Bienvenue à la 47e réunion du Comité permanent des finances de la Chambre des communes. Conformément à l'ordre de renvoi du 10 mai 2022, le Comité se réunit pour étudier le projet de loi .
La réunion d'aujourd'hui se déroule selon une formule hybride, conformément à l'ordre adopté par la Chambre le 25 novembre 2021. Les députés participent, selon le cas, en présentiel ici‑même ou à distance au moyen de l'application Zoom. Le 10 mars 2022, le Bureau de régie interne a adopté une directive obligeant les personnes présentes dans la salle à porter un masque, sauf si elles sont assises à leur place pendant les délibérations.
Voici quelques consignes à l'intention des témoins et des membres du Comité. Veuillez attendre que je vous nomme avant de prendre la parole. Si vous participez par vidéoconférence, cliquez sur l'icône du microphone pour activer votre micro et assurez-vous de le désactiver lorsque vous ne parlez pas. Des services d'interprétation sont à notre disposition. Si vous utilisez Zoom, vous avez le choix, au bas de votre écran, entre le parquet, l'anglais ou le français. Si vous participez en personne, vous pouvez utiliser l'oreillette et sélectionner le canal souhaité.
Je vous rappelle que tous les commentaires doivent être adressés à la présidence. Les députés présents dans la salle sont priés de lever la main s'ils souhaitent prendre la parole. Ceux qui participent sur Zoom doivent utiliser la fonction « Lever la main ». Le greffier et moi-même ferons de notre mieux pour gérer l'ordre des interventions, et nous vous remercions de votre patience et de votre compréhension à cet égard. Je demande aux députés et aux témoins de se traiter mutuellement avec respect et retenue
J'aimerais maintenant souhaiter la bienvenue aux témoins d'aujourd'hui.
Nous accueillons Pierre Laliberté, commissaire des travailleurs et travailleuses, qui témoignera à titre personnel. Soyez le bienvenu.
Nous recevons également deux témoins de la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante: Corinne Pohlmann, vice-présidente principale des affaires nationales et des partenariats, et Jasmin Guénette, vice-président des affaires nationales. Bienvenue à vous deux.
Enfin, nous accueillons des représentants du Conseil du patronat du Québec: Karl Blackburn, président et chef de la direction, et Norma Kozhaya, vice-présidente à la recherche et économiste en chef. Soyez les bienvenus.
Nous allons commencer par entendre la déclaration préliminaire de M. Laliberté. Vous avez un maximum de cinq minutes. À vous la parole.
:
Merci, monsieur le président.
[Français]
Je vous remercie tous.
Certaines mesures du document budgétaire touchent à l'assurance-emploi, et je suis disposé à aborder tous les éléments à ce sujet qui peuvent vous intéresser. Cela dit, si je suis ici, c'est pour parler plus précisément de la section 32 du projet de loi de mise en œuvre du budget, qui traite des commissions d’appel. Ce ne sont pas les dispositions les plus marquantes du document budgétaire ni les plus spectaculaires, mais elles sont importantes pour les prestataires de l'assurance-emploi et les gens qui interjettent appel des décisions de la Commission de l’assurance-emploi du Canada.
Avant d'entrer dans le vif du sujet, j'aimerais mentionner que je ne parle pas simplement en mon nom, mais également au nom de ma collègue, qui représente les employeurs à la Commission, Mme Nancy Healey.
À la suite du dépôt du projet de loi de mise en œuvre du budget, nous avons en effet signé une lettre conjointe à l'attention de la ministre, que je vais vous faire parvenir, pour exprimer nos inquiétudes relatives à la section 32 sur le Conseil d’appel en assurance-emploi et demander que les dispositions soient retirées du projet de loi pour faire l'objet d'une étude plus approfondie. Ces dispositions, qui ne sont pas très connues, font écho à une annonce faite par le gouvernement le 15 août 2019 concernant le retour des commissions d'appel, une organisation tripartite sous l'égide de la Commission de l'assurance-emploi. Depuis lors, la mise en œuvre de la nouvelle structure a été mise sur la glace, largement à cause de la COVID‑19, ce qui explique pourquoi nous vous en parlons aujourd'hui.
Le dépôt du projet de loi nous permet donc de prendre connaissance pour la première fois de certains détails de la structure proposée.
[Traduction]
Avant de plonger dans le vif du sujet, il est bon de rappeler que la structure proposée vise à remplacer la division générale du Tribunal de la sécurité sociale, un tribunal créé en 2012 pour remplacer les conseils arbitraux qui administraient avec succès, depuis les années 1940, les appels pour le programme d'assurance-emploi.
Il convient également de rappeler que la réforme de 2012 a été effectuée sans qu'une évaluation ou consultation préalable soit menée en bonne et due forme à l'époque. Pour l'essentiel, elle semble avoir été motivée, au bout du compte, par des questions de coûts. D'ailleurs, ma prédécesseure a été informée de ce changement par des hauts fonctionnaires alors qu'elle se trouvait à la séance d'information à huis clos sur le budget. C'est dire que le sujet ne faisait pas partie du débat public. La disposition concernant le nouveau Tribunal de la sécurité sociale a été ajoutée à la Loi d'exécution du budget de 2012. Bref, la réforme a été essentiellement imposée sans la moindre discussion publique. Nous ne voudrions pas qu'une telle erreur se répète dans le budget de cette année.
Au cours des années suivantes, le dysfonctionnement du Tribunal de la sécurité sociale a soulevé un tollé. C'est ce qui a poussé le ministre responsable du programme, Jean-Yves Duclos, à demander un examen par un tiers.
Les conclusions de cet examen ont confirmé les critiques formulées à l'endroit du Tribunal de la sécurité sociale. L'examen a également établi que le Tribunal était plus coûteux que les conseils arbitraux. Le ministre a alors mis en place un groupe de travail sur l'élaboration conjointe avec les intervenants des milieux syndical et patronal dans le but de recréer une structure interne simplifiée qui permettrait une justice efficace par les pairs. Cela s'est fait de manière tripartite sous l'égide de la Commission.
À mon avis, ce qui est proposé dans la section 32 ne correspond pas à ce qui a été discuté en 2018 et ne reflète pas la vision initiale du gouvernement. Il semble qu'en cours de route, cette vision se soit transformée en quelque chose de différent.
Pour ces raisons, nous aimerions que ces dispositions soient essentiellement mises en veilleuse et que la section 32 soit retirée du projet de loi d'exécution du budget pour être étudiée séparément. On peut certes s'en passer. Étant donné que le libellé actuel ne semble pas tenir pleinement compte des intentions du gouvernement, nous estimons qu'il serait approprié et utile de prendre le temps d'étudier cet aspect avec toutes les parties concernées.
Je ne sais pas s'il me reste beaucoup de temps.
Je tiens à vous remercier de me donner l'occasion de témoigner devant vous aujourd'hui. Je suis accompagnée de mon collègue, Jasmin Guenette, qui m'aidera à répondre à certaines des questions lorsque nous en serons rendus là.
Tout d'abord, la FCEI est un organisme non partisan et sans but lucratif qui représente 95 000 petites et moyennes entreprises de l'ensemble du Canada. Nos membres viennent de toutes les régions du pays et évoluent dans tous les secteurs de l'économie.
Il est important de se rappeler que les petites entreprises ressentent encore les effets de la pandémie. Seulement deux sur cinq ont retrouvé un niveau normal de ventes. Un peu plus du tiers d'entre elles ne déclarent aucune dette liée à la pandémie. Moins d'une petite entreprise sur cinq indique ne pas souffrir de stress attribuable à la pandémie. Cela signifie que les deux tiers des petites entreprises ont dû s'endetter, en moyenne, d'environ 160 000 $ à cause de la pandémie. Plus de 80 % d'entre elles sont encore aux prises avec les effets de la COVID sur la santé mentale.
Même si nous nous réjouissons de la levée des restrictions, les programmes de soutien liés à la COVID ont maintenant pris fin. Les petites entreprises doivent maintenant faire face à une multitude de nouveaux défis. Les plus notables sont la hausse des prix et de l'inflation, les problèmes dans la chaîne d'approvisionnement, l'augmentation des coûts gouvernementaux et les pénuries de main-d'œuvre, qui contribuent tous à l'augmentation du coût d'exploitation. En fait, plus de 9 petites entreprises sur 10 nous disent que leurs coûts ont augmenté considérablement depuis le début de la pandémie et qu'il s'agit maintenant du principal problème auquel se heurtent les petites et moyennes entreprises du Canada.
Comme vous pouvez vous en douter, nous avons cherché, en prévision du budget, à promouvoir des initiatives susceptibles d'aider les petites entreprises à gérer leurs coûts ou, du moins, à éviter de leur causer davantage de tort. C'est également dans cette optique que nous avons réagi au projet de loi , Loi d'exécution du budget. Nous estimons que certains éléments de cette loi peuvent certainement s'avérer utiles, mais il y a aussi quelques dispositions qui nous inquiètent et un certain nombre de mesures qui, selon nous, manquent encore.
Commençons par ce qui nous a plu. Nous sommes ravis de constater que la passation en charges immédiate va enfin de l'avant après avoir été annoncée dans le budget de 2021. Nous avons reçu de nombreux appels de propriétaires de petites entreprises qui espéraient tirer parti de cet incitatif, car celui‑ci était censé entrer en vigueur à partir d'avril 2021. Or, en l'absence d'une mesure législative, l'Agence du revenu du Canada ne pouvait pas traiter les demandes, ce qui a retardé le recours à cet incitatif à un moment où certaines entreprises auraient vraiment pu s'en servir. Malheureusement, cette situation entraînera également des formalités administratives supplémentaires, car les entreprises qui ont peut-être déjà présenté une demande doivent maintenant en refaire une pour se prévaloir de l'incitatif.
Nous sommes également heureux de voir que la déduction pour la mobilité de la main-d'œuvre fait partie du projet de loi, car les pénuries de main-d'œuvre continuent de causer des problèmes majeurs dans tout le Canada. Grâce à une déduction qui permet aux gens de métier recherchés de déduire jusqu'à 4 000 $ en frais de déplacement ou de réinstallation, certains d'entre eux pourront accepter plus facilement des emplois dans des régions éloignées où l'on a du mal à trouver les travailleurs qualifiés nécessaires.
De plus, nous avons été heureux de voir certaines dispositions qui donneraient à l'Agence du revenu du Canada le pouvoir discrétionnaire d'accepter des demandes tardives pour la subvention salariale d'urgence du Canada, la subvention pour le loyer et le programme d'embauche. Ces programmes se sont révélés essentiels à la survie de nombreuses petites entreprises, mais leurs processus de demande peuvent s'avérer très complexes et difficiles. En conférant à l'Agence du revenu du Canada une certaine souplesse en ce qui concerne les demandes, on fera en sorte que les entreprises ayant des demandes légitimes puissent toujours avoir accès à ces fonds.
Cependant, il y a aussi plusieurs éléments qui, d'après nous, manquent dans le projet de loi et qui auraient pu aider à atténuer certaines des difficultés auxquelles font face actuellement les petites entreprises et qui entravent leur relance économique.
Tout d'abord, nous avons remarqué que l'un des éléments les plus importants du budget de 2022 n'a pas été inclus dans le projet de loi, à savoir la disposition visant à faire passer de 15 à 50 millions de dollars le plafond du capital imposable qui donne droit au taux d'imposition des petites entreprises. Cette disposition est importante, car le plafond du capital imposable n'a pas changé depuis plus de 20 ans, et cela permettrait à un plus grand nombre de petites entreprises de se prévaloir du taux d'imposition des petites entreprises. Il est décevant de constater que cette disposition ne fait pas partie du projet de loi. Nous espérons qu'elle sera mise en œuvre très bientôt.
De même, la fiducie collective des employés est une autre mesure qui a été annoncée dans le budget, à la grande joie des propriétaires de petites entreprises, mais qui ne figure pas dans le projet de loi. Là encore, nous aimerions que les choses avancent dans ce dossier, car il s'agit d'une nouvelle option importante pour ceux qui cherchent à se retirer de leur entreprise.
Par ailleurs, nous avons été déçus de l'absence de mesures pour aider les petites entreprises durement touchées à composer avec leur dette. Je le répète, environ les deux tiers des petites entreprises sont aux prises avec une dette colossale qui s'élève, en moyenne, à environ 160 000 $, et nous avions espéré que le gouvernement réagirait en prenant des mesures comme la majoration de la portion non remboursable des prêts au titre du Compte d'urgence pour les entreprises canadiennes ou le fait de prolonger le délai de remboursement d'une autre année.
Nous avons été déçus de constater que les charges sociales imposées par le fédéral, comme le Régime de pensions du Canada et l'assurance-emploi, devraient augmenter de nouveau en 2023 — à vrai dire, elles vont augmenter de nouveau pour le Régime de pensions du Canada, mais il s'agira d'une première augmentation en trois ans pour l'assurance-emploi. De telles taxes sont particulièrement difficiles à assumer, car elles sont établies sans égard aux bénéfices, et c'est pourquoi les petites entreprises ont du mal à les absorber. Par conséquent, lorsque ces taxes augmentent, elles ont tendance à gruger les coûts de formation, les salaires que les petites entreprises peuvent verser et leur capacité à prendre de l'expansion. Trouver des moyens de compenser ces coûts, du moins en partie — peut-être par l'entremise, disons, d'un crédit d'impôt au titre de l'assurance-emploi qui leur permettrait de conserver une partie de ces coûts — serait bien utile à l'avenir.
Le projet de loi prévoit aussi un certain nombre d'autres modifications fiscales dont la portée est plus limitée, mais qui auraient néanmoins une incidence sur de nombreuses petites entreprises dans les secteurs concernés. Mentionnons, entre autres, l'instauration d'une taxe de luxe, l'indexation continue de la taxe sur la bière, l'élimination de l'exemption de la taxe d'accise sur le vin canadien et l'instauration d'une taxe d'accise sur les produits de vapotage.
Bien que chacune de ces taxes ait sa raison d'être, c'est vraiment leur accumulation qui peut être dévastatrice pour les petites entreprises qui croulent déjà sous les dettes, qui doivent faire face à la hausse des coûts d'expédition et d'approvisionnement et qui essaient de trouver du personnel pour les aider à maintenir leurs activités à flot.
Les mois à venir seront difficiles, car le Canada va passer d'une période riche en programmes de soutien dans le contexte de la pandémie de COVID à une économie post-COVID où il n'y aura plus de soutien, malgré les nombreux nouveaux défis. Bien que les mesures de soutien ne constituent peut-être plus les bons choix en matière de politiques, les gouvernements doivent continuer à faire en sorte que les décisions stratégiques n'aggravent pas la situation des petites entreprises.
Je vous remercie. Si vous avez des questions, je me ferai un plaisir d'y répondre.
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
Bonjour, mesdames et messieurs les membres du Comité.
Je m'appelle Karl Blackburn et je suis le président et le chef de la direction du Conseil du patronat du Québec, ou CPQ. Je suis accompagné aujourd'hui de Norma Kozhaya, vice-présidente à la recherche et économiste en chef.
Notre organisation, créée en 1969, est une confédération de près de 100 associations sectorielles et de plusieurs sociétés membres qui représentent les intérêts de plus de 70 000 employeurs de toutes tailles et de toutes les régions du Québec issus des secteurs privé et parapublic.
De manière générale, le CPQ a accueilli favorablement le dépôt du budget fédéral prévoyant investir dans la productivité et la transition verte. Le CPQ apprécie en particulier les incitatifs fiscaux pour la fabrication des technologies à zéro émission et les investissements des entreprises dans l'équipement lié à l'énergie propre. La transition écologique et le verdissement de notre économie peuvent également constituer des sources de rentabilité, de compétitivité et de richesse pour le Canada tout entier.
L'innovation sort gagnante de ce budget, puisque les sommes qui soutiennent les investissements sont aussi substantielles que diversifiées. Je pense notamment à la création de l'agence d'innovation et d'investissement et au fonds de croissance du Canada, dont les détails seront présentés à l'automne.
À ce sujet, par contre, je me permets de souligner que la taxe sur les biens de luxe qui a été présentée lors du budget envoie un signal qui entre en contradiction avec les mesures que je viens d'énumérer. De plus, elle pourrait avoir un impact négatif sur le secteur aérospatial canadien tout en profitant aux constructeurs étrangers.
Je veux souligner deux éléments en particulier. Premièrement, le mécanisme prévoyant un paiement à la livraison suivi d'une remise à l'exportation d'un aéronef aura un impact considérable sur le fonds de roulement des entreprises canadiennes du secteur aérospatial. Deuxièmement, le seuil proposé de 90 % requis pour atteindre l'exonération d'usage professionnel est beaucoup trop élevé comparativement à ce qui existe dans d'autres réglementations.
Sur une note plus positive, le virage proposé en faveur de l'économie verte donne une impulsion considérable aux entreprises. Les montants prévus englobent une vaste série de mesures structurantes, dont celles qui visent à appuyer des projets de décarbonisation. Je souligne aussi certaines mesures en lien avec la formation et les investissements pour l'accélération des processus d'immigration.
Avant de conclure, je vais aborder quelques questions qui, selon nous, méritent une attention particulière. D'abord, certains chantiers méritent un coup de pouce du fédéral, notamment des incitatifs pour les travailleurs expérimentés dans le contexte de la pénurie de main-d'œuvre et le prolongement des programmes d'aide dans certains secteurs d'activités en difficulté.
Finalement, le gouvernement fédéral devra entamer rapidement une réflexion sur le contrôle des déficits et du poids de la dette publique avec le prolongement ou la mise en place de programmes sociaux assez costauds.
Monsieur le président, c'est avec plaisir que Mme Norma Kozhaya et moi-même répondrons aux questions des membres du Comité.
Je vous remercie de votre attention.
:
Je vais vous répondre et, ensuite, je vais céder la parole à ma collègue, Mme Kozhaya, qui pourra vous donner des informations plus précises.
Premièrement, il est évident que l'industrie aérospatiale, dans le contexte actuel, après avoir traversé des périodes très difficiles, subira des effets négatifs de cette taxe, surtout si on tient compte de la concurrence internationale, qui est très féroce. Les deux mesures que j'ai mentionnées dans notre brève présentation vont inévitablement causer un important problème de liquidités pour le secteur aérospatial et les constructeurs d'aéronefs au Canada.
Deuxièmement, en relevant le seuil d'utilisation commerciale d'un appareil à 90 % pour qu'il soit considéré comme servant à une opération commerciale et non personnelle, on crée inévitablement une distorsion dans le marché, alors que, dans d'autres secteurs comparables, on utilise un seuil de 50 %.
C'est une réponse plutôt générale, mais, si vous me le permettez, je vais demander à ma collègue, Mme Kozhaya, de vous donner davantage d'explications pour répondre à la question précise que vous venez de poser.
:
Je vous remercie de votre question.
Effectivement, comme M. Blackburn l'a expliqué, le problème est que la taxe est payée directement lors de la vente d'un aéronef. Or l'aéronef peut rester au Canada quelques mois pour subir des modifications, par exemple, ou pour d'autres raisons. Ce n'est qu'après que l'avion est exporté que le remboursement se fait. Dans l'entretemps, il peut y avoir des problèmes de liquidités de l'ordre de plusieurs millions de dollars, problèmes auxquels les autres fabricants dans d'autres pays ne sont pas assujettis.
Évidemment, la taxe, en soi, est problématique, mais en supposant que certaines raisons la rendent acceptable, à notre avis, elle vise davantage les individus, soit les clients qui achètent un aéronef à des fins personnelles, et non à des fins commerciales. En vertu du projet de loi, pour être exempté de la taxe, l'appareil doit être utilisé à des fins commerciales au moins 90 % du temps, soit presque 100 % du temps. De plus, le calcul est pas mal complexe.
On sait également que les États‑Unis avaient une taxe similaire dans les années 1990, qui a été finalement abolie, parce qu'on trouvait que ce n'était pas une bonne idée. Cela désavantage les fabricants canadiens. De plus, on sait que c'est une chaîne de valeur importante, tant pour les fabricants que pour leurs fournisseurs.
:
Merci, monsieur le président.
Je salue tous les témoins. Je les remercie de leur présence et de leurs présentations.
Mes premières questions s'adresseront à M. Blackburn, du Conseil du patronat du Québec.
Je suis entièrement d'accord sur tous les éléments qui se trouvent dans votre présentation. Nous avons une inquiétude majeure relativement à ce projet de loi, et c'est la taxe sur les produits de luxe. Les fonctionnaires nous ont appris qu'aucune évaluation des répercussions financières de cette taxe n'avait été faite.
Nous ne sommes pas contre le principe, nous y sommes favorables. Cependant, nous réalisons de plus en plus que la mise en application de cette taxe peut avoir de nombreux effets néfastes sur l'industrie des bateaux, par exemple. Cette taxe aura aussi des répercussions majeures sur le secteur de l'aérospatiale.
Le , M. Beech, siège à notre comité, et il est bien conscientisé à ce sujet. Il connaît les problèmes que cette taxe risque d'occasionner au secteur de l'aérospatiale. Cependant, cela semble moins évident pour la et pour ses fonctionnaires.
C'est dans le cadre des travaux du Comité que les fonctionnaires ont été sensibilisés au problème du prélèvement de la taxe pour les avions destinés à être exportés. Ce prélèvement peut représenter un demi-milliard de dollars de liquidités par année. Les fonctionnaires nous disent que, puisque cette taxe sera mise en œuvre dans plusieurs mois, nous pouvons adopter le projet de loi dans sa forme actuelle, et on trouvera une solution tôt ou tard.
Comment réagissez-vous à cela? Madame Kozhaya, vous avez récemment parlé de cette question avec mon collègue .
Les fonctionnaires nous ont dit que le seuil de 90 % dépendrait de l'interprétation de l'Agence du revenu du Canada. Nous ne savons pas vraiment ce que cela veut dire, et on ne nous présente que des éléments flous. Il semble que les élus n'ont donné aucune consigne afin que le problème soit réglé.
Pouvez-vous nous rappeler l'importance de s'attaquer à ces deux problèmes que comporte le projet de loi?
:
Je peux encore une fois amorcer un début de réponse et demander à Mme Kozhaya de la compléter.
Toutefois, ce que vous nous dites, monsieur le député, m'inquiète au plus haut point. Lorsque j'entends des fonctionnaires dire qu'on verra, qu'on s'adaptera et qu'on s'ajustera une fois que le projet de loi aura été adopté, c'est comme dire, au fond, qu'on va nous frapper et que, quand nous aurons un genou à terre et très mal, on va nous écouter. À la suite de tout cela, on va nous répondre qu'on ne peut rien y changer, parce que la loi est ainsi faite. Je pense donc qu'il nous faut saisir l'occasion que nous avons actuellement.
Le raisonnement du législateur est bon, à la base. Taxer ces produits de luxe peut avoir un certain sens. Dans les règles d'application, par contre, on voit que des éléments peuvent être plus difficilement applicables pour l'industrie canadienne. Je reprends l'exemple que Mme Kozhaya a donné tout à l'heure en parlant de la fabrication d'un avion. Par exemple, le fabricant vient de fabriquer son avion, mais il l'envoie chez des sous-traitants afin de faire finir l'intérieur avec du bois de luxe provenant du Québec, avec des produits de cuir du Québec ou du Canada, ainsi qu'avec des produits provenant d'autres secteurs économiques importants du Canada. Cela prend plusieurs mois avant d'être complété. Même si l'avion n'est pas encore livré, le fabricant de l'aéronef aura dû payer la taxe. C'est là qu'un important défi de liquidités se pose.
S'attendre à des rajustements après que le mal est fait m'apparait en sous-estimer les conséquences. Ce sont les mêmes prémisses qui nous animent concernant le taux d'utilisation. N'attendons pas de voir s'il y aura un taux d'utilisation plus bas. Si un taux de 50 % est déjà utilisé dans d'autres secteurs, pourquoi ne pas utiliser le même taux que celui de ces autres secteurs et ainsi ne pas défavoriser l'industrie de l'aéronautique, par exemple, qui a été durement affectée?
J'écoutais ma collègue de la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante répondre au député précédent quant au prolongement de certaines mesures. Je me permettrai de dire que, faire l'adéquation, avoir un plan de réduction de la dette et demander des mesures supplémentaires pour certains secteurs, cela m'apparait faire les détours très rapidement.
La position que le Conseil du patronat du Québec a défendue est la suivante: les secteurs les plus durement touchés, comme l'aéronautique, le tourisme, la restauration ou l'hébergement, devraient pouvoir compter sur des mesures gouvernementales jusqu'à la fin de l'année 2022, ce qui leur permettrait de traverser un autre cycle économique. En effet, ces secteurs sont directement liés à des fluctuations de cycles économiques. Leur permettre d'avoir accès à un cycle économique, qui, pour cet été, promet d'être très bon, les mènera à la fin de l'année. De plus, le fait de pouvoir compter sur des programmes qui les aident à franchir ce cycle nous parait logique. Cela n'a rien à voir avec les préoccupations qu'ont les gens des entreprises canadiennes en lien avec la dette qui est engendrée par le gouvernement fédéral.
Il y a trois ou quatre ans, lorsque venait le temps de dépenser 1 milliard de dollars, les gens étaient très préoccupés. Ils procédaient à toutes sortes de consultations avant de le faire. Maintenant, que ce soit 5 milliards, 10 milliards ou 20 milliards de dollars, cela ne semble pas grave. Toutefois, dans les faits, quelqu'un devra payer pour cela.
Je joins ma voix à celle de la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante pour dire que nous serons capables de générer de la croissance, de la prospérité et de la richesse collective si nous avons une économie forte. Alors, soutenons cette économie pour qu'elle soit encore plus forte et choisissons certains secteurs qui méritent peut-être moins de recevoir de l'aide maintenant pour concentrer nos efforts et aller chercher le maximum de ce qu'on peut aller chercher comme croissance économique. Tout le monde en sortira gagnant.
:
D'accord. C'est une longue histoire, mais disons, pour résumer, qu'il y avait de 1940 jusqu'à 2012 un système fondé sur ce qu'on appelait les conseils arbitraux. Dans la plupart des villes canadiennes, des arbitres issus des milieux patronal et ouvrier, et nommés par le gouvernement, se chargeaient d'entendre les appels à l'échelle locale. C'est une façon de procéder qui offrait de la souplesse tout en n'étant pas particulièrement coûteuse, car les arbitres touchaient seulement des indemnités quotidiennes pour chaque cause entendue. Ces conseils s'acquittaient bien de leur rôle. Il y avait bien de temps à autre une plainte contre un arbitre ou pour un autre motif, mais on peut parler pour l'essentiel d'un système qui a bien fonctionné pendant 70 ans...
En 2012, on a malheureusement décidé que ce système avait fait son temps. Je ne veux pas exonérer de toute responsabilité ceux qui ont pris cette décision, mais il existe au sein de notre bureaucratie une certaine mentalité voulant qu'il soit possible de centraliser les processus pour en accroître l'efficience. Je pense que cette volonté a grandement influé sur les choix qui ont été faits à ce moment‑là. On semblait croire que l'on pourrait, on ne sait trop comment, réaliser des économies en regroupant les processus d'appel pour la Sécurité de la vieillesse, le Régime de pensions du Canada et l'assurance-emploi.
Comme nous le savons maintenant, l'idée n'était pas si bonne. Quelques années plus tard, différents problèmes nous ont amenés à revoir cette formule élaborée avec des lunettes que je dirais fortement teintées de rose.
Au moment où la présente réforme a été envisagée, en consultation avec les intéressés représentant employeurs et travailleurs, le Tribunal de la sécurité sociale ne s'acquittait pas de son mandat. Comme je l'indiquais, il était totalement inefficient et très coûteux. Il faut dire que le gouvernement a fait la bonne chose en demandant à une tierce partie d'évaluer la situation. Comme je le disais, cet examen a confirmé ce qu'on entendait sur le terrain. On a ensuite mis sur pied un groupe de travail qui en est arrivé à une nouvelle formule qui ressemblait vraiment beaucoup à celle des conseils arbitraux. Et voilà que l'on annonçait en grande pompe en août 2019 la mise en œuvre d'un système qui ne semblait plus, pour une raison ou une autre, correspondre à la vision de départ.
La structure mise en place ne relève pas de la Commission, mais plutôt du président de la Commission, ce qui est totalement différent. C'est‑à‑dire que l'on doit rendre des comptes au sous-ministre d'Emploi et Développement social Canada. Il n'y a rien à redire de la personne occupant actuellement ce poste, mais ce n'est pas la même chose. Ce n'est pas le genre de cadre de responsabilisation qui était recherché.
La Commission avait notamment un problème de reddition de comptes avec le Tribunal de la sécurité sociale. Lorsque le Tribunal a commencé à devenir dysfonctionnel, il a été impossible pour la Commission d'obtenir de véritables réponses à ses questions parce qu'il s'agissait d'une entité indépendante. Voilà maintenant que nous faisons exactement la même chose. Nous créons une nouvelle structure indépendante qui ne relève pas de la Commission. Ce n'est pourtant pas ce qui ressortait des échanges que nous avons pu avoir avec les différentes parties prenantes et avec le gouvernement.
Il y a aussi l'idée que l'on en viendra à pouvoir compter sur des membres à temps plein qui seront mutés en provenance du Tribunal de la sécurité sociale et se joindront aux membres à temps partiel qui touchent seulement une indemnité quotidienne… Cela ne fonctionnera pas. On va ainsi créer un milieu propice à l'animosité. Vous allez avoir, d'une part, des membres à temps plein avec une gamme complète d'avantages sociaux et tout le reste et, d'autre part, des membres à temps partiel qui se sentiront constamment défavorisés. Ce n'est pas un bon point de départ.
Il y a un élément vraiment crucial qui brille par son absence dans ce qui est proposé. C'est le commentaire que nous avons entendu le plus souvent au fil des ans. Je parle de la présence locale, du fait d'avoir des membres à l'échelle régionale ou locale qui peuvent entendre les appels en personne, si bien que cette possibilité n'est pas seulement théorique, mais bel et bien concrète. Le projet de loi ne prévoit absolument rien à ce sujet, même si c'est une caractéristique primordiale.
Il en ressort essentiellement que nous allons créer une nouvelle structure de gestion qui bénéficiera d'une latitude plutôt vaste quant à la forme définitive que ce mécanisme pourrait prendre. Nous croyons que c'est une erreur. Il devrait y avoir une exigence de représentation régionale — dans les limites du raisonnable — partout au pays de telle sorte que les appelants puissent être entendus par des membres de leur collectivité.
Je vais m'arrêter là.
:
Certainement. Après avoir expliqué quelques-unes des mesures principales du budget à nos membres, nous leur avons demandé ce qu'ils en pensaient et s'ils estimaient que c'était un budget favorable aux petites entreprises. Malheureusement, très peu étaient de cet avis. Il va de soi que certains voyaient des avantages à des mesures comme les changements apportés au taux d'imposition des petites entreprises et à la limite de capital imposable. Je rappelle qu'un groupe très restreint d'entreprises vont en bénéficier, mais cela demeure un pas en avant intéressant pour l'avenir.
Nous aurions bien sûr préféré y retrouver des initiatives pour la gestion de la dette. Il va aussi de soi que l'on aurait souhaité voir des mesures permettant tout au moins d'éviter une augmentation des frais d'exploitation des entreprises. Malheureusement, les hausses annoncées au chapitre des cotisations au Régime de pensions du Canada et à l'assurance-emploi et de la tarification du carbone ne vont certes pas contribuer à améliorer les choses dans un avenir prévisible. Encore là, nous aimerions constater une forme quelconque de reconnaissance des coûts associés à ces types de taxes pour les petites entreprises. Les charges sociales peuvent se révéler particulièrement difficiles à absorber.
C'est assurément un autre secteur pour lequel nous aurions désiré voir des mesures d'aide plus concrètes afin de tenir compte de la situation des petites entreprises. La pénurie de main-d'œuvre n'est qu'un problème de plus qui vient s'ajouter à ceux avec lesquels ces entreprises doivent déjà composer. Il est par ailleurs bien certain que la déduction pour la mobilité de la main-d'œuvre a été une très bonne initiative. Il en va de même des changements apportés juste avant le budget au Programme des travailleurs étrangers temporaires. Ces mesures vont aider de nombreuses entreprises.
Ce sont de petits éléments qui se sont révélés fort bénéfiques, mais, si l'on considère l'ensemble de la situation, nous estimons que l'on aurait pu en faire plus. Nous sommes conscients que l'on a déjà beaucoup fait pour les petites entreprises, mais il faut malheureusement constater, comme je l'indiquais tout à l'heure, que seulement 40 % d'entre elles sont de retour à leur niveau de revenu habituel. Elles sont plusieurs à devoir mettre les bouchées doubles pour se remettre à flot. Elles ont simplement besoin que l'on reconnaisse un peu mieux leur situation en évitant de leur causer davantage de tort pour plutôt les appuyer dans leur parcours de reprise.
:
Je vous remercie de votre question.
Effectivement, le ratio de la dette nette au PIB est favorable pour le Canada. Par contre, celui de la dette brute au PIB s'est détérioré davantage, et c'est sur la dette brute que nous payons des intérêts. Actuellement, on s'attend à ce que les taux d'intérêt augmentent, donc il faut avoir une vision à long terme.
Il est vrai que le gouvernement a fait des investissements pour soutenir l'économie pendant la pandémie. Le dernier budget contenait beaucoup de mesures pour la transition verte, que nous avons saluées et qui sont nécessaires, selon nous. Il faut conjuguer la lutte contre les changements climatiques et la compétitivité des entreprises et s'en servir pour créer de nouvelles possibilités. Toutefois, selon nous, il y a aussi d'autres programmes qui risquent de coûter cher, avec le temps, lorsque les taux d'intérêt vont augmenter. Il s'agit donc surtout d'avoir une vision à long terme.
D'autres éléments nous inquiètent. Par exemple, à un moment donné, va-t-il falloir augmenter le fardeau fiscal? Nous pensons que nous n'avons pas une grande marge de manœuvre à cet égard, surtout pour les entreprises, si on regarde ce qui se fait ailleurs. Voilà pourquoi nous croyons qu'il faut rester soucieux de contrôler la dette à long terme. Cela fait partie d'une gestion saine des finances publiques pour tous les ordres de gouvernement. Nous reconnaissons également le besoin de faire des investissements pour stimuler l'économie lorsque c'est nécessaire et, surtout, pour effectuer la transition verte. Par ailleurs, nous faisons face à un vieillissement démographique partout au Canada, et de façon encore plus marquée au Québec. Ce défi entraînera d'autres besoins.
Toutes ces considérations doivent être gardées à l'esprit. Le Canada a quand même un bon bilan à certains égards, mais il a également des défis à relever.
:
Merci beaucoup. J'aimerais juste apporter une précision.
Les économistes avec qui je travaillais à l'OCDE m'ont toujours dit que, dans le cas du Canada, il fallait se baser sur la dette nette, car nos fonds de pension sont capitalisés, alors que ceux des pays d'Europe ne le sont pas. C'est une dette brute. Puisque nous les capitalisons, il faut les déduire du PIB. Je respecte les économistes qui m'ont bien avisée là-dessus. À ce compte, nous avons un très bon bilan, mais il ne faut pas négliger les efforts que nous devrons faire.
Au sujet de la transition vers une économie verte et innovante, mes collègues de l'OCDE, et même ceux des Nations unies, disent souvent que la prochaine décennie est celle de l'action et que, si on n'investit pas dans les secteurs névralgiques, on ne sera plus adapté à l'économie de demain.
Pouvez-vous nous en parler, monsieur Blackburn?
:
Merci, monsieur le président.
J'adresserai mes questions à M. Guénette.
Juste avant de le faire, j'aimerais simplement rappeler que M. Giroux, le directeur parlementaire du budget, fait chaque année des études et nous montre qu'il y a davantage de marge de manœuvre au fédéral que dans les provinces. Comme les transferts ont été amputés au cours des dernières années, il faut s'inquiéter du problème que représente le poids de la dette dans les provinces, laquelle ira en augmentant, selon M. Giroux.
Monsieur Guénette, en quoi le projet de loi répond-il aux demandes et aux besoins de vos membres?
Sinon, qu'est-ce qui manque au projet de loi C‑19 et qui aurait dû s'y trouver, en particulier au sujet de la pénurie de la main-d'œuvre?
:
Je vous remercie beaucoup de votre question, monsieur Ste‑Marie.
Je vais reprendre les commentaires qui ont été faits en début de présentation par ma collègue, Mme Pohlmann.
Parmi les éléments que nous aurions aimé voir dans le budget, il y a l'effort pour réduire les frais d'exploitation des PME québécoises et canadiennes. Il n'y a pas eu d'annonce concernant l'allégement du fardeau fiscal des PME. Nous aurions aimé que des annonces soient faites en ce sens. Il n'y a pas eu d'annonce non plus concernant l'allégement de la dette que les PME ont dû contracter pour faire face à la pandémie de la COVID‑19.
Je souhaite rappeler qu'un très grand nombre de PME sont dans une situation difficile, non pas parce qu'elles ont fait de mauvais choix d'affaires ou d'investissement, mais parce qu'elles ont dû composer avec des mesures de restrictions ou avec des fermetures imposées, par exemple.
La dette moyenne au pays est de 160 000 $. Nous aurions donc aimé voir des mesures pour alléger la dette des PME. C'est pour cette raison que nous recommandons notamment d'augmenter la portion des subventions du Compte d'urgence pour les entreprises canadiennes à 50 %. C'est pour cela que nous demandons également de repousser d'une autre année le délai de remboursement du prêt qui a été reçu pour avoir droit à la portion subvention du Compte d'urgence pour les entreprises canadiennes, et ce, pour donner plus de marge de manœuvre aux PME afin qu'elles puissent trouver davantage de liquidités pour rembourser ces dettes.
Je dirais que ce sont vraiment les deux pièces manquantes de ce budget en ce qui concerne les PME. Il n'y a pas eu 'eeffort sur le plan des frais d'exploitation ni sur celui de la réduction de la dette.
:
Les prêts offerts dans le cadre du Compte d’urgence pour les entreprises canadiennes ont probablement été plus utilisés par les petites entreprises. Essentiellement, ils ne ciblaient que les petites entreprises. Ces dernières pouvaient y avoir accès, et plus de 900 000 l'ont fait. En conséquence, comme nous l'avons appris, les petites entreprises se sont retrouvées avec des dettes accumulées qui avaient de quoi inquiéter. Dans des secteurs comme l'hôtellerie et le tourisme ainsi que dans ceux des arts et des loisirs, cette dette dépasse largement les 225 000 $.
Nous essayons de trouver des moyens de les aider à faire face à une partie de cette dette. Dans le secteur de l'hôtellerie en particulier, certains de nos membres nous ont dit qu'il leur faudra plus d'une décennie pour rembourser une dette d'une telle ampleur, ce qu'elles ne sont pas certaines d'être en mesure de le faire. Tout ce que nous pourrons faire pour les aider est le bienvenu.
Bien sûr, les prêts offerts dans le cadre du Compte d’urgence pour les entreprises canadiennes pouvaient atteindre 60 000 $. À l'heure actuelle, 20 000 $ pourront être radiés de ce montant si vous le remboursez avant la fin de 2023. Nous pourrions peut-être faire passer ce montant à au moins 30 000 $, ou à la moitié du prêt, afin qu'ils n'aient pas à se soucier de rembourser 40 000 $, mais seulement 30 000 $. N'importe quel petit coup de pouce pourra les aider à composer avec leur dette. Il serait bon également de prolonger d'un an le délai de remboursement, car il est évident qu'à la fin de l'année prochaine, certaines d'entre elles auront encore du mal à faire face à cette obligation de rembourser, surtout dans les secteurs qui ont été les plus touchés.
Nous encourageons le gouvernement à réfléchir à cela au fur et à mesure que nous approcherons de la fin de l'année. Nous pourrions peut-être prolonger la période de remboursement jusqu'à la fin de 2024, ce qui leur donnerait un peu plus de temps pour se remettre sur pied et relancer leurs activités. Avec un peu de chance, plus tard cette année ou au début de l'année prochaine, nous serons plus proches de la situation où nous étions avant la pandémie.
:
Comme je l'ai mentionné, le fonds de croissance du Canada fait partie des grandes lignes que nous avions demandées afin qu'il y ait une sorte de jumelage entre les fonds publics et privés. Évidemment, à cette étape, c'est un peu difficile de vous en dire davantage. Nous sommes en train de consulter nos membres, parce que nous n'avons pas beaucoup de détails, ni sur ce fonds ni sur l'agence d'innovation, mais les détails devraient être précisés plus tard à l'automne. Une consultation d'experts a lieu présentement.
C'est sûr qu'il faut faire preuve de flexibilité et d'ouverture à l'égard de l'ensemble des entreprises. Quand on parle de transition verte, toutes les entreprises peuvent contribuer à réduire leur empreinte carbone. En ce sens, je crois qu'elles peuvent être accompagnées et soutenues, et peut-être même profiter de ce fonds.
Il faut aussi voir comment ce fonds va s'inscrire avec les autres mesures qui existent déjà, que ce soit avec le ministère de l'Économie et de l'Innovation ou le ministère des Finances du Québec. Ce fonds est un ajout intéressant. Comme je le disais plus tôt, nous aimerions aussi regarder ailleurs pour voir concrètement ce qui serait plus efficace, mais c'est manifestement un outil de plus qui est le bienvenu.
Selon l'Organisation de coopération et de développement économique, l'OCDE, les perspectives en matière de croissance économique au Canada pour la prochaine décennie ne sont pas parmi les meilleures. Alors, si cet outil permet de renverser la tendance, c'est-à-dire d'améliorer notre productivité, qui est un enjeu présentement, c'est manifestement un outil fort apprécié.
:
Je peux commencer, et vous aurez peut-être quelque chose à ajouter par la suite, madame Pohlmann.
En ce qui concerne la taxe sur le carbone, iI y a deux choses à dire. Tout d'abord, le 1er avril, nous avons assisté à une nouvelle augmentation de cette taxe, ce qui entraîne des coûts supplémentaires pour de nombreuses petites entreprises, notamment celles du secteur agricole. Depuis maintenant des années, nous soutenons que le système actuel de la taxe sur le carbone est injuste pour les petites entreprises parce qu'il n'y a pas de système de remboursement à leur intention. Elles paient sur la base d'une estimation qui a été faite par le passé. Elles paient environ la moitié de la taxe, mais elles ne reçoivent qu'environ 8 % du remboursement distribué.
Nous demandons au gouvernement fédéral de rendre la taxe sur le carbone plus équitable pour les petites entreprises. Nous craignons également que de nombreuses entreprises touchées par la pandémie et d'autres aient du mal à payer le coût supplémentaire que représente la taxe sur le carbone, et encore plus au cours des deux prochaines années, lorsque la taxe atteindra plus de 100 $ la tonne, et même potentiellement 170 $ la tonne dans sept ou huit ans.
C'est vraiment une question d'équité. Espérons qu'un programme sera mis en place pour permettre aux entreprises de récupérer une plus grande partie de leur argent et pour amender le système injuste qui est actuellement en place.
:
Merci. J'apprécie cette réponse.
Vous avez parlé d'agriculture. J'entends certainement les agriculteurs de ma circonscription. Ils bénéficient d'une déduction sur la taxe sur le carbone en ce qui concerne le diesel et l'essence ordinaire, mais lorsqu'il s'agit de gaz naturel — qui, soit dit en passant, est un carburant qui émet moins de carbone que l'essence ordinaire et le diesel —, la seule offre du gouvernement est un rabais d'environ 20 ¢ par dollar. En fait, un agriculteur d'une circonscription voisine m'a envoyé une facture indiquant une taxe sur le carbone de 13 000 $ pour un seul mois de consommation en gaz naturel.
Je ne sais pas trop d'où le gouvernement pense que vient cet argent. Il vient des poches d'un agriculteur, ou du fait de ne pas embaucher une personne supplémentaire. La plupart des agriculteurs sont des preneurs de prix, mais il faut aussi penser à la pression haussière que nous voyons s'appliquer sur les prix et les biens. Ce coût finit par « se propager » au système.
J'apprécie beaucoup vos observations au sujet de la taxe sur le carbone.
Je sais qu'il y a quelques autres dossiers que la Fédération canadienne de l'entreprise canadienne suit d'assez près, et j'apprécie assurément vos observations sur la situation fiscale. L'une des choses sur lesquelles le budget reste muet, ce sont les frais de traitement des transactions par cartes de crédit. Un engagement a été pris en 2019. Il y avait un engagement budgétaire en 2021. Nous n'en avons pas vraiment entendu beaucoup plus à ce sujet. Pouvez-vous faire le point sur la façon dont les choses se passent pour vos membres à cet égard?
:
Je vais répondre le premier à votre question.
La pénurie de la main-d'œuvre est certainement au premier rang des priorités de nos membres. Nous en avons parlé brièvement, mais la pénurie de la main-d'œuvre a des conséquences économiques importantes. Certains prétendent que c'est une bonne nouvelle. Pourtant, nous faisons face à une grave crise économique et cela a de graves répercussions économiques sur les entreprises canadiennes.
Un membre sur deux nous a indiqué qu'il a dû refuser des contrats, faute de main-d'œuvre nécessaire pour pouvoir les réaliser. Quarante-trois pour cent de nos membres nous ont indiqué qu'ils ont dû reporter ou annuler des projets d'investissement, parce qu'ils n'avaient pas la main-d'œuvre pour les mener à bien.
À court terme, le gouvernement du Canada aurait pu instaurer des mesures incitatives pour permettre aux travailleurs expérimentés de rester sur le marché du travail ou d'y revenir de deux à trois jours par semaine, parce que beaucoup de gens veulent le faire.
Parmi ces mesures, le gouvernement pourrait rehausser le niveau de gains sans avoir à payer de l'impôt sur ce niveau et permettre aux entreprises qui embauchent des travailleurs expérimentés de ne pas avoir à cotiser au régime de retraite ou au programme d'assurance-emploi. Ce sont des mesures très concrètes qui auraient permis rapidement à des centaines de milliers de travailleurs de toutes les entreprises au Canada de retourner sur le marché du travail.
:
Les quatre priorités que nous avons définies sont les suivantes.
D'abord, il faudrait réduire les frais d'exploitation. Comme vous l'avez mentionné, il y a les coûts d'énergie et les intrants, entre autres.
Ensuite, il y a les frais d'exploitation liés aux différentes taxes et autres frais imposés par les gouvernements. C'est un enjeu qu'il faut régler.
De plus, il faudrait régler les difficultés liées à l'approvisionnement afin que nous puissions recevoir les biens et les produits à temps.
Enfin, il faudrait trouver des solutions à la pénurie de la main-d'œuvre, qui est importante.
Voilà, en quelque sorte, les quatre grandes priorités que nous avons définies à ce jour. Ce n'est pas une situation facile pour les chefs d'entreprise, au Québec comme partout au Canada, qui doivent faire face à ces enjeux.
:
Je vais reprendre certains propos qui ont déjà été dits.
Un certain nombre de recommandations sont importantes pour faire face à la pénurie de la main-d'œuvre au pays. Nous en avons déjà discuté, mais l'immigration est un enjeu important. Il faut s'assurer que nos entreprises ont accès à plus de travailleurs étrangers, et ce, plus rapidement.
Il faudrait également offrir une meilleure formation en entreprise, car cela permettrait de garder plus longtemps les employés déjà sur place. Il faudrait donc trouver des solutions pour améliorer le système de formation en entreprise, notamment en réduisant les cotisations au régime d'assurance emploi.
L'automatisation est une autre solution qui doit être mise en avant. Ma collègue l'a mentionné plus tôt: un certain nombre d'entreprises veulent mettre en avant l'automatisation.
Une autre solution serait d'offrir une aide financière en ce qui a trait à la taxe sur la masse salariale, ce qui donnerait davantage de ressources aux entreprises pour embaucher du personnel, peut-être même pour augmenter les salaires. Ainsi, les entrepreneurs auraient plus d'argent dans leurs poches pour trouver le personnel dont ils ont besoin.
Il faut mettre en place des mesures incitatives pour encourager les gens à retourner sur le marché du travail tout en leur permettant d'avoir accès à un logement près de leur lieu de travail. C'est certainement une autre des solutions qui pourrait aider à résoudre la pénurie de la main-d'œuvre.
Des annonces ont été faites en ce sens. Il faudra voir dans le détail comment cela va se présenter, mais toutes ces recommandations peuvent certainement faire partie de la solution.
:
Il y a certainement deux endroits où le gouvernement fédéral peut agir rapidement pour lutter contre cette pénurie.
Premièrement, par l'entremise du programme d'assurance-emploi, qui fait actuellement l'objet d'une révision, on pourrait se doter d'un programme de formation continue. Ainsi, les personnes qui ont perdu leur emploi pourraient recevoir une formation et continuer leur parcours de formation, et les entreprises qui donnent de la formation pourraient profiter d'incitations fiscales, ce qui les encouragerait à en faire davantage.
Pour ce qui est de la crise du logement ou de la situation des infrastructures, c'est un faux débat en lien avec la pénurie de la main-d'œuvre, si je peux m'exprimer ainsi, parce que tout le monde est touché par cette réalité.
Si nous voulons bénéficier de plus grands services, avoir plus de places en garderie et nous doter d'infrastructures dignes de ce nom, dans toutes les régions du Canada, nous devons être en mesure, d'abord, de pallier la pénurie de la main-d'œuvre. Sans des mesures vigoureuses, qui sont nécessaires pour notre économie, malheureusement, nous allons subir les conséquences de cette pénurie de la main-d'œuvre.
Je reviens aux statistiques dont je vous ai parlé brièvement. Certains investissements et certains contrats ne se réalisent pas, parce que nous n'avons pas la main-d'œuvre nécessaire. C'est donc un problème.
:
Merci, monsieur le président.
J'adresse encore une fois mes questions à la FCEI.
Dans un communiqué de presse publié sur votre site Web, on peut lire ce qui suit: « Le 1er avril, les taxes sur le carbone ont augmenté, ce qui rend ce régime fiscal encore plus injuste pour les PME. Elles sont contraintes de payer des centaines de millions de dollars, mais n’obtiennent pratiquement aucun rabais. Les petites entreprises considèrent que les coûts de l'essence et de l'énergie constituent la plus grande difficulté financière à laquelle elles font face, et un processus permettant de rendre aux petites entreprises cet argent dont elles ont désespérément besoin n'a toujours pas été créé ».
Je vois ici une citation de M. Kelly, qui a déclaré que: « La FCEI continuera à exercer des pressions en faveur d'un programme de remboursement accessible à toutes les petites entreprises qui paient des taxes fédérales sur le carbone ».
Étant donné que les coûts de l'essence et de l'énergie représentent un énorme défi financier pour les petites entreprises canadiennes, pensez-vous qu'il est temps pour le gouvernement de suspendre les taxes sur le carbone qu'il a imposées aux petites entreprises canadiennes afin de leur venir en aide, ou à tout le moins de mettre en oeuvre un programme de remboursement d'urgence à l'intention des petites entreprises qui sont pénalisées par la taxe sur le carbone? N'hésitez pas à nous faire part de vos idées à ce sujet.
Merci.
:
Je vais répondre à la première question. Madame Guénette, il se pourrait que vous souhaitiez ajouter quelque chose après coup.
Comme Mme Guénette l'a souligné plus tôt, les taxes sur le carbone que les petites entreprises versent au gouvernement fédéral sont très injustes. Comme nous l'avons dit, la moitié de ces revenus proviennent de petites entreprises. Une petite partie de cet argent provient du secteur des municipalités, des universités, des écoles et des hôpitaux. Cela représente environ 8 % de ces 50 %. Ils ne sont censés récupérer qu'environ 8 à 10 % de ces taxes. Cependant, cet argent n'a jamais vraiment été restitué aux petites entreprises. D'après ce que j'ai compris et d'après le directeur parlementaire du budget, cet argent est toujours entre les mains du gouvernement. Il s'est accumulé au cours des dernières années, à mesure que la taxe sur le carbone a été perçue.
Au départ, cet argent était censé être affecté à des programmes visant à aider les petites entreprises à devenir plus efficaces sur le plan énergétique. Cependant, un seul programme a été mis en place, et ce avant la pandémie. Pour avoir accès au programme, il fallait investir 80 000 $ pour toucher des remises. La plupart des petites entreprises ne sont pas en mesure d'investir 80 000 $ dans des équipements écoénergétiques. On nous avait dit qu'ils allaient créer un deuxième programme dont le seuil serait beaucoup plus bas afin de permettre aux petites entreprises d'y participer. Cela n'a jamais eu lieu. La COVID a frappé, et depuis, rien n'a été offert aux petites entreprises.
Ce qu'il faut faire avant tout, c'est rendre la taxe fédérale sur le carbone plus équitable pour les petites entreprises. Si elles investissent 50 % dans la taxe sur le carbone, elles doivent récupérer au moins le même montant.
Comme nous le savons, la plupart de cet argent est remis aux consommateurs sous forme de rabais. Cependant, en ce qui concerne les petites entreprises, les montants accumulés, qui sont censés leur revenir, sont toujours entre les mains du gouvernement. C'est là le coeur du problème pour nous.
Bien sûr, le fait que la taxe augmente chaque année est un autre problème de coûts. Bon nombre des petites entreprises vont devoir trouver un moyen d'absorber cette augmentation. Nous avions demandé au gouvernement de geler la hausse de la taxe sur le carbone de cette année, ne serait-ce que pour leur permettre de souffler un peu avant de devoir trouver un moyen d'absorber ces coûts dans leur budget. Bien entendu, cela ne s'est pas produit.
Voilà essentiellement la direction que nous aimerions que la taxe sur le carbone prenne à l'avenir. Il faut trouver un moyen de la rendre plus équitable pour les petites entreprises et de la geler éventuellement si nous sommes toujours aux prises avec des dettes et d'autres coûts.
:
Merci, madame Pohlmann. Je vous suis reconnaissant de votre réponse.
Dans ma circonscription, au Nouveau-Brunswick, certaines petites entreprises ont vraiment du mal à verser la taxe sur le carbone. Ce qui est intéressant à propos de la taxe sur le carbone, c'est que les émissions de carbone ont en fait augmenté. Pas un seul changement climatique, pas une seule crise climatique ou quel que soit le nom qu'on donne à ce phénomène à un moment ou à un autre... Ce nom diffère d'un jour à l'autre. Rien ne s'est produit qui pourrait porter les Canadiens à croire que la taxe fonctionne. Les entreprises paient plus cher. Les gens paient plus cher à la pompe. Tout le monde paie plus cher, et tout le monde souffre à cause de l'inflation massive qui est survenue pendant la pandémie. Bien sûr, le gouvernement met tout sur le dos d'une guerre qui a commencé il y a environ un mois.
Je me réjouis que vous vous soyez joint à nous aujourd'hui. Pour reprendre ce que j'ai dit et pour conclure, vous convenez que la taxe sur le carbone nuit aux petites entreprises canadiennes et qu'elles n'obtiennent essentiellement rien en retour. Vous avez demandé un remboursement. Il existe d'autres idées, mais celle-là, au moins, serait utile pour le moment.
Pouvez-vous nous donner des précisions sur l'importance des coûts supplémentaires qu'assument les petites entreprises? Y a-t-il un pourcentage ou un chiffre que vous pouvez avancer à ce sujet?
:
Ce n'est pas une question à laquelle il est facile de répondre parce que, premièrement, il y a des programmes que je ne connais peut-être pas aussi bien que d'autres. Si vous parlez des financements non liés à la COVID, je ne connais pas vraiment tous les programmes, car bon nombre d'entre eux sont tout à fait propres à des industries, à des types d'innovation spécifiques ou à d'autres aspects particuliers. Il est donc plus difficile pour moi de répondre à cette question.
L'un des programmes qui me viennent rapidement à l'esprit est bien sûr le Programme canadien d’adoption du numérique, qui est actuellement en place. Bien entendu, il y a quelques programmes de prêts, comme la Stratégie pour les femmes en entrepreneuriat et le Programme pour l’entrepreneuriat des communautés noires, qui sont tous deux encore aux premiers stades de leur mise en oeuvre, je crois. Par conséquent, je ne suis pas sûre de leur efficacité.
Ensuite, la Loi sur le financement des petites entreprises du Canada est un autre programme. Elle offre des garanties d'emprunt aux petites entreprises par l'intermédiaire des banques. En ce moment, elle fait l'objet de quelques changements visant à améliorer les types de prêts offerts et les types d'activités pour lesquelles elles peuvent obtenir des prêts, ce qui, selon moi, sera positif à l'avenir.
Cependant, je ne peux pas parler de ces programmes de manière précise. Mon esprit est encore en « mode COVID », et je ne me souviens pas de ce qui était offert auparavant. Voilà les programmes qui me viennent à l'esprit.
:
Merci, monsieur le président.
Je vais commencer par faire un commentaire aux membres du Comité en lien avec le témoignage de M. Laliberté. Ensuite, j'aurai une question à poser à M. Terry Beech dans son rôle de secrétaire parlementaire, donc de représentant du gouvernement.
Monsieur Laliberté, je vous remercie de votre présence.
Vos points sont on ne peut plus clairs. Je suis d'accord avec vous. Je crois qu'il faudrait séparer la section 32 du projet de loi pour s'assurer de bien l'étudier.
Si le gouvernement acceptait cette proposition, ce serait l'idéal. Je poserai d'ailleurs une question à M. Beech à ce sujet. Cela dit, le gouvernement pourrait ne pas l'accepter.
Nous avons déjà demandé que le Comité permanent des ressources humaines, du développement des compétences, du développement social et de la condition des personnes handicapées se penche sur cette section.
Il faudrait s'assurer que nous pourrons mener les consultations nécessaires et examiner tous les amendements qui s'y rattachent. Si ce comité n'est pas en mesure de le faire, il faudra que le Comité permanent des finances s'en charge. Je demanderai alors que le Comité prenne tout le temps nécessaire pour étudier à fond la section 32 au complet.
En tant que représentant du gouvernement, M. Beech peut-il déjà nous dire si le gouvernement serait ouvert à l'idée de retirer la section 32 du projet de loi pour en faire un projet de loi différent?
S'il n'a pas de réponse à nous fournir, peut-il consulter ses collègues du gouvernement et nous en donner une?