Bienvenue à la 31e séance du Comité permanent des finances de la Chambre des communes. Conformément à la motion adoptée par le Comité le jeudi 17 février, le Comité se réunit pour étudier l'invocation de la Loi sur les mesures d'urgence et les mesures connexes.
La réunion d'aujourd'hui a lieu selon une formule hybride, conformément à l'ordre de la Chambre adopté le 25 novembre 2021. Des députés sont présents dans la salle et d'autres participent à distance à l'aide de l'application Zoom. Les délibérations seront diffusées sur le site Web de la Chambre des communes. Sachez que la diffusion Web montrera toujours la personne qui parle, et non l'ensemble du Comité.
La réunion d'aujourd'hui a également lieu sous forme de webinaire. Les webinaires sont utilisés pour les séances publiques des comités et ne sont accessibles qu'aux députés, à leur personnel et aux témoins. Les députés sont acceptés immédiatement en tant que participants actifs. Toutes les fonctions demeurent les mêmes pour les participants actifs. Les membres du personnel seront des participants non actifs et ne pourront donc assister à la réunion qu'en mode galerie. J'aimerais profiter de l'occasion pour rappeler à tous qu'il est interdit de prendre des captures d'écran ou des photos de votre écran.
Compte tenu de la pandémie en cours et conformément aux recommandations des autorités sanitaires, ainsi qu'à la directive émise par le Bureau de régie interne le 19 octobre 2021, pour des motifs de santé et de sécurité, tous ceux qui participent à la réunion en personne doivent maintenir une distanciation physique de deux mètres et porter un masque non médical lorsqu'ils circulent dans la salle. Il est fortement recommandé de porter le masque en tout temps, y compris lorsque vous êtes assis. Vous devez maintenir une hygiène des mains appropriée en utilisant le désinfectant fourni à l'entrée de la salle. En tant que président, j'appliquerai ces mesures pendant toute la durée de la réunion, et je remercie d'avance les membres de leur coopération.
Voici quelques règles à suivre pour assurer le bon déroulement de la réunion.
Les députés et les témoins peuvent s'exprimer dans la langue officielle de leur choix. Des services d'interprétation sont offerts pendant la séance. Au bas de votre écran, vous avez le choix entre la transmission du parquet, l'anglais ou le français. Si vous n'entendez plus l'interprétation, veuillez m'en informer immédiatement afin que nous puissions rétablir le service avant de poursuivre nos délibérations. Vous pouvez utiliser la fonction « Lever la main » au bas de votre écran en tout temps si vous souhaitez intervenir ou signaler quelque chose à la présidence.
Les membres du Comité qui participent à la réunion en personne peuvent procéder de la même façon que lorsque l'ensemble du Comité se réunit dans une salle de comité. Veuillez garder à l'esprit les consignes du Bureau de régie interne sur le port du masque et les protocoles sanitaires.
Avant de prendre la parole, veuillez attendre que je vous nomme. Si vous participez à la réunion par vidéoconférence, veuillez cliquer sur l'icône du microphone pour activer votre micro. Si vous êtes dans la salle, les microphones seront contrôlés, comme d'habitude, par l'agent des délibérations et de la vérification. Lorsque vous avez la parole, veuillez parler lentement et clairement. Lorsque vous n'avez pas la parole, votre micro doit être éteint. Je vous rappelle que tous les commentaires des députés et des témoins doivent être adressés à la présidence. Pour ce qui est de la liste des intervenants, le greffier du Comité et moi-même ferons de notre mieux pour respecter l'ordre d'intervention de tous les députés, qu'ils participent à la réunion virtuellement ou en personne.
J'aimerais maintenant vous présenter nos témoins. Nous accueillons Flavio Volpe, président de l'Association des fabricants de pièces d'automobile. Nous recevons également deux témoins de l'Association canadienne des coopératives financières: Martha Durdin, présidente-directrice générale, et Michael Hatch, vice-président des relations gouvernementales. Enfin, nous accueillons Juan Benitez, président de GoFundMe, et Kim Wilford, cheffe des affaires juridiques.
Bienvenue à tous.
Les témoins auront chacun jusqu'à cinq minutes pour faire leur déclaration préliminaire. Nous allons commencer par M. Flavio Volpe, de l'Association des fabricants de pièces d'automobile.
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Je vous remercie, monsieur le président, mesdames et messieurs les députés, de m'avoir invité. Je suis toujours heureux d'avoir l'occasion de participer à cette tribune.
En novembre 2021, le Canada a rendu la pareille aux États-Unis qui avaient annoncé, en octobre, que les camionneurs transfrontaliers non vaccinés ne seraient plus autorisés à traverser la frontière sans être mis en quarantaine, et ce, dès janvier. Notre industrie s'est inquiétée de l'effet qu'une telle décision pourrait avoir, durant une période déjà difficile, sur le mode de transport sur lequel nous comptons le plus dans les corridors d'exportation indispensables qui sont à la base de nos moyens de subsistance.
Voici ce que j'ai dit alors au Toronto Star:
Le camionnage est l'élément vital de notre industrie. Les voitures sont expédiées par train et les pièces, par camion. Cette décision frappe l'industrie à un moment où les chaînes d'approvisionnement sont aux prises avec les plus grandes difficultés qu'elles aient connues en 100 ans.
En fait, environ la moitié de notre production annuelle est exportée par cette voie, ce qui représente environ 18 milliards de dollars au cours d'une année normale.
Alors que les dates d'échéance approchaient à grands pas et que les conducteurs concernés commençaient à s'exprimer sur la place publique, je me suis montré plutôt prudent dans une entrevue accordée à Automotive News:
Ce qui va se passer si nous perdons 20 % des camionneurs, c'est que des industries comme la nôtre devront surenchérir pour avoir accès aux conducteurs disponibles.
Dans une entrevue accordée à Sun Media, j'ai expliqué plus en détail mon argument et mes inquiétudes:
... les pénuries de camionneurs, qui sont maintenant exacerbées par les obligations vaccinales, coûteront cher aux fabricants de pièces tant au Canada qu'aux États-Unis. [Nos] membres seront désormais en concurrence avec ceux qui veulent faire livrer toutes sortes de marchandises et qui tentent de trouver des camions et des conducteurs.
J'étais, et je demeure, un ardent défenseur de la vaccination, mais nous prévenons que les gouvernements doivent faire preuve de sensibilité et de souplesse face à la situation actuelle. La transition serait inévitablement difficile, mais les dirigeants de la santé publique du pays avaient réussi, selon la plupart des mesures quantitatives, à placer le Canada en position favorable par rapport aux États-Unis et à d'autres grands pays du monde. Nous avons donc considéré ce dernier obstacle comme quelque chose que nous pouvions absorber pour le plus grand bien de tous.
En mars 2020, lorsque la pandémie de COVID a pris tout le monde au dépourvu, ce sont les entreprises de pièces d'automobile qui ont lancé la plus grande mobilisation, en temps de paix, de la capacité industrielle du Canada pour remédier à la situation. Le gouvernement a immédiatement fait écho à notre appel à l'action. En moins de deux semaines, les entreprises de pièces ont commencé à fabriquer des masques, des visières, des ventilateurs, des glacières pour les vaccins, des écouvillons et des blouses. Des dizaines d'entre elles l'ont fait sans bons de commande. Notre industrie a servi d'exemple par excellence en faisant preuve d'un devoir civique extraordinaire, et nous l'avons fait fièrement au cours des deux dernières années.
C'est dans ce contexte que nous avons dû composer avec le blocage illégal du pont Ambassador par des acteurs antigouvernementaux ayant adopté une cause bidon des « camionneurs », ce qui a entraîné la fermeture du plus important pont transfrontalier du Canada pour la première fois depuis le 11 septembre. L'événement singulier de février, qui semble avoir paralysé les gouvernements et les forces de l'ordre, a coûté au secteur hautement intégré de l'automobile environ 1 milliard de dollars en production irrécupérable. Cela a ensuite entraîné des pertes similaires sur le plan des quarts de travail et du salaire pour environ 100 000 travailleurs canadiens du secteur de l'automobile.
Au cours d'une journée normale, environ 10 000 camionneurs ramassent et livrent des marchandises d'une valeur de 50 millions de dollars en provenance d'entreprises canadiennes de fabrication de pièces pour les acheminer ensuite aux clients américains de celles‑ci. À leur retour, ils livrent une quantité semblable de marchandises en provenance des usines américaines vers les constructeurs d'automobiles du Canada. Ces conducteurs ont été contraints de rester chez eux, sans aucune rémunération, alors que des gens qui prétendaient être des camionneurs leur faisaient perdre du travail.
[Difficultés techniques] de faux acteurs politiques à Ottawa qui ont encouragé sans vergogne leurs partisans sur les médias sociaux, et le tout a ensuite été mis à exécution par une vingtaine de partisans qui ne connaissent rien à la macroéconomie. Le coût pour l'industrie canadienne, en matière de pertes de livraisons, est éclipsé par le coût sur le plan de la clientèle.
Il a fallu que l'Association des fabricants de pièces d'automobile obtienne, à titre de demanderesse principale, une ordonnance judiciaire le 14 février 2022 pour faire appliquer la loi à Windsor, ce qui est regrettable. Nous devons mettre en place un meilleur plan d'atténuation global, à tous les ordres de gouvernement, pour éviter que de futurs « barbecues pour la liberté » ne viennent bloquer les infrastructures publiques essentielles.
La semaine prochaine, je rencontrerai des représentants de la Maison-Blanche pour la première fois depuis la fin de ce blocage afin de discuter de la façon dont nous continuons à bâtir ensemble un secteur canado-américain pour les voitures électriques. Je me suis dit qu'il valait mieux laisser la poussière retomber et attendre que l'embarras s'estompe avant de retourner à Washington pour faire la leçon aux Américains sur leurs obligations commerciales envers le Canada.
Je vous remercie.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Je vous remercie, mesdames et messieurs les membres du Comité, de m'avoir invitée à témoigner devant vous aujourd'hui. Je m'appelle Martha Durdin.
[Français]
Je suis présidente et cheffe de la direction de l'Association canadienne des coopératives financières.
Je suis accompagnée aujourd'hui de Michael Hatch, vice-président des Relations gouvernementales.
[Traduction]
L'Association canadienne des coopératives financières, ou ACCF, représente 219 coopératives de crédit et caisses populaires hors Québec. Les coopératives de crédit contribuent pour près de 7 milliards de dollars à l'économie canadienne en fournissant des services de dépôt, de prêt et de gestion du patrimoine à plus de 5,9 millions de Canadiens. Collectivement, les coopératives de crédit et les centrales régionales emploient près de 30 000 personnes et gèrent plus de 280 milliards de dollars d'actifs du secteur.
Les coopératives de crédit sont donc, avant tout, des coopératives. Autrement dit, les gens qui effectuent des opérations bancaires auprès de coopératives de crédit en sont aussi les propriétaires. L'obligation de rendre des comptes à nos membres propriétaires, plutôt qu'à nos actionnaires, nous permet d'offrir un service à la clientèle inégalé. Nous nous classons régulièrement parmi les meilleurs dans les sondages sur la satisfaction des clients en matière de services financiers.
Pour les députés du Comité venant de régions rurales, il est important de noter que, dans près de 400 collectivités au Canada, les coopératives de crédit sont les seuls fournisseurs de services financiers locaux aux ménages et aux petites entreprises.
Le mois dernier, nous avons travaillé en étroite collaboration avec les responsables financiers et la GRC lors de la mise en œuvre des mesures prévues par la Loi sur les mesures d'urgence. Nous tenons à remercier la ministre et son équipe d'avoir maintenu une communication régulière avec nous en plein cœur de la crise. Nous sommes particulièrement reconnaissants aux hauts fonctionnaires du ministère des Finances qui ont donné, dans un court délai, une séance d'information approfondie à nos membres sur les composantes financières des mesures. Plus de 600 représentants de tout le Canada y ont assisté.
Nous avons également des commentaires constructifs à formuler sur d'autres éléments du processus. Dans les premiers jours de la crise, nous avions l'impression — ce qui n'est pas rare dans nos rapports avec le gouvernement fédéral — que les six grandes banques avaient été consultées ou informées plusieurs jours avant les coopératives de crédit et les autres institutions financières. Les coopératives de crédit représentent près de la moitié du secteur financier dans certaines provinces, ainsi que des millions de consommateurs canadiens. Nous devons être à la table des discussions avec Ottawa, au même titre que les banques sous réglementation fédérale, pour toutes les questions qui ont une incidence directe sur nos activités et nos membres, surtout dans une période de crise comme celle‑ci.
Lorsque les mesures ont été annoncées pour la première fois, il était très difficile de savoir à qui s'appliquaient les sanctions financières. Finalement, on s'est rendu compte qu'elles visaient une liste très restreinte d'individus et d'entités. Cependant, dans les premiers jours, certains Canadiens ont été pris de panique à l'idée que leurs comptes puissent être gelés parce qu'ils avaient fait, par exemple, de petits dons au convoi. Durant ces jours importants, le gouvernement n'était pas très clair quant aux cibles escomptées des mesures financières prévues par la Loi sur les mesures d'urgence.
Beaucoup de nos membres ont exprimé cette inquiétude, et de nombreux Canadiens ont donc effectué des retraits importants auprès des coopératives de crédit, parfois de l'ordre de centaines de milliers de dollars et, à quelques occasions, de millions. Bien que ces retraits n'aient pas du tout causé de problèmes de liquidité pour les coopératives de crédit, le personnel a dû gérer de nombreux membres très mécontents. Une communication plus efficace et beaucoup plus claire de la part du gouvernement aurait pu atténuer ce problème.
Le dirigeant d'une coopérative de crédit nous a écrit ceci: « Nous avons eu énormément de membres qui se sont dits très préoccupés par la capacité du gouvernement à saisir les comptes; cette situation a créé un grand sentiment de méfiance à l'égard du gouvernement, qui pouvait simplement saisir les comptes des particuliers. »
Le gouvernement a également accordé une grande latitude aux institutions financières quant aux comptes à geler. Cela a contribué davantage à la confusion et à l'éventualité d'une application inégale des composantes financières des mesures. Beaucoup auraient aimé que le gouvernement fournisse des directives plus précises sur les comptes à geler.
Au final, un nombre relativement restreint de comptes ont été gelés dans les coopératives de crédit. Nos membres ont gelé, pour un court laps de temps, un total de 10 comptes d'une valeur totale de moins d'un demi-million de dollars.
Nous espérons que ces observations seront utiles au gouvernement et au Comité.
Nous nous ferons un plaisir de répondre à vos questions, monsieur le président.
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Bonjour, monsieur le président et mesdames et messieurs les membres du Comité. Nous sommes heureux de nous joindre à vous aujourd'hui pour discuter de questions importantes concernant la collecte de fonds du « convoi de la liberté » et du sociofinancement au Canada.
Je m'appelle Juan Benitez, et je suis président de GoFundMe. Je suis accompagné de Kim Wilford, avocate générale de GoFundMe. Au nom de toute l'équipe de GoFundMe, nous tenons à reconnaître les répercussions du convoi de la liberté sur la vie des Canadiens, en particulier les résidants d'Ottawa, et sur chacun d'entre vous.
GoFundMe est la plateforme de sociofinancement la plus réputée et la plus fiable au monde. Notre mission est d'aider les gens à s'entraider dans le but de devenir la destination la plus utile au monde. Nous sommes honorés que GoFundMe soit aujourd'hui un nom synonyme d'aide et de soutien aux communautés. Cet impact est considérable puisque nous avons versé plus de 17 milliards de dollars en aide à des communautés dans 19 pays depuis la création de l'entreprise il y a plus de 10 ans.
Au Canada, nous versons chaque année plus de 200 millions de dollars pour soutenir les communautés, notamment lors d'événements marquants comme la campagne de sociofinancement des Broncos de Humboldt en 2018, qui a permis de recueillir plus de 15 millions de dollars, mais également pour les centaines d'autres campagnes qui aident chaque jour des amis et des membres de la famille à subvenir à leurs besoins et à réaliser leurs rêves.
Avant de dresser la chronologie des événements liés à la campagne de sociofinancement du convoi de la liberté, je tiens à remercier les autorités d'Ottawa, notamment le chef de police intérimaire Bell, le maire Watson ainsi que leurs équipes pour leur collaboration et leur transparence. Je voulais également souligner que nos décisions et nos politiques sont basées sur nos conditions d'utilisation, qui sont publiées et décrivent ce qui est autorisé et ce qui est interdit sur notre plateforme. Les campagnes de sociofinancement liées notamment à la désinformation, aux discours haineux et à la violence, sont interdites par nos conditions d'utilisation.
La campagne de sociofinancement du convoi de la liberté a été créée le 14 janvier. Nous avons commencé à la surveiller activement dès le lendemain, en raison de son activité importante. Notre analyse initiale a conclu que la collecte de fonds était conforme à nos conditions d'utilisation et pouvait rester active. Le 27 janvier, nous avons procédé à une remise de 1 million de dollars par l'intermédiaire de notre prestataire de services de paiements, qui a été versé à l'institution financière désignée par l'organisatrice de la campagne de sociofinancement du convoi de la liberté. Nous comprenons que la Banque TD a demandé à un tribunal de l'Ontario de remettre l'argent qui se trouvait sur le compte de l'organisatrice.
À la suite de ce versement, les déclarations publiques de l'organisatrice de la campagne de sociofinancement ont commencé à prendre une autre tournure et, le 2 février, nous avons suspendu la campagne de sociofinancement. Cela impliquait que tous les dons et retraits futurs étaient suspendus. Du 2 au 4 février, les autorités locales nous ont fait savoir que ce qui avait commencé comme un mouvement pacifique s'était transformé en un tout autre mouvement. Elles nous ont fait part de rapports faisant état de violences, de harcèlement, de désinformation et de comportements menaçants de la part d'individus associés à ce mouvement.
Pendant ce temps, nous avons par ailleurs entrepris un examen de la provenance des dons. Nos dossiers montrent que 88 % des fonds reçus provenaient du Canada et que 86 % des donateurs étaient originaires du Canada.
Le 4 février, à la suite d'une conversation préoccupante avec l'organisatrice de la campagne de sociofinancement et son équipe, ainsi que de mises à jour régulières de la part des forces de l'ordre et des autorités locales, il est devenu évident que la campagne de sociofinancement ne respectait plus nos conditions d'utilisation. Nous l'avons retirée de notre plateforme et, le jour suivant, nous avons commencé à rembourser tous les donateurs via notre prestataire de services de paiement, y compris tous les frais de traitement des transactions, les pourboires et les 1 million de dollars déjà versés. Lorsque la Loi sur les mesures d'urgence a été invoquée le 14 février, nous nous sommes immédiatement préenregistrés auprès du CANAFE, tel que requis.
GoFundMe entend devenir la référence en matière de pratiques responsables dans le secteur du sociofinancement. Plus de 80 de nos 400 employés se consacrent à la conception et à l'application de politiques, à la confidentialité des données, à la sécurité des informations, à la conformité réglementaire, et à la prévention de la fraude relative aux paiements, des crimes financiers et du blanchiment d'argent. Nous employons des experts du secteur et nous nous considérons comme une entreprise d'avant-garde dans ces domaines.
Au‑delà des investissements que nous faisons chez GoFundMe en matière de confiance, de sécurité et de conformité, le cadre réglementaire entourant le sociofinancement comporte de nombreux niveaux. Tous les dons sont traités, conservés et versés par nos prestataires de services de paiements. GoFundMe n'interagit pas directement avec les fonds collectés auprès des donateurs, ne les détient pas et n'est jamais en mesure de les rediriger. Bien que GoFundMe ne soit pas actuellement tenu de faire une déclaration au CANAFE, nous comprenons qu'au Canada, la méthode de paiement autorisée utilisée pour faire un don et l'institution financière qui reçoit les fonds donnés sont toutes deux réglementées par la CANAFE.
En résumé, les contrôles de GoFundMe, les contrôles du prestataire de services de paiement et les contrôles du système bancaire sont les trois niveaux entrant dans les opérations de campagnes de sociofinancement visant à assurer la conformité réglementaire. Nous pensons que l'action responsable est un élément essentiel des campagnes de sociofinancement et nous exerçons nos activités en conséquence. Nous investissons de manière proactive dans les processus, les équipes et les outils appropriés pour être le leader de l'industrie à cet égard.
Il y a toujours lieu d'apprendre et de s'améliorer, et nous espérons que le Comité prendra acte des démarches responsables que nous avons entreprises en étroite collaboration avec les autorités locales. Nous sommes heureux d'apporter notre expertise alors que ce comité et le gouvernement canadien déterminent les meilleures façons d'aller de l'avant. Nous nous réjouissons de continuer à aider les collectivités canadiennes.
Nous serons heureux de répondre aux questions du Comité.
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Lorsque cette collecte de fonds a été lancée, le 14 janvier, elle était conforme à nos conditions d'utilisation acceptables. Il n'y avait rien, au départ, qui contrevenait à nos règles, ni du point de vue de l'organisation de la campagne ni de celui de son contenu. C'est la vitesse à laquelle affluaient les dons qui a attiré l'attention de nos équipes internes. Le lendemain, nous avons commencé à communiquer avec l'organisatrice de la collecte de fonds et son équipe. C'est le 27 janvier, comme l'a dit M. Benitez, que nous avons versé le premier million de dollars de la campagne à l'organisation.
Le 31 janvier, nos équipes ont pris connaissance d'une déclaration de la police d'Ottawa qui nous a incités à communiquer avec elle pour obtenir des informations crédibles sur ce qui se passait réellement. Il y avait beaucoup de désinformation sur cette campagne et le rôle de GoFundMe dans celle‑ci. Nous avons donc essayé d'obtenir des informations crédibles et cohérentes des autorités sur le terrain.
Le 2 février, notre équipe a parlé aux forces de l'ordre locales et au chef intérimaire du Service de police, M. Bell. Le 3 février, je me suis entretenue avec le maire de la ville, M. Watson. Le 4 février, nous avons de nouveau parlé à des représentants du Service de police d'Ottawa.
Cependant, comme l'a dit M. Benitez, nous avons suspendu la campagne le 2 février, dès cette première conversation avec la police locale. Ainsi, aucun don n'a été accepté à partir de cette date et aucun décaissement n'a pu avoir lieu. Nous avons continué à preuve de diligence jusqu'à ce que nous nous rendions compte que cette campagne contrevenait à nos règles. Nous l'avons retirée de la plateforme le 4 février.
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Merci, monsieur le président.
Merci encore à nos témoins d'être ici avec nous aujourd'hui.
Je vais commencer par vous donner un peu de contexte sur l'origine de mes préoccupations. Mes questions s'adresseront aux représentants de GoFundMe.
Premièrement, des dons ont été faits pour financer des activités illégales et nuisibles pour l'économie. Deuxièmement, des dons étrangers ont été faits, et ils ont augmenté à mesure que les activités illégales devenaient plus extrêmes et plus nuisibles pour notre économie et les résidents d'Ottawa, par exemple. En fait, 12 % des dons versés au moyen de GoFundMe ont été associés à des sources étrangères. Cette proportion est passée à presque 50 % une fois votre plateforme fermée à ces dons, quand GiveSendGo a été ouvert pour recueillir les dons. Nous avons également entendu des chaînes d'information américaines ayant des normes différentes, bien franchement, en matière d'intégrité de l'information, inciter plus de quatre millions de téléspectateurs à faire des dons et à participer à ces activités illégales.
Il faut ajouter au contexte que nous savons que la Russie est engagée dans une guerre de désinformation depuis des années. Il suffit de jeter un coup d'œil au rapport Mueller pour le comprendre. Les Russes ont à leur disposition, selon des études économiques sérieuses, dont une de Cambridge, au Massachusetts, 1 000 milliards de dollars d'argent noir russe qui circule et qui est consacré à miner notre démocratie.
Vous avez amassé 10 millions de dollars de donateurs, tout comme l'autre plateforme, qui a enregistré encore plus de dons étrangers. Vous avez versé 1 million de dollars aux organisateurs des blocages qui ont occupé Ottawa et le pont dans le but avoué de miner notre démocratie, au moment même où la Russie se préparait à la guerre. Voilà le contexte, et cela aurait pu être bien pire si vous n'aviez pas agi rapidement et si notre gouvernement n'avait pas agi rapidement. Cela ne peut plus se produire. Je suis très heureuse d'entendre que vous voulez être un leader de la protection de l'intégrité des plateformes de dons.
Ma question pour vous concerne la source des dons. Je sais que vous n'êtes pas soumis à la loi sur les produits de la criminalité, mais si vous l'étiez — ce que nous allons assurément examiner... Le travail international qui se fait actuellement pour identifier les sources de financement se concentre sur le propriétaire effectif du compte bénéficiaire. Je le mentionne parce que nous savons que la Russie et tous les autres blanchisseurs d'argent détiennent des comptes bancaires dans tous les pays sous le couvert de sociétés-écrans, ou même de sociétés qui semblent légitimes. Par conséquent, comment pouvez-vous faire preuve de diligence raisonnable pour chercher au‑delà du titulaire de la carte de crédit?
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Monsieur le président, tout d'abord, nous sommes heureux que le Comité reconnaisse que nous avons collaboré avec les autorités et que nous nous sommes appliqués à gérer de façon responsable cette collecte de fonds sans précédent, rapide et complexe. Nous vous en remercions. Nous continuons à nous efforcer d'être la plateforme la plus responsable. Merci de cette reconnaissance.
J'aimerais également rappeler au Comité que 88 % des fonds versés par des Canadiens l'ont été au moyen de la plateforme GoFundMe, mais que nous ne pouvons pas nous prononcer sur ce qui a pu se passer sur d'autres plateformes, qui ont cherché à reprendre cette collecte de fonds après que nous l'ayons fermée.
Nous faisons effectivement preuve de diligence en matière de collecte de fonds en nous concentrant d'abord sur le destinataire des fonds. Comme souvent dans l'écosystème des services financiers, c'est le principe d'identification des clients qui prévaut, on cherche à savoir qui recevra les fonds et qui possède les comptes dans lesquels les fonds seront déposés. Pour ce faire, nous avons un protocole de contrôle que les employés de GoFundMe sont tenus d'appliquer. Nous collaborons avec des prestataires de services de paiements, qui font également preuve de diligence dans leurs contrôles. Nous utilisons souvent leurs outils pour effectuer les vérifications requises sur les destinataires des fonds et les propriétaires de ces comptes. Ensuite, bien sûr, les banques elles-mêmes vérifient également l'identité et la « légitimité », disons, des propriétaires de ces comptes pour être sur leur plateforme et recevoir ces fonds.
En ce qui concerne les dons, ceux‑ci peuvent évoluer rapidement. Nous procédons à un examen des dons en fonction des risques, à l'aide des outils à notre disposition — des outils de tiers et nos évaluations manuelles. Nous effectuons progressivement ces vérifications en fonction de la nature de la campagne. Dans le cas présent, c'était une campagne sans précédent, qui évoluait rapidement et avait une incidence importante. Nous avons donc intensifié nos examens des dons et procédé de manière proactive à l'examen des sources étrangères. Nous sommes confiants en nos politiques et nos processus pour réaliser ces examens.
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Merci, monsieur le président.
Je tiens d'abord à souhaiter une joyeuse fête de la Saint‑Patrick à tout le monde. J'en profite pour saluer M. le président et pour lui dire à quel point j'admire sa magnifique cravate, qu'il porte fièrement pour l'occasion.
Je remercie grandement tous les témoins de leur présence. Leurs présentations étaient très intéressantes, de même que les réponses qu'ils ont fournies jusqu'ici.
Mes premières questions s'adresseront à Mme Durdin.
Avant tout, je vous remercie de vos bons mots à l'égard de nos sœurs et frères de l'Ukraine, qui vivent des moments terribles actuellement.
Dans votre présentation, vous avez souligné le fait que les grandes banques, soit les banques de Toronto, avaient été breffées et avaient reçu des communications du gouvernement avant les coopératives financières. Est-ce bien cela?
J'ai eu le plaisir d'être l'animateur de cette discussion. Vous avez absolument raison: impossible de répondre à des centaines de questions en une heure. Mais nous nous sommes aperçus assez vite que la plupart se rangeaient dans quatre ou cinq grandes catégories. Nous avons donc fait de notre mieux pour répondre à autant d'entre elles que possible avec nos homologues des Finances, qui ont fait un travail fantastique malgré le préavis très court, et nous leur savons beaucoup gré de leurs efforts.
Au début de la semaine qui a suivi le vendredi de la séance — si je me souviens bien —, nous avons pu consacrer quelques jours à l'étude des questions, et nous nous sommes assurés de répondre à toutes, puis nous avons rédigé une « foire aux questions » que nous avons pu communiquer à tous.
La plupart des questions — même s'il y en avait des dizaines, sinon des centaines — se rangeaient dans des catégories générales auxquelles je crois que nous avons pu répondre pendant cette séance.
Deux éléments de la discussion, jusqu'ici, concernent l'obligation, le cas échéant, pour les institutions financières, de prévenir les clients dont les comptes ont été bloqués sous l'autorité du décret sur les mesures d'urgence ou sous une autre autorité et l'usage qu'elles étaient censées faire de cette information ou des codes marquant les comptes qui auraient dû être bloqués conformément au décret.
Pour chaque éventualité, pensez-vous que la consigne, verbale ou écrite, était claire, et, dans la négative, croyez-vous qu'il serait utile qu'elle le soit?
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Je tiens à remercier tous les témoins. Merci de votre temps. C'est une réunion très importante sur les conséquences de la Loi sur les mesures d'urgence, particulièrement le décret sur les mesures économiques. Merci encore d'être ici.
Allons droit au but. GoFundMe a dit qu'un pourcentage élevé de dons destinés au convoi de camionneurs provenait de Canadiens. Je tiens cependant à dire, pour le compte rendu que, d'après un article du Toronto Star du 14 février, près de 41 % de plus des 10,7 millions de dollars donnés au « convoi de la liberté » par l'entremise d'un site de financement en ligne, provenaient des États-Unis, d'après une fuite de données. J'estime qu'il est très important que ce soit publiquement su. Nous avons découvert que des sources ont validé l'information selon laquelle, effectivement, des fonds étrangers avaient servi à financer ce convoi.
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Merci, monsieur le président.
Monsieur Volpe, tous ces blocus ont eu des conséquences épouvantables sur l'économie. Votre témoignage me touche énormément. Vous dites que même les usines aux États‑Unis ont été touchées par ces blocages. Cela a eu des conséquences terribles.
Il y a quelques minutes, une de mes collègues a dit que le gouvernement avait agi très rapidement. Ce que je constate pour ma part, c'est que le gouvernement a mis trois semaines avant d'agir et qu'il a laissé la situation dégénérer, alors je ne suis pas d'accord avec elle.
Selon vous, le gouvernement aurait-il dû agir plus tôt, au lieu d'attendre trois semaines?
Monsieur Benitez et madame Wilford, la fermeture de la collecte de fonds par GoFundMe me semble avoir eu pour conséquence de déplacer l'activité vers une autre plateforme de sociofinancement. Cela représente peut-être une perte d'occasions d'affaires pour GoFundMe, mais en même temps, GoFundMe s'est délestée d'une part du risque associé aux activités avec cette organisation. Toutefois, ce n'était pas mission accomplie du point de vue de l'intérêt public, car cela signifiait que l'activité qui posait problème pouvait se poursuivre.
Je me demande si vous avez des réflexions à présenter au Comité concernant l'état du secteur du sociofinancement. À mon avis, nous voulons éviter une situation où les bons acteurs qui font preuve de diligence raisonnable sont punis ou se considèrent comme tels. Le problème lui-même n'est pas réglé, ce qui signifie que quelqu'un d'autre fait le travail et est payé pour faire un travail qui, sans doute, ne devrait pas être fait.
Je me demande si vous avez des commentaires à faire sur la nature de l'industrie et sur la nécessité, le cas échéant, d'une réglementation supplémentaire pour veiller à récompenser les bons acteurs et éviter de leur faire perdre des occasions d'affaires au profit d'autres acteurs de l'industrie du sociofinancement.
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Je vous remercie beaucoup de la question.
Vous savez, le sociofinancement est un phénomène relativement nouveau. GoFundMe a été fondée en 2010. Notre mission est d'aider les gens à s'entraider. Dans le contexte de la crise en Ukraine, nous avons collecté plus de 50 millions de dollars provenant de plus de 140 pays, et ce, seulement depuis le début de l'invasion. Comme vous l'avez dit, il est extraordinaire de voir à quel point les gens peuvent se montrer solidaires pour s'entraider en période difficile. Nous voulons nous assurer que ce que nous faisons ici ne nuit pas à cela.
En même temps, pour répondre à votre question, il n'y a pas, à ma connaissance, de lois ou de règlements régissant directement les activités de sociofinancement sur les plateformes. On constate, dans d'autres régions du monde, que la réglementation incombe à l'organisateur de la campagne de financement, c'est‑à‑dire à la personne chargée de solliciter les dons. Dans certaines administrations, ces personnes doivent obtenir un permis ou une approbation gouvernementale avant de commencer à collecter des fonds. Ailleurs, notamment à Singapour, les plateformes de collecte de fonds en ligne sont tenues de respecter des codes de conduite volontaires qui précisent les pratiques exemplaires en matière de protection des utilisateurs, de prévention des fuites de données, de protection des renseignements personnels, de détection précoce des fraudes, etc.
À ma connaissance, la Roumanie est le seul pays, pour le moment, qui impose des règles aux donateurs. Ces règles portent sur le montant du don. La collecte de dons supérieurs à 200 $ US sur une [difficultés techniques] formulaires auprès du gouvernement roumain et passer par un processus différent. Donc [difficultés techniques] la confidentialité des données...
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Les coûts du camionnage ont certainement augmenté. Nous avons constaté une augmentation de l'ordre de 10 à 15 %.
Je serais curieux de savoir ce qui est expédié, à Peterborough, et qui est le transporteur. Pour les fournisseurs à volume élevé, qui les transportent des centaines de milliers de dollars... par jour, nous constatons certainement une corrélation avec la pénurie de chauffeurs — c'était avant les exigences relatives à la vaccination — et la nouvelle pénurie possible. Nous pensions que ce chiffre pouvait être d'environ 20 % au total.
En outre, nous sommes une industrie intégrée. Ces coûts étaient exactement les mêmes de l'autre côté de la frontière. En fait, les nouvelles exigences canadiennes ont été adoptées en réaction ou en reflet à des exigences américaines semblables.
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Je vous remercie de cette question.
Monsieur le président, je suis heureux que Mme Wilford ait également fait référence à difficultés techniques où les contributions peuvent être négatives. Cela dit, il y a énormément de contributions étrangères très positives dans le cadre des campagnes. Je crois savoir que les contributions à la campagne des Broncos de Humboldt provenaient de plus de 80 pays.
Nous avons fait un examen approfondi des sources de dons pour cette campagne, étant donné son ampleur et ses répercussions, comme nous l'avons dit plus tôt, et 12 % des dons provenaient de l'extérieur du Canada. Essentiellement, une poignée de dons provenait de Russie. À notre avis, et selon les preuves que nous avons sous les yeux, il n'y a pas eu d'effort concerté pour obtenir une contribution ou un impact quelconque.
Je vous remercie beaucoup de votre témoignage et d'avoir aidé les gens dans le monde entier. Nous vous en sommes reconnaissants.
Madame Durdin, je vais terminer avec vous. Je pense que vous avez été placée dans une situation très difficile, comme beaucoup de vos coopératives de crédit.
Selon la Loi sur les mesures d'urgence, les comptes de toute personne « désignée » peuvent être gelés, et cela pourrait inclure toute personne qui a soutenu directement ou indirectement... Comme le fonctionnaire du ministère des Finances l'a dit dans son témoignage, même un don de 50 $ pourrait être visé.
On vous a demandé, sans instructions, de geler des comptes. Je sais que mes collègues ont posé des questions à ce sujet, mais je me demande si vous pourriez me donner des précisions sur les instructions qui vous ont été données. J'aimerais savoir à quel moment vous avez reçu des instructions sur le gel des comptes bancaires de vos membres, et de qui vous les avez reçues.
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Je vous remercie, monsieur le président.
Je voudrais remercier tous les témoins de comparaître aujourd'hui.
Je voudrais dire certaines choses, puis poser quelques questions.
Tout d'abord, je voudrais vous remercier, madame Durdin, pour ce que vous avez dit d'entrée de jeu sur le travail accompli par les coopératives de crédit au Canada, particulièrement les coopératives de crédit ukrainiennes. Comme notre président, j'ai une coopérative de crédit ukrainienne dans ma circonscription. Au fil des ans, j'ai travaillé en étroite collaboration avec elle et avec la Buduchnist Credit Union dans le cadre d'un éventail d'initiatives communautaires, et s'il est une chose qui m'a toujours impressionné avec les coopératives de crédit, que ce soit ces deux‑là ou d'autres, c'est l'ampleur de ce qu'elles redonnent à la communauté.
Je vous demanderais donc de transmettre mes remerciements à ces deux coopératives de crédit en particulier, mais aux autres également, non seulement pour leurs services financiers, mais aussi pour ce qu'elles font pour les communautés de toutes les régions du Canada, particulièrement la mienne, à Etobicoke Centre.
Je veux souligner également que vous avez exprimé votre solidarité à l'égard de l'Ukraine, un sentiment qui, je le sais, est partagé unanimement par les députés de la Chambre des communes, comme nous l'avons constaté à maintes reprises.
Je veux indiquer, à vous et à nos amis de GoFundMe, que nous faisons tous ce que nous pouvons. À titre de législateurs, nous devons faire tout ce que nous pouvons, mais je demanderais également aux entités et aux acteurs du secteur privé de faire tout ce qu'ils peuvent pour montrer leur solidarité envers le peuple ukrainien et envers ceux qui luttent pour la liberté et la démocratie.
Ce n'est pas une question, mais peut-être juste une requête. Après la séance d'aujourd'hui, après avoir entendu certaines questions sur le rôle de l'argent occulte, des fonds étrangers, particulièrement ceux en provenance de la Russie, et des autres sources de fonds, je demanderais à vos deux organisations et aux organisations que vous représentez, madame Durdin, de réfléchir à ce que nous pouvons faire de plus pour empêcher la collecte de fonds qui visent à influencer et à saper une démocratie, à favoriser la désinformation, à nuire à la sécurité ou à permettre d'agir comme on le voit en Ukraine. Je sais que ce n'est pas facile, mais je vous implore de transformer ces paroles en gestes concrets dans la mesure du possible. Bien entendu, cette prière s'adresse également à nous, les députés, mais je vous demanderais tous de faire de même, si je le puis, que ce soit en utilisant vos outils analytiques ou en réfléchissant de manière novatrice et entrepreneuriale.
Si les coopératives de crédit travaillent si dur pour recueillir des fonds pour des causes humanitaires et si GoFundMe réunit autant d'argent pour de telles causes actuellement, c'est parce que cette invasion a été rendue possible en partie grâce à des fonds illicites affluant des quatre coins du monde. Les preuves abondent en ce sens.
Je ne fais pas référence à des fonds précis réunis pour des causes précises, puisque je ne dispose pas de données analytiques, mais je dis simplement, de façon générale, que nous savons que c'est un problème et je vous demande de faire de votre mieux. Voilà ce que je vous demande.
C'est à vous, madame Durdin, que ma question s'adresse, en fait. Elle concerne les indications de la Loi sur les mesures d'urgence. Il a notamment été question de la notification envoyée aux personnes dont les comptes ont été gelés. Il existe évidemment tout un éventail de situations entraînant le gel des comptes de quelqu'un, si la personne visée refuse de payer de l'impôt, par exemple, ou si une institution financière remarque quelque chose de suspect dans son compte. Je crois comprendre que les coopératives de crédit, les banques ou d'autres entités n'ont pas coutume d'aviser nécessairement un client dont le compte est gelé dans de telles circonstances. Est‑ce exact? Est‑ce que je comprends mal?
Les institutions avisent-elles immédiatement le client? Si ce n'est pas le cas, pour quelles raisons ne le font-elles pas?
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Lorsque la Loi sur les mesures d'urgence a été invoquée, il n'a pas été demandé aux coopératives de crédit d'envoyer une notice quand des comptes sont gelés.
J'ajouterais que les coopératives de crédit ne gèlent pas des comptes quand qu'elles jugent que des transactions sont suspectes: elles les signalent plutôt au CANAFE. Ce dernier prend alors les mesures nécessaires avec la GRC, pouvant aller jusqu'à demander une ordonnance judiciaire. C'est ensuite qu'une coopérative de crédit gèlera un compte.
Comme vous le savez, la Loi sur les mesures d'urgence a fait en sorte qu'il n'était plus nécessaire d'obtenir une ordonnance judiciaire.
Je peux dire que dans bien des cas, les coopératives de crédit ont discuté avec leurs membres du gel de leurs comptes, mais ce n'est là que le fruit de mes observations; je devrai vous trouver l'information. En fait, j'ai vu un gazouillis transmis en direct par une personne dont le compte avait été gelé, qui diffusait l'appel téléphonique qu'elle avait reçu d'une coopérative de crédit pour l'aviser que son compte était gelé. Elle avait donc été avisée.
C'est à la discrétion de l'organisation. Les coopératives de crédit ont peut-être avec leurs clients des relations plus étroites que celles qu'ont les grandes institutions et discuteraient avec leurs membres.
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Je vous remercie de cette réponse.
Je m'adresserai brièvement à l'Association canadienne des coopératives financières.
Madame Durdin, je vous remercie du travail que vous et M. Hatch effectuez. J'ai une brève question sur le traitement des coopératives de crédit. Je veux répéter ce que certains de mes collègues ont dit: pendant la pandémie et même aujourd'hui, les coopératives de crédit semblent être oubliées, en ce qui concerne notamment le Compte d'urgence pour les entreprises canadiennes. Il a fallu plusieurs semaines avant que vos membres puissent se prévaloir de cette mesure. Ici encore, il semble que le processus soit le même.
Est‑ce en raison d'un problème structurel à Ottawa que les coopératives de crédit ne bénéficient pas du même accès aux fonctionnaires? Qu'en pensez-vous?
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Je vous remercie, monsieur le président.
Je soulignerai que la désinformation est indubitablement réelle. Cela ne fait aucun doute dans notre esprit. Cette désinformation encourage les gens à faire des dons à des causes qui minent notre démocratie. Mon collègue conservateur est pour le moins très naïf de croire qu'il n'y a pas de mésinformation visant à nuire à la démocratie, particulièrement de la part de gens qui sèment la propagande russe à tout vent actuellement.
Madame Wilford, vous aviez commencé à fournir une excellente réponse à la question que mon collègue, M. Blaikie, vous a posée plus tôt. Nous connaissons tous les problèmes, les dangers et les risques que cause l'utilisation de fonds illicites. Nous voulons nous assurer que les plateformes servent réellement de bonnes causes.
Que nous recommanderiez-vous précisément de faire pour assurer l'intégrité des plateformes et de l'utilisation des fonds qui y sont recueillis? Vous commenciez à énumérer certaines lois étrangères qui sont peut-être plus avancées que les nôtres en permettant d'assurer cette intégrité. Pourriez-vous continuer de nous informer au sujet de ces pratiques?
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Je voudrais être le genre d'experte que vous pensez peut-être que je suis. Je connais fort bien des lois des pays où nous sommes en activité et d'autres marchés où nous décidons d'aller, et l'endroit d'où viennent nos donateurs.
Lors de ma dernière intervention, je tentais de dire qu'il existe actuellement un certain nombre de lois qui protègent les utilisateurs et les plateformes, régissant un éventail d'éléments comme la protection des renseignements personnels, la sécurité des données et la protection des consommateurs. Les entreprises de traitement des paiements et les banques sont toutes régies par leurs propres règlements financiers et font rapport au CANAFE, comme nous le savons, et au Financial Crimes Enforcement Network aux États-Unis.
Par ailleurs, nous nous efforçons toujours d'offrir l'expérience la plus sécuritaire et la plus sûre à nos utilisateurs. Nous pensons qu'en agissant de manière responsable, nous les aidons à comprendre certaines des lois qui s'appliquent dans les pays où ils effectuent des dons.
Comme je le disais, la collecte de fonds à des fins caritatives est très réglementée dans certains pays. Dans des pays comme l'Australie, le Danemark et la Finlande, il faut s'adresser au gouvernement pour obtenir un permis à cette fin. Singapour encourage les plateformes à adhérer volontairement à un code de pratiques exemplaires, après quoi elles peuvent l'indiquer sur le site Web comme un badge d'honneur. Nous nous conformons et les campagnes sont vérifiées par le gouvernement, de sorte que les utilisateurs et les citoyens peuvent être certains que des mesures de contrôle sont en place.
Comme je l'ai indiqué, la Roumanie est le seul pays où je sais que les montants des dons sont limités, mais cela ne signifie pas qu'il n'y en a pas d'autres. Ce pays cherche à réglementer les donateurs. Le problème, c'est que...
Quand je lis les décrets qui ont été adoptés dans le cadre de l'application de la Loi sur les mesures d'urgence, je trouve qu'ils ont été rédigés de façon très floue et dans une optique très large, notamment en ce qui concerne toutes les consignes destinées aux institutions financières.
Des représentants du ministère des Finances sont venus nous dire que ce dernier ne vous avait pas transmis de règles à suivre ou de précisions de façon écrite, mais seulement de façon verbale.
En lisant les décrets, je me demandais ce qu'on devait faire dans le cas des comptes conjoints. Je me demandais ce qu'il adviendrait des paiements de pension alimentaire ou de loyer. Je mentionne ces exemples, mais le questionnement est beaucoup plus large que cela.
Le fait que le ministère ne vous ait pas transmis de consignes claires par écrit vous a-t-il posé un problème?
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Je vous remercie beaucoup.
Je voudrais interroger Mme Wilford.
Je suis curieux. Après avoir vécu cette expérience et assisté au recours à la Loi sur les mesures d'urgence au Canada, avez-vous observé des lacunes dans le cadre de réglementation canadien, de votre point de vue, du moins? Auriez-vous des recommandations que vous voudriez nous soumettre ou que vous voudriez que nous envisagions de présenter du gouvernement au sujet de votre industrie?
Cela concerne particulièrement les problèmes comme ceux que nous avons observés au chapitre de la sécurité nationale et d'autres aspects, et qui préoccupent le gouvernement. Y a‑t‑il, selon vous, des règlements ou des orientations que nous devrions envisager de proposer au gouvernement?
Je commencerai à répondre à cette question.
Monsieur le président, à GoFundMe, nous sommes des experts du sociofinancement, pas de la politique publique. Nous serions toutefois heureux d'avoir l'occasion de vous faire profiter de notre expertise concernant ce que nous observons sur notre plateforme, nos politiques, nos procédures et la manière dont nous surveillons et réglementons notre plateforme, comme nous l'avons fait aujourd'hui, et nous pourrions vous expliquer comment cela peut influencer la réglementation. Nous pensons que cela pourrait être une discussion fondée sur la collaboration, puisque nous devrions collaborer plus étroitement avec vous tous, vous qui êtes les experts de la politique publique.
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Je dirais seulement que notre plateforme, qui est la plus reconnue, est la plus responsable. Nous agissons dans le respect de la loi, la surpassant dans bien des cas. Nous espérons que c'est une des nombreuses raisons pour lesquelles nous nous démarquons et les gens des quatre coins du monde font appel à nous pour unir leurs forces et s'aider mutuellement.
Comme mon collègue l'a indiqué, alors que vous cherchez des moyens de réagir à ce qui s'est passé, nous serions heureux de collaborer avec vous pour discuter des divers genres de règlements ou de mesures de contrôle qui peuvent être mis en place pour être certains que nous continuons d'offrir l'environnement le plus sécuritaire et le plus sûr à nos utilisateurs et à tous ceux qui veulent unir leurs forces pour s'aider mutuellement dans le monde.
Nous voulons nous assurer de ne pas faire obstacle au bien qui est accompli, comme le soutien qui a afflué en aide à l'Ukraine et à l'Afghanistan, ou dans le cas des catastrophes climatiques qui surviennent partout dans le monde. La collecte de fonds en ligne peut être vraiment formidable, et les utilisateurs sont déjà protégés par une tonne de règlements. Si le gouvernement et le Comité souhaitent que notre collaboration se poursuive, nous serons certainement heureux d'avoir l'occasion de vous aider.
Je vous remercie, monsieur Blaikie.
Au nom de tous les membres du Comité, du greffier, les interprètes et du personnel, nous voulons remercier nos excellents témoins de leurs exposés, de leurs témoignages et des réponses qu'ils ont fournies à nos nombreuses questions afin de soutenir notre étude sur la Loi sur les mesures d'urgence.
Merci à tous de s'être joints à nous à l'occasion de la Saint-Patrick et de l'anniversaire de Flavio Volpe.