Bienvenue à tous à la 91e réunion du Comité permanent des finances de la Chambre des communes.
Conformément à l'ordre de renvoi du mardi 2 mai 2023 et à la motion adoptée le 16 mai 2023, le Comité se réunit pour discuter du projet de loi , Loi portant exécution de certaines dispositions du budget déposé au Parlement le 28 mars 2023.
La réunion d'aujourd'hui a lieu en mode hybride, conformément à l'ordre de la Chambre du 23 juin 2022. Les députés participent en personne dans la salle ou à distance à l'aide de l'application Zoom.
J'aimerais faire quelques observations à l'intention des témoins et des membres du Comité.
Veuillez attendre que je vous nomme avant de prendre la parole. Pour ceux qui participent par vidéoconférence, cliquez sur l'icône du microphone pour activer votre micro. Lorsque vous n'avez pas la parole, veuillez mettre votre microphone en sourdine.
Pour ce qui est des services d'interprétation, les participants qui utilisent Zoom ont le choix, au bas de leur écran, entre le parquet, l'anglais ou le français. Les personnes dans la salle peuvent utiliser l'écouteur et choisir le canal désiré.
Je vous rappelle que toutes les observations doivent être adressées à la présidence.
Les députés présents dans la salle qui souhaitent prendre la parole sont priés de lever la main. Sur Zoom, veuillez utiliser la fonction « Lever la main ». Le greffier et moi ferons de notre mieux pour gérer l'ordre des interventions. Nous vous remercions de votre patience et de votre compréhension à cet égard.
La salle est pleine aujourd'hui, littéralement, et c'est également plein à l'écran.
Nous remercions tous nos témoins. Je sais que vous avez dû préparer vos déclarations préliminaires et certains documents à très court préavis. Nous vous remercions de l'avoir fait pour nous et de comparaître au Comité aujourd'hui.
Vous êtes le dernier groupe de témoins que le Comité entendra au sujet de ce projet de loi. Nous sommes donc impatients d'entendre vos déclarations préliminaires, comme je l'ai dit, et vos réponses aux nombreuses questions.
Je vais maintenant souhaiter la bienvenue à nos témoins.
Nous accueillons M. Kaven Bissonnette, vice-président de la Centrale des syndicats démocratiques. Il est accompagné de M. Francis Fortier, qui est conseiller syndical.
Nous accueillons également Mme Anne Kothawala, présidente-directrice générale du Conseil canadien de l'industrie des dépanneurs. Bienvenue.
Représentant l'Alliance de l'industrie cosmétique du Canada, nous avons M. Darren Thomas Praznik, qui participe à distance depuis Mississauga, ma ville natale. Il est président-directeur général de l'Alliance.
De la Humane Society International Canada, nous entendrons M. Michael Bernard, directeur adjoint de l'organisme.
Du Barreau de l'Ontario, nous accueillons une vieille amie à moi, Mme Cara-Marie O'Hagan. Bienvenue, Cara. Je suis heureux de vous voir. Je ne vous ai pas vue depuis de nombreuses années. C'était dans une autre vie.
Avec nous dans la salle, également du Barreau de l'Ontario, nous avons Mme Frederica Carla Anne et M. Matthew Wylie, qui est directeur des politiques.
De l'Association des chemins de fer du Canada, nous avons M. Marc Brazeau, président-directeur général. Il est accompagné de M. Nathan Cato, vice-président adjoint du Chemin de fer Canadien Pacifique, et de M. Éric Harvey, avocat principal aux affaires réglementaires pour la Compagnie des chemins de fer nationaux du Canada.
À l'échelle locale, représentant la Banque alimentaire d'Ottawa, nous avons Mme Rachael Wilson, qui est la directrice générale de l'organisme. Bienvenue.
Nous allons maintenant entendre les déclarations liminaires. Nous commençons par la Centrale des syndicats démocratiques.
Vous avez cinq minutes.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Je vous remercie de votre invitation.
Je suis le vice-président de la Centrale des syndicats démocratiques, la CSD, et je viens présenter le mémoire écrit conjointement avec les trois autres centrales syndicales du Québec, soit la Confédération des syndicats nationaux, ou CSN, la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec, ou FTQ, et la Centrale des syndicats du Québec, u CSQ. Ensemble, nos quatre organisations syndicales représentent plus de 1 165 000 travailleurs et travailleuses dans toutes les régions du Québec, tant dans le secteur public que dans le secteur privé.
Dans un mémoire conjoint, les centrales présentent une série de recommandations à l'intention du gouvernement fédéral pour ajuster le régime d'assurance-emploi à la réalité de l'organisation du travail d'aujourd'hui, en attendant une réforme majeure du régime.
Le régime est défaillant, complexe et inaccessible et, de plus, il offre des prestations inadéquates. Au Canada, avant la pandémie, seuls 40 % des chômeurs et des chômeuses avaient droit à des prestations. Les travailleurs et les travailleuses à temps partiel, surtout ces dernières, peinent à accumuler un nombre d'heures de travail suffisant pour être admissible aux prestations.
En conséquence, nous recommandons qu'un projet de modernisation globale de la Loi sur l'assurance-emploi soit présenté et adopté le plus rapidement possible afin de bonifier le régime et de répondre aux besoins des travailleuses et des travailleurs le plus rapidement possible.
En ce qui a trait au chômage et au travail saisonnier, il faut en finir avec le trou noir de l'assurance-emploi. Nous appelons « trou noir » les semaines qui se situent entre le moment où les prestations d'assurance-emploi prennent fin et le moment où l'emploi reprend. Pour tenter de contenir le trou noir de l'assurance-emploi, le gouvernement a adopté des règles temporaires, en 2018. Dans 13 régions où l'assurance-emploi est caractérisée par des activités économiques saisonnières importantes et un taux de chômage élevé, le gouvernement a instauré un projet pilote. Celui-ci permet aux chômeuses et aux chômeurs dits « saisonniers » de bénéficier de cinq semaines de prestations supplémentaires, pour un maximum de 45 semaines. Les mesures spéciales devaient prendre fin le 28 octobre 2023. Le budget de 2023 propose de prolonger ces mesures de soutien jusqu'en octobre 2024.
Pour les centrales syndicales, il est évident que la fin du projet pilote serait catastrophique. Dans ces régions, les travailleuses et les travailleurs choisissent de travailler dans des industries saisonnières parce que le travail à temps plein toute l'année n'est souvent pas possible ou accessible, malgré les nombreuses solutions mises en place dans les industries pour allonger la saison d'activité. En général, les personnes travaillant dans les industries saisonnières ont de longues semaines de travail en saison haute, et leur travail est souvent intensif et pénible. Elles soutiennent à bout de bras des industries vitales pour des communautés qui reposent malheureusement sur un tissu économique fragile et peu diversifié. Cette situation, on la retrouve partout au Canada.
La durée moyenne d'un emploi saisonnier est de moins de 16 semaines, et la durée moyenne des prestations est de 17 semaines. Les cinq semaines supplémentaires ne permettent donc pas de combler le trou noir de la majorité des travailleuses et des travailleurs de l'industrie saisonnière, à moins qu'ils résident dans une région où le taux de chômage est supérieur à 16 %.
Les centrales syndicales québécoises sont arrivées à un consensus contenant 15 demandes pour réformer le régime, par exemple, pour instaurer une norme universelle d'admissibilité aux prestations après 420 heures ou 12 semaines de travail, ainsi que pour octroyer un minimum de 35 semaines de prestations.
Nous recommandons également qu'en attendant une réforme globale du régime d'assurance-emploi, les mesures relatives aux travailleuses et aux travailleurs des industries saisonnières soient modifiées pour que 15 semaines de prestations supplémentaires soient offertes aux prestataires admissibles, et pour que le critère de sélection des prestataires admissibles aux prestations supplémentaires soit revu, afin que celui-ci ne repose plus sur les prestations antérieures de la personne, mais plutôt sur les antécédents de l'employeur ou sur le motif de la mise à pied saisonnière. Autrement dit, une personne travaillant pour une entreprise saisonnière serait automatiquement admissible, compte tenu de la nature des activités de l'entreprise. De plus, il faudrait établir le calcul du taux de prestation sur les 12 meilleures semaines de travail, peu importe le taux de chômage régional, et instaurer de manière permanente les prestations supplémentaires relatives au travail saisonnier.
Par ailleurs, la création d'un conseil d'appel est un autre élément important pour avoir un vrai système d'appel tripartite. Au printemps 2019, lors de l'annonce initiale de la création d'un conseil d'appel destiné à entendre les appels relatifs à l'assurance-emploi, les centrales syndicales québécoises ont salué cette décision. Quatre ans se sont écoulés et la situation n'a toujours pas été réglée.
Soulignons certains progrès. Tout d'abord, tous les membres du conseil auront le statut de travailleur à temps partiel. On évitera ainsi que la différence de statut entre les membres qui travaillent à temps partiel et ceux qui travaillent à temps plein entraîne des niveaux d'engagement et d'efficacité différents. Ensuite, le projet de loi C‑47 prévoit que l'appel sera entendu dans la région de l'appelant, sauf dans des cas prévus par règlement.
Toutefois, deux problèmes majeurs persistent: le projet de loi n'insiste pas sur la tenue des audiences en personne, et le nouveau paragraphe 43.04(2) proposé à la Loi sur le ministère de l’Emploi et du Développement social stipule que le chef principal du Conseil d'appel, qui assure la direction et la gestion des affaires courantes du conseil, fait rapport « à la Commission, par l'intermédiaire du président de celle-ci, sur le rendement global du Conseil d'appel. »
Cela fait que le Conseil d'appel n'aura pas entièrement un fonctionnement tripartite si son premier gestionnaire n'est appelé à rendre des comptes qu'au représentant gouvernemental de la Commission de l'assurance-emploi, et non à la Commission dans son ensemble. À cet égard, nous recommandons que le Conseil d'appel en assurance-emploi soit constitué.
Toujours en ce qui a trait au projet de loi , au paragraphe 43.04(2), nous recommandons de biffer les mots « par l'intermédiaire du président de celle-ci, ».
Nous recommandons aussi, au paragraphe 43.16(2), de remplacer « selon le mode choisi par l'appelant » par « en mode présentiel, sauf situation exceptionnelle ».
Avant de terminer, je veux parler d'un dernier point concernant les travailleurs et les travailleuses qui ont vécu un lockout. Il s'agit d'une décision unilatérale de l'employeur. Les travailleurs et les travailleuses n'ont pas choisi de vivre cette situation, car le lockout se termine souvent après plusieurs mois. Quand ces gens ne sont pas rappelés au travail, ils n'ont pas accès aux prestations d'assurance-emploi, parce qu'ils ne sont pas considérés comme étant en emploi pendant la durée du lockout. C'est une situation à laquelle ils ne peuvent rien et qui les met dans une situation de précarité financière et sociale incroyable.
Il faudrait donc que ce soit corrigé, de même que les recommandations syndicales.
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Merci, monsieur le président, et merci aux membres du Comité d'avoir invité notre association à s'exprimer devant vous ce soir.
Je m'appelle Anne Kothawala et je suis la présidente-directrice générale du Conseil canadien de l'industrie des dépanneurs, le CCID, qui est la voix des 23 000 dépanneurs du pays, qui emploient plus de 200 000 Canadiens.
Permettez-moi de décrire brièvement les réalités économiques auxquelles nos entreprises locales sont confrontées.
Au cours des deux dernières années, nous avons vu le nombre de dépanneurs diminuer de 5 %. Cela signifie que chaque jour, trois dépanneurs ferment définitivement leurs portes. Cela a une incidence non seulement sur nos employés et leur famille, mais aussi sur toute la collectivité, en particulier dans les régions rurales et éloignées, où nous sommes la seule source de biens essentiels.
Nous sommes des entreprises fortement réglementées. Par conséquent, l'avenir de nos magasins au Canada est fortement tributaire de politiques gouvernementales judicieuses.
Nous sommes profondément préoccupés par l'absence de mesures dans le budget de 2023 concernant les frais d'interchange des cartes de crédit et la contrebande de tabac. Au cours de la dernière année, les frais de carte de crédit ont augmenté de 55 %. Ces frais viennent au deuxième rang des coûts les plus élevés pour les dépanneurs au Canada, après les salaires.
En outre, nous sommes doublement pénalisés, par rapport aux frais de carte de crédit, car nous payons des frais d'interchange à la fois sur la marchandise vendue et les taxes applicables. Nos magasins travaillent avec le gouvernement fédéral actuel sur ce dossier depuis sa promesse de régler le problème des frais lors de la campagne électorale de 2019.
Malgré des années d'efforts dans ce dossier, il est maintenant évident que le gouvernement a cédé aux pressions des réseaux de cartes de paiement et des institutions financières. Il ne faut pas se leurrer, la grande majorité des petites entreprises seront exclues de cette politique. L'annonce d'aujourd'hui ne change rien au fait que le gouvernement permet aux sociétés émettrices de cartes de crédit et aux banques d'obliger les détaillants à financer les programmes de fidélisation des compagnies de crédit.
Les mesures du plan annoncé plus tôt aujourd'hui aideront uniquement les plus petites microentreprises au Canada. Ce plan traite la plupart des entreprises locales sur un pied d'égalité avec les grandes sociétés comme Walmart ou Costco. Le pire, c'est que les grandes entreprises comme celles que je viens de mentionner ont le pouvoir de négocier des taux plus favorables que ceux offerts aux petites entreprises, de sorte qu'en réalité, nous sommes en plus mauvaise posture que ces grandes sociétés.
Aucune entreprise à volume élevé et à faible marge ne pourra avoir accès à ce nouveau taux, et même pour les entreprises admissibles, cela représentera tout au plus un montant de 1 000 $ récupéré. On est loin de l'aide qu'on nous avait promise.
Cette approche pénalise également nos entreprises locales en leur demandant de payer pour le privilège de jouer le rôle de percepteur de taxes pour le compte du gouvernement. À elles seules, les taxes représentent 42 % de nos ventes, et puisque les dépanneurs vendent des produits lourdement taxés comme l'essence, le tabac et l'alcool, nous sommes encore plus pénalisés par cette approche à courte vue.
J'aimerais citer les propos d'un détaillant local, M. Jamie Arnold, qui est membre du conseil d'administration du Conseil canadien de l'industrie des dépanneurs, ou CCID, et qui travaille pour la chaîne de dépanneurs Little Short Stop, en Ontario, au sujet de l'annonce d'aujourd'hui. Il s'est dit très déçu, en tant que petit détaillant, tout simplement parce qu'il ne serait pas admissible. Il a dit que le gouvernement avait promis de régler ce problème, mais qu'il ne l'a pas fait. Durant la pandémie, il a maintenu les dépanneurs ouverts malgré une baisse considérable des ventes. Il aurait été bien que le gouvernement reconnaisse le rôle essentiel des dépanneurs dans les collectivités en réduisant ces frais, qui viennent au deuxième rang des coûts de ces entreprises.
Le projet de loi était, pour le gouvernement, une occasion de tenir sa promesse et d'en faire beaucoup plus pour régler le problème des frais punitifs imposés à nos entreprises. Au lieu de cela, le gouvernement a cédé aux pressions des réseaux de cartes de paiement et des institutions financières, laissant les entreprises locales comme les nôtres payer la note.
Même si le gouvernement a fait fausse route aujourd'hui, il pourrait prendre d'autres mesures concernant les frais d'interchange pour aider nos détaillants, notamment supprimer les frais d'interchange calculés sur la portion de la TVH/TPS de la transaction. Le gouvernement pourrait aussi fixer à 10 ¢ les frais pour les achats de carburant effectués par carte de crédit, ce qui correspond aux paiements pour les services publics. C'est avec plaisir que je parlerai de l'une ou l'autre de ces propositions durant les séries de questions.
Je m'en voudrais de ne pas souligner une autre lacune du projet de loi , qui concerne le tabac de contrebande non taxé. La hausse de la contrebande contribue au crime organisé et représente chaque année des millions de dollars en recettes fiscales perdues pour les gouvernements. Le gouvernement fédéral doit faire preuve de leadership dans ce dossier, car ce problème, autrefois confiné au centre du Canada, est maintenant un problème national.
Mesdames et messieurs les députés, comme vous pouvez le constater, nos entreprises ne manquent certainement pas de défis. Nous demandons instamment que le budget soit renforcé en revoyant l'approche à l'égard des frais d'interchange et en consacrant des ressources à la lutte contre le problème de longue date du tabac illégal. Ces deux problèmes ont des répercussions sur nos magasins partout au pays.
Je me ferai un plaisir de répondre à vos questions et de discuter des solutions à ces problèmes avec vous.
Merci.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
C'est certainement un privilège de comparaître devant le Comité. Je connais plusieurs députés depuis un certain temps. J'ai connu le père de M. Blaikie il y a longtemps, lorsque j'étais au Manitoba. Je suis donc ravi d'être ici.
Je suis dans une situation plutôt enviable, en ce sens que mon collègue, M. Michael Bernard, de la Humane Society International, et moi sommes ici ensemble, en quelque sorte. Depuis 2018-2019, probablement, nos organismes, ainsi qu'un groupe plus important d'intervenants, notamment Cruelty Free International et l'Alliance animale du Canada — nous représentons l'industrie et M. Bernard représente la Humane Society International — se sont entendus sur divers principes relatifs à la mise en œuvre d'une interdiction des essais de cosmétiques sur les animaux au Canada.
Nous nous sommes entendus sur trois principes. Premièrement, cette interdiction doit refléter l'Interdiction de l'Union européenne. Deuxièmement, elle doit être mise en œuvre dans le contexte du cadre réglementaire canadien régissant ces produits. Troisièmement, elle doit être rédigée par Santé Canada et présentée par le gouvernement de façon à éviter toute conséquence imprévue, et l'organisme de réglementation devra veiller à son applicabilité. Nous pourrions unir nos efforts et promouvoir cette mesure, bien entendu, en tant que projet de loi du gouvernement.
Nous sommes heureux de vous faire savoir que nous avons réussi à régler tous ces détails il y a environ deux ans. Nous avons travaillé à la rédaction de ces principes avec les fonctionnaires de Santé Canada. Après la présentation du projet de loi d'exécution du budget, ils nous ont présenté les dispositions visant à modifier la Loi sur les aliments et drogues. Ils nous ont transmis les détails. Nous avons eu l'occasion de rencontrer les gens du cabinet du ministre, le personnel juridique, et nous avons rédigé ensemble une lettre que nous avons envoyée au Comité. M. Bernard en fera la lecture plus tard. L'industrie et les groupes de défense des animaux ont uni leurs efforts pour promouvoir cette cause, et nous en sommes très fiers. Il va sans dire que nous nous réjouissons de l'inclusion de ces importantes modifications à la Loi sur les aliments et drogues dans ce projet de loi et de leur adoption.
Nous ne sommes pas ici pour nous opposer. En fait, nous travaillons en étroite collaboration, tous ensemble, depuis un certain temps, avec Santé Canada, à la préparation de ces modifications. Toutefois, je m'en voudrais de ne pas mentionner une pièce du casse-tête qui, nous l'espérons toujours, sera portée à l'attention de Santé Canada: le Canada est un grand exportateur de produits cosmétiques vers la Chine et, depuis quelques années, la Chine est l'un des rares pays au monde à exiger expressément que tout produit cosmétique importé en Chine ait fait l'objet d'essais sur des animaux. Après d'intenses efforts de lobbying de la part de l'industrie internationale, la Chine a modifié sa réglementation et accorde une exemption pour les essais inutiles sur les animaux, si les produits importés concernés ont un certificat de BPF, ou certificat de bonnes pratiques de fabrication, délivré par le gouvernement.
Malheureusement, la plupart des gouvernements ne délivrent pas ces certificats. Nous avons entrepris des démarches auprès de Santé Canada il y a quelques années. Nous avons travaillé avec les fonctionnaires du ministère. Nous avons élaboré ce qui pourrait être un programme avantageux pour la dizaine de fabricants exportateurs canadiens. Nous pensions avoir réglé tous les détails. Toutes ces installations font actuellement l'objet d'inspections de Santé Canada. Elles détiennent une licence d'établissement de produits pharmaceutiques ou une licence d'établissement offrant des produits de santé naturels, ou ont reçu la certification ISO. Nous pensions l'obtenir. Cependant, Santé Canada a essentiellement dit que ce n'était pas son problème. Eh bien, si ce n'est pas son problème, c'est le problème de qui?
Actuellement, ces produits sont exportés vers la Chine grâce à une solution temporaire offerte par les gouvernements du Québec et de l'Ontario. Nous tenions simplement à attirer votre attention là‑dessus aujourd'hui. Malgré les bonnes intentions du projet de loi et tout le travail et les engagements qu'on y trouve, nous avons besoin que Santé Canada règle cette question. C'est une question d'ordre administratif, certes, mais nous tenions à en informer le Comité aujourd'hui.
Monsieur le président, comme je l'ai indiqué, mon collègue M. Bernard et moi avons travaillé en étroite collaboration dans ce dossier pendant plusieurs années, et nous en sommes très heureux. Nous sommes conscients que la pandémie a duré un certain temps et a retardé la rédaction et la présentation de cette mesure législative, mais je dirais que collectivement, nous recommandons fortement au Comité de l'approuver dans le cadre du projet de loi portant exécution du budget.
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Je remercie le président et les membres du Comité de me donner l'occasion de m'exprimer sur le projet de loi , et plus précisément sur les modifications proposées à la Loi sur les aliments et drogues en matière d'essais de produits cosmétiques sur les animaux.
Je suis le directeur adjoint de Human Society International/Canada, qui fait partie de Humane Society International, une organisation présente dans plus de 50 pays, ce qui en fait l'une des plus grandes organisations de protection des animaux dans le monde. Depuis une décennie, nous cherchons à instaurer ces mesures historiques pour les animaux au Canada, alors nous sommes ravis que le gouvernement aille de l'avant avec cette mesure législative essentielle.
Je suis également très fier de représenter avec M. Praznik une coalition de l'industrie, d'organisations de protection des animaux et d'entreprises de vente au détail qui travaillent ensemble depuis quelques années pour parvenir à une harmonisation et à un consensus sur les principes de cette mesure législative. Nous avons envoyé une lettre de soutien à cette mesure législative au Comité par courriel, mais, malheureusement, en raison des contraintes de temps, on m'a avisé qu'il n'y avait pas eu assez de temps pour qu'elle soit traduite avant la séance d'aujourd'hui, alors j'aimerais vous la lire officiellement.
La lettre est datée du 17 mai 2023 et va comme suit:
Monsieur le président et membres du Comité,
Nous souhaitons vous faire part de notre soutien total à l'interdiction de l'expérimentation animale pour les produits cosmétiques, telle que proposée dans le projet de loi C‑47.
Nous représentons un large consensus de l'industrie, de défenseurs des animaux et de détaillants.
L'ensemble de nos organisations représente un large éventail de parties prenantes, notamment l'industrie des cosmétiques — plus de 150 entreprises représentées par l'Alliance de l'industrie cosmétique du Canada —, les défenseurs des animaux — l'Alliance animale du Canada, Cruelty Free International et Humane Society International/Canada — et leurs partenaires détaillants, à savoir Lush et The Body Shop.
Depuis que cette question a été soulevée pour la première fois au Parlement par le biais d'un projet de loi d'initiative parlementaire au Sénat en 2015, notre groupe d'organisations de parties prenantes clés a travaillé ensemble et avec Santé Canada pour proposer une mesure législative viable.
Le langage législatif du projet de loi C‑47 concernant l'interdiction de l'expérimentation animale pour les produits cosmétiques est conforme à l'approche politique que notre groupe préconise depuis longtemps dans ses discussions avec Santé Canada, à savoir qu'une interdiction canadienne s'harmonise aux principes d'interdiction de l'Union européenne et que les amendements nécessaires soient rédigés par Santé Canada pour s'assurer qu'ils s'inscrivent dans le contexte réglementaire canadien.
Nous sommes ravis que cette mesure ait enfin été présentée et nous attendons avec impatience qu'elle soit adoptée sans heurts.
À noter que le Canada accueillera le Congrès mondial sur les alternatives et l'utilisation des animaux cette année, du 23 au 27 août 2023, à Niagara Falls, en Ontario, par l'intermédiaire du Canadian Centre for Alternatives to Animal Methods de l'Université de Windsor. Les gouvernements, l'industrie et d'autres parties prenantes participeront à cet important événement international. Ce sera l'occasion idéale de mettre en valeur le Canada en tant que leader dans l'élaboration de solutions de rechange à l'expérimentation animale et dans l'interdiction de l'expérimentation animale inutile pour les produits cosmétiques.
Cette lettre a été signée par des représentants des organisations que j'ai citées plus tôt.
Que ferait cette mesure législative? Elle interdirait l'expérimentation animale pour les produits cosmétiques au Canada, la vente de produits cosmétiques pour lesquels on se fie aux nouvelles données sur l'expérimentation animale pour déterminer le degré de sécurité des produits — sauf exception — et l'étiquetage faux ou trompeur concernant l'expérimentation animale pour les produits cosmétiques.
Ces mesures permettraient au Canada d'emboîter le pas à 43 pays ayant déjà imposé des interdictions ou restrictions similaires, dont le Royaume-Uni, les pays membres de l'Union européenne, l'Inde, la Corée du Sud, Taïwan, la Nouvelle-Zélande, l'Australie et bien d'autres. De plus, 10 états américains ont déjà imposé des interdictions et les États-Unis cherchent à élaborer d'autres mesures à l'échelle fédérale. Ils ne sont d'ailleurs pas les seuls.
Les Canadiens sont bien sûr fortement en faveur de telles mesures. En 2018, plus de 630 000 Canadiens ont signé une pétition publique déposée au Parlement revendiquant l'interdiction de l'expérimentation animale pour les produits cosmétiques.
Selon un sondage mené par Insights West en 2019, 87 % des Canadiens sont en faveur de l'interdiction de l'expérimentation animale pour les produits cosmétiques.
Il est important de noter qu'il existe des méthodes modernes de tester la sécurité des produits cosmétiques qui ne nécessitent pas d'expérimentation animale, et il a été démontré qu'elles permettaient de mieux prédire les réelles réactions humaines que les tests sur les animaux qu'elles remplacent, alors il n'est donc tout simplement pas nécessaire d'effectuer des tests sur les animaux pour les produits cosmétiques de nos jours.
Cette mesure législative — et l'historique de cette campagne — démontre réellement qu'il est possible d'accomplir de grandes choses lorsque le gouvernement, les divers partis, l'industrie, le secteur à but non lucratif et la population collaborent pour bâtir un meilleur avenir.
À nouveau, je remercie le Comité, les parlementaires et les sénateurs de s'être réunis pour traiter de cet enjeu important.
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Merci beaucoup, monsieur le président. Je suis heureuse de vous revoir.
Je suis accompagnée de mon collègue, Matthew Wylie, du Barreau de l'Ontario. Nous sommes ici pour traiter des nouvelles dispositions en matière de divulgation obligatoire dans le projet de loi .
J'aimerais d'abord vous offrir un aperçu du Barreau de l'Ontario et des obligations de ses membres.
Le Barreau régit près de 70 000 avocats et techniciens juridiques aux fins d'intérêt public. Nous protégeons le public, notamment en instaurant et en appliquant des normes de conduite éthique pour les avocats. Ces derniers se doivent d'assurer la confidentialité des renseignements personnels du client, de protéger son privilège, et d'éviter les conflits d'intérêts avec lui ou de l'aider à adopter un comportement malhonnête ou illégal. Ces devoirs et le privilège avocat-client permettent l'échange libre et franc d'informations entre les avocats et leurs clients. Plus important encore, ils permettent aux avocats de servir de garde-fous dans le système judiciaire. Les clients peuvent consulter un avocat en toute connaissance de cause et de son côté, l'avocat fournit des conseils qui garantissent que les limites de la loi sont protégées et respectées.
Les modifications proposées aux règles de divulgation obligatoire inscrites dans la Loi de l'impôt sur le revenu minent cette dynamique. Comme vous le savez, on propose d'augmenter considérablement le nombre de cas où les avocats seraient tenus de déclarer à l'ARC certaines transactions de leurs clients. Ces modifications imposeraient de nouvelles exigences de déclaration aux avocats. Elles pourraient avoir une incidence sur un nombre important de transactions effectuées quotidiennement dans les petits et grands cabinets d'avocats de la province.
Voici ce qui pourrait se passer dans bien des cas avec ces modifications: l'avocat avise son client que sa transaction est conforme à la Loi de l'impôt sur le revenu. Il pourrait ensuite être tenu de déclarer la transaction à l'ARC, qui pourrait ensuite contester sa conclusion après coup, au détriment des deux parties. Si l'avocat décide de ne pas déclarer cette transaction, son client et lui s'exposeront à de très lourdes sanctions.
À notre avis, ces modifications vont à l'encontre de l'objectif général qui est d'encourager le respect des exigences de la Loi de l'impôt sur le revenu. Si ces modifications sont adoptées, les clients pourraient craindre que leurs avocats communiquent des renseignements confidentiels à l'ARC. Ils risquent alors d'éviter l'étape essentielle qui consiste à demander un avis juridique pour déterminer si la ligne de conduite qu'ils proposent est en fait conforme à la loi, ou alors de retenir des informations, ce qui empêchera l'avocat de fournir l'avis juridique adéquat. Dans un cas comme dans l'autre, le contribuable n'aura pas l'avantage d'être adéquatement conseillé par son avocat sur ses obligations de déclaration inscrites dans la loi.
Bien que nous reconnaissions la protection accordée aux informations protégées par le privilège avocat-client dans les modifications proposées, la portée du privilège est incertaine et ne constitue pas une solution dans cette situation selon nous. Nous nous préoccupons également de la validité constitutionnelle des nouvelles dispositions proposées en matière de divulgation obligatoire. Dans l'affaire Canada c. la Fédération des ordres professionnels de juristes, la Cour suprême a déclaré que « l’impossibilité pour l’État d’imposer aux avocats des obligations qui minent leur devoir de se dévouer à la cause de leurs clients devrait être reconnue comme principe de justice fondamentale. » La Cour a déclaré que ce devoir « est essentiel au bon fonctionnement du système de justice. » Avec les modifications proposées, les avocats devraient déclarer les transactions de leurs clients à l'ARC, qui pourrait ensuite les examiner à la recherche d'irrégularités. Cette exigence obligerait un avocat à aller à l'encontre de son « dévouement [...] à la cause de son client. »
Le Barreau de l'Ontario propose deux solutions au Comité aux fins d'examen pour répondre à ces préoccupations importantes.
La solution que nous privilégions consisterait à modifier la définition du mot « conseiller » dans les articles 68 et 69 du projet de loi afin d'exempter les professionnels du droit de l'obligation de déclaration lorsqu'ils agissent en qualité de conseillers juridiques.
La deuxième option consisterait à maintenir la règle d'allègement pour les avocats. Un avocat pourrait ainsi respecter les exigences en matière de déclaration en informant son client de l'obligation de déclarer la transaction à l'ARC.
Je serai heureuse de vous donner plus de détails sur ces solutions lors de la période de questions. Voilà qui conclut mes remarques liminaires. Je vous remercie de votre temps.
:
Merci, monsieur le président.
[Français]
Je vous remercie de nous avoir invités.
[Traduction]
Mary-Jane Bennett, ancienne membre de l'OTC et candidate libérale au Manitoba, a dit que l'interconnexion était inefficace et qu'elle amplifierait les problèmes de la chaîne d'approvisionnement au lieu de les régler.
Chaque aiguillage augmente le temps de transit. Plus il y a d'aiguillages, plus le ralentissement est important. Plus on manipule une voiture, plus il faut de temps pour la faire avancer. Cette mesure nuit à la capacité, à l'efficacité et à la fluidité des chaînes d'approvisionnement du Canada et nuira à tous les expéditeurs.
On a déjà tenté cette mesure entre 2014 et 2017, et ce fut un échec. La prolongation de l'interconnexion rajoute un à deux jours en moyenne au temps de transit ferroviaire. Le gouvernement actuel a abandonné cette mesure après un examen législatif indépendant de la Loi sur les transports au Canada. Le ministre fédéral des Transports de l'époque, Marc Garneau, a reconnu que cette politique était censée être temporaire depuis le début. Il n'y a pas eu de changement depuis qui pourrait justifier le retour de cette mesure.
Passons en revue les raisons pour lesquelles la prolongation de l'interconnexion a été abandonnée. Tout d'abord, il n'y a pas de réciprocité avec les États-Unis. L'interconnexion réglementée n'existe pas aux États-Unis. Avec la proposition du gouvernement, les chemins de fer américains pourront solliciter le trafic canadien à des tarifs fondés sur les coûts, mais le CPKC et le CN ne pourront pas le faire aux États-Unis. Cela signifie que les cheminots canadiens auront moins de wagons à transporter au Canada.
Les travailleurs portuaires pourraient également se faire offrir moins de travail si les cargaisons aboutissent à Seattle plutôt qu'à Vancouver, par exemple. Ce sont des emplois bien rémunérés, syndiqués pour la plupart. Le réseau combiné du CN et du CPKC compte plus de 60 000 kilomètres de voies ferrées. À eux deux, le CN et le CPKC emploient 27 000 personnes au Canada. La présence des chemins de fer américains au Canada est essentiellement accessoire, avec seulement quelques centaines de kilomètres de voies.
[Français]
Pourquoi le Parlement devrait-il désavantager intentionnellement les chemins de fer canadiens pour avantager directement les chemins de fer américains?
[Traduction]
Helena Borges, ancienne sous-ministre adjointe de Transports Canada, a dit au Parlement en 2017 que la prolongation de l'interconnexion réglementée avait « des conséquences imprévues sur la compétitivité de nos chemins de fer par rapport aux chemins de fer américains. » Le gouvernement a décidé d'instaurer l'interconnexion longue distance après de nombreuses consultations. Il essaie maintenant de ressusciter une politique dont il a déjà reconnu l'échec.
La deuxième raison de l'abandon était le taux non compensatoire. Le projet de loi obligera les chemins de fer canadiens à transporter des marchandises à des tarifs inférieurs au marché et parfois dans la mauvaise direction. L'examen de 2016 a montré que les tarifs inférieurs au marché étaient inappropriés parce qu'ils nuisaient à la capacité des chemins de fer à réinvestir dans leurs réseaux. Tout ce que nous payons est à la valeur marchande, qu'il s'agisse de l'acier ou de salaires. Les chemins de fer ne peuvent pas être la seule exception dans nos chaînes d'approvisionnement.
Ce matin, le National Post rapportait que le bureau du a reconnu que la prolongation de l'interconnexion crée de la congestion. Il a admis que c'était pour cela qu'on n'a pas instauré cette mesure en Ontario, au Québec ou en Colombie-Britannique. Le fait qu'elle ne s'appliquera que dans les Prairies prouve qu'il ne s'agit pas d'une politique de chaîne d'approvisionnement basée sur des données probantes.
Le groupe de travail national sur la chaîne d’approvisionnement n'a jamais consulté les chemins de fer à propos de l'interconnexion avant d'émettre sa recommandation finale. Les expéditeurs canadiens de céréales paient déjà certains des tarifs de fret les moins élevés au monde. Le transport d'une tonne de céréales sur un mille au Canada ne coûte en moyenne que 2,97 $ américains.
Nos chemins de fer de classe I ont tous deux établi des records historiques pour le transport des céréales l'an dernier. Cela été possible grâce à un investissement combiné d'un milliard de dollars dans de nouveaux wagons-trémies construits à Hamilton en Ontario et de dizaines de milliards de dollars dans la capacité et la technologie au cours de la dernière décennie. Une étude indépendante menée en janvier dernier par CPCS a révélé que les tarifs de fret canadiens sont les plus bas parmi les économies de marché. En fait, ils sont 11 % moins élevés qu'aux États-Unis. Ils soutiennent la compétitivité des expéditeurs ferroviaires canadiens.
La prolongation de l'interconnexion réglementée est un remède à la recherche d'une maladie. Rien ne justifie une intervention sur le marché, en particulier par le biais d'une politique aussi effroyable et malavisée.
[Français]
La décision du gouvernement d'éliminer cette politique était la bonne. Elle était fondée sur des faits et des preuves.
[Traduction]
L'interconnexion longue distance était la solution du gouvernement aux problèmes engendrés par la prolongation de l'interconnexion réglementée. La première politique est basée sur les tarifs du marché pour un trafic comparable alors que la seconde implique un tarif réglementé inférieur au marché. Ceux qui demandent cette politique veulent un tarif moins cher. L'idée n'est pas d'améliorer le service ou la compétitivité.
La prolongation de l'interconnexion créera l'effet inverse. Les seuls gagnants de la prolongation de l'interconnexion réglementée seront les chemins de fer américains. Si on veut limiter les torts causés aux Canadiens, il faut amender ou biffer la section 22 entièrement.
Nous demandons à tout le moins que les tarifs soient basés sur le marché et s'appliquent aux origines et destinations canadiennes. Vous trouverez plus de détails dans notre mémoire.
Monsieur le président, c'est la collaboration et non la multiplication de réglementations économiques qui fait bouger les chaînes d'approvisionnement.
Mes collègues et moi serons heureux de répondre à vos questions.
:
Je vous remercie. Je m'appelle Rachael Wilson et j'ai le privilège d'être la présidente-directrice générale de la Banque alimentaire d'Ottawa.
À la Banque alimentaire d'Ottawa, nous ne parlons pas de régler le problème de la faim. Pour résoudre la faim, il faut un repas. Notre réseau est composé de 112 programmes d'aide alimentaire d'urgence dans toute la ville, et nous constatons les symptômes de la pauvreté tous les jours. Personne ne devrait être surpris d'apprendre qu'il y a simultanément des crises dans les domaines des soins de santé, du logement abordable et de la sécurité alimentaire. Ces phénomènes sont étroitement liés. C'est pourquoi nous préconisons des politiques globales qui s'attaquent aux problèmes sous-jacents de la pauvreté dans notre pays.
Je suis ici aujourd'hui pour discuter du remboursement pour l'épicerie. Bien sûr, tout argent supplémentaire qui revient dans les poches de nos clients est crucial, mais ce remboursement à lui seul ne changera pas grand-chose. Cette mesure ne va pas assez loin. Le maximum qu'une famille recevra est 467 $. Pour mettre les choses en perspective, à Ottawa, c'est un montant stupéfiant de 1 088 $ par mois qu'il en coûte pour qu'une famille de quatre personnes ait un régime alimentaire sain, selon le panier de provisions nutritif 2022 de Santé publique Ottawa.
Hier soir, j'ai écouté mes collègues de la région du Grand Toronto, qui ont parlé du point de vue de leur communauté. Il ne s'agit pas d'un problème propre aux grandes villes. Il existe des banques alimentaires dans toutes les communautés du pays. Ici, à Ottawa, la capitale nationale, nous sommes la cinquième banque alimentaire en importance au pays.
L'année dernière, 1 ménage sur 7 à Ottawa a déclaré souffrir d'insécurité alimentaire, ce qui représente une augmentation significative par rapport à la proportion de 1 ménage sur 15, il y a seulement 5 ans. Cette année, nous avons enregistré une augmentation de 86 % du nombre de visites depuis mars 2019. Ce ne sont pas que des chiffres sur une feuille de calcul. Ce sont des familles, des personnes, des aînés et des enfants.
Je vous donne ces chiffres, mais je me demande ce qu'ils auront comme effet. Nous avons vu le nombre de clients des banques alimentaires augmenter de 28 % après la récession de 2018, et ce nombre n'est jamais redescendu. Nous avons maintenant une augmentation de 30 %. Trouvez-vous que c'est assez de personnes en difficulté dans notre pays? Parmi les clients que nous servons à la Banque alimentaire d'Ottawa, 37 % sont des enfants. Combien faudra‑t‑il d'enfants pour qu'on trouve que c'est assez? Est‑ce 40 %, 50 %? Est‑ce qu'il faut que la moitié de notre ville soit en situation d'insécurité alimentaire pour que nous prenions des mesures sérieuses? Qu'est‑ce qu'il faut de plus pour que nous décidions de prendre les mesures nécessaires pour que chaque Canadien ait de la nourriture et un logement?
Je vous invite à penser à l'ensemble de la province de la Colombie-Britannique, qui compte environ 5,4 millions d'habitants. Imaginez que toute la province soit privée de nourriture pendant plusieurs jours. Pensez aux conséquences sur la santé, à la perte de productivité et aux conséquences pour l'économie. Qu'est‑ce que cela signifierait pour les enfants et leur apprentissage? C'est ce qui se passe actuellement dans notre pays. Près de sept millions de personnes au Canada souffrent d'insécurité alimentaire. Si une province entière était fermée parce que les gens ne peuvent pas manger, nous déclarerions immédiatement une situation de crise. Je suis certaine que tout serait mis en œuvre pour venir en aide aux personnes touchées.
Si j'ai l'air dramatique ou que je vous donne l'impression d'exagérer, je vous assure que ce n'est pas le cas. Je travaille à la Banque alimentaire d'Ottawa depuis sept ans et je n'ai jamais eu à déterminer qui reçoit de la nourriture et qui en est privé comme c'est le cas aujourd'hui.
Je vous prie de ne pas considérer cette question comme étant partisane. Les banques alimentaires existent au Canada depuis 40 ans. Nous avons vu tous les types de gouvernements se succéder, mais les banques alimentaires demeurent et continuent de combler le vide laissé par les politiques gouvernementales.
Quel héritage le gouvernement actuel veut‑il laisser? La Banque alimentaire d'Ottawa est prête à s'associer à vous pour éliminer l'insécurité alimentaire et la pauvreté dans notre communauté au moyen de politiques qui accordent la priorité aux plus vulnérables, notamment l'investissement continu dans la Prestation canadienne pour enfants, l'expansion de la Prestation canadienne pour les travailleurs, le versement d'un revenu minimum à tous les Canadiens et l'adoption d'une politique qui encourage la construction de logements abordables.
Vous avez entendu mes collègues des banques alimentaires à travers la province: notre message est clair et sans équivoque. Les banques alimentaires ne sont plus une solution provisoire. Nous sommes une bouée de sauvetage dans toutes les situations de crise. Nos communautés se tournent vers nous pour obtenir du soutien et de l'espoir lorsqu'elles sont dans le besoin.
Elles ont besoin que vous leur apportiez des solutions et des politiques qui aident tout le monde à prospérer. J'invite chacun d'entre vous à prêter attention aux voix des personnes les plus touchées par la pauvreté et l'insécurité alimentaire. Je demande instamment à ce comité de reconnaître le besoin pressant de solutions systémiques basées sur les revenus pour lutter contre la pauvreté chronique dans toutes nos communautés.
Merci.
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Merci, monsieur le président.
Merci, madame Wilson, pour votre témoignage.
Nous avons entendu les représentants d'autres banques alimentaires plus tôt cette semaine. La situation est bouleversante.
Ma circonscription fait partie de la région de la capitale nationale. C'est la circonscription de Pontiac, de l'autre côté de la rivière. Nous avons 10 organisations qui tentent d'assurer la sécurité alimentaire de la population en temps de crise. Je sais que les habitants de ma circonscription vivent une période difficile. Ma MRC est l'une des plus pauvres du Québec.
Les temps sont durs en raison de la crise de l'inflation. Je parlais à des collègues du Royaume-Uni qui travaillent pour des organismes de bienfaisance. L'inflation y dépasse les 10 %. Le prix des logements était déjà très élevé. Les temps sont très durs.
Nous tentons de rendre la vie plus abordable pour les Canadiens.
Nous espérons que le remboursement pour l'épicerie que nous offrons pourra aider les plus vulnérables. Nous offrons aussi une prestation dentaire. Nous savons que bon nombre de personnes n'ont pas les moyens de consulter un dentiste et nous espérons pouvoir les aider. Je n'en suis pas certaine, mais je présume que de nombreux étudiants se présentent à votre bureau. Nous les aidons en éliminant les frais d'intérêt.
Nous réduisons aussi les frais de cartes de crédit des petites entreprises. Certaines familles n'ont d'autre choix que de se tourner vers des prêteurs abusifs... et doivent payer des frais d'intérêt astronomiques qu'ils n'arrivent pas à rembourser, ce qui les maintient dans la pauvreté. Nous offrons maintenant une allocation canadienne pour les travailleurs de 2 400 $, qui profite à 4,2 millions de personnes. La garde des enfants rend aussi la vie plus abordable. Nous avons indexé bon nombre des prestations à l'inflation.
Dans l'ensemble, nous avons sorti 2,7 millions de Canadiens de la pauvreté depuis 2015. Soit dit en passant, les conservateurs ont voté contre toutes ces mesures, sauf une. Donc, lorsqu'ils disent qu'ils se soucient de la pauvreté au Canada, je ne les crois pas du tout.
De plus, nous avons consacré une aide directe aux banques alimentaires dans notre budget. Nous offrons un programme de récupération d'aliments excédentaires, d'une valeur de 50 millions de dollars, et un fonds d'urgence pour la sécurité alimentaire, d'une valeur de 200 millions de dollars. Pouvez-vous nous dire comment ces programmes vous aident?
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Bien sûr. Ces programmes ont été très utiles pendant la COVID‑19. Nous avons distribué les fonds à notre réseau de 112 organisations. La plupart d'entre elles les ont utilisés pour l'achat d'aliments ou la dotation.
Nous avons perdu de nombreux bénévoles pendant la COVID‑19 et la dotation est essentielle pour nous permettre d'aider les gens à se sortir de la pauvreté. Les banques alimentaires ont élargi leur portée et forment une industrie beaucoup plus professionnelle qu'avant. Elles misent sur des travailleurs compétents et bien formés pour faciliter l'accès aux mesures de soutien et aux ressources.
Malheureusement, ces fonds ont tous été dépensés. Il ne reste plus d'argent.
Nous servons un plus grand nombre de personnes. Malheureusement, le coût de l'épicerie est aujourd'hui si élevé que même nous devons dépenser plus et ne sommes pas en mesure d'offrir autant de ressources qu'avant.
Avant la pandémie, nous dépensions 1,4 million de dollars pour l'achat d'aliments. Cette année, nous allons dépenser plus de 6 millions de dollars — près de 7 millions de dollars, en fait. La valeur de notre organisation était de 15 millions de dollars avant la pandémie; aujourd'hui, sa valeur est de 25 millions de dollars, notamment en raison de l'augmentation des coûts de façon générale et de l'augmentation du nombre de personnes qui ont accès aux banques alimentaires.
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Merci, monsieur le président.
D'abord, je salue tous les témoins.
Je vous remercie d'être des nôtres un jeudi soir, sur si court préavis. Je suis vraiment impressionné de vous voir aussi nombreux autour de la table, ce qui est rare. Je vous en remercie et vous en suis très reconnaissant.
Toutes les présentations faites jusqu'à maintenant comportent beaucoup d'information. Chaque élu ne pourra pas poser toutes les questions qu'il voudrait, car nous allons manquer de temps. Sachez, par contre, que nous prenons bonne note de toute l'information ressortie dans vos témoignages et les différents échanges.
Madame Wilson, ce que vous nous dites est bouleversant. Nous avons entendu vos collègues d'autres banques alimentaires hier, et nous avons pu constater que la situation actuelle est vraiment catastrophique. Elle doit changer.
Je veux donc prendre le temps de vous remercier pour ce que vous faites. Vous changez la vie de tant de gens.
Comme le disait un de mes collègues hier, votre travail nous rappelle l'importance d'avoir des services sociaux et un filet social pour prévenir ce genre de situations.
Je veux aussi m'adresser brièvement à Mme Kothawala. Nous sommes bien conscients de tous les défis auxquels vous êtes confrontée. Nous allons continuer d'être à votre écoute et à transmettre vos revendications, de sorte qu'elles soient prises en compte dans les budgets, pas seulement sous forme de paroles, mais aussi de mesures permettant un changement réel.
Comme mon temps est limité, je vais adresser mes questions à MM. Bissonnette et Fortier.
Je vous remercie de votre présence.
Au fond, votre position est celle de la Centrale des syndicats démocratiques, dont vous êtes issus. Toutefois, comme elle porte sur un élément central, soit le régime d'assurance-emploi, elle est aussi la position de la Confédération des syndicats nationaux, ou CSN, de la Fédération des travailleurs et des travailleuses du Québec, ou FTQ, et de la Centrale des syndicats du Québec, ou CSQ, bref, d'à peu près tous les syndicats du Québec.
Le problème central est que le régime d'assurance tel qu'il existe en ce moment ne fonctionne pas et qu'il faut le moderniser. J'aimerais donc que vous nous fassiez part de vos commentaires sur le sujet.
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Je vous remercie de votre question.
Effectivement, je représente l'ensemble des centrales syndicales du Québec. Pendant la pandémie, nous avons vu des règles d'accessibilité simplifiées qui ont grandement amélioré la situation, mais ces règles ont disparu et on est retourné à la case départ. Comme je l'ai dit d'entrée de jeu, l'accessibilité est déficiente. Ce qui est dommage, c'est que les gens les plus pénalisés sont majoritairement des femmes, des gens qui travaillent à temps partiel ou qui ont un emploi précaire. Ces personnes n'arrivent pas à être admissibles aux prestations de l'assurance-emploi.
Il faut rappeler que ce n'est ni par choix ni par plaisir que les gens se tournent vers l'assurance-emploi, et ce n'est pas parce qu'on a un emploi à temps plein qu'il n'arrive pas de situations dans la vie où on a besoin de ce filet social, comme vous l'avez si bien dit tantôt. Il y a donc cet élément aussi.
Ensuite, il y a les travailleurs saisonniers. Le Canada est un beau grand pays et on dit vouloir revitaliser nos régions, mais, souvent, les seuls emplois disponibles en région sont des emplois saisonniers. Même si ces gens travaillent de façon intensive pendant des périodes un peu plus courtes, s'ils se retrouvent dans un trou, sans revenu, parce qu'on n'est pas capable de rendre les prestations accessibles pour une durée adéquate, ultimement, on dévitalise nos régions et on incite ces gens à quitter les régions et à s'installer dans les grands centres. Je ne pense pas que ce soit l'esprit qui sous-tend la loi.
La Loi sur l'assurance-emploi est une loi à caractère social, et les mesures qu'elle prévoit doivent être accessibles. Nous avons constaté que, pour les gens qui ont à faire les démarches nécessaires pour avoir accès à ce régime, c'est la montée de l'Everest. C'est insurmontable et complexe, et les directives administratives ne sont pas claires et changent d'un agent à l'autre. Il faut simplifier le régime et, comme je l'ai déjà dit, lui rendre son aspect humain.
Je tiens moi aussi à remercier les témoins pour leur travail — surtout nos témoins des banques alimentaires, qui font un travail extraordinaire depuis de nombreuses années pour aider les personnes en détresse — et pour l'acceptation de notre invitation à comparaître, malgré le court avis qui leur a été donné. Je sais que le processus est difficile.
Ma question s'adresse à M. Brazeau, à M. Cato et à M. Harvey.
Les représentants des associations de cultivateurs de légumineuses et de céréales nous ont beaucoup parlé de l'interconnexion. Nous avons entendu divers commentaires à ce sujet.
Certains nous ont dit qu'ils n'avaient pas du tout l'intention d'utiliser les chemins de fer américains. Ils veulent seulement améliorer leur position de négociation.
D'autres nous ont dit qu'à leur avis, comme il faut des équipes canadiennes au Canada, cela signifiait que nous verrions peut-être l'interconnexion des équipes syndiquées au Canada qui déplacent des biens sur de courtes distances. Je me demandais si vous aviez des commentaires à faire sur ce sujet.
Ils nous ont aussi dit qu'ils s'attendaient à des investissements publics importants dans les infrastructures des chemins de fer de courtes distances afin de profiter de l'interconnexion qui améliorerait les capacités de négociation.
Pourriez-vous nous expliquer quelles déclarations correspondent au fonctionnement du transport ferroviaire et lesquelles présentent certaines divergences?
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Nous vous remercions de nous avoir invités à témoigner devant vous aujourd'hui. Nous vous sommes reconnaissants du temps que vous nous accordez.
Au sujet de l'utilisation des chemins de fer américains, la seule chose que nous puissions dire, c'est qu'entre 2014 et 2017, ils étaient utilisés et l'interconnexion servait à déplacer les trains vers les États-Unis. Cela ne fait aucun doute. Il ne s'agit pas d'un petit détail: les volumes étaient importants.
Au sujet des équipes et des courtes lignes, je crois que ce type de réaction en chaîne de l'interconnexion au point où... Je dirais qu'avant d'en arriver là, nous devrions miser sur les emplois actuels, qui visent le déplacement des trains.
La plupart des déplacements visent le marché. Les trains se rendent à Vancouver, à Rupert et sur la côte Est, aux fins de l'exportation. Ce sont des déplacements sur de longues distances. Nos employés s'en occupent. Si nous rédigions une politique qui s'éloignerait de ces activités et se concentrait sur les courtes distances, elle serait parfois difficile à mettre en œuvre. Je crois que la capacité de la chaîne d'approvisionnement serait réduite si l'on se centrait sur les ressources plutôt que sur la longue distance.
Pour nous... Je crois qu'il est important d'insister là‑dessus, parce que dans son discours préliminaire, M. Brazeau a dit que nous avions de nombreux employés au pays. Nous avons grandement investi au Canada, et il n'y a pas de comparaison possible avec un exploitant américain à ce titre. Nous avons certaines attentes en retour, qui sont légitimes, je crois, puisque toutes les parties prenantes à la discussion sont des entités commerciales et que nous tentons d'offrir un service efficace à tous nos clients — envers lesquels nous avons une obligation de service.
Il ne faut pas oublier que le trafic vers les États-Unis est le plus dommageable, parce que nous perdons soudainement des revenus et que nos employés perdent du travail. Cette sorte de compensation par l'entremise des employés et des courtes lignes n'est pas évidente pour nous.
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Merci beaucoup. Je vous remercie de me donner l'occasion de vous parler brièvement.
Je travaille pour la Fédération des ordres professionnels de juristes du Canada. Nous sommes l'association nationale des organismes provinciaux et territoriaux de réglementation de la profession juridique, dont fait partie le Barreau de l'Ontario.
La présence de notre association et du Barreau de l'Ontario témoigne de l'importance des enjeux dont a parlé ma collègue Cara O'Hagan plus tôt. En gros, il s'agit des amendements à la Loi de l'impôt sur le revenu et aux règles en matière de divulgation obligatoire. Je ne vais pas répéter tout ce qu'a dit Mme O'Hagan. J'approuve tous ses propos et son opinion reflète la position de la Fédération des ordres professionnels de juristes.
Je dois toutefois insister sur certains points. Premièrement, nous vous avons présenté un mémoire écrit le 25 avril. Je vous recommande de le lire. Il explique notre position plus en détail.
Deuxièmement, les objectifs de la loi ne représentent pas un problème pour nous. Nous ne prenons pas position à leur sujet, mais nous ne nous y opposons pas. La lutte contre l'évitement fiscal ou l'évasion fiscale est une bonne chose, et nous ne contestons pas cela, mais nous croyons que le gouvernement doit avoir recours à des mesures constitutionnelles qui respectent les principes de justice fondamentale décrits par Mme O'Hagan pour atteindre ces objectifs.
J'ai écouté les autres témoins de la réunion d'aujourd'hui et je crois que notre travail à titre de représentants des autorités de réglementation des avocats, des professionnels juridiques, des notaires du Québec et des parajuristes ontariens est difficile. Nous n'avons pas souvent droit à une oreille compatissante, alors je tiens à dire une chose: les principes de justice fondamentale sont en place pour protéger la population canadienne. Ils ne visent pas à protéger les avocats. Ils sont essentiels à notre système de justice.
Mme O'Hagan a parlé de la décision de la Cour suprême dans l'affaire présentée par la Fédération des ordres professionnels de juristes et qui visait la loi sur les produits de la criminalité. La décision établit clairement — les notes sont éloquentes, et nous en présentons quelques-unes dans notre mémoire, mais je ne les expliquerai pas en détail — que ces principes sont les piliers de notre système de justice.
Veuillez garder ces questions en tête lorsque vous songerez à la position que nous défendons aujourd'hui.
:
Merci, monsieur le président.
Madame Wilson, la plupart de mes questions, sinon toutes, s'adresseront à vous. Je veux que vous sachiez que nous avons reçu hier soir deux représentants de banques alimentaires, M. Hetherington et Mme Nicholls. Ils nous ont brossé un tableau plutôt terrifiant.
Avant de parler de ce tableau et de vous poser des questions sur vos expériences, je tiens à dire, aux fins du compte rendu, que nous avons voté en faveur du remboursement pour l'épicerie, contrairement à ce qui a été dit pendant la réunion, il y a quelques minutes. Je voulais que vous le sachiez.
M. Hetherington, en particulier, a dit un certain nombre d'éléments vraiment alarmants. Il a dit: « Permettez-moi d'être très clair: nous sommes en crise. » Il a aussi renchéri: « La Daily Bread Food Bank et les banques alimentaires de toute la ville sont au bord de la rupture ».
Souscrivez-vous à ces affirmations?
:
Merci, monsieur le président, et merci à tous les témoins d'être parmi nous aujourd'hui.
J'aimerais commencer par poser une question à Mme Wilson, puis je m'adresserai à un ou deux autres témoins qui sont avec nous.
Madame Wilson, quand j'entends des faussetés, je ne peux pas m'empêcher de me mordre la langue dans le travail que je fais. Dans ce cas particulier, mon collègue conservateur a laissé entendre à plusieurs reprises au cours de l'échange avec vous que les députés du gouvernement disent que les Canadiens se la coulent douce comme jamais auparavant. Ce n'est pas vrai. Je dois le dire pour la gouverne des gens qui nous regardent à la maison, mais aussi pour la vôtre.
Nous représentons tous des collectivités où les gens ont du mal à joindre les deux bouts. Ces électeurs nous demandent de l'aide, et nous visitons nos banques alimentaires locales. Nous savons ce que vivent les gens. Tous les collègues que je connais — du moins du côté des libéraux, du côté du gouvernement — passent énormément de temps à essayer de trouver des mesures qui aideront ces gens et à en faire la promotion.
Nous sommes sur la même longueur d'onde, mais je ne vais pas permettre que l'on répète constamment des faussetés et que l'on salisse la réputation de gens qui travaillent très fort sur les mêmes enjeux auxquels vous vous dévouez et qui vous tiennent à coeur.
À ce sujet, madame Wilson, j'aimerais revenir à ce que vous avez dit tout à l'heure, en réponse à un autre membre. Vous avez parlé de votre désir de voir les banques alimentaires disparaître. J'ai sans contredit la même ambition que vous. La a fait une remarque semblable au Comité l'autre jour.
Pouvons-nous en discuter? Comment nous y prendre?
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Mes questions vont s'adresser notamment à M. Bernard.
J'étais, moi aussi, très heureuse de voir les mesures du budget. Je vais vous confier quelque chose d'un peu personnel. Ma sœur, qui est scientifique, fait partie du comité chargé de la protection des animaux. Vous devez connaître un peu ce comité. Elle est une des scientifiques responsables d'examiner et d'approuver les protocoles sur le recours à des animaux dans les processus de recherche scientifique. Selon elle, ces comités sont multidisciplinaires; ils comprennent un vétérinaire, un chercheur qui n'a pas recours aux animaux et un chercheur qui y a recours. Ils font beaucoup de recherches techniques de ce genre. C'est un processus qui est déjà très rigoureux. Elle était très contente du fait que son propre comité refusait déjà beaucoup de tests sur les animaux.
Dans le cadre du budget, je pensais à tout le travail que font des personnes et des organisations comme la vôtre, qui militent en faveur de la protection des animaux. Vous avez déclaré que le fait de légiférer sur l'interdiction des tests sur les animaux liés aux cosmétiques positionnerait le Canada en tant que chef de file mondial quant à la promotion de solutions visant à remplacer les tests sur les animaux.
Cette interdiction figure maintenant dans la Loi d'exécution du budget. Qu'en pensez-vous?
Je me permets d'ajouter mes commentaires à cette excellente question.
Voici la réflexion à laquelle nous devrons tous nous livrer sur cette question et, bien sûr, sur les cibles de la modernisation de la Loi canadienne sur la protection de l'environnement: on ne peut pas simplement remplacer une méthode d'essai sur les animaux par une autre méthode d'essai sans animaux. Il faut repenser entièrement la façon de faire des essais. Le Canada devra se doter de responsables de la réglementation, de scientifiques et de formulateurs qui sont bien formés et bien versés dans ces nouvelles méthodes. Tous les pays qui ont efficacement mis en place une interdiction disposent d'un centre axé sur ces enjeux.
Nous avons la chance d'avoir un centre pour les méthodes de rechange aux essais sur les animaux à l'Université de Windsor. Il aura besoin, je crois, de tout notre soutien — de la part du gouvernement et du secteur — pour être en mesure de faire progresser son travail, non seulement sur l'élaboration de méthodes de rechange, mais aussi pour obtenir leur homologation de la part des autorités réglementaires. Cela sera essentiel au titre de la Loi canadienne sur la protection de l'environnement. Plus important encore, la formation du personnel des organismes de réglementation et des formulateurs de l'Environnement et de Santé Canada dans notre secteur, ainsi que d'autres scientifiques, sur l'utilisation de ces nouvelles méthodes... Elles sont très différentes et, comme l'a mentionné M. Bernard, produisent de bien meilleurs résultats scientifiques.
Nous sommes à l'aube d'une petite révolution dans la conception de méthodes d'essais sur l'innocuité.
:
Etobicoke, ma collectivité, est une banlieue de Toronto. Nous avons... Vous souriez; vous êtes donc tout à fait au courant; ou alors pas du tout. Quoi qu'il en soit, je veux m'assurer que notre auditoire à la maison comprend bien. Le coût de la vie à Toronto est aussi très élevé. Ce que vous dites est donc très logique.
Vous venez de parler du coût des services de garde. Vous avez aussi mentionné d'autres types de coûts. Je reviens aux questions que j'ai posées au tour précédent. Voilà ce qui nous intéresse, mes collègues et moi. La question est de savoir ce que l'on peut faire quant aux causes de l'augmentation des prix, dans la mesure où le gouvernement peut intervenir. Je parle de tous les facteurs de l'inflation, comme les chaînes d'approvisionnement, la guerre en Ukraine, qui entraînent à la hausse le prix des aliments et de l'énergie. Il y a ces phénomènes et leurs causes profondes. Mais nous tentons aussi d'offrir de l'aide à la population pour ces biens et services essentiels.
Nous avons abondamment parlé du remboursement pour l'épicerie, car c'est une mesure récente, mais je ne veux pas... Si l'on se penche sur l'aide ciblée que le gouvernement a octroyée au cours des deux dernières années, pas seulement pendant la COVID, mais aussi depuis, on constate qu'elle a été conçue pour les plus vulnérables. Elle ne résout pas tous les problèmes — ce n'est pas ce que je prétends —, mais c'est ainsi qu'elle a été conçue. Nous prenons les ressources que nous avons et les mettons à l'œuvre pour atténuer la hausse du coût de la vie.
Il y a un changement majeur en cours sur le plan des services de garde. Il y a les soins dentaires. Quoi qu'il en soit, je veux simplement que vous sachiez, en fin de compte, que j'apprécie... Évidemment, nous n'avons pas résolu tous les problèmes et devons en faire davantage; nous nous y efforçons. Nous tentons de cibler les personnes les plus vulnérables.
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Merci, monsieur le président.
Je poserai encore une fois mes questions à M. Bissonnette, mais, avant, j'aimerais d'abord adresser un commentaire à Mme Wilson.
J'ai vraiment eu un choc en apprenant que vous allez chercher vous-même l'essentiel de votre financement et qu'il n'y a pas de soutien de l'État.
Au Québec, nos banques alimentaires font du travail extraordinaire. Toutefois, une bonne part de leur financement provient du gouvernement. Il s'agit d'un financement à la mission. Ces banques alimentaires se battent chaque année pour qu'il y ait une indexation sur l'inflation, ce qui n'est pas toujours le cas. Nous trouvons que cette situation est épouvantable.
En revanche, nous apprenons que votre réalité est tout autre. Je vous tire donc mon chapeau une deuxième fois. Ce que vous faites est extraordinaire. Souhaitons que votre travail soit mieux reconnu et que vous obteniez du financement.
Monsieur Bissonnette, quand le Bloc québécois a été créé, le premier projet de loi présenté devant la Chambre des communes visait à essayer de rattraper le retard que nous avons sur les lois au Québec en matière de droit du travail, notamment en ce qui concerne la loi anti-briseurs de grève. Cela existe depuis longtemps, au Québec, et, 30 ans après avoir présenté un projet de loi en ce sens pour la première fois à la Chambre des communes, le Canada n'en a toujours pas.
Je sais que le NPD a souvent soumis de telles propositions. Maintenant, le gouvernement s'engage à présenter un projet de loi anti-briseurs de grève. Toutefois, on se demande si ce n'est pas la carotte ou le bâton pour nous faire avancer.
J'aimerais que vous nous parliez de l'importance d'avoir une loi anti-briseurs de grève.
:
C'est fondamental dans l'équilibre des rapports de force.
Je n'apprendrai rien à quiconque en disant que le droit de s'associer, de se syndiquer est un droit constitutionnel prévu dans la Charte canadienne des droits et libertés. Un corollaire découle de ce droit, soit le droit de négocier collectivement.
Depuis 2015, l'arrêt Saskatchewan Federation of Labour de la Cour suprême du Canada est venu confirmer que, pour qu'il y ait un rapport de force, il faut qu'il y ait un droit de grève. Si on ne peut pas exercer un droit de grève, il faut un mécanisme équivalent pour se doter d'un rapport de force. Ne pas avoir de dispositions anti-briseurs de grève revient un peu à nier tout ce beau processus, tant le droit de s'associer, de négocier et le droit d'avoir un rapport de force pour le faire.
Au Québec, nous avons cela depuis longtemps, et nous ne voyons pas comment nous pourrions assurer la paix industrielle et respecter ce qui est prévu dans nos chartes et nos droits constitutionnels sans avoir de dispositions anti-briseurs de grève. Pour nous, au Québec, il serait inconcevable qu'il n'ait pas de dispositions anti-briseurs de grève dans le Code du travail.
Actuellement, la plupart des syndicats font la tournée des élus pour nous sensibiliser à cette question. Souvent, quand les conflits sont de compétence fédérale, cela peut être beaucoup plus long en raison de ces recours.
Je ne sais pas si vous avez réfléchi à cette question en lien avec le télétravail ou si vous l'avez étudiée, mais il est de plus en plus difficile de faire respecter la loi anti-briseurs de grève.
Je vous donne un exemple: j'habite à Joliette et, pendant plus d'un an, les employés de la cimenterie de Joliette ont été mis en lock-out par une multinationale américaine. Le Tribunal administratif du travail pouvait leur donner raison, mais le recours à des briseurs de grève est difficile à prouver lorsque le travail est délocalisé. C'étaient des membres d'Unifor qui étaient impliqués dans ce conflit.
En même temps, les employés de la quincaillerie BMR, des membres de la CSN, avaient aussi été mis en lock-out. Ils ont obtenu la même chose du Tribunal administratif du travail. Toutefois, le travail a quand même été délocalisé et les employés de la CSN n'ont pas été en mesure de le prouver.
Pouvez-vous nous dire comment on peut bien faire respecter les dispositions anti-briseurs de grève avec le télétravail?
Je crois que M. Perkins voulait demander combien d'anguilles sont transportées par voie ferroviaire d'un bout à l'autre du pays en une année. C'est une blague pour ceux d'entre nous qui ont dû subir la séance d'obstruction.
Je voulais questionner les témoins du secteur ferroviaire — vous en avez parlé plus tôt et nous avons entendu les mêmes propos d'autres témoins — sur le type de contrats signés entre les clients du secteur des céréales et des légumineuses, par exemple, et les transporteurs ferroviaires.
D'après ce que je comprends, les wagons peuvent être réservés jusqu'à deux ans d'avance. Les sociétés ferroviaires peuvent investir dans des plans d'immobilisations d'après la demande projetée de ces producteurs céréaliers ou entreprises céréalières, quel que soit, enfin, l'intervenant avec lequel on conclut un marché pour transporter le produit.
Je me demande quel est l'échéancier projeté pour récupérer les sommes investies et quel est le moment où vous vous attendez à ce que les investissements de capitaux que vous faites en fonction de ces projections commencent à générer du rendement.