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Je vous remercie, monsieur le président.
Je vous remercie, membres du Comité, d'avoir répondu et d'être venus aujourd'hui. Je sais que certains préféreraient sans doute être à la Chambre en ce moment, mais c'est ainsi.
Pour les personnes qui nous regardent en ce moment, et pas la , je commencerai par expliquer pourquoi nous sommes réunis. Nous sommes plusieurs députés de l'opposition à avoir présenté une motion ou envoyé une lettre demandant qu'une réunion spéciale ait lieu afin de discuter d'une nouvelle rapportée par les médias à la fin de la semaine dernière selon laquelle Stellantis allait embaucher 1 600 Sud-Coréens pour sa nouvelle usine de batteries de véhicules électriques, ou VE, de Windsor.
Je sais que certains affirment que tel n'est pas le cas, mais curieusement, l'ambassadeur de la Corée du Sud pense que c'est bien le cas, puisqu'il a rencontré plusieurs fois sur place des représentants de la ville de Windsor et dit qu'ils devaient trouver des logements à Windsor pour 1 600 personnes qui allaient venir de Corée du Sud pour travailler dans l'usine de batteries.
C'est évidemment très préoccupant, si je songe à l'annonce originale de la construction à Windsor de l'usine Stellantis de batteries de VE. Il me semble que c'était en mars dernier. La première est intervenue avant que le président Biden signe l'Inflation Reduction Act, l'IRA. Si je ne m'abuse, le gouvernement fédéral a accepté de payer environ un demi-milliard de dollars sur les coûts de construction de cette nouvelle usine, dans le cadre du Fonds stratégique pour l'innovation, le FSI, d'Innovation, Sciences et Développement économique Canada. Le a alors déclaré que c'était une excellente nouvelle pour l'emploi canadien.
Ensuite, quand l'IRA est entré en vigueur, le gouvernement a signé un autre contrat avec Volkswagen, comme nous le savons, dans le Sud-Ouest de l'Ontario. Il s'agissait d'un contrat portant sur une subvention fédérale de 778 millions de dollars pour la construction de cette usine et d'une autre subvention de 15 milliards de dollars pour l'assemblage des batteries — pas leur fabrication. Nous parlons d'usines d'assemblage.
Pour que les choses soient bien claires, ce sont des usines d'assemblage qui, à l'heure actuelle, ne fabriquent pas, mais assemblent des batteries de VE. À l'heure actuelle, 80 % des pièces de batteries de VE sont fabriquées en Chine. Ces pièces seront expédiées au Canada, où elles seront assemblées dans cette usine pour obtenir des batteries qui partiront, pour la plupart, aux États-Unis, où les voitures seront montées.
Contrairement à ce que la a affirmé aujourd'hui et à ce que d'autres ont déclaré, les conservateurs n'ont pas dit s'ils soutenaient ou pas ces contrats, car ils ne les ont pas vus. Il est difficile de savoir si un accord est bon ou pas si l'on ne voit pas les contrats, notamment les contrats portant sur 15 milliards de dollars de subventions financées par l'argent des contribuables.
Au fond, nous avons un contrat secret qui prévoit des emplois, mais manifestement pas des emplois pour des Canadiens, puisque l'ambassadeur de Corée dit que l'on va faire venir 1 600 personnes de Corée du Sud pour assembler les batteries — fabriquées principalement en Chine et assemblées ici — qui partiront aux États-Unis pour équiper des véhicules qui seront montés aux États-Unis et qui seront sans doute vendus pour la plupart aux États-Unis.
En l'absence de détails sur ce contrat, il est impossible aux contribuables de savoir si un contrat oblige Stellantis et sa filiale, maintenant à Windsor, à embaucher des Canadiens. On aurait pu croire qu'en accordant de telles subventions, on veillerait à préciser dans le contrat que les emplois devaient être réservés à des Canadiens.
Nous sommes ici pour parler d'organiser une ou plusieurs réunions d'urgence, que je pense nécessaires, pour arriver à savoir pourquoi on a conclu un contrat qui autorise un constructeur automobile coréen à faire venir des travailleurs sud-coréens, comme l'ambassadeur de Corée du Sud l'a dit publiquement, au lieu d'embaucher des Canadiens.
Cela dit, monsieur le président, afin de définir le cadre de la discussion, je présente une motion d'étude, si vous le permettez. Il me semble que la greffière en a une copie, et en voici la teneur:
Étant donné que le gouvernement du Canada a accordé une subvention de plusieurs milliards de dollars pour une usine de fabrication de batteries de véhicules électriques à Windsor, en Ontario, et qu'il a été révélé ces derniers jours que pas moins de 1 600 emplois seront confiés à des travailleurs étrangers plutôt qu'à des travailleurs canadiens, le Comité entreprend une enquête de six réunions pour déterminer comment le gouvernement du Canada a structuré un accord qui donne la priorité aux travailleurs étrangers plutôt qu'aux emplois et aux chèques de paie des Canadiens, et que le Comité entend les témoignages de : le ministre de l'Industrie, pendant 2 heures, la ministre des Finances, pendant 2 heures,
— qui en a manifestement beaucoup parlé —
le maire de Windsor, le directeur parlementaire du budget, des fonctionnaires du ministère de l'Industrie, le PDG de NextStar, Danis Lee, la présidente nationale d'Unifor, Lana Payne, et tous les autres témoins jugés pertinents par le Comité, et que le Comité ordonne le contrat intégral non expurgé avec Stellantis-LG concernant l'usine de fabrication de batteries pour véhicules électriques NextStar à Windsor, en Ontario, tous les documents relatifs au financement gouvernemental et à la création d'emplois canadiens dans l'usine, et que ces documents soient produits dans les sept jours suivant l'adoption de la présente motion.
Nous présentons cette motion — dont différents partis voudront certainement discuter des éléments — comme point de départ, comme nous le faisons toujours au Comité, qui est un comité collégial, afin de voir comment nous pouvons examiner cette affaire urgente. Je ne pense pas qu'elle puisse attendre à l'année prochaine ou à après que nous en aurons terminé avec le projet de loi , c'est-à-dire l'an prochain, car la question se pose maintenant.
À l'heure actuelle, d'après les médias, 130 personnes travaillent sur ce projet. L'entreprise elle-même et, en fait, le ont déclaré que 100 de ces personnes qui travaillent déjà sur ce projet se trouvent en Corée du Sud. À ce jour, la plupart des employés ne sont pas des Sud-Coréens résidents du Canada, mais des Sud-Coréens venus dans ce pays de Corée du Sud comme premier contingent sur les 1 600 embauches auxquelles procède Stellantis, selon l'ambassadeur sud-coréen.
Je sais qu'il y a une liste d'intervenants. J'en resterai là pour l'instant, monsieur le président, et je cède la parole aux personnes qui souhaitent intervenir.
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Je suis certain que c'était plus agréable quand vous ne m'entendiez pas, mais je reprendrai en disant que je siège au Parlement depuis 2002, notamment pour faire adopter une stratégie favorisant la production d'automobiles écologiques. Beaucoup d'emplois ont disparu à Windsor, et le Canada était le numéro deux mondial de la construction automobile. Il a maintenant reculé au huitième rang.
Je soutiens la réalisation de ce projet, mais beaucoup de questions ont été soulevées, pas seulement à propos de ce contrat, mais aussi de celui de Volkswagen. Ce qui me préoccupe, personnellement, en l'espèce, c'est la transparence et la responsabilité.
Ce sont les renégociations qui ont suscité cette préoccupation. Les plus récentes avaient trait à l'Inflation Reduction Act des États-Unis. Pour moi, il est essentiel de pouvoir s'assurer que la plupart des emplois iront à des Canadiens.
L'histoire a changé même au cours des dernières heures. Au départ, on parlait d'un poste. À présent, il est question de centaines. La collectivité n'est pas en mesure d'offrir aux travailleurs censés venir les services très importants dont ils auraient besoin. Cette question n'a même pas vraiment été examinée à ce stade.
J'aimerais modifier la motion en supprimant... Je ne pense pas que nous ayons besoin, pour le moment, d'entendre la présidente nationale d'Unifor, Lana Payne. Je préférerais que nous invitions à la place Sean Strickland, des Syndicats des métiers de la construction du Canada.
Nous devrions inviter le , la et l'ambassadeur de Corée, car, comme l'a fait remarquer M. Perkins, il s'est déplacé à Windsor. Soit l'ambassadeur avait des intentions, soit... Nous ne savons pas ce qui se tramait, mais la police de Windsor a envoyé un gazouillis disant qu'elle attendait l'arrivée potentielle de 1 600 personnes. Je ne pense pas que l'ambassadeur de Corée aille en vacances à Windsor. Il s'y trouvait pour une raison particulière, et nous aimerions entendre son témoignage en personne. Nous estimons aussi que ce serait important.
Par ailleurs, je ne crois pas que nous ayons besoin du maire de Windsor pour l'instant. Il s'agit d'un contrat fédéral très important. Peut-être que la province pourrait être invitée par la suite aussi. C'est une possibilité.
Je vais conclure mes remarques afin que nous puissions avancer.
Je pense qu'il est très important de faire la lumière en matière de politique automobile nationale, politique que je préconise depuis de nombreuses années. À mon avis, les Canadiens veulent nous voir opérer la transition et participer à des aspects nécessaires pour notre avenir, et la transparence est la meilleure chose dans ce cas. Elle permettra de renforcer la confiance du public, qui est nécessaire.
L'usine a déjà connu de petits problèmes. La renégociation a été retardée. Le gouvernement avait deux points de négociation, et j'estime qu'il est raisonnable de vouloir obtenir maintenant les réponses nécessaires et de veiller à ce que toutes les possibilités soient examinées.
Il est important de noter que, lorsque des travailleurs étrangers viennent travailler, par exemple, dans le secteur agricole, c'est l'entreprise qui les paie — cette main-d'oeuvre n'est pas payée ou subventionnée par les contribuables canadiens. C'est pourquoi je pense que les Canadiens sont un peu préoccupés par ce qui se passe. Surtout qu'il n'en avait jamais été question.
Chaque fois que nous avons des annonces, des inaugurations, des politiciens s'empressent de s'attribuer le mérite de ce qui est annoncé ou inauguré, alors que ce sont les travailleurs qui ont sauvé l'industrie automobile — par leur qualité, avec Unifor, et leur engagement — et les négociations d'Unifor qui ont, en fait, créé les possibilités d'investissement. C'est vraiment là que les choses se passent.
Le fait est que le gouvernement s'est contenté de répondre à l'Inflation Reduction Act des États-Unis en offrant la même chose, mais sans la transparence qui existe aux États-Unis. Le processus américain est beaucoup plus transparent à cet égard. Nous devons donc le garder à l'esprit parce que c'est important en ce qui concerne cette usine. Il ne s'agit pas seulement de sa construction, mais aussi des ouvriers qui y travailleront ensuite, et il faut avoir l'entière confiance des Canadiens.
Je vous remercie, monsieur le président, de m'avoir permis de m'exprimer. J'espère que nous pourrons améliorer cette situation maintenant parce que cela en vaut la peine.
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Je vous remercie, monsieur le président.
Je me suis senti obligé de venir aujourd'hui, car il m'a semblé important de mettre la discussion que nous avons aujourd'hui en contexte.
L'usine de batteries de Stellantis se trouve dans ma circonscription, en fait, à quelques pas de chez moi. Tous les jours, j'ai l'occasion de voir sortir de terre cette incroyable usine de batteries. Elle représente un immense espoir pour notre collectivité.
Il y a huit ans, nous avions un taux de chômage de 11,2 %. C'était sous le gouvernement conservateur, à l'époque où le chef de l'opposition conservatrice actuelle était ministre de l'Emploi. Nous avions 11,2 % de chômeurs dans notre collectivité. Le taux de chômage chez les jeunes s'élevait à 20 %. Ils quittaient notre collectivité parce qu'ils n'avaient aucun espoir. Il n'y avait pas d'emplois et, faute d'emplois, des familles partaient pour l'Alberta. Des magasins et des entreprises fermaient. C'était une période sombre, monsieur le président.
Il s'agit de l'investissement le plus important de l'histoire de ma collectivité. Il représente un avenir pour elle. Il est important que, lorsque nous en parlons, nous parlions de faits, pas de politiques ou de manœuvres, mais de faits. Tellement de choses dépendent de cette usine de batteries.
Permettez-moi de vous donner quelques faits.
Neuf cents ouvriers construisent l'usine de batteries dont nous parlons, et ils représentent tous les corps de métiers: l'Union internationale des journaliers d'Amérique du Nord, ou UIJAN, les mécaniciens-monteurs, les opérateurs, les tôliers, et j'en passe. Ils sont tous canadiens et, dans leur immense majorité, ils sont de Windsor. En tout, 2 500 travailleurs canadiens participeront à la construction de cette usine. Quand elle sera opérationnelle, 2 500 travailleurs fabriqueront 2 millions de batteries par an. Ces 2 500 travailleurs seront des travailleurs locaux. Ce seront des Canadiens. Cela a été confirmé quand j'ai parlé ce matin avec le président de la section 444 d'Unifor, Dave Cassidy. Il a confirmé qu'il y aura 2 500 travailleurs et que ce seront des travailleurs locaux canadiens.
Des travailleurs coréens viendront, en effet, au Canada pour aider à installer l'équipement. Quiconque a déjà mis les pieds dans une usine ou a vécu dans une ville manufacturière comme la mienne comprendra très vite que c'est normal. Quand une entreprise canadienne, comme CenterLine, par exemple, ou Valiant de Windsor, vend un produit ou une machine en Alabama, des travailleurs canadiens vont sur place aider à installer l'équipement, surtout parce qu'une partie de cet équipement est brevetée, et surtout pendant la période de garantie. Il en est ainsi dans le secteur manufacturier.
Par ailleurs, nous savons que des travailleurs coréens viendront à Windsor travailler avec les travailleurs canadiens et locaux qui fabriqueront les batteries. Pourquoi? Parce que c'est une industrie nouvelle, je dirais même toute nouvelle, que nous essayons de bâtir à partir de rien. Il s'agit de la première usine de batteries au Canada. Nous n'avons pas toutes les compétences. C'est pourquoi nous nous appuyons sur un partenariat avec nos partenaires coréens qui fabriquent des batteries depuis 30 ans. LG est le chef de file mondial des batteries. Elle détient 24 000 brevets de fabrication de batteries. Nous avons besoin d'elle parce que nous allons être en concurrence avec tous les autres fabricants de batteries du monde. Nous devons bien faire les choses, car l'enjeu est immense.
Les 2 500 travailleurs qui fabriqueront les batteries seront canadiens et locaux.
Je comprends que le secteur des véhicules électriques est une menace pour les conservateurs. Je le comprends. C'est parce qu'ils ne croient pas aux changements climatiques. C'est parce que l'usine de batteries de VE démontrera qu'un plan environnemental est gage de réussite économique. Plus particulièrement, un tel plan signifie des emplois pour des collectivités comme la mienne.
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Nous allons parler des faits, monsieur le président. En 2008, c'est Stephen Harper qui a renforcé l'industrie automobile. C'est la Banque de développement du Canada qui a acheté tous les contrats de location de GMAC, la branche financière de General Motors. Je n'ai pas de leçon à recevoir des députés ministériels sur le rôle de l'industrie automobile et les menaces que représenterait un contrat important, à en croire le député qui a quitté la salle.
Vous savez, monsieur le président, que nous avons fait preuve d'unité au printemps dernier, malgré tous les efforts déployés par le gouvernement pour ne pas être transparent. Il a fini par fléchir au sujet du contrat avec Volkswagen, que nous avons pu voir.
Aujourd'hui, à moins que M. Kusmierczyk bénéficie d'un accès privilégié à des contrats gouvernementaux jugés sensibles et secrets, je ne peux pas le croire sur parole parce que je pars du principe que, comme tout autre député qui n'est pas ministre, il n'a pas examiné le contrat et qu'il est impossible de vérifier ses déclarations relatives aux emplois et à leur nature, qu'ils soient canadiens ou coréens. Nous ne pouvons nous appuyer que sur des déclarations publiques. C'est ce qu'a déclaré M. Kusmierczyk: des déclarations publiques. À vrai dire, monsieur le président, à l'heure actuelle, il est très difficile de faire le suivi de toutes les déclarations publiques.
J'ai beaucoup de questions sur ce contrat, tout comme j'en avais au sujet du contrat avec Volkswagen. Je rappellerai que c'est Stellantis qui a d'abord reçu une subvention du gouvernement fédéral, nettement inférieure à celle dont l'entreprise bénéficie actuellement. Beaucoup de gens ont avancé l'argument que si nous concluions le contrat avec Volkswagen pour nous aligner sur les politiques proposées par le président Biden aux États-Unis, nous nous exposerions à voir, à chaque gros investissement, l'industrie automobile et d'autres secteurs demander à bénéficier d'exactement les mêmes conditions. Eh bien, quelques semaines plus tard, Stellantis a interrompu la construction de cette usine et fait savoir qu'à moins que le gouvernement du Canada s'empresse de lui donner des milliards de dollars de plus, l'entreprise renoncerait au projet et priverait les résidants de Windsor de cet investissement.
Devinez quoi, monsieur le président? M. Kusmierczyk n'a pas pipé mot quand c'est arrivé. Il est fort regrettable qu'il n'ait pas défendu ses électeurs quand ils avaient besoin de lui. Nous nous trouvons maintenant dans une situation intenable où toute grande entreprise qui veut construire une usine de batteries au Canada en utilisant des minéraux chinois réclame des milliards de dollars au gouvernement fédéral.
Je veux savoir. Je veux voir le contrat et savoir quelles subventions Stellantis touche parce que ce fait n'est pas public pour l'instant.
[Français]
Quelles subventions Stellantis‑LG a-t-elle déjà reçues? Quelles subventions Stellantis‑LG va-t-elle recevoir du gouvernement du Canada?
Dans le contrat conclu entre Stellantis‑LG et le , le gouvernement fédéral s'est-il entendu sur une disposition qui permettait à Stellantis‑LG d'embaucher des travailleurs coréens au lieu de travailleurs canadiens?
[Traduction]
Certes, la Corée du Sud a conclu avec le Canada un accord de libre-échange qui comprend des dispositions sur la mobilité de la main-d'oeuvre, et c'est une bonne chose.
Je travaillais au ministère des Affaires étrangères quand cet accord entre le Canada et la Corée du Sud a été signé. Le gouvernement du Canada n'avait pas l'intention de subventionner des travailleurs étrangers dans le cadre d'investissements majeurs dans l'automobile ou de subventions, mais de promouvoir l'échange de personnes afin de renforcer les deux économies. Ce que je crains, en ne voyant pas le contrat, c'est que la clause de l'accord de libre-échange avec la Corée du Sud permette de verser de gros salaires à des travailleurs sud-coréens aux dépens des contribuables canadiens.
Je ne veux pas que l'argent de mes impôts parte ainsi, pas plus que mes concitoyens de Mission—Matsqui—Fraser Canyon, où nous n'obtenons pas de gros investissements du gouvernement fédéral — sauf s'il s'agit de construire une prison, soit dit en passant. Je peux dire en toute confiance, au nom des citoyens que je représente, que nous ne voulons pas que l'argent de nos impôts aille à des travailleurs étrangers, quelle que soit l'intention.
Nous devons obtenir des réponses et faire toute la lumière sur ce contrat.
[Français]
Nous devons savoir si la subvention accordée par le gouvernement va servir à payer les travailleurs étrangers. Si c'est le cas, combien de notre argent serait donné à chaque travailleur étranger?
[Traduction]
Il faut que nous sachions si, en fait, la subvention canadienne à Stellantis financera le recours à des travailleurs étrangers légalement autorisés à venir au Canada en vertu de notre accord de libre-échange. C'est un fait. Il y a beaucoup de choses que nous devons tirer au clair.
Monsieur le président, je m'insurge contre le fait que le député vienne dire ici que les conservateurs doivent s'inquiéter parce qu'ils n'ont pas de politique environnementale, parce qu'ils ne se soucient pas de la population du Sud de l'Ontario ou de l'industrie automobile et parce que quoi que le gouvernement fasse constitue une menace directe pour mon parti politique. Ce qui constitue une menace directe pour les citoyens que je représente, c'est que le gouvernement ne fasse pas un usage judicieux des fonds publics.
Je n'aurai de cesse de répéter que le comité de l'industrie a un rôle particulier à jouer pour ce qui est de veiller à ce que les subventions importantes servent à faire ce pour quoi elles sont accordées et à ce qu'elles coûtent ce que le gouvernement a annoncé. Si nos récents travaux au Comité montrent une chose, c'est bien que le gouvernement a sous-évalué le coût réel de ses subventions à des géants mondiaux de l'automobile.
Je vous remercie, monsieur le président.
:
Je vous remercie, monsieur le président, et je remercie tous les membres de la discussion que nous avons maintenant.
Le député de Windsor a dit quelque chose de remarquable à la fin. Il a dit que l'enjeu était bien trop grand. C'est on ne peut plus faux, selon moi, à l'heure actuelle. Nous avons le plus gros investissement jamais fait dans une usine canadienne. Nous parlons de 15 milliards de dollars. Parallèlement, les médias rapportent que, parmi toutes les choses promises par rapport à cette usine — parlons aussi des retombées économiques de cette usine —, nous ne produisons pas les composants des batteries.
Nous ne produisons pas de voitures au Canada. Nous y assemblons des batteries. La production se résume donc à un assemblage de batteries qui sera subventionné par les contribuables. Des emplois sont en jeu. Quand le a vanté cette initiative et ses retombées pour le secteur de la construction automobile à Windsor, elle a expliqué qu'elle créerait des emplois. Il était question de plusieurs milliers d'emplois, mais le député de Windsor a confirmé les faits aujourd'hui. Il a mentionné qu'il y aurait 2 500 emplois permanents. La construction de l'usine représente quelque 2 500 emplois temporaires. Il y a actuellement 900 emplois, mais il a parlé de 2 500 emplois. D'après la police de Windsor et l'ambassadeur de la Corée du Sud, 1 600 de ces 2 500 emplois iront à des travailleurs venus de Corée du Sud.
Si nous prenons les 15 milliards de dollars investis dans cette usine, nous nous apercevons que c'est la toute première fois que nous dépensons autant d'argent sur une usine qui existe déjà. Il y aura ensuite les usines de Volkswagen et d'autres encore. Il est donc important de bien faire les choses. L'enjeu est bien trop grand.
Je regarde cette affaire, je sais que nous allons avoir une mise à jour économique, et je crains bien qu'on nous annonce encore un déficit. Y a‑t‑il quelqu'un qui soit d'un autre avis? Est‑ce que le gouvernement a équilibré le budget?
Une voix: Je ne pense pas, non.
M. Ryan Williams: Nous accusons un déficit. C'est pourquoi nous disons que l'enjeu est bien trop grand. Actuellement, les Canadiens peinent à se chauffer, à payer leur loyer, à rembourser leur hypothèque et à s'acheter de quoi se nourrir. Le premier chiffre, d'après ces 15 milliards de dollars, est de 1 000 $ par foyer. Ce sont 1 000 $ de nos impôts qui vont à une usine. Si nous voulons voir se répéter la même chose au Québec, en Colombie-Britannique ou ailleurs dans le pays... Nous ne pouvons pas nous permettre de voir ce qui arrive aujourd'hui à Technologies du développement durable Canada, à TDDC, et qui équivaut au gaspillage ou à l'utilisation à mauvais escient de centaines de milliers ou de millions de dollars. Nous devons veiller à ce que cet argent soit bien employé, c'est‑à‑dire à ce qu'il aille à des travailleurs canadiens.
Le député de Windsor a parlé d'examiner le modèle dont on s'est inspiré, c'est‑à‑dire l'Inflation Reduction Act, l'IRA, des États-Unis qui subventionne la production de batteries et d'autres choses pour une économie verte. Je peux vous dire dès à présent, et j'en suis certain, que l'IRA prévoit, en matière d'emplois et d'approvisionnement en matériaux pour les batteries ou autre, de faire passer l'Amérique en premier, car c'est une chose que les Américains font et que le Canada ne fait pas. Et c'est la règle pour tout aux États-Unis.
Quand nous examinons notre investissement au Canada, la principale question qui vient à l'esprit est de se demander si le Canada passe en premier. Le Canada s'assure‑t‑il d'obtenir les résultats recherchés? Si tout ce que nous retirons de ce contrat, ce sont des emplois, pourquoi ne s'agit‑il pas dans tous les cas d'emplois canadiens?
Je donnerai un exemple au Comité parce qu'il a été mentionné aujourd'hui. Le ministère de l'Emploi fédéral a déjà autorisé un travailleur étranger temporaire à occuper un poste administratif. Il s'agit d'un poste qui a été annoncé. Est‑on en train de dire au Comité qu'il a été impossible de trouver, dans toute la ville de Windsor, quelqu'un de qualifié pour un poste administratif? Ce poste a déjà été attribué à un travailleur étranger.
Est‑on en train de dire au Comité qu'il ne devrait pas étudier cette affaire, alors que 15 milliards de dollars sont en jeu, que 2 500 emplois ont été promis et que l'ambassadeur sud-coréen déclare que 1 600 de ces emplois iront non pas à des Windsorois ou à des Canadiens, mais à des Sud-Coréens?
Le député de Windsor a fait valoir que dans toutes les usines, des ouvriers viennent installer l'équipement. Certes. Je viens d'un pôle de transformation des aliments dans la région de de la baie de Quinte, et tout le temps... C'est un problème qui concerne également le gouvernement. Nous faisons venir des travailleurs étrangers, et ils n'arrivent pas à obtenir des permis de six mois, mais ils doivent venir. Ils viennent pendant trois semaines pour installer l'équipement. Puisque la question de l'hébergement a été mentionnée, combien de temps ces 1 600 travailleurs vont-ils rester? Nous ne le savons pas.
Je sais qu'il a été question aujourd'hui à la Chambre de désinformation. Parfait. Mettons l'information sur la table. Montrez-nous le contrat. Nous voulons notamment voir l'évaluation du marché du travail. Nous voulons voir où il y avait des pénuries de main-d'oeuvre parce qu'en ce qui concerne la main-d'œuvre, les syndicats et Windsor elle-même, nous voulons une production manufacturière à Windsor.
Si ce projet doit se réaliser un jour au Canada, nous voulons qu'il soit couronné de succès. Tout le monde veut que le Canada gagne. Nous parlons d'Équipe Canada et le Canada doit gagner, mais surtout, si ce modèle doit se répéter avec Volkswagen en dehors de Windsor, dans d'autres régions du pays, il faut que ce projet soit une réussite. Je peux vous le dire dès maintenant, si tel n'est pas le cas, si les emplois promis ne se matérialisent pas, si c'est un gaspillage de fonds publics, comment pourrons-nous justifier d'aller de l'avant dans ces projets? Ce sera un échec pour le gouvernement. Si le Comité n'étudie pas ce dossier, ce sera un échec. Il est certain que nous voulons que ce projet soit un succès et, pour cela, nous avons besoin de réponses.
Je vous remercie, monsieur le président.
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Pour revenir à ce que je disais, nous savons qu'il y a des faits que les conservateurs ont jugé bon d'omettre, l'un d'entre eux étant que, jusqu'à présent, un seul travailleur étranger temporaire a été approuvé. Je pense que tout le monde sait qu'il doit y avoir une étude de l'impact sur le marché du travail pour chaque travailleur étranger temporaire. Il n'y a aucun moyen d'obtenir une approbation sans étude de l'impact sur le marché du travail.
Je sais que les conservateurs à d'autres comités — en particulier le Comité de l'agriculture et de l'agroalimentaire, où j'ai siégé pendant plus d'un an — ont régulièrement préconisé que l'on renonce aux EIMT, ou qu'il y ait une prolongation pour les travailleurs étrangers temporaires dans l'industrie agricole, ce qui est intéressant, car cela va directement à l'encontre de ce qu'ils disent aujourd'hui, c'est-à-dire qu'ils veulent protéger les emplois locaux. Ils n'ont aucun problème à renoncer aux EIMT lorsqu'il s'agit de l'industrie agricole et préconisent régulièrement l'admission d'un plus grand nombre de travailleurs étrangers temporaires.
M. Brad Vis: [Inaudible]
M. Ryan Turnbull: Merci, monsieur Vis. Je sais que vous non plus n'avez pas la parole, mais j'apprécie votre réponse. Peut-être que lorsque vous aurez la parole, vous pourrez répondre.
Je faisais partie de ce comité, et je sais d'expérience que les conservateurs ne sont pas cohérents dans les arguments qu'ils avancent dans d'autres comités.
Nous savons également que cette conversation ne porte pas vraiment sur les travailleurs étrangers temporaires, puisqu'il n'y en a qu'un seul qui a été approuvé jusqu'à présent. Ce qui est intéressant, cependant, c'est que l'un des faits que vous avez jugé bon d'ignorer dans vos arguments est qu'un article paru aujourd'hui à CBC a essentiellement mis en relief un fait concernant l'accord commercial conclu sous Stephen Harper. Lorsque votre chef actuel était — ou je pense que c'était juste avant —, son gouvernement a négocié avec la Corée du Sud un accord commercial qui comprenait des dispositions sur la mobilité de la main-d'oeuvre, ouvrant essentiellement la porte aux Sud-Coréens pour le travail au Canada en vertu de ces dispositions. L'accord de libre-échange mis en place par les conservateurs permet en fait aux gens de le faire.
Je ne dis pas que c'est une mauvaise chose, parce que je pense que ce qu'il faut comprendre, comme l'a dit très éloquemment mon collègue, le secrétaire parlementaire , c'est que la mise en place et le fonctionnement d'une usine de fabrication de batteries au Canada, la première du genre, nécessiteront des compétences spécialisées.
Je pense que c'est une simple question de logique. Les conservateurs parlent de bon sens. Où est leur bon sens aujourd'hui? Ne comprenez-vous pas...
Je parle par votre intermédiaire, monsieur le président. Je veux être respectueux.
Selon le simple bon sens, lorsque l'on n'a jamais exploité une telle installation, il peut y avoir des transferts interentreprises au début pour aider à installer l'équipement et à former les travailleurs locaux à son exploitation. Je crois que c'est ce qui se passe ici.
L'essentiel, c'est que les chiffres de l'emploi qui ont été cités sont solides. Il y a 2 300 emplois locaux pendant la phase de construction de l'installation et 2 500 emplois locaux pendant la phase d'exploitation. C'est un nombre important d'emplois locaux. Nous avons entendu M. Kusmierczyk dire à quel point c'est important pour sa collectivité, à quel point cela représente une croissance considérable de l'économie locale et donne de l'espoir aux gens.
Je pense que nous avons toujours dit, au cours de notre mandat en tant que parti au pouvoir, que la création de l'économie de l'avenir est une priorité — ça ne m'étonne pas que les conservateurs ne soient pas d'accord sur ce point. Pour eux, l'économie de l'avenir ne se résume pas à la lutte contre le changement climatique et à la création d'emplois et d'investissements locaux. En fait, je ne cesse d'entendre qu'ils ne veulent pas d'investissements étrangers directs.
Nous avons entendu aujourd'hui — la l'a répété et le l'a répété aussi — que le Canada est le premier pays au monde sur le plan des investissements étrangers directs, si l'on tient compte du nombre d'habitants. Il est le troisième si l'on ne tient pas compte de cette proportion, mais il est le premier si l'on procède à l'ajustement par habitant.
Je ne comprends pas pourquoi les conservateurs veulent semer la zizanie dans ce dossier et faire croire que c'est mauvais pour le Canada ou pour l'emploi local. Cela ne nuit pas aux emplois locaux. Nous savons que c'est bon pour les emplois locaux.
L'autre point que je voudrais souligner est qu'un gazouillis n'est pas un rapport. Je trouve étrange que ce débat d'urgence au titre de l'article 106(4) du Règlement soit le résultat d'un gazouillis des services policiers de Windsor. Mon père était détective et inspecteur à la police régionale de Peel, je n'ai donc rien contre la police. Je dirais simplement qu'il n'est pas logique de considérer cela comme un fait, alors que notre gouvernement a présenté des chiffres très clairs sur l'emploi.
La seule autre chose que je voudrais dire, c'est que les conservateurs donnent l'impression de s'opposer à tout. Ils s'opposent à l'industrie éolienne extracôtière dans le Canada atlantique. Ils bloquent la loi sur les emplois durables, qui place les travailleurs au centre de la transition énergétique. Ils s'opposent à la loi interdisant les travailleurs de remplacement, et nous avons vu aujourd'hui à la Chambre qu'ils s'opposent à un accord de libre-échange entre le Canada et l'Ukraine.
Je ne comprends pas qu'ils puissent s'opposer aussi fréquemment à toutes ces choses, qui sont bonnes pour les travailleurs et pour notre pays, qui attirent les investissements et qui s'inscrivent dans cette vision de la construction d'une économie plus forte et durable, prospère et créatrice de toutes sortes d'emplois bien rémunérés.
J'aimerais que nous puissions arriver au but ici, en nous basant sur des faits, et comprendre que le travail du projet de loi que ce comité a devant lui est impératif pour l'adoption de la loi. J'espère simplement que nous pourrons revenir à la raison.
Merci, monsieur le président.
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Merci, monsieur le président.
J'avoue que je ne veux pas être ici. Je ne veux pas avoir à traiter de cette question. J'aurais bien aimé que cela ne se produise pas. En réalité, cette question n'est pas importante pour la région de Windsor seulement. Elle l'est aussi pour l'usine Volkswagen. Elle l'est pour le Québec, plus tard, et pour la Colombie-Britannique. Il s'agit de faire les choses correctement. Nous accordons des subventions massives pour la bonne raison, pour relever les défis que représentent les États-Unis et une industrie en pleine transition. Je préférerais que des Canadiens soient formés dans le cadre de ce processus, afin que ce soient eux qui soient les spécialistes à l'avenir.
Tout comme le député de Windsor—Tecumseh, j'ai travaillé à l'usine d'assemblage de Windsor. J'ai travaillé dans l'industrie de la machine-outil et en tant que prospecteur d'emplois pour les personnes handicapées, plaçant des personnes dans ces ateliers. Je connais ces emplois et je sais à quel point ils sont importants.
Il y a un sérieux problème en ce qui concerne l'investissement que nous faisons et le manque d'occasions de formation ici. Nous avons eu 18 mois pour faire les choses correctement. Maintenant, nous devons bien les faire. Les résultats ne sont pas visibles parce que nous n'y avons pas consacré le temps et le travail nécessaires. J'aimerais savoir si quelqu'un connaît le détail des emplois que nous ne pouvons pas pourvoir. Je pense que c'est M. Williams qui a parlé d'un poste qui existait, un poste d'employé de bureau. Je remettrais même en question certains postes techniques.
Lee, à Windsor, fabrique des composants automobiles et des véhicules depuis plus de 100 ans. Il faut l'avouer, à l'époque, Jim Flaherty était contre l'intervention dans les dossiers GM et Chrysler. Il a déclaré ne pas vouloir « choisir les gagnants et les perdants ». Cependant, les preuves lui ont été présentées et il a changé d'avis. Il mérite d'être félicité.
En fait, nous avons gagné de l'argent par le passé en investissant dans l'automobile, avec Chrysler, en 1985. Nous avons investi pour sauver Chrysler à ce moment‑là, et les contribuables en ont perçu des dividendes. Je n'ai pas peur de mettre en évidence les raisons pour lesquelles l'investissement est logique et les nombreuses raisons différentes pour lesquelles nous devons agir dans ce dossier. Si nous allons entrer dans la course et mettre en jeu l'argent des contribuables, il faut que cela soit fondé sur la transparence et sur des éléments mesurables. Le directeur parlementaire du budget est venu nous parler de certains de ces éléments.
Je ne vois pas cela comme une chasse aux sorcières des conservateurs sur une question particulière. Il s'agit, à mon sens, d'un élément factuel que nous devons présenter, parce qu'il y aura une tendance subséquente. Encore une fois, je déclare que j'aurais préféré travailler au projet de loi . Je ne voulais pas m'occuper de cette question, mais la réalité est que nous n'avons pas de politique automobile nationale transparente. À chaque fois, nous passons de geste désespéré à geste désespéré, à la vingt-cinquième heure, dans ces accords. Voilà pourquoi les gens sont inquiets. Je suis convaincu que lorsque nous expliquerons à quel point ces emplois sont importants et à quel point c'est important pour les travailleurs qui obtiendront ces emplois — s'ils sont Canadiens —, la valeur sera manifeste pour le reste du Canada.
Oui, ce sera très difficile à vivre à certains égards, parce que les représentants de l'entreprise et d'autres devront venir parler de différentes choses. En même temps, nous sommes responsables. Nous n'avons pas besoin de faire subir à d'autres collectivités ce que nous vivons en ce moment. Ce n'est pas amusant pour moi, en tant que député de Windsor-Ouest — qui représente les trois cinquièmes de la ville de Windsor et qui est issu d'une tradition automobile — de vivre cela. Cependant, je continue à croire en l'industrie. Je fais confiance aux gens. Je crois en ce que nous faisons. Si nous pouvons améliorer la situation pour les autres projets et investissements économiques que nous réalisons, nous nous en porterons tous mieux en fin de compte, et nous aurons fait notre travail de parlementaires. Parfois, il n'est pas facile de faire son travail. Ce n'est pas quelque chose que l'on veut faire, mais il faut le faire.
Je terminerai par ceci. Nous avons dû faire la même chose avec le pont Gordie Howe. Nous construisions un nouveau pont dans ma circonscription. Pendant des années, on nous avait dit que nous ne pouvions pas le faire et que nous ne devions pas le faire. La question a souvent été abordée dans une optique politique. Nous nous sommes mesurés à un milliardaire américain. Nous avons affronté le fonds de pension de l'entreprise OMERS. Nous avons fait échouer de mauvaises propositions pour faire ce qu'il fallait après beaucoup de travail et d'efforts. En fin de compte, je préfère travailler et faire des efforts ici, pour quelques réunions, afin d'améliorer la situation pour tout le monde. Je n'ai pas peur de parler n'importe quand de la valeur de l'investissement dans la population de Windsor—Tecumseh et du comté d'Essex.
Nous avons besoin de soutien, car ce n'est pas notre faute si les États-Unis volent les emplois manufacturiers. C'est ce qu'ils recherchent. En même temps, je ne peux ignorer ma responsabilité de parlementaire, qui est de veiller à ce que l'argent des contribuables soit dépensé de la meilleure façon possible.
C'est là l'équilibre, et c'est l'équilibre que je vois dans la motion que nous examinons et dans ce que nous essayons de faire. Encore une fois, bien que j'aurais préféré faire autre chose, je suis ici parce que nous avons fait preuve d'une mauvaise planification et d'un mauvais engagement à expliquer correctement aux contribuables à quoi sert leur argent.
Voilà pourquoi le NPD a toujours réclamé une politique nationale de l'automobile, à l'élaboration de laquelle les travailleurs contribuent également. Lorsque nous en serons là, nous n'aurons peut-être plus de réunions comme celle‑ci.
Merci, monsieur le président.
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Merci, monsieur le président.
Je remercie mes collègues de leurs interventions.
Je tiens à dire au député de Windsor-Ouest — je pense que c'est la circonscription de M. Masse — que vous avez mentionné que vous étiez dans le domaine de l'outillage. Le respect que j'ai pour vous s'est encore accru. Comme nous le savons, dans tout l'Ontario, un grand nombre des ateliers d'outillage sont des ateliers familiaux. C'est un domaine que peu de jeunes connaissent et vers lequel peu de gens se dirigent. En fait, c'est un excellent secteur d'activité. On y travaille avec des fournisseurs de niveau 1, 2 et 3, et l'on peut très bien gagner sa vie. C'est un secteur qui offre de grandes récompenses.
Monsieur Masse, chapeau si vous avez travaillé dans le secteur de l'outillage, car il y a beaucoup d'ateliers à Windsor, dans la région d'où vous venez, et j'ai de la famille dans cette région qui travaille dans ce domaine. C'est quelque chose que j'applaudis, et la création de nos fournisseurs de pièces automobiles — que ce soit Magna ou Linamar — se fondait là‑dessus, alors, je vous dis bravo.
Monsieur le président, je voudrais parler de la motion principale pour plusieurs raisons.
Tout d'abord, comme cela a été dit précédemment, l'industrie automobile canadienne a connu de nombreuses itérations et un parcours très mouvementé depuis le début des années 2000. Je me souviens très bien de la période de 2008‑2009, la grande crise financière de l'époque, et de ce qui s'est passé. Je me souviens de l'intervention de l'administration Obama, de la suppression des coûts de soins de santé pour les trois grands de Detroit à l'époque, comme on les appelait aux États-Unis, et de la boucle que nous avons bouclée aujourd'hui, avec l'intervention et, je dirais, la collaboration entre l'industrie, les syndicats et le gouvernement pour obtenir les investissements de Stellantis à Windsor, l'investissement de Volkswagen à St. Thomas, et un certain nombre d'investissements ultérieurs le long de la chaîne d'approvisionnement des batteries dans tout le Canada, de la Colombie-Britannique à l'Ontario, au Québec, à la Nouvelle-Écosse et à beaucoup d'autres endroits qui en bénéficieront.
En ce qui concerne l'investissement étranger direct, j'espère vraiment que nous pourrons centrer cette conversation sur l'aspect de l'investissement étranger direct, qu'il s'agisse de Toyota qui investit ici — je viens de les voir dehors — ou des gens de Ferrero Rocher, qui ont une usine à Brantford, en Ontario, et qui emploient 1 500 personnes dans cette collectivité. Il est important de continuer à attirer les investissements étrangers directs au Canada. Ce sont des emplois formidables, généralement bien rémunérés et assortis de bons avantages sociaux.
Souvent, lorsque ces usines sont créées, il y a forcément ce que j'appellerais un transfert de connaissances, un transfert de technologie, dans le cadre duquel des représentants de ces entreprises viennent au Canada. Je le vois dans ma circonscription, à Vaughan. Nous avons une énorme grappe industrielle, et des gens viennent installer des machines et former la main-d'œuvre locale à l'utilisation de ces machines, et ainsi de suite.
Je crois vraiment qu'à ce stade, nous suivons le même chemin. À l'heure actuelle, le Canada n'a aucune présence dans le domaine des batteries. Nous créons cette présence avec, c'est vrai, un savoir-faire étranger. Il y a la propriété intellectuelle, que nous connaissons très bien, et nous savons que des transferts de propriété intellectuelle ont lieu ici, au Canada, par l'intermédiaire de Stellantis, de Volkswagen, de Northvolt et d'autres, et nous allons laisser les choses se faire naturellement. D'autre part, je partage évidemment l'inquiétude de tous les députés quant à l'utilisation de l'argent des contribuables pour encourager des investissements qui sont presque entièrement utilisés au profit des Canadiens. Qu'il s'agisse des membres du Syndicat des métiers de la construction du Canada, qui construisent l'installation, son ossature métallique extérieure ou la finition extérieure, ou qu'il s'agisse de la main-d'œuvre permanente de l'installation, qui sera autant que possible composée de Canadiens, je crois que nous partageons tous ce désir et cet objectif.
En même temps, je ne pense pas qu'il soit sain d'entrer dans un débat quelconque sur la question de savoir si oui ou non des étrangers venant d'entreprises étrangères viennent ici et prennent des emplois. Je crois que c'est un débat très malsain. Je ne crois pas du tout que ce soit un débat sain. Quant au nombre de sociétés fonctionnant pendant un an au Canada, qu'elles viennent des États-Unis ou d'autres pays et investissent dans des Canadiens, je pense que cela est un avantage net important pour notre économie.
En ce qui concerne le nombre de 1 600 emplois qui a été révélé, j'ignore s'il est exact. J'ai cru comprendre qu'il ne l'est pas.
Nous savons tous comment fonctionnent les accords commerciaux. Par exemple, dans le cadre de l'ACEUM, j'ai eu le privilège de travailler aux États-Unis, à New York, pendant un certain nombre d'années. J'ai eu un visa H‑1B, puis un visa national temporaire, que l'on peut facilement obtenir et qui permet de travailler si l'on exerce l'une des professions désignées, et vice versa pour les professionnels américains qui viennent au Canada. Nous avons des programmes qui permettent à des étrangers de venir travailler au Canada, et un programme mondial de haute technologie. En moins de deux semaines, les gens peuvent être ici.
Il est évident que l'expertise étrangère est très bénéfique. Il y a un énorme avantage à ce que des gens viennent ici avec des compétences très spécialisées, que ce soit un spécialiste qui vient travailler dans un certain hôpital, dans le domaine de l'IA ou dans d'autres secteurs.
Je ne veux pas m'écarter du sujet et j'essaie de revenir à ce qui est pertinent.
Je partage les préoccupations de l'opposition, des gens d'en face, qui veulent s'assurer que l'argent des contribuables investi dans un établissement l'est à bon escient, car la raison pour laquelle nous sommes ici en ce moment n'est pas seulement ce que disent les manchettes. Nous savons tous que nous devons évidemment vérifier si ce que disent les manchettes est exact. Le nombre d'emplois mentionnés, si nous avons bien compris, n'est pas le bon.
Nous devons également comprendre qu'en réponse à l'Inflation Reduction Act des États-Unis, notre gouvernement a dû mettre en place des subventions, appuyées par pratiquement tout le monde dans l'industrie, pour maintenir notre présence dans le secteur manufacturier, en particulier dans l'industrie automobile. Pour créer cette chaîne d'approvisionnement de véhicules électriques, il nous fallait réagir à l'Inflation Reduction Act, et nous l'avons fait en créant un certain nombre de subventions. Nous avons répondu par des accords avec un certain nombre d'exploitants, et nous aurons une présence dans le domaine de la production.
En ce qui concerne la motion elle-même, même la formulation « structuré un accord qui donne la priorité aux travailleurs étrangers plutôt qu'aux emplois et aux chèques de paie des Canadiens »... Quiconque vient travailler ici au Canada a un emploi canadien. Oui, nous devons veiller à ce que la majeure partie de ces emplois, voire tous, sont occupés par des Canadiens. Mais parallèlement, il nous faut être conscients du fait que lorsque l'opposition officielle utilise ce genre de langage...
Lorsque Toyota a installé ses deux usines à Cambridge et Honda à Alliston, ou lorsque des entreprises domiciliées à l'étranger investissent en Colombie-Britannique, elles créent des emplois canadiens. Elles font venir leurs travailleurs pendant un certain temps et régulièrement, parce que leur siège social est situé à l'étranger, pour veiller à ce que l'usine fonctionne efficacement.
Je peux donner un autre exemple, monsieur le président. Pendant notre semaine de relâche, j'ai visité le centre-ville de Toronto. J'ai pu voir le résultat d’un investissement étranger réalisé dans le cadre d'un partenariat ici au Canada. Il s'agit d'Eataly, une entreprise d'aliments italiens qui a des magasins dans le monde entier. Elle emploie 500 travailleurs, des Canadiens pour la plupart, dans ses locaux situés à l'angle des rues Yonge et Bloor, au centre-ville de Toronto.
Oui, il y a un certain nombre de personnes de nationalité italienne qui y travaillent et qui viennent de la société mère. Là encore, l'investissement réalisé en partenariat avec des investisseurs canadiens — un investissement important — a permis de créer 500 emplois dans le centre-ville de Toronto. L'entreprise a ouvert un nouveau site à Sherway Gardens, créant ainsi 200 ou 300 autres emplois pour les Canadiens. Pour moi, ce sont les emplois qui comptent. Il s'agit de veiller à ce que les Canadiens obtiennent ces emplois et de travailler dans ce sens.
Lorsque des fonds fédéraux sont investis pour attirer des investissements au Canada, je partage les préoccupations de MM. Masse et Perkins, ainsi que celles de tout citoyen canadien, voulant que ces emplois reviennent à des Canadiens, mais nous devons reconnaître que les multinationales ou les entreprises étrangères devront apporter leur expertise pour aider à mettre en place et à faire fonctionner l'installation, surtout s'il s'agit d'une technologie entièrement nouvelle.
Sur ce, monsieur le président, je vais m'arrêter. Si je dois continuer à faire une déclaration concernant...
Une petite précision, pour ceux d'entre vous qui ne le savent peut-être pas, je couvre ce secteur depuis plus de 20 ans. J'étais l'un des principaux analystes d'une agence de notation couvrant le secteur des pièces automobiles. J'ai commencé à couvrir l'ensemble du secteur des pièces automobiles. J'ai été analyste des FEO, les fabricants d'équipement d'origine, pendant trois ans. J'ai couvert le comptoir des obligations chez Scotia et tous les émetteurs de titres de créance en dollars canadiens dans le secteur de l'automobile.
Je me suis rendu à plusieurs reprises au salon de l'automobile de Detroit. Je suis allé en Europe et en Asie pour rencontrer les dirigeants de BMW, Mercedes et Peugeot et, à l'époque, de Fiat à Turin. Je connais donc très bien le secteur.
C'est pourquoi, aujourd'hui, je suis assez fier de ce que le gouvernement a fait pour créer tout un secteur, et je l'applaudis. On peut y voir un continuum de la chaîne d'approvisionnement, depuis les fournisseurs de pièces automobiles jusqu'à la manière dont nous devons diriger les mines et les minéraux critiques de la Chine vers nos fabricants de batteries et nos usines d'assemblage au Canada. Je n'aime pas utiliser les clichés « transformation », « transition » et autres, mais c'est le développement vraiment important d'une industrie ici au Canada pour de nombreuses générations. Espérons que cela durera le plus longtemps possible. Il y a toujours les forces de destruction créatrice schumpétériennes dans l'économie, ce que j'adore, mais pour de nombreuses années et décennies à venir, cela produira de bons emplois.
Monsieur Généreux, je pense que vous venez de la province de Québec. Le Québec en bénéficie. Je me souviens de l'usine automobile de Sainte-Thérèse au Québec. Hyundai y était pendant un certain temps, et GM aussi. Aujourd'hui, nous voyons les investissements revenir au Québec dans le secteur de l'automobile, ce qui est absolument fantastique.
Quant à la phrase « donne la priorité aux travailleurs étrangers plutôt qu'aux emplois et aux chèques de paie des Canadiens », j'ai un peu de mal à y croire. Je pense que ce sont des emplois canadiens. Ils sont destinés aux Canadiens et nous devons nous assurer que ceux‑ci ont la possibilité de les occuper, mais pour ce qui est de faire appel à l'expertise étrangère dans ces usines, nous comprenons tous que c'est ainsi que fonctionne le monde des affaires. C'est ainsi que fonctionne le monde du travail. Les Canadiens peuvent être formés pour apprendre le fonctionnement de cette technologie afin de pouvoir faire le travail que ces personnes font depuis de nombreuses années dans leur pays. Cette propriété intellectuelle existe dans le capital humain de ces personnes, et elles peuvent poursuivre sur cette voie.
Monsieur le président, je dois céder la parole à d'autres intervenants. D'autres voudront peut-être intervenir sur l'avis de motion. J'ai encore beaucoup de choses à dire, mais je vais m'arrêter là.
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Merci, monsieur le président.
Je ne vais pas répéter tout ce que les autres ont dit. Je voudrais ajouter quelque chose, puisqu'il semble que l'on s'interroge sur la réalité de ce problème.
Outre les chiffres cités par l'ambassadeur coréen, j'évoquerai quelques-uns des emplois affichés. NextStar Energy a publié un certain nombre d'offres d'emploi. Celle‑ci, pour un spécialiste des affaires générales, indique que la maîtrise du coréen est requise. Un autre poste indique que la maîtrise du coréen est requise. Un autre encore, pour un poste de manutentionnaire, indique que le coréen est un atout.
Voici un résumé de la liste de certains postes: spécialiste des affaires générales, maîtrise du coréen; ingénieur, qualité des électrodes, bilingue anglais-coréen; planificateur de la production de modules, maîtrise de l'anglais et du coréen; ingénieur, qualité des cellules/électrodes, bilingue anglais-coréen; et ingénieur, qualité des processus, bilingue, coréen.
Pour que vous ne pensiez pas que c'est une invention concernant NextStar, il s'agit du Guichet Emplois Canada, du gouvernement du Canada, où sont répertoriés un certain nombre d'emplois de NextStar, et où il est indiqué que le coréen est un atout.
Pour éviter toute confusion concernant les études de l'impact sur le marché du travail et l'accord de libre-échange coréen, on peut lire sur le site du gouvernement du Canada pour cet emploi: « Autres candidats avec ou sans permis de travail canadien valide ». C'est la condition qui vous permet de venir travailler à l'usine sans EIMT. Il suffit de suivre une procédure dans le cadre de l'accord entre le Canada et la Corée.
NextStar a déjà répertorié ainsi plus de 22 emplois permanents. Ce n'est pas une invention. C'est vrai. Ce n'est pas le gazouillis de quelqu'un. Ce sont les offres d'emploi annoncées sur le site Web du gouvernement du Canada.
Je vous remercie de votre attention.
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Merci, monsieur le président.
Si le gouvernement du Canada est satisfait de l'entente qu'il a signée avec les différentes compagnies qui sont en train de s'implanter au Canada, et est respectueux de cette entente, je ne vois aucun problème au fait que les contrats qui ont été signés incluent des dispositions sur les emplois créés, sur la proportion d'emplois occupés par des Canadiens. Toutefois, il faut que toute l'information qui figure dans ces contrats soit révélée de façon très transparente au Comité et à l'ensemble du public canadien pour que tous soient en mesure de vérifier si ces emplois sont bel et bien des emplois pour les Canadiens. Comme mon collègue vient de le demander, s'agit-il d'emplois pour les Canadiens ou d'emplois subventionnés par les Canadiens, mais destinés à des Nord-Coréens ou à d'autres étrangers?
Je suis en affaires. Ma circonscription, tout comme celle de M. Sorbara, compte plusieurs entreprises manufacturières. Quand on achète de l'équipement, il est tout à fait normal que des travailleurs étrangers viennent l'installer ou donner de la formation. Cependant, nous parlons ici d'une entreprise qui va employer 2 500 personnes, et il semble qu'il est possible que 1 600 personnes viennent de l'étranger pour installer de l'équipement et donner de la formation dans cette usine. Si c'est le cas, il faut que le ministre, les dirigeants de l'entreprise et les représentants de l'ensemble des parties prenantes viennent nous dire combien de temps ces employés seront en poste à Windsor. Ce que nous avons compris, depuis le début, c'est que l'objectif du gouvernement était de créer des emplois pour les Canadiens au Canada.
[Traduction]
Un Canadien est un Canadien.
[Français]
La situation sera éventuellement la même au Québec. Comme le dit le proverbe, « si c'est bon pour pitou, c'est bon pour minou ».
Monsieur Sorbara, vous avez raison. Puisque la compagnie Northvolt est suédoise, il va sûrement y avoir des Suédois qui vont venir travailler pendant un certain temps au Canada. Vont-ils demander que les employés parlent français, anglais, et même suédois quand ils vont ouvrir des postes? Ces postes seront-ils permanents ou temporaires? Est-ce que ces gens venus installer de l'équipement seront en poste pendant six mois ou pour une autre période?
L'entreprise a de l'expérience depuis 30 ans dans les usines de fabrication de batteries en Corée du Sud. J'imagine qu'il ne faudra pas 30 ans pour faire en sorte que cet équipement fonctionne au Canada et pour que la production et la productivité soient optimales. J'imagine qu'il faudra un certain temps pour que ce matériel soit installé et opérationnel et pour que le personnel soit formé. Si c'est le cas, qu'on nous le dise. C'est cela, la transparence.
En 2015, le a dit très clairement qu'il allait former le gouvernement le plus transparent de l'histoire du Canada. Je suis désolé de dire que c'est complètement l'inverse qui se passe.
Le secrétaire parlementaire vient ici dire que les conservateurs n'ont pas de plan pour l'environnement et qu'ils ont peur de ces investissements. C'est complètement débile de dire des choses comme cela. Dans toute l'histoire du Canada, le gouvernement conservateur a été celui qui a créé le plus d'ententes de libre-échange. Il a fait en sorte de développer le Canada où nous vivons aujourd'hui. Ce que nous connaissons depuis huit ans, c'est un endettement. Je suis en train de lire ce qui se passe à la Chambre des communes. On vient de dire que ce gouvernement libéral n'a aucun objectif pour ce qui est d'atteindre l'équilibre budgétaire au cours des dix prochaines années. Il y a quelque chose qui ne fonctionne pas et qui ne fonctionnera jamais.
Pour revenir à la motion et aux contrats que nous étudions, nous devons nous assurer d'obtenir l'information sur laquelle le gouvernement s'est basé. Il faut que nous y ayons accès en toute transparence. S'il est vrai que 1 600 travailleurs sud-coréens vont venir travailler au Canada, il faut s'assurer qu'il s'agit d'emplois temporaires afin d'éviter de subventionner des emplois permanents pour des travailleurs étrangers au Canada.
Merci, monsieur le président.
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Merci, monsieur le président. Je serai très bref.
Lorsque je pense au fait que nous essayons d'encourager l'investissement étranger dans l'économie canadienne, je revois une situation dans laquelle j'ai directement participé, celle de l'entreprise mondiale Celestica. Nous avions l'occasion de concurrencer un certain nombre d'autres municipalités et administrations.
Nous avons réussi. Nous avons créé des centaines d'emplois dans notre petite collectivité, et nous avons pu le faire grâce à la collaboration. Nous avons engagé les autorités fédérales, provinciales, régionales et municipales à travailler ensemble pour faire savoir à Celestica qu'il était important pour nous d'avoir les emplois que son investissement allait créer dans notre collectivité.
Ces emplois étaient importants, ils augmentaient la création d'emplois dans notre collectivité, mais l'une des choses que j'entends constamment maintenant, c'est que ces emplois sont destinés à des travailleurs étrangers. Eh bien, les travailleurs étrangers paient un loyer et achètent des produits d'épicerie. Ils soutiennent le commerce de détail et cet argent est dépensé localement. Il est trop facile parfois de ne pas tenir compte de ces aspects.
Ce qui me déçoit, c'est le ton sur lequel tout cela se déroule. Quelle image cela donne‑t‑il du Canada? Le Canada est‑il perçu comme un pays qui accueille les investissements, veut collaborer et travailler avec les gens, ou comme un pays qui cogne sur chaque projet comme sur un ballon de football et qui vilipende les investissements? Si j'étais un investisseur, je ne serais certainement pas attiré par ce genre de situation.
Je pense que nous devrions mettre de côté cette attitude d'opposition et commencer à porter au premier plan l'importance de ce projet pour notre pays, pour les emplois qu'il crée à Windsor et pour les emplois secondaires qu'il soutient dans cette région.
J'espère que nous adopterons une attitude d'accueil, de collaboration et de travail en commun, de sorte que le Canada non seulement se présente ainsi, mais renforce son image de lieu où l'investissement est accueilli.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Il est intéressant de constater que nous avons entendu beaucoup de choses. J'ai entendu beaucoup de chiffres sur l'augmentation spectaculaire de l'économie mondiale propre et des investissements dans l'énergie propre. En fait, j'ai récemment entendu un expert dans ce domaine dire qu'à l'échelle mondiale, les investissements dans l'énergie propre dépassent en fait les investissements liés aux combustibles fossiles au rythme de 1,8; c'est presque le double. Le vent tourne et il nous faut veiller à ce que le Canada reçoive sa juste part de la croissance économique mondiale.
Ce que nous constatons à ce jour, c'est que nous sommes bien placés pour l'obtenir, et nous sommes compétitifs avec nos crédits d'impôt à l'investissement et le Fonds de croissance du Canada. Notre gouvernement garantit ces investissements indispensables à la création de l'économie de l'avenir. Il est essentiel pour nous de reconnaître d'emblée que ces investissements sont bons pour l'économie canadienne et pour les travailleurs.
Nous avons vu des investissements tout au long de la chaîne d'approvisionnement des véhicules électriques. Je parle de l'énoncé économique de l'automne. Je sais que nous l'avons manqué, d'une certaine manière, parce que les députés ont décidé qu'ils devaient avoir ce débat aujourd'hui, mais bon, nous y sommes.
Des investissements importants ont été faits dans les secteurs de l'exploitation minière et du raffinage. Il y a eu des investissements importants dans la transformation et les composants, ainsi que dans la fabrication des batteries, ce dont nous débattons aujourd'hui. Ce sont des investissements considérables et vraiment importants. Les pièces et l'assemblage, et même le recyclage, sont en voie de développement. Cela s'étend sur l'ensemble de la chaîne de valeur, ce qui est très encourageant. Nous convenons tous du fait que c'est une bonne nouvelle pour notre pays.
Je voudrais proposer un amendement. Le préambule de la motion ne me plaît pas. Je n'ai pas la motion amendée sous les yeux, monsieur le président, parce que les membres ont fait des amendements à la volée, alors je vous prie de m'excuser si quelque chose est irrecevable, et nous pourrons peut-être rajuster le tir. Il serait probablement bon de faire circuler la motion amendée, mais je vais faire de mon mieux pour l'amender une fois de plus, et nous verrons ce qui se passera. J'espère que les députés seront d'accord.
J'aimerais supprimer une grande partie de la formulation.
Je propose: « Que le Comité permanent de l'industrie et de la technologie entreprenne une étude de six heures sur l'emploi de travailleurs étrangers à l'usine de fabrication de batteries de véhicules électriques à Windsor, en Ontario, pour soutenir la mise en place d'une nouvelle industrie de batteries de VE au Canada et la formation de travailleurs canadiens, et que le Comité invite les témoins suivants: »
C'est l'amendement que j'aimerais proposer. Il élimine le préambule très partial qui, à mon avis, nous empêcherait de parvenir à un consensus sur le travail à effectuer sur ce sujet. Celui‑ci est moins partial. J'espère que tous les membres pourront l'accepter. C'est une tentative honnête d'amender cette motion et peut-être de parvenir à un consensus aujourd'hui, si les membres sont sérieux dans leur volonté de faire ce travail. Je m'en tiendrai là.
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Je souhaite proposer un autre amendement, et j'espère qu'il fera consensus.
Par le passé, nous avons parlé des contrats, et des députés ont exprimé le souhait qu'ils soient rendus publics, en quelque sorte, ou que le Comité soit autorisé à en prendre connaissance. J'aimerais proposer un bon compromis qui s'appuie sur un précédent visant les contrats de Volkswagen.
Je vais peut-être en proposer le libellé, monsieur le président. Pour être clair, il ne s'agit pas de la partie concernant la liste de témoins proposée par M. Masse. Il s'agit en fait de la partie qui traite de tous les documents relatifs au financement public, à la création d'emplois au Canada, etc.
Je propose d'amender ainsi le libellé: « et le Comité ordonne la production du contrat avec Stellantis‑LG concernant l'usine de fabrication de batteries pour véhicules électriques NextStar à Windsor, en Ontario, avec les nombres d'emplois non expurgés, dans les deux langues officielles, à l'adoption de la motion; que les membres du comité puissent consulter le contrat au bureau du greffier pendant une période d'au moins 48 heures avant la réunion, en présence du greffier, et qu'aucun appareil mobile, électronique ou d'enregistrement personnel de quelque nature que ce soit ne soit autorisé dans la salle durant cette semaine, et qu'aucune note ne puisse être sortie de la salle, et que le Comité rencontre à huis clos les fonctionnaires d'Innovation, Sciences et Développement économique Canada après avoir examiné le contrat. »
Essentiellement, comme membres permanents du Comité, nous aurions tous accès au contrat pendant une période d'au moins 48 heures avant de rencontrer les fonctionnaires d'Innovation, Sciences et Développement économique Canada, et nous pourrions prendre connaissance de l'information non expurgée sur les nombres d'emplois. De toute évidence, certains autres passages devront être caviardés, mais pas les nombres d'emplois, et l'information divulguée serait disponible dans les deux langues officielles, bien entendu.
Je suis en train de revoir tout ça. Si vous le souhaitez, je peux vous envoyer par courriel la formulation proposée.
Merci.
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Si des millions de personnes lisaient le
Globe and Mail, je pense que ce journal n'aurait pas besoin d'une subvention du gouvernement fédéral, mais je m'écarte du sujet.
Merci, monsieur le président.
Monsieur Turnbull, au sujet du processus que nous avons suivi la dernière fois, ce qui est arrivé c'est qu'il y avait un contrat de construction avec Stellantis avant l'adoption de l'Inflation Reduction Act américaine, ou IRA. Après l'adoption de l'IRA, une entente a été conclue en vue d'un second contrat de construction, et il y a eu un contrat distinct pour Volkswagen. Le second contrat tenait compte de notre réaction à l'IRA, et le premier portait sur les questions de construction. Il y avait deux contrats que nous voulions voir, monsieur le président, et nous les avons vus tous les deux.
Il y avait très peu de caviardages, et la clause contractuelle qui m'a particulièrement frappé — et je ne pense pas ici enfreindre la confidentialité — stipulait que le gouvernement, avant de divulguer le contrat — ce qui signifie que le gouvernement pouvait le divulguer —, devait demander à son partenaire quelles informations ce dernier considérait comme sensibles. Ce n'était pas au gouvernement de déterminer ce qui était confidentiel.
Je suppose que ces mêmes clauses pourraient figurer dans le contrat Stellantis. Je suis sûr que le gouvernement pourrait nous en dire plus.
Comme l'a dit M. Williams, la plupart des éléments visés par le contrat, comme le montant de la subvention annuelle, sont en fait tirés directement de l'IRA. Cette partie est publique, et le directeur parlementaire du budget en a parlé.
Même si je les ai lues dans le contrat avec Volkswagen, ce que nous n'avons pas vu, ce sont les conditions relatives à la création d'emplois et au nombre d'emplois créés. Les conditions de ces emplois et la nature des exemptions en cas de non-respect de ces engagements figuraient dans le contrat de Volkswagen.
Il est difficile d'interroger les dirigeants de l'entreprise, le ministre ou d'autres fonctionnaires pour savoir s'ils respectent ou non un contrat dont nous ne pouvons pas parler publiquement, et c'est pourquoi, à notre avis, il serait bon que le contrat, avec probablement quelques caviardages de la part du partenaire — pas du gouvernement, mais du partenaire Stellantis — soit rendu public pour que nous puissions l'examiner.
Dans le contrat que nous avons vu, Volkswagen n'avait pas caviardé les passages relatifs aux conditions des emplois.
Ce sera tout, monsieur le président.