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Merci de me donner l'occasion de m'adresser à vous, madame la présidente.
Je n'avais pas l'intention de comparaître devant le Comité, mais, quand ma réputation et ma profession ont été attaquées, je me suis senti obligé d'apporter un peu de vérité et d'équilibre à votre discussion.
Le 24 octobre 2024, l'ancien ministre conservateur Chris Alexander a comparu devant le Comité, où il m'a accusé d'être un traître envers mon pays. Sous le couvert de l'immunité parlementaire, il a prétendu à tort que j'avais été recruté comme espion russe dans les années 1980 et a laissé entendre que je travaillais toujours comme agent russe. Ses affirmations absurdes étaient fondées sur plusieurs feuilles de papier qu'il vous a dit avoir été examinées par des experts du monde entier. Étonnamment, pas un seul député du Comité n'a soulevé une seule question critique au sujet de ces allégations explosives concernant un journaliste canadien chevronné ayant 40 ans d'expérience. C'est le comble de l'ironie qu'un comité qui s'intéresse à la désinformation propage de la désinformation.
Les documents que vous a présentés M. Alexander regorgent d'erreurs factuelles et de mensonges. Selon ces documents, j'aurais résidé à titre permanent à Ottawa quand les Russes ont, paraît‑il, décidé d'examiner mes antécédents. Or, je ne vivais même pas à Ottawa à l'époque citée dans le document déposé par M. Alexander. Celui‑ci a déclaré que les dossiers attestent que j'ai eu mon premier emploi au Ottawa Citizen pendant les années 1980. C'est également faux.
M. Alexander a affirmé qu'il existait des études corroborant ses affirmations, mais rien n'a été fourni au Comité, et personne n'a rien demandé.
Les allégations de M. Alexander sont non seulement farfelues, mais dangereuses pour ma famille. On m'appelle maintenant pour me menacer d'exécution ou de torture et d'expulsion de ma famille.
Bref, ce comité a effectivement accueilli une diffamation sans chercher à confirmer ces allégations. Dans le cadre de mon travail, aucun journaliste crédible de ce pays ne publierait d'allégations aussi farfelues et préjudiciables fondées sur de piètres affirmations.
Si les documents de M. Alexander existent, au mieux, cela laisse supposer que les Russes ont examiné mes antécédents, et c'était chose courante pour les journalistes, les universitaires et les politiciens pendant la guerre froide. Combien d'autres Canadiens retrouve‑t‑on sur cette liste?
M. Alexander a laissé entendre dans son exposé au Comité que mes articles aidaient les Russes et divisaient les Canadiens, mais rien n'est plus faux. Au cours des quarante dernières années, j'ai dénoncé des malversations financières à la Défense nationale, des agressions sexuelles dans les Forces armées canadiennes et des approvisionnements militaires bâclés qui ont mis nos soldats en danger. Mes articles primés ont aidé d'innombrables anciens combattants et militaires canadiens, et j'ai insisté sur la reddition de comptes, la transparence et l'honnêteté. Je sais bien que, quand des journalistes comme moi dénoncent des actes répréhensibles commis par des gouvernements et des institutions, cela peut être embarrassant pour les décideurs.
Comme nous l'avons appris dans la foulée des travaux de votre comité, les dirigeants des Forces canadiennes font circuler depuis plusieurs années l'idée que je travaille pour les Russes. Cela ne me surprend pas. Des officiers militaires des affaires publiques ont reconnu que, durant la période où je travaillais pour le Ottawa Citizen, à au moins trois reprises, de hauts fonctionnaires du MDN ont tenté de convaincre mon employeur de m'exclure des sujets ayant trait à la défense.
En 2013, le National Post a fait savoir que j'avais fait l'objet d'une enquête de la police militaire après qu'un haut fonctionnaire du cabinet du ministre de la Défense avait indûment prétendu que j'avais publié des renseignements classifiés. Après deux mois d'enquête, la police militaire a conclu que les données que j'avais publiées étaient tirées d'un communiqué de presse de la Marine américaine.
Encore une fois, ce sont des affirmations ridicules de la part de gens qui sont embarrassés par le journalisme factuel et par le mien en particulier. Le travail d'un journaliste est de demander des comptes aux puissants, et je continuerai de le faire. Le Canada me semble entrer dans une nouvelle ère dangereuse. Il est calomnieux et irresponsable de qualifier d'ennemis du pays des gens qui n'adhèrent pas au narratif officiel du gouvernement.
Un comité parlementaire devrait assurément adhérer à des normes plus élevées quand il s'agit de protéger la réputation des citoyens. Ces allégations me visaient personnellement, mais il ne fait aucun doute que c'était aussi une attaque contre le journalisme crédible à un moment où on en a le plus besoin.
Le journalisme est un pilier fondamental de notre démocratie, puisqu'il protège l'intérêt public. Je suis fier d'être Canadien.
Je suis fier de ma carrière de journaliste et j'ai l'intention de continuer à demander des comptes aux gouvernements.
Merci, madame la présidente.
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Merci beaucoup, madame la présidente.
Je vous remercie tous d'avoir accepté de m'entendre aujourd'hui et de me donner l'occasion de m'adresser au Comité permanent de la sécurité publique et nationale.
J'appuie sans réserve l'étude entreprise par le Comité sur l'ingérence russe et les campagnes de désinformation au Canada, mais ce n'est pas la seule raison pour laquelle je suis ici aujourd'hui.
Je suis ici aujourd'hui à titre de président de l'Association canadienne des journalistes, qui existe depuis 1978 — donc depuis plus de 45 ans — et qui a pour mission de représenter les intérêts des journalistes, de faire de la sensibilisation et de défendre le droit de savoir de la population.
Je suis ici à cause des allégations formulées contre M. Pugliese au cours de la réunion du 24 octobre par M. Alexander. Comme il vous l'a dit, M. Alexander a déclaré, sous le couvert de l'immunité parlementaire, je le rappelle, qu'il était un agent rémunéré du KGB depuis les années 1980. Je trouve absolument renversant qu'aucun membre du Comité n'ait pas posé de questions ni contesté ces affirmations tout à fait absurdes à ce moment‑là.
Le soir du 24 octobre, l'Association canadienne des journalistes a publié une déclaration à l'intention de nos quelque 22 000 abonnés sur Twitter. Nous représentons également les intérêts de plus de 1 000 journalistes partout au pays. Voici le texte de cette déclaration:
L'ACJ dénonce vigoureusement les accusations ridicules portées aujourd'hui contre @davidpugliese.
Triste ironie, ces commentaires ont été faits au cours d'une réunion portant sur les campagnes de désinformation. Ces allégations sont dangereuses et visent à miner la crédibilité des journalistes. Un point, c'est tout.
Je suis heureux d'être ici aujourd'hui aux côtés de M. Pugliese pour dénoncer ces accusations et ces allégations qui, à mon avis, ne sont rien d'autre qu'une campagne de salissage à la McCarthy. Depuis plus de 40 ans, M. Pugliese s'est bâti une réputation de journaliste ayant révélé des niveaux incroyables de corruption au Canada. Il a reçu de nombreux prix, non seulement de l'Association canadienne des journalistes, mais aussi du Concours canadien de journalisme, où je siège également à titre de gouverneur, pour ses articles sur des questions aussi diverses que la défense ou les agissements du gouvernement des organismes de sécurité pour étouffer la liberté d'expression et les manifestations légitimes.
Les journalistes ont pour fonction de s'assurer que les contribuables savent comment les deniers publics sont dépensés. À vrai dire, notre Constitution promeut le rôle que jouent les journalistes au service de notre démocratie. La réputation de M. Pugliese a pourtant été ternie inutilement, et il n'est coupable que d'être journaliste. Il est une épine dans le pied de ceux qui sont au pouvoir, mais il ne fait que son travail.
Les accusations portées par M. Alexander devant le Comité sont sidérantes et dangereuses. Malheureusement, c'est en train de devenir la nouvelle normalité. Les campagnes de désinformation arsenalisées mettent les journalistes dans le collimateur. Plutôt que de remettre en question, par exemple, l'exactitude des faits rapportés dans un article, les détenteurs d'intérêts nationaux et transnationaux s'attaquent maintenant à la crédibilité d'un journaliste. Quand on ne peut pas réfuter la vérité, la meilleure chose à faire est de s'attaquer au messager.
Ce genre d'attaques isole les gens et les accable psychologiquement. À un moment où les salles de nouvelles disposent de ressources de plus en plus maigres ou, pire encore, que vous êtes un pigiste non affilié à une salle de nouvelles, ce genre de déclarations et d'allégations ridicules jettent un froid dans le paysage de la liberté d'expression. Je pense que nos adversaires étrangers, dont la Russie, se réjouiront collectivement quand nous commencerons à nous soupçonner les uns les autres.
La désinformation s'attaque aux fondements mêmes de notre démocratie et aux personnes qui la servent, dont les journalistes. J'espère que les membres du Comité réfléchiront sérieusement à la façon dont cet exemple très proche de campagne de désinformation peut être frappant.
La désinformation change des vies et porte atteinte à des réputations d'un trait de plume. C'est pour cette raison que j'espère que la diffamation insensée de M. Pugliese ne passera pas inaperçue dans la version finale du rapport du Comité. Nous allons suivre la situation de près et nous sommes impatients de le lire dans un proche avenir.
Merci.
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Merci, madame la présidente.
J'ai quelques questions qui me sont venues immédiatement à l'esprit lorsque mes collègues conservateurs ont déposé cette motion. Je me suis d'abord demandé pourquoi nous voulions éviter d'avoir cette importante conversation sur le sujet que le Comité étudie. Pour les membres de la collectivité de Calgary Skyview que je représente et moi-même, il s'agit actuellement de la question la plus importante qui les touche, eux, ainsi que leurs familles, leur vie, leur sécurité et leur bien-être.
Je trouve cela très insultant, compte tenu du témoignage que nous avons entendu lorsque je siégeais l'autre jour comme substitut au comité. Nous avons entendu le témoignage très percutant de M. Moninder Singh. Nous avons également entendu celui de Balpreet Singh, de l'Organisation mondiale des sikhs du Canada. Ils ont tous deux présenté des témoignages qui devraient aller droit au cœur des membres du Comité.
Je suis heureux que M. MacGregor ait présenté cet amendement pour clarifier ce que je crois que les conservateurs essayaient de faire pour éviter d'étudier l'ingérence étrangère dans notre système électoral. Même l'étude d'aujourd'hui, qui nous a permis d'entendre M. Pugliese parler de l'incidence qu'ont eu sur lui la désinformation ou les tentatives de discréditer son travail responsable et transparent d'information du public canadien, a permis de tenir une conversation importante sur l'incidence de la désinformation russe.
Toutefois, dans un autre ordre d'idée, cette motion, avant l'amendement proposé par les conservateurs, et sans inclure l'Inde... Dans le cadre de l'étude que mène le comité de la sécurité publique sur l'ingérence électorale et les activités criminelles au Canada par les agents du gouvernement de l'Inde, je crois comprendre que nous n'avons tenu que deux des six réunions. Le fait que les députés conservateurs évitent d'aborder cette importante question est très insultant pour les Indo-Canadiens, les Sud-Asiatiques d'origine indienne ou ceux du sous-continent sud-asiatique qui ont été victimes d'ingérence étrangère, non seulement au cours des dernières semaines, mais depuis des décennies.
Les députés conservateurs doivent savoir que nous, en tant que membres de la communauté sikhe, avons été confrontés à un génocide qui s'est produit il y a 40 ans. La conversation que nous avons eue hier soir au sujet des hommes assassinés et des femmes violées, tuées et brûlées vives était importante. Notre communauté a subi ces actes horribles qui ont eu lieu il y a 40 ans et pour lesquels ses membres demandent toujours justice.
J'ai assisté hier soir à un événement en compagnie de M. Singh, le chef du NPD, pendant lequel il a dit très clairement comment il avait l'intention de soulever cette question à la Chambre des communes. Personnellement, en tant que membre de la communauté sikhe, j'ai souligné que je suis d'avis que c'est quelque chose nous devrions parler et que les députés devraient envisager d'appuyer, et j'espère qu'ils le feront à l'unanimité lors de la présentation de cette motion à la Chambre des communes.
Cependant, le but visé est extrêmement important et il est directement lié à l'étude que nous menons sur l'ingérence électorale et les activités criminelles au Canada par les agents du gouvernement de l'Inde. Lors de la dernière réunion du Comité à laquelle j'ai assisté, j'ai été étonné de constater que les députés conservateurs ne pouvaient même pas parler de cela et qu'ils se concentraient sur le devoir de mettre en garde concernant des situations potentiellement dangereuses. C'est ce dont j'ai été témoin. Ils n'ont pas parlé de l'impact sur les communautés — sur les communautés sud-asiatiques — ici au Canada, et ils n'ont posé aucune question à nos témoins sur l'impact de cette ingérence étrangère sur eux.
Je suis fier de dire que mes collègues de tous les autres partis, le Bloc, le NPD et le Parti libéral, ont posé ces questions difficiles et ont écouté les témoignages rendus.
Hier soir, lors d'un événement organisé par l'Organisation mondiale des Sikhs du Canada, j'ai entendu déclarer que le Parti conservateur prend cette question très au sérieux. Si vous aviez été là, vous auriez pu voir la réaction de la foule à ces commentaires.
Des membres de la communauté se demandent pourquoi le chef conservateur, , n'obtient pas d'habilitation de sécurité; pourquoi il évite de le faire. Le député conservateur a dit publiquement hier soir que son parti prend au sérieux la question de l'ingérence de l'Inde au Canada, et aujourd'hui, nous voyons tout le contraire. Des députés conservateurs essaient de trouver une façon intelligente, ce qui n'est pas le cas à mon avis, d'éviter d'étudier l'une des questions les plus importantes jamais soumises au Comité, selon moi.
Je dis l'« une des » pour ne pas laisser de côté l'étude sur le vol de voitures, que nous sommes en train de terminer. Je sais qu'il s'agit d'une étude très importante pour les gens de la région du Grand Toronto. Je sais que les députés de cette région souhaitent voir cette étude terminée, afin que le rapport puisse être présenté à la Chambre. Nombre de mes amis et des membres de ma famille qui vivent dans la région du Grand Toronto me parlent de l'importance de lutter contre le vol d'automobiles.
La question de l'ingérence électorale de la Russie et de la désinformation que le Comité a étudiée est également très importante. Personnellement, je crois que nous devons prendre au sérieux l'ingérence électorale, l'ingérence étrangère dans nos élections. Si les députés du Parti conservateur veulent éviter d'en parler, ils doivent expliquer clairement pourquoi. N'est‑ce pas ce qui a été dit à la dernière réunion? Pour les membres du Parti conservateur qui n'étaient pas ici ce jour‑là, nos témoins ont clairement dit qu'ils étaient préoccupés par l'ingérence dans les courses à l'investiture et dans la campagne à la direction du Parti conservateur du Canada. Ce sont les propos des témoins qui ont comparu et qui ont livré des témoignages importants lors de notre dernière réunion.
Les répercussions sur les communautés et leurs membres ont également été soulevées à la dernière réunion. La suspension des accords sur la sécurité a été abordée. Je pense que le Comité doit vraiment approfondir la façon dont l'information est partagée entre notre gouvernement et les autres gouvernements. Un des députés présents à la dernière réunion a mentionné qu'il voulait une enquête publique sur l'assassinat de Bhai Hardeep Singh Nijjar. Pour ceux qui ne le savent pas, il était président du gurdwara de Surrey, où il a été assassiné l'an dernier.
Récemment, la GRC a présenté des renseignements montrant qu'elle a arrêté un certain nombre de personnes, mais aussi que le gouvernement de l'Inde a fait de l'ingérence et a ciblé de nombreux autres Canadiens, dont le témoin qui a comparu devant le Comité l'autre jour. Pourquoi les députés conservateurs ne veulent-ils pas avoir cette conversation et entendre des témoins qui feront la lumière sur ce qui se passe ici au Canada et sur la façon dont les Canadiens sont ciblés? Cette situation ne remonte pas aux dernières semaines, à la dernière année ou aux dernières années. Elle dure depuis des décennies.
C'est très important. M. Balpreet Singh, tout comme M. Moninder Singh, a mentionné la haine envers les Sikhs et ce qui se passe aujourd'hui au Canada, des membres de la communauté sikhe étant ciblés ou étiquetés comme des terroristes.
Un député conservateur m'a traité de terroriste parce que je viens de la communauté sikhe. C'est peut-être aussi parce que j'appuie les habitants de Calgary qui demandent justice lorsque leurs familles sont tuées à Gaza. Il est certain que j'appuie les membres de ces familles et ces communautés, mais je trouve choquant le fait que j'ai été ciblé personnellement en tant que député par . Cette personne cible‑t‑elle d'autres membres de la communauté et les traite‑t‑elle de terroristes? Cela favorise la désinformation et la mésinformation, mais cela encourage aussi la haine envers les membres de notre communauté. En tant que membre de la communauté sikhe, je trouve cela très offensant.
La question de la haine envers les Sikhs est quelque chose dont je peux témoigner. Des membres de la communauté sont menacés parce qu'ils se rendent à leur lieu de culte, comme nous l'avons vu au cours des derniers jours. Peu importe s'ils appartiennent à la communauté sikhe ou à la communauté hindoue, ils ont peur.
Il est honteux que les députés conservateurs tentent de camoufler tout cela en laissant de côté cette étude. J'aimerais que le nous dise pourquoi il a demandé aux membres du Comité de mettre le couvercle là‑dessus et pourquoi il ne veut pas obtenir son habilitation de sécurité. Pourquoi veut‑il évacuer cette étude qui se fait ici, au Comité? C'est le travail du Comité d'effectuer des études, et celle‑ci a été approuvée, afin que nous puissions nous pencher sur les répercussions de l'ingérence électorale et des activités criminelles au Canada par les agents du gouvernement de l'Inde.
J'ai reçu des renseignements de premier ordre de M. Balpreet Singh par suite de l'événement auquel j'ai assisté. J'aimerais parler de l'importance que revêtait pour l'Organisation mondiale des Sikhs du Canada, un organisme de défense des droits, le fait de poursuivre la conversation et de fournir de l'information au Comité. J'ai pu mettre la main sur un dépliant d'information qui explique en détail les efforts de défense des droits de ce groupe et la raison pour laquelle nous devons lutter contre cette campagne de désinformation et la promotion par des gouvernements étrangers de la rhétorique et de la haine envers les Sikhs. Les Canadiens devraient se pencher sérieusement sur les répercussions que cela a sur les membres de la communauté sikhe, et peut-être même dans le cadre de notre étude actuelle.
Plusieurs faits me viennent à l'esprit. Je pourrais parler de la GRC et de la liberté de porter un dastar. Beaucoup d'entre vous ne savent peut-être pas ce qu'est un dastar. C'est un turban. Mon collègue, M. Iqwinder Gaheer, qui est à côté de moi, porte fièrement son dastar. Dans les années 1990, le premier membre de la GRC à porter un dastar était Baltej Singh Dhillon.
Permettez-moi de vous dire qu'à l'époque, il y avait un grand débat dans tout le pays sur la question de savoir si M. Dhillon devait être autorisé à porter son dastar à la GRC. Je peux vous dire qui faisait des efforts en vue de l'empêcher de porter son dastar: les députés du Parti conservateur et du Parti réformiste. Ils ont lancé des pétitions pour empêcher les membres de la GRC de porter un turban.
Je pense qu'il est important que les membres du Comité sachent que notre ancien premier ministre, M. Harper, a écrit une lettre pour demander aux Canadiens que...
Merci, monsieur le président et monsieur le greffier, d'avoir fait brièvement le point sur la situation. C'est ici que je vais commencer aujourd'hui.
Je suis venu à la réunion du 7 novembre. Elle portait sur une étude très intéressante du Comité sur la désinformation russe. Je crois savoir que le Comité a beaucoup de travaux en cours. J'ai déjà parlé du rapport sur les vols de voiture, qui, je le sais, est également en attente d'examen. Je sais que c'est un travail essentiel pour les députés de la région du Grand Toronto, mais aussi pour ceux de partout au Canada. Il est essentiel que ce travail, ce rapport, soit terminé et examiné, afin que le Comité puisse également le soumettre à la Chambre des communes et formuler des recommandations importantes pour s'attaquer à ce grave problème.
Je suis quelque peu étonné que les conservateurs veuillent éviter de faire ce travail, mais ce qui me trouble vraiment, à cette réunion, c'est lorsque j'ai vu mon collègue d'en face, M. Motz, présenter une motion de programmation pour essayer de se débarrasser de l'étude sur l'Inde. Je suis membre de la communauté sikhe. Je suis un fier Canadien sikh, né et élevé ici. J'ai été estomaqué de voir ce comportement de la part des députés d'en face. C'est la raison pour laquelle je suis ici aujourd'hui, pour continuer d'entendre les députés, mais aussi pour tenir cet important débat.
Je suis heureux que M. MacGregor ait présenté un amendement visant à rétablir l'étude sur l'Inde en priorité, ainsi que l'étude sur la désinformation russe. Nos témoins ont livré des témoignages importants le 7 novembre. Le journaliste du Ottawa Citizen et l'autre représentant des journalistes de partout au Canada ont exprimé leurs préoccupations sur la façon dont des députés conservateurs, actuels et anciens, les ont ciblés, en particulier le journaliste du Ottawa Citizen au sujet de ses reportages au fil des ans.
Je pense que cette étude sur la désinformation russe est extrêmement importante. Nous savons que la désinformation prend diverses formes. Je n'ai pas eu l'occasion d'assister à un certain nombre des réunions et des témoignages importants qui ont été présentés dans le cadre de l'étude sur la désinformation russe au Comité, mais ce jour‑là, j'ai été alarmé par certaines des tactiques utilisées dans le cadre de la désinformation russe, et leurs répercussions sur la sécurité publique et sur la sécurité nationale partout au Canada.
L'étude au Comité des campagnes d'ingérence et de désinformation russes est un travail extrêmement important que nous devons terminer, puis nous devons ensuite poursuivre l'étude de l'ingérence électorale et des activités criminelles au Canada par des agents du gouvernement de l'Inde.
D'après ce que je comprends — et monsieur le greffier, vous pouvez me corriger si je me trompe —, nous avons tenu deux réunions dans le cadre de cette étude, et il reste plusieurs réunions à terminer.
Au cours de la dernière semaine de relâche, j'ai eu l'occasion dimanche et vendredi derniers... Vendredi dernier était une journée très importante pour les sikhs. C'était le 554e anniversaire de la naissance du gourou Nanak Dev Ji. Des membres de la communauté sikhe, lorsque j'étais au Dashmesh Cultural Centre vendredi dernier, ont soulevé cette question importante. Ils ont dit: « Compte tenu de ce qui s'est produit récemment avec le meurtre de Bhai Hardeep Singh Nijar, que fait le gouvernement? Que fait le Parlement? » En ma qualité de fier député de Calgary Skyview, j'ai dit que nous menions une étude sur cette question au Comité permanent de la sécurité publique et nationale, avec l'appui de mes collègues.
J'ai aussi dû leur dire que les députés du Parti conservateur ont essayé, encore une fois, d'esquiver cette importante discussion. Ils ont demandé pourquoi les conservateurs voulaient éviter de discuter des questions de sécurité publique au Canada au sujet du ciblage des membres de notre communauté. Ce sont pourtant des Canadiens eux aussi.
Lorsqu'un citoyen canadien a été assassiné en sol canadien au gurdwara de Surrey... Pensez‑y. Bon nombre d'entre vous fréquentez les membres de votre communauté religieuse, dans un lieu de culte qui est important pour vous. C'est peut-être là que vous avez passé toute votre vie à aller à l'école religieuse ou à l'école de langue avec vos frères et sœurs, avec vos parents, avec vos enfants, avec vos grands-parents. Au même endroit, le président du gurdwara sikh a été assassiné. Quelle crainte cela inspire‑t‑il aux gens? Quelle crainte cela inspire‑t‑il à ces enfants? Qu'en est‑il du traumatisme?
J'ai entendu les craintes exprimées par les citoyens de ma circonscription. J'ai reçu des centaines de courriels dans lesquels des gens disaient avoir peur. Ces menaces constantes les inquiètent. Il y a plusieurs semaines, nous avons également été témoins d'incidents à Brampton, où des menaces de violence ont été proférées au gurdwara de Malton. Nous avons vu dans les rues de Brampton de grandes manifestations à ce sujet.
J'ai dit aux membres de ma communauté à Calgary vendredi dernier... J'ai également eu l'occasion de prendre la parole au Dashmesh Culture Centre. J'ai eu l'occasion de participer à un important radiothon à Red FM à Calgary, au Dashmesh Culture Centre et dans de nombreuses communautés, dans le cadre d'un événement interconfessionnel. Un certain nombre de communautés se sont réunies au gurdwara pour recueillir des fonds afin de construire une banque alimentaire permanente au Dashmesh Culture Centre.
Cette initiative vise à faire en sorte que les Canadiens de notre communauté qui ont des préoccupations en matière de sécurité alimentaire aient la possibilité d'obtenir des aliments culturellement adaptés, et de veiller à ce que les Calgariens de mon secteur et tous les Calgariens qui ont des besoins en raison des difficultés qu'ils vivent puissent nourrir leur famille.
La plus grande préoccupation de ces membres était l'ingérence des Indiens dans notre pays et les activités criminelles dont nous avons été témoins. Nous avons entendu parler d'extorsion, d'ingérence électorale. Des journalistes ont rapporté que, potentiellement, dans les courses à l'investiture du Parti conservateur et aussi dans la course à la direction du Parti conservateur du Canada, il y a eu de l'ingérence électorale de la part de gouvernements étrangers.
Nous devons nous assurer d'entendre des témoignages importants des membres de la communauté qui craignent que notre démocratie ne soit entravée.
Une des préoccupations dont on m'a fait part, étant donné qu'il y a des courses à l'investiture dans tous les partis à l'heure actuelle, c'est qu'il y a un risque continu d'ingérence dans certaines courses du Parti conservateur. Les membres craignent que les répercussions se poursuivent tant que nous n'aurons pas cette importante discussion, tant que nous ne découvrirons pas la vérité au moyen de témoignages et tant que nous ne formulerons pas des recommandations pour sauvegarder notre démocratie et cette importante institution qui protège les Canadiens.
J'ai entendu le témoignage important de M. Moninder Singh et de Balpreet Singh. La semaine dernière, des membres de la communauté m'ont dit qu'ils aimeraient prendre la parole devant le Comité. Ils ont demandé quand ils pourraient le faire. J'ai dû les avertir une fois de plus que cette étude pourrait, si les conservateurs ont gain de cause, ne pas se poursuivre parce que les conservateurs font tout pour esquiver ces préoccupations en matière de sécurité publique au Canada.
J'aimerais revenir à M. Balpreet Singh et à Moninder Singh. J'ai fait allusion à leurs observations importantes de la semaine dernière. La première, c'est que M. Moninder Singh a clairement indiqué que les députés conservateurs ne poseront pas de questions sur l'ingérence étrangère et qu'ils continuent de se concentrer sur leur devoir de signalement et d'éviter de traiter directement de la question à l'étude. M. Moninder Singh a formulé quatre recommandations et préoccupations. Je pense que le Comité devrait prendre ces recommandations très au sérieux. J'espère les voir dans le rapport.
La première était la suspension des accords de sécurité. Sécurité publique Canada a publié le Rapport public de 2018 sur la menace terroriste pour le Canada, dans lequel il était question de l'extrémisme sikh en faveur de l'indépendance du Khalistan. Je suis fier que le gouvernement de l'époque, en 2018, ait pris des mesures pour éliminer le ciblage des membres de la communauté sikhe, des membres de notre pays qui expriment comment ils conçoivent une démocratie et la protection des droits de la personne, mais qui ne voulaient pas être pris à partie. Bon nombre de ces membres de la communauté militent en faveur d'une opposition pacifique à l'ingérence d'États étrangers.
M. Moninder Singh a présenté une deuxième recommandation demandant une enquête publique sur l'assassinat de Hardeep Singh Nijjar. C'est aussi ce que j'ai entendu, et c'est ce que veulent un certain nombre de membres de la communauté. C'est pourquoi nous devons entendre d'autres témoignages pour voir si le Comité et le Parlement devraient se lancer dans cette voie.
La troisième recommandation de M. Singh portait sur la poursuite des conspirateurs, des individus qui ont peut-être participé à ce qui s'est passé ici en matière d'ingérence étrangère au Canada. D'autres pays ont pris diverses mesures; peut-être certains de ces pays pourraient-ils nous apprendre comment ils envisagent de poursuivre des individus de pays étrangers qui ont utilisé des techniques semblables pour cibler leurs citoyens. Que peut apprendre le Canada en la matière?
La quatrième recommandation portait sur la haine des sikhs. C'est une question importante. C'est à cela que je vais consacrer une bonne partie de mon temps aujourd'hui, monsieur le président. Je vais parler en détail de la haine des sikhs et expliquer comment les campagnes de désinformation et d'ingérence étrangère ont mené à cette haine partout au Canada. En tant que membre de la communauté sikhe et député de Calgary Skyview, j'aimerais également parler de la haine contre les musulmans que j'observe dans ma circonscription.
Il y a dans ma circonscription une importante communauté de sikhs pendjabis et de musulmans et j'ai l'honneur de représenter fièrement l'une des circonscriptions les plus diversifiées du pays. Je me rends souvent au gurdwara, mais je me rends aussi souvent dans les masjids de ma circonscription pour entendre les membres de la communauté, ainsi que dans les mandirs. Je m'engage à faire en sorte que nous puissions maintenir l'harmonie qui existe dans notre collectivité du nord-est de Calgary pour rassembler les communautés et ne pas les diviser davantage.
Avant d'aborder les préoccupations de nos témoins au sujet de la haine des sikhs, j'aimerais parler de ce que les membres m'ont dit vendredi dernier au Gurdwara Sahib Dashmesh Culture Centre, et dimanche dernier à la Sikh Society of Calgary, dans le sud-ouest de Calgary, où j'ai assisté au Gurpurab. Ils ont parlé des cotes de sécurité et ont demandé pourquoi des parlementaires et des chefs de parti politique ne voudraient pas les obtenir. Je leur ai dit que tous les chefs de parti sauf un, et c'est le chef du Parti conservateur du Canada, , ont obtenu ou sont en voie d'obtenir leur cote de sécurité, qui leur permettra de prendre connaissance de l'information fournie par nos organismes de sécurité du gouvernement.
Naturellement, les gens se demandent pourquoi. Si vous voulez être le chef d'un parti politique et diriger un jour le pays, pourquoi éviteriez-vous d'obtenir une cote de sécurité? Je leur ai demandé pourquoi, selon eux, il ne voudrait pas obtenir une cote de sécurité. Ils m'ont répondu que c'était évidemment pour éviter de connaître la vérité. J'ai ensuite posé la question suivante: « Quelle vérité? Selon vous, qu'est‑ce que le député de Carleton, , a à cacher? Qu'est‑ce qu'il ne veut pas savoir? » Ils m'ont dit qu'il était évident que des renseignements fournis par nos organismes de sécurité du gouvernement établissent que des membres de son parti ont pris part à des activités d'ingérence étrangère. J'ai poussé la question un peu plus loin et j'ai dit: « Croyez-vous qu'il y a eu ingérence étrangère au sein du Parti conservateur? » Tous ceux à qui j'ai posé la question ont répondu par l'affirmative.
J'ai également été très surpris de constater que les membres de ma circonscription suivent aussi attentivement ce qui se passe, et je suis fier qu'ils s'investissent pour comprendre ce qui se passe au sein de notre gouvernement et du Parlement, qu'ils sachent que évite d'obtenir une cote de sécurité, alors que d'autres dirigeants, comme et , ont reconnu qu'ils avaient examiné... et que a demandé sa cote de sécurité afin d'obtenir l'information qui lui permettra de prendre des décisions éclairées. C'est pourquoi il est si important d'obtenir une cote de sécurité. S'il n'a rien à cacher, M. Poilievre la demandera. Cependant, s'il a quelque chose à cacher ou s'il ne veut pas voir la vérité, il ne risque pas de la demander.
Avant de revenir aux préoccupations relatives à la haine des sikhs, j'ai un autre point à soulever. Lors d'un événement récent, la World Sikh Organization of Canada m'a fourni un dépliant sur l'histoire de la communauté sikhe et de la World Sikh Organization, dont je parlerai également dans le cadre du débat d'aujourd'hui. Toutefois, lors de cet événement, , le député de Sherwood Park—Fort Saskatchewan, a dit clairement mercredi soir dernier — je crois que c'était le 6 novembre — que le Parti conservateur prend au sérieux les menaces que fait peser l'ingérence étrangère sur l'ensemble des Canadiens, et que son — je le cite — continuera d'assurer la sécurité des Canadiens, mais qu'il prendra au sérieux cette question, l'ingérence étrangère et les menaces qui pèsent sur les Canadiens. Il y a une transcription, si les membres veulent voir ce qu'il a dit exactement cette journée‑là.
Si le député l'a déclaré publiquement et a lu une lettre de , pourquoi le chef ne demande‑t‑il pas sa cote de sécurité? Pourquoi n'est‑il pas ici aujourd'hui pour défendre la déclaration qu'il a lue ce jour‑là devant la communauté sikhe?
De deux choses l'une: soit il a dû lire au nom de son chef une déclaration à laquelle il ne croyait pas... Je ne veux pas utiliser ce mot, parce que je pense qu'il serait peut-être non parlementaire de dire que quelqu'un... Je dirai que s'il a lu une lettre et qu'il y croit, il a dit la vérité, alors je vais le croire sur parole, mais encore une fois, il n'est pas ici pour le dire. S'il représente son parti, son chef et les députés conservateurs d'en face, ils devraient savoir que la question de l'ingérence étrangère, de l'ingérence électorale et des activités criminelles au Canada par les agents du gouvernement de l'Inde est une question sérieuse, ce avec quoi il était d'accord.
Parlons de certaines des questions et préoccupations que je veux soulever.
Je sais que M. Singh a soulevé cette question ce jour‑là. n'en a pas parlé, si je me souviens bien. M. Singh a dit qu'il avait l'intention de rappeler au Parlement le génocide sikh qui a eu lieu et l'agression brutale du Sri Darbar Sahib en juin 1984. C'est une période de l'histoire des sikhs du monde entier et des Canadiens sikhs pendant laquelle, chaque année, des membres de notre communauté sont traumatisés de nouveau et sont ramenés à l'époque où des hommes, des femmes et des enfants ont été assassinés, brûlés vifs et violés en raison de leur foi, parce qu'ils étaient de confession sikhe. Chaque année, nous commémorons ce qui s'est passé en 1984 dans le monde, ici au Canada, dans nos communautés.
Au même moment, en 1984, Sardar Gian Singh Sandhu a été choisi comme premier président national de la World Sikh Organization afin d'être la voix de la communauté sikhe au Canada. Cet organisme s'est fait le porte-parole de la communauté sikhe, et c'est encore le cas aujourd'hui. C'est l'événement auquel j'ai assisté lors duquel on a souligné le travail important accompli depuis plus de 40 ans.
Les députés voudront sûrement savoir pourquoi cette histoire est si importante pour les membres de la communauté. Pourquoi cette histoire est-elle si importante aux fins de la discussion d'aujourd'hui? Je vais vous dire pourquoi, et vous voudrez vraiment porter attention à certains des points de référence historiques que je vais passer en revue et dont je vais parler aux membres de cette communauté.
Malheureusement, cela fait partie de notre histoire. Certains de nos partis politiques essaient d'oublier, ou espèrent oublier, que certains de nos chefs de parti devraient présenter des excuses publiques à ce sujet. Je crois comprendre qu'ils ne l'ont pas fait, à moins qu'un député conservateur veuille me prouver le contraire. Je me trompe peut-être, et je suis prêt à accepter si je me trompe.
En 1989, Stephen Harper, un ancien premier ministre de notre pays, était le chef des politiques du Parti réformiste. À l'époque, il était un candidat défait du Parti réformiste et il est ensuite devenu le chef des politiques de ce parti.
Pour les gens qui nous regardent à la maison et pour les députés d'en face qui ne s'en souviennent pas, le Parti réformiste est essentiellement le Parti conservateur du Canada d'aujourd'hui. Il a fusionné avec le Parti progressiste-conservateur afin de former le nouveau Parti conservateur d'aujourd'hui.
Au cours de la même période en 1990 — et j'ai ici un article auquel je vais faire référence —, Baltej Singh Dhillon, dont j'ai parlé à notre dernière réunion, voulait devenir agent de la GRC. Il a été accepté à la GRC, mais il a dû faire un choix après avoir été accepté: servir son pays ou porter son turban. Il voulait servir son pays comme l'avaient fait ses ancêtres, qui s'étaient battus pour la liberté et pour le Commonwealth tout en portant leur turban au front. Le jour du Souvenir, j'ai eu l'occasion de rencontrer de nombreux anciens combattants et membres de ma communauté qui ont servi avec fierté. Je ne peux imaginer ce que M. Dhillon a vécu lorsqu'il a dû choisir entre porter son turban et servir son pays.
Pourquoi est‑ce que je parle de cela? Dans cet incident particulier, la World Sikh Organization est intervenue pour appuyer M. Dhillon et sa capacité de pratiquer sa religion et de servir à la GRC, car nous savons que la liberté de religion est protégée par la Charte des droits et libertés.
Après de multiples contestations judiciaires, la Commission canadienne des droits de la personne et la Cour suprême du Canada ont confirmé le droit de M. Dhillon de pratiquer sa foi et de servir son pays. Il a été un pionnier pour la communauté sikhe du Canada et pour de nombreux autres membres de la communauté religieuse sikhe qui portent fièrement leur turban, non seulement à la GRC, mais aussi dans les services de police partout au pays. Je vois beaucoup des agents de police de Calgary et du service de police de Calgary porter fièrement leur turban tout en représentant leur service, en assurant ainsi la sécurité des Canadiens dans le cadre de l'excellent et important travail qu'ils font pour nous protéger tout en mettant leur vie en danger chaque jour.
Pourquoi M. Harper, à l'époque, en tant que chef des politiques du Parti réformiste, s'est‑il lancé dans une croisade contre cette personne? Le Parti réformiste a jugé qu'il n'était pas nécessaire d'accorder le droit de porter un turban et il est allé jusqu'à adopter une résolution, lors de son congrès de 1989, afin d'interdire aux agents de la GRC de porter une telle tenue religieuse.
J'ai dit qu'à l'époque, M. Stephen Harper était un candidat défait du Parti réformiste et qu'il avait ensuite été nommé chef des politiques du Parti réformiste. Cette haine ciblée à l'égard du membre de notre communauté a mené à de nombreux cas de haine des sikhs au fil des ans.
Vous allez demander à quels nombreux cas je fais allusion? Eh bien, je peux vous le dire. Le député conservateur Bobbie Sparrow a présenté une pétition et organisé une manifestation à Calgary, ma ville.
Je me souviens de cette question quand j'étais enfant à Calgary, quand, premièrement, il y avait le Parti réformiste, et deuxièmement, il y avait le Parti conservateur et ce député, un député élu de la Chambre des communes, qui a présenté et appuyé une pétition appelant les membres de la collectivité à interdire aux membres de la communauté sikhe de participer, de travailler, de subvenir aux besoins de leur famille et de servir notre pays; une pétition contre les sikhs.
Cette pétition, avec la décision du Parti réformiste en 1989, a suscité beaucoup de haine à l'égard des membres de la communauté sikhe. C'est à ce moment‑là que la rhétorique a commencé. Je pense que le Comité devrait continuer d'étudier cette question, parce que c'est à cette époque que le germe de la haine a été semé. Je ne dis pas que c'est à ce moment que cette haine a commencé, mais il s'agit clairement de cas où des chefs de partis politiques, des députés et des aspirants dirigeants politiques se sont livrés à des actes de haine ciblés contre les sikhs au Canada.
On peut se demander quel était le rôle de dans tout cela. Je pense que c'est un sujet que nous devrions approfondir. Était‑il membre du Parti réformiste du Canada à l'époque? Oui. Je crois comprendre qu'il l'était. Quel était son rôle? Était‑il un jeune réformiste? Il l'était. Je pense que c'est écrit dans sa biographie.
Si des députés conservateurs veulent me dire que j'ai tort, je suis prêt à écouter leurs arguments. Ils peuvent le dire s'il a fait des commentaires dénonçant M. Harper ou les actions du mouvement conservateur réformiste en ciblant les membres de la communauté sikhe. Je n'ai jamais entendu présenter des excuses au sujet de son rôle, ou M. Harper présenter des excuses au sujet du rôle qu'il a joué en ciblant la communauté sikhe, mais qu'a fait M. Poilievre en 1989? A‑t‑il été un leader jeunesse du mouvement réformiste? Bien sûr qu'il l'était. C'était un fier réformiste de l'Université de Calgary. Je me souviens de l'avoir vu aussi avec le député , rallier les réformistes à leur croisade populiste contre les immigrants.
Je me souviens. J'étais étudiant à l'Université de Calgary au début des années 1990. Je m'en souviens très bien. Leur croisade m'a incité à lutter contre le racisme et la haine au Canada.
Je sais que les députés d'en face se demandent où je veux en venir. Je peux vous le dire. Lorsque M. Harper est devenu le chef du Parti conservateur du Canada, il est revenu à ses anciennes méthodes. À la fin des années 1980 et au début des années 1990, il s'agissait de cibler la communauté sikhe. Eh bien, il a trouvé une nouvelle cible en prévision des élections qui étaient annoncées.
Je vais maintenant dire aux députés de quoi je parle exactement. Dans un article de journal publié à l'époque, on nous recommandait de nous méfier de la croisade de Stephen Harper contre des vêtements inhabituels. Vous me demanderez peut-être de quoi il s'agissait. Je parle ici d'un article publié en 2015. Il ciblait la communauté musulmane. Les députés se souviendront peut-être que M. Harper avait présenté... était‑ce à l'élection de 2015? Eh bien, voyons. Il a ciblé les musulmanes du Canada en 2015 en interdisant le niqab. Il a étiqueté et ciblé toutes les musulmanes en interdisant le niqab.
En tant que membre de la communauté sikhe, je me souviens de ce qui s'est passé en 2015. La première chose à laquelle j'ai pensé, c'est qu'il s'agissait d'une tentative de M. Harper de ressusciter sa campagne de haine des sikhs et qu'il ciblait maintenant la communauté musulmane.
Je connais beaucoup de membres de la communauté musulmane.
Je vois ma collègue assise à côté de moi, Mme Zahid, qui porte fièrement le hidjab, et je la remercie de le porter et de pratiquer sa foi.
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J'espère qu'il continuera de débattre lorsqu'il aura la parole.
Je tiens à dire à M. Lloyd que lorsque était à l'université, il faisait partie du Parti réformiste, ce que j'ai clairement précisé, et pour M. Harper, en 1989, vous voudrez peut-être confirmer l'âge qu'il avait en 1989 — lorsque vous aurez la parole, monsieur Lloyd — et nous parler du rôle qu'il a joué pour cibler la communauté sikhe en présentant cette motion. Je vous demande de noter cette question et d'assumer clairement pour le moment la responsabilité des actes de M. Harper et du silence de M. Poilievre sur cette question. J'attends des excuses, en tant que membre de la communauté sikhe, en tant que Canadien, de la part de M. Harper et des instances dirigeantes du Parti conservateur.
Je pourrais passer à autre chose s'ils présentaient des excuses sincères à M. Dhillon et aux membres de la communauté sikhe pour les gestes qu'ils ont posés à cette époque. Il a peut-être été mal informé. Il l'a sûrement été. Il a peut-être fait fausse route, mais une attaque motivée par des objectifs politiques pour gagner quelques votes de plus au détriment des membres de la communauté sikhe et, en 2015, au détriment des membres de la communauté musulmane...? C'est une chose à laquelle nous devons continuer de réfléchir.
Quel est le lien avec la haine des sikhs? Eh bien, j'ai parlé des 40 ans qui se sont écoulés depuis 1984. J'ai parlé d'incidents, de cas particuliers au fil des ans, qui ont contribué à la haine envers les membres de la communauté, mais les campagnes continues de mésinformation et de désinformation, comme celles que le Comité étudie, ciblent — et influencent — les Canadiens partout au pays. Elles font aussi ressortir les robots, les robots de propagande de divers pays.
Je ne sais pas si ces robots sont réels ou non, mais je sais que leurs conséquences le sont, parce qu'ils inondent nos comptes de médias sociaux de mésinformation et de désinformation en traitant les gens de terroristes, de semeurs de haine et de beaucoup d'autres épithètes très inappropriées, mais c'est une tactique qui est utilisée. C'est une tactique qui a été identifiée, je crois, dans le cadre de l'étude sur la désinformation russe. C'est peut-être une tactique relevée dans notre étude en cours. Je ne pointe personne du doigt... avec le gouvernement, les membres du gouvernement de l'Inde, je ne sais pas, mais nous devons étudier la question pour voir ce qui se passe réellement.
Au fil d'un certain nombre d'années, j'ai eu l'occasion de me rendre en Inde et je n'ai pas vu... Lors de mes voyages en Inde, j'ai constaté que la paix et l'harmonie régnaient entre les membres de notre communauté. Les gens m'ont toujours traité avec beaucoup de gentillesse, d'amour et de respect lorsque je suis allé à l'Akshardham à Delhi, un endroit magnifique. Si vous ne l'avez jamais vu, c'est un endroit que vous voudrez peut-être visiter au cœur de Delhi.
Je suis fier que des membres de ma communauté m'aient recommandé d'y aller pour apprendre l'histoire et mieux connaître la religion hindoue. J'y ai passé plusieurs heures et j'y ai mangé un bon repas avec des membres de la communauté. Je suis allé au Jama Masjid à New Delhi, un endroit très spécial au cœur de Delhi, avec de belles vues sur le panorama de New Delhi et de nombreux fidèles qui venaient visiter un site historique de plusieurs centaines d'années dans la ville de Delhi, dans la vieille ville de Delhi, et de voir des fidèles de la communauté musulmane venir prier et, bien sûr, en tant que membre de la communauté sikhe, je suis allé au Temple d'or.
Quand je suis allé au Temple d'or, des membres de la communauté m'ont fait part de leurs préoccupations, des préoccupations légitimes visant à s'assurer que je fasse mon devoir de parlementaire au Canada. Ils ont soulevé des questions importantes en lien non seulement avec la foi sikhe, mais aussi avec toutes les confessions. Ils veulent pouvoir pratiquer sans crainte leur religion, parler leur langue qu'ils jugent nécessaire de protéger — leur foi et leur religion — hors de l'Inde. C'est ce que j'ai entendu, que ce soit au temple Hindu-Mandir, au temple Akshardham à New Delhi ou au masjid à Delhi, ou encore au Temple d'or, le Harmandir Sahib.
Sur place, j'ai vu les vestiges de l'attaque ciblée contre le Temple d'or. Cela m'a rappelé des souvenirs, parce que, enfant, au début des années 1980, je suis allé en Inde et au Pakistan. Je suis allé à Nankana Sahib au Pakistan. J'ai eu l'occasion de me rendre dans la magnifique ville de Lahore. Les gens ne savent peut-être pas que Lahore est la capitale traditionnelle du Pendjab. Avant la partition du Pendjab par les Britanniques, Lahore avait été la capitale culturelle et traditionnelle historique du Pendjab.
Si l'on veut vraiment comprendre comment nous en sommes arrivés là aujourd'hui, il faut comprendre comment nos nations se sont formées; quand la démocratie indienne, qui est la plus grande démocratie du monde, s'est formée et comment le Pakistan s'est formé, ainsi que les traumatismes subis par les membres des deux côtés de la frontière que les Britanniques ont tracée sur ce territoire. Une grande partie de cette histoire nous amène à relever les défis auxquels nous sommes confrontés aujourd'hui.
Nous devons comprendre cette histoire. Je ne cherche pas à faire une étude sur l'histoire de l'Inde et du Pakistan. Il pourrait s'agir d'une étude importante à mener au comité des affaires étrangères. C'est peut-être une chose à laquelle ma collègue, la députée Zahid, et moi pouvons réfléchir et sur laquelle nous pouvons travailler, mais je pense que nous devons prendre en main cette étude que les conservateurs évitent: l'ingérence électorale dans les activités criminelles au Canada par les agents du gouvernement de l'Inde.
Y a‑t‑il eu ingérence? Si oui, où? Qui en étaient les acteurs? Comment les membres de la communauté ont-ils été ciblés? Le sont-ils toujours? J'espère que non. Quand j'ai appris l'assassinat d'Hardeep Singh Nijjar, j'ai espéré que mes craintes ne venaient pas de se réaliser et que d'autres membres de la communauté ne seraient pas pris pour cible également. Malheureusement, la GRC a apporté des preuves montrant qu'il s'agissait d'une attaque ciblée.
Les membres de la communauté sikhe, de la communauté musulmane, de la communauté hindoue et de la communauté chrétienne, sont tous inquiets s'ils ont des liens avec l'Inde. Ont-ils raison? Tout à fait, car quelqu'un a été assassiné. Devraient-ils s'inquiéter de l'avenir? Si nous ne poursuivons pas cette étude, nous ne le saurons pas. Nous en sommes à la deuxième réunion d'une étude que les conservateurs tentent d'éviter.
Un député: Qui fait de l'obstruction?
M. George Chahal: Un député conservateur me chahute, mais la vérité est que les conservateurs ont présenté une motion visant à supprimer le mot « Inde » de toutes les études futures.
Si cette motion avait placé l'Inde au centre de la première étude que nous avons terminée sur la désinformation russe, j'aurais pu dire que les conservateurs cherchaient à faire adopter un programme à long terme pour nos travaux. Ce n'était pas là leur l'intention. Ils ne peuvent pas berner les Canadiens, même s'ils veulent essayer de le faire. Leur intention était d'éviter délibérément l'étude de cette question, car les politiciens du Parti conservateur sont impliqués dans les pratiques d'ingérence électorale d'un ou de plusieurs gouvernements étrangers. Dans ce cas, il s'agit du gouvernement, comme l'ont dit les témoins. S'agit‑il de plusieurs gouvernements? Je ne sais pas si les députés conservateurs…
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Je m'attendais bien sûr à être chahuté par les députés d'en face, cela pour avoir dit la vérité. On m'a dit de faire « attention ». À quoi dois‑je faire attention?
Un député: Cela ressemble à une menace.
M. George Chahal: Cela ressemble à une menace.
Vous savez quoi? J'ai été menacé toute ma vie, et je ne vais pas reculer devant une menace.
Je vais simplement répéter ce que nos deux témoins ont dit à la réunion à laquelle j'ai assisté. Nous avons encore quatre réunions, et je ne sais même pas si quatre réunions nous permettront d'atteindre notre objectif, mais je veux que nous en ayons au moins quatre.
Je remercie M. MacGregor de s'être rendu compte que la motion des conservateurs évitait complètement d'étudier l'Inde et d'avoir proposé un amendement, dont nous discutons en ce moment. Je pense que c'est ce que nous devons faire. Je ne pense pas que le Comité devrait programmer une motion alors que nous avons l'étude de l'ingérence russe et de la désinformation, l'étude de l'ingérence électorale, qui en est à la deuxième réunion, et les activités criminelles des agents du gouvernement indien en cours, avec l'importante étude sur le vol de voitures que nous avons également et qui doit être achevée.
Je prendrai le temps de réfléchir à cet amendement, mais en ce qui concerne les amendements qui pourraient être présentés, quels sont ceux que je proposerais personnellement, sans parler à mes collègues de l'autre côté de la Chambre. J'aimerais bien avoir un moment pour discuter avec eux et voir s'ils veulent vraiment faire avancer les travaux importants du Comité, et quels amendements je pourrais appuyer.
Maintenant, six réunions, c'est ce sur quoi nous devons nous concentrer. Est‑ce qu'on pourrait en avoir huit? C'est possible, mais je pense que nous devons tenir nos six réunions avant d'envisager d'en organiser d'autres. C'est ce que je pense. Je suis ouvert à l'idée de donner aux députés d'autres occasions d'en débattre pour savoir pourquoi — et j'espère que les députés conservateurs nous fourniront une explication — ils estiment que l'exclusion de l'Inde était importante pour eux dans leur motion, parce que c'est ce que nous étudions ici aujourd'hui.
Nous fourniront-ils cette explication ou emprunteront-ils une autre voie? Je ne sais pas. Cependant, à quelques minutes de la fin de mon intervention, je répète qu'il s'agit d'une question de responsabilité et de transparence, dont les membres du Parti conservateur parlent si souvent lors des campagnes électorales: « Nous prônons l'obligation de rendre des comptes. Nous prônons la transparence. Le public doit savoir. » Le public doit savoir. Qu'en était‑il de l'obligation de rendre des comptes quand le Comité a approuvé une motion sur laquelle les membres se sont mis d'accord? Où est la transparence vis-à-vis du public? Où est l'honnêteté? Je ne vois pas leur montrer ni afficher quoi que ce soit de tout cela, et je fais référence à M. Poilievre parce qu'il n'a pas eu d'habilitation de sécurité.
Nous sommes responsables devant l'électorat. Je me réjouis de participer aux prochaines élections et de me battre sur cette question et sur bien d'autres qui sont importantes pour ma communauté. J'attends avec impatience les candidats du Parti conservateur qui vont se présenter contre moi, si jamais l'un deux est mis en nomination ou est choisi par son , ce qui sera probablement le cas. C'est ainsi qu'ils conçoivent la démocratie: ils veulent désigner les candidats à travers le pays pour éviter les batailles d'investiture. À cause de l'ingérence? Je ne sais pas. De quoi s'inquiètent-ils? Des assemblées de mise en candidature où les gens peuvent débattre publiquement des questions importantes en matière de politique étrangère ou de politique intérieure?
Les conservateurs ne participent jamais aux débats non plus. Je m'en souviens clairement. Lors de ma dernière campagne, nous avions organisé plusieurs débats, et le député conservateur ne s'est présenté à aucun d'eux. J'aimerais beaucoup débattre, dans ma circonscription, avec mon prochain adversaire. J'ai également mis au défi certains membres du Parti conservateur de se présenter contre moi s'ils estiment que je ne suis pas digne d'être le représentant élu de la future circonscription de Calgary McKnight. Je n'ai pas encore eu de nouvelles de ce député.
Je dis également aux députés que j'adore la confrontation intellectuelle. Je m'en nourris. J'ai l'habitude d'entendre des députés conservateurs faire de grands discours, mais je cherche aussi quelqu'un qui accepte l'investiture et qui se présente contre moi dans un combat public ouvert qu'il mènera au sein de son propre parti. C'est ça, la démocratie. Choisir exprès un candidat contre lequel se présenter, comme nous l'avons vu dans un certain nombre de circonscriptions, ou disqualifier des candidats en raison d'une divergence d'opinions, ce n'est pas de la démocratie.
Je tiens à remercier les membres du Comité. Je suis conscient d'avoir pris du temps lors de la dernière réunion, et que je prendrai quelques minutes lors de cette réunion également pour rassembler mes idées. J'ai encore beaucoup de choses à dire, monsieur le président, et je vous remercie d'avoir pris le temps de m'écouter.
Je sais que vous comprendrez mes profondes inquiétudes de membre de la communauté sikhe, ainsi que celles des communautés que nous représentons à travers le Canada. J'espère vraiment que le gouvernement indien prendra des mesures dans son propre pays, dans son propre système judiciaire, contre les membres de son pays qui ont été impliqués dans une quelconque ingérence au Canada, afin que nous puissions rendre justice aux familles qui ont perdu des êtres chers, qu'il s'agisse du génocide sikh de 1984 ou de la famille de Bhai Hardeep Singh Nijjar, qui demande justice afin de pouvoir agir conformément à sa démocratie.
En tant que parlementaires, nous devrions prendre les mesures qui s'imposent à ce comité et au Parlement pour continuer de protéger les Canadiens et de formuler des recommandations et des améliorations dans le cadre de cette étude, afin que les Canadiens de toutes confessions, dans toutes les communautés de cette grande nation qu'est le Canada, puissent se sentir en sécurité. Cela ne peut se faire que si nous réalisons ces études importantes. J'ai hâte de soutenir, éventuellement, l'amendement.
Je vais réfléchir à certaines des questions soulevées par le greffier quand il a lu la motion initialement présentée par les députés conservateurs pour exclure l'Inde de l'étude, et lorsque M. MacGregor a présenté l'amendement visant à l'inclure. J'aurai d'autres réflexions à faire et, monsieur le président, j'aimerais être réinscrit sur la liste des intervenants à un moment ou à un autre. Je réfléchirai entretemps et rassemblerai mes idées pour m'engager dans un débat plus poussé.
Merci, monsieur le président, et félicitations pour votre première journée à titre de président du Comité. Je me réjouis de travailler avec vous et avec les membres du Comité pour aller de l'avant.
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Merci, monsieur le président, et félicitations pour votre première journée dans ce rôle au Comité. Il s'agit certainement d'un rôle important, et nous vous souhaitons bonne chance.
Par ailleurs, au nom des députés conservateurs, je souhaite à M. McKinnon beaucoup de succès dans son prochain chapitre et j'apprécie les efforts qu'il a déployés au sein du Comité.
Je suis heureuse de parler de notre motion conservatrice. Je dirais que nous n'avons pas vraiment eu l'occasion de nous exprimer depuis que nous l'avons proposée pour la première fois, et je suis donc reconnaissante de pouvoir en parler, monsieur le président. Il est certain que j'ai travaillé avec diligence à l'élaboration de cette motion avec mes collègues. Monsieur le président, vous avez sans doute entendu dire avant que vous n'assumiez la présidence que les conservateurs s'inquiètent du fait que nous n'avons pas d'horaire à ce comité.
Dans ses incarnations précédentes, le Comité avait un horaire convenu qui nous permettait de veiller à ce que les motions soient débattues. Ensuite, nous nous mettions d'accord sur ce que nous allions étudier et dans quel ordre. Notre comité est aux prises avec une situation qui a été remarquée par un certain nombre de partis différents: il n'y a pas de constance. Par exemple, nous ne savons pas officiellement ce que nous étudierons jeudi, mardi prochain ou le jeudi suivant. Cette question fait l'objet de discussions depuis plusieurs semaines, et nous avons demandé au président, à l'ancien président du Comité, de présenter un calendrier des événements afin de prévoir des choses concernant ce que nous avons déjà adopté. Cela n'a pas été fait. Nous avons réfléchi à cette motion en vue de proposer une sorte d'ordre sur lequel nous pouvons nous entendre en tant que comité et en débattre pour officialiser ce que nous allons étudier.
Comme vous vous en souvenez, monsieur le président, tous les partis ont convenu d'un minimum de six réunions pour l'étude sur l'Inde. L'étude sur la Russie n'a fait l'objet d'aucune précision quant au nombre de réunions, ce qui est un peu inhabituel. Ce n'est pas sans précédent, mais il est un peu inhabituel, d'après mon expérience, qu'une étude ne soit pas associée à un nombre convenu de réunions. C'est étrange, et cela nous empêche de prévoir des plans définitifs pour des études ou des questions futures. Quand nous avons rédigé la motion dans sa forme initiale, nous envisagions bien sûr de tenir un certain nombre de réunions, soit huit, sur l'étude de la Russie. Nous pensions que c'était logique. Il s'agit d'une étude assez standard, respectable et longue. Puisque nous avons convenu de six réunions sur l'Inde et que je sais que les libéraux veulent relancer la discussion sur les plateformes de médias sociaux… Ils veulent également convoquer — en fait, c'est le Comité qui le fait — un certain nombre d'autres témoins qui ont refusé de venir de leur plein gré dans le cadre de l'étude sur la Russie. Cela fait deux réunions de plus; c'est très bien.
En ce qui concerne l'Inde, nous avons déjà tenu deux réunions, ce qui signifie qu'il nous en reste quatre. Comme nous avions déjà convenu de six réunions sur l'Inde, nous n'avons pas jugé nécessaire de le repréciser. La Russie est mentionnée expressément pour que nous puissions déterminer combien de temps nous voulons consacrer à cette étude. Là encore, le total de huit séances semble très raisonnable. Il y en aura six pour l'Inde, ce qui semble raisonnable. Il s'agit d'études longues et solides. Voilà l'objet primordial du premier paragraphe de la motion originelle.
J'ai montré cette motion originelle à mes collègues du NPD et du Bloc, et nous avons eu une bonne discussion à ce sujet. Il a été sous-entendu verbalement et explicitement que, bien entendu, nous terminerions l'étude sur l'Inde au bout des six réunions convenues et que nous en aurions huit pour la Russie.
Je remercie M. MacGregor d'avoir proposé un amendement pour clarifier ce point concernant l'étude sur l'Inde. Il s'agit d'une étude très solide. Je suis très heureuse d'avoir l'occasion d'entendre le directeur du SCRS, le conseiller à la sécurité nationale et d'autres intervenants, et nous sommes impatients de tenir ces six réunions, comme convenu. Si nous en voulons plus, nous pourrons bien sûr en tenir d'autres. Toutefois, nous n'avons pas délibérément exclu l'Inde de la motion. C'est juste que nous nous sommes déjà mis d'accord sur six réunions, il n'est donc pas nécessaire de le dire explicitement dans la motion. Puisque nous n'avions convenu d'aucun nombre de réunions pour la Russie, nous en avons proposé huit.
Ensuite, bien sûr, le Comité a convenu… En fait, le NPD a présenté une motion portant essentiellement sur la santé mentale et les répercussions de la toxicomanie et d'autres choses. Nous convenons que c'est évidemment un enjeu très important. Au Canada, 40 000 personnes ont perdu la vie à cause de ce phénomène, qui est à l'origine de beaucoup de chaos, de désordre, de crimes et de souffrances dans les communautés vulnérables et pour d'autres personnes innocentes dans nos villes et ailleurs. Nous sommes tout à fait d'accord pour étudier cette question. Le motionnaire n'a pas formellement proposé cette motion, mais il en a donné avis il y a quelques semaines. Nous pensons qu'il s'agit là d'une question que nous pouvons tous convenir d'étudier en tant que comité. En réalité, le NPD voulait la proposer pour ce motionnaire, car nous savons que c'était important pour lui.
Ensuite, bien sûr, l'autre motion dont il est question est l'étude que j'ai présentée pour examiner et présenter un témoignage d'expert sur la violence faite aux femmes et aux enfants, y compris la violence sexuelle. Par exemple, je suis certaine que tous les membres de ce comité savent — nous avons tous lu les nouvelles — qu'il y a quelques semaines, une mère a été assassinée devant ses enfants en plein jour dans un parc pas très loin d'ici, à Ottawa. On présume que l'auteur du crime était son partenaire intime. Il a bondi d'une voiture, l'a poignardée à plusieurs reprises et lui a tranché la gorge sous les yeux de ses enfants. Malheureusement, ce genre de chose se passe souvent dans ce pays.
En fait, certaines administrations de l'Ontario ont déclaré que le féminicide avait atteint un niveau critique. Je pense qu'une femme est assassinée tous les deux jours au Canada. Dans certaines régions, ce chiffre est encore plus élevé. Il s'agit évidemment d'un problème crucial de sécurité publique. Nous devons entendre ce que les services de police de tout le pays et les autres personnes concernées par cette violence ont à dire sur la manière de la prévenir et de traiter les auteurs de ces actes afin de garantir que justice leur soit rendue.
C'est, en substance, le processus de réflexion qui a présidé à cette décision, monsieur le président. Tout ce que nous voulions, c'est établir un horaire et reconnaître que nous avons convenu, en tant que comité, d'étudier l'Inde pendant au moins six réunions. Nous n'avions pas convenu d'un nombre fixe de réunions pour la Russie. Nous avons proposé huit réunions, et un certain nombre d'autres questions.
Ah, j'ai une dernière chose. Toutes mes excuses. J'ai oublié. La dernière partie de cet amendement visait à faire comparaître de nouveau les ministres de la Sécurité publique et de l'Immigration, ce que nous avions accepté en tant que comité, pour qu'ils répondent de leur enquête sur ce duo père-fils qui était entré par la filière d'immigration et qui prévoyait de commettre un attentat terroriste à Toronto. Bien des gens ont dit craindre que leur cible était la communauté juive. Il y a également eu ce Pakistanais détenteur d'un visa d'étudiant au Canada qui s'apprêtait à se rendre à Brooklyn, à New York, pour assassiner des Juifs le jour du premier anniversaire du 7 octobre.
Encore une fois, le Comité s'était entendu sur bon nombre des éléments de cette motion. L'objectif de cet amendement, que j'ai rédigé — à moins que d'autres députés veuillent me traiter de menteuse, ce que je les invite à faire, et je me ferai un plaisir d'en discuter — était d'établir un calendrier. Nous sommes prêts à débattre de cette question et des priorités concurrentes, mais il est certain que les conservateurs ont accepté l'étude sur l'Inde. Nous avons accepté l'étude sur la Russie. Nous avons beaucoup à apprendre de ces études.
Ma circonscription compte de nombreux membres de la communauté sikhe que j'ai abondamment consultés. Je suis tout à fait consciente de l'importance de cette question pour cette communauté et, franchement, pour tous les Canadiens. L'idée qu'un gouvernement étranger cherche à assassiner des personnes sur le sol canadien est un affront à notre sécurité en tant que Canadiens, mais aussi à notre souveraineté. Nous nous sommes tous exprimés à ce sujet. Il est tout simplement faux de laisser entendre que nous ne voulons pas étudier l'Inde. Beaucoup de choses ont été dites qui, à mon avis, n'ont pas besoin d'être abordées par les libéraux, mais c'est en tout cas l'intention de cette motion. Nous espérons pouvoir établir un véritable calendrier pour que les choses tournent rond au Comité.
Je dirais que cela fait plus d'une réunion et demie, monsieur le président, que tous nos travaux ont été interrompus à cause de cette obstruction. Je trouve simplement étrange d'entendre dire « nous devons étudier cette question, nous devons étudier cette question, mais il y a de l'obstruction », par ceux qui prétendent une telle chose, et cela ne tient tout simplement pas debout. S'ils veulent l'étudier, mettons-nous au travail. C'est ce que nous essayons de faire. Nous soutenons pleinement l'amendement de M. MacGregor à cet égard.
Je dirais aussi que vous savez, monsieur le président, que nous avons présenté une lettre en vertu de l'article 106(4) du Règlement. Il a été récemment révélé dans les journaux — et c'est choquant que nous ne l'ayons pas appris plus tôt — qu'il y a un peu moins d'un an, il y a eu un complot de Daesh visant les Juifs et consistant à faire sauter la Colline du Parlement...
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Merci, monsieur le président.
En fait, je suis heureuse d'intervenir à ce sujet, ayant passé la semaine dernière en Pologne, en Estonie et en Lettonie dans le cadre d'une délégation parlementaire dirigée par un sénateur conservateur, le sénateur Wells.
C'est pertinent par rapport à ce dont nous parlons aujourd'hui, parce que j'étais vraiment découragée de voir que les conservateurs voulaient limiter cette étude sur la Russie. De plus, pendant que nous la menions, ils ont présenté deux motions qui ont interrompu les témoins experts que nous avions devant nous.
L'une des choses qui m'ont frappée lorsque j'étais là‑bas, c'est à quel point les gens de ces pays prennent l'ingérence russe et la désinformation russe beaucoup plus au sérieux que nous, même si, en tant que pays arctique, nous sommes menacés par la Russie. Nous sommes menacés par la façon dont elle fait de la désinformation. Cela va beaucoup plus loin que ce dont nous avons entendu parler jusqu'à maintenant au Comité.
Pour être très honnête avec vous, à la fin de ce voyage, qui portait principalement sur ce qui se passe en Ukraine et sur le combat que mènent les Ukrainiens, je... Nous avons entendu Jānis Sārts, directeur du Centre d'excellence en communications stratégiques de l'OTAN. Il nous a parlé de ce qu'on appelle la guerre cognitive. À l'heure actuelle, en Europe, au Canada et aux États-Unis, la Russie mène une guerre cognitive contre nous. Elle y travaille depuis 10 ans — plus de 10 ans.
Ce que j'ai trouvé troublant, c'est qu'ils nous ont dit que la Chine commençait à se rallier à l'ingérence russe, que la stratégie de la Russie était de cibler l'Occident, et que la Chine était loin d'avoir les capacités de la Russie, mais qu'elle poussait le discours russe. Elle le pousse principalement sur TikTok et Telegram.
Ce que nous avons entendu au sujet de TikTok était très troublant. C'était dans le contexte de la désinformation russe, de la façon dont la Chine utilise TikTok pour amplifier ce que la Russie diffuse, et du fait que TikTok a le meilleur algorithme de ciblage de toutes les entreprises de médias sociaux. Pour être honnête, c'est la raison pour laquelle j'ai hâte que TikTok revienne devant le Comité pour nous parler, et que nous puissions lui poser certaines questions sur cet algorithme. Ce que nous avons entendu — ce que j'ai entendu et ce que la délégation a entendu —, c'est que le pré-bunking est beaucoup plus efficace.
En écoutant la députée conservatrice parler de programmes et de l'importance de mener une étude sur la violence fondée sur le sexe, j'étais tout à fait d'accord avec elle. Il est vraiment important d'étudier cette question. Je sais que le Comité en a convenu, mais je pense que le public doit savoir que le comité de la condition féminine est en train de le faire. Nous entendons des témoins. Pas plus tard que cette semaine, nous entendrons d'autres témoins sur cette question. Ce n'est pas comme si personne ne s'y intéressait.
Je crois fermement que nous devons envisager de ne pas limiter l'étude sur la Russie à huit réunions, comme les conservateurs l'ont fait lorsqu'ils ont présenté leur motion. Je suis satisfaite de l'amendement de mon ami et collègue, M. MacGregor, et du fait de ne pas imposer de limite de temps pour ces études.
C'est pourquoi, monsieur le président, au tout début de la réunion, j'ai demandé des précisions à ce sujet, parce que l'intention de la motion originale des conservateurs était de limiter le nombre de réunions. Compte tenu de ce que j'ai entendu la semaine dernière... En Estonie, nous avons entendu le directeur général de la police et des services frontaliers, ainsi que des représentants élus. En Lettonie, nous avons entendu trois experts sur la Russie et la désinformation.
Il ne s'agit pas seulement de la guerre. Comme je l'ai dit, c'est une guerre cognitive que mène la Russie. Je tiens à souligner qu'il y a beaucoup d'autres choses dont nous n'avons pas entendu parler ou auxquelles nous n'avons même pas pensé en tant que comité dans le cadre de l'étude sur la Russie, et je pense qu'il est important de nous en saisir.
Voilà ce que j'avais à dire.
Merci, monsieur le président.
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Merci beaucoup, monsieur le président et chers collègues, de m'accueillir au Comité.
J'ai pensé qu'il était très important que je puisse participer à la discussion, surtout aujourd'hui. Aujourd'hui, 1 000 jours se sont écoulés depuis que la Russie a envahi l'Ukraine. C'est beaucoup plus que ce que Vladimir Poutine pensait qu'il faudrait pour la conquérir, mais c'est 1 000 jours de trop, à mon avis. Cela n'aurait jamais dû se produire, et le monde aurait dû donner à l'Ukraine l'aide dont elle a besoin pour gagner cette guerre depuis longtemps.
Cela dit, je pense qu'il y a un certain nombre de raisons pour lesquelles le peuple ukrainien n'a pas reçu l'aide nécessaire pour gagner. Je pense qu'une grande partie de la raison pour laquelle cette aide n'a pas été fournie, c'est ce dont le Comité discute. Plus précisément, je parle de l'ingérence russe, et de la désinformation. Cela touche les Canadiens. Cela touche les Américains. Cela touche les Européens et les gens du monde entier, comme les membres de ce comité le savent bien. Cela a une incidence sur les décisions des principaux pays alliés, et sur la mesure dans laquelle ils appuient l'Ukraine, et la façon dont ils le font.
Comme je l'ai déjà dit à la Chambre — je sais que de nombreux collègues en ont parlé à la Chambre des communes —, la guerre en Ukraine ne concerne pas seulement le peuple ukrainien. Soutenir le peuple ukrainien est la bonne chose à faire, mais c'est aussi la bonne chose à faire pour le Canada. La victoire de l'Ukraine est essentielle à la sécurité du Canada. Si la Russie gagne, elle ne s'arrêtera pas à l'Ukraine. Nous le savons parce que Vladimir Poutine l'a dit. Si la Russie conserve les quelque 25 % de l'Ukraine qu'elle détient aujourd'hui, ce sera une victoire pour la Russie, et cela signifie que nous serons tous plus menacés. Les Canadiens feront face à l'agression de la Russie, que ce soit en Europe avec nos partenaires de l'OTAN, dans l'Arctique ou ailleurs dans le monde.
Je vais revenir au sujet dont nous discutons avec le Comité. C'est la raison pour laquelle je pense que la désinformation russe — la façon dont elle est utilisée pour manipuler les gens et influencer les gouvernements partout dans le monde — est au coeur de ce qui doit être compris et étudié, afin que nous aidions les Ukrainiens à gagner.
Le Comité a entendu un certain nombre d'experts et de témoins à ce sujet. Certains ont été plus ouverts que d'autres, si j'ai bien compris. Certaines personnes ont fait un excellent travail sur les répercussions de la désinformation russe et sur ce dont je parlais tout à l'heure. L'un de ces groupes est une organisation appelée DisinfoWatch. Certains d'entre vous connaissent peut-être les personnes qui travaillent avec DisinfoWatch. Marcus Kolga est celle que je connais le mieux. Il est coauteur d'une étude sur cette question. J'aimerais vous faire part de quelques-unes des conclusions de cette étude.
Encore une fois, si je vous en parle, c'est parce que je pense que la tentative de raccourcir le volet de l'étude sur l'ingérence russe est une très mauvaise chose. Je parle à des députés, à beaucoup de Canadiens, à des gens qui appuient l'Ukraine et à des membres de la communauté ukrainienne du Canada. Ils veulent que nous menions plus d'études et plus d'enquêtes, et que nous fassions mieux connaître le rôle de la désinformation russe au Canada et dans le monde, pas moins. Je pense qu'il est dangereux de tenter de raccourcir ou de limiter cet aspect de l'étude.
J'aimerais vous faire part de quelques-unes des raisons pour lesquelles je suis de cet avis. Je vais vous lire des extraits d'un rapport de DisinfoWatch:
Au printemps 2024, DisinfoWatch et le Réseau canadien de recherche sur les médias numériques ont mené un sondage auprès de 2 127 Canadiens pour évaluer leur exposition à plusieurs récits importants du Kremlin au sujet de la guerre de la Russie contre l'Ukraine, et pour comprendre la vulnérabilité des Canadiens à ces récits. Nous avons constaté que:
La plupart des Canadiens ont été exposés à des récits russes de désinformation, 71 % des Canadiens ayant entendu au moins un des récits, avec une exposition moyenne de 2,1 récits.
Une proportion importante des Canadiens exposés aux récits du Kremlin croient qu'ils sont vrais ou ne sont pas certains de leur fausseté. Par exemple, 70 % des personnes exposées au récit selon lequel l'aide financière est détournée le croient ou n'en sont pas certaines.
Permettez-moi de le répéter. Soixante-dix pour cent des Canadiens sondés par DisinfoWatch qui ont été « exposés au récit » selon lequel l'aide financière à l'Ukraine est « détournée le croient ou ne sont pas certaines » que ce soit vrai. Pensez aux répercussions que cela a sur les Canadiens lorsqu'ils se demandent si le Canada devrait continuer d'appuyer le peuple ukrainien, si 70 % d'entre eux pensent que cette aide est peut-être détournée. Tout cela vient du discours du Kremlin.
Je poursuis la lecture:
Nous avons constaté une nette différence de susceptibilité à la désinformation russe en fonction des orientations politiques. Les sympathisants conservateurs, qui déclarent être les plus élevés aux récits du Kremlin, sont également plus susceptibles d'y croire que leurs homologues libéraux et néo-démocrates. Par exemple, seulement 55 % des conservateurs exposés au discours des « nazis ukrainiens » croient que c'est faux, comparativement à un taux de rejet plus élevé parmi les autres groupes politiques.
Je vais expliquer ce que j'entends par là. Voici un résumé de certaines des constatations:
Depuis l'invasion initiale de l'Ukraine par la Russie, en 2014, le Kremlin a constamment intensifié sa guerre de l'information ciblant l'Ukraine, l'OTAN et le monde démocratique occidental, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur de la Russie, au moyen de la manipulation de l'information et de l'ingérence étrangère.
Au cours de la dernière décennie, les principaux objectifs de la FIMI russe...
Il s'agit de la manipulation de l'information et de l'ingérence étrangères, mais je vais utiliser ce sigle à l'avenir:
Éroder le soutien public à l'Ukraine et à l'OTAN;
Miner l'unité entre les alliés de l'OTAN;
Discréditer et intimider les gouvernements, les communautés, les journalistes et les militants qui critiquent le Kremlin;
Exploiter les divisions existantes au sein des sociétés démocratiques afin de miner la cohésion sociale et la confiance dans nos gouvernements, les médias et la société civile.
Permettez-moi de m'arrêter un instant. Ces quatre choses dont parle le rapport, ce sont les objectifs. C'est ce que la Russie essaie de faire tous les jours au Canada:
Éroder le soutien public à l'Ukraine et à l'OTAN;
Miner l'unité entre les alliés de l'OTAN;
La Russie veut essentiellement nous dresser contre d'autres alliés de l'OTAN, et nous avons vu cela se produire dans le monde au cours des dernières années de plusieurs façons.
Troisièmement: « Discréditer et intimider les gouvernements, les communautés, les journalistes et les militants qui critiquent le Kremlin ». Il y a de nombreux exemples de cela. Je vais parler du point de vue d'un membre de la communauté ukrainienne canadienne. Je connais de nombreux membres de la communauté ukrainienne du Canada, en particulier des membres éminents — ceux qui sont les plus fervents défenseurs du soutien à l'Ukraine — qui ont dit avoir été intimidés ou avoir fait l'objet de tentatives d'intimidation parce qu'ils avaient critiqué Poutine; le Kremlin, ou l'invasion de l'Ukraine par la Russie. Nous avons vu cela se produire de différentes façons.
Le quatrième objectif est « Exploiter les divisions [...] au sein des sociétés démocratiques afin de miner la cohésion sociale ». Même si l'on prend du recul, si l'on s'éloigne de la guerre en Ukraine et que l'on se concentre davantage sur les questions intérieures, même si c'est notre objectif et notre priorité, ce qui est compréhensible pour bien des gens, cela vise... DisinfoWatch a conclu que cela vise à miner notre confiance mutuelle et notre volonté de travailler ensemble et d'en arriver à une compréhension commune de la façon dont nous pouvons travailler ensemble pour résoudre les problèmes, quels qu'ils soient, qu'il s'agisse du logement, de la hausse du coût de la vie, des changements climatiques, ou de la désinformation, comme nous en discutons aujourd'hui.
Je poursuis la lecture du rapport:
Les récits du Kremlin que nous avons testés sont ceux qui sont régulièrement présentés sur des plateformes médiatiques contrôlées par l'État russe comme RT, Spoutnik et dans des déclarations du gouvernement russe, de fonctionnaires et de diplomates.
« L'aide financière envoyée à l'Ukraine est empochée par des fonctionnaires corrompus au sein du gouvernement ukrainien. »
« Les armes que nous envoyons pour aider l'Ukraine à se défendre sont simplement vendues sur le marché noir. »
« Ce sont l'Ukraine et l'OTAN qui ont amorcé la guerre avec la Russie. »
« La Russie est en guerre parce qu'elle essaie de se défendre contre les nazis ukrainiens. »
« La Russie finira par gagner, alors l'envoi d'aide à l'Ukraine ne fait que retarder l'inévitable. »
« L'Ukraine devrait renoncer à son territoire oriental pour la paix puisque les gens qui y vivent sont russes de toute façon. »
Nous avons tous entendu ce genre de choses. Nous avons entendu cela, n'est‑ce pas? Le Kremlin et Poutine nous l'ont dit. Mais ce qui m'inquiète, c'est que nous en entendons parler ici au Canada, parce que la désinformation du Kremlin est omniprésente, très puissante et très perfectionnée.
Je poursuis la lecture du rapport:
La recherche a démontré que ces récits sont amplifiés au sein des sociétés occidentales, y compris au Canada, par des influenceurs alignés sur le régime, qui peuvent ou non en tirer profit, ciblant des auditoires aux deux extrémités du spectre politique. La portée de ces influenceurs sur les médias sociaux n'est pas limitée par les frontières. Les auditoires canadiens sont exposés aux contenus publiés par des influenceurs au Canada, aux États-Unis et ailleurs.
Je pense que c'est l'une des choses importantes dont nous devons tenir compte. Il y a eu beaucoup de discussions — je sais qu'il en a été question au Comité et même dans les médias — au sujet de la mise en accusation de personnes liées à Tenet Media et ce genre de choses. L'accent a surtout été mis, du moins dans la couverture médiatique, sur l'impact que cela a sur la façon dont l'information véhiculée par Tenet Media, supposément au nom du Kremlin, a été utilisée pour influencer les auditoires américains.
En réalité, ce ne sont pas seulement les auditoires américains qui consomment les médias que Tenet diffuse. Ce sont aussi des Canadiens, probablement en quantités proportionnelles à notre population. Cela touche aussi les Canadiens. Ce ne sont là que les exemples que nous connaissons. Tenet est un exemple que nous connaissons, mais il y en a sûrement beaucoup d'autres.
Je poursuis la lecture du rapport:
Les sondages menés auprès d'Américains qui s'identifient comme conservateurs ont démontré une vulnérabilité probable aux discours du gouvernement russe, ce qui peut être corrélé avec une baisse spectaculaire de l'appui à l'Ukraine parmi les électeurs républicains de droite.
Un rapport de mai 2024 de Pew Research sur le soutien public des États-Unis à l'Ukraine a révélé un écart croissant entre les électeurs républicains et démocrates au cours de la guerre. Les sondages effectués au cours des premiers mois de la guerre ont révélé que seulement 9 % des électeurs républicains croyaient que les États-Unis fournissaient trop d'aide à l'Ukraine. Ce chiffre est passé à 49 % en avril 2024.
C'est vraiment important. Il est passé de 9 % à 49 % en deux ans.
Pendant la même période, la proportion de démocrates qui croyaient que les États-Unis accordaient trop d'aide à l'Ukraine est passée de 7 % à 31 %. Le même rapport Pew a également révélé que 55 % des républicains n'avaient pas confiance dans le président Zelenskyy, comparativement à 65 % des démocrates qui ont dit avoir confiance dans le président de l'Ukraine.
Des tendances semblables ont été observées au Canada. Un sondage Angus Reid, de février 2024, a révélé que le nombre d'électeurs conservateurs qui croient que le Canada donne trop à l'Ukraine a doublé, passant de 19 % en mai 2022 à 43 %.
Bien que de multiples facteurs nationaux et géopolitiques aient pu influencer ces résultats, l'impact des campagnes d'influence et de désinformation russes sur l'opinion publique devrait également être pris en compte.
Notre analyse vise à évaluer les vulnérabilités du public canadien à chacun des principaux discours russes ci‑dessus, dans l'ensemble du spectre politique canadien.
En mars 2024, l'Observatoire de l'écosystème des médias a sondé, au nom du Réseau canadien de recherche sur les médias numériques, un échantillon national représentatif de Canadiens (n=2 127) au sujet de leur exposition à six discours importants de manipulation de l'information et d'ingérence étrangères du Kremlin au sujet de la guerre de la Russie contre l'Ukraine. Si les répondants avaient entendu parler de ces récits, on leur a demandé s'ils les croyaient véridiques ou non.
Près de la moitié des personnes interrogées avaient entendu l'affirmation fausse du Kremlin selon laquelle « la Russie est en guerre parce qu'elle tente de se défendre contre les nazis ukrainiens », tandis que seulement 26 % des Canadiens avaient entendu le récit russe qui affirme faussement que « les armes que nous envoyons pour aider l'Ukraine à se défendre sont simplement vendues sur le marché noir. »
Un nombre disproportionnellement élevé de Canadiens qui se sont identifiés comme électeurs du Parti conservateur (54 %) ont déclaré avoir été exposés au récit du Kremlin qui prétend faussement que « l'aide financière envoyée à l'Ukraine est empochée par des dirigeants corrompus au sein du gouvernement ukrainien ». Pour les six récits du Kremlin qui ont été testés, ce sont les électeurs du Parti conservateur qui ont déclaré avoir été le plus exposés à cinq d'entre eux.
Le rapport contient un tableau que j'encourage tous les députés à consulter. Il montre à quel point les Canadiens sont exposés à ces différents discours mensongers du Kremlin. Il le montre aussi pour l'ensemble des partis politiques. Cela permet de voir à quel point les sympathisants ou les électeurs conservateurs, libéraux et néo-démocrates ont été exposés à ces discours.
Je poursuis avec le rapport:
Le Kremlin a régulièrement accusé le gouvernement et la population de l'Ukraine — ainsi que les gouvernements et les peuples estoniens, lettons et lituaniens — d'être des néo-nazis pour justifier son invasion de l'Ukraine en 2014 et sa dernière invasion à grande échelle de l'Ukraine. Vladimir Poutine a affirmé, en février 2022, qu'il avait ordonné aux forces russes d'envahir l'Ukraine pour « dénazifier » le pays. Le président de l'Ukraine est juif et, contrairement à la Russie et à de nombreux pays européens, pas un seul parti d'extrême droite ne siège au Parlement ukrainien.
De fausses allégations au sujet de la présence de néo-nazis en Ukraine ont été répétées par des influenceurs alignés sur le Kremlin dans le monde démocratique, y compris au Canada. Par exemple, Marjorie Taylor Greene, populiste au Congrès américain et théoricienne du complot, a amplifié ce récit auprès de ses millions d'abonnés sur les médias sociaux.
Ce récit a été identifié par Erik Møse, président de la Commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU sur l'Ukraine, ainsi que par Yonah Diamond, éminente spécialiste des droits de la personne, comme une incitation à la haine.
70 % des Canadiens exposés à ce récit croient que c'est certainement ou probablement faux. Cependant, il y a beaucoup moins de Canadiens s'identifiant comme conservateurs qui croient que ce récit est faux, seulement 55 % rejetant ce faux discours du Kremlin.
Il y a un tableau dans le rapport. Pour récapituler à l'intention de ceux qui nous regardent à la maison et qui essaient de suivre ce que je dis, la fausse affirmation de la Russie est qu'elle est en guerre parce qu'elle essaie de se défendre contre les nazis ukrainiens.
Ce que DisinfoWatch souligne dans son rapport, c'est dans quelle mesure les gens croient que cet énoncé est vrai ou faux. Par exemple, 25 % des électeurs conservateurs croient que c'est vrai, 20 % sont incertains et 55 % croient que c'est faux. Parmi les électeurs libéraux, 18 % croient que c'est vrai, 12 % sont incertains, et 70 % croient que c'est faux. Parmi les électeurs néo-démocrates, 4 % croient que c'est vrai, 9 % sont incertains, et 87 % croient que c'est faux.
Ce que nous pouvons en déduire, je pense, c'est que ces faux discours et cette désinformation visent manifestement les Canadiens de tous les horizons politiques, mais qu'ils ont un effet plus important sur les partisans de certains partis politiques que sur les autres. Dans ce cas particulier, la plupart des électeurs qui croient que c'est vrai sont ceux qui ont tendance à voter conservateur.
Le rapport se poursuit ainsi:
Le Kremlin et ses alliés ont régulièrement reproché à l'Ukraine et à l'OTAN d'avoir entamé la guerre avec la Russie. Ce discours est un élément central de la guerre de l'information que mène le Kremlin contre les Russes, le monde occidental et l'Ukraine.
En présentant l'Ukraine comme une « marionnette » de l'OTAN, et en alléguant que l'Occident est responsable de la guerre, la Russie cherche à présenter son invasion comme une mesure défensive plutôt que comme un acte d'agression. Ce discours vise à légitimer les actions de la Russie sur la scène internationale et à détourner le blâme. Il exploite également les sentiments anti-occidentaux et le scepticisme qui existent au sujet du rôle de l'OTAN en tant qu'alliance défensive au Canada et dans d'autres sociétés occidentales. Ce discours vise également à briser la cohésion et l'unité de l'alliance.
À l'intérieur de la Russie, ce récit est déployé pour renforcer le soutien interne à la guerre en favorisant un sentiment de menace extérieure et de ferveur nationaliste. Les médias contrôlés par l'État en Russie amplifient ces thèmes, décrivant le conflit comme une lutte contre l'empiétement occidental et la défense des populations russophones.
Comme je l'ai mentionné plus tôt, il y a un tableau où est répété le faux discours du Kremlin — à savoir que ce sont l'Ukraine et l'OTAN qui ont amorcé la guerre avec la Russie — et qui indique dans quelle mesure les gens qui appuient les différents partis politiques ont tendance à croire que c'est vrai ou faux.
Je vais commencer par le NPD cette fois‑ci. Parmi les électeurs néo-démocrates, 72 % croient que c'est faux. Soixante-six pour cent des électeurs libéraux croient que c'est faux. Parmi les électeurs conservateurs, seulement 38 % croient que c'est faux. De toute évidence, les électeurs conservateurs accordent plus de poids et de crédibilité à ce discours, comme au précédent.
Le rapport se poursuit ainsi:
Le Kremlin déploie de faux discours au sujet du détournement du soutien de l'Occident à l'Ukraine par des responsables ukrainiens afin de miner l'appui à l'Ukraine et d'affaiblir la détermination de l'Occident. Ce récit cible les auditoires nationaux et internationaux.
À l'échelle internationale, le Kremlin cherche à saper la confiance et l'unité entre les pays qui fournissent de l'aide à l'Ukraine. En mettant en doute l'intégrité du gouvernement ukrainien, la Russie espère miner la volonté de ces pays de maintenir leur soutien financier et militaire. Elle cherche à susciter le scepticisme et l'hésitation chez les électeurs et les décideurs occidentaux, ce qui pourrait entraîner une réduction de l'aide. Elle exploite les préoccupations existantes au sujet de la corruption en Ukraine, amplifiant ces inquiétudes pour créer la perception que l'aide est futile et détournée.
Sur le plan intérieur, le récit sert à justifier les actions de la Russie et à détourner l'attention de sa propre corruption endémique. En dépeignant l'Ukraine comme étant fondamentalement corrompue, le Kremlin détourne l'attention de ses propres problèmes de gouvernance et présente le conflit comme une croisade morale contre un voisin corrompu. Cela sert à consolider l'appui des Russes en renforçant les stéréotypes négatifs à l'égard de l'Ukraine et en justifiant l'invasion comme une intervention nécessaire.
En fin de compte, l'objectif du Kremlin est d'affaiblir la position de l'Ukraine en réduisant le soutien international, la rendant ainsi plus vulnérable et plus facile à influencer ou à contrôler.
Je vais m'arrêter ici un instant.
Quiconque examine la gouvernance de la Russie... Il y a peu de pays dans le monde qui sont plus corrompus que la Russie. Vladimir Poutine contrôle entièrement non seulement l'appareil politique russe, mais aussi le système judiciaire et les médias. Quiconque a fait des affaires en Russie sait que la corruption est endémique. Ce que dit le rapport... En accusant les Ukrainiens d'être corrompus, tout en prétendant que la Russie a donc raison d'envahir l'Ukraine, on détourne l'attention de la corruption de la Russie et du contrôle que Vladimir Poutine exerce sur tout.
Je vais lire un extrait du rapport concernant le récit selon lequel l'aide financière envoyée à l'Ukraine est empochée par des dirigeants corrompus du gouvernement ukrainien.
On peut y lire ceci:
70 % des Canadiens — ce qui est important — exposés à ce récit croient que c'est faux ou sont incertains, ce qui indique un manque important de sensibilisation aux faits sur cette question. Plus de la moitié des sympathisants conservateurs croient que c'est vrai, comparativement à 29 % des électeurs libéraux. Parmi les différents récits russes inclus dans ce sondage, ce récit était le deuxième le plus cru par les sympathisants conservateurs.
Je continue de lire le rapport:
Selon la BBC, le Kremlin a créé de fausses listes pour la vente d'armes occidentales sur des sites Web obscurs afin de donner la fausse impression que les armes occidentales données à l'Ukraine sont vendues sur le marché noir par des membres corrompus de l'armée ukrainienne. Rien ne le prouve. Ce récit cible des auditoires internationaux et nationaux, dans le but de susciter le doute et de réduire l'appui du public à l'égard de l'Ukraine.
À l'échelle internationale, le Kremlin cherche à saper la confiance et la solidarité entre les pays qui fournissent une aide militaire à l'Ukraine. En prétendant faussement que les armes données à l'Ukraine sont utilisées à mauvais escient et vendues illégalement, la Russie espère susciter le scepticisme et l'hésitation chez les décideurs et les citoyens occidentaux. Le récit exploite les préoccupations existantes au sujet de la responsabilisation et du potentiel de prolifération des armes, et vise à réduire la volonté de ces pays de maintenir leur soutien.
Attendez un instant, s'il vous plaît.
Je propose de lever la séance.