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J'ouvre maintenant la séance.
Bonjour à tous.
Bienvenue à la 70e réunion du Comité permanent du patrimoine canadien.
Je voudrais reconnaître que cette réunion a lieu sur le territoire traditionnel non cédé des peuples algonquins anishinabes.
La réunion d'aujourd'hui se déroule sous forme hybride, conformément à l'ordre adopté par la Chambre des communes le jeudi 23 juin 2022.
[Traduction]
Je veux vous mentionner rapidement quelques règles de régie interne.
Bien que les autorités de santé publique et le Bureau de régie interne n'exigent plus le port du masque à l'intérieur ou dans la Cité parlementaire, les masques et les respirateurs restent d'excellents outils pour prévenir la propagation de toute maladie.
Conformément à l'article 108(2) du Règlement, et la motion adoptée par le Comité le mardi 20 septembre 2022, le Comité se réunit pour continuer l’étude sur la pratique sécuritaire du sport au Canada.
Nous accueillons aujourd'hui, par vidéoconférence, trois témoins qui représentent l'Association canadienne de soccer. Il s'agit d'Earl Cochrane, secrétaire général de Canada Soccer, et Paul-Claude Bérubé, directeur indépendant au sein du conseil d'administration de Canada Soccer.
[Français]
Nous recevons également Stephanie Geosits, directrice indépendante du conseil d'administration de Canada Soccer.
[Traduction]
Voici comment nous allons procéder.
Premièrement, il vous est interdit de prendre des photos de vous pendant la réunion. Aucune photo n'est permise.
Deuxièmement, si vous regardez au bas de votre écran, vous verrez un petit globe terrestre. En cliquant dessus, vous obtiendrez l'interprétation en anglais ou en français.
Tous les commentaires doivent être adressés à la présidence.
Je pense que c'est tout. Nous pouvons commencer.
Nous allons accorder aux trois témoins un total de 10 minutes, soit 10 minutes pour les trois.
J'aimerais aussi rappeler aux membres du Comité que nous devons nous arrêter 15 minutes avant la fin de la réunion pour nous occuper des affaires du Comité.
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Bonjour, madame la présidente, et mesdames et messieurs les membres du Comité.
Je m'appelle Earl Cochrane. Je suis le secrétaire général de Canada Soccer.
Canada Soccer régit l'ensemble du sport dans notre pays. Nous sommes les gardiens d'un sport qui, peut-être plus que tout autre, a la possibilité de transformer la société pour le mieux. Il appartient à Canada Soccer de soutenir les valeurs canadiennes et de les intégrer dans le tissu de notre sport, au niveau tant national qu'international. Nous n'avons pas toujours été parfaits, mais nous voulons exercer une influence positive et significative sur ceux qui pratiquent et aiment notre sport.
Ces dernières années, la rémunération des équipes nationales de Canada Soccer a augmenté de façon exponentielle, et les paiements versés aux deux équipes ont toujours été similaires. De 2012 à 2019, la rémunération des joueurs était de 2,92 millions de dollars pour les hommes et de 2,96 millions de dollars pour les femmes.
Au fur et à mesure que les équipes nationales se sont développées et ont connu le succès, elles ont été payées en conséquence. Lorsque le paiement à chaque équipe nationale a été inégal au cours d'une année donnée, cela a généralement été dû à des différences dans les calendriers de compétition. En 2020, en raison de la COVID‑19, les deux équipes ont été inactives, ce qui a évidemment eu une incidence négative sur leur rémunération. Malgré cela, cette année‑là, l'équipe nationale féminine a reçu le montant qui lui était dû par contrat, tandis que l'équipe masculine n'a pas été payée. Cependant, la rémunération des équipes n'a jamais été la même, et Canada Soccer comprend et soutient pleinement le désir de l'équipe féminine d'obtenir un salaire égal.
Canada Soccer s'engage à assurer l'égalité salariale et à veiller à ce que les environnements de nos deux équipes nationales soient propices à la réussite. Sur la base de ces principes, Canada Soccer a proposé pour la première fois, en juin 2022, un cadre pour les mêmes conventions collectives aux joueurs des deux équipes nationales. Dans les conventions qui sont proposées, les joueurs des deux équipes recevront le même montant pour jouer un match de 90 minutes et partageront le montant total des prix de la compétition de manière égale entre les équipes. En d'autres termes, les joueurs des équipes nationales, quelle que soit leur identité de genre, recevront le même montant pour le travail qu'ils accomplissent en représentant notre pays.
Canada Soccer a négocié de bonne foi et continuera à le faire. Nous avons fourni des documents pour étayer ces négociations. En fait, nous organisons une séance d'information financière avec les équipes dans quelques heures. Nous avons fourni aux joueurs des équipes nationales et à leurs représentants des informations détaillées et des séances d'information sur les finances de Canada Soccer, ses états financiers vérifiés et la ventilation détaillée de ses dépenses.
L'équipe dirigeante de l'équipe nationale féminine et son conseiller juridique ont également assisté à une présentation de Canada Soccer et de l'accord commercial de Canada Soccer. Les joueuses et leurs représentants ont toujours été invités à poser des questions sur ces informations. Canada Soccer a également respecté et continuera de respecter toutes les exigences juridiques en matière de divulgation financière. Nous savons que le gouvernement envisage de nouvelles exigences pour les organismes de sport nationaux, et nous attendons avec impatience les directives de la à ce sujet.
Nous sommes fermement convaincus que l'offre présentée aujourd'hui aux équipes nationales est juste et équitable. L'accord ferait de l'équipe féminine du Canada la deuxième équipe nationale féminine la mieux payée parmi les 211 associations membres de la FIFA, derrière les États‑Unis. L'équipe masculine sera également rémunérée de manière équitable et conforme aux autres nations de niveau Coupe du monde, mais il faut l'approbation des trois parties. Nous faisons cela malgré le fait que les revenus de Canada Soccer sont nettement inférieurs à ceux de la plupart de nos concurrents.
En 2021, les revenus totaux de Canada Soccer s'élevaient à environ 33 millions de dollars. La même année, les associations de soccer des équipes féminines actuellement mieux classées que le Canada par la FIFA — les États‑Unis, l'Allemagne, l'Angleterre, la Suède et la France — avaient des revenus totaux allant de 70 millions de dollars à 700 millions de dollars. Nous rémunérons les joueuses canadiennes plus que ces associations, à l'exception des États‑Unis.
En outre, Canada Soccer s'efforce d'assurer l'équité salariale dans un environnement international extrêmement inégal. Par exemple, Canada Soccer recevra 9 millions de dollars pour une participation à la phase de groupes de la Coupe du monde masculine de 2022, alors qu'il recevra un montant similaire pour une victoire à la Coupe du monde féminine de 2023.
Canada Soccer propose d'égaliser cette disparité pour l'équipe féminine, car elle le mérite. Ce sont des athlètes de classe mondiale et des ambassadrices de notre pays. Canada Soccer s'engage à faire partie de la solution à l'environnement financier inégal dans lequel nous fonctionnons. Canada Soccer s'engage également à respecter l'équité dans les activités de son équipe nationale. L'égalité des chances a été et continuera d'être notre pratique habituelle.
De 2012 à 2019, les dépenses totales en personnel et en programmes s'élevaient à environ 37 millions de dollars pour les deux équipes nationales. Récemment, à Canada Soccer, nous avons pris des décisions de financement pour les activités de l'équipe féminine qui, pensions-nous, n'auraient qu'une incidence minime. Nous nous sommes trompés. Ces décisions ont été prises avec la bonne intention de contrôler les dépenses, mais nous n'aurions pas dû prendre ces décisions qui ont eu des conséquences négatives pour l'équipe.
Canada Soccer est actuellement en pourparlers avec le personnel technique de notre équipe féminine pour reconfirmer ce dont elle a besoin pour réussir à la Coupe du monde, et nous nous engageons à répondre à ces besoins.
Canada Soccer s'est également réengagé en privé auprès des joueuses de l'équipe féminine et réitère publiquement aujourd'hui que nous continuerons à leur fournir les ressources nécessaires pour qu'elles soient compétitives et qu'elles réussissent au niveau international. Cela inclut, sans s'y limiter, des matchs de préparation contre des adversaires de haut niveau, un personnel adéquat, un nombre minimum de joueuses, le respect d'une politique de voyage convenue, et des lieux d'entraînement et d'hébergement équitables. Toutefois, cela ne signifierait pas nécessairement que des montants égaux seraient consacrés au fonctionnement des équipes nationales à tout moment, car les équipes ont des calendriers de compétition et des exigences très différents dans le cadre des fenêtres de match de la FIFA.
Le respect de ces engagements nécessitera des revenus supplémentaires, et c'est pourquoi Canada Soccer élabore un plan stratégique quinquennal axé sur les revenus et mène des discussions en vue de modifier son accord avec CSB.
L'accord avec CSB offre de précieuses possibilités de diffusion et de diffusion en continu pour les deux équipes nationales. Il garantit à Canada Soccer un paiement annuel et lui a permis d'obtenir de nouveaux partenaires pour investir de manière importante dans le soccer communautaire et le soccer de haut niveau au Canada.
Avant l'accord avec CSB, Canada Soccer versait des centaines de milliers de dollars pour diffuser les matchs des équipes nationales féminine et masculine. Aucun diffuseur canadien n'était disposé à payer pour diffuser ces matchs. L'accord avec CSB a permis de résoudre ce problème et de favoriser le développement du soccer féminin au Canada.
L'instance dirigeante du soccer européen, la Scottish Football Association et la Soccer United Marketing de la Major League Soccer ont ou ont eu des accords similaires.
Aujourd'hui, l'option à terme unilatérale et la possibilité limitée pour nous d'obtenir une part des revenus à la hausse sont des inconvénients de l'accord avec CSB, mais nous espérons résoudre ces problèmes prochainement.
Ces dernières années, les équipes nationales de Canada Soccer ont atteint un niveau de réussite sans précédent. La médaille d'or de l'équipe féminine aux Jeux olympiques de 2021 a été un moment très particulier, et l'équipe féminine a toujours fait preuve d'excellence. Canada Soccer est fier de ces réalisations et soutiendra pleinement l'équipe féminine pour qu'elle réussisse à la Coupe du monde féminine de 2023, qu'elle se qualifie pour Paris 2024 en septembre et qu'elle continue à disputer des titres.
Nous écoutons et répondons aux besoins des joueuses et du personnel technique. Nous nous engageons à respecter l'égalité salariale dans le cadre des conventions collectives proposées, et nous devons tenir nos engagements dans le contexte de nos réalités budgétaires et financières.
Je vais m'écarter un instant du texte, et je vous prie de m'en excuser, madame la présidente. Il y a quelques semaines, Janine Beckie, une joueuse de l'équipe nationale féminine, est venue témoigner devant le Comité. Elle a récemment subi une blessure qui lui fera manquer la Coupe du monde et le reste de la saison 2023 de la NWSL avec son club professionnel à temps plein. Au nom de Canada Soccer et, si ce n'est pas trop présomptueux, au nom de votre comité, j'aimerais lui faire savoir que nous pensons à elle et que nous lui souhaitons le meilleur rétablissement possible.
J'ai appris à bien connaître Mme Beckie au cours de l'année écoulée. En plus d'être incroyablement professionnelle et passionnée par son sport et son pays, c'est une guerrière. Je sais qu'elle reviendra plus forte que jamais. Je voulais dire publiquement que nous ferons, par l'entremise de l'équipe et de notre personnel à plein temps, tout ce qui est en notre pouvoir pour lui donner la possibilité de participer de la manière qu'elle jugera la plus appropriée à la Coupe du monde.
Je vous remercie de votre attention.
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Je ne sais pas si la question s'adresse à l'un d'entre nous en particulier, mais je peux y répondre.
Tout d'abord, replaçons-nous dans le contexte de 2017. À cette époque, nous avions grandement besoin de revenus et nous avions d'énormes dépenses en lien avec les droits de diffusion des matchs des équipes canadiennes, tant du côté féminin que du côté masculin. De fait, la diffusion de nos matchs nous coûtait près de 1 million de dollars par année et nous avions besoin de revenus pour assurer le développement du soccer au Canada.
L'entente dont il est question était l'une des solutions trouvées par la direction et par le conseil d'administration. Cela permettait de créer une ligue nationale de soccer au Canada et, en même temps, de toucher des revenus. Évidemment, tout cela a été préparé et discuté par le conseil d'administration et par la direction. Nous avons également parlé aux conseillers juridiques de notre organisation pour connaître leur avis sur les différents documents qui nous avaient été transmis.
Je tiens à préciser que cet accord a bel et bien été approuvé le 27 mars 2018. J'ai devant les yeux la résolution qui a été adoptée à l'époque. On y dit clairement ceci:
[Traduction]
« Approuver l'entente de représentation de CSB, telle que distribuée, dans sa forme modifiée. »
[Français]
Cela a donc été fait le 27 mars 2018. Nous avons demandé des modifications et les discussions se sont poursuivies. Finalement, en décembre, lors d'une conférence téléphonique, tous les membres du conseil d'administration ont exprimé leur satisfaction quant à l'entente. L'entente a été signée par la suite, soit le 1er janvier 2019.
Je suis très heureuse de vous entendre dire aujourd'hui que vous voulez vous assurer qu'il y a une équité salariale et un soutien égal pour les femmes dans le sport, parce que le jour où nous les avons reçues au Comité, c'est le jour où l'on a annoncé qu'il y aurait un mouvement dans cette direction. Je suis contente de voir cela se produire.
Je suis un peu troublée. Nous avons reçu un mémoire qui est en train d'être traduit pour le reste des membres du Comité. Le document provient essentiellement de dénonciateurs qui souhaitent que leur nom soit protégé. Si je traduis pour les besoins de la cause, le rapport s'intitulera quelque chose comme « Inégalité et insécurité: le lot des femmes au sein de Canada Soccer ». Il contient beaucoup d'allégations peu reluisantes.
Ce sur quoi je voudrais insister — et c'est quelque chose que nous avons vu dans d'autres sports —, ce sont les cas d'agressions sexuelles qui n'ont pas été bien gérés. Comme vous le savez certainement, de nombreuses allégations ont été formulées en 2008 à l'endroit de Bob Birarda. M. Birarda a ensuite été inculpé en Colombie-Britannique, en 2022. Il a quitté votre organisme pour devenir entraîneur au niveau provincial.
Je veux comprendre comment il est possible qu'il y ait eu ces allégations contre ce type, que le conseil d'administration ait appris cela en 2008, mais qu'il l'ait laissé aller dans un autre organisme, provincial celui‑là, lui permettant dès lors de continuer à entraîner des filles.
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Merci beaucoup, madame la présidente.
D'emblée, je veux simplement rappeler à tout le monde d'où nous partons.
La motion M‑37, adoptée à la réunion du 30 novembre 2018, énonce spécifiquement que l'accord préliminaire de mars 2018 donné par le conseil d'administration pour la signature du document n'est plus valide parce que le conseil d'administration a réévalué le tout à maintes reprises au cours de l'année. Le 30 novembre, il a expressément demandé au comité de négociation de revenir à la table, puis lui a dit qu'il devait décider s'il approuverait l'entente.
Je crois que vous avez un grave problème de gouvernance si vous vous fiez à mars 2018, et je propose à votre conseil d'administration de se pencher là‑dessus.
Vous nous avez demandé de ne pas traiter du contenu de l'entente à cette réunion. Vous nous avez demandé de le faire seulement à huis clos, mais vous, à cette réunion, vous avez unilatéralement divulgué des dispositions de l'entente.
Par exemple, vous avez parlé, monsieur Cochrane, de droits de diffusion et vous avez dit que vous recevez maintenant un montant annuel pour les droits de diffusion.
Ce que vous n'avez pas dit, monsieur, c'est qu'il s'agit d'un acompte annuel sur les droits de diffusion qui peut être récupéré, comme l'indique l'article 9.5 de l'entente.
N'est‑il pas vrai que le montant dont vous avez parlé est en fait un acompte qui peut être récupéré si CSB n'atteint pas l'équivalent en droits de diffusion?
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Merci, madame la présidente.
Pour en revenir à l'accord, messieurs, je n'arrête pas d'entendre parler de cette date d'autorisation de mars 2018. Une date d'autorisation de mars 2018 ne tient pas la route lorsque le procès-verbal du conseil d'administration de novembre indique que le conseil attendait que l'accord soit approuvé, et que, de toute évidence, cette approbation n'est plus valable.
Permettez-moi de passer à la question suivante. Normalement, dans un accord du genre de celui conclu avec CSB, il y a plus qu'un montant fixe indiqué. Vous auriez certainement négocié un montant garanti, un montant minimal garanti, mais vous auriez ensuite pris des dispositions pour que ce montant augmente dans l'éventualité où, par exemple, l'équipe féminine remporterait les Jeux olympiques, ou dans l'éventualité où l'équipe masculine se qualifierait pour la Coupe du monde. Toutefois, de telles clauses ne font pas partie de cet accord, et cela a rendu beaucoup de gens perplexes.
Pouvez-vous expliquer pourquoi vous n'avez pas prévu une augmentation progressive du montant en cas de meilleures performances de la part des équipes nationales, et pouvez-vous le faire très brièvement, s'il vous plaît?
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Je vous remercie de votre réponse. Je dois maintenant passer à autre chose.
Nous avons également parlé des rapports financiers de Canada Soccer. Jay Fitzsimmons a envoyé le gazouillis suivant: « En tant que [...] société à but non lucratif ayant recours à la sollicitation, Canada Soccer doit produire des rapports financiers, qui sont affichés en ligne par l'intermédiaire de Corporations Canada. Mais les rapports ne sont pas là ».
Hockey Canada s'est trouvé dans une situation semblable. Comme Canada Soccer, Hockey Canada est une société à but non lucratif ayant recours à la sollicitation, et comme Canada Soccer, ses rapports financiers n'ont pas été affichés sur le site Web de Corporations Canada jusqu'à ce que Hockey Canada fasse l'objet d'un examen minutieux et que, soudainement, neuf années de rapports financiers soient téléversées d'un seul coup, en octobre 2022.
Nous, les membres du Comité, aimerions que Canada Soccer nous dise quand il publiera ses rapports financiers obligatoires. Nous aimerions également que Canada Soccer fasse un suivi au sujet de toutes les autres réponses qui ont été fournies partiellement.
En réalité, Canada Soccer a la responsabilité de faire preuve de transparence. Je dirais que certaines des réponses contradictoires et évasives que nous avons entendues aujourd'hui ne sont pas convenables pour Canada Soccer et pour les centaines de milliers de personnes qui pratiquent le soccer.
Vous avez une responsabilité en matière de transparence.
J'espère que, la prochaine fois que des représentants de Canada Soccer ou des gens ayant été impliqués dans cet organisme témoigneront devant notre comité, ils fourniront des réponses qui sont vraies, exactes et complètes.
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Je vous remercie beaucoup.
Madame la présidente, je souhaite proposer une motion. Comme elle est très longue, je ne la lirai pas au complet. C'est la motion pour laquelle j'ai donné un avis hier. Le greffier l'a distribuée.
[Français]
Dans la version française, au deuxième point, les mots « et ont reçu l'ordre de comparaître devant le Comité » devraient être supprimés. J'en ai déjà parlé au greffier. Le reste est correct.
[Traduction]
Essentiellement, madame la présidente, nous avons tous vu ce qui s'est passé la semaine dernière lors de la comparution de Mme Geremia. Je pense qu'aucun d'entre nous n'a été satisfait des réponses qu'elle a données, même si je reconnais que Google a maintenant accepté de nous envoyer ses deux plus hauts dirigeants américains.
Cette motion ressemble à celle que mon collègue, M. Bittle, a présentée. Il s'agit d'une motion sur les moyens internationaux par lesquels les grandes entreprises cherchent à éviter de rendre des comptes aux parlements. Nous nous pencherons sur le recours à l'intimidation, que ce soit actuellement ou en général, non seulement au Canada, mais aussi à l'échelle mondiale. Nous allons tirer des leçons de ce qui se passe ailleurs dans le monde.
Il y aura une réunion avec les représentants de Meta, et nous convoquerons Mark Zuckerberg, Nick Clegg et Chris Saniga à comparaître.
Nous demanderons aux représentants de Meta de fournir les documents que Google a été priée de fournir plus tôt, comme indiqué aux points i) et ii), mais nous ne demanderons pas de documents de tierces parties. Certaines parties de la motion de M. Bittle, à savoir les points iii) et iv), ont été éliminées. J'ai révisé la deuxième partie de sa motion, car des représentants de Google ont accepté de comparaître, et il n'est donc pas nécessaire de les convoquer à comparaître. Nous reconnaissons simplement que MM. Walker et Gingras comparaîtront devant le Comité pendant deux heures lors d'une réunion publique télévisée et que leurs témoignages seront intégrés à l'étude.
Nous entendrons des représentants du gouvernement et de la société civile et des experts d'autres pays, comme des pays de l'Union européenne, l'Australie et les États-Unis, qui ont fait face à des tactiques similaires à celles qui ont été utilisées au Canada. Nous soulignons que le ministère de la Justice des États-Unis prend des mesures antitrust à l'encontre de Google.
Une réunion sera consacrée à l'étude des abus de pouvoir des géants de la technologie dans le monde. Nous entendrons des experts nationaux et internationaux en matière d'antitrust et de concurrence.
Il s'agit essentiellement d'une motion qui, à mon avis, nous permettra d'approfondir nos connaissances dans le domaine international. Il ne s'agit pas seulement du projet de loi . Je pense qu'on peut appuyer cette motion que l'on soit d'accord ou non avec le projet de loi C‑18, car elle aborde des questions plus vastes sur la manière dont les très grandes entreprises utilisent des tactiques monopolistiques et anticoncurrentielles pour tenter d'influencer les parlements, afin qu'ils fassent ce qu'elles veulent. Il ne s'agit donc pas de savoir si le projet de loi C‑18 est la bonne ou la mauvaise approche à adopter. Il s'agit plutôt de savoir comment les entreprises de technologie s'attaquent à cette loi et à d'autres lois semblables dans le monde.
J'espère que nous pourrons obtenir un soutien unanime pour cette motion.
Je serais heureux d'entendre l'avis de mes collègues.
Je tiens à reconnaître que M. Bittle a présenté une motion qui a été remplacée par celle de M. Housefather. Cette nouvelle motion est beaucoup plus appropriée, et je lui en suis donc reconnaissante, mais j'ai encore quelques inquiétudes. En effet, il ne fait aucun doute que les entreprises Meta et Google exercent toute l'influence dont elles sont capables, ce qui est préoccupant. Je pense que la population canadienne est quelque peu inquiète, et je pense que le Parlement l'est aussi.
Je suis également préoccupée par cette motion et le précédent qu'elle crée, car le point I)b)(i) indique ce qui suit:
Que le comité ordonne à Meta Platforms Inc. et à toutes ses filiales de fournir: i)Toutes les communications internes et externes (y compris, mais sans s'y limiter, les courriels, les messages textes ou d’autres formes de messages) liées aux mesures qu’il prévoyait prendre ou aux options envisagées ou qu’il envisage en rapport avec toute réglementation canadienne depuis le 1er janvier 2020, notamment celle envisagée sous le projet de loi C‑18, y compris, mais sans s'y limiter, le blocage du partage de contenu d'actualités sur ses plateformes au Canada.
Cela va au‑delà de la portée de l'examen de Meta et de ses décisions liées au projet de loi . Il s'agit d'examiner sa réponse à toute loi ou à tout règlement gouvernemental.
J'aimerais connaître les motivations de M. Housefather à cet égard. Je me pose également des questions au sujet de la date, à savoir le 1er janvier 2020. Habituellement, on choisirait une date postérieure à une élection ou une date à laquelle le projet de loi a été présenté, soit en avril 2022. Cette date du 1er janvier 2020… J'aimerais beaucoup savoir pourquoi elle a été choisie.
Troisièmement, si nous demandons « toutes les communications internes et externes », un créateur de contenu ou un organe de presse, par exemple, pourrait avoir communiqué avec Meta au sujet de la manière dont l'entreprise allait réagir aux lois gouvernementales. Si j'ai bien compris, cette correspondance est aussi visée par cette motion, et je suis donc très préoccupée par les conséquences en matière de protection de la vie privée et de liberté d'expression.
En outre, cela aura un effet incroyablement paralysant, non seulement sur les Canadiens, qui savent que leurs paroles pourraient être visées, mais aussi sur les entreprises au Canada. Les entreprises doivent pouvoir discuter de la manière dont elles comptent réagir aux lois gouvernementales, et elles doivent savoir qu'elles peuvent avoir ces discussions à l'interne sans faire l'objet d'une surveillance par le gouvernement. Dès que nous commençons à envoyer le message qu'il est acceptable pour le gouvernement de surveiller ou d'exiger ces types de communications, je pense que cela a un énorme effet paralysant sur les investissements dans notre pays, et je suis donc très préoccupée par le précédent que cela crée dans notre nation.
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Certainement. Je serai heureux de tenter de répondre à ces questions.
D'abord, en ce qui vous concerne, madame Gladu, et en ce qui concerne les documents, je suis prêt à accepter que quelqu'un fixe une date ultérieure pour la livraison des documents. Je pense toutefois qu'il serait utile de les obtenir dans le cadre de l'étude. Je pense aussi qu'une demande de documents dans le cadre d'une question inscrite au Feuilleton est différente d'une demande faite par un comité, car dans le premier cas, nous avons demandé au gouvernement de fournir des documents, et ces documents doivent être traduits, ce qui entraîne généralement des retards. Dans ce cas‑ci, nous ne demandons pas des documents traduits. Les entreprises fourniraient simplement les documents qu'elles ont en leur possession, et nous devrions nous occuper de la traduction. Je ne pense pas que la date du 31 mars soit hors de portée, mais si vous proposiez une autre date, par exemple le 15 avril ou plus tard en avril… Je n'y vois pas d'inconvénient.
En ce qui concerne les points soulevés par Mme Thomas, je peux comprendre son point de vue. Son premier point concerne la portée de ce que nous demandons. Je pense que c'est l'équivalent de ce que nous avons demandé à Google, et nous avions tous approuvé à l'unanimité la motion concernant Google. Si cette motion demande quelque chose qui va au‑delà de ce qui a été demandé à Google…
J'ai précisé la date du 1er janvier 2020 parce que la motion concernant Google ne mentionnait pas de date précise. Elle visait simplement tout ce qui précédait. J'ai pensé qu'il ne fallait pas remonter plus loin, et j'ai arbitrairement choisi le 1er janvier 2020, ce qui correspond, je crois, à la première année où nous avons commencé à parler d'un projet de loi comme le projet de loi . Encore une fois, si quelqu'un souhaite proposer une autre date, cela ne me pose pas vraiment de problème. Si on propose le 1er janvier 2021 plutôt que le 1er janvier 2020, je ne pense pas que cela pose un problème.
Enfin, en ce qui concerne l'effet paralysant, je pense que les comités parlementaires demandent fréquemment la production de documents. Pensez à ce qu'on a demandé à l'organisme UNIS, pensez à ce que le Comité permanent des opérations gouvernementales et des prévisions budgétaires a demandé à McKinsey, pensez à ce que nous avons demandé aux fédérations sportives, même si c'est un peu différent. Je ne pense pas que cela ait un effet paralysant parce que tout d'abord, s'il y a litige — par exemple, les États-Unis prennent des mesures antitrust contre Google —, tous ces documents devraient être produits dans le contexte du litige. Les comités parlementaires d'autres pays, comme les États-Unis, demandent la production de ce type de documents assez fréquemment, et je reconnais donc à nouveau que le secret professionnel de l’avocat et le privilège relatif au litige peuvent être invoqués. Si des entreprises comme Google ou Facebook éprouvent des problèmes de cette nature, elles les soulèveront, et je pense que le Comité fera preuve de souplesse.
Puisque c'est le même libellé qui avait largement été approuvé dans le cas de Google, j'espère que cela ne pose pas de problème. Je ne voulais pas aller plus loin et je ne voulais pas aller moins loin, mais encore une fois, je suis prêt à discuter avec vous du libellé et à faire preuve de souplesse.