Je déclare la séance ouverte.
Bienvenue à la vingt-huitième séance du Comité permanent du patrimoine canadien de la Chambre des communes.
Je voudrais reconnaître que cette réunion a lieu sur le territoire traditionnel non cédé de la nation algonquine anishinabe.
[Traduction]
Conformément à l'ordre de renvoi du jeudi 12 mai 2022, le Comité se réunit pour étudier le projet de loi , Loi modifiant la Loi sur la radiodiffusion et apportant des modifications connexes et corrélatives à d'autres lois.
La réunion d'aujourd'hui a lieu en mode hybride. Les députés présents dans la salle doivent porter le masque conformément aux directives données par le Bureau de régie interne de la Chambre des communes le 10 mars 2022.
Pour accéder à l'interprétation sur Zoom, vous n'avez qu'à cliquer, au bas de votre écran, sur l'icône représentant un globe terrestre. Vous pourrez alors sélectionner la langue de votre choix. Les personnes présentes dans la salle peuvent utiliser leur écouteur pour sélectionner le canal. Il n'est pas permis de prendre des photos pendant la réunion.
Voici maintenant quelques observations à l'intention des témoins et des membres du Comité. Veuillez attendre que je vous donne la parole en vous désignant par votre nom avant de parler. Ceux qui participent par vidéoconférence doivent cliquer sur l'icône du microphone au bas de l'écran pour prendre la parole, puis se mettre en sourdine lorsqu'ils ont terminé.
Pour la première heure de notre séance de ce soir, nous accueillons les représentants du Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes, le CRTC. Il s'agit de M. Ian Scott, président et dirigeant principal; de M. Scott Hutton, dirigeant principal de la consommation, de la recherche et des communications; de M. Sheehan Carter, directeur général, Politique stratégique; et de Mme Rachelle Frenette, avocate générale et directrice générale adjointe.
Vous savez, pour avoir déjà témoigné devant nous, que votre organisation a droit à cinq minutes pour nous présenter ses observations préliminaires, après quoi vous pourrez fournir de plus amples détails en répondant aux questions des membres du Comité qui disposeront de six minutes chacun lors du premier tour.
Monsieur Scott, vous avez la parole pour les cinq prochaines minutes.
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Merci, madame la présidente.
Merci à tous les membres du Comité.
Je vais passer outre aux présentations, car c'est déjà chose faite. Mes collègues et moi-même sommes ravis de comparaître devant le Comité, plus particulièrement cette fois‑ci pour discuter de la pertinence du projet de loi .
[Français]
La modernisation de la Loi sur la radiodiffusion du Canada se fait attendre depuis longtemps. Créée au début des années 1990, cette loi était un produit de son temps. Elle a favorisé la création d'une série d'outils adaptés aux objectifs de la politique publique de l'époque, à savoir protéger et encourager le développement du système de radiodiffusion canadien. Dans le jardin clos que ce système a créé, les films canadiens, la musique canadienne et les émissions de télévision canadiennes ont eu la possibilité de s'épanouir.
Je n'ai pas besoin de vous dire à quel point cette réalité a changé avec la technologie Internet. Ces objectifs, soutenus par la Loi sur la radiodiffusion et les outils qu'elle a créés, sont devenus moins pertinents à mesure que la technologie Internet s'est immiscée dans le quotidien des foyers et les téléphones des Canadiens.
En tant qu'organe de réglementation du système de radiodiffusion, nous avons prêté une attention particulière à ces changements. Nous avons estimé que ces changements étaient complémentaires au système de radiodiffusion canadien, tout en continuant à suivre de près les tendances et les innovations que ces technologies ont engendrées.
[Traduction]
Chaque année qui passe apporte de nouveaux changements dans le système, donnant aux Canadiens la possibilité de consommer du contenu d’une nouvelle manière. Les plateformes numériques ont créé — et continuent de créer — des occasions pour les artistes et les producteurs de contenu canadiens, mais aussi des défis, notamment pour les médias traditionnels.
En 2018, à la demande du gouvernement, nous avons réalisé une étude approfondie de cet environnement et publié notre rapport, Emboîter le pas au changement. Nous y exposons une vérité toute simple: dans les années à venir, les Canadiens se fieront de plus en plus à Internet afin de découvrir et de consommer de la musique, des divertissements, des nouvelles et d’autres informations.
Notre rapport recommandait donc que les approches politiques futures se concentrent sur la production et la promotion de contenus de grande qualité réalisés par des Canadiens et pouvant être découverts par le public au Canada et à l’étranger; veillent à ce que tous les acteurs bénéficiant du système de radiodiffusion canadien y participent de manière appropriée et équitable; et soient suffisamment flexibles pour permettre au CRTC de s’adapter rapidement à l’évolution de la technologie et de la demande des consommateurs. Nous avons soumis des recommandations semblables au Groupe d’examen du cadre législatif en matière de radiodiffusion et de télécommunications.
Tout cela nous amène au projet de loi , que le CRTC estime être une mesure législative indispensable. Des outils plus efficaces, comme ceux proposés dans le projet de loi C‑11, sont nécessaires afin que les histoires et la musique canadiennes puissent être appréciées par les auditoires du Canada et du monde entier. Selon nous, le projet de loi propose trois choses très importantes.
[Français]
Premièrement, le projet de loi s'appuie sur la Loi sur la radiodiffusion existante afin de clarifier la compétence du CRTC concernant les diffuseurs en ligne. Elle donnerait au CRTC de nouveaux pouvoirs réglementaires en vue de traiter les services de diffusion en ligne, y compris les services non canadiens.
Deuxièmement, cela nous donnerait une approche plus souple en matière de réglementation. La Loi sur la radiodiffusion actuelle ne précise pas comment les acteurs traditionnels du système canadien de radiodiffusion doivent contribuer aux objectifs stratégiques de la Loi. Le projet de loi nous permettrait de faire cette détermination en ce qui concerne les radiodiffuseurs en ligne et de mettre en place les cadres réglementaires nécessaires en vue de soutenir ces objectifs.
Enfin, il propose de moderniser les pouvoirs d'exécution du CRTC. Bien que la Loi sur les télécommunications nous permette d'infliger des sanctions administratives pécuniaires en cas de non-conformité, aucune disposition de ce type n'existe dans la Loi sur la radiodiffusion.
[Traduction]
Madame la présidente, la nécessité de moderniser la Loi sur la radiodiffusion n’a fait que devenir plus urgente.
Je vais m'arrêter ici en vous assurant que nous serons ravis de répondre aux questions des membres du Comité.
[Français]
Je vous remercie beaucoup.
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Monsieur Scott, je pense que nous convenons tous de la nécessité de moderniser la Loi sur la radiodiffusion. Je crois que cela fait l'unanimité. Nous en avons discuté pendant une vingtaine d'heures cette semaine, et personne n'a prétendu le contraire.
Il y a différents points de vue. Vous pourriez parler de ces différentes perspectives que vous êtes à même d'observer dans l'industrie avec, d'une part, les radiodiffuseurs traditionnels, si je puis me permettre l'expression, et, d'autre part, les nouveaux venus, comme YouTube, qui réalisent des profits grâce à la diffusion continue en ligne... Il semble y avoir un véritable choc entre les radiodiffuseurs et leurs façons traditionnelles de faire les choses et cette nouvelle génération de diffuseurs en ligne.
Je voudrais simplement savoir ce que vous pensez de tout cela, ce que le CRTC pense de tout cela. Il faut en effet avouer que, pendant 53 ans, vous vous êtes intéressés uniquement à la radiodiffusion, et voilà qu'on vous demande de vous occuper aussi de la diffusion continue en ligne. J'ai l'impression que vous auriez pu vous y mettre avant, mais que vous avez décidé de ne pas le faire. Est‑ce que je me trompe?
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Merci pour cette question de toute évidence très importante.
Permettez-moi de revenir un peu en arrière pour vous aider, je l'espère, à y voir plus clair. Je vais aussi demander à notre avocate générale de vous en dire plus long à ce sujet.
Précisons d'entrée de jeu que le paragraphe 2(2.1) proposé est on ne peut plus clair. Je me permets de paraphraser en vous disant qu'il indique simplement que les utilisateurs ne sont pas assujettis à la Loi. C'est limpide. Pour sa part, l'article 4.2 proposé permet au CRTC de prévoir, par règlement, le contenu téléversé par l'utilisateur qui sera assujetti à la Loi suivant des critères très explicites. C'est ce que la Loi prescrit. C'est aussi simple que cela.
Si vous permettez, je vais demander à ma collègue de vous en dire davantage sur ce qu’il nous est encore impossible de faire.
Si vous voulez bien, madame Frenette?
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Merci beaucoup, madame la présidente.
Je tiens à m'excuser auprès de nos témoins également. Nous voulions que vous comparaissiez pour répondre à ces questions, et je n'arrive pas à comprendre pourquoi un député empêcherait des fonctionnaires de répondre aux questions d'un comité parlementaire. Cela n'a aucun sens. Nous vous remercions de votre patience et du fait que vous avez attendu plus de deux heures pour répondre à nos questions.
Je m'adresserai d'abord à vous, monsieur Scott. Vous avez dit dans votre témoignage du 18 mai: « Nous ne nous sommes jamais mêlés du contenu proprement dit. » Vous avez également mentionné, en parlant du contenu généré par les utilisateurs, qu'en vertu de la Loi sur la radiodiffusion, « nous pourrions exercer n'importe lequel de ces rôles appréhendés dès maintenant en vertu de la Loi sur la radiodiffusion ». Vous avez également dit que, « dans sa forme actuelle, le projet de loi contient une disposition qui nous permettrait » de prendre un règlement — je pense que c'est ce que vous vouliez dire par « agir ainsi » en vertu du projet de loi .
Ma question est la suivante. Puisque vous ne vous êtes jamais mêlés du contenu proprement dit, même si vous croyez avoir le pouvoir de le faire en vertu de la Loi sur la radiodiffusion, qu'est‑ce qui pourrait changer avec le projet de loi , ou croyez-vous que ce serait du pareil au même et que le CRTC choisirait simplement de ne pas utiliser l'un des pouvoirs qui lui sont conférés?
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Je vous remercie, madame la présidente.
Ce dernier segment concernant la découvrabilité était très intéressant, monsieur Scott.
L'approche du CRTC à l'égard des diffuseurs et de l'industrie est de ne pas imposer des façons de faire, mais de suggérer des améliorations. En fait, il s'agit de mettre en place des processus pour permettre à chacun d'obtenir de meilleurs résultats.
Je reviens à la question qui a été posée tout à l'heure relativement aux youtubeurs et aux tiktokeurs affirmant ne pas en profiter du tout, ne pas être concernés par cela. Ils disent plutôt qu'ils seront pénalisés et que leur contenu n'est pas reconnu comme étant du contenu créé par des Canadiens.
Encore une fois, les créateurs de contenus numériques, ces gens dont nous parlons, sont-ils ceux qu'il faudra mettre en avant en demandant aux plateformes de présenter plus de contenu canadien?
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Nous allons démarrer notre deuxième heure.
Nous avons des témoins, à commencer par Pierre Karl Péladeau, de Quebecor Media Inc., et Peggy Tabet, qui sont dans la salle. À titre personnel, nous avons Sara Bannerman, titulaire de la chaire de recherche du Canada en politique de communication et gouvernance et professeure associée à l'Université McMaster, ainsi que Gordon Sinclair. Nous accueillons aussi John Morgan Lewis, vice-président international et directeur des affaires canadiennes à l'Alliance internationale des employés de scène; Wendy Noss, présidente de l'Association cinématographique-Canada; Stéphane Cardin, directeur, Politique publique à Netflix; et Jeanette Patell, cheffe des affaires gouvernementales et des politiques publiques du Canada à YouTube.
J'aimerais vous donner un aperçu de ce que nous allons faire. Chaque organisation dispose de cinq minutes. Je vous avertirai lorsqu'il vous restera 30 secondes. Si votre organisation est représentée par plus d'une personne, vous pouvez vous entendre entre vous sur la façon d'utiliser vos cinq minutes. Les déclarations liminaires seront suivies d'une période de questions qui pourrait ne pas être très longue aujourd'hui, compte tenu de l'heure.
Commençons par M. Péladeau, de Quebecor Media, qui dispose de cinq minutes.
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Je vous remercie, madame la présidente.
Je m'appelle Pierre Karl Péladeau. Je suis accompagné de Mme Peggy Tabet, vice-présidente, Affaires réglementaires et environnementales.
Le projet de loi , qui révise une loi obsolète datant de 1991, est une occasion pour les législateurs de réparer l'iniquité historique de plus en plus importante entre les plateformes de diffusion en ligne étrangères et les entreprises canadiennes.
Comme vous le savez certainement, une licence du CRTC était nécessaire pour obtenir le statut de diffuseur et de télédistributeur. Cette licence était attachée, de façon tout à fait légitime, à des conditions et à une réglementation. La technologie, comme Internet, et la mondialisation ont permis de contourner les exigences liées aux licences.
Au sujet de cette nouvelle équation fondamentale et incontournable, où se sont engouffrés les géants étrangers aux capacités financières gigantesques, nous disons que nous devons dorénavant soustraire les entreprises canadiennes du fardeau pléthorique de règlements et de conditions qui les étouffe de manière continue et qui menace leur pérennité.
En janvier dernier, on a fourni une preuve hors de tout doute. En effet, l'Académie de la transformation numérique de l'Université Laval a publié une étude dont la conclusion est sans équivoque: pour la première fois au Québec, les services payants de visionnement en ligne ont dépassé les services traditionnels de télédistribution. En effet, 71 % des adultes québécois sont abonnés aux services payants de visionnement en ligne, tandis que 66 % sont abonnés à un service de télédistribution.
Depuis des années, Québecor réitère et alerte les différentes instances que les radiodiffuseurs et les télédistributeurs traditionnels locaux, comme TVA et Vidéotron, qui mettent en valeur notre culture et font rayonner nos artisans et nos talents, doivent faire face à une concurrence féroce dans un environnement réglementé désuet et inéquitable. La concurrence débridée des plateformes de diffusion en ligne, comme Netflix, Amazon et Disney+, est libre de toute contrainte, et, je le répète, la réglementation écrasante du CRTC menace la pérennité des entreprises locales et, par conséquent, notre souveraineté culturelle ainsi que notre capacité d'informer avec rigueur les Canadiens et les Canadiennes, tout en ayant les ressources nécessaires pour y arriver.
Il s'agit dorénavant de rétablir l'équité et d'alléger le fardeau réglementaire. En effet, la surréglementation a également contribué à l'affaiblissement des radiodiffuseurs et des télédistributeurs traditionnels locaux. Force est de constater que cette approche a été un échec monumental. Les radiodiffuseurs canadiens n'ont jamais été aussi désavantagés et ils peinent à tirer leur épingle du jeu.
Au total, entre 2010 et 2020, les bénéfices avant intérêts et impôts combinés des principales chaînes privées traditionnelles ont chuté de près de 216 millions de dollars. À elle seule, TVA a subi une baisse de près de 60 millions de dollars. À part CBC/Radio-Canada, aucune entreprise ne peut survivre sans bénéfices.
Dans ce contexte, le législateur doit forcément rétablir l'équité entre les entreprises canadiennes et les entreprises étrangères ainsi qu'alléger substantiellement le fardeau réglementaire et financier, comme les frais dont il est question à la partie II. À ce titre, il est hautement préoccupant de constater que le projet de loi ne contient plus le principe d'équité entre les différents joueurs de l'industrie, alors que celui-ci était présent dans le projet de loi précédent. Pour mettre fin au régime actuel à deux vitesses, le législateur devrait amender le projet de loi afin de s'assurer que l'ensemble des entreprises de radiodiffusion sont traitées de façon juste et équitable.
Pourtant, une solution bien simple existe. Au lieu de demander au CRTC une nouvelle réglementation tentaculaire et truffée d'exigences ahurissantes, le législateur devrait plutôt aller à l'essentiel en privilégiant un régime réglementaire allégé où les plateformes de diffusion en ligne étrangères contribuent financièrement à notre écosystème et aux différentes parties prenantes de l'industrie, et ce, afin de maintenir le système canadien de radiodiffusion fort et robuste.
Mesdames et messieurs les députés, je vous remercie énormément de votre attention.
Je suis titulaire de la chaire de recherche du Canada en politique de communication et gouvernance à l'Université McMaster. Merci beaucoup de m'avoir invitée.
Aujourd'hui, je veux me concentrer sur la découvrabilité et le biais algorithmique.
Les gouvernements du monde entier travaillent à des mesures destinées à garantir la responsabilité algorithmique. On croit souvent à tort que les plateformes de diffusion en continu recommandent ce que l'utilisateur veut voir. Les plateformes nous montrent ce qu'elles veulent nous montrer. Elles nous montrent ce qui nous fera continuer à regarder les publicités, à acheter les produits annoncés, à contribuer aux données et à nous abonner. Les plateformes ne sont pas neutres. Elles servent également leurs intérêts commerciaux.
Il existe trois types de biais qui me préoccupent. Ces biais peuvent affecter aussi bien les utilisateurs que les fournisseurs de contenu.
Premièrement, il peut y avoir un biais si des algorithmes servent à sélectionner le contenu à diffuser sur les services de diffusion en continu en prédisant le nombre de téléspectateurs que le contenu attirera. Un mauvais résultat algorithmique pourrait anéantir les chances de diffusion du contenu d'un fournisseur particulier.
Deuxièmement, il peut y avoir un biais dans les algorithmes de recommandation que les utilisateurs utilisent pour trouver du contenu. Les recommandations affichent souvent un biais de popularité: les plateformes recommandent ce qui est populaire et limitent l'accès des utilisateurs à un catalogue de contenus plus restreint. Cela peut être injuste pour les artistes de la longue traîne et pour les amateurs de contenu non populaire. Cela pourrait être injuste pour le contenu canadien, y compris le contenu généré par les utilisateurs.
Troisièmement, les préjugés des utilisateurs peuvent être amplifiés. Au‑delà des préjugés des utilisateurs pour ou contre le contenu canadien, si les utilisateurs ont un préjugé sexiste, par exemple, cela pourrait être accentué dans les recommandations qui répondent aux habitudes de visionnement antérieures. De tels préjugés peuvent former une boucle de rétroaction qui peut se propager dans tout le système.
La recherche dans ce domaine ne se développe que depuis peu. L'intervention du CRTC dans les algorithmes soulève de nombreux problèmes difficiles. Le CRTC n'est peut-être pas la première, la plus probable ou la meilleure solution à ces problèmes. Le CRTC a dit aujourd'hui qu'il ne veut pas jouer ce rôle, mais il pourrait jouer un rôle dans la mise en relief de ces problèmes.
Certains craignent que l'exigence de découvrabilité ne porte atteinte à la liberté d'expression. Les interfaces utilisateur et les recommandations des services de diffusion en continu peuvent être des formes d'expression. Si tel est le cas, les interventions de nature réglementaire pourraient contribuer à limiter cette expression. Il existe des préoccupations légitimes quant à la possibilité que la promotion de certains contenus puisse entraîner la dévalorisation d'autres contenus, entre autres. Parfois, les limites à l'expression sont justifiées, mais des justifications sont nécessaires. Pour comprendre si une justification existe, ou même simplement pour comprendre, nous avons besoin de données.
Il se peut que le meilleur rôle pour le CRTC soit d'exercer une surveillance et d'attirer l'attention sur les problèmes, non seulement en ce qui concerne la découvrabilité du contenu canadien, mais aussi les biais de recommandation liés à d'autres valeurs canadiennes, afin que la société civile, entre autres, puisse intervenir. Le CRTC ne peut le faire que s'il dispose de données.
Les dispositions du projet de loi relatives à la communication et à la divulgation de l'information sont importantes pour l'étude et l'examen des algorithmes et des données de découvrabilité, ainsi que pour la collaboration éventuelle du CRTC avec des organismes externes à ce sujet. Il pourrait être nécessaire d'exiger des plateformes qu'elles recueillent certaines données pour permettre ces examens. L'article du projet de loi qui vise les pouvoirs généraux en matière d'information pourrait inclure l'expression « collecte et communication ». Cet article pourrait également désigner l'information sur la découvrabilité comme de l'information que le CRTC peut exiger.
Je ne suis pas d'accord avec les dispositions proposées à l'article 25.3 qui permettraient à une entreprise d'empêcher la divulgation de renseignements.
Le système canadien de radiodiffusion a souvent servi les groupes dominants. Il a également été ouvert au changement et à l'amélioration grâce au travail de la société civile et d'autres intervenants. Nous devons veiller à ce que les mécanismes de découvrabilité des plateformes en ligne de diffusion en continu soient également ouverts à la critique et au changement grâce à la transparence publique, au débat et aux données.
Merci.
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Merci, madame la présidente.
Je m'appelle Gord Sinclair, et je suis membre du groupe Tragically Hip. Je tiens à vous remercier de me donner l'occasion de m'exprimer aujourd'hui.
Le groupe Tragically Hip a pris son envol à Kingston, en Ontario, au milieu des années 1980, et notre parcours nous a fait faire le tour du monde pendant plus de 30 ans. Il s'est terminé là où il a commencé, à Kingston, lorsque notre dernier concert a été diffusé dans tout le pays et vu par un tiers de la population du Canada.
Comment en sommes-nous arrivés là?
Au fil des ans, nous avons écrit de bonnes chansons, nous avons travaillé dur et nous avons eu des fans formidables, mais au début, nous avons profité du partenariat entre les diffuseurs privés et le gouvernement concernant le contenu canadien. Ce n'était pas une aumône. Pour nous, c'était un coup de pouce. Avec l'aide de nos gérants, nous avons enregistré un album et signé un contrat avec une maison de disques, et, avec leur aide, nous avons pu faire entendre notre musique à la radio. Cela nous a permis de nous faire connaître dans tout le pays et de prendre la route, comme l'ont fait tant de grands artistes canadiens.
Les Canadiens excellent en spectacle. La taille même du pays est notre plus grand atout. La route est longue et difficile, et les distances entre les concerts sont énormes. Vous ne pouvez pas avoir un emploi de jour et aspirer à devenir un artiste au Canada. Soit vous apprenez à aimer la vie de nomade et vos compagnons de voyage, soit vous vous séparez. Le regretté et formidable Ronnie Hawkins disait toujours que les Canadiens doivent travailler 10 fois plus dur pour réussir à parcourir un dixième du chemin.
Les artistes qui perdurent ont affiné leur talent à un degré très élevé. Les musiciens canadiens sont des voyageurs aguerris. Ils ont appris à jouer en direct et à vivre sur la route, et c'est ce qui nous distingue. D'une manière ou d'une autre, au cours des années et des heures passées à contempler le granit et les épinettes noires par la fenêtre du véhicule, on découvre ce que signifie être Canadien. Vous réalisez que malgré sa taille, ses régions et ses communautés distinctes, il y a plus de choses qui nous lient dans ce pays que de choses qui nous séparent. C'est sous cet angle que The Tragically Hip a écrit ses chansons. Nombre d'entre elles ont trouvé un écho auprès de nos concitoyens canadiens et jouissent d'une popularité durable.
Ce sont les voyages, l'espace, le temps et les conditions météorologiques qui incitent l'auteur-compositeur à chercher un sens et à découvrir ce qui nous donne une identité commune. Les nations se créent et se préservent à travers les histoires qu'elles racontent. Les mots mis en rythme et les mélodies racontent nos histoires. Ces chansons nous ont permis de jouir d'une longue et fructueuse carrière jusqu'à la mort prématurée de Gord Downie.
Walt Whitman a écrit: « La preuve d'un poète est que son pays l'absorbe aussi affectueusement qu'il l'a absorbé. » En 2022, cinq ans après la perte de Leonard Cohen et de Gord, nous devons nous demander d'où viendra notre prochaine génération de poètes. Comment pouvons-nous les aider à se révéler?
Les temps changent. Au cours des 30 années de carrière des Hip, nous sommes passés de la production de disques vinyle et de cassettes à celle de disques compacts, de vidéos et de bandes audionumériques, puis à Napster, iTunes et YouTube, et maintenant à la diffusion en continu, avec sa plateforme dominante, Spotify. À travers tout cela, jusqu'à récemment, il y a eu des spectacles sur scène pour joindre les deux bouts, mais les gens n'achètent plus les supports matériels que notre industrie produit. À l'ère du numérique, les gens n'ont pas abandonné la musique, mais seulement l'idée de la payer. Ce modèle économique n'est pas viable.
Nous sommes tous des acteurs du monde des arts, et l'avenir n'a jamais été aussi sombre. Pendant des années, les radiodiffuseurs traditionnels, en partenariat avec le gouvernement fédéral, ont aidé à développer et à soutenir les artistes canadiens. Le Fonds de la musique du Canada apporte un soutien essentiel à la musique dans ce pays. Que se passera‑t‑il si ce financement disparaît?
Dans notre chanson Morning Moon, Gord Downie a écrit que « si quelque chose est trop bon marché, il faut que quelqu'un paie quelque chose ». Chaque chanson jamais enregistrée peut désormais être diffusée en continu pour moins de 10 $ par mois. Le « quelqu'un » dont il est question, dans la chanson, c'est vous et moi, quand nous comprendrons que nous avons sous-estimé la contribution des musiciens et des auteurs-compositeurs canadiens.
Il n'y a pas de meilleure forme d'art que la musique pour préserver, promouvoir et exporter notre culture, mais après deux années de fermetures de salles et d'annulations de spectacles à cause de la pandémie, notre industrie nationale est en péril. Il faut que les artistes voient une lueur d'espoir pour une carrière dans la musique, sinon ils abandonneront tout simplement. D'où viendra notre prochaine Joni Mitchell si nous abandonnons nos jeunes artistes? Le développement artistique prend du temps. Si nous ne valorisons pas une chose assez pour la soutenir, elle disparaîtra à coup sûr.
La diffusion en continu est là pour de bon, mais les plateformes et les fournisseurs d'accès doivent contribuer à la santé à long terme des arts d'une manière ou d'une autre. Ils doivent y voir un investissement. La diffusion en continu est excellente pour les artistes qui veulent faire entendre leurs œuvres, pour les gens qui veulent découvrir de nouvelles musiques ou être découverts, mais dans un secteur qui a vu disparaître la majorité de ses sources de revenus, comment un artiste peut‑il gagner sa vie? La diffusion en continu peut aider, mais la réglementation doit s'adapter pour permettre à la culture canadienne de s'épanouir à l'ère numérique. Cela doit commencer chez nous.
Je crains que beaucoup n'abandonnent avant d'avoir eu la chance de trouver leur voix. Bien que le marché mondial soit important, les artistes canadiens doivent également atteindre leurs concitoyens de partout au pays. Dans l'environnement actuel, il y a une place pour tout le monde, tout comme il y a une place pour la diffusion en continu aux côtés des diffuseurs traditionnels et des spectacles en direct.
Notre potentiel en tant que nation créative est aussi vaste que le pays lui-même. Les auteurs-compositeurs sont nos meilleurs ambassadeurs culturels. Nous sommes poussés à créer, à exprimer ce que nous savons et ce que nous ressentons. Nous avons besoin de partenaires au sein du gouvernement et de l'industrie, sans oublier la diffusion en continu.
En ce moment, quelque part au Canada, un ou une jeune artiste cherche sa voix, la parfaite mélodie qui accompagnera les paroles parfaites. Nous avons besoin de votre aide pour faire entendre ces voix.
Merci, madame la présidente.
L'AIEST est le plus grand syndicat de l'industrie du divertissement. Elle représente 32 000 créateurs et techniciens canadiens dans les domaines du cinéma, de la télévision et du spectacle sur scène, et 10 000 autres créateurs qui travaillent dans le cadre de nos accords tout en apprenant et en acquérant les compétences et les certifications nécessaires pour devenir membre. Les membres de l'AIEST sont des directeurs de la photographie, des costumiers, des gréeurs aériens, des maquilleurs, des coiffeurs, des décorateurs, des artistes scéniques et bien d'autres encore. Ils sont tous hautement qualifiés et travaillent dans les coulisses. En bref, nous formons l'équipe.
Je tiens tout d'abord à préciser que l'AIEST appuie les efforts consentis par le gouvernement fédéral pour moderniser la Loi sur la radiodiffusion au moyen du projet de loi . Nous sommes également heureux que le veuille réexaminer ce qui devrait être considéré comme une production canadienne.
Qu'est‑ce qui fait qu'une production cinématographique ou télévisuelle est canadienne? Malgré ce que vous entendez régulièrement, le contenu canadien ne se limite pas nécessairement à raconter des histoires canadiennes. Ce qui se passe, c'est qu'en raison de la baisse des revenus, les entreprises médiatiques canadiennes reçoivent moins d'argent des diffuseurs nationaux. Elles aimeraient donc générer plus de fonds et demandent au gouvernement de mettre fin à la « gratuité » pour les studios et diffuseurs mondiaux et de les obliger à participer au financement des productions de contenu canadien.
En réalité, ils le font déjà. Les studios et diffuseurs mondiaux sont la deuxième source de financement de la production de contenu canadien. Les préventes et avances étrangères représentent 15 % du financement total. En comparaison, le Fonds des médias du Canada compte pour 10 % et Téléfilm pour 1 %.
Le a mentionné que la création de bons emplois pour la classe moyenne était un objectif du projet de loi . Les studios et les diffuseurs mondiaux sont maintenant aussi ceux qui emploient le plus de Canadiens dans le domaine du cinéma. Ils représentent plus de la moitié, 58 %, de l'investissement total dans la production au Canada et fournissent la majorité des emplois — 60 %. Les Canadiens hautement qualifiés peuvent rester au Canada. Les nouvelles infrastructures comme les studios et l'équipement offrent des possibilités qui n'étaient pas possibles sans les investissements étrangers.
La politique culturelle devrait soutenir l'investissement dans les travailleurs créatifs canadiens et ne pas profiter exclusivement aux sociétés de production canadiennes. Il est important de célébrer, de protéger et de promouvoir notre culture, mais le système actuel repose à tort sur quelques conditions obligatoires comme la propriété ou le contrôle de la propriété intellectuelle, ainsi que sur un système de 10 points selon lequel les films doivent obtenir au moins 6 points pour être considérés comme canadiens.
Selon le système actuel, la série La Servante écarlate ne peut pas être considérée comme une production canadienne. Cette série est tirée d'un roman de l'auteure canadienne Margaret Atwood, qui a participé en tant que productrice consultante. Elle présente des intrigues centrées sur le Canada, a été filmée au Canada — employant des centaines de Canadiens — et a obtenu 75 nominations aux Emmy Awards. Des Canadiens ont été reconnus à l'échelle internationale pour leurs compétences en matière de direction artistique, de conception de production, de coiffure, de maquillage, de conception de costumes, d'effets visuels et de montage.
L'histoire est semblable pour Jusqu'au déclin. Il s'agit d'un scénario canadien de langue française mettant en scène des acteurs canadiens, écrit par des Canadiens et filmé par des Canadiens. Comme pour La Servante écarlate, les travailleurs de cette production ont reçu des prix. Comme La Servante écarlate, cette production ne peut pas non plus être qualifiée de canadienne. La seule chose qui n'est pas canadienne dans cette production, c'est que Netflix l'a financée.
Nous avons besoin d'un système équitable pour déterminer les productions qui doivent être considérées comme étant canadiennes. Le système canadien à 10 points n'est pas seulement erroné, il est source d'exclusion. Le système de points donne la priorité à l'embauche de Canadiens, comme il se doit. Avoir un réalisateur canadien vous rapporte deux points. Un scénariste canadien vaut deux points. Mais un costumier vaut zéro point. Le responsable du maquillage ou de la coiffure vaut zéro point. Nous parlons ici de postes créatifs qui sont reconnus par des prix tels que les Oscars, les Emmy, les BAFTA et les Canadian Screen Awards. Les Canadiens qui font ce travail, cependant, ne valent aucun point, et c'est sans compter les centaines de Canadiens qui forment les équipes de tournage.
Quelle forme devrait prendre un nouveau système? Premièrement, les quatre conditions actuellement obligatoires, notamment la propriété intellectuelle, doivent être prises en compte sans être déterminantes. Deuxièmement, le système à 10 points doit être élargi.
Au Royaume-Uni, le British Film Institute utilise un test culturel de 35 points, et les productions doivent obtenir au moins 18 points pour être considérées comme britanniques. Ce système, qui comporte un plus grand nombre de points, permet de prendre en compte un plus grand nombre de facteurs, à savoir si le sujet du film est britannique, si la distribution est majoritairement britannique et si l'équipe est majoritairement britannique, en plus du lieu où se déroule l'histoire. Le système culturel néerlandais à 210 points prend en compte tous ces éléments et bien d'autres encore.
Ces pays comptent parmi plusieurs pays qui montrent qu'il est possible d'instaurer un système plus robuste et plus équitable. Nous sommes convaincus que c'est l'intention qui sous-tend le projet de loi . L'AIEST en appuie l'adoption. Nous devons moderniser notre système afin qu'il serve au mieux et favorise le Canada, nos travailleurs et nos histoires.
Merci.
:
Madame la présidente et honorables membres du Comité, je vous remercie de m'offrir l'occasion de vous faire part du point de vue de l'Association cinématographique-Canada, dont font partie Disney, Netflix, NBCUniversal, Paramount Global, Sony Pictures Entertainment et Warner Bros. Discovery.
Les studios internationaux offrent de la formation et des emplois bien rémunérés à 200 000 travailleurs créatifs canadiens de talent. Notre investissement au Canada atteint 5 milliards de dollars par année, soit l'équivalent de plus de la moitié de toute la production du pays. Nous contribuons à financer de nouvelles infrastructures, des plateaux de tournage et des studios d'effets visuels et d'animation dans toutes les régions du pays. Notre travail constitue le carburant économique de plus de 47 000 entreprises canadiennes par année. Nous investissons dans la production propre et sommes des chefs de file de la durabilité environnementale. Nous sommes fiers de soutenir des organisations culturelles canadiennes et avons à cœur de favoriser l'équité et la diversité, d'assurer la représentation devant et derrière la caméra, d'amplifier la voix des personnes sous-représentées et de raconter les histoires passées sous silence.
Les studios internationaux sont des partenaires cruciaux des réalisateurs canadiens. L'an dernier, nous avons fourni 15 % du financement de tout le contenu de propriété canadienne. C'est plus que le financement de Téléfilm et du Fonds des médias du Canada combiné. Grâce aux occasions présentées par les services de diffusion en continu mondiaux, les films et les spectacles produits ici sont vus par un plus grand nombre de gens et dans plus de régions du monde que jamais auparavant. C'est l'histoire d'une occasion mutuelle extraordinaire qui peut prendre de l'ampleur.
Passons au projet de loi . Pour mettre notre intérêt en perspective, nos studios et nos services de diffusion en continu offrent un éventail de contenu tant aux consommateurs non payants qu'aux abonnés, qui profitent des services de divertissement mondial de Netflix, Disney+, ou Paramount+, de toutes les téléréalités de Hayu ou du service d'animés japonais de Sony, qui sont si populaires dans la francophonie. Quand le projet de loi a été déposé, nous avons appuyé l'important concept au cœur de la mesure législative: un cadre souple pour déterminer comment les entreprises en ligne peuvent apporter la meilleure contribution possible au Canada. Avec le projet de loi C‑11, nous continuons de soutenir l'objectif du gouvernement visant à moderniser les politiques et à créer un système de diffusion souple de calibre mondial.
Nous proposons quelques amendements clés pour aider le projet de loi à atteindre ces ambitions. Ces amendements sont décrits avec force détails dans notre mémoire.
D'abord, les nouveaux pouvoirs devaient permettre d'élargir le concept de distribution obligatoire en vigueur dans le secteur de la câblodistribution aux services en ligne comme Apple TV ou Roku, qui diffusent des chaînes de tierces parties. Le libellé actuel dépasse toutefois de beaucoup cette intention. Il doit se limiter aux entreprises en ligne qui offrent les services de programmation d'autres parties.
De plus, nous nous réjouissons que le ait confirmé qu'il demandera au CRTC de moderniser la définition de « programme ». Nous proposons un amendement simple qui indiquerait explicitement que le CRTC doit prendre en compte la totalité des objectifs stratégiques en établissant cette nouvelle approche, sans qu'un seul facteur ne soit déterminant.
Enfin, nous recommandons des modifications afin de corriger des incohérences dans les objectifs stratégiques en matière de diffusion, et ce, pour que le CRTC considère la nature différente des divers services de diffusion en continu et le fait que des entreprises étrangères et pas seulement canadiennes seront maintenant assujetties au système de réglementation.
Outre ces amendements, nous proposons des approches stratégiques concernant la découvrabilité et l'importance d'encourager la concurrence, l'innovation, le choix du consommateur et l'abordabilité. Nous espérons que ces suggestions seront prises en compte dans les instructions en matière de politique et les procédures subséquentes du CRTC.
Dans ce marché en évolution rapide alimenté par les nouvelles technologies, les Canadiens seront mieux servis si vous rejetez les appels à regarder derrière et à élargir aux services en ligne internationaux les mêmes obligations imposées aux groupes de radiodiffusion canadiens, ou à enchâsser des approches rigides et désuètes afin de définir le contenu canadien dans la loi. Nos membres font une contribution au Canada de multiples manières, mais les modèles d'affaires des services de diffusion en continu internationaux sont fondamentalement différents de ceux des radiodiffuseurs canadiens et certainement de ceux des radiodiffuseurs années 1970, époque à laquelle les règles relatives au contenu canadien ont été élaborées.
Alors que de nombreux intervenants vous pressent d'apporter des amendements pour réduire la souplesse, il est temps que la politique adopte une définition plus moderne de la créativité et accorde aux joueurs mondiaux la souplesse nécessaire pour contribuer à l'atteinte de tous les objectifs du Canada, qu'ils soient culturels, sociaux, environnementaux ou économiques. En adoptant un regard neuf et un point de vue élargi, on permettra à un bien plus grand nombre de Canadiens talentueux de bénéficier d'occasions extraordinaires dans l'avenir.
Les productions internationales permettent aux Canadiens de travailler au sommet de leur art et de connaître le succès sur la scène mondiale. Les Canadiens talentueux qui veulent rester au Canada, perfectionner leurs compétences et contribuer à créer des histoires qui touchent des audiences de tous les pays ont besoin d'une politique souple et adaptable.
Je vous remercie de m'avoir offert l'occasion de m'adresser à vous. Je répondrai à vos questions avec plaisir.
Madame la présidente et membres du Comité, je vous remercie de me donner l'occasion de m'adresser à vous aujourd'hui.
[Traduction]
Depuis que nous avons témoigné devant le Comité en février 2021, nous avons continué à investir et à accroître notre empreinte au Canada. L'automne dernier, nous avons ouvert notre bureau d'affaires à Toronto et engagé nos premiers directeurs de contenu local, qui ont depuis sillonné le pays et collaboré avec des créateurs pour trouver les prochaines formidables histoires canadiennes que nous diffuserons de par le monde.
En cours de la même période, nous avons continué de filmer en studio et à divers endroits du pays tout en assurant la sécurité de nos acteurs et de nos équipes pendant la COVID‑19. Nous avons continué de collaborer avec les meilleurs studios d'animation du Canada afin de produire des séries comme Les mômes de l'Apocalypse, et plusieurs compagnies d'effets visuels de renom ont réalisé des merveilles dans des émissions comme Adam à travers le temps, où l'acteur canadien Ryan Reynolds tient la vedette. En novembre dernier, nous avons lancé notre première sélection de jeux mobiles, qui comprend plusieurs titres développés par des créateurs de jeux canadiens.
Tous ces investissements font en sorte que le Canada demeure un de nos principaux pays de production du monde. En fait, depuis 2017, nous avons investi plus de 3,5 millards de dollars au Canada pour produire des films et des séries que nous avons lancées sur Netflix. Nous avons notamment produit nos propres titres, conclu des ententes de coproduction avec des réalisateurs et des diffuseurs canadiens, et acquis des séries classiques et nouvelles en anglais et en français. Chacun de ces modèles contribue au système.
[Français]
De plus, nous avons offert un appui de taille et de formidables occasions aux créateurs d'ici. Nous avons contribué à ce que des talents canadiens de la relève et de la diversité, comme Maitreyi Ramakrishnan, vedette de la série Mes premières fois, obtiennent un premier rôle et une reconnaissance internationale. Nous nous sommes associés à une vingtaine d'organismes canadiens pour soutenir l'avancement professionnel de plus de 1 000 créateurs de toutes les provinces et de tous les territoires en mettant l'accent sur les créateurs des groupes sous-représentés.
Tout cela démontre que Netflix s'est investie au Canada.
Dans la mesure où le projet de loi vise à créer un cadre flexible qui permettra au CRTC de reconnaître les multiples contributions des services numériques, d'adapter les conditions de service appliquées aux entreprises en ligne et de moderniser la définition de « contenu canadien », nous estimons que cette démarche est judicieuse.
[Traduction]
Nous continuons de craindre l'adoption d'une approche rigide qui élargirait simplement aux services de diffusion en continu en ligne les exigences réglementaires actuellement imposées aux groupes de radiodiffusion canadiens, jugeant que cela ne favoriserait pas l'égalité des chances pour tous et ne serait pas juste ou équitable.
Contrairement aux grands radiodiffuseurs du secteur privé du Canada, Netflix ne serait pas en mesure de respecter ses obligations dans des catégories comme celles des nouvelles et des émissions de sports, dans lesquelles il effectue la majorité de ses dépenses en contenu canadien, et les titres produits ou financés uniquement par Netflix ne se qualifieraient toujours pas, même quand la majorité ou la totalité des rôles créatifs sont tenus par des Canadiens.
[Français]
Le nouveau cadre réglementaire devrait aussi reconnaître que les services de diffusion en continu offrent une fenêtre sans égale pour promouvoir nos contenus auprès des auditoires d'ailleurs. Le succès phénoménal d'œuvres comme Lupin, Schitt's Creek et Jusqu'au déclin illustre bien que les productions de qualité n'ont plus de frontières.
Par conséquent, Netflix et les autres membres de l'Association cinématographique du Canada, ou MPA Canada, ont proposé des amendements au projet de loi, lesquels sont énoncés dans notre mémoire.
[Traduction]
Quand le gouvernement a entrepris de moderniser la Loi sur la radiodiffusion, il a indiqué qu'il ambitionnait de créer un secteur des communications de calibre mondial et souligné qu'il importait de favoriser et de promouvoir la culture canadienne, de contribuer à la croissance économique et de protéger les intérêts des consommateurs canadiens, notamment au chapitre de l'abordabilité et du choix. Pour atteindre ces objectifs, le Canada doit établir un modèle équilibré et avant-gardiste qui tienne compte des contributions propres à chaque participant au système.
Je vous remercie, madame la présidente. Je répondrai à vos questions avec plaisir.
:
Je vous remercie, madame la présidente et membres du Comité, de m'avoir invitée à comparaître devant vous aujourd'hui.
[Traduction]
Depuis bien plus d'une décennie, YouTube est le reflet de la mosaïque culturelle du Canada, permettant à diverses voix de se faire entendre et diffusant les histoires canadiennes aux quatre coins du monde.
Grâce à YouTube, des créateurs comme Hacksmith créent des entreprises, des artistes comme Shawn Mendes connaissent le succès et des Canadiens de tous horizons peuvent faire entendre leur voix dans le monde. La youtubeuse canadienne Lilly Singh a fort bien expliqué le principe en déclarant que YouTube offre aux créateurs canadiens qui n'entrent pas dans le moule de la culture dominante l'occasion de trouver leur créneau parmi des milliards de gens.
Nous avons constaté de nos propres yeux que quand les obstacles sont levés et que les Canadiens bénéficient d'un accès égal et gratuit à une plateforme ouverte et à un auditoire international, ils peuvent conquérir le monde. Pour les créateurs canadiens, YouTube est une scène mondiale où tous jouent à armes égales, peu importe leurs relations ou leur apparence. N'importe quel Canadien avec une idée et un téléphone intelligent peut être un créateur et trouver un auditoire sur YouTube.
À maints égards, YouTube fait office de bibliothèque de vidéos numériques de la culture canadienne passée, présente et future. Il a permis aux moments patrimoniaux canadiens de transcender les frontières et d'être vus plus de 28 millions de fois.
[Français]
Encore+, notre partenariat avec le Fonds des médias du Canada, a permis aux utilisateurs du monde entier d'accéder au meilleur du contenu canadien.
Nous soutenons les objectifs du projet de loi , et nous voulons travailler ensemble pour atteindre ces objectifs communs.
[Traduction]
Je veux être limpide quant à la position de YouTube sur le projet de loi , car elle est souvent mal comprise et parfois erronément présentée.
Certains croient que nous voulons éviter toute forme de réglementation. Or, ce n'est pas vrai. En fait, quand le affirme qu'une chanson officielle de The Weeknd sur YouTube devrait être assujettie à la loi, nous n'avons aucune objection à ce sujet et nous ne nous opposons certainement pas à continuer de contribuer financièrement au contenu canadien.
Ce qui nous préoccupe, c'est que le projet de loi donne au gouvernement le contrôle sur tous les aspects de l'expérience canadienne sur YouTube. Il ne comprend pas de balises efficaces ni pour les pouvoirs accordés au CRTC ni pour le contenu auquel ces pouvoirs s'appliquent.
[Français]
Quand je dis « contenu », j'entends par là tout le contenu, qu'il s'agisse d'un défi de danse, d'une vidéo de chat ou d'un vidéoclip officiel de Charlotte Cardin.
[Traduction]
Si ce projet de loi est adopté dans sa forme actuelle, le CRTC pourrait déterminer le contenu qui pourrait être promu au Canada en imposant des obligations de découvrabilité et en fixant la manière dont les créateurs font connaître leur contenu. Cette approche place l'organisme de réglementation entre les spectateurs et les créateurs, accordant au CRTC le pouvoir de décider qui gagne et qui perd.
Le projet de loi pourrait faire un grand tort aux créateurs et aux spectateurs. Pour ceux qui se fient à nous pour leur offrir du contenu correspondant à leurs intérêts, le fait de forcer artificiellement une plateforme ouverte comme YouTube de recommander du contenu en fonction des priorités du gouvernement aurait pour effet de pénaliser ceux qu'on cherche à aider, puisque cela impose des mesures à un fournisseur qui utilise une technologie axée sur la demande et fait fi de deux caractéristiques clés de la réalité numérique d'aujourd'hui.
D'abord, les Canadiens ont un choix infini. Si le gouvernement oblige les plateformes à recommander un contenu qui ne correspond pas à leurs intérêts personnels, ils abandonneront simplement la vidéo ou lui attribueront même un avis négatif.
Ensuite, ces comportements entraînent nos systèmes, et c'est là qu'un risque se pose pour les créateurs. Le système apprend que ce contenu n'est pas pertinent et intéressant pour les spectateurs, puis applique ces leçons à l'échelle mondiale. Par conséquent, les créateurs mis de l'avant au Canada pour leur contenu canadien pourraient être pénalisés dans les résultats de recherche dans le monde. C'est une perspective terrifiante pour les créateurs canadiens, dont 90 % des temps de visionnement dépendent des auditoires internationaux et dont le revenu serait directement touché.
Il est possible de soutenir les musiciens, les artistes et les conteurs canadiens sans mettre des milliers de créateurs en péril, et nous avons quelques idées de la manière de le faire. On pourrait d'abord protéger le gagne-pain des créateurs numériques canadiens en modifiant le libellé de l'article 4.2 proposé afin de n'y assujettir que la musique commerciale en version intégrale. On peut également renforcer l'article 9.1 proposé pour prévenir les répercussions de la réglementation sur les algorithmes de recommandation. Enfin, on pourrait appliquer la réglementation de la radiodiffusion de manière très circonscrite et mieux tenir compte des technologies et des modèles d'affaires différents.
Nous sommes persuadés en apportant plus de précisions dans le projet de loi , le gouvernement peut atteindre ses objectifs. Au bout du compte, notre but est le même: préserver et célébrer les histoires et la culture canadiennes.
[Français]
Je vous remercie de me donner l'occasion de discuter avec vous de ce projet de loi.
[Traduction]
Je répondrai à vos questions avec plaisir.
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Je vous remercie beaucoup, madame la présidente.
Je tiens à remercier tous les témoins d'être ici. C'est un groupe de témoins formidables. Je vous suis très reconnaissant d'avoir pris le temps de comparaître.
Mes questions s'adresseront maintenant à M. Gordon Sinclair.
Je dirais que le groupe The Tragically Hip peut certainement être cité comme une source de fierté lorsqu'on parle des talents canadiens. Je suis moi-même musicien et j'ai fait des tournées au Canada pendant des années, et vous serez heureux d'apprendre que chaque soir où j'étais sur scène, quelqu'un est venu me demander de jouer quelque chose de The Tragically Hip. Cela fait partie de votre héritage, et je vous suis reconnaissant d'être ici aujourd'hui pour défendre les intérêts des auteurs-compositeurs, des paroliers, des compositeurs de concert, des éditeurs de musique et de tout l'écosystème. Si j'ai travaillé aussi fort pour arriver ici, c'est en partie pour garantir une compensation équitable pour l'utilisation du travail des artistes.
Il n'y a pas si longtemps, les artistes pouvaient vivre de la vente de leurs albums. Même à titre de musicien indépendant, il était possible de gagner suffisamment d'argent grâce à la vente de sa musique pour au moins faire un autre album. Comme vous l'avez mentionné, depuis la diffusion en continu, cette situation a certainement changé. Pouvez-vous nous dire à quel point il est plus difficile de faire carrière à titre d'auteur-compositeur sans obtenir le retour sur investissement des dépenses et des coûts liés aux enregistrements?
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À mon avis, la chose la plus importante est de permettre aux jeunes artistes d'avoir l'occasion que j'ai eue dans l'ancien système. Encore une fois, sans un grand coup de chance, il est très difficile de lancer une carrière. Il est vraiment important, du point de vue de la culture et du patrimoine, que ces voix puissent être entendues d'un bout à l'autre du pays. Il est important qu'une personne de Victoria puisse entendre une personne de St. John's, et qu'une personne d'Iqaluit puisse entendre une personne de Toronto et vice versa. C'est le fondement d'un patrimoine national.
Pour moi, l'écosystème doit être axé sur la distribution, qu'il s'agisse de la diffusion en continu ou de la radio traditionnelle, mais il est tout aussi important de créer un environnement propice et d'investir dans la capacité des jeunes artistes et des artistes établis à partir en tournée et à présenter leurs spectacles dans des endroits où, traditionnellement, les artistes ne se produisent pas. C'est de cette façon que nous avons pu nous faire un nom. C'était comme cela que le système fonctionnait à l'époque. Nous appelions cela « le circuit », et je suis sûr que vous vous en souvenez bien.
Je viens d'une petite ville de l'Ontario où, lorsqu'un artiste établi venait en ville, c'était une grande soirée. C'était une soirée communautaire. Lorsqu'il s'agissait d'un artiste canadien, on le voyait dans le contexte d'un artiste international et cette musique avait un sens. Partout autour de soi, on voyait des gens de sa collectivité et on se rendait compte qu'on partageait les mêmes goûts musicaux et cela permettait d'établir des liens. Pour moi, c'est cela, le patrimoine. Si nous le perdons, il sera très difficile de le récupérer.
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Je vous remercie, madame la présidente.
J'aimerais tout d'abord faire un commentaire qui s'adresse à vous, monsieur Sinclair.
C'est mon petit moment groupie. Je n'étais pas un grand admirateur de la formation The Tragically Hip, mais mon beau-frère, Richard, aujourd'hui décédé, était l'un de vos plus grands admirateurs. À force de me faire écouter vos chansons et de monter le volume quand elles étaient jouées à CHOM, il m'a inévitablement amené à commencer à aimer cela. Aujourd'hui, je suis peut-être la personne en Amérique du Nord qui écoute le plus souvent et à plus fort volume la pièce musicale Bobcaygeon. Je veux donc vous remercier pour cela et aussi pour votre témoignage aujourd'hui. C'était très important d'entendre vos observations là-dessus.
Ma première question s'adresse à Mme Patell.
Madame Patell, un peu plus tôt aujourd'hui, le président du CRTC nous a clairement dit que cet organisme n'irait pas imposer des façons de programmer les algorithmes ou influencer la façon dont la programmation est faite par les plateformes numériques. Au contraire, il a dit que l'on établirait des objectifs et que l'on chercherait des façons d'améliorer la programmation, en collaboration avec les plateformes comme YouTube et les autres. Cela signifie que l'on tiendrait compte notamment de vos suggestions pour améliorer la découvrabilité.
Que pensez-vous de cette affirmation?
Trouvez-vous encore que cela risque de mettre en péril la programmation de vos algorithmes?
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Je vous remercie de me donner l'occasion d'aborder cet enjeu.
J'ai bien accueilli les commentaires du président du Conseil plus tôt aujourd'hui, et je pense que ce que nous demandons ici, c'est de veiller à ce que cela soit reflété de façon adéquate dans le libellé du projet de loi. Je pense que c'est tout à fait possible.
La première façon d'y arriver consiste à préciser trois choses. La première est la portée du contenu auquel cela s'applique et la garantie qu'il n'y aura pas de place pour un malentendu, une mauvaise interprétation ou un élargissement futur de la portée de l'intervention réglementaire.
Deuxièmement, en ce qui concerne le libellé relatif aux protections liées aux algorithmes, je pense qu'il est possible de renforcer ce libellé, afin qu'il indique de façon parfaitement claire qu'on ne s'en servira pas pour obtenir certains résultats particuliers.
Je pense que l'une des questions qu'il a abordées concernait les pouvoirs qui seraient accordés au CRTC en vertu de ce projet de loi. Il a mentionné la découvrabilité, entre autres, mais je pense qu'il est vraiment important de se pencher sur le libellé de la disposition de l'alinéa 9.1(1)e) proposé, qui fait référence à la présentation d'émissions que peut sélectionner le public canadien, y compris les émissions originales canadiennes.
C'est la raison pour laquelle nous avons soulevé ces préoccupations, car lorsqu'on applique cela à l'article 4.2 proposé, tel qu'il nous a été décrit par des responsables de Patrimoine canadien — et ce n'est en fait qu'un ensemble de critères —, le Conseil doit tenir compte de ces critères, mais il n'est pas tenu de les respecter lorsqu'il détermine le contenu visé. La combinaison d'un champ d'application étendu et de ce vaste pouvoir de déterminer la présentation du contenu que peut sélectionner le public canadien est notre plus grande préoccupation, car c'est l'interface de la plateforme entre l'utilisateur et le contenu en tant que tel.
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C'est une très bonne question, monsieur Champoux.
Effectivement, j'ai soulevé cet élément, parce que c'est celui qui nous apparaît le plus évident. Cependant, je pense qu'il faut également considérer l'ensemble de l'écosystème. Il est important de le souligner de plus en plus. Il ne faut pas penser que les télédiffuseurs ou les radiodiffuseurs canadiens ont pris du retard.
Comme vous le savez certainement, de notre côté, tout comme nos concurrents canadiens, nous avons investi dans le visionnement en ligne, la fameuse diffusion en continu. Depuis plus de 10 ans maintenant, le Club illico propose des séries extrêmement importantes sur le plan des investissements.
Il y a beaucoup de discussions actuellement au sujet du contenu canadien. Pour ma part, je peux vous assurer que toutes les séries qui sont faites chez nous sont faites avec des comédiens, des équipes de tournage et des réalisateurs canadiens, dans des lieux canadiens, et qu'elles sont diffusées par des entreprises canadiennes dont la majorité des actionnaires sont canadiens. Nous allons continuer à en faire autant.
Il faut regarder cette question dans son ensemble. Je sais que vous allez discuter bientôt du projet de loi , parce que cela fait partie d'un tout. Les revenus publicitaires sont importants, puisqu'ils constituent la seule et unique source de revenus pour les télédiffuseurs généralistes. S'ils disparaissent, ce sont autant de ressources qui ne seront plus disponibles pour l'ensemble de la production télévisuelle, que ce soit la production de séries ou la production d'émissions d'information.
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Oui, effectivement. Vous avez tout à fait raison. Je vous remercie beaucoup.
Je vous remercie, monsieur Julian. Votre temps est écoulé.
Je vous remercie d'avoir été concise, madame Bannerman.
Je tiens à remercier les témoins d'avoir attendu si longtemps pour prendre la parole et d'avoir passé autant de temps à nous expliquer certaines des complexités que nous tentons de comprendre.
Je veux aussi remercier tout particulièrement — et je pense que je dois le faire — M. Sinclair d'avoir passé du temps avec nous aujourd'hui et d'avoir été extrêmement patient. Mesdames et messieurs, il est une célébrité, et je dois dire que nous sommes honorés de sa présence.
Je remercie sincèrement tous les témoins.
Je vais maintenant accepter une motion d'ajournement.