Bienvenue à la 83e réunion du Comité permanent des finances de la Chambre des communes.
Conformément l'article 108(2) du Règlement et à la motion adoptée le lundi 21 novembre 2022, le Comité se réunit pour discuter des perspectives économiques et financières et du rapport de la Banque du Canada sur la politique monétaire.
La réunion d'aujourd'hui a lieu en format hybride conformément à l'ordre de la Chambre du 23 juin 2022. Certains membres participent ici en présentiel, et d'autres le font à distance avec l'application Zoom.
Je vais présenter quelques observations à l'intention des témoins et des membres du Comité.
Avant de parler, veuillez attendre que je vous donne la parole en mentionnant votre nom. Pour ceux qui participent par vidéoconférence, cliquez sur l'icône du microphone pour activer votre micro. Veuillez ensuite le mettre en sourdine lorsque vous ne parlez pas.
Pour l'interprétation, ceux qui participent avec Zoom peuvent choisir, au bas de l'écran, entre le plancher, le français et l'anglais. Ceux qui sont en présentiel peuvent utiliser les écouteurs et sélectionner le canal désiré.
Je vous rappelle que tous les commentaires doivent être adressés à la présidence.
Si vous êtes dans la salle et que vous voulez prendre la parole, veuillez lever la main. Les membres qui participent sur Zoom sont priés d'utiliser la fonction « Lever la main ». Le greffier et moi-même allons gérer l'ordre des interventions le mieux possible. Nous vous remercions de votre patience et de votre compréhension à cet égard.
J'aimerais maintenant souhaiter la bienvenue à notre premier témoin, qui comparaîtra de 11 heures à 11 h 30 environ. Nous accueillons aujourd'hui M. Yves Giroux, le directeur parlementaire du budget.
Monsieur Giroux, vous avez la parole pour votre déclaration préliminaire.
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Merci, monsieur le président.
Mesdames et messieurs les membres du Comité, bonjour et merci de m'avoir invité à venir témoigner devant le Comité.
C'est avec plaisir que je suis venu vous parler du tout dernier rapport intitulé « Perspectives économiques et financières » que mon bureau a publié le 2 mars dernier, avant le dépôt du budget de 2023 et les récentes turbulences financières mondiales, et qui portent sur la période allant jusqu'au 21 février inclusivement. Ces perspectives présentent une projection de référence pour aider les parlementaires à évaluer les résultats économiques et financiers possibles dans le cadre des politiques actuelles.
Le 13 avril 2023, mon bureau a publié son rapport sur les enjeux pour les parlementaires liés au budget de 2023, qui est conçu pour aider les parlementaires dans leurs délibérations budgétaires. Il fait ressortir les faits saillants du budget, comme de nouvelles dépenses de l'ordre de 69,7 milliards de dollars mesurées sur une base brute.
[Traduction]
Je vais maintenant poursuivre mon intervention en anglais.
Dans l'ensemble, les perspectives de croissance du produit intérieur brut réel de 2023 à 2027 présentées dans le budget de 2023 sont légèrement plus faibles que celles présentées dans nos perspectives de mars: on y établit la croissance annuelle moyenne à 1,6 % plutôt qu'à 1,7 %. Cette légère différence est attribuable à des perspectives plus faibles à court terme, qui comprennent une récession modérée en 2023, tandis que nos perspectives de mars projetaient une stagnation de l'économie au cours de l'année.
Pour ce qui est des perspectives financières, selon notre projection de mars ajustée, sur une base comparable, les déficits budgétaires projetés pour les exercices 2022‑2023 à 2027‑2028 sont généralement conformes aux perspectives présentées dans le budget de 2023.
Je serai heureux de répondre à vos questions sur l'analyse économique et financière ou les autres travaux réalisés par mon bureau. Merci.
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Merci, monsieur le président.
Je suis très heureux de vous revoir, monsieur Giroux. C'est un plaisir de vous accueillir pour discuter du budget de 2023.
J'ai lu votre rapport avec intérêt. La première question que je veux vous poser concerne le phénomène des mesures non annoncées. C'est une préoccupation qui a déjà été soulevée. Elle a été soulevée dans l'énoncé économique de l'automne, et même avant. Vous avez mentionné dans votre rapport que vous aviez relevé 798 millions de dollars en nouvelles mesures non annoncées, ce qui porte le total, je crois que vous avez dit, à plus de 12 milliards de dollars.
Pour ceux qui nous regardent et qui ne savent pas ce que sont des mesures non annoncées, le gouvernement nous demande en fait de voter pour autoriser des dépenses sans que nous sachions à quoi elles servent. Essentiellement, elles donnent au gouvernement un chèque en blanc de 12 milliards de dollars.
Lors de votre témoignage précédent, je crois que vous avez dit que ce qui vous pose un problème, c'est qu'une fois l'argent dépensé, il est très difficile de comprendre, sur le plan de la comptabilité, à quoi il a servi. Cette situation comporte deux problèmes. Premièrement, il y a un important problème de transparence lorsqu'on demande aux parlementaires d'approuver des fonds alors qu'ils ne savent pas à quoi ils serviront. Deuxièmement, il y a un gros problème de reddition de comptes, parce qu'après coup, il est impossible de savoir à quoi l'argent a servi.
Pourriez-vous formuler des commentaires à cet égard?
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C'est amusant que vous disiez cela, parce que c'est exactement ce que j'ai fait lorsque la était ici en novembre. Je lui ai demandé si elle voudrait bien fournir au Comité les détails concernant toutes les dépenses non annoncées, et elle a refusé. On dirait que nous nous heurtons à un mur lorsque nous tentons de savoir à quoi servent toutes ces dépenses non annoncées. Il est donc très difficile pour nous, en tant que parlementaires, de voter sur quelque chose sans savoir à quoi servira l'argent.
Je sais qu'une partie de votre mandat porte sur l'analyse économique. J'aimerais savoir ce que vous pensez du budget en général. Ce budget prévoit 69,7 milliards de dollars en nouvelles dépenses de croissance. En fin de semaine, j'ai entendu Derek Holt s'exprimer lors d'une entrevue avec la Banque Scotia, et il est d'avis que toutes ces dépenses gouvernementales effrénées sont responsables d'une augmentation d'au moins 1 % du taux d'escompte, ce que je n'avais jamais entendu un économiste dire auparavant.
J'aimerais savoir si vous êtes d'accord pour dire que les dépenses déficitaires du gouvernement sont de nature à stimuler l'économie, qu'elles sont de nature inflationniste et qu'elles ont entraîné une augmentation du taux d'escompte supérieure à ce qu'elle aurait été si le gouvernement ne s'était pas lancé dans une telle frénésie de dépenses.
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Je pourrais difficilement vous expliquer quelles sont les différences parce qu'il y avait très peu de détails concernant l'examen des politiques stratégiques du budget de 2022. Nous avons demandé aux fonctionnaires du ministère des Finances ce qu'il était advenu de l'examen des politiques stratégiques prévu dans le budget de 2022 et qui visait à réaliser des économies de 9 milliards de dollars. Nous avons demandé si notre conclusion qu'il avait été annulé était correcte. Ils ont répondu par l'affirmative.
Vous avez raison de dire que le budget prévoit de nouvelles mesures de restriction des dépenses. Il y a un recentrage des dépenses gouvernementales, notamment la réduction des dépenses pour les services de conseil en gestion, les services professionnels et les voyages, ainsi qu'une réduction des dépenses admissibles des ministères et organismes gouvernementaux et des sociétés d'État. Au total, cela représente environ 15 milliards de dollars sur plusieurs années.
Il y a l'annulation de l'examen des politiques stratégiques, mais il y a aussi dans le budget de nouveaux examens des dépenses totalisant 15 milliards de dollars.
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Le Canada se compare très favorablement aux autres pays du G7 pour ce qui est du ratio de la dette nette au PIB.
À ce sujet, j'ai discuté avec un représentant de Moody's au cours des derniers jours. En parlant des perspectives pour le Canada, j'ai mentionné que les déficits en proportion de l'économie étaient d'environ 1 à 1,5 %, et il m'a dit que je devrais être très content parce que c'est très bas comparé aux normes européennes.
Comparativement aux pays du G7, nous nous en tirons relativement bien, en grande partie parce que les provinces ont des budgets presque équilibrés ou de petits déficits, si l'on considère l'ensemble. Nous avons préfinancé certaines de nos obligations au titre des pensions publiques.
Comparativement à d'autres pays, nous nous en tirons très bien.
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Merci, monsieur le président.
Bonjour, tout le monde.
Avant de commencer, je rappelle à mes collègues que, hier, je leur ai envoyé un courriel concernant une invitation. M. MacDonald m'a envoyé sa réponse, mais les autres ne l'ont pas fait. S'ils pouvaient faire le suivi, je leur en serais reconnaissant.
Bonjour, monsieur Giroux. Je vous remercie encore une fois d'être avec nous, de votre participation et de tous les travaux que vous et votre équipe menez. J'ai bien aimé votre analyse figurant dans le rapport intitulé « Budget de 2023 : enjeux pour les parlementaires ».
Je vais continuer dans le même sens que M. Morantz.
Dans le rapport, on peut lire ce qui suit:
[...] il est recommandé que le Parlement envisage d’adopter un nouveau cadre législatif ou administratif en vue d’accroître la transparence et la compréhension pour les parlementaires et le public. Dans ce cas, le fait de déposer le budget à une date fixe plus tôt dans l’année pourrait garantir une meilleure harmonisation entre les divers rapports financiers du gouvernement.
Pouvez-vous nous expliquer davantage votre recommandation?
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Je vais le faire avec plaisir, monsieur Ste‑Marie.
La recommandation que j'ai faite concerne le moment où le gouvernement dépose les budgets des dépenses. Depuis mon arrivée en poste, j'ai parlé à plusieurs reprises de la façon dont le gouvernement se finance. Le projet de loi qui fait en sorte que les dépenses courantes sont autorisées par le Parlement doit être déposé avant le 1er mars. Il est effectivement déposé avant le 1er mars, mais il précède presque toujours l'annonce du budget. Les parlementaires sont donc appelés à voter sur le financement et les opérations du gouvernement, mais le gouvernement dépose son budget après que ceux-ci ont en main cette pièce législative. Cela fait que, dans le budget supplémentaire des dépenses, c'est-à-dire le budget principal, vous ne voyez pas l'ensemble des dépenses du gouvernement, ce qui doit être corrigé au moyen du budget supplémentaire des dépenses. On vous demande de voter sur les dépenses gouvernementales pour l'année à venir avant que vous sachiez quelles sont les priorités du gouvernement.
Une façon de simplifier les choses serait de faire en sorte que le budget soit déposé en février, par exemple, à une date prédéterminée ou à l'intérieur d'une fenêtre prédéterminée. Cela vous permettrait d'avoir en main le budget et, ensuite, le projet de loi incluant les dépenses gouvernementales, c'est-à-dire les frais de fonctionnement du gouvernement, et les initiatives du budget. Vous auriez un portrait plus juste des opérations et des dépenses gouvernementales, c'est-à-dire des fonds dont le gouvernement a besoin pour fonctionner et pour tenir ses promesses. Ce serait plus logique d'avoir d'abord le budget et, ensuite, le projet de loi qui demande les fonds permettant de respecter les engagements pris dans le budget.
Souhaitons que le gouvernement aille de l'avant. Nous essaierons de le lui rappeler le plus souvent possible. Le secrétaire parlementaire est avec nous, alors j'espère qu'il prend bonne note de tout cela.
Dans l'analyse du budget, l'un des problèmes que je vois est en lien avec la question de la transparence. D'ailleurs, cela transparaît aussi dans votre analyse. Pour présenter l'angle qui m'intéresse, je vais faire une comparaison. À l'époque où M. Paul Martin était le ministre des Finances, mon prédécesseur et porte-parole du Bloc québécois en cette matière avait trouvé l'astuce du gouvernement quant aux budgets: il surestimait systématiquement ses dépenses, et il atteignait donc un équilibre ou un léger déficit. À la fin de l'année financière, il pouvait toujours dire que, finalement, la situation était meilleure que ce à quoi l’on s'attendait.
J'aimerais connaître votre opinion concernant les prévisions du gouvernement en ce qui a trait à la croissance des dépenses.
Par ailleurs, les dernières données des comptes publics montrent que le gouvernement a laissé sur la table 41 milliards de dollars en fait de crédits périmés, lesquels avaient essentiellement été votés, mais dont une partie ne l'avait pas été. Or, le dernier exercice pour lequel les chiffres sont disponibles est 2021‑2022. Quand j'ai demandé aux fonctionnaires du ministère des Finances de nous dire où cela se retrouvait dans le budget et comment on en tenait compte, ils m'ont dit qu'ils n'étaient pas capables de répondre à ces questions et que cela ne s'y retrouvait pas systématiquement.
J'aimerais avoir vos observations sur tout cela.
Votre question comporte plusieurs aspects. J'aborde d'abord la question des crédits périmés. Le gouvernement, d'après sa structure et les contraintes imposées aux ministères — contraintes qui les empêchent de dépenser plus que ce que le Parlement les y autorise —, fait en sorte que les gestionnaires de l'ensemble du gouvernement vont faire preuve de prudence. Ils vont soit demander plus de fonds que nécessaire pour éviter les mauvaises surprises, soit éviter d'aller à la limite de ce qu'ils peuvent dépenser pour parer aux éventualités. Ils veulent donc éviter de dépasser leur budget et ainsi contrevenir à la loi. Cela fait en sorte qu'il y a des crédits périmés chaque année, et cela est prévu dans le cadre budgétaire du gouvernement.
Quand le gouvernement et les fonctionnaires du ministère des Finances établissent leurs prévisions des dépenses, ils incluent toujours un facteur lié aux crédits périmés pour refléter le fait que cela se produit d'année en année. Évidemment, quand il y a des injections de fonds de manière ponctuelle, comme on l'a vu en raison de la pandémie, par exemple, les crédits périmés grossissent, parce que c'est plus difficile pour le gouvernement de prévoir avec précision combien il va dépenser.
L'autre question concerne les prévisions des dépenses et le fait qu'il y avait auparavant des réserves, des facteurs liés à la prudence où l'on surestimait les dépenses pour s'assurer d'arriver à des résultats meilleurs que ceux ayant été prévus. C'est, entre autres choses, ce qui a donné lieu à la création du Bureau du directeur parlementaire du budget. Plusieurs parlementaires, à l'époque où le gouvernement sous-estimait ces surplus, en ressentaient de la frustration, car cela les empêchait d'avoir de réels débats éclairés et d'avoir un portrait juste des finances publiques. C'était alors une préoccupation, mais ça l'est moins maintenant, grâce à la création d'un bureau comme le mien.
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La réponse à cette question varie d'une province à l'autre, car elle dépend des habitudes de consommation et de la manière dont l'électricité consommée par les ménages est produite. Est-elle produite par des combustibles fossiles ou non? De façon générale, cependant, si nous considérons uniquement la taxe sur le carbone payée par les ménages et le remboursement qu'ils obtiennent, dans la majorité des cas — je dirais environ 80 % — les remboursements sont supérieurs aux montants versés.
Les ménages qui se trouvent dans le quintile supérieur, c'est‑à‑dire la tranche de 20 % dont les revenus sont les plus élevés, paient généralement plus que le remboursement qu'ils obtiennent, si l'on considère uniquement la taxe sur le carbone qu'ils paient par rapport à ce qu'ils reçoivent. Évidemment, cela varie en fonction des habitudes de consommation de chacun. Si vous conduisez un gros véhicule récréatif et que vous chauffez votre maison au pétrole ou au gaz naturel, vous paierez évidemment plus que ce que vous recevez au titre des taxes sur le carbone.
La controverse est liée à l'inclusion des conséquences économiques de la taxe sur le carbone. Il est vrai que toute taxe a des répercussions et entraîne des frictions dans l'économie. La situation n'est pas différente avec la taxe sur le carbone. L'adoption d'une taxe sur le carbone a des incidences dans des secteurs précis. Plus un secteur est un grand consommateur de combustibles fossiles, plus les impacts risquent d'être importants. Avec l'inclusion des répercussions économiques, nous constatons que la plupart des ménages subiront une légère perte, dont l'ampleur est variable, si l'on tient compte de la perte de production économique, de revenus d'investissement et de revenus d'emploi et de la différence entre ce que les ménages paient et le remboursement obtenu.
Il s'agit de considérer toutes les répercussions de la taxe sur le carbone sur l'économie.
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Merci, monsieur Blaikie.
Je tiens à remercier le Bureau du directeur parlementaire du budget et, bien sûr, son directeur de sa participation.
Monsieur Giroux, merci de votre témoignage dans le cadre de notre étude. Je vous remercie beaucoup. Nous vous sommes vraiment reconnaissants du temps que vous nous avez accordé.
Chers collègues, nous allons maintenant suspendre la séance pour nous préparer à accueillir notre deuxième groupe de témoins.
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Merci monsieur le président et bonjour à tous. Je suis ravi d'être ici en compagnie de la première sous-gouverneure pour parler de notre récente annonce concernant le taux directeur et de notre Rapport sur la politique monétaire de la Banque du Canada.
La semaine dernière, nous avons maintenu le taux directeur à 4,5 %, et nous continuons d'évaluer si la politique monétaire est assez restrictive pour permettre le retour de l'inflation à la cible de 2 %. Depuis notre dernier témoignage devant vous, nous avons observé un recul constant de l'inflation et une croissance modeste de l'économie. L'inflation baisse rapidement: les données de ce matin indiquent qu'elle est passée à 4,3 % en mars. Nous prévoyons qu'elle se situera autour de 3 % cet été. C'est encourageant, mais ça fait ressortir pour nous l'importance de garder le cap et de restaurer la stabilité des prix pour les Canadiennes et les Canadiens.
Plusieurs choses doivent encore se produire pour que nous atteignions la cible d'inflation de 2 %. Il faut que les attentes d'inflation continuent de diminuer, que l'inflation des services et la croissance des salaires se modèrent, et que les pratiques de fixation des prix des entreprises se normalisent.
Nous portons une attention particulière à ces indicateurs, et à l'évolution de l'inflation fondamentale, pour veiller à ce que l'inflation mesurée par l'indice des prix à la consommation (IPC) continue de progresser vers la cible. Si la politique monétaire n'est pas assez restrictive pour permettre un retour complet à la cible de 2 %, nous sommes prêts à relever de nouveau le taux directeur pour y parvenir.
Avant de répondre à vos questions, je vais faire un survol du contexte économique et financier qui explique notre décision.
[Français]
Au Canada, la demande reste excédentaire. La croissance du produit intérieur brut, ou PIB, au premier trimestre de l'année paraît supérieure à notre projection de janvier. Le marché du travail reste tendu. À 5 %, le taux de chômage demeure près de son creux historique, et les salaires continuent de croître dans une fourchette de 4 à 5 %. La croissance de l'emploi a été plus forte que prévu. Cela reflète le maintien de la demande et les augmentations de l'offre de main-d'œuvre.
[Traduction]
L'incidence des hausses passées du taux directeur se propage dans l'économie et freine la demande. Les dépenses des ménages ralentissent, surtout les gros achats. Les renouvellements de prêts hypothécaires à des taux supérieurs se poursuivent, et les ménages seront donc plus nombreux à ressentir les effets modérateurs de la politique monétaire. Compte tenu de ces forces, nous nous attendons à ce que la croissance du PIB canadien soit faible pour le reste de l'année avant de commencer à remonter graduellement en 2024 et tout au long de 2025.
Qu'est‑ce que tout cela signifie pour l'inflation? Nous avons parcouru beaucoup de chemin depuis l'été passé, alors que le taux d'inflation atteignait 8 %. Comme je l'ai mentionné, l'inflation annuelle mesurée par l'IPC est descendue à 4,3 % en mars, à cause surtout de la diminution de l'inflation des biens, et nous nous attendons à d'autres baisses. C'est une bonne nouvelle.
Toutefois, beaucoup de gens ont encore du mal à joindre les deux bouts en raison de la hausse du coût de la vie, et les prix de nombreux essentiels grimpent encore trop vite. L'inflation des aliments est juste au‑dessous de 10 %. Nous nous attendons à ce qu'elle baisse dans les mois à venir, mais ce sera plus long pour l'inflation des services. La demande de services reste forte et le marché du travail, tendu, ce qui exerce des pressions à la hausse sur les prix de nombreux services, lesquels ne devraient diminuer que graduellement. Nous nous attendons à ce que l'inflation ne revienne à la cible de 2 % qu'à la fin de 2024.
Lors de la réunion du Conseil de direction la semaine passée, nous nous sommes demandé si les hausses de taux effectuées étaient suffisantes. Nous avons aussi évoqué la possibilité que la politique monétaire doive rester restrictive pendant plus longtemps pour que l'inflation revienne à la cible de 2 %.
[Français]
Le Conseil de direction a aussi discuté des risques entourant la projection de la Banque du Canada. Le plus important risque à la hausse est que l'inflation des services soit plus tenace que prévu. Le principal risque à la baisse est une récession à l'échelle mondiale. Si des tensions refont surface dans le secteur bancaire mondial, on pourrait observer un ralentissement mondial plus marqué et une baisse importante des prix des produits de base.
Dans l'ensemble, les risques entourant notre prévision d'inflation sont assez équilibrés, mais comme l'inflation est encore bien au-dessus de notre cible, nous restons davantage préoccupés par les risques à la hausse.
[Traduction]
Permettez-moi de conclure. Notre travail, à la Banque du Canada, consiste à ramener l'inflation à la cible de 2 %. Jusqu'à présent, les progrès sont encourageants. Une inflation de 3 % cet été sera accueillie avec soulagement par les Canadiens.
Mais laissez-moi assurer ceci aux Canadiennes et aux Canadiens: nous savons que notre travail ne sera pas accompli tant que nous n'aurons pas restauré la stabilité des prix. La stabilité des prix est importante, car elle rétablit les forces de la concurrence dans l'économie et permet de planifier et d'investir en sachant que l'argent va conserver sa valeur. C'est notre destination: nous sommes sur la bonne voie et nous allons garder le cap.
Sur ce, la première sous-gouverneure et moi serons heureux de répondre à vos questions. Merci.
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Merci, monsieur le président.
Je vous remercie, monsieur Macklem et madame Rogers, d'être avec nous encore aujourd'hui.
Le directeur parlementaire du budget prévoit que les nouvelles dépenses de croissance inscrites dans le budget de 2023 seront de 6,7 milliards de dollars de plus que les prévisions de 2023, atteignant 69,7 milliards de dollars, et il ne fait aucun doute qu'il y aura plus de dépenses gouvernementales, compte tenu du bilan du gouvernement libéral. Cette augmentation des dépenses va‑t‑elle jouer contre vos efforts de lutte contre l'inflation?
:
Il est important de le répéter, cependant, et il est important que nous ayons un mandat. J'y viens. Nous avons pour tâche de maîtriser l'inflation, et c'est volontiers que nous parlons de l'incidence globale des dépenses publiques sur la croissance économique et sur l'inflation.
Dans les prévisions que nous avons présentées la semaine dernière, notre rapport sur la politique monétaire comprend les nouvelles projections budgétaires du gouvernement fédéral et les projections faites par les gouvernements provinciaux dans leurs récents budgets. Pour ce qui est des comptes nationaux, ces budgets, pris ensemble, ajoutent environ 25 milliards de dollars en mesures budgétaires supplémentaires sur les trois prochaines années. Les trois quarts environ de ces mesures supplémentaires sont des mesures provinciales. Le dernier quart, plus ou moins, est fédéral. Vous pouvez voir l'incidence de ces mesures budgétaires supplémentaires. Elles apparaissent dans nos prévisions. Vous le verrez au tableau 2. Vous verrez que la contribution des dépenses publiques à la croissance augmente.
Sur cette année, les dépenses publiques augmentent de 2 à 2,5 %. Quel effet cela a‑t‑il sur l'inflation? On peut s'en faire une idée en comparant le taux de croissance des dépenses publiques et le taux de croissance de la production potentielle, qui est la croissance économique tendancielle. Nous estimons la croissance tendancielle à environ 2 % et, si les dépenses publiques augmentent de beaucoup plus que 2 %, cela stimulera davantage la demande et accroîtra les pressions inflationnistes.
Dans notre projection, qui repose sur ces budgets, les dépenses publiques augmentent de 2 à 2,5 % environ, ce qui correspond sensiblement à la production potentielle. Je dirai que les plans de dépenses publiques n'ont pas contribué au ralentissement économique. Ils n'ont pas contribué à réduire les pressions inflationnistes, mais ils n'empêchent pas de revenir à notre cible d'inflation. Comme je l'ai mentionné, dans notre inflation qui tient compte de ces projections budgétaires, nous revenons à la cible d'inflation d'ici la fin de 2024.
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Je vous remercie, monsieur le président.
Je tiens à vivement vous remercier, monsieur Macklem et madame Rogers, de votre présence une fois de plus aujourd'hui et du travail extraordinaire que vous accomplissez pour notre pays.
Ma première question concerne l'emploi, l'augmentation des salaires et l'incidence sur l'inflation.
Dans une des questions que je vous ai posées précédemment, monsieur le gouverneur, je vous demandais si l'augmentation des salaires a toujours un effet négatif sur l'inflation. Je me rappelle que vous m'avez répondu qu'il n'y a pas de problème si les salaires augmentent du moment que la productivité augmente d'autant. Lorsque je pense aux salaires, c'est difficile parce que je les vois comme un tout. Beaucoup de personnes sont très bien payées. Il y a des personnes qui sont payées à leur juste valeur. Je crois, toutefois, qu'énormément de personnes dans notre société doivent être payées plus, qu'il s'agisse des infirmières, des préposés aux services de soutien à la personne ou des employés de certains des segments clés du secteur hôtelier. Je ne veux pas décourager d'augmenter les salaires des personnes qui ont besoin d'augmentations.
Pouvez-vous expliquer à quoi pourraient ressembler les augmentations de productivité dans des secteurs où les salaires doivent augmenter? Encore une fois, je parle des infirmières, des préposés aux services de soutien à la personne et des employés de certains des segments clés du secteur hôtelier. Que pouvez-vous nous dire?
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Je vous remercie. C'est bon à savoir.
Je passe à ma question suivante.
Dans vos observations préliminaires à la conférence de presse relative au Rapport sur la politique monétaire, vous avez déclaré ceci: « Selon les répondants à l'Enquête sur les perspectives des entreprises menée par la Banque, il est de plus en plus facile de trouver du personnel. Cela indique que les tensions sur le marché de travail commencent à s'atténuer. »
Avez-vous plus de données à ce sujet? Des personnes disent qu'il y a beaucoup d'emplois qui cherchent preneurs et d'autres qu'elles n'arrivent toujours pas à pourvoir des postes. C'est la première fois que je vois la nouvelle positive que des employeurs réussissent à pourvoir les postes. Est‑ce que la tendance est telle qu'on est passé de 50 % des employeurs qui disaient qu'ils avaient besoin de travailleurs à 25 % maintenant? Avez-vous des chiffres à ce propos?
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Je n'ai pas tous les chiffres de l'Enquête sur les perspectives des entreprises sous les yeux. N'oubliez pas qu'il s'agit d'une enquête menée auprès d'une centaine d'entreprises. Il faut donc regarder davantage l'orientation, je dirai, que des chiffres très précis.
Je peux dire deux ou trois choses.
Si vous prenez les statistiques macroéconomiques, comme le taux de chômage ou le taux de croissance de l'emploi, le taux de chômage est resté à 5 %. Il n'a pas bougé. De toute évidence, si nous regardons seulement le taux de chômage, et la croissance de l'emploi, le marché du travail reste très tendu.
Quand on parle avec les entreprises, elles disent qu'elles commencent à trouver plus facilement à recruter. Elles parviennent plus à embaucher. Elles disent qu'il y a plus de main-d'œuvre disponible. Les entreprises se disputent moins les mêmes travailleurs. Il commence à être plus facile de pourvoir des postes.
Par ailleurs, je mentionnerai dans ce contexte que nous assistons à une forte augmentation de l'immigration. De plus, les entreprises recourent davantage au Programme des travailleurs étrangers temporaires, ce qui se traduit par la venue au Canada de beaucoup de travailleurs supplémentaires, et c'est peut-être une des raisons pour lesquelles le marché du travail n'est plus tout à fait aussi tendu.
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Ces termes sont un peu vagues, mais je pense que la plupart des gens diraient que nos prévisions annoncent un atterrissage en douceur.
La croissance au premier trimestre semble un peu plus forte que nous ne le pensions. Et pour ce qui est des trois autres trimestres de cette année, nous nous attendons à une croissance légèrement positive, c'est‑à‑dire inférieure à 1 %, mais supérieure à zéro. La croissance sera faible. Il n'y aura pas de quoi se réjouir, mais ce sera une croissance légèrement positive, et la plupart des gens y verront, à mon avis, un atterrissage en douceur.
Il y a évidemment des risques dans tout cela. Comme nous le soulignons dans le rapport, le plus grand risque est celui d'une récession mondiale. Notre économie est très ouverte et très intégrée au reste du monde. Par conséquent, en cas de récession mondiale, la croissance canadienne sera plus faible.
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Merci, monsieur le président.
Monsieur le gouverneur, madame la première sous-gouverneure, je vous remercie d'être avec nous aujourd'hui.
Dans votre rapport sur la politique monétaire, j'ai été surpris de voir que vous prévoyez une croissance du produit intérieur brut de 1,4 % cette année et de 1,3 % pour 2024. Sauf erreur, il s'agit de la croissance réelle corrigée selon l'inflation.
Pourquoi la croissance prévue est-elle moins importante pour 2024 que pour 2023?
Comme vous l'avez rappelé, le taux directeur a été relevé. Du côté des banques, constatez-vous que cette hausse des taux d'intérêt se reflète dans la rémunération des épargnants? Selon votre analyse, les taux offerts aux épargnants auprès des institutions financières reflètent-ils bien la hausse du taux directeur?
En lien avec cela, selon vous, le mécanisme de concurrence entre les banques fonctionne-t-il bien, ou s'agit-il plutôt d'une situation qui se rapproche d'un oligopole?
À l'automne 2021, on a annoncé en fanfare un nouveau mandat pour la Banque du Canada. Il me semble que la banque continue de se concentrer strictement sur la stabilité des prix ou la maîtrise de l'inflation.
Vous avez déclaré à de nombreuses occasions que le taux de chômage est faible et que les attentes relatives à la hausse des salaires sont prises en compte quand vous décidez du taux général. Le nouveau mandat de l'automne 2021 a‑t‑il modifié les hypothèses sur lesquelles la banque se fonde? A‑t‑il modifié son approche? Est‑ce que son analyse est sensiblement différente, étant donné la nouvelle entente signée à l'automne 2021? Dans l'affirmative, en quoi le nouveau mandat a‑t‑il, selon vous, changé la façon dont vous avez abordé la situation dans laquelle nous nous trouvons depuis deux ans, en comparaison du mandat signé vers 2016?
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Il y a deux éléments en l'espèce.
Premièrement, pour ce qui est de ce qui a changé ou pas, je pense que ce qui est inchangé depuis 1995, c'est que la cible d'inflation est de 2 %. Il me semble que l'entente de décembre 2021 était plus claire sur le rôle du marché du travail dans la formation de la politique monétaire. Il était clair que notre principal objectif est une inflation faible et stable et qu'en tendant vers cet objectif, nous examinons soigneusement le marché du travail. Nous voulons soutenir des taux d'emploi élevés. Je dirai que l'entente de décembre 2021 n'a pas apporté de grand changement. Il s'agissait plus d'une continuité et je pense qu'elle a ajouté plus de clarté.
Pour ce qui est de ce qui a changé — et cela s'est révélé être très important pendant toute la pandémie —, nous mettons plus l'accent sur le marché du travail. Vous avez demandé ce qui a changé selon nous. Je pense que vous voyez que nous analysons beaucoup plus le marché du travail. Nous l'examinons beaucoup plus en détail. Nous ne nous contentons pas de regarder les grandes statistiques agrégées, comme le taux de chômage et le nombre d'emplois. Nous examinons différents groupes démographiques — âge, sexe, travailleurs à revenu élevé, travailleurs à faible revenu — et cela nous aide à nous faire une meilleure idée de la situation.
Vous avez parlé de l'incidence que cela a sur nous en ce moment. À l'heure actuelle, nous examinons comment les taux d'intérêt plus élevés se généralisent dans l'économie pour faire baisser l'inflation. L'examen plus en détail du marché du travail est un des moyens que nous avons pour dresser un tableau plus précis, ce qui devrait mener à de meilleures décisions.
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Je vous remercie, monsieur le président.
Je vous remercie, monsieur le gouverneur et madame la première sous-gouverneure. C'est toujours un plaisir de vous recevoir. Merci d'avoir accepté notre invitation, même si je sais que vous venez souvent de votre propre chef. Vous êtes venus au moins six fois, probablement, en deux ou trois ans. Malheureusement, l'exécutif et la n'ont pas accepté notre invitation. Nous vous sommes très reconnaissants de votre volonté de transparence avec les parlementaires.
Je parlerai un peu de l'immobilier, si vous le permettez. Je ne sais pas si cela fait partie du portefeuille de Mme Rogers. La banque a‑t‑elle été consultée au sujet de la décision du gouvernement et du Bureau du surintendant des institutions financières, le BSIF, d'autoriser les prêteurs à allonger les périodes d'amortissement au moment du refinancement?
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Je vous remercie. Nous avons hâte d'en prendre connaissance.
Vous avez un travail à faire. Le BSIF aussi, de même que d'autres organismes de réglementation. Cependant, les décisions prises ont des répercussions sur d'autres parties du système. Par exemple, nous connaissons les contreparties positives de ce genre de décision, mais il y a aussi des contreparties négatives, y compris le fait de ne pas laisser la demande baisser dans certaines circonstances ou de mettre un niveau de prix aux logements.
Beaucoup de gens ne sont pas sur le marché du logement en ce moment, surtout les jeunes qui disent que le système les désavantage complètement. Les taux d'intérêt ont été faibles pendant plus d'une décennie. Les gens se sont surendettés et ont alimenté la dynamisation du secteur de l'immobilier et les investissements dans ce secteur. Le Canada a, en pourcentage du PIB, un des montants les plus élevés du PIB en investissement dans l'immobilier résidentiel et aujourd'hui, alors que le système devrait opérer une correction et que les prix pourraient baisser, le système fait en sorte que les prix restent un peu plus élevés. Tout récemment, au cours des derniers mois, les prix de l'immobilier ont remonté sur certains marchés parce que personne ne met sa maison en vente. Les pressions sont nombreuses sur ce système, et il y a des contreparties positives et négatives. Nous comprenons le point de vue de la banque à ce sujet et nous nous réjouissons à la perspective d'une partie de votre travail futur.
Dans ma dernière minute, j'aimerais passer à la productivité parce que le sujet a été évoqué. Nous mesurons le niveau de vie en PIB par habitant, mais cette mesure est très insuffisante au Canada. En fait, nous faisons de la croissance en volume. Le gâteau augmente, mais la part de chacun demeure la même. Une des pressions sur les prix et la demande de maisons, comme vous le soulignez, me semble‑t‑il, dans le rapport, concerne l'augmentation à long terme de l'offre potentielle parallèlement à la croissance démographique. À court terme, est‑ce que cela constitue un obstacle à la demande de biens et services généraux et de biens immobiliers?
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Je redirai la première chose que j'ai dite. Les décisions financières sont les décisions des gouvernements, du Parlement, et nous les leur laissons.
Ce que je peux dire, comme je l'ai fait dans ma réponse à votre première question, c'est que nous prenons les plans de dépenses des gouvernements fédéral et provinciaux tels qu'ils sont donnés. Nous en tenons compte dans nos projections et nous en déduisons les conséquences pour la croissance réelle et l'inflation et, pour finir, ce que nous devons faire par rapport aux taux d'intérêt pour revenir à la cible d'inflation.
Il y avait quantité de budgets provinciaux et un budget fédéral. Nous les avons pris et nous en avons tenu compte dans nos projections, et ils ont ajouté 25 milliards de dollars en dépenses supplémentaires sur les trois prochaines années. Les trois quarts environ de cette somme correspondent aux budgets provinciaux et un quart environ, au budget fédéral.
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Il y a des risques et il me semble qu'ils sont soulignés dans notre rapport.
Comme je le mentionnais dans mes observations préliminaires, l'inflation recule assez vite et la majeure partie de cette baisse tient au prix des produits. Les prix de l'énergie ont beaucoup baissé et la situation des chaînes d'approvisionnement mondiales s'est améliorée. Nous voyons également les effets de la politique monétaire sur les articles sensibles aux variations des taux d'intérêt, c'est-à-dire les choses que les gens achètent généralement à crédit, comme l'ameublement ou l'électroménager, et les maisons, évidemment, dont nous venons de parler, mais ce qui demande plus de temps, c'est l'inflation des prix des services.
C'est en partie normal. Le secteur des services a été le dernier à se redresser. Les Canadiens essaient encore de se rattraper dans certains des services qui leur ont manqué pendant la pandémie, et les effets de la politique monétaire sont plus longs à se faire sentir dans les services. Cependant, nous ne ramènerons pas l'inflation à 2 % si nous ne faisons pas retomber l'inflation des prix des services. Pour revenir à votre question, les coûts des facteurs de production liés à la main-d’œuvre représentent une part importante de la prestation de services. Il faut que la croissance salariale ralentisse. Il faut que l'inflation des prix des services recule.
Par ailleurs, nous surveillons de près le comportement des entreprises. Nous avons remarqué, quand l'inflation était très élevée, qu'elles augmentaient leurs prix beaucoup plus et beaucoup plus souvent. Nous commençons à observer un début de normalisation à cet égard. Les augmentations de prix sont moins fréquentes et pas aussi importantes, mais elles ne sont pas encore normales.
Quand on parle avec les entreprises, elles disent qu'elles ressentent encore des pressions sur les coûts, mais qu'elles les répercutent. Cela tient à la situation de demande excédentaire dans l'économie. Quand les entreprises ne craignent pas de perdre des clients, elles se contentent de répercuter ces prix. La situation commence à se normaliser, mais c'est quelque chose que nous devons surveiller de près.
Nous sommes sur la bonne voie, mais il reste du chemin à parcourir et il doit se passer certaines choses avant que nous touchions au but.
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Merci, monsieur le président.
L'économiste Willem H. Buiter, qui a travaillé chez Citigroup et au sein du comité de la politique monétaire de la Banque d'Angleterre, suggère aux banques centrales d'abandonner le papier-monnaie pour migrer vers une monnaie totalement numérique ou virtuelle.
L'argument qu'il avance, en se basant sur les perspectives de l'économie mondiale du Fonds monétaire international, ou FMI, est qu'il est plausible qu'on revienne à une politique monétaire à faible taux d'intérêt dans quelques années. Il est d'avis que, pour que les banques centrales aient de meilleurs outils, il pourrait y avoir un taux d'intérêt négatif, ce qui est difficile à mettre en oeuvre avec le papier-monnaie, mais qui ne serait pas le cas avec une monnaie numérique ou virtuelle.
Je ne suis pas nécessairement d'accord sur son analyse, mais j'aimerais connaître votre opinion sur cette possibilité et savoir où vous en êtes dans son évaluation.
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La réponse courte est que nous sommes très loin du monde de M. Buiter.
Nous aurons des billets de banque pendant encore longtemps. Les Canadiens aiment leurs billets de banque, et cela est très important pour la vie quotidienne.
Or, la question importante qui se pose est de savoir si ce serait une bonne idée de donner aux Canadiens l'accès à une monnaie numérique de la banque centrale. Nous examinons de près cette question.
Différents aspects doivent être pris en compte dans notre recherche. Il faut notamment se poser des questions sur les avantages que cela comporterait et sur l'incidence qu'une monnaie numérique de la banque centrale aurait sur le système financier. Des questions techniques se posent également. Si nous adoptions une telle approche, il serait très important qu'elle fonctionne très bien, que la sécurité soit très élevée et que l'accès pour les Canadiens soit large.
Voilà les deux types de questions que nous examinons. Cependant, les choses en sont encore au stade de la recherche-développement. Aucune décision n'a été prise jusqu'à maintenant, et je veux souligner que la décision d'adopter une monnaie numérique de la banque centrale du Canada reviendrait au Parlement.
J'aimerais parler un peu plus du marché du logement. Nous avons vu pendant des décennies au Canada que, lorsque que les taux d'intérêt baissaient — comme ils l'ont fait pendant longtemps, du milieu des années 1990 jusque récemment —, les personnes dont le salaire réel n'augmentait pas pouvaient cependant faire une offre supérieure pour acheter un logement. Elles parvenaient à mettre leurs gains plus à profit.
Le prix des maisons n'a cessé d'augmenter. Il a même explosé pendant la pandémie, en partie parce que les gens ne dépensaient pas d'argent sur d'autres choses, ce qui faisait qu'ils avaient plus à dépenser sur un logement. La demande était élevée parce que les gens allaient passer beaucoup plus de temps chez eux. Ils voulaient plus d'espace et différentes sortes d'espace. Le télétravail permettait de vivre ailleurs tout en conservant son emploi. À vrai dire, beaucoup de couples ont rompu aussi pendant la pandémie et cela a créé un certain type de demande de logement, ainsi que des familles qui avaient dorénavant besoin de deux logements au lieu d'un.
Il y avait cependant une trajectoire, assez stable et rapide, d'augmentations de prix sur le marché du logement. Il y avait aussi des investisseurs institutionnels qui se plaçaient dans différents segments du marché immobilier résidentiel, dans les logements unifamiliaux et dans les grands immeubles d'habitation, notamment.
Nous n'avons rien fait par rapport à l'investissement dans le secteur résidentiel. Quel est l'avis de la banque sur le sujet si les taux se mettent à baisser dans les 12 prochains mois? Avec une inflation qui va revenir à son taux cible — il me semble que vous avez dit d'ici la fin de 2024, mais il se peut qu'elle retombe à 3 % dans un avenir relativement proche —, est‑ce qu'il faut s'attendre à un retour à la tendance habituelle? Des taux d'intérêt plus faibles permettent aux Canadiens de faire des offres plus élevées sur le prix de logements, et ils y seront certainement encouragés par les agents immobiliers et par d'autres acteurs de ce secteur. Quelles seront les conséquences pour la crise du logement d'une nouvelle baisse des taux?
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Comme vous l'avez dit, plusieurs éléments influent sur la dynamique du marché du logement, dont les faibles taux d'intérêt. La plupart des personnes qui achètent un logement l'achètent à crédit. Donc, lorsque les taux d'intérêt sont faibles, elles peuvent acheter une plus grande maison.
Il y a eu une augmentation importante pendant la pandémie. Comme vous l'avez fait remarquer, la demande a évolué, tout comme le type de logement que les Canadiens recherchaient et, pour revenir à la question précédente que m'a posée M. Chambers, il y a certainement eu l'effet de l'immigration sur le logement.
La constante dans tout cela est que l'offre de logements est insuffisante. C'est une loi fondamentale de l'économie: si la demande est supérieure à l'offre, il y aura des pressions sur les prix.
Nous devons, à long terme, régler la question de l'offre de logements. Ce sera un des éléments les plus importants pour soulager les pressions. Il est encourageant de voir différents ordres de gouvernement mener différents programmes pour améliorer l'offre, mais la banque attire l'attention sur la question depuis très longtemps maintenant.
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Monsieur le gouverneur, j'allais justement vous interroger sur cet argument, mais comme vous l'avez présenté plus tôt, je vous ai interrompu. Veuillez m'en excuser. Mon temps de parole est limité.
Ce que vous dites, essentiellement, c'est que les dépenses publiques n'aggravent pas le problème en ce moment, mais n'arrangent pas les choses non plus. Il me semble que les politiques budgétaires et monétaires devraient agir de concert. Dans notre dernière discussion, vous avez dit avoir l'assurance que le gouvernement ne comptait pas travailler en désaccord avec vous. Nous avons maintenant des économistes crédibles comme M. Holt qui disent que les dépenses publiques contribuent directement aux taux d'intérêt élevés.
Vous avez dit que l'inflation baisse, mais pas encore assez. Il me semble que vous avez déclaré qu'il reste du chemin à parcourir et que les taux d'intérêt pourraient grimper encore plus.
Je vous repose la question. Vous répétez que la politique budgétaire ne relève pas de votre responsabilité, mais elle influe sur votre travail. Vous devez avoir un avis sur le sujet.
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... et nous en tenons compte pour faire notre travail.
Il y a deux ou trois choses que je peux dire par rapport à ce que nous avons à l'esprit en ce qui concerne les prévisions.
Plusieurs gouvernements dans le pays ont pris différentes mesures pour protéger les Canadiens des effets d'une forte inflation. Sur ce front, je pense que les conseils du FMI sont très sensés lorsqu'il dit que ces programmes devraient être ciblés et temporaires.
Qu'est‑ce que j'entends par « ciblés »? J'entends ciblés sur les personnes les plus vulnérables. Ce sont les personnes qui sont le plus touchées par l'inflation. Quant à « temporaires », comme nous l'avons dit, l'inflation recule. Or, avec le recul de l'inflation, nous n'aurons plus besoin de ces programmes. Je souscris à ce genre de conseils...
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Je vais faire de mon mieux.
Tout d'abord, l'avantage pour le Canada d'avoir sa propre politique monétaire est que cela lui permet d'adapter cette politique à la conjoncture qui prévaut. Un taux de change flexible nous permet d'adapter notre politique monétaire à la situation qui prévaut au Canada. L'inflation au Canada est un peu plus faible qu'aux États-Unis. Nous n'avons pas eu à augmenter les taux aussi fortement qu'eux.
Oui, cela entraîne des conséquences sur le taux de change. Je pense que le marché a assez bien digéré cet écart de taux. Je pense que le marché s'attend à un différentiel de taux à l'avenir. Dans une large mesure, cela est déjà intégré dans le taux de change, encore que marginalement, et si le taux de change faiblit, cela entraînera un taux d'inflation importée plus élevé. C'est un paramètre dont nous devons tenir compte quand nous fixons nos propres taux d'intérêt.
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Merci, monsieur le président.
Je vous remercie, monsieur le gouverneur, d'être avec nous aujourd'hui. Je vous félicite pour votre excellent travail. La Banque du Canada est une institution vraiment très importante. Son indépendance est très appréciée. Comme nous pouvons le constater, vos politiques commencent à porter des fruits.
Je vais revenir à ce que disait mon collègue tout à l'heure, parce que j'aimerais, moi aussi, comprendre la résilience économique du Canada. J'ai consulté récemment le rapport du Fonds monétaire international, qui fait des prédictions économiques pour plusieurs pays. On y note que le Canada, encore une fois, s'en sortira mieux que prévu par rapport aux pays qui lui sont comparables.
Vous avez signifié votre acquiescement à mon collègue, mais sans expliquer ce qui nous rend un peu uniques dans cette situation. Quels sont les facteurs qui y contribuent? Est-ce le fait que nous attirons des talents, ou encore est-ce en raison de nos ressources naturelles, de la stabilité de notre économie ou de notre cote de crédit AAA?
Qu'est-ce qui explique que nous nous en sortons mieux que d'autres pays?
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Je suis revenu la semaine dernière, après avoir assisté à des réunions du FMI. Vous avez raison, ses prévisions pour le Canada sont proches des nôtres, voire un peu plus élevées. Il prévoit un taux de croissance de 1,5 % pour cette année et l'année prochaine, ce qui est un peu plus élevé que dans nos prévisions.
Pour ce qui est des facteurs, je pense que vous en avez souligné plusieurs qui sont importants. Nous avons une économie diversifiée, qui comprend un secteur manufacturier, un secteur de services, ainsi que les produits de base. Notre population est très bien instruite et elle compte beaucoup de talents. Le taux de croissance de notre main-d'œuvre est plus élevé que celui de plusieurs autres pays du G7, ce qui s'explique par le fait que nous avons ici plus d'immigration que dans plusieurs autres pays.
Nous avons effectivement plus d'avantages. Cela dit, il est toujours bon d'utiliser ses avantages tout en s'attaquant à ses faiblesses.
Je pense que c'est l'une des premières fois que je vous entends établir le lien entre la politique budgétaire et la politique monétaire. Je vous en remercie.
Je voudrais poursuivre la question que j'ai posée sur l'augmentation de 30 % de la fonction publique. Je n'ai pas obtenu de réponse complète à ce sujet.
Les consultants se voient accorder jusqu'à 21,4 milliards de dollars dans le budget. Ce chiffre est en augmentation. Nous savons que le marché du travail se resserre, comme vous l'avez si bien dit. Les pénuries de main-d’œuvre sèment le chaos un peu partout, et l'embauche coûte plus cher. Nous savons qu'il y aura beaucoup plus d'immigrants, mais il est fictif de penser que cela comblera les pénuries de main-d’œuvre que connaît le Canada, et nous ne savons pas vraiment si cela va résoudre quoi que ce soit. Nous savons que cela pourrait entraîner une pénurie de logements et des problèmes sur le marché de l'immobilier. Cela est certain.
Seriez-vous d'accord pour dire que l'expansion de la fonction publique aggrave le resserrement du marché du travail?
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Il y a certainement des questions de concurrence, et nous allons laisser au Bureau de la concurrence le soin d'examiner les questions de concurrence.
À notre avis, nous devons mieux équilibrer l'offre et la demande, car tant que la demande sera supérieure à l'offre, il sera trop facile pour les entreprises de répercuter les hausses des prix sur les consommateurs. Elles n'ont pas à craindre de perdre des clients.
Nous surveillons de près le comportement des entreprises en matière de fixation des prix. Celui‑ci commence certainement à se normaliser, mais nous n'en sommes pas encore là. Nous nous sommes engagés à rétablir la stabilité des prix, car lorsque les prix sont stables, les forces concurrentielles sont plus grandes. Si tout le monde s'attend à ce que l'inflation soit faible et se stabilise, lorsqu'une entreprise augmente ses prix, les clients le remarquent et disent: « J'irai faire mes achats ailleurs. » Les entreprises le savent et hésitent à répercuter les fortes hausses des prix. La stabilité des forces concurrentielles s'en trouve renforcée. C'est l'une des raisons pour lesquelles nous devons revenir à notre objectif en matière d'inflation.
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Merci infiniment, monsieur le président. Je vais partager mon temps de parole avec M. Beech.
Monsieur Macklem et madame Rogers, je vous remercie beaucoup d'être ici une fois de plus et de tout le travail que vous avez fait pour essayer de vous attaquer à ce qui, pour la plupart de mes électeurs, a été leur plus grand défi et leur priorité numéro 1: l'augmentation du coût de la vie et le défi de l'accessibilité qui en résulte. Je vous remercie de votre leadership et de votre travail à cet égard.
Monsieur le gouverneur, si vous le permettez, j'aimerais commencer par résumer, pour les téléspectateurs qui n'ont pas pu suivre l'intégralité de cette audience, quelques éléments clés de ce que vous avez dit. N'hésitez pas à me faire savoir si je me trompe ou si j'interprète mal ce que vous avez dit.
L'inflation au Canada a atteint un sommet d'environ 8,1 % l'été dernier. D'après les chiffres d'aujourd'hui, nous avons maintenant un taux d'inflation annuel d'environ 4,3 %. Vous prévoyez que l'inflation sera de 3 % cet été, de 2,5 % à la fin de l'année et qu'elle atteindra votre objectif de 2 % à la fin de 2024.
En ce qui concerne le taux de chômage, nous sommes actuellement à un niveau historiquement bas d'environ 5 %, lequel devrait persister. Bien qu'il puisse varier légèrement, vous ne vous attendez pas à de fortes augmentations du chômage.
En ce qui concerne la croissance des salaires, nous prévoyons qu'elle restera forte, du moins à court terme, et vous prévoyez que l'économie poursuivra sa croissance.
Est‑ce un résumé assez juste de ce que vous avez dit aujourd'hui?
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Merci, monsieur le président.
Chers collègues, par respect pour le gouverneur, je serai relativement bref. J'ai déjà prévenu les porte-parole de chaque parti. J'ai demandé au greffier de faire circuler l'avis de motion suivant, que j'ai fourni dans les deux langues officielles. Celui‑ci se lit ainsi:
Si une loi d'exécution du budget est déposée à la Chambre, le Comité entreprend une étude préalable de cette loi, et il invite des fonctionnaires à donner des séances d'information sur le contenu du projet de loi ainsi que le vice-premier ministre et le ministre des Finances.
Il s'agit d'un simple avis. Je n'ai pas l'intention de présenter la motion à ce stade.
Dans le même ordre d'idées, je rappelle à tous les membres du comité des finances que la séance d'information technique sur la LFI aura lieu ce soir. Cela devrait être amusant.
S'il reste du temps, monsieur le président, je serai heureux de céder à nouveau la parole à M. Baker.
Les récents problèmes touchant les banques sont plutôt en lien avec les systèmes traditionnels. Il n'y a donc pas une grande incidence sur le plan des technologies.
Vous avez raison de souligner que quelques-unes de ces banques, comme la Signature Bank et la Silicon Valley Bank, ou SVB, ont été utilisées par le secteur technologique. Ce qui était frappant, c'était la vitesse à laquelle les dépôts sortaient de ces banques. C'était probablement dû au fait que les clients, surtout ceux de la SVB, étaient très concentrés dans un secteur. Ils communiquaient sur les réseaux sociaux et utilisaient des systèmes bancaires numériques, ce qui a fait en sorte qu'ils ont pu retirer leurs dépôts très vite. Que les choses puissent se produire aussi vite est un aspect de cette faillite.
Au niveau mondial, c'est un élément sur lequel se penche le Comité de Bâle, à savoir l'incidence de cette question quant aux liquidités et à leur calibrage. Cela soulève donc des questions, mais le Comité de Bâle et le Financial Stability Board, ou FSB, sont en train de les étudier.
J'aborde maintenant un tout autre sujet. L'économiste Anne O. Krueger, qui a travaillé à la Banque mondiale et au FMI, et qui travaille maintenant à l'Université de Stanford, s'inquiète de l'aide que le FMI et des institutions internationales apportent aux pays en développement qui sont accablés de lourdes dettes. L'émergence de la Chine comme prêteuse privée ou particulière auprès de ces pays en développement a une incidence quant au fonctionnement du financement et au soutien pour ces pays. J'aimerais avoir votre opinion sur ce phénomène.
Selon vous, risquons-nous de voir des crises de la dette dans les pays en développement, et les institutions internationales, compte tenu de la nouvelle conjoncture, sont-elles bien préparées pour affronter ces crises?
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Pour revenir brièvement à la question soulevée par M. Beech, je crois que nous avons évoqué à un moment donné la possibilité — et je sais que nous l'avons fait l'an dernier — d'envoyer des lettres à d'autres comités pour leur demander d'examiner certains articles de la loi d'exécution du budget. Nous ne sommes évidemment pas encore en mesure de le faire puisque le projet de loi n'a pas encore été déposé, mais je pense qu'il serait utile d'avoir un projet de lettre. Je ne crois pas que ce soit la première fois que j'évoque la question.
Je n'ai vu aucun projet de lettre à ce jour. Je pense que si le Comité souhaite poursuivre cette stratégie cette année, nous devrions disposer d'un tel projet prochainement afin qu'il puisse faire partie de nos délibérations sur la motion de M. Beech lorsqu'il décidera de la présenter.
Je tiens juste à ce que cela soit un point de repère pour vous, monsieur le président et monsieur le greffier. Veuillez nous faire parvenir un projet pour que nous puissions l'examiner.
Dans ma question, nous avons parlé un peu de l'amortissement négatif qui se produit avec la prolongation des périodes d'amortissement que les banques ont instituée afin de prévenir les défauts de paiement sur les hypothèques. Je reconnais que c'est un moyen pour les banques de protéger leurs profits. Je reconnais également qu'il s'agit d'une chose très importante pour les Canadiens qui se trouvent actuellement dans une situation précaire. S'ils n'étaient pas en mesure de prolonger leur période d'amortissement, ils se retrouveraient probablement sans logement. Cela a eu un effet stabilisateur qui peut, dans une certaine mesure, aller à l'encontre de la politique monétaire de la banque, mais nous avons également constaté que la politique monétaire a permis de réduire l'inflation, en dépit du fait que cette activité est en cours. Cela représente indéniablement un avantage pour les ménages canadiens, que j'approuve sans réserve.
L'assurance-emploi peut fonctionner de la même manière lorsque les familles canadiennes sont confrontées à des difficultés. L'étendue de l'assurance-emploi disponible peut avoir un impact sur la demande et l'offre.
Je sais que vous ne voulez pas parler de l'assurance-emploi en tant que politique fiscale, mais je serais curieux de savoir comment la banque incorpore la suffisance de l'assurance-emploi dans ses prévisions de l'offre et de la demande du point de vue macroéconomique lorsque vous réfléchissez à l'impact des taux d'intérêt sur l'économie.
Pourriez-vous nous donner un aperçu de la façon dont vous estimez que la politique d'assurance-emploi a une incidence sur les familles canadiennes ou sur le type d'analyse macroéconomique que vous avez?
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Je pense que vous allez être un peu déçu par ma réponse. Nous ne modélisons pas directement le régime d'assurance-emploi.
Dans nos modèles macroéconomiques, nous modélisons la mesure dans laquelle il existe des stabilisateurs automatiques dans l'économie. Pour ce faire, nous nous basons en grande partie sur les moments où l'économie a ralenti historiquement. Dans quelle mesure les recettes publiques ont-elles diminué? De combien les dépenses publiques ont-elles augmenté? Quel en est l'effet stabilisateur automatique?
Cela revient à prendre l'effet stabilisateur moyen que nous pouvons observer au cours de l'histoire et à l'utiliser dans nos modèles en progression. Nous n'allons pas plus loin et ne modélisons pas les différentes parties de ces stabilisateurs automatiques. Il est évident que l'assurance-emploi en fait partie, mais nous examinons en fait l'impact global.
Pour en revenir à votre question précédente, je pense que les stabilisateurs automatiques jouent un rôle important dans l'économie. Il faut qu'ils soient efficaces. Ensuite, il y a un grand nombre de discussions épineuses sur la taille qu'il faut leur donner et sur ce même genre de question, et je vais vous laisser le soin d'aborder ces questions.
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Merci, monsieur le député Blaikie.
Au nom de tous les membres du Comité, du greffier, des analystes et de tous les interprètes, je vous remercie d'être venus régulièrement, monsieur le gouverneur Macklem et monsieur le premier sous-gouverneur Rogers. Nous apprécions vraiment le temps que vous nous accordez et les nombreuses questions auxquelles vous avez répondu. Merci de votre témoignage et de votre aide dans le cadre de cette étude. Nous vous en sommes reconnaissants.
En ce qui concerne la question du député Blaikie, le greffier est à la recherche du projet de lettre que nous avons envoyé la dernière fois. Nous le distribuerons à tous les membres.
Voilà qui met un terme à la séance.