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Bonjour à tous. Je déclare la séance ouverte. Bienvenue à la 32
e séance du Comité permanent de l'industrie et de la technologie de la Chambre des communes.
Conformément au paragraphe 108(2) du Règlement et à la motion adoptée par le Comité le vendredi 15 juillet 2022, le Comité se réunit pour étudier l'interruption du service de Rogers Communications.
La réunion d'aujourd'hui se déroule en mode hybride, conformément à l'ordre de la Chambre des communes du jeudi 23 juin 2022.
Je souhaite la bienvenue à nos témoins d'aujourd'hui. Du CRTC, nous entendrons le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes représenté par Ian Scott, président et chef de la direction, ainsi que par Fiona Gilfillan, directrice exécutive, Télécommunications, et par Michel Murray, directeur, Règlement des différends et mise en œuvre de la réglementation, Télécommunications. M. Scott et M. Murray sont ici en personne, et Mme Gilfillan est sur Zoom.
Bienvenue au Comité.
Je crois savoir que M. Scott commencera par un exposé.
Monsieur Scott, vous avez la parole pour cinq minutes.
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Merci, monsieur le président.
Merci, chers membres du Comité, de nous avoir invités à nous présenter devant vous aujourd'hui.
Je souligne que nous sommes sur un territoire traditionnel algonquin non cédé, et je tiens à rendre hommage aux aînés de cette nation.
Je suis très heureux de vous parler de la panne du réseau de Rogers à l'échelle nationale.
Comme vous l'avez mentionné, je suis accompagné de deux personnes dont l'une est à distance, Mme Gilfillan, et l'autre, M. Murray, est avec moi.
Je commencerai par rappeler que cette panne de réseau généralisée, comme vous le savez, a perturbé le quotidien de millions d'individus et d'entreprises canadiennes à travers le pays. Plus encore, elle a empêché l'accès aux services comme le 911, les alertes en cas d'urgence ainsi qu'à d'autres services d'infrastructure essentiels. C'est inacceptable.
La population canadienne dépend des services sans fil mobiles et Internet dans leur vie quotidienne: elle en a besoin pour être productive au travail et à l'école, pour maintenir les liens familiaux et pour accéder à des services essentiels.
[Français]
Le CRTC prend la santé, la sécurité et le bien-être de la population canadienne très au sérieux. L'un de ses principaux objectifs est que les Canadiennes et les Canadiens aient accès en tout temps à un système de communication fiable et efficace.
[Traduction]
La stabilité et la résilience des réseaux de télécommunication sont et continuent d'être une priorité pour le CRTC. Nous devons nous concentrer sur la protection des réseaux en mettant en place des plans d'urgence.
Il est important de préciser que la panne n'a pas été causée par une cyberattaque. Comme l'ont déclaré le et Rogers, elle a été causée par une faille dans une mise à niveau de routine. Rogers doit prendre les mesures nécessaires pour empêcher une telle situation de survenir à nouveau.
Comme le l'a dit, les communications de Rogers au cours de la panne ont été inacceptables — que ce soient les communications avec le gouvernement, celles avec d'autres organisations, mais surtout les communications avec le public. Rogers a répondu qu'elle fera mieux. Le CRTC s'assurera que tel soit le cas.
Qu'est‑ce que le CRTC, à titre d'organisme de réglementation, a fait jusqu'à présent? La première étape, le 12 juillet, a été d'ordonner à Rogers de déposer un compte rendu détaillé des raisons de la panne, du déroulement des événements et surtout, des mesures qu'elle a prises pour empêcher la survenue d'autres pannes. Le CRTC a reçu la réponse de Rogers vendredi dernier et il a immédiatement commencé l'examen des renseignements afin de vérifier qu'ils sont complets et pertinents. Le CRTC est maintenant en train de déterminer les prochaines étapes à suivre. Il agira rapidement.
Le CRTC continuera également de travailler de concert avec ISDE et le Comité consultatif canadien pour la sécurité des télécommunications — que j'appellerai désormais CCCST pour plus de facilité — afin de mettre en œuvre les trois objectifs fixés par le . De plus, le CRTC coopérera avec d'autres organisations gouvernementales et l'industrie pour résoudre toute difficulté technique relevée. Cela comprend le travail effectué par le Groupe de travail Services d'urgence, soit le GTSU, du Comité directeur du CRTC sur l'interconnexion étant donné que l'acheminement efficace des appels au 911 est crucial.
[Français]
Nous croyons en la nécessité d'être transparents. Nous nous assurerons que Rogers divulgue tous les renseignements que la population canadienne a besoin de connaître au sujet de la panne et des mesures prises depuis.
[Traduction]
Il ne s'agit pas seulement de Rogers. La convergence des réseaux et les changements climatiques fragilisent de plus en plus nos réseaux. C'est pourquoi, en plus d'examiner cette panne en appliquant les fortes mesures initiales annoncées par le , le CRTC prendra des mesures à long terme pour assurer que tous les fournisseurs de services de télécommunication protègent mieux la population canadienne.
[Français]
La résilience du réseau national de communication est l'une des priorités du CRTC. Nous savons tous qu'elle est cruciale pour assurer la santé, la sécurité et l'intégrité du pays sur le plan économique.
[Traduction]
Monsieur le président, chers membres du Comité, je vous remercie pour cette occasion de vous parler de cette très importante affaire. Mes collègues et moi serons heureux de répondre à vos questions.
:
Je n'essaie certainement pas de minimiser l'importance du rôle du CRTC, mais il vaut peut-être mieux prendre un peu de recul.
Je dirais que le réseau 911 était entièrement fonctionnel et qu'il a un taux de fiabilité de 99,49 %. Il est exploité par trois opérateurs: Bell, Telus et SaskTel. Le problème, c'est que Rogers a perdu la connectivité complète, ce qui l'a empêché de transmettre les appels au 911.
Je ferais également la distinction avec la panne précédente, qui concernait le réseau d'accès radioélectrique ou RAN. Je ne veux pas commencer à lancer des termes techniques à droite et à gauche, mais cela ne concerne que le segment sans fil. Le RAN est tombé en panne, mais les appels au 911 ont été reçus, puisqu'ils ont pu être relayés par n'importe quel autre opérateur disposant d'une antenne active à portée de l'appel au 911, comme cela avait été prévu à l'origine.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Je tiens également à remercier tous les témoins de s'être déplacés.
Ma première question vient d'une de mes électrices. À la suite de l'incident, de nombreux Canadiens abonnés à Rogers songent à changer de fournisseur ou du moins à diversifier leurs fournisseurs. Dans ma circonscription, une électrice m'a téléphoné. Elle a essayé de passer de Rogers à un plus petit opérateur, mais celui‑ci lui a dit qu'il ne pouvait pas desservir son immeuble. J'ai donc appelé le fournisseur en question qui m'a répondu que ce n'était pas pour des raisons techniques. Je soupçonne, même si mon interlocuteur ne l'a pas confirmé, que cela a quelque chose à voir avec l'entente contractuelle conclue par l'immeuble avec Rogers ou avec un des trois grands.
Êtes-vous au courant de cette situation qui se produit partout au pays? Il semble que, désormais, les résidants de condos, d'appartements et de tours d'habitation doivent acheter le service uniquement à Rogers ou à Bell.
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Je vous remercie, monsieur le président.
Je suis content de vous voir dans ce fauteuil.
Monsieur Scott, je vous remercie d'être avec nous.
Il a été rapporté dans certains médias que, selon certains experts, la panne du réseau de Rogers démontre le besoin d'une plus grande concurrence dans le secteur des télécommunications au pays et d'un meilleur encadrement, par le gouvernement, des entreprises du secteur.
Êtes-vous d'accord sur cette affirmation? Pourquoi?
Je reprends les mots du ministre, qui évoquait le souhait d'obtenir un réseau résilient, fiable et abordable. Selon moi, l'une des solutions passe notamment par la concurrence ou la présence d'un quatrième joueur. Dans le domaine des services sans fil, il faut s'assurer qu'une certaine pression est exercée sur l'ensemble des concurrents.
Néanmoins, comme vous l'avez mentionné, le CRTC a demandé des explications détaillées à Rogers relativement à plusieurs aspects de la panne du réseau.
Comptez-vous rendre publics ces renseignements qui seront fournis par Rogers?
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La situation est ce qu'elle est et je vais vous dire ce que je trouve frustrant.
Le réseau de Rogers est tombé en panne, ce qui a eu des répercussions non seulement sur l'économie, mais aussi surtout sur le service 911. Cela relève de la responsabilité du ministre et de nos organismes de réglementation parce que, peu importe ce que d'aucuns peuvent dire sur cette question, nous avons permis à un opérateur de fournir un service incomplet, un opérateur qui n'a pas été prêt à investir parce ce n'est pas la technologie qui a posé problème.
Que va‑t‑il arriver maintenant? Le ministre a rencontré en privé les PDG d'une industrie dont il est de notoriété publique que les acteurs s'entre-dévorent et ont recours à des pratiques commerciales peu scrupuleuses, comme l'a démontré le Bureau de la concurrence. Nous avons maintenant un organisme de réglementation, le CRTC — et sans vouloir vous manquer de respect, monsieur Scott, je rappelle que vous êtes un ancien cadre de Telus —, mais nous ne verrons pas tous les documents. Vous avez déjà reconnu qu'ils seraient caviardés à ce sujet.
Comment le public peut‑il avoir confiance dans ce processus? Si ce n'est pas la responsabilité du ministre, est‑ce celle du CRTC, ou alors la loi qui vous régit est-elle mésadaptée? Cela ne devrait pas se produire. C'est aussi simple que cela. À qui la faute, en fin de compte, et comment peut‑on rétablir la confiance du public tandis que nous sommes en train de compter sur un groupe d'initiés pour régler le problème? Il n'y aura même pas d'enquête publique à ce sujet.
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Merci beaucoup, monsieur le président. Je suis très heureux de vous voir.
[Français]
Messieurs Scott et Murray, soyez les bienvenus à votre Chambre des communes.
Comme vous pouvez le constater, nous sommes là pour poser des questions, vous êtes là pour y répondre, et cela donne souvent des échanges fort intéressants.
Pouvez-vous nous rappeler ce que vous avez fait, au CRTC, à la suite des événements du 19 avril 2021, c'est-à-dire à la suite de la crise qui est survenue dans le sud de l'Ontario et d'un océan à l'autre?
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Je n'ai pas accès aux détails de ce que nous avons fait. Depuis lors, un certain temps s'est tout de même écoulé.
Cependant, comme on en a parlé il y a quelques instants, la situation était différente en avril 2021. Le réseau cellulaire ne fonctionnait pas, mais tous les autres services étaient opérationnels. Les gens pouvaient quand même joindre le service 911.
Lorsque survient une panne de grande envergure ou un problème majeur, nous entrons en communication avec le fournisseur de services pour essayer de comprendre ce qui est en train de se produire. Nous voulons aussi savoir à quel moment il s'attend à ce que les services soient rétablis et quelles sont les répercussions sur les services d'urgence, y compris le service 911 et les services d'alerte. Telle est notre priorité lorsqu'un tel événement se produit.
Puisque des Canadiens nous contactent également pour savoir ce qui se passe, nous nous assurons d'obtenir toute l'information dont nous avons besoin pour répondre à leurs questions.
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Il y a donc des gens qui vous contactent. Vous avez sûrement vu qu'en 2021, M. Anthony Lacavera, le fondateur de WIND Mobile, avait alerté l'opinion publique quant à la situation survenue en 2021 en disant qu'il faudrait s'assurer d'avoir des réseaux qui puissent se parler entre eux. Il avait donc défini un problème et trouvé une solution. Cette solution, le se l'approprie actuellement. C'est son droit.
Nous parlons aujourd'hui de ce qui s'est passé il y a trois semaines. Or l'ennui, c'est que la même entreprise a eu un gros problème il y a 15 mois. Nous comprenons bien que ce sont deux mesures complètement différentes. J'ai moi-même dit ce matin que c'était différent et que l'on ne parlait pas de 12 millions de personnes.
Cependant, pour les centaines de milliers de personnes qui ont été touchées deux fois à cause du même fournisseur, c'est-à-dire Rogers, je ne suis pas sûr qu'elles trouvent comique le fait qu'on leur dise que c'était moins grave, d'autant plus qu'un citoyen, fondateur d'un groupe, avait alerté l'opinion publique. Je ne peux pas croire que vous, au CRTC, ne l'ayez pas su.
Qu'avez-vous fait au lendemain des événements de 2021 pour assurer qu'il y ait au moins une conjonction entre les grands fournisseurs de services afin que, si par malheur il y avait une panne, ces derniers puissent s'entendre directement?
Je pose la question parce que ce n'est pas ce qui s'est produit.
Qu'a fait le CRTC à la suite des événements de 2021?
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Vous aurez compris que nous sommes des « faiseurs de lois », comme on dit en mauvais français.
J'ai posé la question aux représentants de Rogers, je l'ai posée au ministre et je vous la pose maintenant à vous.
Nous n'aurons donc pas de loi à adopter ou de règlement à changer.
Par contre, l'article 48 de la Loi établit clairement que les titulaires d'un permis accordé par le CRTC ont l'obligation d'offrir un service convenable. Or, force est d'admettre que l'article 48 a été bafoué par Rogers le 8 juillet dernier.
Je comprends que le CRTC n'est pas un tribunal et que votre rôle ne consiste pas à infliger des punitions.
Tout à l'heure, mon collègue du NPD est allé assez loin dans ses suggestions. Je vous pose quand même la question une fois de plus, une question que j'estime tout à fait légitime.
Tantôt, le dirigeant de Rogers était assis à votre place. Il a reconnu que ce qui s'est passé est épouvantable, il s'est excusé et il a dit que Rogers allait investir des millions de dollars pour corriger la situation. Cela est bien, mais des gens ont été privés de service pendant trop longtemps.
Ce matin, j'ai encore reçu un courriel d'une personne disant qu'elle n'avait pas eu accès à ses services pendant six jours complets.
Que fera le CRTC pour punir Rogers?
:
Je vous prie de m'excuser. Je vais répondre en anglais, si vous me le permettez.
[Traduction]
Il est tout simplement trop tôt pour dire quelle sera la décision du Conseil. Nous sommes un tribunal administratif, quasi judiciaires. Nous prenons nos décisions en nous fondant sur des faits et sur la teneur des dossiers, et non sur des déclarations ou des promesses publiques. Nous allons obtenir un rapport de situation, puis nous passerons aux prochaines étapes.
Comme je l'ai dit à M. Masse, nous tenons des séances publiques. Il ne s'agit pas aujourd'hui de dire comment nous allons punir Rogers, nous devons comprendre ce qui s'est passé et quelles mesures doivent être mises en place, après quoi, nous aborderons d'autres questions au fur et à mesure.
Je ne m'exprime pas au nom du Conseil, car celui‑ci prend des décisions fondées sur un dossier et que les neuf membres qui le composent rendent des décisions en se fondant sur l'avis d'experts.
[Français]
Il n'est pas possible aujourd'hui de donner une réponse.
:
Je vous remercie, monsieur Deltell.
[Traduction]
Votre temps est écoulé.
Le prochain intervenant sur ma liste est M. Fillmore, du Parti libéral. Je crois savoir qu'il a eu des difficultés techniques qui sont maintenant réglées.
Nous pouvons passer à M. Fillmore ou à M. Erskine-Smith.
Comme je vois que M. Fillmore lève le pouce, nous allons lui donner la parole.
Monsieur Fillmore, vous avez la parole pour cinq minutes.
:
Je vous remercie, monsieur le président.
Je remercie les témoins d'être avec nous.
Monsieur Scott, un proverbe dit: « Jamais deux sans trois ». J'espère que, dans le cas de Rogers, cela ne va pas s'avérer. De toute évidence, cette situation a causé beaucoup de problèmes à plusieurs personnes.
Comme vous l'avez dit vous-même, il existe différents niveaux de panne dans différentes circonstances et, puisqu'il s'agit de technologie, elles ne sont pas toujours prévisibles. Je pense que tout le monde est d'accord sur ce point.
Toutefois, pour réduire au minimum le nombre de pannes, et même les exclure, est-ce qu'il manque des outils au CRTC? Y a-t-il d'autres outils que vous pourriez avoir et qui vous aideraient dans votre travail?
:
Ce sont, je pense, de nombreuses questions que nous allons considérer au cours des prochaines semaines et des prochains mois.
Comme le président l'a mentionné, des comités ont été mis sur pied pour étudier ces questions.
[Traduction]
Nous allons collaborer avec le Comité consultatif canadien pour la sécurité des télécommunications, le CCCST, qui se penchera sur ces questions.
[Français]
Nous allons participer à ces discussions. Il y a aussi le Groupe de travail Services d'urgence, qui fournit constamment au Conseil des recommandations sur tout ce qui touche les services d'urgence. Nous allons donc travailler avec ce comité pour déterminer ce qui pourrait être fait.
:
Je vous remercie beaucoup, monsieur Murray.
Monsieur Scott, vous avez dit tantôt que vous alliez vous assurer que les communications avec Rogers, dans ce cas-ci, seraient améliorées. Cela concerne aussi le gouvernement, étant donné que le ministre a dû appeler l'entreprise, et non l'inverse, pour savoir ce qui se passait.
Par ailleurs, ce n'est pas uniquement chez Rogers qu'il y a des pannes. Elles surviennent aussi dans diverses entreprises.
Qu'allez-vous faire pour que la communication soit meilleure à l'avenir? Ce n'est pas la première fois que Rogers doit faire face à une telle situation. Cela s'est aussi produit il y a 15 mois.
A-t-on infligé des pénalités à l'entreprise à ce moment-là? Le cas échéant, lesquelles?
:
C'est une question très importante.
[Traduction]
Je ne peux pas parler de ce que fera le Conseil. Il se penchera sur la question des communications de Rogers, mais je ne peux pas vous dire quelle sera la décision. Comme je l'ai mentionné plus tôt, il s'agit toujours d'une décision collective. De toute évidence, la communication a fait défaut, et je dirais que nous devons établir un protocole, non seulement pour Rogers, mais pour l'ensemble de l'industrie, parce que Rogers n'est pas la seule entreprise qui connaît des pannes. Elle vient de connaître la plus importante, mais elle n'est pas la seule à connaître des pannes.
La communication avec les Canadiens doit être améliorée et, à mon avis, prescrite. C'est quelque chose que nous examinerons au cours des prochaines semaines.
:
Merci, monsieur le président.
Je vous remercie de votre présence, monsieur Scott.
Je dois dire d'emblée que j'apprécie également les questions que vous avez posées aux gens de Rogers, parce que c'est grâce à leurs réponses que j'ai bien compris ce qui s'était passé. Vous et moi avons déjà discuté des frustrations que j'ai exprimées au sujet des prix dans ce secteur. J'ai toujours considéré que la réponse aux préoccupations que j'ai formulées était: « Eh bien, nous n'avons pas un réseau abordable, mais nous avons un réseau résilient. »
La panne qui s'est produite chez Rogers dément un peu le fait que nous avons un réseau résilient. Que dites-vous maintenant pour justifier le fait que nous n'avons pas un réseau abordable? La résilience a également été mise à mal, si l'on tient compte du niveau de concentration de Rogers, qui compte plus de 12 millions de clients. Cela ne vous fait‑il pas réfléchir? Je réfléchis certainement de mon côté, mais cela ne vous amène‑t‑il pas à vous pencher sur cet oligopole fortement concentré et sur la nécessité de s'attaquer à ce défi fondamental?
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Je vous souhaite à nouveau la bienvenue à tous.
Nous accueillons maintenant un nouveau groupe de témoins.
Nous recevons, à titre personnel, Michael Geist, titulaire de la Chaire de recherche du Canada en droit d'Internet et du commerce électronique de la Faculté de droit de l'Université d'Ottawa. Nous accueillons également Ben Klass, candidat au doctorat à l'Université Carleton et associé de recherche senior du Canadian Media Concentration Research Project, ainsi que Dwayne Winseck, professeur à l'Université Carleton et directeur du Global Media and Internet Concentration Project. Ces trois personnes témoigneront en ligne.
Nous recevons en personne John Lawford, directeur exécutif et avocat général du Centre pour la défense de l'intérêt public.
Nous entendrons d'abord Michael Geist.
Monsieur Geist, vous avez la parole pour cinq minutes.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Bonjour. Je m'appelle Michael Geist. Je suis professeur de droit à l'Université d'Ottawa, où je suis titulaire de la chaire de recherche du Canada en droit d'Internet et du commerce électronique. Je suis également membre du Centre de recherche en droit, technologie et société. Je comparais à titre personnel et les opinions que j'exprime n'engagent que moi.
Je dois d'abord dire à quel point je suis découragé par ce que j'ai entendu au cours des trois dernières heures de délibérations. Il ne suffit pas de tenir des propos fermes et de faire référence aux exigences ministérielles des chefs de la direction. Il ne s'agit pas seulement de savoir qui a appelé qui ou uniquement de l'échec d'une entreprise.
Je pense que nous devons reconnaître que les appels téléphoniques privés ou les discussions autour d'une bière entre les entreprises, les législateurs ou les organismes de réglementation ne sont pas la solution. Il ne suffit pas de dire « Je suis désolé », puis d'éluder les questions sur des enjeux clés comme les services essentiels, comme s'il était difficile de reconnaître directement que les appels au 911 devraient être un service essentiel. Il ne s'agit pas non plus uniquement d'un organisme de réglementation qui laisse allègrement de côté le rôle que la concurrence a joué dans cet événement ou que de nouveaux règlements pourraient jouer.
Ce qu'il faut retenir aujourd'hui, c'est qu'il reste encore beaucoup à faire et qu'il faut que ce soit encadré par une loi. À cet égard, j'aimerais souligner les sept mesures suivantes.
Premièrement, l'enquête devrait aller au‑delà de la première série de questions au CRTC lors des délibérations d'aujourd'hui. Des organisations comme Interac, des gouvernements et des fournisseurs de soins de santé doivent expliquer comment ils se sont retrouvés sans plans de redondance et sans système de secours approprié pour faire face à des pannes de réseau à grande échelle. En supposant que certaines de ces questions ne relèvent pas du mandat du CRTC, ou que celui‑ci ne soit pas disposé à prolonger davantage ce qui est en soi un processus incertain, il incombe au Comité d'élargir l'étude et de poser ces questions sur une tribune publique.
Deuxièmement, il doit y avoir une plus grande transparence en ce qui concerne les pannes. Rogers ne peut prétendre appuyer la transparence et demander simultanément des caviardages à grande échelle de ses présentations au CRTC. Le Conseil devrait rejeter les demandes de caviardage lorsque c'est dans l'intérêt public, ce qui semble s'appliquer ici, étant donné que la sécurité publique est en jeu. De plus, il est nécessaire d'adopter une approche transparente et uniforme à l'égard des pannes de réseau et des interruptions prolongées des services. Ces renseignements devraient être soumis régulièrement à l'organisme de réglementation et divulgués au public.
Troisièmement, l'indemnisation des consommateurs va plus loin que le simple fait pour une entreprise de dire qu'elle a examiné la question et qu'elle a décidé des mesures qu'elle juge appropriées. Il devrait y avoir des règlements qui établissent des paramètres clairs en matière d'indemnisation, y compris des remboursements obligatoires pour les temps d'arrêt, qui sont automatiquement appliqués aux factures mensuelles des clients.
Quatrièmement, les normes de communication sur les pannes ne devraient pas être laissées aux seuls fournisseurs de services. Les cartes des interruptions, les délais estimés pour régler les problèmes et des communications cohérentes et largement accessibles sont devenus la norme pour d'autres services publics comme l'électricité. Il devrait en être de même pour les services de communication, avec des pénalités imposées en cas de non-respect de la norme requise.
Cinquièmement, les préoccupations relatives à la concurrence dans le secteur des communications au Canada doivent donner lieu à de véritables réformes des politiques. Bien que le chef de la direction de Rogers ait tenté de prétendre le contraire sans sourciller, peu de gens contestent les problèmes de concurrence qui font en sorte que les prix des services à large bande et sans fil au Canada sont parmi les plus élevés au monde. Les fournisseurs, comme nous venons de l'entendre dans un échange, ont souvent vanté le lien entre les prix élevés et la qualité du réseau. Cependant, la dernière panne confirme que les réseaux ne sont souvent pas à la hauteur de la description qu'en fait l'industrie. Les prix élevés signifient plutôt que les consommateurs gravitent vers des options groupées plus risquées, afin de réduire leur facture mensuelle. Le Canada a besoin d'une véritable concurrence, qui repose à la fois sur les installations et sur les services.
Sixièmement, la fusion Rogers-Shaw devrait être considérée comme morte et enterrée. La dernière chose dont les Canadiens ont besoin, c'est d'un marché encore plus concentré. Le Comité a déjà recommandé que la fusion ne se fasse pas, mais il a laissé une échappatoire pour le cas où elle aurait lieu. Il devrait adopter une position beaucoup plus ferme en s'opposant dès maintenant à la fusion.
Septièmement, le prochain président du CRTC devrait être désigné au cours des prochaines semaines. À la suite de la panne de Rogers, un ancien président du CRTC a donné son avis au sujet d'une enquête par le Conseil en disant: « Je ne pense pas que le CRTC soit le bon organisme pour mener une telle enquête. Il est devenu captif des grands joueurs et on ne peut faire confiance à ses membres actuels dans la recherche de la vérité. »
Cette situation ne peut pas durer. Il est essentiel que le président accorde la priorité à l'infrastructure de communication du Canada et à son incidence sur les consommateurs et les entreprises, car il s'agit de l'enjeu stratégique le plus important auquel le CRTC est confronté. La personne qui sera nommée doit être indépendante et connaître le secteur. Bien que l'accent ait été mis sur la politique culturelle au cours des derniers mois, les politiques sur le contenu canadien importent peu si les Canadiens n'ont pas accès au contenu ou au réseau. Puisque les communications sont la grande priorité, il est essentiel que le président du CRTC soit véritablement indépendant et que ses intérêts portent sur le numérique et le réseau.
Je serai heureux de répondre à vos questions.
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Merci, monsieur le président et mesdames et messieurs les membres du Comité, de m'avoir invité à comparaître aujourd'hui.
Je me joins à vous depuis les terres visées par le Traité 3, le territoire traditionnel de la nation anishinabe, à la frontière du Manitoba et de l'Ontario.
Je signale que je suis directeur de la section canadienne d'Internet Society et du Centre pour la défense de l'intérêt public. Les opinions que j'exprime ici aujourd'hui n'engagent que moi et ne représentent pas nécessairement celles des organisations auxquelles j'appartiens.
La panne que nous avons subie ensemble il y a plusieurs semaines a été incroyablement perturbatrice et, par conséquent, les gens de partout au pays sont en colère, à juste titre. Je pense que la meilleure façon de procéder dans le cas d'un événement comme celui‑ci est de le considérer comme une occasion d'apprentissage et de réfléchir à la façon d'améliorer la situation.
Des millions de personnes comptent sur les services de Rogers pour leurs besoins de communication, et la plupart d'entre nous ont tendance à tenir l'omniprésente connectivité pour acquise lorsqu'elle fonctionne comme elle le devrait. La plupart du temps, les choses se déroulent bien, grâce au travail acharné et au dévouement de gens qui travaillent dans des entreprises comme Rogers. Cependant, lorsque ces systèmes tombent en panne, ce qui est inévitable de temps à autre, ils deviennent soudainement visibles, ce qui montre à quel point l'infrastructure de communication est profondément ancrée dans nos vies.
Pour ceux d'entre nous qui considèrent normalement l'accès aux télécommunications comme un fait accompli, le fait d'être déconnectés de façon inattendue donne un aperçu de la situation de ceux qui vivent avec un accès limité ou inadéquat à ce service. Cette panne nous rappelle non seulement la nécessité d'améliorer la fiabilité de nos réseaux, mais aussi l'urgence d'étendre les avantages des systèmes de communication à tous.
Les défis auxquels fait face notre environnement de communication ne sont pas nouveaux. Les marchés des communications au pays sont très concentrés. On nous dit que cela s'est produit parce que les grandes et puissantes entreprises peuvent offrir des services que les petites entreprises ne peuvent pas offrir. Cela revient constamment dans les discussions sur la politique de communication dans notre pays.
Plus tôt ce mois‑ci, la situation qui s'est produite a été un rappel à la réalité. La panne de Rogers a révélé les lacunes importantes d'un système qui autorise un contrôle trop large par les géants de l'entreprise. Les dommages causés par cette panne ont été amplifiés, en raison de la priorité qui est accordée à l'envergure du système. Quand on mise toute notre confiance sur un petit nombre de géants corporatifs, on met trop d'œufs dans le même panier. Un pépin technique d'une entreprise, qui peut entraîner la mise hors service de millions de personnes d'un bout à l'autre du pays, nous fait constater que ce n'est pas toujours mieux d'être plus gros.
Lorsqu'on gère de grands systèmes techniques, la question n'est pas de savoir s'il y aura une défaillance, mais plutôt quand elle se produira. Il faut faire des efforts pour prévenir les erreurs prévisibles, mais il faut aussi reconnaître qu'il y aura inévitablement des échecs et qu'il faut être prêt à en atténuer l'impact. Nous pouvons envisager des solutions en ce qui concerne les mesures immédiates qui devraient être prises et les changements d'environnement plus généraux qui façonnent les conditions dans lesquelles nous fonctionnons également.
Tout d'abord, il faut mettre en place un processus pour s'assurer que lorsque les gens se retrouvent soudainement déconnectés, ils sont avisés de la situation en temps opportun et reçoivent l'information dont ils ont besoin pour organiser leurs affaires en conséquence. Lorsque l'électricité est coupée, les compagnies d'électricité fournissent des cartes des pannes et communiquent régulièrement l'heure prévue des réparations. Bref, une meilleure communication en cas de panne devrait aller de soi pour une entreprise comme Rogers.
Deuxièmement, la décentralisation est essentielle au fonctionnement des réseaux de communication en cas d'urgence. Cela signifie que Rogers n'a pas la responsabilité exclusive de veiller à ce que des services comme le 911 soient toujours disponibles. Le CRTC facilite déjà la mise en œuvre technique de sa politique par l'entremise de groupes de travail collaboratifs de l'industrie, comme nous l'avons entendu, mais malgré cela, le service 911 n'était tout simplement pas disponible pour des gens le 8 juillet. Par conséquent, l'organisme de réglementation est en partie responsable de cet échec. Ses processus doivent être améliorés, et on doit peut-être l'obliger à repenser son approche relativement permissive en ce qui concerne la réglementation des services essentiels.
Nous ne devrions pas nous fier uniquement à ces entreprises et à l'organisme de réglementation pour améliorer les choses. Le problème vient de ce que nous comptons sur une poignée d'entreprises dont l'importance est telle qu'elles ne peuvent pas faillir la tâche. C'est un problème systémique. Cependant, nous pouvons aborder les choses différemment.
Premièrement, nous devrions dire non à la fusion Rogers-Shaw. Ce comité ainsi que le comité du patrimoine ont déjà exprimé de sérieuses réserves à ce sujet. Étendre davantage le contrôle d'une entreprise sur l'infrastructure de communication du pays serait une erreur.
Deuxièmement, il est possible d'améliorer la résilience en renforçant le cadre actuel du CRTC en matière de concurrence. Il y a des façons de configurer ce régime d'accès concurrent aux réseaux pour améliorer la fiabilité. Maximiser l'indépendance des concurrents qui comptent sur l'accès aux installations par des moyens techniques est une façon de rendre notre système plus robuste. C'est aussi quelque chose que le Bureau de la concurrence a appuyé par le passé.
Enfin, il y a d'autres façons de structurer nos marchés de communication. Encourager des réseaux plus petits et plus axés sur la collectivité contribuerait à un système plus résilient, qui répond davantage aux besoins des utilisateurs. Des entreprises publiques comme SaskTel et Tbaytel, ainsi que des entreprises plus petites comme National Capital Freenet et K‑Net, propriété des Premières Nations dans le Nord de l'Ontario, sont des exemples d'entreprises qui exercent leurs activités aujourd'hui et qui accordent la priorité à la prestation de solutions de communication solides et responsables aux collectivités qu'elles desservent.
La réflexion sur la façon d'établir une structure différente pour notre marché des communications devrait faire partie de notre plan à long terme pour résoudre les problèmes auxquels nous sommes confrontés aujourd'hui.
Merci.
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Merci beaucoup au président du Comité, aux membres du Comité et aux autres témoins de participer à cette réunion très importante.
L'interruption du service de Rogers Communications souligne le risque que présente la dépendance d'un aussi grand nombre de services publics essentiels à l'égard d'un oligopole limité d'acteurs. Les services de communication sont à la base de l'économie, de la société et de la vie quotidienne des gens. Habituellement, ces choses sont tenues pour acquises jusqu'à ce qu'elles tombent en panne, comme on l'a si bien constaté lors de la panne de Rogers Communications, le 8 juillet. Cette dernière a rendu impossible l'accès aux services 911, ainsi qu'aux systèmes de paiement des services financiers, comme Interac, et a nui à la capacité des entreprises, des services de santé, des organismes d'application de la loi et des citoyens de mener leurs activités quotidiennes.
L'interruption du service de Rogers Communications soulève d'importantes questions sur la façon dont nous abordons les communications et la réglementation d'Internet. L'idée que les services de communication sont des services publics essentiels et que les gens doivent avoir accès à des communications universelles, abordables et sécurisées est un principe fondamental de la politique des télécommunications dans la Loi sur les télécommunications, et ce, depuis que la réglementation en matière de communications a vu le jour au Canada au début des années 1900. Ces principes doivent être actualisés et renforcés pour le XXIe siècle. L'importance indue accordée aux forces du marché dans la directive sur la politique de télécommunication de 2006, de même que la rhétorique des entreprises et l'hésitation en matière de réglementation au sein du CRTC, d'ISDE et du Bureau de la concurrence depuis, doivent changer.
La dépendance excessive à l'égard d'un fournisseur ou d'un petit nombre de fournisseurs de services de communication essentiels est risquée. En 2021, les cinq grands conglomérats de communications et d'Internet au Canada — Bell, Rogers, Telus, Shaw et Vidéotron — représentaient environ 87 % des 71 millions de connexions sans fil et filaires au Canada, qui prennent en charge la téléphonie mobile, le service Internet, la télédistribution et le service téléphonique ordinaire.
Rogers est à l'origine à lui seul de près du quart de ces connexions, soit 16,5 millions de connexions. Il s'agit déjà du deuxième conglomérat de communications en importance au pays. Si son projet d'acquisition de Shaw Communications, la quatrième entreprise du genre au Canada, est approuvé, sa part du marché, soit 23,5 millions de connexions, passerait au tiers. Cela représente un contrôle trop grand des services de communication essentiels par une seule entreprise. C'est risqué; c'est une mauvaise idée, et j'exhorte les décideurs à bloquer cet accord ou à examiner attentivement les autres options que je vais présenter.
L'ampleur, la portée et l'importance des fournisseurs de services essentiels signifient qu'ils doivent avoir des obligations publiques qui correspondent à la place qu'ils occupent en tant que points d'accès pour les communications de la société. Certaines mesures prises récemment par le Bureau de la concurrence et quelques voix timides à ISDE l'ont reconnu, bien que le rôle du CRTC, sous sa présidence actuelle, ait été tout à fait inadéquat. En nommant un nouveau président, il faut tenir compte de ces réalités plutôt que de céder à ceux qui veulent confier ce poste à quelqu'un provenant de l'industrie de la radiodiffusion.
Je pense qu'il est également important de s'éloigner de ce que nous avons entendu beaucoup trop souvent ce matin, de cette approche de froid et de chaud qui fait en sorte que le ministre parle avec fermeté et que les organismes de réglementation et ISDE traitent l'oligopole limité des acteurs qui contrôlent l'infrastructure de communication du Canada avec des gants blancs et une déférence indue. Il est temps d'utiliser les mesures législatives à la disposition du ministre et d'imposer aux fournisseurs des mandats réglementaires plus stricts en ce qui concerne la qualité du réseau, les exigences de divulgation de l'information et les mesures à adopter en cas de panne ou de perturbation du réseau. Cela veut dire, par exemple, qu'au lieu que le ministre et le CRTC exercent des pressions et demandent que les principaux fournisseurs de services de communication élaborent un plan dans les 60 jours pour atténuer les répercussions des pannes futures, ils prennent un certain nombre de mesures. Je vous en expose cinq rapidement.
Premièrement, il faut utiliser les pouvoirs conférés par décret en vertu de l'article 8 de la Loi sur les télécommunications pour ordonner aux entreprises d'élaborer un plan qui répond aux attentes des décideurs et du public.
Deuxièmement, il faut imposer des conditions de licence plus strictes pendant les enchères ou les transferts du spectre en ce qui concerne les normes de qualité du réseau, la divulgation de l'information et les rapports sur les perturbations.
Troisièmement, il faut exiger un changement de réseau temporaire en cas de panne de réseau, régi par des règles exécutoires qui permettent aux utilisateurs institutionnels de se rabattre sur des contrats secondaires pour les services, ou aux utilisateurs ordinaires de changer temporairement de fournisseur de services, au moyen d'une application Web, avec un plafond quotidien de frais pour la durée du problème.
Quatrièmement, l'entente proposée entre Rogers et Shaw devrait rester lettre morte, les risques et les vulnérabilités de la récente panne s'ajoutant à la longue liste des raisons pour lesquelles cette entente est mauvaise pour les Canadiens.
Cinquièmement, si nous devons penser à une solution de rechange imaginative pour le cas où cette entente serait approuvée, il faut exiger que les actifs sans fil de Shaw soient transférés dans une confédération d'entreprises de communications communautaires et indépendantes qui offrent un accès sans fil mobile et Internet aux Canadiens mal desservis et non desservis partout au pays. J'ai déjà appelé cela la grande société canadienne des communications, et nous devrons peut-être réfléchir à quelque chose de ce genre pour la suite.
Merci beaucoup.
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Merci, monsieur le président et mesdames et messieurs les membres du Comité.
Je m'appelle John Lawford. Je suis directeur exécutif et avocat général au Centre pour la défense de l'intérêt public.
Le CDIP est un organisme national sans but lucratif et un organisme de bienfaisance enregistré qui offre des services juridiques et de recherche au nom des consommateurs, et en particulier des consommateurs vulnérables. Il est actif dans le domaine du droit et de la politique des communications depuis plus de 40 ans.
Contrairement aux anciens régimes de qualité pour les services téléphoniques filaires, qui sont maintenant presque abandonnés par le CRTC, il n'y a jamais eu d'exigences de qualité de service imposées aux entreprises pour les services sans fil ou Internet de détail. C'est pourquoi le Conseil, dont vous venez d'entendre le témoignage, a de la difficulté à décrire ce qu'il fait pour enquêter sur la panne de Rogers et s'assurer qu'une telle situation ne se reproduira plus, non seulement chez Rogers, mais chez tout autre fournisseur de services de télécommunications.
Je pourrais vous ennuyer avec des détails sur la réglementation de la concurrence en vertu des modifications apportées à la Loi sur les télécommunications de 1993 et parler de l'abstention en matière de réglementation, mais le résultat est le même, à savoir que les Canadiens risquent d'être plongés à tout moment dans l'obscurité numérique. Franchement, il n'y a pas de règles sur la façon dont la compagnie de communications concernée doit annoncer l'interruption de service et à qui, ni sur les services touchés, le moment où le service sera rétabli, les clients qui obtiendront une remise, et le rétablissement ou non de la connectivité d'urgence. Bref, il n'y a rien.
Rogers dit: « Faites-nous confiance », « Désolés » et « Nous allons régler le problème », après avoir connu au moins deux pannes. Nous disons: « Nous ne vous faisons pas confiance. » L'organisme de réglementation devrait dire « La confiance doit être assortie de vérifications, d'information, d'indemnisations et de résilience », mais nous ne croyons pas que le CRTC a eu ce discours ou qu'il s'en assurera.
Le jour de la panne de Rogers, le CDIP a déposé une lettre demandant que le CRTC mène d'abord une enquête dirigée par lui-même, en vertu de l'article 48 de la Loi sur les télécommunications, concernant la panne, et deuxièmement, qu'il lance un avis de consultation de tous les fournisseurs de services Internet et sans fil, afin d'établir une base de référence pour la reprise du service, la notification, l'indemnisation, l'interconnexion et l'intervention d'urgence.
Ces deux processus formels feraient en sorte que le CRTC puisse s'assurer que Rogers apporte les correctifs nécessaires et, surtout, que tous les consommateurs qui reçoivent des services de tous les fournisseurs de services de télécommunications soient protégés de la même façon à l'avenir.
Le CRTC a ensuite annoncé qu'il poserait des questions à Rogers et, par conséquent, si je ne m'abuse, qu'il n'entreprendrait pas les deux autres enquêtes plus exhaustives, publiques et ouvertes. Nous pensons donc que le CRTC ne fera rien de plus. Il balaie le problème sous le tapis, même s'il a beaucoup de pouvoirs et la compétence nécessaire pour faire enquête.
Nous avons examiné les réponses de Rogers déposées vendredi. Comme on pouvait s'y attendre, elles sont caviardées et inutiles et elles manquent de transparence. La demande du ministre d'une entente d'assistance mutuelle entre les grandes entreprises de télécommunications pour la couverture d'urgence et l'itinérance limitée ne représente qu'une infime partie de la réponse.
Le Parlement peut agir lorsque le CRTC refuse de le faire. Il peut modifier la Loi sur les télécommunications. En 2014, le Parlement, fatigué d'attendre que le CRTC émette un tarif d'itinérance sans fil pour rendre l'itinérance plus abordable et plus accessible, a modifié la Loi sur les télécommunications, afin d'ajouter l'article 27.1, établissant temporairement un tarif jusqu'à ce que le CRTC prenne des mesures pour remplacer le tarif prescrit par un tarif réglementé, ce qu'il a fait relativement rapidement.
Dans ce cas‑ci aussi, le Parlement peut légiférer. Il peut légiférer, afin d'établir les mesures de protection de base que le Centre pour la défense de l'intérêt public et les clients exigent et de mettre le CRTC au défi de remplacer ces exigences par un régime de réglementation holistique pour les pannes. C'est ce que nous vous demandons de faire.
Voilà ce que nous avions à dire. Nous répondrons avec plaisir à vos questions.
Merci.
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Je pense que vous avez présenté des arguments convaincants sur ces deux fronts.
La façon dont le CRTC s'est comporté a suscité énormément de préoccupations et de frustration. Il y a eu des allégations de partialité concernant le président actuel du CRTC et l'industrie elle-même. Votre observation selon laquelle vous pensiez écouter un cadre supérieur du secteur des télécommunications est justifiée, étant donné la façon dont certains ont perçu le comportement du CRTC.
Il est passé d'une approche axée sur les consommateurs et l'intérêt public à une approche dont ces derniers semblent être totalement absents, de sorte que nous avons un vrai problème, le gouvernement s'étant montré très peu enclin à faire preuve de plus de dynamisme.
Même cette récente orientation stratégique de la part du ministre semblait s'inscrire dans cette démarche. C'est l'une des raisons pour lesquelles j'ai vraiment insisté sur le fait que la provenance du prochain président du CRTC jouera un rôle essentiel quant à l'avenir de l'infrastructure des communications du Canada.
Je crois que le CRTC a vraiment eu de la difficulté à remplir son mandat et à faire ce à quoi les Canadiens s'attendent. Franchement, la façon dont il laisse de côté la concurrence... C'est quelque chose qui pourrait arriver, et ce serait bien si c'était le cas et si cela supplantait l'une de ses priorités absolues, en menant au genre d'abordabilité et de résilience dont nous avons entendu parler au cours de la journée. C'est vraiment la première chose à faire.
Il s'agit d'une organisation qui a peu d'expérience dans le traitement de certaines des questions liées à Internet, et l'idée de prendre les projets de loi et , peut-être certains des problèmes de préjudices en ligne, et de confier au Conseil toutes ces responsabilités supplémentaires nous inquiète tous.
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Oui, absolument. Le rejet de la concurrence est un élément qui entre en ligne de compte. J'ai entendu beaucoup de gens dire que s'il y avait plus de concurrents sur le marché, certains d'entre eux dépendraient des grandes entreprises de télécommunications et auraient connu des pannes également.
Nous avons entendu dire que les clients de certains des revendeurs ou des fournisseurs de gros qui utilisent Rogers étaient toujours privés de services, et peut-être que les gens qui vivent dans les régions rurales — j'en fais partie en ce moment — n'auraient pas le choix de toute façon, mais cela ne tient pas compte du fait que nous avons mis beaucoup d'œufs dans le même panier. Comme je l'ai dit, Rogers compte plus de 10 millions de clients mobiles. Deux millions et demi de personnes utilisent leur service Internet à domicile. Je ne sais pas combien ils ont de clients commerciaux, mais il y en a évidemment qui sont importants, notamment Interac.
Je pense que la principale préoccupation, c'est que si nous avions plus de concurrence ici, si nous avions un environnement plus décentralisé, les choses de ce genre auraient des répercussions limitées. Vous ne verriez pas 10 millions de personnes être privées de réseau en même temps à l'échelle du pays.
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Non. Nous avons une structure dans ce pays où la prémisse — et c'est une fausse prémisse — est que nous avons suffisamment de concurrence et que le marché jouera son rôle. Par le passé, lorsque nous avions encore moins de concurrence, la fiabilité du réseau était plus importante. Nous avons maintenant l'illusion que la concurrence est suffisante pour que l'organisme de réglementation et les décideurs puissent essentiellement se décharger de leurs responsabilités et laisser l'industrie tranquille.
Je pense que nous sommes assis entre deux chaises et que nous n'avons ni monopole, comme par le passé, ni concurrence maintenant. C'est pourquoi j'ai parlé d'un oligopole limité. Le problème, cependant, c'est que nous n'avons pas de politique ou de cadre réglementaire en place pour veiller à ce que les organismes de réglementation réagissent honnêtement et franchement à la réalité, à savoir que ce marché ne sera jamais pleinement concurrentiel. Les entreprises doivent être incitées à veiller à ce que les services publics essentiels soient fiables, abordables et universellement accessibles, afin que nous puissions essayer de pousser la concurrence le plus loin possible. Cependant, à l'heure actuelle, les organismes de réglementation font preuve d'une déférence indue à l'égard de l'industrie, d'une réticence extraordinaire à la réglementer, avec le genre de contrôle et de pouvoir sur le marché que ces entreprises ont au pays, et un ministre qui s'appuie sur une approche de soumission, plutôt que de puiser dans sa trousse d'outils législatifs, de les appliquer et de poser des questions pointues sur ce qu'il faut de plus.
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« Les choses sont ainsi et, en passant, il se trouve que je suis le président du CRTC. »
Vous énumérez sept points. Il y en a qui me semblent simples et évidents, par exemple, que les consommateurs seraient indemnisés, comme cela a été le cas pour les compagnies aériennes. J'ai indiqué plus tôt que vous avez des normes en ce qui concerne les pannes. Il y a sans aucun doute des leçons à tirer de la collaboration avec la FCC au sujet de la résilience.
Lorsque vous parlez des préoccupations relatives à la concurrence et de la nécessité d'une véritable réforme de la politique, on a l'impression que le CRTC s'est tenu en marge. Ce que je veux dire, c'est qu'ils ont des pouvoirs importants. Ils peuvent ordonner aux entreprises de fournir des services. Ils peuvent ordonner que des connexions soient établies. Ils peuvent fixer des tarifs et imposer des tarifs justes et raisonnables. D'après ce que j'ai vu, ils ne font généralement rien de tout cela.
Pour ce qui est d'une autre réforme de fond, notre comité s'est penché sur la séparation structurelle. Un certain nombre de commentateurs ont demandé que le secteur soit ouvert à une concurrence étrangère digne de confiance.
Devrions-nous adopter ces idées, et que devrions-nous faire d'autre?
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Je suis désolé; je n'avais pas l'interprétation, alors je n'ai pas entendu la question.
Donc, votre question est la suivante: est‑ce que l'acquisition de Freedom Mobile par Québecor est une bonne solution? Améliorera‑t‑elle la situation? Je pense que non. Je ne crois pas que Freedom Mobile soit au centre de cet accord. À mon avis, c'est une offre pitoyable. En fait, Rogers et Shaw n'acceptent même pas de se départir de tous leurs actifs sans fil. Ils essaient simplement de faire passer les trois quarts de Freedom Mobile à Québecor en prétendant que cela suffira. Je crois que dès le départ, ces entreprises ont abordé cette transaction avec arrogance. Elles se disaient que leur offre piteuse passerait sans opposition et qu'elle apaiserait les organismes de réglementation.
À mon avis, cela confirme ce que M. Glass, M. Lawford et M. Geist ne cessent de souligner. Les organismes de réglementation réagissent très faiblement au marché puissant et intransigeant habitué à obtenir tout ce qu'il veut. Je ne pense pas que nous devions considérer la cession de Freedom à Québecor comme une démarche sérieuse.
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Oui, je partage en grande partie le point de vue de M. Winseck. À mon avis, compte tenu des arguments avancés par le Bureau de la concurrence, il serait très risqué de permettre à Québecor de s'emparer de Freedom Mobile. Dans ce cas‑ci, un tiens vaut mieux que deux tu l'auras.
Nous avons vu dans le passé Xplore Mobile offert en sacrifice. Cette entreprise était censée compenser la perte de concurrence au Manitoba. Comme elle a échoué malgré l'énorme capitalisation du fonds spéculatif américain qui possède sa société mère, le Manitoba se retrouve maintenant avec des services moins de concurrentiels que partout ailleurs.
En fait, je crois qu'avec les cinq entreprises qui la servent, la région d'Ottawa possède le marché du sans-fil le plus concurrentiel au pays. Les consommateurs peuvent choisir entre Vidéotron, Shaw, Bell, Telus et Rogers. Cette fusion ne pallierait pas une diminution de la concurrence dans la région de la capitale nationale.
À mon avis, ces types de fusions effectuées au Canada n'ont généralement pas accru la concurrence, malgré toutes les promesses et les garanties qui les accompagnaient. Je ne vois pas grand-chose dans la proposition actuelle qui me fasse changer d'avis.
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Merci, monsieur le président.
Je remercie les témoins.
Je siège à ce comité depuis 17 des 20 années que j'ai passées au Parlement, et deux choses sont presque toujours inévitables. D'abord, nous nous réunissons en plein été. Ensuite, lorsque le commissaire du CRTC comparaît devant le Comité, je perds la boule, parce qu'il est terriblement frustrant de constater que l'on ne prend jamais les mesures requises.
Je vais commencer par m'adresser à vous, monsieur Lawford.
Y a‑t‑il autre chose que nous pouvons forcer le Cabinet à faire ou que le Cabinet pourrait envisager pour examiner ce type de situation? Je m'adresserai plus tard à M. Geist et aux autres témoins au sujet du CRTC, mais y a‑t‑il d'autres voies que nous pourrions emprunter pour obtenir un examen plus approfondi des lacunes? Je suis persuadé qu'il est possible de régler ce problème.
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Ce que vous dites est intéressant, et j'y reviendrai peut-être plus tard.
Je vais m'adresser à M. Geist et aux témoins qui participent virtuellement à la réunion.
En ce qui concerne le CRTC, monsieur Geist, vous présentez de bonnes recommandations, et vous soulignez certaines théories en matière de politiques. Réussirons-nous à régler le problème si nous nommons le bon président, ou si le Parlement se joint à la discussion et choisit la bonne personne? Ou alors, faudra‑t‑il apporter de plus grands changements plus tard? Cette solution est-elle assez efficace? Ferons-nous les premiers pas en changeant la personnalité de la haute direction?
À l'heure actuelle, l'ancien PDG de l'une des grandes sociétés se charge de la surveillance. Je n'aime pas cela du tout, car il tient trop de réunions non publiques.
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Je dirais que le lien entre l'industrie et le président a fait sourciller les gens de l'extérieur depuis cette nomination, et ils continuent de voir cela d'un mauvais œil.
Je ne sais pas si nous atteindrons un jour la perfection. Personne n'est parfait, bien sûr, mais nous pourrions commencer par établir un mandat clair... Le président a semblé reculer devant l'idée d'un mandat de réglementation indépendante. Il me semble cependant évident que l'on peut nommer un président pendant que le gouvernement se charge de la surveillance, comme le président l'a reconnu. Ils peuvent ensemble établir un mandat clair sur certaines priorités. Ils peuvent certainement veiller à ce que ce mandat exige que le CRTC agisse d'abord et avant tout dans l'intérêt du public en accordant la priorité à certaines préoccupations liées aux consommateurs et à la concurrence.
Cela dépendra en partie de la personne que l'on nommera. À mon avis, c'est important. Certains membres du personnel du CRTC sont très forts, mais en fin de compte, les décisions viennent du sommet, ce qui change la donne. N'oublions pas non plus le rôle du gouvernement et du Cabinet dans tout cela. Si le CRTC renvoie un peu la balle en soulignant que le gouvernement doit assurer la surveillance — et j'ai cru entendre M. Scott dire qu'il s'agit d'une véritable surveillance à ne pas négliger —, eh bien, il faut que le gouvernement se joigne à l'action, qu'il adopte une approche beaucoup plus dynamique, surtout à l'heure actuelle.
Pendant qu'il était au Japon, le ministre a reconnu ce problème et a promis d'intervenir. Il ne peut cependant pas se décharger de cette responsabilité en faisant trois suggestions en ajoutant qu'on en discutera deux ou trois mois plus tard pour déterminer s'il y a d'autres mesures à prendre. Nous faisons face à des problèmes systémiques, et si le CRTC ne veut pas les régler, c'est au gouvernement de s'en charger.
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Il y a un peu plus d'une dizaine d'années, une étude menée à Harvard soulignait que nos problèmes étaient dus à la réglementation hésitante du CRTC. Je pense que le problème s'est vraiment aggravé sous la direction actuelle. Il est donc crucial de mener à bien la sélection du nouveau directeur.
Deuxièmement, le rapport du Groupe d'examen du cadre législatif en matière de radiodiffusion et de télécommunications présente un grand nombre de bonnes idées au deuxième chapitre et au dernier chapitre, mais toute l'attention s'est portée sur la politique culturelle et sur les réformes de la politique de radiodiffusion du chapitre trois. À mon avis, c'est la section la moins intéressante de ce rapport et des travaux du Groupe d'examen, mais il absorbe tout l'oxygène au détriment des enjeux dont nous discutons ici. Je pense que nous devons vraiment nous attaquer à ce problème.
Ma troisième et dernière observation souligne l'importance de reconnaître la réalité. Ces marchés seront toujours très concentrés. Il incombe aux organismes de réglementation et aux décideurs de reconnaître cette réalité, de faire ce qu'ils peuvent pour imposer des restrictions sur ce pouvoir de marché et d'imposer des obligations et des mesures d'intérêt public pour réduire au minimum les risques qui entraînent des pannes de réseau.