:
Bonjour, chers collègues. Je déclare la séance ouverte.
Bienvenue à la 12e réunion du Comité permanent de la sécurité publique et nationale. Nous tenons aujourd'hui une séance hybride, conformément à l'ordre de la Chambre du 25 novembre 2021. Les députés assistent à la réunion soit en personne dans la salle, soit à distance à l'aide de l'application Zoom.
Les députés et les témoins peuvent s'exprimer dans la langue officielle de leur choix. Au bas de votre écran, vous pouvez choisir le parquet, l'anglais ou le français. En ce qui concerne la liste des intervenants, le greffier du Comité m'informera du mieux qu'il le pourra des personnes qui ont levé la main. Nous ferons tout notre possible pour maintenir une liste unifiée pour tous les membres, qu'ils participent virtuellement ou en personne.
Conformément à l'article 108(2) du Règlement et aux motions adoptées par le Comité le jeudi 3 février 2022 et le jeudi 17 février 2022, le Comité poursuit son étude sur les plateformes de financement participatif et le financement de l'extrémisme, et entreprend son étude sur la montée de l'extrémisme violent à caractère idéologique au Canada.
Aujourd'hui, nous recevons par vidéoconférence deux représentants de GoFundMe: M. Juan Benitez, président, et Mme Kim Wilford, cheffe des affaires juridiques. Nous accueillons également M. Kevin Pearce, chef de la conformité de PayPal Canada. Enfin, nous recevons deux représentants de Stripe: Mme Katherine M. Carroll, responsable mondiale des politiques publiques, et M. Gerald Tsai, chef de la conformité.
Vous disposerez d'un maximum de cinq minutes pour faire votre déclaration liminaire, après quoi nous passerons aux questions.
Bienvenue à tous.
J'invite maintenant M. Benitez à faire une déclaration liminaire d'au plus cinq minutes. La parole est à vous.
:
Bonjour, monsieur le président et mesdames et messieurs les membres du Comité. Nous sommes heureux de nous joindre à vous aujourd'hui pour discuter de questions importantes concernant la collecte de fonds du convoi pour la liberté et le sociofinancement au Canada en général.
Je m'appelle Juan Benitez et je suis le président de GoFundMe. Je suis accompagné de Kim Wilford, cheffe des services juridiques de GoFundMe.
Au nom de toute l'équipe de GoFundMe, nous tenons à reconnaître les répercussions du convoi pour la liberté sur la vie des Canadiens, en particulier les résidants d'Ottawa, et sur chacun d'entre vous.
GoFundMe est la plateforme de sociofinancement la plus réputée et la plus fiable au monde. Notre mission est d'aider les gens à s'entraider dans le but de devenir la plateforme la plus utile au monde. Nous sommes honorés que GoFundMe soit aujourd'hui un nom synonyme d'aide et de soutien aux communautés. Cet impact est considérable puisque nous avons versé plus de 17 milliards de dollars en aide à des communautés dans 19 pays depuis la création de l'entreprise il y a plus d'une décennie.
Au Canada, nous versons chaque année plus de 200 millions de dollars pour soutenir les communautés, notamment lors d'événements marquants comme la campagne de sociofinancement des Broncos de Humboldt en 2018, qui a permis de recueillir plus de 15 millions de dollars, mais également pour les centaines de campagnes qui aident chaque jour des amis et des membres de la famille à subvenir à leurs besoins et à réaliser leurs rêves.
GoFundMe aspire à devenir la référence en matière de pratiques responsables dans le secteur du sociofinancement. Plus de 80 de nos 400 employés se consacrent à la conception et à l'application de politiques, à la confidentialité des données, à la sécurité des renseignements, à la conformité réglementaire, au contrôle des sanctions et à la prévention de la fraude relative aux paiements, aux crimes financiers et au blanchiment d'argent. Nous employons des experts de l'industrie et nous nous considérons comme une entreprise d'avant-garde dans ces domaines.
Nos décisions et nos politiques sont basées sur nos conditions d'utilisation, qui sont publiées et décrivent ce qui est permis et ce qui est interdit sur notre plateforme. Les campagnes de sociofinancement liées notamment à la désinformation, aux discours haineux ou à la violence sont interdites par nos conditions d'utilisation.
Avant de dresser la chronologie des événements liés à la campagne de sociofinancement du convoi pour la liberté, je tiens à remercier les autorités d'Ottawa, notamment le chef de police intérimaire Bell, le maire Watson et leurs équipes pour leur collaboration et leur transparence. Leur contribution était essentielle pour que nos équipes puissent comprendre ce qui se passait et ainsi prendre les meilleures décisions possible au regard de nos politiques.
La campagne de sociofinancement du convoi pour la liberté a été créée le 14 janvier. Nous avons commencé à la surveiller activement dès le lendemain, en raison d'une activité importante de collecte de fonds. Notre analyse initiale a conclu que la collecte de fonds était conforme à nos conditions d'utilisation et pouvait rester active. Le 27 janvier, nous avons procédé à un retrait de 1 million de dollars vers l'institution financière de l'organisatrice de la collecte de fonds du convoi pour la liberté.
À la suite de ce versement, les déclarations publiques de l'organisatrice de la campagne de sociofinancement ont commencé à prendre une autre tournure et, le 2 février, nous avons suspendu la campagne de sociofinancement. Cela impliquait que tous les dons et retraits futurs étaient suspendus.
Du 2 au 4 février, les autorités locales nous ont fait savoir que ce qui avait commencé comme un mouvement pacifique s'était transformé en un tout autre mouvement. Elles nous ont fait part de rapports faisant état de violences et de comportements menaçants de la part d'individus associés à ce mouvement. Nous avons également entrepris un examen de la provenance des dons. Nos dossiers montrent que 88 % des fonds reçus provenaient du Canada et que 86 % des donateurs étaient originaires du Canada.
Le 4 février, à la suite d'une conversation préoccupante avec l'organisatrice de la campagne de sociofinancement et son équipe, ainsi que de mises à jour régulières de la part des autorités locales faisant état d'une escalade d'actes violents et de perturbations causées par le mouvement, il est devenu évident que la campagne de sociofinancement ne respectait plus nos conditions d'utilisation. Nous l'avons retirée de notre plateforme et avons offert aux donateurs la possibilité de demander un remboursement ou, conformément aux déclarations de l'organisatrice de la campagne de sociofinancement, de faire en sorte que leurs dons soient remis à des organismes de bienfaisance reconnus et crédibles, choisis par l'organisatrice de la campagne de sociofinancement et vérifiés par GoFundMe.
À partir du 5 février, tous les remboursements ont été effectués par notre prestataire de services de paiements, y compris tous les frais accessoires et de traitement des transactions, et ces fonds ont été restitués aux donateurs dans les jours qui ont suivi.
Il est à noter que le cadre réglementaire entourant le sociofinancement par l'entremise de GoFundMe comporte de nombreux niveaux. Tous les dons sont traités, conservés et versés par nos prestataires de services de paiements. GoFundMe n'interagit pas directement avec les fonds collectés auprès des donateurs, ne les détient pas et n'est pas en mesure de les rediriger vers nous.
J'ai décrit précédemment les investissements que nous faisons chez GoFundMe en matière de fiabilité, de sécurité et de conformité. C'est le premier niveau. Le deuxième niveau provient des fonctionnalités similaires que mettent en œuvre nos prestataires de services de paiements. Enfin, nos prestataires de services de paiements s'appuient également sur les banques, les réseaux de cartes et les exigences réglementaires qui leur sont associées.
En résumé, nous croyons que l'action responsable est au cœur de la campagne de sociofinancement. Nous investissons de manière proactive dans les processus, le personnel et les outils appropriés pour être le leader de l'industrie dans ce domaine. La campagne de sociofinancement du convoi pour la liberté fut un cas unique. Nous soutenons les manifestations pacifiques, à condition qu'elles respectent nos conditions d'utilisation.
Bien qu'il y ait toujours lieu d'apprendre et de s'améliorer, nous espérons que le Comité prendra acte des démarches responsables que nous avons entreprises en étroite collaboration avec les autorités locales.
Nous sommes heureux de continuer à aider les collectivités canadiennes et avons hâte de répondre aux questions du Comité.
Merci.
Merci, monsieur le président et mesdames et messieurs les membres du Comité.
Je m'appelle Kevin Pearce. Je suis le chef de la conformité de PayPal Canada. À ce titre, je suis responsable de la mise en œuvre et de la surveillance de nos divers programmes de conformité, conçus pour honorer nos obligations en matière de risques et de réglementation au Canada.
Je vous remercie de me donner l'occasion de m'adresser à vous aujourd'hui.
Depuis plus de 20 ans, PayPal est à l'avant-garde de la révolution du paiement numérique; il est devenu un réseau bilatéral qui met en contact les consommateurs et les commerçants dans plus de 200 marchés partout dans le monde. PayPal exploite une plateforme de paiement ouverte, sécurisée et neutre sur le plan technologique que peuvent employer les entreprises pour effectuer des transactions avec leurs clients en ligne, en magasin et à partir d'appareils mobiles. Grâce à une innovation technologique combinée à des partenariats stratégiques, PayPal met au point de meilleures solutions de gestion et de transfert d'argent pour ses 426 millions de détenteurs de compte actif aux quatre coins de la planète, en plus de leur offrir choix et souplesse lorsqu'il s'agit d'effectuer ou de recevoir des paiements.
En tant que fournisseur de services de paiement responsable et digne de confiance, nous avons élaboré des procédures, des politiques et des contrôles internes rigoureux afin de respecter les lois du Canada et des autres pays où nous exerçons nos activités. PayPal Canada est une entreprise de services monétaires enregistrée, tant au fédéral auprès du CANAFE qu'au provincial auprès de Revenu Québec, au Québec. À titre d'entité déclarante enregistrée suivant la Loi sur le recyclage des produits de la criminalité et le financement des activités terroristes, nous avons l'obligation de surveiller les transactions effectuées sur notre plateforme et de signaler toute transaction suspecte au CANAFE. De plus, nous devons transmettre au CANAFE toute déclaration de télévirements internationaux envoyés ou reçus. Ce sont toutes des obligations que nous devions respecter avant la déclaration d'état d'urgence proclamée en vertu de la Loi sur les mesures d'urgence et que nous continuerons d'honorer même après son abrogation.
PayPal Canada est également assujetti à de nombreuses lois d'application générale fédérales et provinciales. Nous prévoyons en outre devoir nous enregistrer auprès de la Banque du Canada en tant que fournisseur de services de paiement en conformité avec la nouvelle Loi sur les activités associées aux paiements de détail.
Le secteur de PayPal dédié au respect de la conformité à l'échelle mondiale est composé de centres d'excellence situés partout dans le monde. Ceux‑ci remplissent de multiples fonctions de gestion du risque d'entreprise, y compris des responsabilités quant au principe d'identification des clients, la surveillance des transactions suspectes, le dépôt de rapports auprès des autorités de réglementation et la protection des renseignements personnels. La direction et le personnel de ces centres d'excellence sont des professionnels de la conformité qui possèdent une expertise dans leur domaine respectif et qui sont soumis aux régimes de réglementation en vigueur dans les marchés dans lesquels nous exerçons nos activités.
En ce qui concerne l'intérêt du Comité sur l'utilisation du sociofinancement dans le cadre des manifestations qui ont eu lieu récemment au Canada, j'aimerais préciser que PayPal ne traite pas les paiements versés à GiveSendGo et qu'il n'a pas traité ceux de la campagne de GoFundMe mise sur pied à l'appui de la manifestation en question.
Néanmoins, nous travaillons fort à empêcher que notre plateforme et nos services servent à promouvoir la haine, la violence et d'autres formes d'intolérance. Nous examinons soigneusement les mouvements des comptes pour veiller à ce que nos services soient utilisés en conformité avec les lignes directrices strictes établies dans nos conditions d'utilisation, y compris notre politique sur les utilisations autorisées.
PayPal a une politique des utilisations autorisées solide, bien définie et de longue date, qui précise que « [l]es services PayPal ne doivent pas être utilisés pour des activités [...] qui violent une loi, un règlement ou un arrêté [ou] liées à des transactions [...] de promotion de la haine, de la violence, de l'intolérance raciale ou d'autres formes d'intolérance discriminatoire ».
Depuis de nombreuses années, nous avons mis au point des systèmes sophistiqués et un cadre mondial de gouvernance, de gestion du risque et de conformité pour faciliter la détection et la prévention des flux de paiement et des activités qu'on tente d'effectuer illégalement sur notre plateforme. Lorsque nous nous rendons compte qu'une personne, un site Web ou une organisation utilise nos services d'une façon contraire à notre politique ou aux lois applicables, nous agissons. Notre équipe d'experts hautement qualifiés se penche sur chaque cas individuellement et évalue soigneusement le site Web de l'utilisateur concerné, les organismes associés et leur adhésion à nos conditions d'utilisation. Lorsqu'un client viole nos conditions, nous pouvons restreindre son accès à des fonds ou couper tout lien avec le client contrevenant, au besoin.
PayPal collabore avec les partenaires d'application de la loi de manière proactive et réactive pour aider à empêcher de possibles activités illégales sur notre plateforme et à identifier les mauvais joueurs qui ont utilisé notre plateforme à des fins illicites. Notre capacité à identifier rapidement les paiements suspects constitue une caractéristique distinctive importante des systèmes de paiement en espèces.
À PayPal, nous prenons nos responsabilités envers nos clients et les organismes de réglementation très au sérieux et nous sommes résolus à collaborer avec les gouvernements, les organismes d'application de la loi, les organismes de renseignement et le secteur financier de sorte que les plateformes financières comme la nôtre ne sont pas utilisées ni exploitées pour promouvoir ou financer des activités haineuses et extrémistes.
Voilà qui conclut mes observations, monsieur le président. Je serai heureux de répondre aux questions.
Je vous remercie du temps que vous m'accordez aujourd'hui.
:
Merci beaucoup. Bonjour, monsieur le président et mesdames et messieurs les membres du Comité.
Je m'appelle Katherine Carroll. Je suis responsable mondiale des politiques publiques à Stripe. Je suis accompagnée aujourd'hui de Gerald Tsai, le chef de la conformité de Stripe.
Nous sommes reconnaissants au Comité du travail important qu'il accomplit et de l'occasion qui nous est offerte de participer à cette étude.
À titre d'information, Stripe est une entreprise spécialisée dans la technologie qui construit des infrastructures économiques pour Internet. Des entreprises de toute taille, allant des petites entreprises en démarrage aux sociétés ouvertes, emploient notre technologie et nos outils pour accepter des paiements et gérer leurs activités en ligne. Nos produits sont utilisés par des entreprises dans plus d'une cinquantaine de pays. Nous sommes assujettis à la réglementation des pays selon les produits et services que nous offrons sur leur territoire. Parmi les organismes qui supervisent nos activités réglementées, on peut citer entre autres la Banque centrale d'Irlande, la Financial Conduct Authority du Royaume‑Uni, le FinCEN et le Département des services financiers de New York.
À Stripe, nous avons vraiment à cœur la conformité aux lois et règlements des endroits où nous menons nos activités. Nous avons investi dans la création d'un programme mondial exemplaire afin d'honorer nos obligations réglementaires, y compris en ce qui touche le principe d'identification des clients, la réglementation sur le recyclage de l'argent, les règles concernant l'imposition de sanctions, les normes liées aux liquidités et les règles en matière de protection des données. Nous possédons également des systèmes avancés qui permettent d'analyser le flux des transactions, de détecter et de prévenir la fraude, de surveiller la perpétration d'éventuels crimes financiers et de protéger nos utilisateurs contre les mauvais joueurs.
En plus de respecter nos propres obligations juridiques, nous travaillons et opérons en conformité avec les paramètres établis par nos sociétés financières, y compris les institutions financières réglementées et les réseaux de cartes qui ont leurs propres règles et obligations réglementaires.
Stripe mène des activités au Canada depuis 2012 et a ouvert des bureaux à Toronto pas plus tard que cette semaine. Nous servons près de 430 000 entreprises au Canada. Pendant la pandémie, nous nous sommes employés à aider des milliers d'entreprises canadiennes, petites et grandes, à s'adapter et à offrir des produits et services en ligne.
Nos activités au Canada consistent principalement à traiter des paiements et à permettre aux marchands d'accepter des paiements en ligne. Nous offrons aussi certains logiciels et services auxiliaires aux entreprises, comme la détection de la fraude et le calcul des taxes. Comme dans de nombreux pays, il n'est habituellement pas nécessaire de s'enregistrer pour offrir des services de traitement des paiements au Canada. En effet, ces services sont généralement considérés différemment des services bancaires et des services de transfert d'argent, par exemple.
Compte tenu de la portée limitée de nos activités, nous n'avons jamais eu besoin de nous inscrire auprès du CANAFE. Cependant, nos activités de traitement des paiements au Canada sont assujetties à des procédures et à des politiques mondiales rigoureuses de conformité et de gestion du risque ainsi qu'aux exigences imposées par nos partenaires bancaires réglementés.
Il y a deux semaines, à la suite de la mise en œuvre de la Loi sur les mesures d'urgence, nous avons terminé le processus de préinscription auprès du CANAFE. Nous maintenons des communications actives avec cet organisme et nous sommes prêts à coopérer et à respecter toute modification réglementaire permanente adoptée par l'entremise d'une nouvelle mesure législative ou en raison de l'adoption de la Loi sur les activités associées aux paiements de détail. Nous avons participé activement aux consultations gouvernementales sur la façon d'appliquer la loi aux entreprises de traitement des paiements comme Stripe. À cette fin, nous avons notamment fait partie du Comité consultatif sur les paiements de détail de la Banque du Canada.
Stripe fournit des services de traitement des paiements à bon nombre de plateformes de sociofinancement, ce qui leur permet d'accepter des paiements par le truchement des grands réseaux de cartes. Comme c'est le cas pour toute activité effectuée au moyen de Stripe, les campagnes de collecte de fonds sont assujetties aux exigences en matière de collecte d'information concernant l'organisateur de la campagne, à la vérification des parties sanctionnées et à d'autres mesures de contrôle de la fraude et de la gestion du risque. Nous prenons au sérieux notre rôle en tant qu'infrastructure de paiements et travaillons en collaboration avec des partenaires bancaires, des réseaux de cartes et des plateformes afin d'assurer aux utilisateurs la mise en place de mesures de contrôle adéquates.
Au cours des dernières semaines, alors que des événements se déroulaient à Ottawa et ailleurs au Canada, des centaines de nos employés ont collaboré étroitement avec nos institutions financières partenaires et les organismes de réglementation pour surveiller les activités, partager de l'information et se conformer sans délai aux ordonnances de la Cour et autres mesures d'urgence. Nous continuons à respecter les décisions du gouvernement et des tribunaux canadiens sur ce qui constitue des activités licites et sur le moment où il est nécessaire de restreindre les activités ou biens. Nous avons pris soin au cours de ce processus d'assumer nos responsabilités et de nous conformer à la loi tout en réduisant au minimum les erreurs qui auraient empêché des Canadiens d'accéder au système financier.
Encore une fois, merci de nous donner l'occasion de participer à cette importante discussion. Nous répondrons avec plaisir à toutes vos questions.
:
Je vous remercie, monsieur le président.
Je vous remercie, monsieur Benitez. Je vous suis très reconnaissant de vos commentaires.
Vous avez souligné à quelques reprises que votre plateforme ne permet pas les campagnes qui font quoi que ce soit pour financer la haine et d'autres activités connexes, conformément à vos conditions de service. Vous avez parlé de « tout contenu reflétant ou favorisant un comportement... comme une instance d’abus de pouvoir ou d’incitation à la haine, à la violence, au harcèlement, à l’intimidation, à la discrimination, au terrorisme ou à l’intolérance sous quelque forme que ce soit, et en lien avec la race, l’origine ethnique ou nationale », etc.
Vous avez également souligné que la collecte de fonds avait été créée le 14 janvier et que le 27 janvier, vous aviez traité un retrait d'un million de dollars au profit des organisateurs. De nombreux renseignements du domaine public indiquaient que les organisateurs avaient des liens avec le mouvement des gilets jaunes et le projet Clarion antimusulman, et qu'ils avaient déjà, à ce moment‑là, formulé publiquement un nombre considérable de commentaires qui auraient dû soulever de vives inquiétudes, conformément à vos propres conditions de service.
Puisque ces propos étaient déjà dans le domaine public, est‑ce que vos systèmes ont échoué de telle sorte que vous avez permis ce retrait d'un million de dollars, est‑ce que les systèmes n'ont pas été en mesure de saisir ce qui s'était passé ou est‑ce que vous n'avez pas considéré ce comportement comme faisant partie des nombreuses catégories que vous avez définies?
:
Monsieur le président, si vous me le permettez, j'aimerais rappeler au Comité que ce groupe de solliciteurs de fonds, et cette collecte de fonds dans son ensemble, était — et je crois que nous sommes tous d'accord là‑dessus — un événement sans précédent, en raison de son ampleur, de sa rapidité, de sa nature centralisée et de la complexité des participants à la collecte de fonds.
Lorsque la collecte de fonds a été créée sur notre plateforme, comme l'a dit Mme Wilford, nous nous sommes concentrés sur la règle qui consiste à connaître le client et nous nous sommes efforcés de comprendre l'organisatrice de la collecte de fonds elle-même — en tant que personne. Au fil du temps, nous avons commencé à effectuer des analyses plus approfondies sur d'autres parties. Il arrive que nous ne soyons pas nécessairement en mesure d'obtenir tous les commentaires formulés par une personne dans les médias sociaux et dans sa vie quotidienne. Sur le fondement des renseignements dont nous disposions à ce moment‑là, c'est‑à‑dire en janvier, la collecte de fonds respectait nos conditions de service. Par conséquent, nous l'avons jugée — sur le fondement des renseignements que Mme Wilford a également décrits — acceptable pour pouvoir débourser ces fonds.
Bien entendu, après cela, les choses ont changé immédiatement et très rapidement. Les communications ont changé. Les renseignements sur les faits ont changé. Le convoi lui-même a changé. Nous avons réagi à ces changements, et nous pensons que nous avons pris les mesures appropriées.
:
Merci, monsieur le président.
Je remercie les témoins de prendre le temps de répondre à nos questions. Le problème, c'est qu'il y a beaucoup de questions auxquelles nous n'avons pas de réponses.
Monsieur Benitez, vous venez de le dire, cette campagne de financement, c'est un peu du jamais vu. Plusieurs questions se posent. Y a-t-il un vide juridique dans l'encadrement de tout cela? Je parle de ces campagnes de sociofinancement virtuel et de leurs liens avec la montée de l'extrémisme.
C'est un peu en ce sens que je vais poser certaines questions. Les plateformes de sociofinancement comme GoFundMe ne semblent pas être soumises à la Loi sur le recyclage des produits de la criminalité et le financement des activités terroristes. Vous n'êtes donc pas tenus de signaler les transactions suspectes au CANAFE, soit le Centre d'analyse des opérations et déclarations financières du Canada.
Dans une telle situation, le fait d'être soumis à cette loi n'aurait-il pas permis de lever le drapeau rouge aussitôt que la campagne suscitait de l'inquiétude?
Vous avez dit avoir commencé à regarder de plus près la campagne dès le deuxième jour puisqu'un montant considérable de fonds était amassé en très peu de temps. Est-ce que vous pensez que cela pourrait être une bonne chose d'encadrer davantage ce type de financement avec les lois qui existent déjà?
:
Je crois que cette question s'adresse à GoFundMe, et je vais donc y répondre. Je vous remercie.
Monsieur le président, GoFundMe s'efforce d'adopter une attitude et des processus, des procédures et des outils qui, selon nous, dépassent les exigences réglementaires auxquelles nous sommes soumis. Les décisions que nous prenons au sujet de notre plateforme sont éclairées par nos conditions de service, qui précisent ce qui est permis et ce qui ne l'est pas. Nos politiques et nos procédures sont conçues pour faire respecter ces conditions de service et elles sont éclairées par ces conditions.
J'aimerais également rappeler au Comité ce que j'ai mentionné dans ma déclaration préliminaire. En effet, nous pensons que le cadre utilisé dans ce cas‑ci présente plusieurs niveaux, tout comme la conformité. Il y a d'abord les investissements que GoFundMe effectue avec ses plus de 80 employés. En effet, plus de 20 % de notre effectif s'occupe du suivi des politiques, de l'application des lois, de la prévention des crimes financiers, du tri des sanctions, etc. Ensuite, bien entendu, nous travaillons avec nos partenaires en matière de traitement des paiements et leurs obligations connexes. Enfin, les banques et les réseaux de cartes participent aux transactions finales. Les différents intervenants participent activement à ces trois niveaux tout en exerçant une surveillance étroite.
Je vais m'arrêter ici.
:
En réponse, je dirais que la mission de GoFundMe est très simple, car il s'agit d'aider les gens à s'entraider. Nous sommes fiers que les gens se rassemblent sur notre plateforme pour faire de belles choses, pour aider les gens à répondre à leurs besoins et à réaliser leurs rêves. La plateforme aide les gens à s'entraider dans le monde entier dans des situations comme l'insécurité alimentaire, la COVID‑19 ou même la tragédie qui se déroule actuellement en Ukraine. Il s'agit d'aider les gens à s'entraider.
Les campagnes attirent notre attention de différentes manières. Dans ce cas‑ci, encore une fois, au moment de sa création, la campagne respectait nos conditions de service. C'est la rapidité des dons qui a attiré notre attention et nous avons discuté avec les organisateurs de la campagne pour nous assurer que la distribution des fonds se ferait en toute sécurité en ce qui concerne le contenu de la campagne qui avait retenu notre attention.
Nos équipes se sont réunies tous les jours, plusieurs fois par jour pour évaluer les faits et les circonstances de cette campagne, car ils évoluaient rapidement. C'est lorsque nous avons commencé à recevoir, en temps réel, des renseignements crédibles et très cohérents de la part des membres d'organismes d'application de la loi, des membres de l'administration locale et des personnes qui se trouvaient sur le terrain que nous avons compris que la campagne avait maintenant franchi un seuil. En effet, elle violait maintenant nos conditions d'utilisation.
Encore une fois, à des fins d'éclaircissements, nous n'autorisons pas, sur notre plateforme, les campagnes qui font la promotion de la haine, de la violence, du harcèlement, de la discrimination ou de l'intolérance sous toutes ses formes.
:
Je vous remercie de le confirmer.
Dans vos conditions de service, vous indiquez que les campagnes de collecte de fonds liées à la mésinformation, aux discours haineux, à la violence et autres sont interdites. J'aimerais me concentrer sur la partie qui concerne la mésinformation, car il est apparu assez clairement, à partir de la mi‑janvier, que ce convoi attirait rapidement toutes les théories du complot connues au pays comme un aimant attire la limaille de fer. Toutes sortes d'expressions vulgaires ont été utilisées à l'encontre de notre . Un langage de plus en plus violent a été utilisé.
J'aimerais donc savoir comment, avec toutes les preuves documentées de mésinformation… Les médias en ont parlé à plusieurs reprises, sur leurs propres plateformes de médias sociaux, dans des vidéos sur YouTube et dans des diffusions en direct sur Facebook. Comment tout cela n'a‑t‑il pas représenté de la mésinformation pour votre entreprise?
:
Monsieur le président, si vous permettez, j'ajouterai mes observations à celles de Mme Wilford.
J'aime bien que, devant votre comité, il soit dit qu'on privilégie les protestations pacifiques et que, à l'origine, cette campagne, selon toutes les circonstances alors connues, avait les caractéristiques d'une protestation pacifique. Ça confirme donc le caractère particulier, complexe et inédit de la situation et son évolution rapide. Nous sommes convaincus d'avoir mis en place tous les outils et mesures correspondant à nos conditions de service et, vu ce que nous savions alors, d'avoir toujours pris les bonnes décisions.
Le changement a été très frappant. Ce qui semblait normal et permissible, selon nos conditions de service, a cessé de l'être, et la vitesse du changement ainsi que la quantité d'information qui circulait rendaient toute synthèse difficile. Nous sommes toujours persuadés de la justesse de nos stratégies, de nos marches à suivre et de nos prises de décisions, à l'origine favorables à la situation, pour ensuite la surveiller de très près, collaborer avec les autorités locales, remarquer le changement, puis finalement annuler la campagne après le constat de la violation de nos conditions de service.
:
Merci, monsieur le président.
Je remercie les témoins d'être venus nous faire profiter de leurs connaissances et de leur expérience pour éplucher des questions assez difficiles.
Je pose ma première question aux représentants de GoFundMe.
Monsieur Benitez, vous avez dit, dans votre déclaration préliminaire — et ç'a été répété à quelques reprises ensuite — que votre plateforme appuie les protestations pacifiques, à la condition de respecter vos conditions de service. Vous avez bien dit « pacifiques » et non nécessairement « licites ». Pourriez-vous faire la distinction entre les deux.
Par exemple, une campagne sur GoFundMe pourrait appuyer les adversaires des coupes de la vieille forêt dans ma Colombie-Britannique natale, même si les protestataires enfreignaient une injonction judiciaire. Il pourrait y avoir une protestation contre la construction d'un pipeline, même si elle enfreint les lois régissant l'intrusion sur les terrains d'autrui. Dans le cas qui nous occupe, c'était une protestation pacifique qui ne respectait pas les règlements sur le stationnement de la ville d'Ottawa.
Quelle est la différence entre « licite » et « pacifique »?
:
Les circonstances dans lesquelles on lance des campagnes sur notre plateforme sont souvent très particulières. Nos organisateurs créent des campagnes sur GoFundMe, et ils l'ont fait des centaines et des milliers de fois; en fait, des millions depuis nos débuts, il y a plus d'une décennie.
Les circonstances peuvent être très particulières, selon les déclarations de l'organisateur, les renseignements communiqués aux donateurs sur notre plateforme et l'utilisation éventuelle précise des fonds, etc.
Nos conditions de service interdisent toute activité illégale. Quand nous nous apercevons que l'activité sur la plateforme enfreint la loi ou nos conditions de service, nous l'en retirons.
Nos consultations auprès des autorités et de la police locales nous ont aidés à comprendre l'information recueillie sur le terrain, en temps réel, ce qui nous a conduits à déterminer qu'il y avait eu également violation de nos conditions de service dans la campagne du « convoi de la liberté ».
:
Merci, monsieur le président.
J'interroge d'abord les représentants de Stripe.
Mais avant, je remercie GoFundMe pour tous les renseignements communiqués jusqu'ici, mais je ne dispose que de quatre minutes.
Je reviens à Stripe. PayPal a rompu ses liens avec le site de sociofinancement de GiveSendGo après qu'on a découvert que des fonds levés sur cette plateforme avaient ensuite servi à financer l'attaque contre le Capitole, à Washington, en janvier 2021. Stripe est désormais l'organisme qui traite les paiements de GiveSendGo.
Quelles leçons les plateformes de sociofinancement ont‑elles tirées des événements du 6 janvier 2021, et sur quelles assurances vous fondez-vous pour rester partenaire de GiveSendGo?
Nous savons que GoFundMe s'est aperçu que l'occupation qui se déroulait dans notre pays ne satisfaisait pas à ses exigences, mais GiveSendGo a poursuivi la levée de fonds pour cette plateforme, tandis que vous êtes le partenaire qui traite ses paiements.
:
Merci pour la question. Je peux y répondre.
En montant des infrastructures financières, notre entreprise donne la possibilité à des compagnies et à d'autres organisations de se brancher sur l'économie en ligne. C'est avec beaucoup de prudence que nous décidons de couper cet accès.
En général, nous examinons d'abord les lois en vigueur dans les endroits où nous sommes actifs, pour déterminer les activités permissibles et, au besoin, les limites à leur imposer.
Nous travaillons avec une large gamme d'organisations d'une grande partie du spectre politique et nous croyons que, en général, notre…
:
Je vous remercie, monsieur le président. Je tenterai d'être brève.
Ma question s'adresse à M. Benitez, de la plateforme GoFundMe.
Monsieur Benitez, dans votre allocution d’ouverture, vous nous avez dit avoir examiné la provenance des dons visant à financer le convoi de la liberté. Ce qui nous inquiétait, au début de ce rassemblement et pendant toute sa durée, c’est qu’il y ait une ingérence étrangère et des dons anonymes dont la provenance est inconnue. Je comprends que vous avez des données sur vos utilisateurs et que vous êtes en mesure de savoir d’où cela vient. Vous avez dit que 88 % des fonds provenaient du Canada.
Avez-vous des indications sur la provenance des 12 % restants? Avez-vous des données qui vous permettent de classifier vos utilisateurs et de lever des drapeaux rouges quand le même type de profil commence à donner au même type de campagne qui pourrait déraper?
J’aurais aimé poser la question aussi à PayPal, qui a peut-être eu affaire avec des dons visant à financer l’assaut du Capitole le 6 janvier. Les utilisateurs qui avaient financé ce mouvement-là ont peut-être aussi financé le convoi de la liberté, ayant tendance à financer ce type de mouvement.
Je laisserais le représentant de GoFundMe répondre à la question en moins de 30 secondes.
:
Merci, monsieur le président.
Je pose la question à Mme Carroll, de Stripe.
Éclairez‑moi sur l'enchaînement des événements, parce que GoFundMe a annoncé la suspension de la campagne le 4 février, après la publication d'un rapport très médiatisé de la police d'Ottawa. Le 6, la Ville d'Ottawa décrétait l'état local d'urgence et, quatre jours plus tard, le 10 février, GiveSendGo avait amassé 8,4 millions de dollars, tandis que, d'après de très nombreux rapports de police, la situation se gâtait à Ottawa et qu'il a fallu une injonction du gouvernement de l'Ontario pour bloquer ces millions.
Voilà toutes les questions. Comment Stripe a‑t‑il laissé aller les choses si loin? N'étiez-vous pas au courant de ce qui arrivait à cet argent? Pourquoi vos mécanismes internes ont‑ils failli à la tâche?
Pendant ces trois semaines, j'ai été sur place, comme la plupart de mes collègues, bien que certains aient pu être branchés en virtuel. Cela étant dit, je soulève cette question, parce qu'il est déconcertant de constater, dans la phrase qui suit immédiatement le passage cité qu'« elles » — c'est le pronom que je continuerai d'utiliser, mais nous savons de qui il s'agit — « nous ont fait part de rapports faisant état de violences et de comportements menaçants ».
Plus tôt, madame Wilford, vous avez dit que des dommages et des destructions survenaient. J'aimerais en savoir davantage sur ces rapports. Je le demande, monsieur le président, parce que je voudrais savoir pourquoi… Nous avons demandé à la police d'Ottawa et à la police provinciale de l'Ontario de comparaître. Aucune des deux ne l'a encore fait. Après avoir entendu ce témoignage, je voudrais signaler que, pendant tous ces événements, nous et nos employés, nous recevions des séances d'information sur la présence au travail et nos déplacements pour y aller, et aucun des rapports qui nous ont été communiqués n'a parlé de violence, de comportements menaçants, de dommages et de destruction. À vrai dire, j'ai encouragé — non je ne l'ai pas encouragé mais j'ai autorisé mon personnel à continuer de se présenter au travail tous les jours. Tous les jours, je me suis rendu à pied à mon travail tout comme la plupart de mes collègues. On nous a donné des séances d'information sur la façon de le faire et sur la façon d'accéder à nos lieux de travail.
C'est un peu déconcertant. Je pourrais donc, peut-être, en apprendre un peu plus sur ces rapports qui ont été communiqués.
Je voudrais également, en guise de rappel au Règlement, demander au président ou à notre greffier d'expliquer pourquoi les comparutions en question n'ont pas encore eu lieu et si elles auront lieu.
:
Merci, monsieur le président.
Monsieur Wells, je vous remercie de votre présence. Nous vous en sommes reconnaissants.
Nous allons essayer de changer le ton, mais plusieurs choses m'inquiètent dans ce que vous avez dit. J'ai l'impression que le convoi de la liberté, comme nous l'avons connu et vu ici, à Ottawa, n'est pas du tout ce qui a été transmis ou il n'a pas été perçu de la même façon aux États‑Unis, où vous êtes.
J'aimerais entendre ce que vous avez à dire à ce sujet. La façon dont vous parlez fait penser que ce mouvement était totalement acceptable et qu'il n'y avait rien qui vous permettait de lever un drapeau rouge et d'arrêter cette campagne de financement.
J'aimerais savoir de quelle façon vous avez perçu ce mouvement‑là.
:
Les Américains, évidemment, sont différents des Canadiens à certains égards. La perception que nous avons eue ici — du moins celle que j'ai eue —, c'est qu'il y avait une protestation en cours contre des excès que certaines personnes attribuaient en tout ou en partie au gouvernement canadien.
Nous pensons que la protestation est capitale pour la démocratie et qu'elle doit être maintenue. Il y a deux ans, lors des manifestations qui ont eu lieu aux États-Unis et même dans le monde entier, notre propre vice-présidente a déclaré que les protestations pacifiques et les manifestants pacifiques devaient être défendus. Nous reconnaissons que la liberté est fondamentale pour toutes les bonnes raisons, mais aussi que cette liberté a des ramifications. Il y a une tension et un équilibre. Nous essayons d'y naviguer du mieux que nous pouvons.
Ce que nous disions et ressentions, d'après ce que nous observions, c'est qu'il s'agissait d'une manifestation pacifique dans une large mesure, mais qu'un petit pourcentage du groupe tentait de la marginaliser et d'en ternir l'ensemble. Or, nous ne focalisons pas sur des éléments marginaux pour faire des généralisations au sujet d'un grand mouvement. Ce n'est pas notre façon habituelle d'opérer.
:
C'est une excellente question. C'est ce dont M. Wells et moi parlons tout le temps. Nous sommes parents. Nous nous en sortons. Nous avons appris que nous devons accorder la grâce à toutes les personnes concernées. Nous avons des opinions très tranchées sur certaines choses, mais nous devons accorder la grâce aux personnes qui ne sont pas d'accord avec nous. Nous devons nous accorder la grâce de comprendre que nous n'allons pas toujours avoir raison. Nous allons continuer à travailler là‑dessus et à tirer des leçons de ce que Dieu met devant nous.
Notre objectif est de partager l'espoir avec les gens. Les personnes qui viennent sur notre plateforme recherchent quelque chose. Ils cherchent généralement à amasser des fonds. Il s'agit très rarement d'enjeux politiques. Ils cherchent à collecter des fonds pour quelque chose qui est important pour eux. Par cela, nous voulons leur faire part de quelque chose qui va au‑delà des fonds, et c'est l'espoir que nous avons trouvé en Jésus. C'est ce que nous allons continuer à faire.
Comme Jacob Wells l'a dit, nous allons prendre chaque étape et chaque scénario à la pièce. Tout comme nous faisons ce qu'il faut pour connaître nos clients et tout comme nous examinons chaque campagne et chaque destinataire qui vient sur notre site, nous allons continuer à être diligents dans cette démarche. Nous n'aurons pas toujours raison à 100 %, tout comme personne dans cette salle n'aura toujours raison à 100 %.
C'est pourquoi ces discussions sont formidables. Nous pouvons nous réunir et discuter de ce que nous pouvons faire pour avancer et faire en sorte que les gens se sentent entendus et que leur gouvernement les entende...
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
J'ai beaucoup aimé les témoignages des témoins au cours de la dernière heure et demie. C'était très instructif, et il y a eu d'excellentes questions de la part de tous les partis.
Monsieur le président, je vais suspendre le temps qui m'est imparti afin de proposer une motion.
Je propose la motion suivante:
Que, conformément à l’article 108(2) du Règlement, le Comité commence immédiatement une étude des préparatifs d’urgence du Canada relativement aux diverses menaces que pose la Russie, y compris les menaces à la sécurité publique et la sécurité nationale du Canada et aux infrastructures essentielles du Canada (infrastructure physique et cyber infrastructure), ainsi que la menace d’un recours à des activités d’espionnage ou de sabotage et d’un recours à des armes de destruction massive par la Russie; que l’étude comprenne au moins huit réunions; que le Comité invite à comparaître les ministres de la Sécurité publique et de la Protection civile et de la Défense nationale, ainsi que d’autres témoins selon les besoins du Comité; et que le Comité fasse rapport de ses conclusions à la Chambre.
Monsieur le président, après des discussions très approfondies et concertées avec tous les partis — et je suis très reconnaissante que nous les ayons eues —, si je peux parler au nom de mon parti, nous avons convenu qu'il s'agissait d'une question urgente. C'est pourquoi nous avons décidé de la présenter aujourd'hui, compte tenu de ce qui est en train de se passer en Ukraine.
Nous avons eu quelques discussions en amont, et Mme Damoff, je crois, sera la prochaine à intervenir. J'espère vraiment que nous pourrons parvenir rapidement à un accord et revenir à nos témoins.
:
Oui, monsieur le président. Merci.
Je tiens à remercier Mme Dancho d'avoir présenté cette motion. J'aimerais vraiment que les Canadiens puissent voir la collaboration entre les partis qui se produit au sein des comités. Trop souvent, nous fondons notre perception de la politique sur ce que nous voyons à la Chambre des communes, et nous ne voyons pas que les partis travaillent réellement ensemble.
Je vais proposer quelques amendements qui, je crois, devraient être acceptés à l'unanimité. Le premier serait d'ajouter la désinformation, dans la motion, de sorte qu'après les mots « infrastructure physique et cyber infrastructure », nous ajoutions les mots « à la prévalence et aux répercussions de la désinformation », et à la toute fin de la motion, nous ajoutions les mots « et que, conformément à l’article 109 du Règlement, le gouvernement dépose une réponse globale au rapport ».
Je pense que nous voulons tous entendre la réponse du gouvernement. Les amendements consisteraient en ces deux adjonctions.
J'ajouterais simplement — et je ne vais pas modifier la motion — qu'on en a discuté et qu'on reconnaît, de bonne foi, surtout à la lumière des événements actuels en Ukraine, qu'il pourrait être difficile de faire venir la en personne. Nous ne ménagerons aucun effort pour y arriver, mais compte tenu de ce fait, nous pourrions inviter des hauts fonctionnaires du ministère, y compris le chef d'état-major de la Défense, si nous ne parvenons pas à coordonner la présence des trois ministres.
Je propose l'amendement pour inclure ces deux adjonctions et modifications à la motion.
:
Merci, monsieur le président.
J'aimerais également souligner à quel point j'estime que les négociations se sont bien déroulées. Je sais gré à Mme Dancho d'avoir présenté cette motion. Nous avons tenu des discussions avec Mme Michaud et Mme Damoff, et je suis heureux que nous ayons pu collaborer.
Une chose que j'ai constatée, monsieur le président, c'est que ce comité doit être très réactif compte tenu de son mandat, et de ce qui s'est passé avec l'invasion russe en Ukraine, évidemment. Bien entendu, comme le Canada soutient très énergiquement le peuple ukrainien dans sa lutte courageuse contre l'agression russe complète, nous nous exposons à devenir une cible potentielle des activités russes. Au sein du Comité, nous devons nous assurer de fournir des outils de surveillance et d'enquête afin de déterminer si nous faisons de notre mieux pour contrer ces menaces.
Je suis reconnaissant de la discussion que nous tenons. Je suis très heureux de la direction que nous prenons avec cette motion et l'amendement.
Merci.
:
Je tiens à remercier les témoins de GiveSendGo d'être venus et de nous consacrer du temps.
En guise de préambule, j'ai trouvé intéressant que vous n'ayez pas fait de remarques liminaires substantielles, comme les autres témoins de GoFundMe, PayPal et Stripe qui sont venus ici. Chacun a eu cinq minutes, tout comme vous. Nous n'avons pas pu bénéficier de remarques liminaires de votre part. J'ai trouvé ce fait très intéressant.
Cela dit, j'aimerais revenir sur un article publié par le journal The Guardian le 10 avril au sujet de la violation de données. Il y est dit que votre organisation a participé au soutien des efforts de collecte de fonds des Proud Boys. Savez-vous que les Proud Boys sont une organisation terroriste répertoriée au Canada?
Je ne suis pas sûr que les témoins aient entendu la question. Monsieur le président, mon temps de parole court toujours, et personne n'a répondu.
Madame Wilson, je vous invite à faire des commentaires. Savez-vous que les Proud Boys sont un groupe terroriste au Canada?
:
Je vous remercie de votre générosité, monsieur le président.
Madame Wilson, je pense que ce que le Comité essaie de comprendre, c'est pourquoi GoFundMe disposait, lui, des ressources et des activités de renseignement nécessaires pour mettre fin à cette campagne de manière proactive, alors que GiveSendGo n'a pas été en mesure de le faire. C'est ce que nous essayons d'approfondir.
Vous avez dit que personne ne vous a informé de la situation, alors que la terre entière pouvait voir ce qui se passait. Des camions étaient garés sur une artère principale. La situation était donc très évidente. Je n'ai pas eu à chercher longtemps pour voir ce qui se passait. C'est donc ce que nous essayons de comprendre.
J'aimerais obtenir vos commentaires à propos de ce qui suit. Lorsque le gouvernement de l'Ontario a décidé de geler les fonds le 10 février, il a utilisé la déclaration d'un agent du Service de police d'Ottawa qui appuyait l'affidavit. Il s'agissait de l'agent Christopher Rhone. Il a déclaré que GiveSendGo facilitait sciemment la commission d'actes criminels, que GiveSendGo ne semblait pas être un fournisseur impartial de services de collecte de fonds pour la manifestation du convoi de la liberté 2022, et il a ajouté que GiveSendGo a été clairement critique de la décision de GoFundMe de mettre fin à sa relation avec la campagne et qu'elle a activement cherché à ce que la campagne du convoi de la liberté 2022 se joigne à sa plateforme de collecte de fonds en ligne.
Il semble, d'après cette déclaration, que votre entreprise connaissait très bien tous les problèmes qui existaient et qu'elle connaissait les raisons pour lesquelles GoFundMe s'est retirée, et qu'elle s'est employée alors activement à combler le vide.
Avez-vous des commentaires à faire à ce sujet?
:
Je vous remercie de la question.
C'est fort bien. Vous avez soulevé quelques points. Vous avez dit que GoFundMe n'a pas fait ce qu'il fallait, mais vous avez défendu GoFundMe. Cela montre que vous avez aussi quelque chose à gagner. Vous avez fait faire à GoFundMe exactement ce que vous vouliez.
Vous avez utilisé le mot « impartial ». Que veut dire être impartial? Quelqu'un est impartial s'il met fin à une activité lorsque vous le demandez? Est‑ce cela être impartial? Ou est‑ce que l'impartialité consiste à laisser quelque chose en place, que vous soyez d'accord ou pas? Des gens nous disent que nous ne sommes pas neutres. Qu'est‑ce qui n'est pas neutre? Nous aurions également autorisé une collecte de fonds anti-manifestation sur notre site.
Être neutre ne veut pas dire que... nous ne voulons pas être comme GoFundMe. Nous avons vu beaucoup de campagnes venir sur GiveSendGo parce qu'elles ont été retirées de GoFundMe en raison des opinions politiques qu'elles véhiculaient. Nous sommes simplement ici pour donner espérance aux gens en Jésus par l'entremise du sociofinancement. Nous ne nous soucions pas des opinions politiques. Nous ne...
:
C'est une excellente question, et je vous en remercie.
GiveSendGo accorde une très grande importance à la protection des renseignements personnels de ses utilisateurs. C'était un événement malheureux. Évidemment, en adoptant une position neutre comme nous l'avons fait pour les campagnes sur notre plateforme, nous sommes une cible de choix pour ceux qui ont des motivations politiques.
À la lumière de [difficultés techniques] ont été divulgués par des pirates informatiques de haut niveau. Auparavant, nous faisions appel à des audits de sécurité externes pour assurer la sécurité de notre plateforme.
Nous avons été très vigilants côté sécurité. Il s'agissait d'une attaque de haut niveau qui visait à faire fermer la plateforme et qui semblait motivée par des considérations très idéologiques. En revanche, comme nous avons été la cible de cette activité illégale, nous avons embauché des ressources supplémentaires pour continuer à améliorer notre plateforme afin de nous assurer que ce type de comportement illégal ne se reproduise plus jamais sur notre plateforme.