifs de valeur dans le but de blanchir de l'argent, d'éviter de payer de l'impôt, de se soustraire aux sanctions ou d'interférer avec notre démocratie.
La nécessité d'un registre des bénéficiaires effectifs est l'une des principales conclusions de l'évaluation mutuelle du GAFI, soit le Groupe d'action financière, de la Commission Cullen et de l'examen parlementaire de 2018 de la Loi sur le recyclage des produits de la criminalité et le financement des activités terroristes. Le gouvernement fédéral continuera de demander aux gouvernements provinciaux et territoriaux de promouvoir une approche nationale de la transparence de la propriété effective.
Le budget de 2023 a également annoncé une série de mesures législatives et réglementaires visant à renforcer les outils d'enquête, d'application et de partage d'informations du régime canadien. Il s'agit notamment de changements visant plusieurs éléments: renforcer les pouvoirs de partage d'informations au sein du portefeuille du ministère des Finances et permettre au CANAFE de mieux soutenir la prise de décisions, notamment en ce qui concerne les risques pour la sécurité nationale; permettre à la ministre des Finances d'ordonner aux entités déclarantes de faire preuve d'une diligence raisonnable accrue pour aider à contrer les risques pour le système financier, y compris l'ingérence étrangère; et exiger du secteur financier qu'il communique au CANAFE des informations sur des actifs soumis à des sanctions.
[Traduction]
En juin 2023, le gouvernement a lancé une consultation publique sur le renforcement du régime. Le gouvernement a procédé à un examen général et complet du régime canadien et a envisagé de nombreuses mesures potentielles pour l'améliorer.
Il s'est notamment agi d'améliorer l'efficacité opérationnelle et les résultats en matière d'application de la loi, de faciliter un meilleur partage de l'information, de moderniser les obligations législatives et réglementaires, tout en équilibrant le fardeau qui pèse sur le secteur privé, et de répondre aux risques pour la sécurité nationale et économique qui ont évolué au cours des deux décennies écoulées depuis l'adoption de la LRPCFAT, y compris ceux posés par l'invasion illégale de l'Ukraine par la Russie.
Le gouvernement a reçu 129 observations écrites émanant d'un large éventail de parties prenantes, qui se sont déclarées très favorables à l'adoption de nouvelles mesures visant à renforcer le régime canadien afin d'améliorer les résultats opérationnels. Par exemple, les mémoires indiquaient: un soutien à la mise en place de ressources dédiées aux enquêtes et aux poursuites en matière de lutte contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme, et un soutien à la création d'une agence canadienne de lutte contre la criminalité financière; un soutien à la création d'un registre des bénéficiaires effectifs des entreprises, y compris une plus grande participation des provinces et des territoires à la lutte contre la criminalité financière; un soutien à un meilleur partage de l'information, y compris le partage de l'information entre les secteurs privé et public afin de détecter, de dissuader et de perturber le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme.
De nombreuses suggestions ont également été faites pour renforcer et moderniser les mesures de justice pénale visant à lutter contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme, telles que des propositions visant à refléter l'utilisation des nouvelles technologies et à lutter contre le blanchiment d'argent par des tiers. En ce qui concerne le contournement des sanctions et les menaces pour la sécurité du Canada, la plupart des parties prenantes ont convenu que le CANAFE devrait être habilité à fournir des renseignements sur ces questions, bien que certaines se soient inquiétées de la dilution possible de la LRPCFAT au‑delà de son objectif principal de lutte contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme.
Enfin, les contributions indiquaient un soutien à l'adoption d'une approche fondée sur le risque pour la réglementation relative à la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme, y compris l'extension du cadre à de nouvelles entités, et de nombreuses suggestions ont également été faites pour améliorer le respect de la réglementation et rationaliser la charge administrative tout en maintenant la valeur de renseignement de la déclaration au CANAFE.
[Français]
En résumé, le gouvernement s'est engagé à continuer de renforcer le régime canadien de lutte contre le blanchiment d'argent. Ce régime vise à lutter contre le recyclage des produits de la criminalité et le financement du terrorisme, tout en respectant la répartition constitutionnelle des pouvoirs, la Charte canadienne des droits et libertés et le droit à la vie privée des Canadiens. Il s'appuie sur de multiples partenaires et sur tous les paliers de gouvernement pour travailler collectivement à la détection, à la dissuasion et à la perturbation des flux financiers illicites.
Ces dernières années, le gouvernement a réalisé des investissements et a pris d'autres mesures pour renforcer le cadre et répondre à l'évolution des risques.
[Traduction]
Le gouvernement a réalisé des investissements et pris d'autres mesures pour renforcer le cadre et répondre à l'évolution des risques. L'examen parlementaire de la LRPCFAT constitue un moyen important de continuer à améliorer le régime et le gouvernement est prêt à soutenir le Comité permanent des finances dans la réalisation de l'examen.
Mes collègues Mme Hunt et Mme Davidson et moi-même serons maintenant heureux de répondre à vos questions.
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Merci, monsieur le président.
Mesdames, monsieur, je vous remercie de votre présence.
Je veux aussi saluer les députés qui se joignent au Comité aujourd'hui. Il y a Mme Collins, qui n'est pas une habituée, Mme Shanahan et M. Aldag, qui nous quittent, et Mme Gainey, qui prend de plus en plus d'expérience au Comité permanent des finances.
C'est un plaisir de travailler avec vous.
Monsieur Brazeau, votre présentation et vos échanges étaient très intéressants. Nous en apprenons beaucoup sur ce sujet, qui nous préoccupe grandement. Vous avez parlé du registre des bénéficiaires effectifs. M. Weiler a posé de bonnes questions en lien avec cela. S'il y en a un au fédéral et au Québec, il reste toutefois beaucoup de travail à faire dans chaque province afin qu'il soit bien utilisable et coordonné.
Lors de l'étude du projet de loi, avant son adoption au Parlement, on disait souvent qu'on avait l'impression que, lorsqu'il était question de fraude, de montage financier et de blanchiment d'argent, on avait recours très souvent à des sociétés-écrans dans des paradis fiscaux. Actuellement, le registre des bénéficiaires effectifs ne permettrait pas d'aller jusque-là, évidemment.
Quels travaux se font en ce moment, au sein de votre ministère, pour avoir accès aux bénéficiaires effectifs dans les paradis fiscaux?
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Merci, monsieur le président.
Je vais commencer par faire un commentaire en lien avec ce que vient de dire Mme Davidson au sujet du Programme des divulgations volontaires.
Selon moi, dans bien des cas au Canada, ce programme est détourné de son but. Par exemple, il sert de sortie de secours à des gens, qui tentent de faire des montages en lien avec les paradis fiscaux pour ne pas avoir à payer leur juste dû. Quand ils se font pincer et qu'ils doivent rendre des comptes, ils utilisent ce programme, alors que cela va à l'encontre de sa raison d'être. Or on n'impose aucune pénalité à ces gens, on leur demande seulement de payer ce qu'ils devaient payer au départ.
Au Québec ou dans d'autres pays, comme les États‑Unis, il y a une pénalité vraiment importante lorsque la personne se fait prendre ou qu'on utilise un programme comparable au Programme des divulgations volontaires. Ce dernier est un incitatif pour les clients et les grandes sociétés qui font ce genre de montages. Ils se disent que cela vaut la peine de tenter de frauder, parce que, de toute façon, la petite tape sur les doigts qu'on leur donne ne fait pas mal. Il faut que cette situation change. Je voulais vous faire part de ce commentaire.
Ma question est en lien avec ce qu'a dit Mme Hunt au début de la séance et elle est aussi un peu en lien avec ce que M. Hallan a soulevé.
Pourquoi le Canada se classe-t-il de façon moins favorable que les autres pays dans ce qui est fait pour lutter contre ces crimes?
Madame Hunt, si j'ai bien compris, le fait qu'il n'y ait pas de corps de police consacré aux crimes financiers ou au blanchiment d'argent.
Madame Hunt, ou quiconque voudra répondre à ma question, pouvez-vous nous expliquer pourquoi il n'y a pas un tel corps policier? Quel dispositif est mis en place actuellement pour avoir un tel service? Chaque province devrait-elle avoir son propre corps policier spécialisé qui travaillerait en coordination, étant donné le système législatif de la fédération? Pourriez-vous répondre à toutes ces questions en quelques minutes?
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C'est une excellente question. Oui, j'avais déjà commencé à y répondre, mais c'est une question complexe.
Je pense que l'une des difficultés fondamentales associées aux crimes financiers, c'est qu'ils sont extrêmement complexes. Il faut y affecter un groupe d'experts qui possèdent des connaissances très détaillées dans des aspects très particuliers de la cryptomonnaie, des marchés financiers et du déroulement des transactions. Il est crucial de développer cette expertise partout au pays.
Au Canada, la fédération est une de nos forces, mais cela veut aussi dire qu'il y a beaucoup d'acteurs dans cet espace aux niveaux fédéral, provincial et municipal. Veiller à ce que notre système soit efficace dans ce domaine est un défi constant, un défi pour lequel le travail du Comité sur les recommandations et la façon dont nous pouvons accroître l'efficacité de l'application de la loi sont certainement utiles.
Dans son exposé, M. Brazeau a parlé de l'utilisation du renseignement financier. Il s'agit évidemment d'un moyen très important de détecter... et d'où commencer les enquêtes. Dans ce domaine, nous pouvons continuer à chercher des façons d'améliorer la situation. Mme Davidson a dit que nous envisageons d'élargir le nombre de destinataires de la divulgation afin d'en tirer parti. Pouvons-nous faire plus?
En ce qui concerne les poursuites, je pense que c'est un domaine au Canada où nous reconnaissons l'importance de l'indépendance des services des poursuites. L'un des processus de la GRC est celui des équipes intégrées d'enquête sur le blanchiment d'argent, les EIEBA. Elles comprennent souvent une expertise en matière de poursuites qui assure qu'elles sont efficaces et efficientes.
L'autre domaine était la saisie ou la restriction des produits de la criminalité. Dans ce domaine, au niveau fédéral, il s'agit d'une confiscation au criminel, mais au niveau provincial, il est également possible d'examiner si nous pourrions envisager la confiscation au civil pour accroître l'efficacité du régime canadien.