:
Bonjour, chers collègues.
[Français]
Je déclare la séance ouverte.
Bienvenue à la 147e réunion du Comité permanent des comptes publics de la Chambre des communes.
[Traduction]
La réunion d'aujourd'hui se déroule sous forme hybride, conformément au Règlement. Des députés sont présents dans la salle et d'autres participent à distance à l'aide de l'application Zoom.
Avant de commencer, j'invite tous ceux qui sont présents en personne à lire les lignes directrices qui figurent sur les fiches mises à jour qui se trouvent sur la table. Ces mesures sont en place pour aider à prévenir les incidents audio et les rétroactions acoustiques.
Je rappelle à tous, qu'ils participent en personne ou en ligne, que, pour la sécurité des interprètes, il est très important que leur microphone soit en sourdine lorsqu'ils n'ont pas la parole.
[Français]
Merci à tous de votre coopération.
[Traduction]
Je rappelle que tous les commentaires doivent être adressés à la présidence.
[Français]
Conformément à l'article 108(3)g) du Règlement, le Comité reprend l'examen du rapport 6 de la vérificatrice générale du Canada intitulé « Technologies du développement durable Canada » et tiré des rapports 5 à 7 de 2024.
[Traduction]
J'aimerais accueillir notre témoin, mais la semaine dernière, j'ai été avisé qu'il y avait un conflit d'horaire. J'ai cherché à savoir pourquoi, et c'était pour raison médicale. Ce n'était pas le cas.
J'ai demandé à la témoin d'être ici, puisqu'elle avait confirmé qu'elle serait ici à 11 heures. Je m'attends à ce qu'elle arrive d'ici midi. Nous reprendrons nos travaux à ce moment‑là.
D'ici là, la séance est suspendue.
Je vous rappelle que la réunion d'aujourd'hui se déroule sous forme hybride, conformément au Règlement. Les députés participent à la fois en personne et à distance à l'aide de l'application Zoom.
Je rappelle à tous ceux qui sont en personne et en ligne que, pour la sécurité de nos interprètes, il est très important que votre microphone soit en sourdine lorsque vous n'avez pas la parole. Je vous rappelle également que tous les commentaires doivent être adressés à la présidence.
J'aimerais maintenant souhaiter la bienvenue à notre témoin.
Nous accueillons Mme Andrée-Lise Méthot, fondatrice et associée directrice de Cycle Capital, qui comparaît à titre personnel.
Je dois régler une petite question d'ordre administratif. J'espère avoir votre accord à cet égard.
[Français]
Avant de laisser la parole à Mme Méthot, je vous prie de noter qu'elle est accompagnée de M. Jean‑Philippe Groleau, son conseiller juridique. Avec le consentement du Comité, il sera à ses côtés aujourd'hui dans un rôle de soutien.
[Traduction]
M. Groleau doit s'en tenir à un rôle strictement consultatif; il ne peut poser de questions ni répondre au nom de la témoin.
Êtes-vous d'accord pour autoriser le conseiller juridique à prendre place à cette table?
Je constate que oui.
Monsieur Groleau, si vous le souhaitez, vous pouvez vous asseoir.
Merci.
Madame Méthot, vous avez la parole pour votre déclaration liminaire.
Je tiens à mentionner d'entrée de jeu que vous pouvez vous référer aux documents que vous avez envoyés.
Chers collègues, ces documents vous seront fournis, j'espère, en cours de journée, car un des documents est en train d'être traduit. La traduction fait l'objet d'une vérification. Ces documents vous seront envoyés, je l'espère, d'ici la fin de la journée.
Vous avez la parole pour un maximum de cinq minutes.
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
Chers membres du Comité, comme vous le savez certainement, j'ai comparu pendant une heure sous serment, le 28 novembre 2023, devant le Comité permanent de l'industrie et de la technologie. J'ai alors répondu à toutes les questions en lien avec la période pendant laquelle j'étais membre du conseil d'administration de Technologies du développement durable Canada, ou TDDC.
Je rappelle que j'ai été nommée par les membres de la fondation, sous la présidence de M. Jim Balsillie. J'ai également été reçue en entrevue par la vérificatrice générale du Canada, qui, après avoir effectué une enquête complète sur ces mêmes questions, n'a lancé aucun blâme à mon endroit.
Je comprends toutefois que certains membres de ce comité ont encore des questions en lien avec cette période. Ils s'intéressent principalement à deux choses.
Premièrement, au sujet de la Banque de l'infrastructure du Canada, ou BIC, on a prétendu que j'avais profité du fait que j'occupais un poste d'administratrice pour favoriser un projet auquel Mme Annette Verschuren participait, soit le projet d’Oneida Energy Storage LP. C'est faux. Je vous ai communiqué une note de service préparé par l'avocat général de la BIC. C'est un des documents que vous allez recevoir. Cette note de service démontre que je me suis conformée à toutes les règles applicables en matière de conflits d'intérêts lors de mon mandat d'administratrice. Il souligne également, à la page 3, que j'étais absente lors de la réunion du conseil d'administration au cours de laquelle le projet d'Oneida a été discuté.
Monsieur le président, je comprends donc bien mal les reproches qui me sont adressés sur cette question.
Deuxièmement, il y a les accusations concernant TDDC et les mesures de soutien liées à la COVID‑19. Certains membres de ce comité ont prétendu que j'avais voté en faveur de mesures de soutien favorisant 23 compagnies liées à 36 situations de conflit potentiel dans lesquelles Cycle Capital aurait eu des intérêts. Il est très facile de prouver que c'est faux, mais personne ne s'est donné la peine de vérifier.
Je profite donc de cette occasion pour rectifier les faits. Cycle Capital n'a jamais investi un sou dans 21 des 23 compagnies qui ont été mentionnées.
J'ai déclaré un conflit potentiel en lien avec ces 21 compagnies au moment où Cycle Capital étudiait la possibilité d'y investir.
Or, pour ces 21 compagnies, Cycle Capital a choisi de ne pas investir. Nous n'avons donc mis aucun dollar dans ces compagnies, bien avant le vote sur les mesures de soutien liées à la COVID‑19. Dans certains cas, c'est plusieurs années avant ce vote.
Vous comprendrez donc que, quand on n'a pas d'investissement, on n'a pas de conflit d'intérêts. Je vous ai fourni un tableau qui vous sera remis et qui reprend la trame chronologique de tous ces investissements.
Il reste donc deux compagnies, GreenMantra et MineSense. J'ai suivi les règles, et j'ai produit une déclaration de conflit d'intérêts en lien avec ces compagnies dans lesquelles Cycle Capital avait effectivement des intérêts. Pourquoi ne me suis-je donc pas récusée au moment du vote? Pour deux raisons.
D'abord, parce que j'ignorais que ces compagnies allaient bénéficier de ces mesures. Nous étions alors au début de la pandémie de COVID‑19, et, comme il s'agissait d'une mesure omnibus pour les compagnies qui se qualifiaient, aucune liste des bénéficiaires potentiels ne nous avait été distribuée.
Le conseiller juridique de TDDC, un associé senior réputé d'une grande firme d'avocats, Me Ed Vandenberg, nous avait indiqué que nous ne pouvions pas être en conflit d'intérêts. Je suis ingénieure, et non avocate. J'ai fait confiance au jugement professionnel de Me Vandenberg, comme tous les autres membres du conseil d'administration, y compris les gens du comité de gouvernance.
Monsieur le président, c'est sur ces éléments pourtant facilement vérifiables que des membres de ce comité contestent ma probité et salissent ma réputation, en se plaçant toujours soigneusement sous la protection du privilège parlementaire. Et leurs paroles ont des conséquences. Des messages intimidants et menaçants, j'en ai reçu.
Cela m'amène à un dernier point, monsieur le président. Un membre de ce comité a dit, ici, il y a à peine deux semaines: « De nombreux membres du conseil avaient un conflit d'intérêts. L'une de celles qui avaient de loin le plus de conflits était Andrée‑Lise Méthot. Son entreprise, qu'elle a fondée, Cycle Capital, a réalisé d'importants investissements — 250 millions de dollars provenant du fonds vert ont été injectés dans des organisations dans lesquelles Cycle Capital a investi ».
J'ai entendu d'autres chiffres au cours des derniers mois. J'ai voté pour attribuer, semble-t-il, à des compagnies du portefeuille, 42 millions, 140 millions, 200 millions, et maintenant 250 millions de dollars, ce qui représente une inflation de 500 % en quelques mois. Je me demande bien d'où viennent tous ces chiffres, parce qu'ils ne tiennent pas la route.
Ce que je peux vous dire, par contre, c'est que le seul vote que j'aurais effectué, à mon insu, en faveur de compagnies dans lesquelles Cycle Capital détenait des intérêts, est celui des mesures liées à la COVID‑19. Or, au moment du vote, mes parts dans GreenMantra et Minesense étaient, respectivement, de 0,04 % et de 0,03 %. À ce moment, l'intérêt maximal tiré de ces mesures était de 154,73 $ pour GreenMantra et de 90,63 $ pour MineSense.
Il y a un gouffre entre 250 dollars et 250 millions de dollars, un gouffre presque aussi large que les préjudices moraux et réputationnels causés par ces allégations non vérifiées.
Je suis maintenant à votre disposition pour répondre à vos questions.
:
Merci beaucoup de votre question.
Pendant toutes ces années, la façon dont j'ai procédé est la suivante: je déclarais les conflits réels et les conflits potentiels. Chaque fois qu'on avait une rencontre du conseil, on recevait une liste. Si le dossier était sous analyse — on reçoit 1 200 dossiers —, si quelqu'un de notre équipe révisait le dossier, je déclarais un potentiel conflit d'intérêts. Généralement, l'analyse prend environ de 8 à 15 semaines. Tout dépend des cas et de la variabilité. Au moment du vote sur les mesures liées à la COVID‑19, nous avions pris la décision, parfois depuis des années, de ne pas investir dans ces compagnies. Je n'étais donc pas en conflit d'intérêts, et nous n'étions pas investisseurs.
D'ailleurs, la vérificatrice générale a été très claire dans son rapport. Elle y indique: « Lors de ces 2 votes, dans 63 cas, des membres du conseil d’administration avaient voté alors qu’elles ou ils avaient précédemment déclaré un [potentiel] conflit d’intérêts. Dans environ le tiers de ces cas, les membres du conseil d’administration nous ont indiqué qu’elles et ils n’étaient plus en conflit d’intérêts au moment du vote. » C'est mon cas. Par conséquent, sur les 23 compagnies qui sont listées, nous ne sommes pas investisseurs dans 22 d'entre elles.
:
Je vous demanderais de m'excuser, parce que je vais être un peu émotive.
C'est très difficile de lire des choses fausses à notre égard sur les médias sociaux, et de voir la réaction des gens. La famille et les amis ont dû recevoir beaucoup de soutien. C'est pour cela que M. Groleau m'accompagne aujourd'hui.
J'ai consacré ma vie à lutter contre les changements climatiques. Je suis ingénieure. J'ai étudié en physique de l'atmosphère. J'ai fait ma maîtrise sur les premiers écosystèmes terrestres. Je suis une écologiste convaincue. C'est d'ailleurs pour cela que je connais , non pas parce qu'il est ministre, mais parce qu'il a escaladé la Tour CN. Je suis moi-même une militante.
J'ai trouvé cela très dur de voir ma carrière salie, pour laquelle je me suis donnée sans compter. J'y ai mobilisé ma famille et mes amis. J'ai bâti un des plus grands groupes de capital de risque en matière de technologies climatiques.
Nous sommes reconnus mondialement. Nous avons attiré des milliards de dollars d'investissements au Canada parce que nous sommes des gens crédibles et professionnels. J'ai trouvé ça très dur, et j'ai même eu peur. J'ai même fait une démarche pour ajouter un système de sécurité chez moi.
:
En fait, le comité discutait des problèmes. C'est à cela que sert le comité, c'est-à-dire à soulever toutes les questions. Je peux difficilement comparer ces deux dossiers parce qu'on en a vu 250. Vous comprendrez que j'ai une vision beaucoup plus large des choses.
Il y avait des discussions approfondies. D'un côté, vous pouvez avoir un expert universitaire qui vous dit que c'est la meilleure idée en ville, de l'autre, vous pouvez avoir un autre type d'expert ou un administrateur qui connaît les problèmes du secteur et qui va amener le conseil d'administration à une décision précise. C'est vraiment un amalgame d'éléments qui va faire qu'on va soutenir ou pas un projet.
En fait d'expertise autour de la table, il y avait des ingénieurs, des comptables, des avocats, des entrepreneurs. Il y avait toutes sortes de gens qui donnaient leur avis sous différents angles, qui étaient âprement discutés au conseil.
Je ne peux pas répondre précisément au sujet du projet dont vous me parlez. Par contre, je peux vous dire que le processus était vraiment transparent, qu'il faisait l'objet d'un débat et qu'il était honnête. Les employés de TDDC avaient aussi leur mot à dire sur les dossiers, et ce, très solidement. On écoutait beaucoup ce qu'ils avaient à dire. D'ailleurs, ils présentaient en détail chacun des dossiers ainsi que leurs recommandations.
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Je vous remercie de votre question.
On se souvient que nous étions dans un contexte de pandémie de COVID‑19 et qu'à ce moment-là, il n'y avait pas encore de vaccins. Plusieurs organisations fédérales et provinciales et plusieurs organisations dans le monde essayaient d'aider les entrepreneurs à traverser cette période.
Je vais vous donner un exemple pour illustrer la situation. Pendant la pandémie de COVID‑19, une société de portefeuille dont les revenus s'élevaient à 20 millions de dollars a vu ses revenus tomber à zéro en quelques heures.
Il y a eu énormément de discussions partout dans le monde pour soutenir les entreprises. TDDC n'a pas été différente des autres organisations dans le monde qui se préoccupaient d'entrepreneuriat et de technologies. Les membres du conseil d'administration ont tenu une discussion pour faire ce qu'on appelle une résolution omnibus, qui visait l'ensemble des dossiers. Ainsi, toutes les entreprises qui avaient accès à de l'argent chez TDDC recevraient de 10 % à 15 %, selon les cas, d'argent supplémentaire pour traverser les moments difficiles. Cette mesure visait à soutenir les entreprises et les entrepreneurs qui étaient fortement à risque, compte tenu des chaînes d'approvisionnement qui s'écroulaient. L'objectif était vraiment de sauver ces entreprises.
Il s'agissait d'une résolution omnibus parce que nous n'avions pas la liste des entreprises. Il y a eu un débat au conseil d'administration à ce sujet. Nous nous demandions s'il fallait adopter ou non la résolution omnibus. Je tiens à vous dire que, lors de cette rencontre, il y avait la présidente-directrice générale, la présidente, la présidente du comité de gouvernance et les membres du comité de gouvernance. Quant à moi, j'étais une simple membre du conseil d'administration. Il a été décidé de poser la question au conseiller juridique Ed Vanderberg de la firme d'avocats Osler. Cette firme fait quand même partie des grandes firmes d'avocats au Canada. M. Vanderberg nous a dit que nous ne serions pas en conflit d'intérêts si nous adoptions une telle résolution, parce que c'était une mesure omnibus.
J'ai donc suivi l'avis d'un avocat. Quand on siège à un grand conseil d'administration comme celui-là et qu'on demande un avis juridique, en général, on respecte l'avis de l'avocat. C'est ce que j'ai fait.
Je ne sais pas si je réponds bien à votre question.
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Aujourd'hui, lorsque la traduction sera terminée, vous recevrez ce tableau d'audit de TDDC. Il contient la liste complète des entreprises auditées par la vérificatrice générale, qui comprend nos commentaires.
Vous y trouverez la date d'entrée à l'étude du projet chez Cycle Capital Management, ou CCM, pas chez TDDC, la date de refus du projet par CCM ainsi que la date où j'ai déclaré mes intérêts dans les compagnies, le pourcentage des intérêts détenus par CCM et de ceux détenus par Andrée‑Lise Méthot dans les compagnies. Vous trouverez aussi la date d'approbation par le conseil d'administration et la date de ma déclaration d'intérêts relatifs à l'investissement de TDDC.
Dans le cas du projet de MineSense, par exemple, mes intérêts représentent 0,03 %. Je coinvestis dans nos fonds avec nos investisseurs de partout dans le monde. Comme je l'ai mentionné dans mon allocution d'ouverture, lors des deux votes concernant les mesures de soutien liées à la COVID‑19 accordées à cette compagnie, mes intérêts représentaient 0,03 %.
Des 23 compagnies figurant sur cette liste, il y en a 2 pour lesquelles nous n'étions pas en conflit d'intérêts, mais d'anciens conflits d'intérêts potentiels avaient été décelés, comme il est indiqué dans le rapport de la vérificatrice générale. Dans le cas de 21 compagnies sur 23, Andrée‑Lise Méthot et CCM ne détiennent donc aucun intérêt.
Nous avons tout enregistré pour chaque dossier. Je suis donc complètement transparente avec vous.
Je comprends que la liste apporte un peu de confusion et c'est la raison pour laquelle je vous ai préparé un tableau détaillé contenant de l'information confidentielle, car, habituellement, nous ne divulguons pas nos pourcentages de propriété dans les entreprises.
Monsieur Cannings, cela répond-il à votre question?
:
Oui, j'aimerais aider un peu M. Cooper. Je pense qu'on a simplement mal transcrit le nom, qui n'est pas MineSense Biochemistry, mais bien MineSense Technologies. Je ne veux pas m'éloigner du fait que nous sommes un investisseur dans MineSense. Comme je l'ai déjà précisé, mon intérêt représentait 0,04 %. C'est indiqué dans le tableau que vous allez recevoir.
Je vous rappelle aussi que nos fonds proviennent de 50 investisseurs du Canada, des États‑Unis et de partout en Amérique du Nord. Il y a des investisseurs privés et des investisseurs institutionnels. Nous avons eu recours à des processus pour obtenir ces fonds. Nous avons même effectué à maintes reprises des concours pour obtenir ces fonds. Le taux que représentent les investissements de l'ensemble des investisseurs de MineSense Technologies est de 8,7 %. Dans mon cas, personnellement, ce taux se chiffre présentement à 0,03 %. Je tiens vraiment à clarifier ce point.
Oui, nous avons un intérêt. En effet, quand on détient 8,7 % d'une entreprise, on déclare ses conflits d'intérêts, on se récuse, et c'est ce que j'ai toujours fait.
Monsieur Cooper, je vous parle bien de MineSense Technologies, une entreprise qui utilise une extraordinaire technologie. Elle est établie à Vancouver. Elle change totalement le profil de l'exploitation minière et permet de formidables économies en matière de CO2, d'eau et de déchets. C'est une entreprise qui, je l'espère, va faire des gains sur les marchés mondiaux. Elle génère aujourd'hui des millions de dollars de revenus et arrive à positionner le Canada grâce à son approche vraiment écologique de l'exploitation minière.
:
J'aimerais signaler un élément important, qui a été souligné lors d'autres rencontres en comité. J'ai pris le temps de prendre connaissance de plusieurs des témoignages qui ont été fournis.
Le conseil d'administration a proposé des plans d'affaires au gouvernement, et il a souvent demandé à ce qu'on s'assure d'avoir une mise à jour. En effet, les organisations évoluent au fil du temps. Selon ce que je comprends du rapport de la vérificatrice générale, c'est que ces mises à jour n'ont pas été faites de façon structurée.
Cela étant dit, je peux vous dire que moi-même ainsi que d'autres membres du conseil d'administration avons demandé à plusieurs reprises qu'il y ait une mise à jour, parce que les choses évoluaient.
Le domaine des technologies propres a grandement évolué par rapport à ce qui existait il y a 20 ans, 10 ans ou 5 ans. Quand j'ai commencé à travailler dans ce secteur, il n'y avait que 200 entreprises en Amérique du Nord qui s'y consacraient. Aujourd'hui, il y en a des milliers.
Des propositions de modification ont été présentées au gouvernement et au ministre responsable. Nous avons obtenu l'approbation nécessaire pour procéder aux changements, mais, selon ce que je comprends, les modifications n'ont pas été faites conformément aux modalités établies. C'est en ce sens que je dis que cela ne suit pas parfaitement les critères.
C'est ce que j'ai compris du rapport de la vérificatrice générale, et c'est sur ce point que je peux témoigner devant vous.
:
Silence. Les intervenants ne peuvent pas parler en même temps...
M. Rick Perkins: Vous ne pouvez pas m'interrompre.
Le président: Silence.
[Français]
Madame Méthot, vous allez avoir l'occasion de répondre quand M. Perkins aura posé sa question. Sinon, un autre membre du Comité va certainement vous permettre d'y répondre. Je suis désolé, mais c'est ainsi que les choses fonctionnent ici. Il s'agit du temps de parole de M. Perkins, et c'est lui qui pose les questions.
Si vous êtes ici, c'est pour répondre aux questions des membres du Comité. Jusqu'à maintenant, tout va très bien. Les deux ou trois fois où vous n'avez pas pu répondre à une question, un autre membre du Comité vous a laissé du temps pour y répondre. Je suis sûr que ça va arriver encore.
[Traduction]
Monsieur Perkins, vous avez...
:
Merci, monsieur le président.
Mon collègue du NPD, M. Cannings, a dit qu'il était nouveau et qu'il essayait d'aller au fond des choses.
Le rapport de la vérificatrice générale fait état d'une mauvaise gestion des conflits d'intérêts et de la tenue de dossiers. Nous en avons un très bon exemple ici.
Vous dites que vous avez déclaré des conflits d'intérêts potentiels. De toute évidence, cela n'a pas été adéquatement noté dans les processus, puisque les conservateurs s'époumonent ici au sujet de conflits réels. Ils ont énuméré des noms d'entreprises, et vous répondez non pour la grande majorité d'entre elles.
Est‑il arrivé, mise à part l'approbation liée à la COVID, que vous approuviez des fonds pour une entreprise à laquelle vous siégiez au conseil d'administration, ou que vous omettiez de vous récuser?
:
Je ne sais pas. C'est une des choses que je ne comprends pas.
Pourquoi s'attaque-t-on à une Canadienne qui a consacré sa vie à essayer de bâtir un secteur qui n'existait pas et qui l'a fait avec son cœur? J'ai même coprésidé un groupe du programme des Nations unies sur ces questions. Je suis invitée partout dans le monde. Pourtant, on dirait que cela ne convainc pas tous les membres du Comité.
Pour ma part, je suis prête à dialoguer. Ma culture, c'est une culture de dialogue. Cela me ferait plaisir de m'asseoir avec M. Perkins et de lui parler de sa belle circonscription dans la région d'Halifax, où l'on trouve des entreprises très intéressantes. Il y a beaucoup d'entrepreneuriats à soutenir.
Je suis vraiment triste. Ma famille est triste. Mes employés sont tristes. Les entreprises du portefeuille de CCM sont tristes. Les gens dans l'écosystème sont tristes. Il y a même des retraités de la fonction publique qui m'ont souhaité bonne chance aujourd'hui.
Tout le monde est triste de voir une femme comme moi, féministe et écologiste ayant donné sa vie pour repousser les changements climatiques, se faire attaquer aussi injustement, dans une absence de dialogue qui, ma foi, n'est pas très canadienne.
Le Canada, ce n'est pas cela. Le Canada, c'est le dialogue. Ici, ce que je subis, ce sont des attaques. Je ne sais pas si c'est parce que je suis une femme ou une écologiste.
Je veux parler de la question de l'urgence liée à la COVID.
Cela semble être un prétexte pour excuser une mauvaise gouvernance. Pendant la pandémie de COVID‑19, nous avons essayé de soutenir les entreprises. N'avez-vous pas senti le besoin de continuer à suivre les anciennes règles de gouvernance, les anciennes règles sur les conflits d'intérêts, malgré la pandémie?
La raison pour laquelle je pose la question, c'est que, comme M. Cannings, je suis relativement nouveau dans cette étude, et il semble que les témoins se succèdent pour affirmer qu'il est acceptable de gaspiller l'argent des contribuables. Peut-être que des entreprises ont pris de l'argent qu'elles n'auraient pas dû prendre. Oui, il y a eu beaucoup de conflits d'intérêts, mais c'était la pandémie. Nous avons mis nos règles de surveillance en suspens.
Pourquoi, alors que vous siégiez au conseil d'administration — vous comptez beaucoup d'expérience —, avez-vous essentiellement accepté de faire fi des règles de gouvernance pour approuver ces dépenses omnibus, comme vous les avez décrites?
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
Madame Méthot, merci d'être ici devant nous, même si je suis certain que vous avez d'autres chats à fouetter.
Comme je l'ai dit à d'autres comités, on semble tourner en rond, et votre présence en est la preuve. On cherche quelqu'un à pointer du doigt. Je ne sais pas quelle est la tactique d'audit des gens de l'autre côté de la table, mais je peux voir qu'il y a un manque de connaissances dans ce domaine.
Vous avez parlé un peu de votre expérience. On vous a décerné l'Ordre national du Québec en 2018, et vous avez gagné le Grand Prix d'excellence de l'Ordre des ingénieurs du Québec en 2019. Vous avez été ambassadrice pour Investissement Québec dans le secteur des technologies propres.
Des personnes comme Andrée‑Lise Méthot, au Canada et au Québec, il n'y en a pas 100 000.
On parle de gens qui ont des connaissances assez rares, n'est-ce pas?
:
Non, il ne s'agissait pas d'entreprises en particulier, mais bien de l'ensemble des portefeuilles d'entreprises dont l'admissibilité avait déjà été validée à la suite d'un processus de TDDC. Il n'y a pas eu d'ajout de nouvelles entreprises.
Pendant la pandémie de COVID‑19, la première année a été extrêmement difficile pour les entrepreneurs. Chaque semaine, nous appelions les entreprises de nos portefeuilles. Nous avons eu un soutien extraordinaire de la part de nombreux fonctionnaires, de différentes provinces, de différents États, du fédéral et des États‑Unis.
Nous avons été en mesure de tenir des rencontres avec les entrepreneurs. On leur expliquait comment ils pouvaient aller chercher des prêts ou des subventions et de l'équité dans le marché. Comme vous le savez, si une entreprise fait faillite, il faut à peu près 10 ans pour ramener la technologie à un niveau commercial. Il y a eu une collaboration exceptionnelle de la part des fonctionnaires, des banquiers, des prêteurs et des investisseurs en capital de risque.
Nous avons aussi tenu des rencontres, au moyen d'applications comme Zoom ou Teams, avec de nombreuses personnes afin de soutenir nos entreprises, particulièrement nos entreprises canadiennes.
Je tiens à remercier les fonctionnaires de plusieurs agences fédérales du travail qu'ils ont accompli. Ils nous ont donné un réel coup de main. Nous avons vraiment bien travaillé pendant ces années.
:
Madame Méthot, nous allons nous parler entre femmes écologistes.
Je comprends bien tout ce que vous dites. En effet, il y a peut-être eu des bulles potentiellement médiatiques créées par certains groupes d'intérêts, qui ne sont pas ceux favorisant les technologies propres et vertes. Il ne s'agit pas d'entreprises comme celles de chez nous, au Québec, qui sont déjà à l'avant-garde des nouvelles technologies en développement durable.
Je pense que le rôle du Comité permanent des comptes publics n'est pas de remettre en cause tout le travail que vous avez accompli pendant votre carrière pour favoriser le développement de ces nouvelles entreprises. Néanmoins, je constate une chose. En tant que membre et vice-présidente du Comité, je vois qu'un premier rapport a été déposé auprès de TDDC par un lanceur d'alerte disant avoir observé des comportements très problématiques au sein de TDDC.
La firme Raymond Chabot Grant Thornton a produit un rapport préliminaire assez dévastateur quant à la gestion de TDDC. Ensuite, les choses ont commencé à tellement bouillonner que la vérificatrice générale du Canada a elle-même lancé son étude.
En octobre 2023, après que la vérificatrice générale a eu annoncé qu'elle entreprenait une étude — qui serait publique — tous les membres du conseil d'administration de TDDC ont démissionné, les uns après les autres. En même temps, le a interrompu le financement de TDDC.
Un fonds, qui existait depuis plus de 20 ans et dont l'objectif était très noble, a été démantelé. De plus, on ne sait même pas si l'argent, qui est encore entre les mains de TDDC, va servir à la même cause.
Ne pensez-vous pas que, en tant que membre du conseil d'administration, vous auriez pu ou dû voir davantage de choses, signaler des problèmes potentiels et ne pas démissionner après l'annonce de la vérificatrice générale? Cela aurait permis de remédier à la situation et de permettre aux entreprises de chez nous qui étaient admissibles, soit peut-être 90 % des entreprises qui ont reçu des fonds, de continuer à en recevoir plutôt que d'être mises en péril à cause des mauvais agissements de certaines personnes à TDDC.
:
Premièrement, ma réponse à ces accusations est contenue dans le tableau que vous allez recevoir et qui fait la lumière sur la question des conflits d'intérêts. La vérificatrice générale a examiné des situations ayant eu lieu dans le passé, mais pas le moment du vote. Ma première responsabilité, avant tout, est de faire la lumière sur cette question.
Deuxièmement, il est de ma responsabilité de vous dire que, selon ce que j'ai vu comme membre du conseil d'administration, ce dernier était relativement bien discipliné, même s'il n'était pas parfait, comme tous les conseils d'administration. Par ailleurs, l'équipe de TDDC travaillait très fort à préparer des dossiers. J'ai rarement vu des dossiers aussi bien préparés. TDDC faisait preuve de beaucoup de professionnalisme.
Cela dit, je pense que la déception vient des changements proposés par le conseil d'administration dans les plans d'affaires révisés qui étaient envoyés au ministre. Ces modifications étaient appuyées par la directrice générale. Cependant, il y avait une inadéquation entre les fondements de la Fondation et son évolution parce qu'il n'y avait pas eu de mise à jour. Cela a mené à un manque d'alignement. On le sent dans le rapport. Personnellement, je trouve la situation très triste.
En ce qui concerne le reste des allégations, je n'étais pas présente. Je ne peux donc rien dire sur les allégations faites par le lanceur d'alerte ni sur les rapports des ressources humaines. Ce n'est jamais venu à mes oreilles, et je n'étais plus membre du conseil d'administration.
Madame Blaney, j'espère que j'ai bien répondu à votre question.
:
Je vais lentement nous ramener à l'ordre.
Avant de redonner la parole à M. Cooper pour les trois minutes qu'il lui reste, je vais faire le point pour tout le monde, car je sais qu'il y a des questions au sujet du temps: la période de questions sera dans environ 40 minutes.
J'ai l'intention de conclure d'ici 14 heures. Nous allons terminer cette série de questions, ce qui inclut le temps qu'il reste à M. Cooper, puis le temps de parole de Mme Yip. Ensuite, nous ferons la quatrième et dernière série de questions, qui prendra environ 25 minutes, après quoi nous lèverons la séance.
Chers collègues, permettez-moi de dire également que lorsque nous nous interrompons les uns les autres, non seulement cela complique la tâche des interprètes, mais cela distrait également les témoins et, je pense, notre auditoire. Nous faisons une rotation. Oui, on a posé des questions difficiles à la témoin, mais on lui a également accordé plus de temps pour s'exprimer lors des tours suivants. Je pense que cela fonctionne bien. Je demande que nous nous respections tous.
Monsieur Cooper, nous revenons à vous pour trois minutes.
:
C'est difficile pour moi de vous parler de l'ensemble de l'industrie, parce que je n'ai pas une conversation continue avec ses représentants tous les jours. Ce que je peux vous dire, c'est qu'il y a de l'inquiétude, parce que TDDC est un programme qui existe depuis de nombreuses années, et il a fait progresser beaucoup de choses.
Je peux vous parler de l'impact que ces débats ont eu sur moi. Ce n'est vraiment pas facile d'être attaquée par des gens qui profèrent des mensonges. C'est vraiment difficile, quand on bâtit une réputation sur une période de 25, 30, 35 ans, qu'on le fait avec son cœur, qu'on demande des sacrifices à sa famille, de se faire démolir par des mensonges sur la place publique. Cependant, comme je suis une personne qui croit vraiment qu'on doit faire avancer le dialogue, je tends la main à M. Perkins.
Je vais souvent à Halifax, monsieur Perkins. Nous avons des entreprises dans votre belle circonscription.
Nous sommes là pour aider. Je suis là pour vous aider et aider vos entrepreneurs à réussir.
Je ne vous en tiendrai jamais rigueur, monsieur Perkins, mais vous m'avez fait passer des nuits blanches. Vous avez fait en sorte que je me sente diminuée, agressée. Mon conjoint ne m'a jamais vue comme il m'a vue, mais je suis encore là pour aider, parce que je crois profondément à ce que je fais. J'ai consacré ma vie à cette cause, et ce n'est pas pour des intérêts politiques ou des gazouillis sur la plateforme X que je vais lâcher le morceau.
Comme on le dit par chez nous, dans ma famille de Baie‑Comeau, ce qui ne nous tue pas nous rend plus forts. Je vais alors en profiter pour vous remercier, monsieur Perkins.
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La vérificatrice générale a souligné le fait que près de 400 millions de dollars de fonds ont été versés dans des situations de conflit d'intérêts ou sans respecter les modalités de l'accord. C'est ce qui me préoccupe et préoccupe les contribuables.
Je suis désolé si cela vous offense, mais ce qui me préoccupe, c'est que, de votre propre aveu, vos entreprises ont reçu 10,4 millions de dollars pendant que vous siégiez au conseil d'administration. Ce qui me préoccupe, ce n'est pas que vous vous sentiez offensée, mais le fait que vous étiez clairement en conflit d'intérêts.
J'aimerais aborder un autre sujet. Selon le registre des lobbyistes, pendant votre mandat au conseil d'administration, vous avez fait du lobbying auprès du gouvernement à 51 reprises entre 2016 et 2021 pour divers aspects des besoins de TDDC. Je ne sais pas si vous avez assisté aux réunions, mais c'est sous votre nom. Le nom de , avant son élection, y figure 47 fois.
Faisiez-vous tous les deux du lobbying ensemble, ou le faisait‑il seul?
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Je répète que nous avons suivi toutes les règles. Je me suis récusée, j'ai déclaré mes conflits d'intérêts réels et potentiels. C'est bien inscrit partout. J'apporte un complément à ce que la vérificatrice générale a fait.
Monsieur Perkins, je tiens à réitérer que, oui, nous avons eu des activités en Chine. Nous gérions l'argent d'intérêts chinois en Chine, et nous nous sommes retirés depuis. Il faut dire que la situation en Chine a beaucoup évolué ces dix dernières années.
Comme gens d'affaires aguerris, comme n'importe quels gens d'affaires, nous avons fait affaire avec différents joueurs dans le monde, mais, pour l'instant, nos activités ont cessé.
Je tiens à réitérer que je ne suis pas une espionne chinoise. Je suis une femme, féministe, écologiste, francophone, et je suis en faveur du droit à l'avortement.
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Le processus était très simple. Tout d'abord, il y avait des critères quant à l'admissibilité. L'équipe de TDDC, composée de gens compétents, entamait une analyse détaillée. Une fois que TDDC déterminait l'admissibilité d'une entreprise, le dossier se retrouvait entre les mains du Comité d'examen des projets. Nous ne financions pas des entreprises, mais bien des projets.
Chaque projet faisait l'objet d'une évaluation fondée sur des critères précis. Il s'agissait de savoir si ceux-ci avaient été atteints. Ensuite, nous évaluions la qualité de ce qui nous était présenté. Il y avait souvent des débats. Par exemple, un dossier pouvait être admissible, mais il arrivait que le Comité d'examen des projets trouve que le dossier n'était pas suffisamment fort. Dans ce cas, les membres de ce comité suggéraient que l'entreprise en cause améliore la proposition afin que le projet soit gagnant.
Je rappelle que l'objectif de TDDC était de construire des entreprises gagnantes, et non pas de financer des entreprises. L'objectif était de donner aux entreprises en technologie l'occasion d'être gagnantes. En matière de technologies, l'écosystème mondial est compétitif. Il était aussi question de solidifier la propriété intellectuelle et de construire des équipes de gestion solides pouvant être concurrentielles sur les marchés mondiaux. C'est là-dessus que portaient nos discussions.
Par la suite, une fois que les projets étaient acceptés, un contrat était négocié, non pas par les membres du conseil, mais par l'équipe de TDDC. Je rappelle que les gens qui négociaient ces contrats étaient compétents. Des objectifs précis étaient fixés pour chacune des entreprises. Certaines entreprises ont perdu leur financement ou une portion de celui-ci parce qu'elles n'atteignaient pas ces objectifs. Le suivi était rigoureux.
Ce qu'il faut comprendre, c'est que le conseil d'administration est un élément clé parmi d'autres et qu'il y a un long processus. Comme ce dernier était exigeant, il fallait de six à dix-huit mois avant que les entreprises aient accès à une subvention de TDDC.
C'est ce que j'ai pu observer au cours des cinq années pendant lesquelles j'étais à TDDC. Je rappelle que je n'y suis plus depuis plus de trois ans.
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Madame Méthot, je tiens à dire que je suis désolée pour ce que vous avez vécu au cours des derniers mois. Je peux personnellement témoigner du fait que c'est assez déplaisant, puisque cela m'est arrivé.
Je vais apporter une rectification relativement à TDDC. Vous avez quitté vos fonctions en 2021. Ce que je voulais dire, c'est qu'il y avait déjà des comportements ou des agissements qui n'étaient pas très nets. Je vais nommer une personne, mais j'aimerais que nous passions rapidement à autre chose, puisqu'il me reste peu de temps de parole. Je pense à M. Lecavalier. Vous l'avez engagé, mais il a été renvoyé rapidement, sans raison apparente. Je vais en rester là.
À vous entendre, ce qui se passe à TDDC est assez grave, au point où le ministre a choisi d'abolir TDDC. Selon vous, TDDC faisait les choses de façon rigoureuse. Cependant, ce qu'ont soulevé la vérificatrice générale et les gens de la firme Raymond Chabot Grant Thornton laisse entrevoir le contraire.
Franchement, je trouve qu'il y a beaucoup de différences entre votre témoignage et les rapports de la vérificatrice générale du Canada et de cette firme.
Pensez-vous que M. Champagne a fait une erreur en abolissant TDDC?
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Je vous remercie de vous souvenir de moi cette fois‑ci. Je vous en suis profondément reconnaissante.
Je tiens également à dire, aux fins du compte rendu, que je m'excuse pour certains comportements que nous avons vus au Comité aujourd'hui, et aussi pour le fait, comme citoyenne, de vous retrouver sous le regard du public.
Nous essayons de comprendre ce qui s'est passé et d'obtenir des précisions. Lorsque nous avons des questions politiques litigieuses de cette nature, je reviens toujours au processus et à ce que nous devons corriger à long terme pour nous assurer d'avoir des systèmes que les Canadiens peuvent comprendre et auxquels ils peuvent donner suite de manière positive.
Ce qui m'inquiète, c'est surtout de voir les conservateurs critiquer très durement les fonctionnaires et le processus. Je pense qu'il est très important de parler des problèmes liés au processus et de la reddition de comptes dont nous avons besoin en tant que Canadiens, sans pour cela critiquer très durement les gens qui travaillent pour le gouvernement.
Lorsque vous étiez au conseil d'administration, avez-vous examiné les processus en place et les problèmes qui pourraient en découler? Pouvez-vous indiquer clairement au Comité les mécanismes dont vous disposiez pour vous permettre de signaler toute préoccupation sérieuse que vous aviez, et dans quelle mesure il était facile de les utiliser?
Si nous pouvions obtenir des précisions à ce sujet, je pense que cela nous aiderait à comprendre ce dont nous avons besoin pour procéder à de véritables changements à l'avenir.
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Je vous remercie de vos questions et de votre soutien, mesdames Sinclair‑Desgagné et Blaney. Je vous en suis très reconnaissante.
C'est un peu loin dans mon esprit, mais environ chaque année, une revue annuelle était faite. C'est une pratique classique dans tous les conseils d'administration. On fait toujours un plan d'affaires, un plan stratégique. C'est l'occasion de discuter de ces choses.
Pour ce qui est d'une revue détaillée des processus, il faut comprendre que ces analyses se font souvent en sous-comité. Je siégeais à un comité, qui était celui consacré à la revue de programmes, seulement en raison de mes compétences techniques. Quand on m'a invitée, c'était pour mes compétences techniques, c'est-à-dire pour mes compétences en ingénierie, en physique et en finance.
Un comité de gouvernance devait examiner les aspects propres à la gouvernance, mais je n'y ai jamais siégé comme membre. Ce serait une bonne question à poser aux gens qui ont siégé à ce comité. Par contre, je peux vous dire que les processus mis en place pour le rapport annuel ou le plan d'affaires sont l'occasion pour un membre du conseil d'administration de faire valoir des idées. Cela est d'ailleurs arrivé à certaines occasions, notamment pour avoir une mise à jour à partir des changements apportés aux programmes. La vérificatrice générale en a parlé dans son rapport.
Pour répondre à votre question, je dirais que cela a été fait en partie, mais peut-être pas aussi précisément que vous le dites aujourd'hui, après les faits. Il y avait des processus, mais ce n'était sûrement pas parfait. Aucune organisation n'est parfaite.
Si vous me le permettez, j'aimerais donner un conseil ou faire une observation. Une chose que j'ai beaucoup appréciée à la Banque de l'infrastructure du Canada, c'est la mise en place d'un registre parfait pour consigner les conflits d'intérêts réels et potentiels. De plus, il y avait une fiche détaillée pour chaque membre. Nous n'avions pas un tel registre chez TDDC. Cela nous aurait beaucoup aidés. Je trouve que ça a été bien fait à la Banque de l'infrastructure.
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Je ferais d'abord un commentaire général. Les changements climatiques sont une réalité. Ils vont changer profondément nos sociétés. L'immigration va être différente. Il y aura une montée des eaux et plus d'incendies. Les entrepreneurs canadiens ont des solutions qui peuvent changer notre façon de consommer et qui peuvent réduire la pollution. Il faut croire en ces entrepreneurs canadiens. Il faut les soutenir. Il faut que certains, parmi eux, soient les meilleurs qui soient au monde. Je crois sincèrement en l'importance de cette discussion sur TDDC, qui n'est pas facile. Des choses ont été remises en question, et les parlementaires se sont penchés là-dessus. Cependant, j'aimerais aussi qu'on regarde à l'horizon.
Cela signifie qu'il faut être dans la course mondiale pour ce qui est des technologies qui permettront de combattre les répercussions des changements climatiques. Les prochaines années vont être difficiles. On le voit déjà. Il y a eu les feux à Jasper, des inondations et des pertes de territoire. Il y a des zones, aujourd'hui, qui sont déjà moins habitables au Canada et aux États‑Unis. Le problème ne concerne pas seulement les pays pauvres. Les pays riches doivent trouver des solutions, et une de ces solutions, c'est l'entrepreneuriat en technologies propres. Il faut se pencher là-dessus.
Cela dit, s'il faut améliorer les programmes, s'il faut être plus exigeants, je suis avec vous. Je suis avec M. Perkins là-dessus, aussi, parce que, collectivement, il faut élever la barre. Je serai toujours disponible pour répondre à toutes ces questions.
Je vous le dis, ça va me faire plaisir d'aller à Halifax, de lui montrer les extraordinaires compagnies qu'il y a dans la région d'Halifax, qui travaillent très fort à gagner des secteurs de marché.
Monsieur Perkins, voulez-vous faire un commentaire? Je peux vous écouter.
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Je vais me permettre de vous donner le résultat d'une analyse que nous venons de faire.
Actuellement, on considère le secteur du pétrole et le secteur de la chimie comme d'importants contributeurs pour ce qui est des émissions de CO2. Je pense aussi à tout le secteur des hautes technologies, de la microélectronique, de l'informatique et de l'infonuagique. Ce secteur a besoin de beaucoup de serveurs. Le secteur des hautes technologies devient aussi un contributeur de plus en plus important quant aux émissions de CO2.
Il y a une révolution industrielle qui se profile devant nous. Elle va toucher l'Internet des objets, la microélectronique et l'électrification des transports. On continue cependant de produire du CO2. Il va falloir être plus inventif. On ne peut pas seulement pointer du doigt certaines industries, parce que même les transformations profondes que vit notre économie vont générer du CO2. Que ce soit le CO2 produit par la microélectronique de puissance ou celui produit par le secteur de la chimie, c'est le même CO2, dans l'atmosphère. Il va donc falloir relever nos normes et comprendre qu'il y a des points qui sont en train de se toucher pour la première fois.
Je nous invite tous à l'ouverture et à une contribution structurée et rigoureuse afin de développer de plus en plus de technologies moins énergivores. On a beau avoir une voiture électrique, si elle est produite en utilisant du charbon, du gaz ou du pétrole, elle n'est plus tout à fait électrique. Il faut penser à cela profondément.