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Bonjour à tous. La séance est ouverte.
La présidente, Mme Fry, est en route depuis l'aéroport d'Ottawa. Je vais occuper le fauteuil jusqu'à son arrivée.
Bienvenue à tous à la 61e séance du Comité permanent du patrimoine canadien de la Chambre des communes.
Je tiens à souligner que la séance a lieu en territoire traditionnel non cédé du peuple algonquin anishinabe.
Conformément aux motions qu'il a adoptées le lundi 13 juin 2022 et le mardi 20 septembre 2022, le Comité se réunit pour poursuivre son étude de la pratique sécuritaire du sport au Canada.
La séance se déroule en mode hybride, conformément à l'ordre que la Chambre a pris le jeudi 23 juin 2022. Les membres participent en personne dans la salle ou à distance à l'aide de l'application Zoom. Voici quelques observations à l'intention des témoins et des membres du Comité.
Veuillez attendre que je vous désigne par votre nom avant de prendre la parole. Ceux qui participent par vidéoconférence cliquent sur l'icône pour activer le micro, comme d'habitude, et se mettent en sourdine lorsqu'ils ne parlent pas. Pour l'interprétation, les utilisateurs de Zoom peuvent choisir, au bas de l'écran, entre le parquet, l'anglais et le français. Ceux qui sont dans la salle utilisent l'oreillette. Je vous rappelle que tous les propos sont adressés au vice-président.
Conformément à la motion de régie interne, j'informe le Comité que nous...
:
C'est ce que j'allais faire.
Remplacez-vous M. Champoux? Si c'est le cas, nous n'en avons pas été informés. L'avis n'a pas été envoyé.
Permettez-moi de terminer et vous, les députés du Bloc, pourrez envoyer un avis à la greffière.
Je souhaite la bienvenue aux témoins.
Merci à l'honorable Thomas Albert Cromwell, avocat principal chez Borden Ladner Gervais, s.r.l., qui comparaît par vidéoconférence. Je remarque, monsieur Cromwell, que vous vous trouvez sur la côte Ouest. Sauf erreur, le décalage est de trois heures. Bonjour sur la côte Ouest. Vous êtes accompagné aujourd'hui de Nadia Effendi, associée chez Borden Ladner Gervais, s.r.l., qui comparaît également par vidéoconférence. Nous accueillons aussi par vidéoconférence Victoria Prince, qui est également associée chez Borden Ladner Gervais, s.r.l.
Honorable Thomas Cromwell, vous avez la parole pour faire une déclaration de cinq minutes, si vous le souhaitez. Je sais que vous avez une déclaration liminaire à faire. Ensuite, les députés pourront poser des questions sur votre rapport.
La parole est à vous, honorable Thomas Cromwell.
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Merci beaucoup, monsieur le vice-président.
Ma déclaration préliminaire sera très brève.
[Français]
Je suis honoré d'avoir été invité à participer à la réunion d'aujourd'hui. J'espère pouvoir vous aider à faire votre important travail.
[Traduction]
Je me contenterai de donner deux précisions pour vous laisser le plus de temps possible pour poser des questions.
Premièrement, comme vous l'avez remarqué, deux collègues m'accompagnent. Je leur ai demandé de se joindre à moi pour m'aider à vous fournir les renseignements dont vous avez besoin.
[Français]
Mme Victoria Prince est la responsable nationale du groupe Droit des organismes de bienfaisance et à but non lucratif, et Mme Nadia Effendi est la présidente du groupe Droit public et plaidoirie en appel. Elles travaillent toutes les deux chez Borden Ladner Gervais, à Toronto.
Elles m'ont aidé à faire ma révision de gouvernance, et elles ont coordonné toute l'équipe.
[Traduction]
Deuxièmement, un mot au sujet du secret professionnel, dans l'espoir de rassurer tout le monde à ce propos.
Je me suis engagé auprès de Hockey Canada à faire à un examen indépendant et impartial de la gouvernance. Le mandat parle de l'évaluation des modèles et des pratiques de gouvernance en place à Hockey Canada. Nos trois rapports ont été rendus publics. Dans les circonstances, je suis d'avis que, au cours de mon témoignage de ce matin, il n'y a pas lieu de s'inquiéter du secret professionnel. Je confirme également que Hockey Canada partage mon opinion.
Après cette entrée en matière, permettez-moi de répéter que je suis ici pour vous aider le plus possible en m'appuyant sur l'examen de la gouvernance que j'ai mené.
Merci, monsieur le vice-président.
:
Voilà un conseil très judicieux, à mon avis. Merci de l'avoir donné.
L'une des choses que je veux vous demander... J'ai remarqué un véritable malentendu, dans certains médias, au sujet de la façon dont vous avez traité le FNCP. Par exemple, vous avez répondu à la question que vous a posée Hockey Canada en disant qu'il est bien sûr normal d'avoir un fonds pour les réclamations non assurées. Il est évident qu'il convient d'avoir un tel fonds, si des réclamations ne sont pas assurables.
Cependant, dans votre rapport, vous critiquez Hockey Canada pour la façon dont il a géré le fonds: information qui laisse à désirer; manque de contrôles, de définitions des utilisations des fonds; chèques faits sans divulgation acceptable à l'interne ni reddition de comptes; absence de reçus; aucun document attestant la communication de l'information aux membres.
Êtes-vous d'accord pour dire que, à propos de la gestion du FNCP, vous n'avez pas exonéré Hockey Canada dans votre rapport?
:
Bien sûr, j'utilise des termes de droit pénal que je devrais éviter, mais vous avez mis au jour des lacunes aux plans de la responsabilisation et des contrôles dans la gestion du FNCP.
Vous avez ajouté à votre rapport final une phrase qui m'intrigue et dont je voudrais vous parler. À la dernière séance, j'ai posé des questions à Hockey Canada au sujet de la section de votre rapport où vous constatez que le FNCP n'a pas servi à financer les programmes de santé et de bien-être des joueurs, alors que l'organisation prétendait le contraire dans une note de service adressée à ses membres en juillet 2022. En fait, dans votre rapport provisoire, vous avez signalé ce fait et, dans votre rapport final, vous avez ajouté une ligne confirmant que le fonds n'avait pas servi à financer ces programmes. Ils étaient financés par la fiducie de prestations-maladie, qui était un autre fonds de réserve — ayant du reste ses propres problèmes de gouvernance — de Hockey Canada.
Ces fausses déclarations, en juillet, ont immédiatement suivi les révélations publiques au sujet du FNCP, la réunion de notre comité, l'embauche d'une entreprise de communication de crise et, en fait, les procès-verbaux du conseil d'administration qui relataient une histoire différente, accusant la presse de calomnier Hockey Canada.
Pensiez-vous que cette divulgation fausse de juillet 2022, selon laquelle le fonds avait servi à ces autres fins louables, a été faite de façon délibérée? Ou s'agissait‑il, encore une fois, d'un exemple de mauvaise gouvernance et d'une erreur?
:
Je n'ai pas cherché à savoir pourquoi l'erreur avait été commise. J'ai simplement essayé de vérifier l'utilisation effective des fonds.
Il est peut-être également important de dire un mot de l'élément counselling figurant dans la note de service initiale adressée aux membres qui, je crois... Je n'ai pas le document sous les yeux, bien sûr, mais, de mémoire, la note de service qui a été envoyée aux membres énumérait un certain nombre d'utilisations du fonds. Vous pouvez jeter un coup d'œil dès maintenant, si vous avez le rapport sous la main, ou encore le faire plus tard. Le rapport présente un tableau à la page 163.
[Français]
C'est à la page 165 dans la version française.
[Traduction]
Vous verrez au point 4 que certains dons à diverses organisations, comme les « lignes d’assistance téléphonique » et ainsi de suite, ont été faits sur le FNCP. Le point qui n'a pas été soulevé, ce sont les frais de counselling. On a fini par nous informer que ces frais étaient payés à partir d'un autre fonds, la fiducie de prestations-maladie.
Voici l'une des autres préoccupations que j'ai eues tout du long. Je me suis occupée de l'examen de la question des inconduites sexuelles dans l'armée. Il a été troublant d'apprendre qu'il y a eu des incidents dès 1994 et qu'ils se sont succédé sans arrêt sans que des mesures fermes soient prises. Même à partir du moment où les nouvelles allégations ont été faites, il a fallu presque un an de réponses évasives avant que ne soit nommé un nouveau ministre, en l'occurrence une femme. Je crois qu'elle fera le point aujourd'hui sur ce qui se passe là‑bas.
Quant à ce qui s'est passé à Hockey Canada, il me semble qu'il y a eu un certain nombre d'indemnisations versées à partir de différents fonds — les 8,9 millions de dollars de 1989, les 7,6 millions de dollars pour neuf incidents versés à partir du fonds national de capitaux propres et 12 réclamations supplémentaires réglées en puisant dans le fonds d'assurance. Pendant tout ce temps, il semble qu'aucune mesure n'ait été prise.
Est‑ce une affirmation juste, d'après votre examen des activités?
:
Merci, monsieur le président.
Merci encore, monsieur le juge Cromwell.
J'ai une autre série de questions, mais, auparavant, il y a une section de votre rapport qui m'a intrigué et que j'aimerais revoir brièvement avec vous.
L'un des problèmes que j'ai relevés et qui m'ont le plus troublé, c'est le fait que Hockey Canada n'a pas consigné dans des procès-verbaux des décisions importantes du conseil d'administration, qu'elles aient été prises à huis clos ou en public. Dans votre rapport, vous avez écrit que ce n'était pas nécessairement une bonne pratique, même si vous avez souligné qu'il pourrait y avoir des occasions où ce serait acceptable. Je ne peux imaginer aucun cas où il serait indiqué de ne pas noter dans un procès-verbal une décision d'un conseil visant à régler une affaire. Je ne vois pas comment cela pourrait être acceptable. Il est certain que des renseignements permettant d'identifier une personne pourraient être retranchés.
Quand, selon vous, serait‑il acceptable que le conseil prenne la décision de verser un montant à qui que ce soit sans consigner cette décision dans un procès-verbal?
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
Je remercie mon collègue du Bloc québécois.
J'espère que vous ajouterez une minute à mon temps de parole.
[Traduction]
Monsieur le juge Cromwell, je voudrais parler d'un problème qui couve depuis un moment. J'ai d'abord interrogé Hockey Canada au mois d'août au sujet de la rémunération des membres du conseil d'administration. Un dénonciateur a révélé que le conseil d'administration se permettait des repas de luxe de 5 000 $ pour 12 personnes, des hôtels de luxe et des bijoux de qualité, des bagues de championnat à 3 000 $ chacune au profit de ses membres. Nous avons finalement reçu une réponse au sujet des bijoux, à savoir que le dénonciateur avait raison au sujet des bagues. Nous n'avons jamais reçu de réponse de la part de Hockey Canada pour les repas de luxe, des repas de 5 000 $ pour le conseil.
Vous recommandez très clairement dans votre rapport que les membres du conseil ne soient pas rémunérés, mais que pensez-vous des avantages qu'ils s'octroient? Avez-vous trouvé des exemples? Y a‑t‑il confirmation de ces montants assez importants, surtout si on pense aux parents des joueurs de hockey de partout au pays qui essaient d'économiser pour inscrire leurs filles ou leurs fils aux programmes de Hockey Canada?
D'après les allégations, le conseil d'administration y va un peu fort dans ses dépenses.
Comment réagissez-vous? Est‑ce la raison pour laquelle vous dites qu'il est important que les membres du conseil ne soient pas indemnisés?
:
Merci, monsieur le président.
Je vais prendre une partie de mon temps, et vous en laisser un peu. Je sais que vous remplacez la présidente aujourd'hui. Je vous laisserai un peu de temps à la fin de mon temps de parole. Merci.
Merci, monsieur le juge. Je vous suis vraiment reconnaissant de votre présence et de votre grande connaissance du sujet que vous avez traité.
À la page 222, vous écrivez:
Il ne fait aucun doute que Hockey Canada a [...] compté sur des administrateurs qui ont une passion pour le hockey, qui affichent un profond dévouement envers la mission, la vision et les valeurs de l'organisation, et qui consacrent beaucoup de temps et d'énergie — souvent en quantité démesurée — envers la gouvernance de l'organisation. Or, la confiance n'est pas qu'un enjeu de faits objectifs, mais aussi un enjeu de perception raisonnable. La perception, chez bon nombre de parties prenantes, est que le leadership de Hockey Canada ne mérite pas cette confiance.
Vous faites une affirmation. Vous parlez de la recherche de faits. Mais vous portez un jugement de valeur sur les contributions individuelles à une organisation, en ajoutant que ces contributions, bien que peut-être « démesurées », avez-vous dit, sont peut-être tombées aux oubliettes.
Pouvez-vous me donner une idée de l'analyse qui vous a amené à faire cette affirmation?
:
Merci, monsieur Coteau.
Nous passons maintenant aux conservateurs. En fait, je vais prendre les cinq minutes, si vous n'y voyez pas d'inconvénient.
Merci, monsieur le juge, pour tout votre travail. Je pense qu'autour de la table, nous avons été vraiment déçus dès le mois de juin, de la première comparution des représentants de Hockey Canada. Comme vous le savez, ils étaient très discrets lorsqu'ils parlaient de leurs fonds. Nous avons plus tard découvert qu'ils n'ont pas seulement un, mais trois fonds.
Vous avez fait de l'excellent travail avec votre rapport. Quant à l'avenir, vous avez parlé de l'écart considérable qui sépare le conseil et le personnel. Recommanderiez-vous à Hockey Canada de recruter quelqu'un qui n'est pas là aujourd'hui pour refermer l'écart dont vous avez parlé au cours de la dernière heure, pour mettre en place un cadre robuste, avec toute l'attention voulue?
D'après ce que nous avons vu, il est évident que, à notre avis — du moins, à mon avis — Hockey Canada n'a pas d'employé capable de gérer la correction des sérieuses lacunes que vous avez mentionnées dans votre rapport. Avez-vous recommandé à Hockey Canada de regarder en dehors de l'organisation pour combler les lacunes relevées dans votre rapport?
:
Pendant que vous essayez d'éclaircir la situation, si vous n'y voyez pas d'inconvénient, nous avons environ 16 minutes. Je sais que c'est un arrêt difficile pour l'honorable Thomas Cromwell et son équipe.
Nous avons deux tours de cinq minutes pour les conservateurs et les libéraux. De plus, le NPD dispose de trois minutes. Je vais vous accorder le temps supplémentaire qu'il avait, monsieur Julian.
Pouvons-nous faire un tour de table?
Monsieur Louis, vous aurez votre chance.
Mme Gladu, vous aurez votre tour.
Nous allons maintenant passer au NPD. Je gruge votre temps, monsieur Julian. Nous allons redémarrer le chronomètre.
Monsieur Julian, du NPD, a la parole pour deux minutes et demie. C'est à vous.
:
Merci, monsieur le président.
Maître Cromwell, la situation est triste. Comme vous le savez, on nous parle souvent des crises dans lesquelles Hockey Canada se trouve impliquée.
Le hockey est notre sport national d'hiver.
Aujourd'hui, un processus a été enclenché à Drummondville au sujet d'une allégation d'agression sexuelle violente. Deux anciens joueurs de Drummondville ont déjà été déclarés coupables.
Quand on examine les rapports sur l'homophobie et le racisme à Hockey Canada, cela nous rappelle que le problème est énorme.
[Traduction]
L'homophobie et le racisme suscitent de plus en plus d'inquiétudes. Certains des articles qui ont été publiés au cours des dernières semaines sont profondément troublants.
Je remarque, juge Cromwell, que vous avez signalé le manque de diversité au sein du conseil d'administration. Vous avez dit qu'il n'y avait pas beaucoup de diversité. En fait, vos chiffres sont très convaincants. Sur les huit administrateurs du conseil qui partent, 87,5 % sont blancs. L'un des administrateurs est membre de la communauté LGBTQ+, et l'autre est d'origine sud-asiatique. Nous avons, d'une part, des niveaux inquiétants d'homophobie et de racisme et, d'autre part, un manque de diversité au sein du conseil d'administration.
Faites-vous un lien entre les préoccupations que tant de gens ont soulevées au sujet de la haine et de la discrimination exprimées au hockey, dans le cadre des programmes de Hockey Canada, et le manque de diversité au sein du conseil d'administration?
:
Merci, monsieur le président.
Je tiens également à vous remercier, monsieur le juge Cromwell, de votre présence, de votre temps et de votre rapport. Comme vous êtes celui ici qui connaissez le mieux cette situation, votre présence est vraiment précieuse. Je vous en sais gré.
La plupart des questions ont déjà été posées. Cela montre à quel point ces questions sont importantes. Il vaut la peine de le répéter.
Dans votre rapport, vous avez trouvé un troisième fonds de réserve. Nous savons maintenant qu'il y a trois fonds à ce jour — le fonds national de capitaux propres, ou FNCP; le fonds des legs fiduciaires des participants et la sous-partie non divulguée du fonds de stabilisation des taux d'assurance.
Après avoir interviewé Brian Cairo, le dirigeant principal des finances de Hockey Canada, vous avez dit:
Hockey Canada s'est inquiété du fait que ce changement dans les états financiers gonflait artificiellement le solde du FNCP, ce qui pourrait indiquer un important fonds mis de côté pour les demandeurs potentiels et ainsi accroître la probabilité de réclamations supplémentaires.
Nous parlons de transférer de l'argent d'un fonds à un autre en raison des préoccupations liées à l'optique. Vous avez dit aujourd'hui que la confiance dans ce conseil avait disparu. Pensez-vous que Hockey Canada comprend maintenant à quel niveau cela se situait? Dans quelle mesure croyez-vous que les choses vont changer et que les fonds de réserve vont changer? Selon vous, quel message a été envoyé à Hockey Canada?
:
Je pense qu'il y a deux ou trois choses à signaler ici. Premièrement, comme je l'ai déjà dit probablement trop souvent, l'une des recommandations essentielles que nous avons formulées était d'établir un cadre stratégique beaucoup plus transparent et clair sur ces questions.
Je ne veux pas entrer dans des détails trop techniques, mais je pense qu'il vaut peut-être la peine de souligner que nous pouvons parler de différents types de couverture d'assurance. Par exemple, lorsque vous aurez un moment, vous pourrez jeter un coup d'œil au petit tableau que nous avons à la page 163 du rapport.
[Français]
Dans la version française, cela se trouve à la page 165.
[Traduction]
Sous forme de tableau, on indique le type d'assurance qui était en place, selon nos renseignements. L'une d'elles était l'assurance-responsabilité. Autrement dit, si quelqu'un fait quelque chose et est fautif et peut être tenu légalement responsable d'être fautif, c'est le genre d'assurance qui s'appliquerait. Nous remarquons également qu'il y a l'assurance en cas de décès ou de mutilation accidentels. C'est le genre de couverture qui serait offerte aux personnes blessées dans un véritable accident. Dans ce cas, personne n'est légalement en faute. Je pense qu'il est important de ne pas mélanger ces deux types de couverture. Il est clair, à mon avis, d'après ce que nous avons entendu, que Hockey Canada doit être plus clair quant à ce qui est offert dans les deux cas et quant à la façon dont le conseil d'administration va, en fin de compte, décider ce qui va se passer.
Nous allons maintenant conclure l'heure et demie. Nous tenons à remercier l'honorable Thomas Cromwell du temps qu'il nous a consacré.
Je sais qu'il était très tôt en Colombie-Britannique quand vous avez joint notre réunion. J'aimerais également saluer vos collègues qui vous accompagnent aujourd'hui, Mme Effendi et Mme Prince.
Je remercie les trois témoins de leurs réponses franches au sujet de Hockey Canada.
Monsieur Cromwell, je pense que votre rapport est arrivé à point nommé alors que nous nous préparons à parler samedi de la situation concernant Hockey Canada et son conseil d'administration. Je sais que neuf personnes ont été nommées, mais, comme vous l'avez mentionné, elles décideront samedi si, en fait, ces neuf personnes ou d'autres se joindront à elles autour de la table du conseil.
Merci beaucoup. Nous allons vous laisser partir.
Monsieur Lemire, au sujet de votre motion...
J'ai des réserves au sujet de la motion. Comme j'ai traité de nombreuses motions à huis clos, je dois peser mes mots, mais j'ai déjà publiquement exprimé mes réserves à propos de l'orientation des travaux du Comité.
Cela me rappelle ce qui s'est produit après l'une de nos réunions avec Hockey Canada, quand j'ai participé à des points de presse, comme beaucoup d'entre nous d'ailleurs au sortir de nos séances de comité. Un des journalistes m'a demandé ce que je recommandais pour Hockey Canada. Quelles sont vos recommandations, m'a‑t‑il lancé, que pensez-vous que le comité va faire à l'avenir? Je vois que c'est le point (v) de la motion. J'ai trouvé gênant de dire que nous n'avions pas de proposition.
Nous avons entendu des témoins de Hockey Canada, et nous avons clairement montré aux Canadiens, sans partisanerie, que Hockey Canada n'est pas une organisation digne de confiance. Les médias ont fait un travail remarquable pour répercuter ce message et nous communiquer plus d'informations afin que nous fassions pression sur Hockey Canada. Malgré tout, nous n'avons même pas effleuré la surface des problèmes dans le sport au pays.
Nous n'avons pas accueilli d'experts. Nous n'avons pas accueilli d'universitaires. Même si je ne sais pas exactement qui est dans l'auditoire, je sais que nous y avons un représentant de Gymnasts for Change. On ne parle même pas des autres sports.
Je sais qu'au Canada, le hockey est le sport le plus susceptible d'attirer l'attention. C'est le sport qui est le plus susceptible d'inciter les journalistes à se déplacer pour couvrir nos séances de comité, des séances qui peuvent autrement sembler ennuyeuses. Je ne parle pas de celles qui concernent Hockey Canada, mais d'autres sujets.
Nous devons à nos enfants de pousser notre étude plus à fond. Je ne sais pas si, à l'occasion d'une seule de nos réunions, nous pouvons vraiment dire que nous avons rendu les sports plus sécuritaires pour les enfants. Je pense que c'était notre objectif à tous, quand nous nous sommes engagés dans cette voie et que nous avons entendu parler des horribles agressions sexuelles. Nous voulions agir.
Je ne veux pas parler au nom des autres membres du Comité et je vais le faire en mon nom propre. Donc, moi je voulais agir, et plus nous en avons entendu parler... Nous avons entendu parler de la culture toxique dans le hockey. Nous avons entendu parler des problèmes de Hockey Canada. Hockey Canada a maintes fois changé de cap, surtout en ce qui concerne sa gouvernance, son fonctionnement et les fonds de réserve, etc., mais avons-nous pour autant rendu le hockey plus sûr pour les enfants? Je ne sais pas. Je suppose que nous verrons ce que fera le nouveau conseil, mais je ne sais pas si j'ai des recommandations à adresser à Hockey Canada.
Le juge Cromwell, qui est un juriste très respecté, mais qui, en fin de compte, a été payé par Hockey Canada pour pondre un résumé de situation, a formulé un certain nombre de recommandations. J'aimerais beaucoup entendre des universitaires qui étudient la question, le cas Hockey Canada et le système du hockey au pays depuis des décennies, et qui ont des choses à nous dire.
Je pense que la Ligue canadienne de hockey, la LCH, s'en est sortie presque complètement indemne. Après avoir lu des rapports et des récits, eu vent des problèmes et entendu des témoignages, force est de constater que la situation est grave. Hockey Canada ne maîtrise pas la situation. Hockey Canada ne fait qu'emprunter des joueurs pour un certain temps.
Voici ce que je recommande... Mais je vais m'arrêter de parler, parce que je vois beaucoup d'autres noms sur la liste et que nous allons poursuivre à huis clos. Faisons une étude raisonnable. Élargissons‑la pour nous donner la possibilité de convoquer des témoins et de faire en sorte que la comparaisse dans le cadre d'une étude de portée plus ambitieuse.
Elle a déjà comparu au sujet de Hockey Canada, mais je pense qu'en ce qui concerne l'étude intitulée « La pratique sécuritaire du sport au Canada », nous devrions la réinviter. Il nous faudra plus que deux réunions. Je ne suis pas le secrétaire parlementaire de la ministre et je ne sais pas si elle sera disponible à ce moment‑là.
Élargissons la portée de l'étude. Protégeons les enfants. Penchons-nous sur des sujets comme la gymnastique, le rugby, le soccer, le bobsleigh et tous les sports dont nous entendons parler. Ce qui s'est passé est horrible. C'est de la violence entre athlètes et partisans. C'est terrible. Cette question mérite l'attention du Parlement. Je félicite tous mes collègues pour le travail incroyable qu'ils ont accompli dans ce dossier.
La plupart des autres histoires qui nous parviennent au sujet des autres sports sont des histoires de violence et de harcèlement d'entraîneurs à l'endroit d'athlètes. Pourquoi ne nous occupons-nous pas de cela aussi? Pourquoi cela n'est‑il pas au cœur de ces motions?
Je suis convaincu que nous devons élargir notre étude. C'est l'appel que je lance aux membres du Comité. Passons à huis clos. Soyons plus ambitieux. Convoquons la et des représentants de Sport Canada dans le cadre de cette étude. Allons chercher les connaissances dont nous avons besoin pour poser nos questions. Écoutons ce que les universitaires ont à nous dire. Nous disons que Sport Canada doit faire mieux, probablement ou éventuellement, mais alors comment?
Nous demandons à Sport Canada de faire notre travail, de rédiger un rapport que nous allons ensuite critiquer avant d'en dériver notre propre rapport à la Chambre des communes. J'estime que là, ce serait procéder à l'envers. Je pense qu'il nous incombe, en tant que députés, de poser ces questions, de convoquer ces témoins et de formuler ces recommandations.
J'espère qu'il n'y a pas de désaccord. La convocation de la et des fonctionnaires de Sport Canada peut et devrait faire partie d'une étude plus large sur le sujet. Écoutons aussi ce que les autres organisations ont à dire. Faisons ce que nous avons dit que nous allions faire pour protéger les enfants.
Je ne pense pas que nous le fassions. Je dirais que nous sommes loin d'atteindre notre objectif. Je ne pense pas que c'est ce que veut le Comité et je ne veux pas laisser entendre le contraire. Je sais que M. Lemire a toujours insisté pour que le sport change. Je pense que nous avons là l'occasion d'élargir notre étude, de ne pas empiéter sur les travaux du comité de la condition féminine et de mener une étude vaste.
Puisque nous ne sommes pas saisis d'un projet de loi — et c'est tant mieux —, nous pouvons faire un travail plus approfondi pour aller au fond des choses en nous donnant l'occasion de dresser des listes de témoins et en creusant vraiment les problèmes dans les sports.
Je vais céder la parole parce que je vois d'autres mains levées. Nous verrons à partir de là.
:
Merci, monsieur le président.
Je pense effectivement que M. Bittle a précisément expliqué pourquoi nous devons appuyer cette motion. Je ne suis pas du tout contre l'idée d'ajouter du temps à notre examen. Je pense que l'intention de faire la lumière sur ce qui s'est passé à Hockey Canada nous a permis d'en apprendre beaucoup plus que ce à quoi nous nous attendions peut-être.
Nous allons nous retrouver dans la même situation que l'étude relative à l'inconduite sexuelle dans l'armée sur laquelle ont travaillé en même temps le comité de la défense et celui de la condition féminine. Il avait fallu délimiter très clairement la portée des actions de chaque comité. Je pense qu'il nous faudra attendre que les présidents en discutent.
À mon avis, notre comité serait mieux placé pour examiner la question du type de gouvernance à appliquer. Qu'en est‑il du point de vue du gouvernement fédéral et de celui de Sport Canada? Cela permettrait peut-être à Condition féminine Canada d'adopter une orientation différente au sujet, par exemple, de la protection des anciennes victimes et d'autres mesures adoptées.
Je pense que nous pourrions sûrement convenir de tenir au moins deux réunions. Au début de l'année prochaine, nous pourrions peut-être consacrer une de ces réunions à un point de situation par la présidente, qui s'est entretenue avec la présidente du comité de la condition féminine, pour voir ce que nous allons faire à partir de là. Nous saurons alors combien de témoins nous devrions convoquer, entre autres choses.
Merci.
:
Merci, madame la présidente.
J'écoutais M. Bittle parler, tout à l'heure, et nous sommes tous d'accord. Je pense que nous avons tous le même objectif.
À mon avis, M. Bittle voit cette motion comme quelque chose de beaucoup plus restrictif que ce qu'elle est en réalité. Au contraire, c'est une motion qui va exactement dans le sens des arguments que nous venons d'entendre.
La va déposer une politique sur le sport qui sera en vigueur pendant une dizaine d'années. La moindre des choses que nous puissions faire pour bien rendre service à la communauté des athlètes et au milieu du sport au Canada, c'est de nous assurer que cette nouvelle politique sur les sports soit la plus rigoureuse possible et la plus en lien avec les attentes de ce milieu.
Nous aimerions savoir ce qui va se retrouver dans cette politique. Nous ne demandons pas un rapport final, mais nous croyons qu'il serait tout à fait pertinent et utile de pouvoir faire des recommandations avant que la version finale de cette politique soit déposée. C'est notre rôle en tant que Comité. D'une part, cela nous permet de poser des questions à la ministre et, d'autre part, comme le disait Mme Gladu tantôt, cela nous permet d'ajouter des réunions pour rencontrer les autres organisations et fédérations sportives.
Nous attendons des documents et les procès-verbaux de plusieurs organisations sportives, d'ici la fin de la semaine. Celles-ci vont certainement nous apporter un nouvel éclairage et de nouveaux arguments. Alors, je n'ai pas du tout l'impression que les deux rencontres que nous demandons vont fermer le dossier de la pratique du sport sécuritaire au Canada. Bien au contraire, je pense que c'est dans la continuité de nos travaux. Ce n'est pas du tout une façon de raccourcir les travaux.
D'ailleurs, je me permettrai de dire que, plus le temps passe dans ce dossier du sport, plus j'ai l'impression qu'il devrait y avoir un comité spécial formé par la Chambre des communes pour aller au fond de ces choses, parce que cela demande beaucoup plus de temps que ce que le Comité permanent du patrimoine canadien peut lui accorder. J'ai l'impression que nous devrions davantage nous concentrer sur ce dossier avec un comité spécial, mais c'est peut-être ailleurs que nous devrions faire cette demande.
Au retour des Fêtes, ce que nous demandons comme comité, ce n'est pas compliqué. Nous ne demandons pas de restreindre le droit de parole ou l'écoute à l'endroit des fédérations sportives, des groupes d'athlètes et des gens du milieu. Bien au contraire, nous voulons savoir ce qui est présentement sur la table pour la ministre et ce qu'elle compte mettre dans sa politique du sport. Nous vivrons avec cette politique pendant 10 ans, alors il faut bien nous assurer que ce sera bien fait. C'est le seul et unique but de cette motion qui est très ouverte et qui est tout à fait en lien avec l'esprit des travaux du Comité sur la question des sports depuis plusieurs mois.
Voilà.
:
Merci, madame la présidente.
J'ai écouté attentivement M. Bittle, M. Champoux et Mme Gladu, et il me semble que cela va dans le sens de ce que nous sommes en train de faire.
Il est temps de demander à la de revenir au Comité. C'est un peu comme une étape de rapport. Nous avons eu une discussion avec la ministre cet été. Maintenant, il s'agit d'avoir une autre discussion avec la ministre au début de l'année.
Cela fait aussi partie d'une plus grande étude et, de cette façon, nous pourrons parler de la Politique canadienne du sport avec la ministre et voir les changements qui ont été proposés depuis des mois. Il me semble que cela nous permettra, en même temps, de continuer d'élargir le champ de la discussion autour des organisations nationales sportives, et ce, au-delà de Hockey Canada. Malheureusement, cette organisation n'est pas la seule à avoir été impliquée dans la crise de la pratique sécuritaire du sport.
Demander à la ministre de revenir témoigner devant notre comité et de faire rapport des mesures qu'elle a prises, depuis que toutes ces annonces et ces nouvelles bouleversantes ont été rendues publiques au printemps dernier, me semble tout à fait logique.
[Traduction]
Je vais appuyer cette motion parce que je pense qu'il est bon que nous prenions ce rapport en compte. Je comprends bien sûr les réserves de M. Bittle, mais je pense que nous pouvons intégrer cette motion dans le travail plus vaste que nous devons accomplir. J'espère que nous pourrons passer au vote et adopter cette motion. Ensuite, nous devrons bien sûr tenir cet important débat en comité sur la façon de mettre à profit la comparution de la au cours des prochains mois.
Madame la présidente, sous votre direction, je trouve que nous travaillons tous très efficacement ensemble et je vous en suis reconnaissant. Je pense que nous pouvons faire ce que M. Champoux et M. Bittle proposent, et élaborer un plan qui nous permettra d'aller au fond des choses et de faire ce que les Canadiens attendent de nous, soit de poursuivre notre étude des pratiques sécuritaires dans le sport afin que les jeunes athlètes, tous les athlètes — quel que soit leur sport — évoluent dans un environnement sécuritaire leur offrant le genre de soutien que nous espérons tous. De cette façon, ils pourront pratiquer leur sport sans craindre le genre de conséquences tragiques dont nous avons été les témoins au cours des dernières années.
Merci, madame la présidente.
:
Merci beaucoup, madame la présidente.
Nous discutons beaucoup de la nécessité d'aller dans ce sens, et les gens sont de bonne volonté, mais personne ne semble vouloir s'engager. Vous m'excuserez si je vous dis que, selon moi, c'est involontairement la façon la plus paresseuse de procéder.
Premièrement, je ne pense pas que le Comité ait le pouvoir d'exiger du cabinet de la ministre une politique décennale, et vous me corrigerez si je me trompe. Pourquoi ne recommandons-nous pas l'orientation que devrait prendre Sport Canada plutôt que de nous en remettre à un rapport qui sera rédigé dans la précipitation? Même si nous avons ce pouvoir, nous nous retrouverons avec un rapport précipité. Le congé de Noël approche. Nous aurons un rapport produit dans la précipitation et nous convoquerons la pour l'interroger au sujet de ce rapport précipité censé fixer un plan stratégique de 10 ans pour Sport Canada.
Pourquoi ne pas entendre ce que les universitaires ont à dire? Pourquoi ne pas demander à des experts, à des gens qui ont une expérience du sujet traité de nous dire ce qu'ils veulent voir plutôt que de nous en remettre à des fonctionnaires, à la va-vite d'ici Noël, pour essayer de produire un rapport qui...? Comme nous travaillerons dans l'urgence, nous allons nous trouver à critiquer la quand elle comparaîtra, à condition qu'elle soit disponible dans cette période. Nous avons pris connaissance de cette motion aujourd'hui, je crois, au cours de cette réunion, et je n'ai pas...
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J'apprécie l'explication. Je pense que cette situation nous replonge à l'époque du comité de la procédure. Je ne sais pas si quelqu'un d'autre a siégé à ce comité sous le coup du protocole Simms et des interventions amicales. J'apprécie toujours les interventions de M. Champoux.
Je le répète, nous sommes dans la même situation. Bon, nous allons inviter la ministre. Peut-être sera‑t‑elle disponible, mais peut-être pas. Peut-être le sera‑t‑elle pour une heure ou deux. Encore une fois, pourquoi ne pas réfléchir et proposer une étude en bonne et due forme, afin que les gens en parlent?
Je suis d'accord avec Mme Gladu qui ne veut pas empiéter sur l'important travail de nos collègues du comité de la condition féminine sur le thème de l'inconduite sexuelle, mais ce que nous avons entendu à propos de divers sports va bien au‑delà de l'inconduite sexuelle. M. Coteau a parlé du racisme systémique dans le sport. Pourquoi sommes-nous si focalisés sur cette question tandis que tant de gens veulent témoigner devant notre comité pour nous dire ce qui se passe? Ils sont désespérés. Je suis sûr que la situation est la même dans vos bureaux et que vous avez entendu des gens qui veulent vraiment comparaître devant le Comité.
Nous avons appelé Hockey Canada cinq ou six fois. Il fallait le faire, mais ne nous méprenons pas. Encore une fois, les changements apportés à Hockey Canada sont directement liés au travail de notre comité et au travail exceptionnel des journalistes.
Il ne semblait pas y avoir d'appui pour siéger à huis clos, ce que je comprends. C'est bien se garder des possibilités. Cependant, je trouve qu'il est souvent mieux de se réunir sans les caméras. Et puis, le travail se fait beaucoup plus rapidement et nous avons l'occasion, entre nous, d'essayer de déterminer quelle étude entreprendre.
Il faudrait aussi que je propose des amendements à la hâte, ce que je ne veux pas vraiment faire.
J'aimerais proposer un sous-amendement à la motion en supprimant le paragraphe (1) et en modifiant le paragraphe (2) pour allouer au moins six séances après les Fêtes à l'étude de la pratique sécuritaire du sport. Je retirerais le reste. J'aurais un troisième point, qui serait d'inviter la ministre des Sports, , à témoigner avant la conclusion de l'étude.
Cela nous rapprocherait peut-être de notre objectif et nous permettrait de commencer à entendre des experts pour donner au Comité quelque chose de très concret à discuter. Nous pourrons ensuite rencontrer la ministre et discuter de ces choses concrètes.
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J'aimerais parler du sous-amendement, madame la présidente.
Si j'ai bien compris, soit il y a une mauvaise compréhension de l'esprit de la motion que j'ai déposée, soit il y a une réelle volonté de faire en sorte que la ne vienne pas témoigner devant le Comité avant la publication de sa politique sur la pratique sécuritaire du sport au Canada.
Dans les deux cas, je trouve cela un peu dommage. Personnellement, je pense que la motion qu'on dépose aujourd'hui permet justement de poursuivre le travail que nous avons commencé. C'est une motion qui est tout à fait ouverte et qui nous permettra, un jour ou l'autre, d'ajouter d'autres réunions, si nous le jugeons pertinent.
Cependant, il y a un point qui est très important, et il y a un argument que je veux soumettre au Comité. Le fait de savoir ce que la ministre a en tête quant à sa politique du sport va être extrêmement pertinent pour les groupes que nous voudrons recevoir et interroger. Le fait de savoir ce vers quoi s'oriente le gouvernement va permettre aux personnes concernées de faire beaucoup plus de commentaires pertinents au sujet des recommandations que nous devrons faire au gouvernement.
Le fait d'inviter des témoins, des spécialistes et des experts avant de savoir ce que la ministre prévoit mettre dans sa politique sur le sport, c'est un peu comme si on faisait le travail à l'envers. Après coup, nous voudrons peut-être réinviter ces gens pour leur demander ce qu'ils en pensent. Le fait de le savoir d'avance nous permettrait de nous doter d'outils beaucoup plus efficaces pour interroger les experts, les groupes et les personnes concernées et pour savoir si cela répond à leurs attentes ou confirme leurs craintes. Nous leur demanderions s'ils pensent que le milieu du sport sera amélioré par cette politique, entre autres.
Selon moi, la motion, sans le sous-amendement, est complète. Elle est ouverte et ne limite en rien les travaux du Comité, bien au contraire.
Je ne voterai pas en faveur du sous-amendement.
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Merci, madame la présidente.
Je pense qu'il faudra probablement tenir d'autres réunions, mais je suis d'accord avec M. Champoux pour dire qu'une politique est sur le point d'être adoptée, comme vous l'avez entendu de témoins que j'ai recommandés.
Il n'y a là rien de sorcier. Le gouvernement a la responsabilité de s'assurer que les organismes que nous finançons administrent des politiques de RH conformes à la loi. Ces politiques doivent renseigner sur ce qui constitue un comportement inacceptable. Elles doivent prévoir le suivi nécessaire dans des délais opportuns. Elles doivent prévoir que les délinquants seront sanctionnés, et doivent décrire comment Sports Canada surveillera le tout à l'occasion d'audits ou d'autres moyens.
Je suis d'accord avec l'idée d'ajouter des réunions. Mais je n'appuie pas la suppression de la première partie où il est dit que l'objectif du Comité est de s'assurer que les orientations et les mesures que doit prendre Sports Canada, dans le cadre du renouvellement de la politique canadienne du sport, s'accompagneront d'un changement important de la culture et de l'état d'esprit du sport. C'est ce que nous essayons d'accomplir.
Je suis d'accord pour dire qu'il faut discuter davantage des témoins à entendre, mais la politique que la va mettre en œuvre ne sera certainement pas élaborée le 1er février. Elle est probablement déjà à l'état d'ébauche, et la ministre pourra certainement nous en parler. Cela nous permettra de savoir s'il y a des lacunes ou des domaines sur lesquels nous voudrions accueillir plus de témoins.
Quant au reste, il s'agit des arguments habituels présentés au greffier au moment du dépôt du rapport et des recommandations dont on s'assure qu'elles soient transmises à la Chambre.
Je n'appuierai pas non plus le sous-amendement de M. Bittle.
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Merci beaucoup, madame la présidente.
C'est vraiment décevant, parce que, encore une fois, notre comité a dit qu'il voulait protéger les enfants et entendre d'autres voix. Nous voulons entendre d'autres organisations sportives. Pourquoi ne pas dire tout de suite, avant la pause de six semaines, que nous allons faire ce travail plutôt que de laisser entendre aux victimes et anciennes victimes que nous comptons d'abord échanger quelques jabs partisans entre nous, avant de revenir à elles au début de la nouvelle année? Cela avec beaucoup de points d'interrogation à la clé.
Nous avons l'occasion d'élargir l'étude. Je suis d'accord pour que la fasse rapport au Comité, et je pense que c'est une demande raisonnable de la part de l'opposition. C'est pourquoi je l'ai reprise ou plutôt que je me suis assuré qu'elle reste dans le sous-amendement. Cependant, le Comité ne contrôle pas l'horaire de la ministre et qu'arrivera‑t‑il si elle n'est pas disponible?
Si nous adoptons cette motion aujourd'hui, l'histoire nous a enseigné que nous ne serons probablement pas ici vendredi, bien que je n'aie pas d'information privilégiée à ce sujet. Comme l'a dit M. Shields, le cas échéant, nous annulerons simplement les réunions et n'aurons pas le temps de convoquer des témoins. Nous allons tout simplement nous tourner les pouces et devoir repartir de zéro ensuite en annoncer la nécessité de convoquer ces témoins. Or, nous pourrions faire ce travail maintenant et montrer aux groupes de victimes et d'anciennes victimes que nous nous soucions de ces gens et que nous voulons examiner la question et y travailler.
La doit encore rendre des comptes. C'est le rôle du Parlement de veiller à ce que l'exécutif rende des comptes, mais je ne comprends pas pourquoi, à ce stade‑ci, on refuse d'élargir la portée de l'étude de sorte à pouvoir formuler des recommandations, parce que cette motion prévoit deux autres réunions après quoi nous devrons faire rapport. Mais faire rapport sur quoi? Que nous n'avons pas aimé... Finalement, il restera simplement l'examen du témoignage de la ministre. Nous n'avons toujours pas eu l'avis d'experts. Nous n'avons toujours pas entendu le témoignage de victimes et d'anciennes victimes, ni d'autres organisations sportives, et nous allons simplement faire rapport. Faire rapport sur quoi?
J'entends que les autres députés aimeraient élargir l'étude. Mais alors, pourquoi ne pas le faire maintenant, pourquoi ne pas passer aux actes et soumettre une liste de témoins pour que la greffière ait le temps d'y donner suite? Nous exigeons beaucoup de la greffière qui fait un travail remarquable, mais si nous embarquons — je crois qu'il y a consentement unanime à ce sujet — et que la nous dit qu'elle ne peut pas venir lors d'une de ces deux séances, la greffière ne pourra tout simplement pas convoquer de témoins sans liste.
Nous nous présenterons le 31 janvier et nous devrons recommencer à zéro pour établir le calendrier de réunion, et nous ne pourrons peut-être pas accueillir de témoins ce vendredi. Nous aurons donc épuisé deux séances alors que nous pourrions parler à des gens qui souhaitent faire part de leurs préoccupations au Parlement, des gens qui, j'en suis sûr, ont téléphoné à tous nos bureaux de circonscription pour dire qu'ils voulaient comparaître devant le Parlement et prendre part à une étude qui examine la situation des enfants afin de les protéger.
Pour ne parler que du hockey, nous avons à peine effleuré la pointe de l'iceberg sur cet aspect du sport. Nous devons faire mieux. J'espère que les membres du Comité conviendront que l'occasion nous en est donnée, compte tenu du calendrier, puisque nous n'aurons probablement pas de réunion ce vendredi pour régler cette question, plutôt que de procéder à la pièce, plutôt que le cabinet de la nous fasse savoir que celle‑ci n'a pas le temps, qu'une autre semaine serait possible, mais pas celle du retour de congé. À ce moment‑là nous aurons gaspillé deux ou trois séances.
Nous pourrions probablement approfondir l'étude en cours sur la Loi sur le statut de l'artiste. Je ne sais pas quels autres travaux du Comité nous pourrions utiliser à ce moment‑là, mais nous aurons déjà épuisé deux autres réunions. Pourquoi ne profitons-nous pas de l'occasion pour montrer à ceux qui sont sur le terrain que nous nous soucions suffisamment de planifier l'année prochaine pour entendre les organisations et les gens qui ont payé le prix d'un terrible déséquilibre des pouvoirs?
Encore une fois, il n'est pas seulement question d'inconduite sexuelle, mais de harcèlement et de racisme systémique, et il semble que des problèmes existent dans toutes les organisations sportives que nous examinons à cause d'un phénomène de monopole. Toutes ces organisations exercent des monopoles sur les sports dont elles s'occupent. Nous aimons le sport, et peu de gens mettent en doute ce qui se passe. Bon nombre de ces organisations n'ont jamais vraiment été soumises à un examen, et je pense que nous avons là l'occasion de nous doter d'un plan. Le plan actuel est incomplet.
Je vois que M. Julian lève la main. J'aimerais bien entendre ce qu'il a à dire.
Je suggérerais que nous suspendions la séance... Nous pourrions entendre les autres députés, mais j'espère que nous allons suspendre la séance pendant quelques minutes pour en arriver à quelque chose de concret.
Merci, madame la présidente.
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Merci, madame la présidente.
Je ne comprends pas l'obstruction systématique. J'ai beaucoup de respect pour M. Bittle. C'est quelqu'un qui contribue beaucoup aux travaux de ce comité, qui y apporte beaucoup de sagesse et d'expertise, mais dans ce contexte particulier, je ne comprends pas pourquoi on retarde le vote. J'hésite, moi aussi, à accepter le sous-amendement et l'ajout de six séances. J'aimerais qu'on aille plus loin. Je pense que c'est une discussion que nous devons avoir entre tous les partis.
Encore une fois, en ce qui concerne la motion principale présentée par M. Champoux, il est logique de convoquer de nouveau la et les fonctionnaires. Nous allons devoir communiquer avec eux de toute façon. Je pense qu'il est sage que nous le fassions dans le cadre d'une étude élargie.
À mon avis, le rapport ne sera pas exhaustif, et je considère qu'il est destiné à faire savoir à la Chambre ce que fait le Comité. Le travail que nous faisons suscite beaucoup d'intérêt, non seulement de la part du public, mais aussi de la part d'autres parlementaires et même d'autres comités. Je trouve logique de communiquer avec le cabinet de la ministre, outre que c'est là notre responsabilité.
M. Bittle est bien sûr maître de ses décisions, mais s'il lui était possible de retirer son sous-amendement, nous pourrions alors voter sur l'amendement principal. Nous aurions ainsi le temps de poursuivre la séance à huis clos pendant une quinzaine de minutes, de commencer à discuter du concept d'étude élargie et du travail que nous devrons peut-être faire en février, mars et avril de l'année prochaine, et d'effectuer un survol des projets de loi d'initiative parlementaire renvoyés à notre comité.
Merci.