:
Bonjour chers collègues.
[Français]
Bonjour à tous.
J'espère que vous avez passé de belles journées en Outaouais.
Soyez les bienvenus à la 126eréunion du Comité permanent de la procédure et des affaires de la Chambre.
Nous continuons aujourd'hui l'étude du projet de loi .
[Traduction]
J’ai un petit rappel à l’intention des témoins et de mes collègues. Quand vous n'utilisez pas votre oreillette, veillez à la déposer sur l’autocollant devant vous afin de protéger la sécurité et le bien-être de nos interprètes qui travaillent si fort pour nous.
Nous accueillons aujourd’hui deux témoins, soit M. Michel Bédard, légiste et conseiller parlementaire, et Mme Marie-Sophie Gauthier, conseillère juridique principale et cheffe d’équipe des services juridiques.
Bienvenue à vous deux.
Monsieur Bédard, je ne sais pas si vous avez l’intention de partager votre temps de parole ou si vous serez le seul à parler. Cependant, nous allons vous accorder cinq minutes, après quoi nous passerons aux questions habituelles. Au terme de cette première heure, nous suspendrons brièvement la séance pour passer à la deuxième heure.
Il semble que nous soyons prêts à commencer.
[Français]
Monsieur Bédard, vous avez la parole.
:
Monsieur le président, membres du Comité, je vous remercie de votre invitation à comparaître aujourd'hui au sujet du projet de loi , qui a été renvoyé au Comité après avoir franchi l'étape de la deuxième lecture à la Chambre.
Comme vous l'avez mentionné, monsieur le président, je suis accompagné aujourd'hui de Mme Marie‑Sophie Gauthier, conseillère juridique principale et chef d'équipe par intérim à mon bureau.
Nous espérons que notre témoignage d'aujourd'hui aidera le Comité dans son étude de cette proposition législative.
[Traduction]
Mon bureau fournit des services juridiques et des services de rédaction législative à la Chambre des communes, à ses comités, aux députés, au Bureau de régie interne et à l'administration de la Chambre. Nos services de rédaction législative comprennent la rédaction de projets de loi d'initiative parlementaire, comme le projet de loi , et de motions d'amendement aux étapes de l’étude en comité et du rapport. Nos services juridiques de rédaction sont fournis de manière confidentielle aux députés, et les informations que je fournirai aujourd'hui au Comité tiendront compte de ces attentes en ce qui concerne mon bureau.
Le projet de loi propose de modifier la Loi sur le Parlement du Canada afin que les députés et les sénateurs qui demandent une habilitation de sécurité secrète au gouvernement du Canada soient réputés, aux fins de l'examen de leur demande, avoir besoin d'accéder aux renseignements à l'égard desquels la demande est faite.
L'accès aux informations protégées ou classifiées du gouvernement du Canada est un processus en deux étapes. Tout d'abord, il doit exister un besoin ou une justification pour initier la procédure de contrôle de sécurité qui aboutirait à ce que la personne reçoive une cote de fiabilité pour des informations protégées ou une habilitation de sécurité pour des informations classifiées protégées. Cette justification ou ce besoin est traditionnellement identifié par un ministère ou une agence gouvernementale.
Deuxièmement, il y a le principe du besoin de savoir qui limite l'accès aux informations sensibles aux personnes dont les tâches et les fonctions nécessitent l'accès à ces informations. Une personne n'a pas le droit d'accéder à des informations classées à un certain niveau simplement parce qu'elle possède le niveau d'habilitation approprié. Elle doit avoir le « besoin de savoir », soit de connaître les informations dans le cadre de ses fonctions, indépendamment de son habilitation. Je note que la divulgation non autorisée d'informations classifiées peut avoir des conséquences juridiques, telles que des poursuites en vertu de la Loi sur la protection de l'information.
[Français]
Il faut faire la distinction entre le droit d'accéder à des informations protégées ou classifiées sur la base du besoin de savoir accordé à des personnes détenant les niveaux d'habilitation appropriés et le privilège accordé aux parlementaires de la Chambre des communes de convoquer des témoins et d'ordonner la production de documents.
Ce pouvoir, généralement exercé par les comités, soutient le rôle de la Chambre en tant que grand enquêteur de la nation et est essentiel au bon exercice du droit de la Chambre d'instituer et de mener des enquêtes.
Le pouvoir de convoquer des personnes et d'ordonner la production de documents ne serait pas affecté par le projet de loi . D'ailleurs, le nouveau paragraphe 13.1(2), qu'on propose d'ajouter à la Loi sur le Parlement du Canada, le préciserait sans ambiguïté en indiquant que le projet de loi ne devrait pas être interprété comme une façon « de restreindre de quelque façon les pouvoirs, droits, privilèges et immunités du Sénat ou de la Chambre des communes ou de leurs membres. »
Le privilège de la liberté de parole ne serait pas non plus touché par le projet de loi , et les députés s'exprimant à la Chambre et en comité continueraient à bénéficier d'une immunité pénale et civile pour les propos qu'ils tiennent dans le cadre des délibérations parlementaires.
Cela dit, cette immunité ne s'applique pas en dehors des délibérations, et les députés pourraient, comme tout autre citoyen, être assujettis à la compétence des tribunaux pour les paroles prononcées ou les autres communications faites en dehors de la Chambre des communes et des comités.
Voilà qui met fin à notre allocution d'ouverture. C'est avec plaisir que nous répondrons à vos questions.
:
C’est en effet quelque chose que j’ai constaté dans mon examen du projet de loi, en me préparant à cette comparution.
Comme je l’ai dit, l’accès aux renseignements classifiés est un processus en deux étapes. Vous avez justement indiqué, à la Chambre et devant le Comité, que vous vouliez régler la première étape du processus, de sorte que les députés soient réputés, dans le cadre de leurs fonctions, avoir besoin d’accéder à des renseignements classifiés de temps à autre. La deuxième étape du processus est le besoin de savoir, qui est traité au cas par cas.
Je pense que le projet de loi provoque peut-être une certaine confusion ou une certaine ambiguïté parce que, bien que vous y traitiez de la première étape du processus, le besoin de savoir est en fait la terminologie utilisée pour la deuxième étape du processus.
S’il y a une volonté de corriger cette ambiguïté ou même si le Comité estime qu’il y a bel et bien une ambiguïté, nous serons heureux d’aider le Comité à préparer et à proposer des motions et des amendements en conséquence.
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
Monsieur Bédard, je vous remercie de votre présence aujourd'hui.
Je pense que votre expertise nous permet d'enfin comprendre votre interprétation du projet de loi , ainsi que les répercussions qu'il va avoir s'il est adopté tel quel.
Mes questions concerneront votre expertise et votre expérience. Si vous avez des suggestions à faire pour préciser des éléments à l'intention des membres du Comité, nous sommes toujours disposés à les examiner.
Ma première question concerne le privilège parlementaire.
Que pouvez-vous nous dire sur la manière dont ce privilège est lié au droit à l'information?
Les parlementaires ont-ils un droit inhérent à l'information?
:
Tout d'abord, vous avez raison de dire que ce projet de loi ne crée aucune exception relativement au privilège parlementaire. Si un député recevait des renseignements classifiés et les divulguait dans le cadre d'activités parlementaires, il ne pourrait pas être poursuivi en vertu de la Loi sur la protection de l’information. Il serait protégé par son privilège parlementaire, et cela est bien établi. Il y a des précédents au Royaume-Uni, et c’est l’état actuel du droit.
C’est pourquoi, pour le CPSNR, il existe une contrepartie, c’est-à-dire que plus d’informations sont mises à disposition de certains députés, sous réserve qu’ils renoncent essentiellement à leur privilège parlementaire, qu’ils se plient au processus de filtrage de sécurité et qu'ils obtiennent l’autorisation de sécurité appropriée.
En fin de compte, c’est une décision politique. Le principe du besoin de savoir s’applique toujours, de sorte que c’est le gouvernement qui décide des renseignements à communiquer aux députés.
Si ce projet de loi est adopté, des renseignements seront divulgués dans le cadre des délibérations parlementaires. Peu importe le niveau d’habilitation de sécurité de certains députés, le gouvernement pourrait tout simplement décider de cesser de communiquer des renseignements classifiés aux députés.
:
Je pense qu'il va sans dire que si un député le faisait, dans des circonstances extraordinaires, il y aurait des répercussions, y compris des répercussions politiques, s'il portait atteinte de quelque manière que ce soit à la sécurité nationale ou à d'autres questions. Cependant, nous avons deux exemples.
Je trouve étrange que 250 000 personnes aient reçu une habilitation de sécurité de niveau secret. Les députés ne semblent pas faire confiance aux députés pour avoir accès à une telle habilitation, mais 250 000 personnes, y compris tous les membres du personnel ministériel, en ont une.
En ce qui concerne la formulation du projet de loi, une ambiguïté a peut-être été soulevée. Vous avez noté qu'il y a deux étapes pour recevoir des renseignements classifiés de niveau secret. Premièrement, il faut mettre le pied dans la porte pour présenter une demande et obtenir une habilitation de sécurité. La deuxième étape consiste à obtenir des renseignements protégés de niveau secret. C'est le gouvernement qui détermine alors si la personne qui a l'habilitation se voit accorder l'accès.
Pour demander une habilitation, pour franchir cette première étape, il faut avoir un certain besoin de connaître.
Est‑ce exact?
:
Que cette discussion est intéressante, monsieur le président!
Plus tôt, nous avons parlé du Royaume‑Uni. Il y a eu des précédents, et ainsi de suite. J'essaie d'être constructive, compte tenu de tout ce que nous avons obtenu comme réponses à nos questions.
On sait que la Gendarmerie royale du Canada, ou GRC et le Service canadien du renseignement de sécurité, ou SCRS, ont l'habilitation à donner une cote de sécurité. Quelque chose me préoccupe, à cet égard, parce qu'ils doivent accorder une cote, et ils collectent aussi l'information que nous cherchons.
Au Royaume‑Uni, il y a une agence indépendante, qui est complètement neutre et offre de l'information au cas par cas, à qui de droit. Ce n'est pas offert à tous ceux qui sont intéressés par la cote et la quête de renseignements très secrets.
Cette solution est-elle envisageable dans notre cas?
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
Je ne pense pas qu'il s'agisse d'une question pour le juriste, mais j'ai une question pour les membres du Comité. Nous n'avons pas envisagé d'inviter Ian McDonald, qui est le greffier en chef des comités, à participer à cette étude. La raison pour laquelle je pose cette question est que j'aimerais comprendre les répercussions pour les comités.
Si un comité comme le nôtre réalise une étude sur l'ingérence étrangère et que nous voulons avoir accès à certains renseignements considérés comme classifiés, comment cela fonctionnerait‑il, et quelles seraient les répercussions sur les comités?
J'aimerais demander aux membres du Comité... Je ne veux pas retarder les choses. Nous procédons à l'examen article par article la semaine prochaine, je crois.
Si le Comité le souhaite, pouvons-nous demander à notre greffière d'écrire à Ian McDonald pour lui poser des questions précises, afin que nous puissions examiner les implications de l'adoption de ce projet de loi pour les comités? Le Comité est‑il d'accord? Je ne veux pas retarder les choses, mais pourrions-nous écrire au greffier en chef pour lui demander comment fonctionnerait cette pratique?
Je voudrais juste vérifier si tout le monde est d'accord. Encore une fois, il ne s'agit pas du tout de retarder les choses. J'aimerais simplement savoir quelles en seraient les implications.
:
Nous entamons notre deuxième heure de témoignages.
Un certain nombre de témoins sont présents aujourd'hui. Je leur souhaite la bienvenue.
Du Service canadien du renseignement de sécurité, nous avons Nicole Giles, sous-ministre adjointe principale, Politique et partenariats stratégiques, ainsi que Bo Basler, directeur général et coordinateur, Ingérence étrangère. Du Bureau du Conseil privé, nous recevons Sean Jorgensen, directeur général et dirigeant principal de la sécurité. Pour la GRC, nous avons le surintendant principal Jeffrey Beaulac, dirigeant principal de la sécurité par intérim, Sécurité ministérielle. Du Secrétariat du Conseil du Trésor, nous avons Mike MacDonald, sous-ministre adjoint principal, Modernisation de la politique sur la sécurité.
Merci beaucoup à tous les témoins qui sont ici aujourd'hui pour nous éclairer et nous guider dans notre étude du projet de loi .
Madame Giles, j'ai cru comprendre que vous alliez parler au nom de l'ensemble du groupe. Je vous donne la parole pour cinq minutes.
J'ai une remarque amicale à l'intention de nos témoins. Si vous n'avez pas l'habitude de comparaître devant des comités, vous avez ces écouteurs. Si vous ne les utilisez pas, veillez à les placer sur les autocollants devant vous. Évidemment, s'ils sont sur vos oreilles, vous pouvez continuer à utiliser la fonction comme d'habitude.
Sur ce, madame Giles, vous avez cinq minutes.
:
Bonjour, monsieur le président et mesdames et messieurs les membres du Comité. C'est un honneur pour moi de me joindre à vous aujourd'hui et d'avoir l'occasion de discuter du projet de loi .
Nous espérons éclairer ce comité au sujet des processus et des politiques de filtrage de sécurité du gouvernement, ainsi que de l'accès aux renseignements classifiés et l'importance de leur protection.
Pour gagner du temps, comme le président l'a mentionné, j'ai l'honneur de faire une déclaration préliminaire au nom de l'ensemble des témoins.
[Français]
Le filtrage de sécurité est une pratique fondamentale qui permet d'établir et de maintenir un lien de confiance au sein du gouvernement, entre le gouvernement et la population canadienne et entre le Canada et des pays étrangers.
[Traduction]
Le filtrage de sécurité comprend la collecte de renseignements personnels auprès des individus avec leur consentement éclairé, ainsi que de renseignements provenant des forces de l'ordre, des services de renseignement et d'autres sources, en utilisant des méthodes permettant d'évaluer leur fiabilité et leur loyauté envers le Canada. Mes collègues du SCT et du BCP seront ravis de vous en dire davantage sur ces questions.
Une habilitation de sécurité est parfois mal comprise ou présentée comme une désignation spéciale, un ensemble de privilèges ou une qualification acquise comme un grade. Ce n'est rien de tout cela. En termes simples, au gouvernement du Canada, il s'agit d'une décision administrative prise par l'administrateur général d'une organisation, selon laquelle une personne présente un risque acceptable pour la sécurité lorsqu'elle accède à des renseignements, des biens et des installations du gouvernement, et lorsqu'elle travaille avec d'autres personnes au sein de l'administration.
[Français]
Cet administrateur général, ou cette administratrice générale, prend sa décision enfonction des informations et des conseils fournis par les services de police et de renseignement, dont la GRC et le SCRS. Une autorisation de sécurité peut être accordée, refusée ou révoquée en tout temps par l'administrateur général ou l'administratrice générale.
[Traduction]
Étant donné que les titulaires d'une habilitation de sécurité travaillent dans tous les secteurs de l'administration, une habilitation de sécurité n'accorde pas automatiquement à son titulaire l'accès à tous les renseignements ni à tous les biens correspondant à ce niveau d'habilitation.
La protection des renseignements sensibles est essentielle à la capacité du gouvernement du Canada à fonctionner et à assurer la sécurité du pays et des Canadiens. Des mesures rigoureuses sont en place pour empêcher la divulgation de renseignements classifiés à toute personne qui n'en a pas strictement besoin.
Ces mesures sont imposées pour de très bonnes raisons. La divulgation par inadvertance de renseignements sensibles peut entraîner — et a malheureusement entraîné — de graves préjudices pour des personnes, voire des vies, pour l'intérêt national du Canada et pour nos relations internationales. L'atténuation de ce risque sous-tend tout ce que font les membres de la communauté de la sécurité et du renseignement. La divulgation de renseignements pourrait mettre en danger la sécurité des sources humaines, exposer les techniques et autres méthodologies utilisées pour mener les enquêtes et menacer la stabilité des relations alliées indispensables dont le Canada dépend si fortement en matière de renseignement. En d'autres termes, si les partenaires ne peuvent pas confier leurs renseignements au Canada en toute confiance, ils ne nous les fourniront plus.
De même, si les sources humaines ne sont pas convaincues que le SCRS peut les protéger en protégeant aussi les renseignements qu'elles lui fournissent, notre capacité à recruter des sources et à recueillir des renseignements essentiels à la sécurité du Canada sera sérieusement entravée. Nous pourrions également perdre l'accès à une source de collecte technique précieuse dont le développement a nécessité des années et des investissements coûteux.
Ce qui peut apparaître au premier abord comme une information qui n'est pas particulièrement sensible ou préjudiciable peut, lorsqu'elle est mise en parallèle avec d'autres renseignements rendus publics, être utilisée par des adversaires pour faire des déductions aux conséquences très graves. C'est ce qu'on appelle l'effet mosaïque. Nos adversaires surveillent et suivent attentivement chaque mot que nous prononçons et que nous publions, et nous sommes convaincus qu'ils nous observent maintenant. Ils ont rassemblé de nombreux éléments d'information pour identifier nos sources, nos méthodes, notre savoir-faire et nos lacunes en matière de renseignement. De nombreux adversaires font très bien leur travail.
Il existe des principes importants qui renforcent ce système et qui sont à la base de la protection de tous les renseignements sensibles. C'est le principe du besoin de connaître. Les tâches et fonctions particulières d'une personne et les dossiers sur lesquels elle travaillait à ce moment précis sont ce qui établit son besoin de connaître les renseignements sensibles et pertinents. Même les plus hauts responsables du SCRS, qui ont les niveaux d'habilitation les plus élevés possible, ne reçoivent pas de renseignements sensibles qui ne sont pas pertinents pour leur travail actuel et les dossiers sur lesquels ils travaillent. En d'autres termes, il n'y a pas de besoin présumé de connaître.
Nous devons veiller à ce que suffisamment de renseignements soient divulgués pour permettre au gouvernement de rendre des comptes, tout en garantissant la protection des renseignements classifiés. Il existe plusieurs instances essentielles pour l'examen et le contrôle des renseignements classifiés, notamment le Comité des parlementaires sur la sécurité nationale et le renseignement, l'Office de surveillance des activités en matière de sécurité nationale, le commissaire au renseignement et la Cour fédérale, entre autres.
[Français]
Celles et ceux qui travaillent pour ces organisations ont les autorisations de sécurité requises; ces personnes recevront les informations classées secrètes dont elles ont besoin pour exécuter leurs tâches précises.
[Traduction]
Des garanties ont été mises en place pour veiller à ce que la divulgation de ces renseignements ne porte pas atteinte à la sécurité nationale. Ces personnes sont tenues au secret en vertu de la Loi sur l'ingérence étrangère et la protection de l'information, anciennement connue sous le nom de Loi sur la protection de l'information, la LPI, et elles ne doivent pas divulguer sciemment les renseignements qu'elles ont obtenus ou auxquels elles ont eu accès dans le cadre de leurs fonctions et qu'un ministère prend des mesures pour protéger.
[Français]
Parallèlement à cela, le SCRS s'efforce de renforcer sa transparence, notamment dans ses rapports publics annuels, qui en disent plus que jamais sur ses opérations et sur le contexte de la menace, ainsi que dans ses échanges avec les médias et dans les informations qu'il communique au public de façon proactive.
[Traduction]
Nous avons déployé des efforts considérables pour rédiger des renseignements destinés à être publiés, par exemple en fournissant de manière proactive des chronologies d'événements aux comités parlementaires. C'est ce que nous avons fait au cours des derniers mois.
Les modifications apportées récemment à la Loi sur le SCRS par le projet de loi renforcent encore la capacité du SCRS à partager des renseignements, et nous nous réjouissons de travailler plus étroitement avec les parlementaires pour faire avancer le débat sur la sécurité nationale dans ce pays.
[Français]
C'est avec plaisir que nous répondrons à vos questions.
:
Merci, monsieur le président.
Merci, madame Giles, de votre déclaration préliminaire.
Merci à tous ceux qui sont ici pour ce qu'ils font au quotidien afin d'assurer la sécurité de notre pays. Des visages très familiers sont assis à la table.
Madame Giles, vous avez parlé des menaces, de la nécessité d'améliorer notre jeu et des changements importants apportés par le projet de loi qui permettront au SCRS, en particulier, de partager des renseignements supplémentaires. Toutefois, l'une des conditions de partage de renseignements classifiés supplémentaires, et nous ne parlons ici que du niveau secret, avec mon projet de loi, est que vous voudrez toujours que ces personnes aient une habilitation avant de partager ces renseignements. Il pourrait s'agir d'autres paliers de gouvernement. Il pourrait s'agir — en particulier dans le cas du projet de loi — de parlementaires, c'est‑à‑dire de députés et de sénateurs. C'est une garantie nécessaire dont ils auront besoin pour obtenir ces renseignements.
Est‑ce exact?
J'aimerais simplement savoir si c'est en partie la raison pour laquelle le SCRS a soulevé cette question — si le CPSNR en a fait rapport au gouvernement — et pourquoi cela a été inclus dans le projet de loi .
Est‑ce parce que l'on reconnaît que davantage de renseignements classifiés doivent être partagés à un niveau beaucoup plus vaste afin de contrer les menaces continues à la sécurité?
:
Monsieur le président, je pense que ces observations sont excellentes et j'ai peut-être deux commentaires à faire.
Tout d'abord, l'un des changements apportés à l'article 19 de la Loi sur le SCRS dans le cadre du projet de loi a supprimé ce qui était essentiellement une interdiction pour le SCRS de partager des renseignements ou des analyses en dehors du gouvernement fédéral, y compris des renseignements non classifiés. Ces amendements nous permettent également de fournir beaucoup plus de renseignements, de conseils et d'expertise non classifiés, ce qui n'était pas possible auparavant. Cela nous permet, par exemple, de participer avec des alliés à des avis de sécurité portant plusieurs marques d'une manière qui n'était peut-être pas possible auparavant.
Il s'agit également de permettre le partage de renseignements non classifiés que nous ne pouvions pas fournir auparavant. Comme l'a mentionné le député, cela nous donne une excellente occasion d'avoir une conversation beaucoup plus sophistiquée sur la sécurité nationale.
Dans certains cas particuliers, il y aura des renseignements classifiés que nous aimerions pouvoir communiquer à l'extérieur du gouvernement fédéral à ceux qui ont l'habilitation de sécurité appropriée. Par exemple, il peut arriver qu'un parlementaire représente une circonscription particulière où l'on sait qu'un acteur étranger pourrait être intéressé, compte tenu des ressources naturelles de la région ou d'une communauté ethnique ou minoritaire particulière qui compose la circonscription.
Ce que nous aimerions pouvoir faire, c'est fournir ces renseignements précis et peut-être classifiés au parlementaire pour lui permettre de renforcer sa résilience en étant en mesure de reconnaître la menace et, par la suite, de la gérer.
C'est l'objectif des modifications à la Loi sur le SCRS. Il s'agit de nous permettre d'effectuer ces divulgations de résilience.
Il s'agit parfois de renseignements non classifiés. Parfois, il s'agit de renseignements classifiés, mais ceux‑ci ne sont communiqués qu'à ceux qui ont l'habilitation requise.
Dans chacun de ces cas, le propriétaire de l'information devrait déterminer s'il existe un besoin précis de connaître pour cet élément d'information particulier.
:
Ma prochaine question, monsieur Jorgensen, s'adresse à vous.
Nous avons entendu des témoignages intéressants ce mardi.
Par souci de transparence, vous avez été le directeur des opérations, si j'ai bien compris le titre, du CPSNR depuis sa création, en fait.
Nous avons entendu le témoignage de M. Wark, qui a déclaré que si les parlementaires demandaient et obtenaient une habilitation de sécurité de niveau secret, cela serait fatal au CPSNR.
Selon vous, le fait d'avoir des parlementaires disposant d'une habilitation de sécurité de niveau secret nuirait‑il d'une manière ou d'une autre au CPSNR?
Par l'intermédiaire du président, je ne suis pas sûr de vouloir critiquer M. Wark pour son opinion. Évidemment, c'est son opinion.
Je dirais que ce qu'il veut dire, si j'interprète bien ses propos, c'est la question des garanties. En fait, le Parlement a déjà discuté des garanties dans le contexte du CPSNR. Vous vous souviendrez, monsieur Ruff, que vous avez fait l'objet d'une habilitation, ce dont nous discutons ici.
Au sein du gouvernement du Canada, la sécurité ne se résume pas à une simple habilitation, comme vous le savez. Si vous regardez le CPSNR, par exemple, chaque membre est en permanence tenu au secret. Ils ont renoncé à leur privilège parlementaire. En effet, s'ils divulguent quelque chose au Parlement, cette information peut être utilisée contre eux devant un tribunal. Ils ont prêté serment.
L'autre chose que je voudrais souligner, c'est que le Parlement a permis au gouverneur général d'adopter des règlements. Ces règlements mettent en place toutes les garanties que Mme Giles a très bien décrites. Il s'agit de savoir qui peut faire quoi, quand ils peuvent partager l'information, comment ils peuvent la traiter et ce qu'ils doivent utiliser. Toutes ces garanties constituent — et je déteste ce terme — l'écosystème de la sécurité au sein du gouvernement du Canada, dont l'habilitation de sécurité fait partie.
Je ne suis pas sûr d'être d'accord pour dire que ce serait fatal. Nous accordons déjà des habilitations aux députés dans certaines circonstances. La question du LNM en est une, et celle du CPSNR en est une autre. Je pense que tout cela a été renforcé par les garanties dont nous parlons.
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
Par votre entremise, j'aimerais remercier les témoins d'être ici aujourd'hui. Je pense qu'il s'agit d'un excellent groupe, car les témoins présents aujourd'hui peuvent en quelque sorte nous guider tout au long du processus.
Je veux m'assurer que tout le monde comprend bien comment on obtient actuellement une habilitation de sécurité. Si je comprends bien, il faut qu'un administrateur ou quelqu'un estime que la personne qui demande une habilitation de sécurité a une raison d'en avoir besoin. Il doit y avoir une justification à cela. Une fois cette étape franchie, la personne peut demander le filtrage de sécurité. Elle passe le filtrage. Elle doit réussir ce filtrage. Il y a une recommandation. Je crois que dans certains cas, le SCRS procède au filtrage et fait une recommandation d'accorder ou non l'habilitation. À ce moment‑là, la personne reçoit son habilitation de niveau secret. Là encore, c'est pour une habilitation de niveau secret.
Une fois que la personne a obtenu l'habilitation de niveau secret, cela ne signifie pas qu'elle peut accéder à tous les documents de niveau secret du gouvernement du Canada. Est‑ce exact?
:
Monsieur le président, je vais répondre à cette question.
Certaines parties sont correctes. Pour les autres parties, je peux peut-être apporter un peu plus de clarté. Je serai bref, car il arrive que le processus ne soit pas court et simple, mais il peut l'être à d'autres moments.
La chose la plus simple à dire est qu'en ce qui concerne les filtrages de sécurité, la manière dont ils sont menés au sein du gouvernement fédéral est conforme à la norme du Conseil du Trésor. Cette norme énonce les responsabilités de ceux qui assurent la sécurité dans un ministère. L'une de leurs tâches consistera à effectuer des filtrages de sécurité.
Essentiellement, le processus commence, vous avez raison, lorsqu'une personne est considérée pour un poste, ou va occuper un poste, ou est embauchée par la fonction publique du Canada. Cette personne est donc considérée comme... mais ce n'est peut-être pas le bon terme. Elle doit demander l'accès aux installations, aux actifs, aux technologies de l'information, et ainsi de suite. Elle doit avec un besoin pour obtenir une habilitation.
En principe, le processus commence lorsque votre candidature est retenue pour un poste. Il y a des ressources et des installations d'information. Vous ne demandez pas d'habilitation. Votre ministère a décidé que vous en aviez besoin. Ensuite, en tant que candidat, vous fournissez une série d'informations sur vous-même. Vous remplissez des formulaires. Certains d'entre vous l'ont peut-être déjà fait par le passé. Le ministère recueille ensuite ces renseignements à votre sujet. Vous en êtes conscient. En fait, vous devez consentir à tout cela. C'est un élément clé. Vous consentez à partager vos renseignements personnels et tout le reste. On examine des éléments tels que les antécédents professionnels, les dossiers de renseignements financiers, peut-être les rapports avec les forces de l'ordre dans le passé, vos habitudes, vos habitudes personnelles et vos comportements. Des recherches sont effectuées dans les bases de données des services de renseignement. Il pourrait y avoir des recherches sur Internet, par exemple. Il pourrait y avoir des recherches dans les fonds de sécurité nationale, dans certains de vos comportements sur les médias sociaux, et ainsi de suite.
Tous ces éléments seront saisis, ou plus, selon le niveau de sécurité que vous souhaitez obtenir. Peut-être le niveau très secret. Peut-être le niveau secret. Il pourrait s'agir simplement de ce que l'on appelle une cote de fiabilité, qui est la plus basse.
Essentiellement, le décideur, comme en droit administratif, prend en compte tous ces renseignements et envoie une évaluation du SCRS, si nécessaire; une demande ou une vérification de l'application de la loi; ou une demande ou une vérification financière, si cela s'avère nécessaire. En gros, nous prenons tous ces renseignements et soumettons cette personne à un processus de jugement. Nous prendrons l'ensemble des renseignements et nous y réfléchirons. Y a‑t‑il matière à préoccupation? Y a‑t‑il quelque chose qui nous amène à douter du jugement, de la fiabilité ou du sérieux de cette personne? Si vous demandez une habilitation de niveau secret ou très secret, vous devrez alors répondre à des questions sur votre loyauté envers le Canada et la fiabilité en ce qui concerne la loyauté.
Si quelque chose pose problème, vous pouvez être appelé pour passer un filtrage de sécurité plus approfondi ou répondre à d'autres questions. Si ce n'est pas le cas, vous poursuivrez le processus.
Il est important de préciser que si vous n'obtenez pas d'habilitation de sécurité, vous disposez d'un droit de recours. Il y a des étapes à suivre pour obtenir ce recours, et le demandeur a des étapes à suivre s'il n'est pas d'accord avec la procédure de recours.
:
En tant que fonctionnaires, nous ne sommes jamais en mesure de fournir des conseils stratégiques sur des mesures législatives particulières, mais il y a souvent une certaine confusion au niveau de la langue et du vocabulaire. L'expression « besoin de connaître » est comprise différemment selon les contextes.
Lorsque nous parlons du besoin de connaître, cela s'applique à chaque renseignement particulier. Par conséquent, dans notre travail, il n'y a pas de besoin présumé de connaître un élément d'information en particulier. C'est l'auteur et le propriétaire des renseignements qui déterminent qui y a accès. Pour vous donner un exemple, lorsque nous obtenons des renseignements d'un partenaire international et que nous voulons les fournir à la GRC dans le cadre d'une enquête policière, nous devons, au SCRS, retourner voir le partenaire international, lui demander si nous pouvons utiliser les mots exacts et donner ces renseignements exacts à la GRC dans le cadre d'une enquête criminelle. C'est très réglementé.
De notre point de vue, il est toujours utile d'être très précis quant au langage utilisé. Dans notre métier, dans notre monde, il n'y a pas de besoin présumé de connaître une information. Ce besoin est déterminé sur la base de cette circonstance très précise.
Chaque jour, par exemple, il y a un certain nombre de réunions auxquelles je n'ai pas le droit d'assister parce que, malgré ma position, je n'ai pas de besoin de connaître pour cette opération en particulier.
:
Merci, monsieur le président.
Je vous remercie vraiment de nous éclairer, madame Giles. Dans vos remarques liminaires, j'ai très bien compris la distinction entre le besoin de savoir et le droit de savoir.
Ce qui me préoccupe, en matière de privilèges parlementaires, c'est plutôt de savoir si je peux avoir accès à de l'information qui va m'être utile dans mon rôle de législateur. À cet égard, vous m'avez énormément rassurée.
Là où vous m'avez inquiétée, c'est lorsque vous avez parlé des relations internationales, particulièrement avec les pays membres du Groupe des cinq, de l'image du SCRS et du discrédit potentiel de celui-ci. Je l'ai bien entendu.
J'ai aussi bien entendu que le projet de loi , qui manque de mordant, à mon avis, a également contribué à nous fournir davantage d'informations pour potentiellement éviter ce qu'on est en train de vivre dans notre menu législatif, qui va durer très longtemps et qui revient au Comité permanent de la procédure et des affaires de la Chambre.
Alors, j'essaie de comprendre en quoi le projet de loi présente un avantage, alors que je pourrais obtenir l'information dont j'ai besoin en présentant une requête, à moins que le gouvernement décide de ne pas autoriser l'accès, évidemment.
J'aimerais avoir votre avis.
Puisqu'on tarde à me répondre, je pense que ma question était très bonne, monsieur le président.
Des voix: Ha, ha!
:
Je remercie la députée de sa question, monsieur le président.
La réponse n'est pas simple. Ce n'est pas à la GRC de choisir ce à quoi les députés devraient avoir accès ou non et la façon dont leurs lois devraient être faites. Nous appliquons la loi. Cela a très bien été mentionné par mes collègues lors des discours d'ouverture. Parmi les inquiétudes que nous avons dans notre travail, il y a les définitions qui sont parfois un peu vagues.
De plus, il n'y a pas seulement le côté international qui pourrait nous inquiéter, il y a aussi le côté intérieur. Comme police nationale, nous sommes en relation avec tous les corps de police au Canada ainsi qu'avec d'autres agences d'application de la loi. Comme cela a été très bien dit, le propriétaire d'une information a le droit de décider où et quand elle devrait être utilisée.
Tous les jours, à la GRC, nous prenons soin de toute l'information que nous avons. Nous nous assurons de la protéger, car nous ne voulons pas nuire à notre capacité de faire notre travail et aux capacités de nos partenaires intérieurs et internationaux d'effectuer le leur.
:
Monsieur le président, je peux commencer et mon collègue pourra compléter ma réponse.
[Traduction]
Ce que nos partenaires internationaux attendent de nous pour continuer à fournir des informations et des renseignements essentiels, c'est la certitude que les informations qu'ils nous communiquent seront protégées et — si nous choisissons et obtenons leur permission de transmettre cette information à d'autres personnes au sein du gouvernement canadien ou à l'extérieur du gouvernement canadien — que des cadres et des mesures appropriés seront en place pour empêcher de diffuser davantage cette information.
De notre point de vue, le plus important est de veiller à ce que les accords de partage de renseignements que nous avons conclus nous permettent de respecter nos obligations et de protéger les informations. Il s'agit d'une question essentielle pour nous. Nous sommes un service de renseignement bicéphale. Nous nous occupons à la fois des affaires intérieures et extérieures. Nous sommes un service de renseignement relativement petit, alors nous dépendons beaucoup de l'information que nos alliés nous fournissent pour faire notre travail et protéger les Canadiens.
Nos partenaires et alliés sont très demandeurs de ce que nous produisons, mais nous sommes aussi, au bout du compte, des importateurs nets de renseignements. Nous devons donc être en mesure de fournir ces assurances et de mettre en place ces cadres, et c'est pourquoi le principe du besoin de connaître est si important pour nous.
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J'ai tant de questions à poser.
Le parrain du projet de loi, qui est avec nous aujourd'hui, a fait de nombreuses allusions au nombre de personnes qui détiennent actuellement une cote de sécurité de niveau secret — il y en a environ 250 000 — et il a dit que seulement 23 demandes ont été rejetées.
Pouvez-vous passer en revue ces chiffres? De plus, quand on obtient une habilitation de sécurité, la conserve‑t‑on de façon permanente? Je sais qu'il existe une possibilité de révocation si cela devient nécessaire, mais quelle est la durée de la validité?
Là où je veux en venir, c'est que lorsque les députés ont accès à ces renseignements, comment le SCRS, ou la personne qui délivre les autorisations, va‑t‑il gérer cela sur le plan du nombre? Est‑ce même un problème?
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Voici les statistiques comme nous pouvons le mieux les rassembler, car il ne faut pas oublier que chaque administrateur général d'une organisation contrôle les autorisations et les cotes de fiabilité qui sont accordées.
Je peux dire ceci: toute personne qui travaille dans la fonction publique du Canada doit avoir une cote de fiabilité, qui est valable pendant 10 ans. Cela s'applique dans 100 % des cas, alors nous en sommes à plus de 360 000. Environ 51 % des personnes n'auront qu'un niveau de fiabilité ou un niveau amélioré. Environ 40 % des employés de la fonction publique du Canada ont une cote de sécurité de niveau secret, et environ 8 % ou 9 % ont une cote de sécurité de niveau très secret ou de niveau très secret avec filtrage approfondi, de sorte que la pyramide se rétrécit à mesure qu'on la grimpe.
Nous savons que SPAC contrôle chaque année entre 110 000 et 130 000 entrepreneurs dans le cadre de son programme, et le dernier élément d'information dont nous disposons concerne les nouveaux employés qui entrent dans la fonction publique. Environ une personne sur 400 ou 500 n'obtient pas d'habilitation. Cela s'applique aux nouveaux employés, mais encore une fois, ce ne sont pas des données absolues. Ce sont les chiffres les plus précis que nous puissions obtenir. Cela s'applique aux nouveaux venus qui présentent une demande d'emploi à la fonction publique.
Autrement dit, les refus sont faits. En ce qui concerne les cotes de sécurité secrètes, je crois qu'elles sont valides pour 10 ans, et les habilitations très secrètes doivent être renouvelées tous les cinq ans. C'est ainsi que fonctionne le système, très brièvement.
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Oui. Le stagiaire du programme d'été du Parti libéral du Canada est automatiquement réputé avoir le droit de présenter une demande, parce qu'il a besoin ou pourrait avoir besoin de connaître à un moment donné dans le cadre de son travail... Nous avons cette résistance aujourd'hui selon laquelle le droit d'un député de demander le même statut est soudainement un problème pour une raison quelconque. Je reviens à ce que nous avons dit quant à la capacité et aux défis. Ce que je dis, c'est qu'il y a un point frustrant quand il est nécessaire d'avoir cela, et que la « capacité » et les questions sont utilisées comme éléments de résistance. Le fait est que les députés devraient avoir le même droit de présenter une demande. Ce qui arrive par la suite, dans de nombreuses conversations aujourd'hui — et c'est frustrant — c'est: « Nous sommes devant ce défi. »
Vous ne serez peut-être pas en mesure de nous fournir cela par écrit, mais je veux simplement mettre les choses en contexte. Pourriez-vous nous indiquer par écrit combien de demandes de stage ont été présentées et approuvées depuis 2021? Ce que je veux dire, c'est que, lorsqu'il y a 338 députés qui pourraient présenter une demande et se voir accorder le droit de le faire, je reviens à la façon dont, au bout du compte, il est très raisonnable de le faire pour les députés, qui votent sur les budgets en vertu desquels vous travaillez et sur les lois que vous approuvez et appliquez. Je ne pense pas que ce soit déraisonnable, et il ne devrait pas y avoir de difficultés à régler ce problème, alors je pense que... Pourriez-vous nous fournir ce chiffre par écrit, simplement pour nous mettre en contexte?
J'espère que ce que j'ai pu exposer nous permettra d'arriver à un résultat positif sur cette question. Il est tout à fait raisonnable que les députés aient le droit de présenter une demande et, compte tenu de ceux qui sont déjà réputés avoir le droit de présenter une demande en vertu du besoin de connaître, le projet de loi de M. Ruff est tout à fait approprié et réalisable. Je me demande si vous avez des commentaires à ce sujet.
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Monsieur le président, je peux essayer de répondre. Il s'agit d'une excellente question.
Je peux peut-être parler de la façon dont nos plus proches partenaires du renseignement gèrent des situations semblables. Pour ce faire, ils doivent également se soumettre à un examen indépendant par des parlementaires désignés, comme nous le faisons au Canada. Par exemple, des comités spécialisés du renseignement du Congrès surveille le FBI aux États-Unis. Le Intelligence and Security Committee of Parliament surveille le service de sécurité du Royaume-Uni. Le Parliamentary Joint Committee on Intelligence and Security surveille L'Australian Security Intelligence Organisation. C'est la même chose pour la Nouvelle-Zélande, mais avec un sigle différent.
Ce que vous verrez, c'est l'uniformité de la façon dont les partenaires alliés gèrent cela. Il y a des parlementaires désignés qui sont autorisés à recevoir — en fonction des examens, des dossiers et des questions qu'ils examinent — l'information dont ils ont besoin pour s'acquitter de cette fonction. Il s'agit surtout de confier cette fonction à un groupe de personnes désignées, comme le fait le CPSNR pour nous.
Nous serions dans une position un peu difficile si nous essayions de parler des opinions de tous nos collègues internationaux. Cependant, je pense qu'il serait juste de dire qu'il y aurait des préoccupations, et il y en a toujours, lorsqu'il y a une possibilité qu'eux ou nous, à titre de service de renseignement désigné au Canada, perdions le contrôle sur qui a accès à des éléments d'information précis. C'est là qu'il s'agit d'être très clair quant au vocabulaire concernant le « besoin de connaître » et sur le fait qu'avoir le droit de présenter une demande n'équivaut pas au fait d'avoir un besoin de connaître.