Tout d'abord, je vous remercie tous de votre compréhension. Nous venons d'avoir quelques votes à la Chambre des communes.
[Français]
Je vous souhaite la bienvenue à la 54e réunion du Comité permanent des comptes publics de la Chambre des Communes.
Conformément à l'article 108(3)g) du Règlement, le Comité se réunit aujourd'hui dans le cadre de son étude du Rapport 9 de la vérificatrice générale du Canada, intitulé « Les vaccins contre la COVID‑19 », et de la motion adoptée le jeudi 9 mars 2023.
[Traduction]
Je vais lire le texte de la motion qui a été adoptée:
Que le Comité invite, à la première occasion, les représentants de Moderna, Sanofi, Pfizer, Medicago, AstraZeneca, Johnson & Johnson et Novavax, ainsi que le légiste et conseiller parlementaire, dans le cadre de son étude du Rapport 9, Vaccins contre la COVID‑19, 2022 — Rapports 9 et 10 de la vérificatrice générale du Canada.
Comme vous le savez, le Comité est en train de débattre de la motion de la députée Nathalie Sinclair‑Desgagné, que je ne lirai pas, mais que vous connaissez très bien.
Pour mettre les membres du Comité au courant, AstraZeneca, Johnson & Johnson et Novavax ont décliné l'invitation à comparaître, mais ils ont envoyé au Comité des lettres que vous avez et que vous pouvez examiner. Vous devriez avoir reçu ces lettres du greffier dans les deux langues officielles.
J'aimerais maintenant souhaiter la bienvenue à nos témoins.
Merci beaucoup d'avoir accepté de comparaître aujourd'hui.
Nous accueillons, de Medicago Inc.,Toshifumi Tada, président et chef de la direction, par vidéoconférence. De Moderna Inc., nous avons Patricia Gauthier, présidente et directrice générale, Canada. De Pfizer Canada, nous avons Najah Sampson, présidente, et Fabien Paquette, leader des vaccins, Gamme des vaccins ARNm et antiviraux, par vidéoconférence, et de Sanofi Canada, Jean‑Pierre Baylet, directeur général, Vaccins.
Michel Bédard, légiste et conseiller parlementaire par intérim, est également présent. Il ne fera pas de déclaration préliminaire aujourd'hui, mais il est ici, s'il y a des questions.
Chacun des témoins disposera de cinq minutes pour faire sa déclaration préliminaire. Nous commencerons par Medicago, puis nous passerons à Moderna, Pfizer Canada, et Sanofi Canada.
Monsieur Tada, vous avez la parole pour cinq minutes.
Mesdames et messieurs, je tiens à remercier le Comité de m'avoir invité à témoigner aujourd'hui.
Je m'appelle Toshifumi Tada et je suis président-directeur général de Medicago depuis mai 2022. Auparavant, j'ai été membre du conseil d'administration de Medicago pendant quatre ans, représentant Mitsubishi Tanabe Pharma, notre actionnaire majoritaire.
Tout d'abord, j'aimerais vous dire que notre actionnaire, Mitsubishi Chemical Group, a annoncé le mois dernier qu'il avait décidé de procéder à une dissolution ordonnée de ses affaires commerciales et de ses activités.
Medicago est une entreprise biopharmaceutique canadienne qui possède des sites au Canada et aux États-Unis et qui se spécialise dans la recherche et le développement de nouveaux vaccins grâce à une technologie de particules pseudo-virales à base de plantes. Notre vaccin contre la COVID‑19, Covifenz, a été autorisé par Santé Canada en février 2022. Il s'agissait d'un premier produit commercial.
Nous nous préparions à la transition vers une production à l'échelle commerciale. Cependant, au vu des changements importants qui se sont produits sur la scène vaccinale contre la COVID‑19, de la demande mondiale et du contexte économique en ce qui concerne les vaccins contre la COVID‑19, ainsi que des défis auxquels Medicago est confrontée dans sa transition vers une production commerciale, le groupe Mitsubishi Chemical a décidé de ne pas poursuivre la commercialisation de Covifenz.
En outre, le groupe a jugé qu'il n'était pas viable de continuer à investir dans Medicago. Il aurait fallu des centaines de millions de dollars et des années d'essais pour permettre une production à l'échelle commerciale. Par conséquent, nous cesserons nos activités aux États-Unis, le 14 avril de cette année, et au Canada, le 2 juin de cette année.
Ensuite, j'aimerais clarifier la position de Medicago sur la demande de divulgation du contrat d'approvisionnement en vaccins avec adjuvant, que nous avons signé avec Services publics et Approvisionnement Canada le 13 novembre 2020. Compte tenu de la cessation de nos activités, nous ne nous opposons pas à la divulgation au Comité d'une copie non expurgée du contrat. Cependant, nous demandons au Comité de préserver la confidentialité des renseignements commerciaux et cliniques contenus dans le contrat dans le cadre de son audit.
Comme nous l'avons fait en collaborant avec SPAC pour répondre à une demande d'accès à l'information en février 2021, nous devons souligner de nouveau que le contrat contient des renseignements commerciaux et techniques qui doivent demeurer confidentiels. Nous demandons que le Comité prenne les mêmes motifs en considération et que, par conséquent, il s'assure que tous nos renseignements commerciaux et techniques demeurent confidentiels.
Pendant que nous travaillons à la cessation de nos activités, certains de nos actifs corporels, y compris nos installations et notre équipement, et surtout, des actifs incorporels comme nos droits de propriété intellectuelle, peuvent être vendus ou transférés à d'autres organisations. Nous devons veiller à ce que la divulgation non autorisée de nos renseignements confidentiels ne compromette pas ou ne réduise pas la valeur de ces transactions.
Plus précisément, et en résumé, nous demandons que les informations contractuelles caviardées dans notre réponse à SPAC dans le cadre de la demande d'accès à l'information de février 2021 demeurent confidentielles pour les trois raisons suivantes.
Premièrement, ces renseignements sont, en soi, confidentiels et ont toujours été traités comme tels par SPAC et Medicago parce qu'ils concernent nos prix, nos quantités d'approvisionnement, l'emplacement de nos installations et nos plans de disponibilité, qui ont des applications commerciales directes.
Deuxièmement, la divulgation de ces renseignements pourrait vraisemblablement entraîner des pertes financières importantes pour nous et nuire à notre position concurrentielle, car elle permettrait à nos concurrents d'obtenir des renseignements utiles sur les produits que nous proposons et sur nos stratégies de commercialisation, et renforcerait injustement la position de ces concurrents.
Troisièmement, on peut raisonnablement s'attendre à ce que la divulgation de ces renseignements nuise à nos négociations contractuelles ou autres avec les clients.
En conclusion, nous demandons respectueusement au Comité de maintenir la confidentialité déjà reconnue de nos renseignements commerciaux et techniques dans le contexte de son audit.
Merci beaucoup de votre attention.
[Français]
Monsieur le président, mesdames et messieurs les membres du Comité, je vous remercie.
Je m'appelle Patricia Gauthier et je suis représentante de Moderna au Canada.
En novembre 2020, au cœur de la pandémie, je suis devenue la première employée de Moderna au Canada. Fondée en 2010, Moderna était, avant la COVID‑19, une petite entreprise de biotechnologie axée sur la recherche. Sa mission était de réaliser les espoirs suscités par la science de l'ARN messager et de créer une nouvelle génération de médicaments révolutionnaires à l'intention des patients. Nous n'avions encore aucun produit commercialisable.
Mettant tout en jeu, même notre survie en tant qu'entreprise, nous avons pris une décision audacieuse: celle de consacrer tous nos efforts à la lutte contre la pandémie de la COVID‑19 à l'échelle mondiale. Notre intervention était axée sur la mise au point d'une technologie radicalement différente, connue sous le nom d'ARN messager. Maintenant répandue dans le monde, cette technologie était au départ une avancée dans laquelle Moderna avait investi plus de 10 années de recherche. Cette plateforme nous a permis de créer notre vaccin à une vitesse incroyable, soit en moins de 12 mois. Ce vaccin était notre tout premier produit.
Moderna devait alors amplifier ses opérations de biofabrication pour atteindre une portée mondiale. Je manquais de personnel. Je recevais des appels de fonctionnaires, de députés et de représentants d'administrations provinciales qui me parlaient de besoins urgents. Je collaborais avec une toute petite équipe à l'échelle mondiale.
[Traduction]
Nous nous sommes efforcés d'assurer un approvisionnement sûr et de répondre aux besoins des gouvernements fédéral et provinciaux du Canada. Notre capacité à répondre à cette demande extraordinaire reposait sur un équilibre clair et de bonne foi entre deux principes clés, soit la transparence envers le gouvernement et la protection de la propriété intellectuelle et des renseignements commerciaux confidentiels. Grâce à ces éléments, Moderna pouvait se concentrer sur la production de vaccins pour répondre à des besoins urgents.
Tout en accélérant nos recherches et en établissant des partenariats, nous avons commencé à renforcer notre capacité de fabrication en parallèle. Aujourd'hui, trois ans plus tard, notre vaccin a été administré à près d'un milliard de personnes dans le monde. Il a joué un rôle essentiel en nous aidant à progresser vers un monde endémique, ce qui est d'une importance vitale, étant donné que la pandémie a coûté la vie à plus de 51 000 Canadiens.
Le rapport de la vérificatrice générale a reconnu les efforts fructueux du gouvernement canadien visant à obtenir un approvisionnement diversifié de vaccins et de thérapies pendant cette période très intense, au début de la pandémie. Le Cabinet fédéral, les ministères concernés, l'Agence de la santé publique du Canada et la vérificatrice générale du Canada ont toujours un accès complet à nos contrats de vaccination, à tout moment. Nous savons également que le Parlement a une version complète du contrat, caviardée uniquement en ce qui a trait à la propriété intellectuelle et aux renseignements commerciaux confidentiels dont nous avons discuté. Il s'agit du même type de documents expurgés qui sont fournis aux autres parlements, à l'échelle mondiale.
[Français]
J'aimerais en dire un peu plus sur l'importance de la confidentialité dans le contexte du modèle biopharmaceutique et des risques élevés qui y sont associés.
Dix ans avant la pandémie de la COVID‑19, nous avons investi des milliards de dollars en financement privé pour créer et tester notre plateforme d'ARN messager. Ce sont les règles entourant l'innovation et la recherche qui nous ont permis d'investir dans cette plateforme très innovatrice. En 2023, nous investirons 4,5 milliards de dollars américains dans la recherche-développement afin de continuer à transformer l'avenir de la médecine. Pour vous situer un peu, c'est environ le double de la somme normalement investie par l'industrie pharmaceutique.
[Traduction]
Deux éléments sont pertinents pour notre discussion d'aujourd'hui. Ils se rapportent à la protection de la propriété intellectuelle et à la primauté du droit, qui sont liées à la sensibilité des contrats avec les gouvernements. Le premier est l'accès national à des chaînes d'approvisionnement de fabrication sûres et sécuritaires, et le deuxième est lié aux engagements commerciaux internationaux du Canada.
Par nature, la propriété intellectuelle biopharmaceutique et la chaîne d'approvisionnement qui en résulte sont considérées comme des secteurs sensibles par les gouvernements à l'échelle mondiale. Pour le Canada, cela signifie que notre innovation et notre chaîne d'approvisionnement sont prises en compte dans la stratégie nationale pour les infrastructures essentielles et dans la stratégie de biofabrication du gouvernement du Canada. De nombreux protocoles supplémentaires en matière de sécurité, de protection des renseignements personnels et de sécurité s'appliquent à nos contrats de recherche et à notre chaîne d'approvisionnement. Pour garantir que ni notre innovation ni nos vaccins ne soient compromis, nos méthodes de fabrication et nos chaînes de production d'approvisionnement sont traitées avec la plus grande confidentialité.
La deuxième question importante se rapporte aux engagements du Canada en matière de commerce international. Ces engagements établissent des protections minimales à l'échelle mondiale, notamment en matière de brevets et de secrets commerciaux. Ils encouragent l'innovation. Le Canada a bénéficié de ces accords commerciaux internationaux multilatéraux. Il est important que le Canada continue de les respecter.
Moderna s'investit dans le renforcement des capacités et des compétences du Canada afin de jouer un rôle clé dans l'exploration du potentiel de la technologie de l'ARNm pour la préparation aux pandémies et d'autres priorités scientifiques, ainsi que dans la fabrication de vaccins ici, au Canada.
[Français]
Cette innovation ne pourrait avoir lieu sans les fondements juridiques et réglementaires solides qui existent ici, au Canada, et qui ont été établis par des législateurs comme vous. La confiance en la sécurité de l'information sur nos contrats et notre chaîne d'approvisionnement est directement liée au fonctionnement mondial de notre organisation.
Je suis prête à répondre à vos questions et à poursuivre une discussion constructive.
:
Bonjour, monsieur le président et membres du Comité. Je m'appelle Najah Sampson. Je suis la présidente de Pfizer Canada.
Je vous remercie de l'invitation à vous présenter le point de vue de Pfizer quant à la motion. Mon collègue, Fabien Paquette, leader des vaccins, Gamme de vaccins à base d'ARNm et antiviraux au Canada, m'accompagne par voie virtuelle.
Aujourd'hui, j'aimerais préciser pourquoi la divulgation de nos ententes de confidentialité conclues avec le gouvernement envoie un message préoccupant sur la façon dont l'État respecte ses obligations contractuelles et pourrait ternir sa réputation à titre de partenaire fiable pour la signature de nouveaux contrats dans les divers secteurs commerciaux.
Je tiens d'abord à souligner à quel point Pfizer est fière de ses partenariats noués avec les gouvernements canadien, provinciaux et territoriaux dans le cadre de notre lutte contre l'un des défis sanitaires les plus complexes de notre époque. Ensemble, nous avons pris des mesures sans précédent au nom des Canadiens, et celles‑ci devraient désormais être adoptées comme modèle de collaboration.
Pour sa part, Pfizer s'est engagée à demeurer transparente auprès des représentants de la santé et du public canadiens. Tout au long de la pandémie, nous avons travaillé en étroite relation avec les autorités de santé publique et Santé Canada afin de transmettre toutes les données sur notre vaccin dès qu'elles étaient disponibles. Nous avons régulièrement fourni l'échéancier de fabrication visé pour aider à cerner les attentes et à gérer la logistique. Notre collaboration et la fiabilité de notre contribution à la campagne de vaccination nous ont valu les éloges des autorités de santé publique, des ministres de la Santé, des premiers ministres et du gouvernement fédéral.
Une analyse indépendante de la réponse canadienne envers le vaccin durant la pandémie s'est avérée remarquablement positive. Le Canadian Medical Association Journal a conclu que le Canada a enregistré un rendement bien supérieur à celui des autres pays du G10 sur le plan des taux de vaccination, des taux d'infection et de la mortalité.
La vérificatrice générale a examiné toutes les ententes signées en lien avec les vaccins contre la COVID‑19. Le Comité ici présent l'a questionnée, ainsi que ses divers représentants, au sujet de leurs résultats. Son rapport fait état de nombreux facteurs de réussite, y compris le processus accéléré d'autorisation, d'approvisionnement et de distribution des vaccins. Il présente également des recommandations pour rendre la réponse du Canada à une éventuelle autre pandémie encore plus robuste. Pfizer appuie ces recommandations et continuera à travailler avec ses partenaires gouvernementaux pour protéger les Canadiens.
La vérificatrice générale ne conseille toutefois nullement, dans son rapport, un examen plus approfondi des contrats accordés aux fournisseurs de vaccins ni du processus de passation des contrats. Chez Pfizer, nos efforts déployés contre la COVID‑19 se poursuivent. Nous demeurons activement engagés auprès des autorités de divers pays afin de les pourvoir de nos vaccins. Chaque État impose ses propres exigences en matière d'approvisionnement, et nous respectons les obligations acceptées dans nos ententes commerciales avec ses intervenants. Les contrats que nous avons signés contiennent des renseignements commerciaux de nature sensible qui pourraient être d'un grand intérêt pour nos concurrents et qui pourraient porter atteinte à nos discussions avec d'autres partenaires.
Nous sommes d'avis que le processus d'approvisionnement en vaccins a été surveillé de façon stricte et appropriée, notamment par le Parlement. La réponse du Canada à la pandémie a fait l'objet d'un examen public par l'auditrice la plus haut placée du pays. La vérificatrice générale a, en effet, rempli le mandat que lui ont confié le Parlement et les Canadiens.
Pfizer a pour politique de maintenir la confidentialité des ententes prises partout dans le monde relativement à ses médicaments, et celles concernant ses vaccins contre la COVID‑19 n'y échappent pas. Je crois, avec tout votre respect, qu'il serait juste de dire que la divulgation de notre entente de confidentialité constituerait un exercice d'autorité inaccoutumé. La confiance envers les liens contractuels et leur stabilité servent de fondement pour un pays comme le Canada pour attirer les investissements et l'innovation. Nous sommes d'avis que le gouvernement canadien, bien qu'il ne soit pas représenté aujourd'hui, abonderait en ce sens. Rompre ce principe sème un doute quant à la façon dont l'État remplit ses obligations contractuelles dans toutes les industries, et pas seulement dans le secteur des soins de santé.
Je demande aux membres du Comité d'étudier attentivement notre point de vue avant de créer un précédent qui pourrait avoir des conséquences imprévues sur la réputation du Canada. Cette décision pourrait envoyer un message clair aux partenaires commerciaux et aux entreprises envisageant d'investir au pays, celui que les modalités de protection en matière de confidentialité négociée de bonne foi avec le gouvernement fédéral pourraient être enfreintes.
Pfizer accorde une très grande valeur au degré de collaboration qu'elle a entretenue avec le gouvernement durant cette crise et prend très au sérieux les ententes qui ont régi cette collaboration jusqu'à maintenant.
Nous sommes reconnaissants d'avoir eu l'occasion de vous faire part de notre point de vue et serons heureux de répondre à toute question que vous pourriez avoir. Merci.
Je vais faire une remarque en prévision de certaines questions qui seront posées, afin d'éviter que le problème persiste. Il en a également été question dans certaines lettres que nous avons reçues.
La motion dont le Comité est saisi exige le maintien de ces documents à huis clos. C'est pour les garder secrets. Je corrigerai tout commentaire voulant qu'il s'agisse d'une divulgation publique de documents de nature délicate. Je tiens à le préciser parce que c'est une question qui revient souvent dans les lettres que nous recevons. J'ai pensé qu'il fallait la corriger.
Je vais maintenant céder la parole à notre dernier témoin.
Monsieur Baylet, de Sanofi, vous avez la parole pour cinq minutes.
:
Monsieur le président, mesdames et messieurs les membres du Comité permanent des comptes publics, je vous dis bonjour.
Je m'appelle Jean‑Pierre Baylet, et je suis le directeur général de l'unité des vaccins de Sanofi Canada.
Sanofi est une entreprise mondiale de santé innovante. Elle est animée par une vocation: poursuivre les miracles de la science pour améliorer la vie des gens. Nous mettons au point des traitements et des vaccins qui changent tous les jours la vie de patients dans le monde entier, y compris ici, au Canada, mais aussi dans les pays les plus pauvres au monde.
Sanofi est solidement ancrée au Canada depuis plus d'un siècle. Au fil des décennies, nous avons construit, à Toronto, sur un campus de 54 hectares, l'un des plus grands sites de recherche-développement et de fabrication de vaccins à l'échelle mondiale.
Aujourd'hui, Sanofi est en bonne voie de réaliser plus de 2 milliards de dollars d'investissement au Canada d'ici 2028.
En tant que plus grand fabricant de vaccins au Canada, Sanofi protège chaque année plus de 7 millions de Canadiens contre des maladies infectieuses et exporte également dans plus de 60 pays du monde.
Nous employons plus de 2 000 personnes dans tout le Canada et contribuons à la création de milliers d'emplois associés dans de nombreux secteurs. Nous offrons chaque année des alternances travail-étude à plus de 100 étudiants canadiens.
Nous avons investi 143 millions de dollars en recherche-développement en 2021, ce qui fait de nous l'un des principaux investisseurs dans les sciences de la vie dans le pays.
En ce qui concerne la COVID‑19, le partenariat entre l'industrie du vaccin et les autorités publiques a permis au Canada de mettre en place une large couverture vaccinale, qui a contribué à une réduction des hospitalisations et des décès.
Sanofi a été l'une des rares entreprises à rendre disponible son réseau mondial de fabrication et d'approvisionnement à d'autres entreprises afin qu'elles puissent accélérer l'accès à leurs vaccins dans le monde entier.
Cet engagement à répondre aux besoins urgents de santé publique nous a conduits récemment à réaliser, en partenariat avec les autorités fédérales, provinciales et municipales, l'un des plus importants investissements de toute l'histoire des sciences de la vie au Canada, et ce, afin de renforcer la capacité de fabrication de vaccins et la préparation nationale à de futures pandémies.
Chez Sanofi, nous prenons très au sérieux la confidentialité de nos opérations commerciales. Cette confidentialité est essentielle à notre capacité de poursuivre nos investissements au Canada ou ailleurs.
Bien que nous soyons déterminés à faire preuve de transparence, certains renseignements contenus dans l'entente d'achat anticipée sont très sensibles sur le plan commercial. C'est pour cette raison que l'entente comprend des obligations en matière de confidentialité, et que Sanofi s'attend à ce qu'elles soient respectées.
De solides lois sur la propriété intellectuelle et les secrets commerciaux sont essentielles pour favoriser l'innovation et promouvoir la croissance à long terme.
L'examen et le rapport de la vérificatrice générale sur les contrats relatifs aux vaccins contre la COVID‑19 offrent une évaluation objective et indépendante dans le respect des lois et sans compromettre la confidentialité commerciale.
La divulgation de renseignements commerciaux sensibles créerait un grave précédent.
En conclusion, Sanofi s'engage tous les jours envers le Canada et la santé et le bien-être de sa population. Nous souhaitons continuer à faire progresser l'innovation en matière de soins de santé dans le respect de la confidentialité de nos opérations commerciales et de notre capacité à demeurer concurrentiels, au Canada et ailleurs.
Je vous remercie beaucoup de votre attention.
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
Merci à tous les témoins d'être ici.
Je pense que c'est intéressant. Nous voici, trois ans plus tard. Je me souviens très bien des premiers jours de la pandémie, lorsque je dirigeais une unité de lutte contre la COVID dans le Nord de la Nouvelle-Écosse. Nous nous demandions tous si c'était la fin du monde, et pourtant, nous voici, trois ans plus tard. Il ne semble pas que beaucoup de choses aient changé, mais beaucoup de choses ont changé.
Monsieur Tada, je vais commencer par vous, si vous le voulez bien.
Je tiens tout d'abord à vous remercier d'avoir été honnête et d'avoir accepté de communiquer des renseignements au Comité — si je vous ai bien compris. Je pense que les membres du Comité tiennent absolument à ce que vos collègues et vous compreniez que ces renseignements ne seront pas rendus publics. Je le répète, comme l'a fait le président.
Une partie de la question que j'ai... Vous avez dit que vous acceptiez de divulguer de l'information, ne serait‑ce que partiellement. Est‑ce que cela a du sens? Pourquoi inclure la propriété intellectuelle dans une entente d'achat anticipé?
:
Merci, monsieur le président.
J'aimerais remercier de leur disponibilité les témoins qui sont avec nous aujourd'hui. Comme mon collègue l'a fait, j'aimerais aussi les remercier de leur travail acharné, surtout au début de la pandémie quand personne au monde ne savait ce qui nous attendait.
Je me souviens que, dans ma circonscription, Châteauguay—Lacolle, nous regardions à la télévision les premières livraisons de vaccins. Chez nous, les cliniques de vaccination étaient très bien organisées. Nous étions extrêmement contents de pouvoir être vaccinés et de pouvoir recevoir les doses de rappel. Je ne suis pas une experte de la santé, mais je comprends que la vaccination est très importante pour sauver des vies. Je remercie encore une fois nos témoins de ce travail.
La vérificatrice générale a fait un rapport sur toute cette activité de la santé publique et des services publics, notamment sur l'approvisionnement en vaccins.
[Traduction]
Elle a constaté que le gouvernement fédéral a réagi à l'urgence de la pandémie de coronavirus en 2020 et a obtenu des doses de vaccin contre la COVID‑19 afin que tous les Canadiens qui ont choisi de se faire vacciner puissent le faire. Les vaccins étaient nécessaires rapidement pour réduire le risque de maladie grave, d'hospitalisation et de décès attribuables à la COVID‑19 chez les Canadiens.
La vérificatrice générale elle-même a déclaré ce qui suit: « En 2020, Services publics et Approvisionnement Canada a conclu des ententes d'achat anticipé avec sept compagnies qui avaient démontré le potentiel de mettre au point des vaccins viables. » La signature d'ententes d'achat anticipé augmentait les chances que le gouvernement obtienne suffisamment de doses pour répondre aux besoins du pays, quitte à reconnaître que cette approche laissait entrevoir la possibilité que le Canada aurait un surplus de doses si tous les vaccins étaient approuvés.
C'est la raison d'être de notre comité. Une fois qu'une politique ou une approche est adoptée par le gouvernement, il s'agit d'examiner comment la mise en œuvre a été effectuée et si les résultats ont été atteints. Bien sûr, c'est pour s'assurer, en même temps, que la vérificatrice générale a tous les outils nécessaires pour faire son travail.
Comme les témoins le savent, nous avons entendu d'autres témoignages de la vérificatrice générale ainsi que de représentants de la santé publique et de Services publics et Approvisionnement Canada en février de cette année au sujet de ces constatations, y compris des problèmes liés aux vaccins excédentaires et à l'échange de données entre les divers ordres de gouvernement. Au cours de cette rencontre, la vérificatrice générale a dit, en réponse à une question sur l'accès aux documents confidentiels, que son équipe avait eu accès à tous les contrats, à tous les renseignements, à toutes les corrections et à toutes les modifications, confirmant ainsi aux députés que l'accès aux documents n'avait pas posé de problème dans son travail de vérification.
Nous savons tous que nous sommes ici aujourd'hui parce que nous avons demandé à avoir accès à des contrats de vaccination non caviardés entre vos entreprises et notre gouvernement, un accès qui, selon divers rapports médiatiques, n'a pas été refusé aux représentants élus d'autres pays.
J'aimerais demander à chacun d'entre vous de faire le point sur le degré de divulgation que vos entreprises ont fourni à d'autres pays pour leurs contrats de vaccination.
Je pourrais peut-être commencer par Mme Gauthier.
:
Merci, monsieur le président.
Mesdames et messieurs les témoins, je tiens d'abord à vous remercier de vous être déplacés ou d'être parmi nous aujourd'hui par vidéoconférence.
Comme je suis la personne qui a proposé cette motion, je trouve important d'apporter une clarification: vous n'êtes pas en terrain hostile ici. Je trouve aussi important de réaffirmer nous sommes extrêmement reconnaissants envers les compagnies pharmaceutiques pour le travail exceptionnel qu'elles ont accompli durant la pandémie.
Je veux également rappeler que la reddition de comptes, qui est un processus habituel, compte parmi les mesures exceptionnelles qui ont été adoptées par le gouvernement. C'est dans ce contexte que nous avons effectué un suivi auprès de la vérificatrice générale. Étant tenue au secret par la loi, cette dernière s'est empressée de nous confirmer qu'elle ne pouvait pas répondre aux questions qui concernaient les contrats conclus avec les compagnies pharmaceutiques.
Ainsi, pour bien faire notre travail de parlementaires, comme nous l'avons fait précédemment au sein de plusieurs autres comités et dans plusieurs autres circonstances, nous avons demandé d'avoir accès à ces contrats, à huis clos. Comme le président l'a réaffirmé, nous avons pris les précautions nécessaires pour que l'information confidentielle reste confidentielle.
Selon moi, il existe peut-être une confusion quant au rôle des parlementaires et à leurs privilèges de parlementaires, ou peut-être une méconnaissance de la jurisprudence à la Chambre des communes, mais aussi en ce qui concerne la Loi sur l'accès à l'information au Canada.
Sachez cependant que ce comité est la première étape. Nous avons été sensibles aux aspects confidentiels des contrats, mais nous avons aussi eu recours à beaucoup d'autres moyens par le passé pour avoir accès à l'information.
Dès ce stade-ci, j'aimerais souligner que nous ne voulons pas nous rendre à un stade ultérieur devant les cours, parce que la jurisprudence nous donnerait raison de toute façon.
Par ailleurs, nous menons un processus constructif, au cours duquel nous voulons simplement nous assurer qu'il n'y a pas eu d'abus majeurs de part et d'autre, qu'il n'y a pas eu d'erreurs et, surtout, apprendre des erreurs que nous aurions commises. En effet, si nous sommes appelés à vivre un autre phénomène aussi important que la pandémie, nous ne voulons pas répéter les mêmes erreurs et voulons pouvoir établir des contrats justes, et ainsi de suite.
Je ne sais pas si vous avez eu accès à la réponse de notre légiste, qui est d'ailleurs présent aujourd'hui et qui tient à rappeler ce que signifie « à huis clos ». Je vais vous donner un exemple important. Il y a eu plusieurs cas où les comités ont demandé l'accès à des documents confidentiels. Dans certains de ces cas, même le gouvernement ne voulait pas montrer les documents, et c'est la Chambre qui lui a ordonné de les fournir.
Il serait peut-être important à mentionner un autre cas, et c'est celui concernant AstraZeneca, qui n'a malheureusement pas pu être présente aujourd'hui. En 2005, un concurrent a eu recours à la Loi sur l'accès à l'information pour accéder à de l'information et à un contrat. Or le juge de la Cour fédérale a quand même signalé que seuls les secrets industriels concernant les procédés et la fabrication devaient être caviardés. Notons qu'il existe une différence entre secrets industriels et secrets commerciaux, et qu'il s'agit de la même que celle qu'on retrouve dans les accords internationaux et sur le commerce. Les informations commerciales ne se retrouvent pas dans les exclusions de la Loi sur l'accès à l'information.
Dans plusieurs lettres reçues jusqu'à présent de chambres de commerce ou d'associations pharmaceutiques, et même dans certaines déclarations d'ouverture entendues lors de réunions de ce comité, certaines inquiétudes selon lesquelles le climat d'affaires serait tout chamboulé nous ont été signalées. Je profite de l'occasion pour y donner suite. À mon avis, ces déclarations sont parsemées d'exagérations sur les conséquences potentielles. Lorsque des contrats ont été examinés et rendus publics, ce qui n'est pas le cas ici, le climat d'affaires ne s'est pas détérioré.
Quand l'information sur AstraZeneca a été rendue publique, il n'y a pas eu de détérioration. D'ailleurs, cette compagnie vient d'annoncer, il y a à peine un mois, un investissement de 500 millions de dollars au Canada.
Plusieurs personnes du milieu pharmaceutique s'entendent pour dire que, au Canada et au Québec, les milieux des sciences de la vie, aussi bien en raison de la main-d'œuvre que de tous les moyens dont nous disposons, sont assez propices au climat des affaires. Cela ne créerait donc pas de dangereux précédent.
Comme je l'ai dit déjà, notre démarche est constructive et va simplement dans le sens d'une certaine reddition de comptes, qui est vraiment importante. Elle est importante parce que...
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
Je veux aussi remercier les représentants des diverses compagnies qui sont ici avec nous aujourd'hui.
Aux fins du compte rendu, je tiens à signaler l'importante absence d'AstraZeneca Canada, qui n'est pas représentée ici aujourd'hui. Les Canadiens méritent, en fait, que ces personnes qui font des affaires dans notre pays, particulièrement dans un dossier aussi grave, soient présentes pour rendre des comptes.
Je tiens à dire à quel point je suis déçu, mais heureux de voir qu'il y a des représentants dans ce pays qui sont prêts à participer à nos institutions publiques d'une manière qui peut renforcer la confiance des Canadiens, car c'est ce que nous faisons ici aujourd'hui. C'est le travail des comptes publics, et c'est le travail des parlementaires. J'espère que vous comprendrez que, au‑delà de vos propres fins pour sauvegarder la confidentialité de l'entreprise, notre but ici est de nous assurer que l'on fait la lumière sur le genre de choses qui peuvent nous garantir que nous pouvons tous les deux atteindre nos objectifs: l'examen public qui s'impose au nom des parlementaires et, bien sûr, le travail que vous faites pour gérer vos activités.
Je tiens également à souligner qu'il s'agissait d'une situation extraordinaire. Je le reconnais. Il s'agit d'une pandémie qui ne se produit qu'une fois tous les 100 ans, et le gouvernement a dû agir rapidement et sans hésiter, ce que les néo-démocrates et certains des nombreux députés de l'opposition réclamaient. Je tiens à insister sur ce fait important.
Je souligne également que plusieurs entreprises, dont un grand nombre sont ici aujourd'hui, ont agi rapidement pour répondre aux besoins des Canadiens, notamment en produisant des vaccins de qualité pour les protéger. La question scientifique est très ingénieuse à bien des égards, alors merci à vos scientifiques et aux nombreux bons médecins et chercheurs qui ont rendu possibles ces vaccins miracles qui sauvent des vies afin que les Canadiens puissent profiter de moments comme ceux que nous vivons en ce moment, en retournant à nos fonctions au Parlement, par exemple. C'est une des choses que les vaccins ont permis d'obtenir pour nous, et j'en suis fier.
Cependant, je tiens à faire la distinction entre mes observations concernant l'avènement et l'importance de la science au Canada et la différence entre la science et les sociétés. Les sociétés sont une entité distincte au Canada, et elles ne devraient pas être perçues comme ayant des pouvoirs extraordinaires qui leur permettraient de contourner la volonté du public et surtout la volonté des gouvernements et de notre Parlement.
Je suis vraiment heureux de voir que le légiste est ici aujourd'hui. Je tiens à le remercier de sa lettre dans laquelle il décrit ce qui est important pour le Comité et la façon dont nous pouvons utiliser nos pouvoirs pour faire les deux, veiller à ce qu'il y ait reddition de comptes et faire la lumière sur le travail que nous faisons tout en protégeant la confidentialité de ces entreprises.
Je pourrais peut-être demander au légiste de clarifier sa lettre ou peut-être même de répéter comment le processus proposé par la motion de ma collègue est, en fait, un processus de confidentialité qui a déjà été adopté par les comités et qui, en fait, a fait ses preuves dans d'autres cas.
Pourriez-vous nous parler de l'efficacité et de l'efficience de ce processus et des commentaires que vous avez formulés dans la lettre?
Ma question s'adresse maintenant aux témoins. En ce qui concerne ce que vous avez entendu au sujet des pouvoirs du Parlement pour s'assurer que ces choses sont... Nous traitons ici de problèmes graves, qui ne dépassent pas la gravité de la COVID, mais qui touchent aussi la sécurité nationale. Ce sont des processus que nous avons déjà entrepris pour assurer la protection des renseignements relatifs à la sécurité nationale. Il s'agit de savoir si vous faites confiance à notre Parlement à bien des égards. Il est important que les Canadiens comprennent que nous avons une relation avec des sociétés qui devraient en fait se conformer aux règles et aux règlements au Canada, mais aussi au processus démocratique.
Ma question directement, et je vais y revenir au cours des prochains tours...
Je tiens également à mentionner que je suis très heureux d'entendre le représentant de Medicago dire qu'il est prêt à divulguer cette information. Je pense que c'est important pour notre processus. Votre bonne volonté démontre votre capacité et votre connaissance de notre système.
Ma question s'adresse aux autres témoins. Ne faites-vous pas confiance aux processus que nous utilisons à la Chambre pour veiller à ce que les besoins en matière de confidentialité soient protégés?
Nous pourrions peut-être entendre d'abord tous les témoins présents.
Ma question s'adresse à chacun d'entre vous.
Juste pour confirmer, vos entreprises n'ont pas fourni de contrats non caviardés à l'Union européenne, aux États-Unis, au Royaume-Uni, au Brésil, en Colombie, en Australie ou ailleurs. Vous n'avez fourni de contrats non caviardés nulle part.
Je vois des hochements de tête.
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Je vais peut-être prendre un peu de recul et parler du contexte dans lequel ces contrats ont été négociés.
On en a parlé. C'était au plus fort de la pandémie. Il y avait urgence. Nous n'avions pas encore de produits à l'époque. Il est vraiment important d'y réfléchir, parce que la confidentialité, les garanties et la sécurité que nous avons obtenues grâce à ces ententes nous ont vraiment permis, à Moderna, d'agir très rapidement, de collaborer rapidement avec le gouvernement, de créer une place pour travailler en coopération, de vraiment nous permettre d'accélérer la mise au point de notre vaccin, qui a tardé moins de 12 mois, et aussi d'accroître notre fabrication à l'échelle mondiale.
Nous n'avions jamais fabriqué de produits commerciaux dans le monde, alors cette protection était vraiment importante pour nous permettre d'agir rapidement.
Il y a de nombreux types de renseignements qui sont très délicats dans ces ententes, allant des procédés à l'information commerciale et au savoir-faire, de sorte qu'il y a une variété de renseignements qui sont très délicats, confidentiels, d'autant plus du point de vue mondial, dans un environnement de marché concurrentiel.
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Merci, monsieur le président.
Un cas intéressant a été soulevé dans un pays nouvellement membre de l'OCDE, la Colombie. En effet, le tribunal administratif de l'OCDE a jugé que le droit à l'accès à l'information avait priorité sur l'intérêt commercial des entreprises pharmaceutiques. Les documents que j'ai ici indiquent que les informations sont sorties directement du Conseil d'État. Elles n'ont pas été transmises par les entreprises pharmaceutiques. Alors, si on leur demande si elles ont divulgué les contrats, la réponse va être non, puisque c'est le Conseil d'État qui a divulgué les contrats, le 10 août 2021.
Nous avons donc déjà certains contrats non caviardés et d'autres qui le sont. Je pense que l'ampleur du caviardage reste à définir pour les contrats qui ont été divulgués. Nous avons énormément d'information sur les prix dans d'autres pays. Ceux-ci ont été mentionnés par mon collègue conservateur, je ne pense donc pas qu'il soit important de mentionner ici la quantité d'information qui est déjà disponible.
Je pense que le cœur du problème, ici, c'est la méconnaissance de notre rôle de parlementaires, et celle-ci teinte malheureusement le travail que nous faisons aujourd'hui. Il est très important de rectifier le rôle du Comité permanent des comptes publics, qui est précisément de faire rapport sur les rapports de la vérificatrice générale. C'est dans ce contexte, quand nous étudiions le rapport de la vérificatrice générale, que nous avons déposé cette motion. C'était pour avoir l'information qu'elle ne pouvait nous donner en vertu de la Loi sur le vérificateur général. Elle nous a envoyé une lettre rapidement pour nous dire que, malheureusement, si nous voulions avoir accès à ces informations, nous devions nous-mêmes avoir accès aux contrats, parce qu'elle ne pouvait répondre à ces questions. Elle a été très claire à cet égard. Elle nous a donc pratiquement invités à regarder ces contrats. En tout cas, c'est ce que j'ai compris.
Encore une fois, pour vous démontrer notre bonne foi, je réitère que nous n'avons aucune intention de rendre des informations publiques. Il s'agit simplement de faire notre travail de parlementaires comme il se doit au Parlement canadien. C'est quand même important. J'aimerais entendre M. Baylet de nouveau.
Maintenant que j'ai apporté cette précision, avez-vous changé d'avis? Cette information vous éclaire-t-elle sur notre rôle de parlementaires?
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Après avoir entendu plusieurs membres de notre comité, on peut constater qu'il y a des différends, notamment au sujet de la nature du rôle du Parlement et de celui qu'on croit avoir.
Je vais expliquer clairement ma position à ce sujet, à savoir que je crois que les Canadiens méritent le genre de transparence et de gouvernement démocratique auquel s'attendrait une société libre pour ceux qui exercent leurs activités commerciales au Canada.
J'ai été déçu d'entendre les commentaires de Jean-Pierre Baylet et je n'y reviendrai pas maintenant. Je crois qu'il est bien noté dans le compte rendu que vous craignez que le Comité puisse soi-disant violer ce que vous percevez comme la confidentialité, alors que nous vous avons proposé un processus confidentiel qui en garantirait le respect.
C'est suffisant à toutes autres fins utiles, notamment pour la sécurité nationale, mais il faut croire que ce n'est pas suffisant pour vous, ce qui est un gros problème pour les Canadiens. Je le ferai constater dans notre rapport. J'espère pouvoir en parler au gouvernement également.
Ma question s'adresse aux autres témoins. À votre avis, le processus confidentiel du Parlement du Canada est‑il insuffisant pour examiner vos contrats de façon confidentielle?
Dans ma circonscription, Scarborough—Agincourt, il y a beaucoup d'aînés dans les foyers de soins de longue durée et les familles. J'aimerais simplement vous remercier beaucoup. Nous en sommes très reconnaissants. J'ai aussi un hôpital, l'hôpital Birchmount, qui fait partie du réseau de santé de Scarborough, où nous avons des cliniques de vaccination. Je suis très reconnaissante de pouvoir avoir le choix et l'approvisionnement disponible.
Quels sont les risques contractuels liés à la divulgation de la propriété intellectuelle?
Si chacun d'entre vous pouvait répondre, ce serait formidable. Merci.
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Merci beaucoup de votre question.
Je vais parler du point de vue de Moderna. Nous avons environ 13 ans aujourd'hui, ce qui fait de nous des presque adolescents, et nous investissons dans la recherche et le développement depuis le début. L'investissement que nous avons fait dans notre plateforme d'ARNm nous a permis de réagir très rapidement pendant la pandémie et de fournir un vaccin aux Canadiens dès le 24 décembre 2020. Notre vaccin a pu atteindre des endroits comme Scarborough, mais aussi le Yukon, les Territoires du Nord-Ouest et d'autres régions éloignées, protégeant ainsi les gens de communautés autochtones et de localités isolées.
C'est le fruit d'investissements importants en recherche et développement, le résultat d'avoir fortement misé sur l'innovation. Nous devons protéger cette innovation afin de pouvoir continuer à protéger la vie des patients, comme ceux du Canada. C'est là où la protection de la propriété intellectuelle est absolument essentielle, afin que nous puissions continuer d'investir dans la recherche et le développement — pas seulement nous, mais tous les autres membres et entreprises vouées aux sciences de la vie — et créer un écosystème scientifique novateur vraiment solide.
C'est vraiment important. C'est important dans le milieu universitaire et dans l'industrie pharmaceutique. La propriété intellectuelle est vraiment l'élément clé que nous créons pour pouvoir offrir des bienfaits importants aux patients et sauver la vie des gens, comme nous l'avons fait au Canada pendant la pandémie.
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Merci, monsieur le président.
Franchement, la situation me laisse perplexe à bien des égards. Un des principaux comités parlementaires chargés de la reddition de comptes demande à voir les contrats de vaccination contre la COVID‑19. Nous ne les demandons pas pour qu'ils soient rendus publics. Nous demandons qu'un petit groupe de députés, qui sont chargés d'exiger des comptes au gouvernement dans ces domaines, puissent examiner ces documents en privé et faire des recommandations au gouvernement. C'est tout ce que nous demandons.
L'information que possèdent de nombreux fonctionnaires devrait être mise à la disposition du Comité. Ils ont pour fonction la mise en œuvre des directives du gouvernement, alors que celle de notre comité porte sur la reddition de comptes. Il s'agit d'examiner la situation et de formuler des recommandations.
Le gouvernement et les sociétés pharmaceutiques qui sont ici aujourd'hui veulent bien que les responsables de la mise en œuvre — les fonctionnaires qui n'ont pas la même fonction de remise en question — soient en possession des documents, ce qui représente plus de gens en somme, mais vous n'êtes pas prêt à nous y donner accès à nous.
Il importe de souligner que notre système de gouvernement prévoit la suprématie du Parlement, ce qui signifie que le Parlement est l'organe législatif suprême. Les témoins ne semblent pas très bien comprendre que nous avons un droit inconditionnel et protégé par la Constitution de demander des documents. Cela fait plus de 100 ans que de nombreux Présidents le reconnaissent, comme l'a fait encore tout récemment le .
Il n'est pas question de négocier ici. Nous n'avons pas à vous demander poliment de nous remettre les documents et nous n'allons pas vous permettre de venir manger nos petits fours dans l'espoir que vous voudrez bien nous communiquer plus d'informations par le biais de ces documents...
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Merci, monsieur le président.
C'est scandaleux. Bien sûr, nous pouvons nous permettre une petite blague en passant, mais je suis extrêmement frustré que nos témoins ne comprennent pas comment la loi fonctionne et ne comprennent pas qu'un comité parlementaire a un droit absolu d'accès aux documents.
Nous devons utiliser ce pouvoir de façon responsable. Nous utiliserons ce pouvoir de façon responsable. Nous ne demandons pas ces documents pour les rendre publics. Nous disons que les membres du Comité devraient pouvoir avoir accès à cette information en privé afin de pouvoir les transmettre au gouvernement, mais le gouvernement refuse de fournir ces contrats, et vous de même.
C'est à se demander ce qu'on pourrait y trouver qui soit tellement dommageable pour vous ou pour le gouvernement qu'il faille résister à ce point à l'idée de permettre aux députés de les examiner en privé.
Je tiens à souligner en particulier que le a rendu une décision à la fin de la dernière législature pour confirmer une centaine d'années de précédents, en affirmant que les comités parlementaires ont un droit absolu d'accès aux documents. Reconnaissez-vous le pouvoir du Président de rendre cette décision, et croyez-vous que le gouvernement et les entreprises devraient respecter la loi à cet égard?
Je vais maintenant demander à tous les témoins de répondre brièvement. Reconnaissez-vous le pouvoir du Président de rendre cette décision et l'obligation du gouvernement et des entreprises de respecter la loi?
Nous allons commencer par M. Baylet.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Merci, chers collègues, et merci à vous tous d'être ici aujourd'hui.
J'aimerais commencer par clarifier certaines choses. Premièrement, la motion de Mme Sinclair-Desgagné ne demande rien aux sociétés pharmaceutiques. C'est au gouvernement qu'elle demande quelque chose pour le Comité. Tout de suite, les questions demandant si vous avez fourni ou non des renseignements ne sont pas pertinentes. Je voudrais savoir si, ailleurs dans le monde, un gouvernement a remis ces contrats à un comité parlementaire.
Répondez simplement par oui ou par non, madame Gauthier. Ailleurs dans le monde, un gouvernement a‑t‑il remis un contrat de Moderna à un comité parlementaire?
Voici ma deuxième question. On allègue qu'il y a eu violation du contrat. J'aimerais revenir à ce que M. McCauley a dit, à savoir que des fonctionnaires ont eu ces contrats et les ont lus sans qu'ils soient caviardés. Le gouvernement du Canada a dit que nous renoncerions aux caviardages que nous avons demandés lors de comités parlementaires précédents. Il n'y aura donc pas de caviardages à la demande du gouvernement.
Voici la question: le gouvernement violerait‑il notre contrat avec Moderna, Pfizer, Sanofi et d'autres s'il se trouvait que nous aurions fourni les contrats sans caviardage et que l'entreprise fasse valoir que certaines dispositions du contrat auraient dû être caviardées pour des secrets commerciaux ou pour d'autres raisons?
Je n'ai pas vu ce contrat, mais j'ai vu les contrats de Pfizer qui ont fait l'objet de fuites dans d'autres pays. Dans tous ces pays, les dispositions sur la confidentialité renferment une clause assez standard qui permet une exception aux dispositions sur la confidentialité lorsque la loi oblige à divulguer le contrat. Au Canada, la Loi sur le Parlement du Canada permet à un comité parlementaire d'exiger la divulgation du document.
Puis‑je comprendre, si tel est le cas...? Je suppose que oui. J'ai déjà été avocat général et, comme Mme Gauthier, j'avais l'expérience juridique. Dans le passé, chaque fois que j'avais une clause de confidentialité dans un accord — ce qui est la norme, monsieur Genuis; c'est dans tous les accords et c'est ce que veulent les deux parties —, je faisais inscrire une exception pour le cas où une loi l'imposerait. Normalement, la divulgation doit donner au destinataire, à l'autre partie, la possibilité de demander une ordonnance préventive ou de coopérer pour aider à l'obtenir. Ce sont les clauses types.
Si c'est la clause habituelle, comment le gouvernement pourrait‑il être en défaut, vu que nous vous aurions donné un avis et que nous vous aurions aidés à obtenir une ordonnance préventive ou que nous aurions accepté de coopérer pour vous aider à obtenir une ordonnance préventive?
Je pense que Mme Gauthier serait probablement la mieux placée pour répondre à cette question.
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Comme je ne pratique pas le droit depuis de nombreuses années, je ne commenterai pas les aspects juridiques de cette question, si vous me le permettez.
C'est une très bonne question. Au bout du compte, nous voulons que les conditions de ces ententes demeurent confidentielles. C'est ce que nous voulons, au bout du compte. C'est important, parce que, encore une fois, il faut se remettre dans le contexte d'il y a deux ans et demi. C'était une époque folle. Nous avons dû agir rapidement. Nous avons dû créer ensemble. Nous avons créé ces ententes. Je pense que ce qui est important pour les entreprises...
Je viens d'une grande entreprise pharmaceutique, et je travaille dans une microentreprise de biotechnologie qui connaît une croissance rapide, qui investit à Laval, qui embauchera plus de Canadiens et qui fera du Canada un centre d'excellence en matière d'ARNm. C'est énorme, et c'est parce que nous croyons que le Canada offre un environnement prévisible, sûr et stable où nous pouvons faire des affaires.
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Merci, monsieur le président.
Je pense que les questions de mon collègue M. Housefather sont très bonnes. En effet, il semble y avoir constamment une cassette qui mêle tout.
Je suis surprise. J'ai cru comprendre que vous aviez pratiqué le droit. Or il y a confusion entre le secret industriel et le secret commercial. La concurrence commerciale n'est jamais une exception à la Loi sur l'accès à l'information, mais nous n'en sommes même pas rendus là. Nous ne sommes pas en train de rendre publique une information. Nous voulons faire notre travail de parlementaires et garder l'information confidentielle entre les membres du Comité ici présents.
Plusieurs de mes collègues ont parlé plus tôt du respect de la confidentialité par le Comité. On le constate tout le temps. Le Parlement canadien peut exiger de voir des documents. On l'a fait récemment dans le cas de McKinsey & Company, mais on l'a aussi fait à maintes reprises.
Mon collègue a demandé si les contrats commerciaux devraient être gardés plus secrets que l'information confidentielle et secrète sur l'Afghanistan du ministère de la Défense nationale. Personne n'est au-dessus de la loi. Personne n'est au-dessus du Parlement canadien. Le Comité permanent des comptes publics a tous les droits d'exiger ce genre de documents.
Maintenant, on va plus loin, on invoque des questions de secret confidentiel. Monsieur Tada, vous avez fait une courte description de ce qu'il y a dans ces contrats. Il y a le prix, la quantité, la localisation et la disponibilité. Aucun de ces éléments ne relève de la propriété intellectuelle ou de secret industriel.
Pour rappeler ce qu'est le secret industriel, je vais citer le juge Phelan qui a conclu ce qui suit dans la cause Merck Frosst Canada Ltée c Canada (Santé):
Le genre de renseignements qui est susceptible de tomber dans cette catégorie inclut la composition chimique d’un produit et les procédés de fabrication utilisés.
Personnellement, je ne suis pas avocate, mais je viens du milieu des affaires. Pourtant, je n'ai jamais vu un contrat commercial qui comprenait une composition chimique d'un produit ou des procédés de fabrication.
Il y a une incompréhension qui doit vraiment être clarifiée. J'aimerais beaucoup qu'on finisse cette réunion en étant tous sur la même longueur d'onde et en ayant les mêmes définitions, qui sont pourtant établies la loi depuis un bon bout de temps.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Je suis très troublé par le niveau des témoignages présentés aux Canadiens et à leurs représentants aujourd'hui. Nous avons posé des questions simples au sujet de la primauté du Parlement et de l'orientation de la Loi sur le Parlement du Canada. Il est clair que dans les contrats avec le gouvernement, la loi sur le Parlement est suprême. Vous connaissez très bien les risques qu'entraîne la signature d'un contrat avec un gouvernement, surtout un gouvernement démocratique qui a les moyens de faire voir aux Canadiens ce qui se passe chez nous. On le voit non seulement ici, mais partout dans le monde, je l'espère bien, par l'obligation faite à vos sociétés de rendre des comptes.
Mise à part la percée scientifique, les pratiques de votre entreprise ont nui au monde entier. Elles ont été préjudiciables en ce sens que les entreprises n'ont pas su renoncer à l'exemption de l'ADPIC, c'est-à-dire l'Accord sur les aspects des droits de propriété intellectuelle qui touchent au commerce, ce qui a pu entraîner des milliers de décès dans le monde. Les Canadiens doivent bien comprendre que, lorsqu'on a affaire à une entreprise privée, c'est le genre de prise d'otages dans lequel les gouvernements se retrouvent: vous nous accusez de ne pas respecter nos engagements envers le public, allant même jusqu'à dire que le gouvernement viole ses obligations.
M. Housefather a parlé avec éloquence du risque pour les Canadiens. Je crois que ce risque est injuste. Vous êtes en conflit d'intérêts. Dans votre exposé d'aujourd'hui, vous avez décrit toute l'importance de protéger la vie des humains, en particulier des Canadiens, avant de tempérer votre propos en disant que votre propriété intellectuelle est si importante que cela va nuire à votre capacité de négocier ailleurs.
Notre perspective, la mienne en tout cas, c'est que cette maladie existe toujours à l'échelle de la planète. Toutes les populations du monde en sont victimes, mais vous autres, vous essayez de protéger votre propriété intellectuelle afin d'obtenir de meilleurs prix. Il est inouï de voir à quoi les entreprises — et pas seulement les vôtres — sont vulnérables à cause des lois que nous nous donnons. Nous partageons, le gouvernement partage, la responsabilité des mesures que vous avez prises ici, et c'est pourquoi nous avons besoin de protéger beaucoup encore mieux les Canadiens dans l'industrie pharmaceutique et de calmer leur appétit pour les profits canadiens, et aussi les profits mondiaux, au détriment des vies humaines.
Le Canada a déjà été un chef de file dans ce domaine. Nous avions, en fait, les laboratoires de Winnipeg. Nous avions des investissements là‑dedans, et nous avons mis les Canadiens à la merci de sociétés qui, autrement, nous tiendraient en otages ici aujourd'hui et menaceraient de traîner les Canadiens en justice, à cause de ce qu'ils ont déjà accepté en vertu du contrat — la suprématie du Parlement, qui est clairement définie et expliquée par M. Housefather.
Je ne suis pas satisfait de ce qui s'est passé et je n'ai pas d'autres questions. J'espère que vous réfléchirez à l'importance de renoncer à l'exemption de l'ADPIC pour sauver des vies.
Je vais prendre une minute avant de céder la parole à M. McCauley.
Dans ma perspective, il y a beaucoup de questions intéressantes et les députés sont maîtres de leur temps. Il y a énormément de questions à poser aux témoins à propos de questions juridiques concernant le Parlement. Ce sont peut-être des avocats, mais je vous ferai remarquer que notre greffier légiste est ici. Si vous avez des questions, vous pouvez les lui adresser également. Les témoins sont ici pour parler de ces contrats et de leurs positions à leur égard. Je laisse une certaine latitude aux membres, mais j'ajouterai que j'ai parfois l'impression que vous pourriez adresser certaines questions au légiste, si c'est ce que vous voulez faire. Encore une fois, c'est votre temps et la décision vous appartient.
Monsieur McCauley, vous avez la parole pour cinq minutes.
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Merci, monsieur le président.
Merci beaucoup aux témoins.
J'aurais quelques points à clarifier. Il n'y a aucun renseignement sur la propriété intellectuelle ou quoi que ce soit dans ces contrats. Est‑ce exact? Dire que nous allons perdre de la propriété intellectuelle parce que ce sont des secrets, c'est de la désinformation. L'absence de réaction me donne raison.
Je veux revenir à ce dont je parlais plus tôt. J'aimerais m'arrêter sur certains commentaires de... Je suppose que vous êtes tous des membres en règle des diverses chambres qui nous ont écrit. Quelqu'un dit que réunir 11 députés à huis clos pour l'examen de ces documents pourrait nuire au climat et à la stabilité des affaires au Canada. Un autre affirme que cela pourrait ruiner notre réputation de partenaire fiable avec qui faire des affaires ou créer un « précédent inquiétant » pour qui voudrait investir au Canada et que pareille décision pourrait saper la confiance des investisseurs et ternir notre réputation.
J'aimerais savoir combien de fuites de vos contrats sont imputables aux agents d'approvisionnement du gouvernement du Canada. Commençons par les géants Pfizer et Moderna.
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D'accord, il n'y en a donc pas eu en provenance du Canada.
Nous avons probablement des fuites qui couvrent 90 % de votre production de vaccins entre les États-Unis, etc. Ces fuites, certaines en tout cas, ont tout révélé, et presque tout. Cela a‑t‑il nui à l'investissement de Pfizer aux États-Unis ou au Royaume-Uni, ou à l'investissement de Moderna aux États-Unis, au Royaume-Uni ou dans l'Union européenne? Y a‑t‑il eu des retombées négatives sur le milieu des affaires?
J'aimerais une simple réponse par oui ou par non. Je pense que la réponse est non, mais vous pourriez ne pas être d'accord.
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Je trouvais important, chers collègues, de faire consigner l'avis du légiste au compte rendu.
Je vais maintenant m'adresser aux témoins. Je veux, bien sûr, vous interroger sur la motion et vos réserves qu'elle vous inspire. Mais je me mets aussi à la place de nos électeurs, que nous représentons au bout du compte.
Vous avez soulevé certaines réserves au sujet de la motion. Pourriez-vous les expliquer en termes très simples? En quoi, si elle était adoptée, la motion aurait-elle des répercussions économiques et sociales négatives sur le monde ordinaire.
Je vous donne un exemple concret. Dans notre système de santé, y aurait‑il des conséquences négatives sur le bien-être général des Canadiens pour la fourniture des vaccins nécessaires, par exemple, ou d'autres conséquences sur les emplois? Si la motion était adoptée, quelle serait la conséquence négative ultime pour M. et Mme Tout-le-Monde que nous représentons? Au bout du compte, je pense que c'est une question clé à régler pendant notre débat.
Nous pourrions commencer par M. Baylet et passer ensuite à Mme Sampson, Mme Gauthier et M. Tada.
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Je vous remercie de votre question.
Je ne peux pas vous dire aujourd'hui quel serait cet impact pour les gens que vous représentez. Ce qui me préoccupe, c'est que les informations telles que le prix puissent être connues de mes concurrents. Je pense que ce serait un problème pour Sanofi.
Nous exerçons nos activités non seulement au Canada, mais aussi dans d'autres pays. Dans les contrats, le prix est un élément parmi d'autres qu'il est important de protéger, de façon à ce que la concurrence puisse se faire selon les règles internationales. On ne doit pas donner un avantage particulier à un concurrent.
C'est, aujourd'hui, ma préoccupation en tant que représentant de Sanofi.
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Merci, monsieur le président.
Je veux revenir là où nous en étions. Pour commencer, je pense qu'il est vraiment important que vous soyez tous ici pour nous faire part de votre position et pour la préciser. Nous parlons de vagues généralités — nous voulons protéger ceci et nous voulons protéger cela — et je pense qu'il est important de déterminer très précisément ce que vous voulez protéger et pourquoi, mais aussi quelles sont vos craintes. Ce que vous craignez, c'est clairement que le Comité divulgue le document, parce que vous ne subirez pas de dommages si le Comité ne viole pas la confidentialité et que ces documents restent entre les mains de ses membres.
J'ai un peu de mal à comprendre pourquoi vous faites davantage confiance aux fonctionnaires qu'aux membres du Comité, surtout lorsqu'ils sont dans une salle avec le légiste et qu'ils n'ont accès ni au téléphone ni à un appareil pour prendre une photo de l'entente ou quoi que ce soit du genre. Ils ne peuvent emporter que leurs souvenirs, et ils enfreindraient les règles du Parlement s'ils divulguaient des renseignements.
J'aimerais revenir à l'accord, pour aller droit au but.
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Merci, monsieur le président.
Puis‑je revenir à ma question? Je veux vraiment comprendre, parce que je pense qu'il importe de savoir ce qui vous préoccupe. Le problème, évidemment, se pose uniquement si quelqu'un viole la confidentialité.
S'agissant du prix, je comprends. Le prix est un enjeu et c'est une question de concurrence, et vous ne voulez pas que les autres pays sachent quel prix vous avez demandé au Canada. De plus, certains de mes collègues ont parlé de la propriété intellectuelle. Là encore, j'ai très rarement, bien qu'à l'occasion... Je pense que dans les documents de l'Union européenne qui ont fait l'objet d'une fuite, il y avait en fait des renseignements relevant du secret commercial liés à un processus de fabrication du vaccin, mais je suppose que cela ne figure pas dans ce contrat. Si c'était le cas, je pourrais comprendre.
S'il y avait des renseignements relevant du secret commercial concernant la composition du vaccin, la façon dont vous le fabriquez — je ne vois pas pourquoi le gouvernement aurait besoin de les connaître — il serait très important de ne pas les divulguer à des concurrents à moins qu'ils soient brevetés, auquel cas ils seraient publics.
Quelles clauses seraient confidentielles du point de vue de Pfizer, hormis les renseignements sur les prix et ce qui relève du secret commercial?
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Pour être aussi précise que possible, je pense qu'il s'agit des parties du contrat qui traitent de l'approvisionnement et des calendriers d'approvisionnement.
M. Anthony Housefather: D'accord.
Mme Najah Sampson: Nous avons en fait plus d'un vaccin. Donc, pour ce qui est de l'information sur nos différents vaccins et les différences entre eux, une bonne partie de ces renseignements sont exclusifs. Il s'agit de renseignements exclusifs, mais ils sont également très sensibles sur le plan commercial. Lorsque nous parlons du Canada et du contrat que nous avons au Canada, cela a une incidence. Cela pourrait être perçu comme étant des renseignements intéressants par d'autres pays, parce que nous avons également signé des contrats confidentiels dans d'autres pays.
Encore une fois, je pense que nous parlons de ces contrats de façon générale, mais il y a clairement des composantes qui pour nous sont sensibles sur le plan commercial, du point de vue de la concurrence et qui sont exclusives. Cela pourrait aussi avoir une incidence sur certaines des discussions que nous avons en ce moment avec d'autres pays.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
J'aimerais maintenant parler d'un élément important du travail que nous faisons ici. Nous veillons à avoir des règlements pour protéger les Canadiens en ce qui concerne les contrats qui ont été privilégiés et la façon dont les représentants d'entreprises comme la vôtre concluent ces contrats avec le Canada. C'est un élément important pour comprendre comment cela fonctionne ici. Le registre des lobbyistes en fait partie.
Il est très clair que vos entreprises, de diverses façons, ont pu avoir accès au gouvernement pour faire en sorte que vos points de vue étaient entendus très rapidement. Je crois comprendre que toutes les entreprises ici présentes, notamment Moderna, ne sont pas concernées par ce que je vais dire. Il s'agit du groupe de pression Médicaments novateurs Canada. C'est un important groupe de pression ici sur la Colline. Plusieurs d'entre nous sont au courant de son travail et ont été amenés à rencontrer ses représentants. Souvent, ils défendent des intérêts commerciaux.
Il est évident que vous travaillez en étroite collaboration, probablement beaucoup plus étroitement que vous ne le faites avec le Parlement en ce moment. Souvent, ces demandes visent à augmenter vos marges de profit, plutôt que de répondre aux besoins publics des Canadiens, par l'entremise de l'industrie organisée par Médicaments novateurs Canada.
Combien de fois le groupe Médicaments novateurs Canada a‑t‑il exercé des pressions sur le gouvernement fédéral pendant la pandémie? Savez-vous combien de fois?
Les médias ont rapporté que McKinsey avait travaillé pour Pfizer. Il a été rapporté que cette firme conseillait simultanément les gouvernements sur leurs réponses à la COVID‑19. On a également rapporté que McKinsey conseillait un gouvernement provincial précisément sur la négociation d'ententes. Par conséquent, je demande un suivi par écrit au Comité.
Ma question s'adresse toujours aux représentants de Pfizer. En 2009, Pfizer et l'une de ses filiales ont payé plus de 2 milliards de dollars aux États-Unis dans le cadre d'un règlement pour fraude en matière de soins de santé, réglant la responsabilité civile et criminelle liée à Bextra. Des cas comme celui‑ci soulignent, à mes yeux, l'importance de la reddition de comptes, de la surveillance et du fait de ne pas adopter une approche basée sur la confiance aveugle lorsqu'il s'agit d'entreprises comme la vôtre.
Combien le groupe Pfizer a‑t‑il payé au Canada au cours des 20 dernières années en règlement de fausses allégations ou de produits défectueux?
Pour répondre à la question de M. Genuis, des clauses d'indemnisation existent dans tous les accords. C'est la norme, mais d'après ce que j'ai vu dans les documents qui ont fait l'objet d'une fuite, les clauses d'indemnisation dans les accords relatifs à la COVID‑19 sont très différentes des clauses d'indemnisation dans les contrats pharmaceutiques normaux, compte tenu du développement du produit. Les gouvernements ont assumé une plus grande responsabilité dans tous les documents que j'ai vus.
Permettez-moi d'y revenir. Le Comité, comme vous le savez maintenant — ce n'était peut-être pas parfaitement clair jusqu'ici —, a le pouvoir d'obliger le gouvernement à fournir des versions non caviardées des contrats. Les députés ont ce pouvoir. Ce comité a ce pouvoir. Pour que le Comité n'exerce pas ce pouvoir, vous devez être en mesure de convaincre celui‑ci que la population du Canada, le gouvernement, vous-même ou quelqu'un d'autre subiriez des préjudices si des versions non expurgées étaient fournies.
J'insiste sur ce point. Dans une clause de confidentialité normale telle que je la comprends, le fait que la loi du Canada, la Loi sur le Parlement du Canada, oblige le gouvernement à fournir des renseignements, signifie qu'il n'a vraisemblablement pas violé l'accord, à condition qu'il ait respecté les autres dispositions en vous donnant le droit de demander des ordonnances préventives, etc. Je veux que vous ayez l'occasion maintenant de convaincre clairement le Comité de la raison pour laquelle il devrait décider que, même si nous avons le droit d'avoir accès au document complet, celui‑ci devrait être caviardé.
Je comprends lorsqu'il s'agit de secrets commerciaux. Je comprends qu'il s'agit de renseignements relevant du secret commercial. Je peux comprendre pour ce qui concerne les tarifs et les calendriers de livraison. Je me pose moins de questions s'agissant des calendriers de livraison, mais je comprends vos réticences sur la tarification. Quelles autres clauses des accords pourraient nuire à la stabilité de vos relations avec le Canada? Vous avez le droit de travailler dans un environnement stable. Je suis d'accord avec vous. Vous investissez dans un pays parce que vous croyez en des relations stables, même s'il y a un Comité parlementaire qui n'est pas susceptible de divulguer ce qu'il voit.
J'ai posé la question à Mme Sampson la dernière fois, alors je vais peut-être vous la poser cette fois‑ci, madame Gauthier. Je me demande si vous pourriez me citer des articles précis pour lesquels Moderna dirait: « Ce sont des questions très délicates. Il faudrait que ce soit caviardé avant que le Comité en soit saisi. »
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Si vous avez divulgué l'identité de vos fournisseurs et les modalités que vous avez établies avec eux... Il s'agit là de renseignements concernant des tiers, je comprends cela. Je ne vois pas cela dans beaucoup de contrats, mais je peux le comprendre. Je ne sais pas où les éléments de propriété intellectuelle sont normalement imbriqués dans un contrat. J'ai travaillé toute ma vie dans le domaine de la propriété intellectuelle et de la technologie, et il est très rare qu'on mentionne des éléments de propriété intellectuelle dans les contrats.
Revenons à la clause d'indemnisation. Je ne vois pas en quoi cette clause pourrait vous causer préjudice, particulièrement dans ce contexte, compte tenu de ce que j'imagine qu'elle contient.
Je comprends, mais je le répète, vous devez comprendre la situation dans laquelle nous nous trouvons. Il est clair que la majorité des membres de ce comité souhaitent avoir accès à des documents non caviardés. À moins que vous avanciez des arguments très convaincants, il est probable que le Comité adopte cette motion.
Je veux cependant vous donner la chance de me présenter des arguments convaincants pour m'expliquer ce qui risque d'arriver, selon vous. Je comprends vos réticences au sujet des secrets commerciaux et des prix. Y a‑t‑il d'autres éléments que vous devez... Que se passerait‑il si les documents étaient envoyés seulement au Comité, sans jamais être divulgués à personne d'autre?
:
Je remercie les témoins.
Je tiens d'abord à exprimer ma grande reconnaissance aux grandes sociétés pharmaceutiques. L'une d'elles, qui n'est pas représentée ici aujourd'hui, a fait don d'une énorme quantité de médicaments vitaux à des enfants d'Edmonton atteints d'amyotrophie spinale.
Cette rencontre ne doit pas être perçue comme un affrontement. Nous essayons seulement de comprendre pourquoi ces contrats ont fait l'objet de fuite partout dans le monde. Nous avons tous les détails. Dans le site Web Investors.com, je vois que le président de Moderna mentionne le nouveau prix qu'il tente d'obtenir aux États-Unis. J'ai du mal à comprendre pourquoi nous argumentons au sujet d'un prix caché alors qu'il est public. Il va faire la guerre à Bernie Sanders en public demain au sujet du prix actuel, alors que le prix futur est public, et il prétendra que cela aura une incidence sur les renseignements commerciaux sensibles.
Je regarde le contrat de Pfizer qui a fuité aux États-Unis. La clause 11.9.3, précise que la partie destinataire, le gouvernement, peut divulguer des renseignements confidentiels si cela est nécessaire dans le cadre de procédures judiciaires ou administratives.
Aux États-Unis, Pfizer a déjà convenu qu'elle divulguera l'information si cela est nécessaire, comme l'a dit M. Bédard. Le débat ne porte pas là‑dessus. Nous vous avons invités ici pour que vous nous expliquiez — et M. Housefather vient de donner une bonne explication — pourquoi vous vous opposez à ce que nous prenions connaissance d'une partie de cette information. J'avoue que je suis très contrarié par vos réponses à des questions simples, surtout par ces menaces implicites à l'égard du Canada.
Madame Gauthier, vous avez brandi l'argument que vous avez été en mesure de livrer les vaccins avant la veille de Noël. Vous avez été capables de les livrer la veille de Noël parce que vous saviez que l'information était confidentielle, comme si vous insinuiez que, si cela n'avait pas été le cas, votre société ne les aurait pas livrés au Canada. C'est ridicule quand on pense que près de 95 % de l'ensemble de vos activités commerciales globales sont couvertes par ces contrats qui ont fuité et dont j'ai des copies. Vous avez pourtant clairement dit que, malgré ces fuites, vous n'avez pas retiré vos billes dans les pays concernés et que vous ne leur avez pas retiré l'accès aux vaccins. C'est un peu comme si vous continuiez à participer à cette mascarade en prétendant que la seule raison pour laquelle vous faites preuve de grandeur d'âme, c'est parce que ces documents sont confidentiels.
Je voulais aborder ce sujet, mais aussi le fait que Pfizer a déjà clairement indiqué dans son contrat qui a fuité, pas au Canada, qu'elle pouvait le transmettre.
Nous allons être sous la surveillance de notre très compétent greffier, sans téléphone, ni caméra, ni télécopieur, ni stylo ni papier qui nous permettrait de copier quoi que ce soit.
Pourquoi êtes-vous si inquiets de voir que 11 d'entre nous, sans aucun moyen de...? M. Housefather — et je vais lui donner des points pour cela — a une bien meilleure mémoire que beaucoup d'entre nous. Il réussira peut-être à mémoriser quelques mots, mais pourquoi avez-vous si peur que 11 députés voient ces documents, malgré toutes les mesures de précaution énoncées dans la motion présentée par ma collègue du Bloc?
Tous les détails ont déjà été divulgués. Le gouvernement du Canada n'a rien divulgué, même si quelques centaines de fonctionnaires y ont pleinement accès, que ce soit du côté de l'approvisionnement ou du côté juridique. Pourquoi cet entêtement, pourquoi toute cette rhétorique que vos alliés rémunérés ne cessent de répéter, à savoir que ce serait rendre un très mauvais service au Canada et que cela coûtera des emplois et des vies de permettre à 11 députés de voir les documents dans une pièce surveillée, sans aucun moyen de copier quoi que ce soit?
Pourquoi cette résistance et ces insinuations farfelues concernant les dangers que poserait un examen des documents par le Parlement?
Pour revenir aux préoccupations que vous exprimez, j'aimerais que vous essayiez... Je me suis moi-même demandé comment je réagirais si j'étais l'avocat-conseil de l'une de ces sociétés. Je vous invite maintenant à vous prêter au même exercice et à vous demander comment vous vous sentiriez si vous étiez à notre place.
D'après la position que vous adoptez... vous semblez, c'est du moins l'impression que j'ai, vous méfier davantage des membres du Comité que des fonctionnaires.
Comme l'a fait remarquer M. McCauley, de nombreux fonctionnaires ont accès à ce contrat, que ce soit au service juridique, au service de l'approvisionnement ou ailleurs. Or, la motion prévoit que seul un nombre limité de parlementaires prendraient connaissance du document dans une pièce, sans aucun moyen de le photographier ou de le copier. Les fonctionnaires ont pourtant accès au contrat et qui sait...?
Je vous implore de revenir sur votre position.
Permettez-moi d'abord de vous poser une question. Supposons que vous autorisiez des parlementaires d'un pays à voir le document, craindriez-vous que des parlementaires d'un autre pays veuillent les imiter et cherchent à voir les documents, sans prendre toutes les mesures de précaution que nous prenons ici au Canada? Ce pourrait être une raison valable. Pouvez-vous me dire si c'est l'un des problèmes?
Ma question s'adresse à l'un ou l'autre d'entre vous.
:
Je comprends, mais nous sommes le gouvernement du Canada. Nous sommes votre client.
Le Parlement du Canada est un organe du gouvernement du Canada. La Loi sur le Parlement du Canada autorise les comités parlementaires à exiger des documents.
Je ne sais pas si vous le saviez, mais quand vous avez signé le contrat, il est précisé dans la clause de confidentialité que je n'ai pas lue, je le répète, parce que je n'ai pas vu l'entente... Il me semble... Toutes les clauses de confidentialité que j'ai rédigées dans ma vie prévoyaient une exception lorsque la loi exigeait que l'une des deux parties divulgue le contrat. Des mesures correctives seraient alors présentées à l'autre partie pour qu'elle demande des ordonnances de protection.
Vous placez le gouvernement dans une position difficile en insistant sur le fait qu'il y aura une violation de confidentialité. Je ne pense pas que ce serait nécessairement le cas. De plus, vous n'expliquez pas clairement comment ce comité pourrait violer la confidentialité s'il suit la procédure décrite dans la motion.
Prenons un autre chemin. Dites-nous quels changements vous souhaiteriez voir apporter à la motion de Mme Sinclair-Desgagné, si jamais elle était adoptée, pour vous sentir plus à l'aise. Par exemple, voudriez-vous être présents dans la salle pendant l'examen de votre contrat? Voudriez-vous que vos représentants soient présents pour surveiller le processus? Quels changements pourriez-vous proposer concrètement à la motion afin que le Comité les étudie?
Quelqu'un souhaite-t‑il répondre?
Madame Gauthier, nous vous écoutons.
:
D'accord. Il y aurait donc des sanctions sévères. Nous avons des mesures de confidentialité qui, normalement, devraient suffire.
Je vais poser une autre question très directe, à laquelle j'aimerais de préférence que vous répondiez par « oui » ou par « non », maître Bédard. Sur la base des arguments entendus ici, qui étaient surtout de nature commerciale, ou concurrentielle, pouvez-vous nous dire s'il y a des motifs qui inciteraient la Chambre des communes à décider que les parlementaires du Comité n'ont pas le droit de voir ces documents non caviardés?
D'après vous, et sur la base de ce que vous avez entendu aujourd'hui, y aurait-il des motifs suffisants pour dire que nous n'avons pas le droit, au Comité, d'avoir accès à ces documents?
:
Merci, monsieur le président.
Je tiens à remercier M. Housefather d'avoir tenté de donner à ces sociétés l'occasion de démontrer aux Canadiens pourquoi il est si important de respecter ces éléments de confidentialité.
Vous pouvez certainement deviner que je ne suis pas convaincu et mes collègues non plus. Je suis certain qu'ils se retrouveront maintenant dans une situation regrettable — négocier avec un partenaire réticent —, tout en veillant à ce que le gouvernement soit réellement protégé. Je sympathise à bien des égards avec mes collègues libéraux.
Il est encore plus décevant d'apprendre que nous avons conclu des contrats avec ces sociétés qui ne savent pas, premièrement, ce qu'est la suprématie du Parlement et, deuxièmement, qui ne comprennent pas que tout contrat conclu avec un pays comme le Canada est assujetti à la Loi sur le Parlement du Canada. C'est une leçon importante, à mon avis.
J'espère que vous avez appris cela aujourd'hui. Il est de la plus haute importance que les sociétés qui exercent leurs activités dans n'importe quel contexte comprennent ceci: vous n'avez pas le droit de contourner les institutions démocratiques ni de traiter les représentants des Canadiens comme vous l'avez fait aujourd'hui.
À bien des égards, c'est un refus de voir la vérité. Nous ne sommes pas plus avancés qu'au début. Comme nous n'avons pas plus d'information que nous en avions au début de la réunion, il revient donc au Comité de faire en sorte que la motion soit adoptée. Je ne vois pas pourquoi le gouvernement voterait contre, après ce que nous avons entendu aujourd'hui.
Vous n'avez rien appris de plus que nous. Vous devriez également vous inquiéter que ces sociétés pensent qu'elles peuvent agir ainsi et qu'elles essaient de cacher des documents au Parlement, tout en sachant que le légiste leur a clairement expliqué les circonstances actuelles, leur responsabilité à l'égard des Canadiens et la capacité du Parlement d'appuyer ces documents, même sans les mesures de protection dont nous avons parlé.
J'espère que vous comprenez que les mesures proposées par Mme Sinclair‑Desgagné pour protéger vos contrats constituent une offre généreuse. C'est une excellente offre faite à vos sociétés dans le but de protéger les renseignements dont vous parlez ou dont vous ne parlez pas.
Je vais être très intéressé à participer au débat sur cette motion.
Nous n'avons pas d'autres renseignements. Pour poursuivre dans la même veine que M. Housefather, je vais vous donner 10 secondes à chacun, une dernière fois, pour que vous nous disiez ce qu'il y a de si confidentiel dans ces documents que vous ne voulez pas que nous voyons.
Je vais commencer par Mme Gauthier et...
:
Monsieur le président, le Comité est saisi d'une motion. Onze députés siègent à l'un des plus importants comités de reddition de comptes qui ont la capacité d'examiner, à huis clos, des contrats d'achat de vaccins conclus entre le gouvernement du Canada et les grandes sociétés pharmaceutiques qui ont produit des vaccins contre la COVID‑19.
Les pharmaceutiques cherchent désespérément à cacher ces renseignements, sans nous expliquer pourquoi. Elles ne peuvent nous dire quelle information elles doivent cacher. Au terme de cette réunion, je dois dire que je suis plus convaincu que jamais de la nécessité absolue que nous ayons accès à ces documents non caviardés. Elles déploient des efforts désespérés pour empêcher onze députés de voir ces documents en privé, sans aucune intention ni capacité de les divulguer, sans risquer d'encourir des sanctions s'ils le faisaient.
Cela m'amène à poser une question de la plus haute importance. Qu'y a‑t‑il dans ces contrats que vous tenez tant à cacher à onze députés? J'espère que cette motion sera adoptée rapidement, à la lumière de vos témoignages d'aujourd'hui. J'espère que nous aurons l'appui de tous les membres du Comité. Il a été question du précédent que cela risque de créer. Nous créerions un très mauvais précédent si nous vous permettions de cacher cette information et de nier la suprématie du Parlement canadien. Quiconque fait des affaires au Canada devrait savoir — et, franchement, être protégé en conséquence — qu'au Canada, c'est le Parlement, et non l'exécutif, qui détient le pouvoir suprême.
En terminant, je tiens à confirmer que les représentants de Pfizer se sont engagés à fournir des renseignements complémentaires concernant les montants versés au Canada au cours des 20 dernières années pour le règlement de plaintes concernant des allégations mensongères ou des produits défectueux, de même que des renseignements indiquant si Pfizer a eu recours, au Canada ou ailleurs dans le monde, aux services de McKinsey au cours des cinq dernières années et à quel sujet, en particulier si c'était relié à la COVID‑19.
Madame Sampson, pouvez-vous confirmer brièvement que vous fournirez ces renseignements par écrit.
:
Merci, monsieur le président.
Je remercie encore une fois les témoins. Je sais qu'il n'est pas facile de comparaître devant un comité parlementaire. Ce n'est pas nécessairement réjouissant. Je suis vraiment très reconnaissant du travail que vos compagnies et vous-mêmes avez accompli.
Or, dans la situation actuelle, le Comité a le droit de demander que certains documents lui soient fournis. Je vais de nouveau vous donner l'occasion d'intervenir afin d'améliorer les choses.
Comment pourrait-on changer la motion de Mme Sinclair‑Desgagné de façon à ce que vous vous sentiez plus à l'aise?
Voulez-vous qu'un représentant de votre compagnie soit dans la salle quand les membres du Comité examineront les documents? Est-ce que cela pourrait être utile?
[Traduction]
Je vais commencer par l'un ou l'autre d'entre vous.
Oui? Non?
Pour revenir à... Je veux comprendre vos préoccupations au sujet des secrets commerciaux et des prix. Pouvez-vous me donner un exemple précis de ce qui vous préoccupe vraiment? Là encore, j'essaie de comprendre quel serait le problème si nous sommes dans une pièce fermée à clé. Aidez-moi à comprendre.
Y a‑t‑il d'autres éléments qui vous préoccupent en particulier? Devez-vous consulter votre équipe juridique à ce sujet également? D'accord.
C'est dommage que vos conseillers juridiques ne soient pas avec vous en ce moment, ils ont pourtant été informés suffisamment à l'avance, mais je comprends. Vous êtes là. Ce n'est pas un travail facile. Je pense que nous n'obtiendrons rien de plus de vous que ce que nous avons eu aujourd'hui.
Encore une fois, je vous remercie sincèrement de votre présence.
:
Je vais arrêter le chronomètre pour une brève interruption.
Je veux simplement renforcer l'opinion du Comité et du Parlement, à savoir que nous ne sommes pas obligés de négocier avec les entreprises pour obtenir ces documents. Vous êtes en train de nous engager dans une voie qui inquiète autant le greffier et moi-même en évoquant la mise en place de conditions pour l'examen de ces documents par le Parlement.
Si je vous en fais la remarque maintenant, c'est parce qu'il vous reste encore une minute. Vous pouvez ignorer ma remarque ou y répondre en posant des questions, mais je le fais par courtoisie. C'est une motion qui a été adoptée par le Comité. Je suis heureux que nous ayons entendu ces témoins, mais nous ne sommes pas tenus de négocier avec des sociétés pour obtenir des documents.
Je pense que c'est clair, mais...
Je vais simplement revenir au contexte qui est particulièrement important dans ce cas. C'est important parce qu'il est facile aujourd'hui, trois ans exactement après le début de la pandémie, de raisonner hors contexte sur les modalités qui ont été négociées.
Je le mentionne parce que c'est très important. Nous avons déjà oublié comment nous nous sentions pendant le confinement au Québec, comment les choses se passaient dans les établissements de soins de longue durée qui étaient complètement fermés, qu'il nous était interdit de côtoyer notre grand-mère, nos parents ou qui que ce soit. Nous avons déjà oublié, je crois, la douleur endurée par le pays pendant la pandémie et que nous avons fait le tour de la question.
M. Paquette a mentionné que Pfizer a mis à notre disposition des millions de doses de vaccins, plus que ce qui était prévu, et que Moderna a fait la même chose. Nous avons négocié avec les États-Unis pour que les premières doses soient expédiées au Canada de manière à offrir aux Canadiens les deux doses promises au cours de l'été.
Je peux vous dire que nous avons tous collaboré avec les parlementaires et les représentants du gouvernement dans l'intérêt des Canadiens.
[Français]
Je suis Canadienne. Je viens de Trois‑Rivières. Cela a été fait pour notre bien. Il est important de garder cela en tête quand on regarde les contrats. Il ne faut pas se baser sur ce qu'on sait aujourd'hui.
[Traduction]
Il est facile de tirer des conclusions a posteriori, mais il faut voir les choses dans le contexte de la crise de l'époque. Il est également important de comprendre que la confidentialité était cruciale dans ce contexte. Nous avons pu agir rapidement et profiter de la souplesse nécessaire pour faire ce qu'il fallait pour le pays, car nous avions prévu des mesures de sauvegarde. Le fait de modifier les règles d'engagement à mesure que l'on évolue dans un partenariat complique la création d'un environnement prévisible, stable et sûr.
J'aimerais vous communiquer mon point de vue personnel. Je pense que le contexte est déterminant, Je peux vous assurer que ces deux dernières années ont été pour moi les plus folles de ma carrière. Je ne ferais pas les choses différemment, et tout a été fait dans l'intérêt supérieur des Canadiens.
:
Merci beaucoup. Je pense que c'était là un bon réquisitoire final, pour vous et pour tous vos collègues.
Je tiens à remercier nos deux témoins en ligne et nos trois témoins en présentiel. La rencontre a duré plus longtemps que prévu et je vous remercie de votre patience, et de votre présence. Comme on l'a dit, les comités sont parfois imprévisibles et je vous remercie de nous avoir consacré du temps au point d'être restés une heure de plus.
Je vais suspendre la séance pendant une dizaine de minutes pour que les gens puissent se dégourdir les jambes et s'alimenter un peu.
Je vais excuser les témoins. Merci encore. Vous pouvez partir. Nous vous sommes reconnaissants pour vos témoignages.
Je reviendrai dans 10 minutes.
:
J'aimerais savoir ce que d'autres collègues en pensent. Je pense que c'est un peu compliqué de dire que nous pouvons avoir du personnel dans la salle, mais que ce personnel ne peut pas consulter les documents.
Si je me présente accompagné d'un analyste membre de mon équipe à qui je ne pourrais pas remettre un document que je veux présenter, mais que je lui fasse ensuite la lecture de certaines parties pour avoir son avis, celui‑ci aura quand même accès à l'information. Je suppose que la présence du personnel consiste à favoriser une conversation et un soutien à la recherche, mais si je dois lire tout haut le texte à l'intention de cet analyste pour pouvoir en discuter, au lieu que celui‑ci l'examine directement et le lise en même temps que moi, je ne sais pas ce que cela donne.
Si l'on ne peut pas sortir ses notes de la salle, si l'on ne peut se munir d'un appareil d'enregistrement... On comprend qu'il soit interdit de divulguer l'information et que les fuites donnent lieu à des sanctions parlementaires, mais au‑delà de cela, je pense qu'il existe des mesures importantes pour empêcher le personnel ou qui que ce soit d'autre de divulguer de l'information. Il est assez courant qu'un député soit accompagné d'un membre de son personnel lors des séances à huis clos.
:
Je veux revenir à l'idée... Tout d'abord, je n'ai rien mis dans l'amendement qui concerne le personnel, parce que je me suis dit que c'est un sujet sur lequel nous nous entendrions entre nous. L'amendement ne traite pas du personnel. Il ne porte que sur les dispositifs d'enregistrement et les notes. À la section a., j'essayais d'être cohérent concernant « les membres du Comité seulement ». Dans la première section, il est très clair que c'est réservé aux membres du Comité, et non au personnel.
Dans la deuxième partie, la réunion avec Services publics et Approvisionnement, par souci de cohérence, seuls les membres du Comité seraient en mesure d'examiner les documents, parce que c'est la même chose qu'en a., mais les membres du personnel pourraient être dans la salle pour aider, discuter et écouter s'ils le souhaitent.
Quoi qu'il en soit, j'espère que tout le monde sera d'accord, car il sera plus facile d'expliquer et de faire accepter les choses lorsque nous disons que seuls les parlementaires peuvent examiner les documents.
:
Je demande le consentement unanime.
(La motion est adoptée.)
Le président : Merci, monsieur le greffier.
Merci à tous.
[Français]
C'est très bien.
[Traduction]
Une voix: [Inaudible]
Le président: Un instant. Nous le ferons bientôt.
Monsieur le greffier, vous nous enverrez cela très tôt le matin, et le compte à rebours commencera.
Je vais passer très rapidement aux travaux du Comité.
Avez-vous quelque chose à dire, madame Sinclair‑Desgagné?
Je veux prendre quelques instants maintenant pour ne pas l'oublier plus tard. Je tiens à remercier le personnel d'être ici pour ces longues séances de jeudi. J'aimerais également remercier l'équipe de traduction pour le travail qu'elle fait et pour nous avoir aidés à faire en sorte que cette motion soit déposée.
Comme vous le savez, la vérificatrice générale viendra lundi. Le lundi est une journée inhabituelle. Nous allons entendre la vérificatrice générale avant même qu'elle ne se présente devant les médias. Le huis clos de ce matin‑là est ouvert à tous les parlementaires et à tous les membres du personnel. À 10 heures, elle comparaîtra devant un comité spécial que je préside — pas ce comité‑ci. Tous les députés et sénateurs peuvent assister à l'examen à huis clos.
À 11 heures, nous avons une séance de notre comité. Nous ne commencerons pas avant que le document ne soit déposé à la Chambre, probablement à 11 h 10 ou 11 h 11. Il y aura donc un petit décalage. Dès qu'il sera déposé à la Chambre, notre séance commencera. La vérificatrice générale fera une déclaration, puis les membres du Comité poseront des questions. Cela durera environ une heure. Je propose que nous tenions une réunion du sous-comité par la suite. Ainsi, les membres du Comité pourront se retirer, à moins qu'ils ne veuillent rester. Nous allons parler des documents qui ont été déposés et de là où nous en sommes avec les autres travaux du Comité afin de rattraper le temps perdu.
Jeudi prochain, nous aurons probablement le « Rapport 7 : La cybersécurité des renseignements personnels dans le nuage ». Le greffier y travaille. Cela nous amènera à la relâche. Nous sommes donc en assez bonne posture pour ce qui est d'utiliser notre temps de façon efficace.
Est‑ce que cela vous convient? Oui. D'accord.
Y a‑t‑il autre chose, monsieur le greffier? Non.
Je vais demander s'il y a consentement pour lever la séance.
Des députés: D'accord.
Le président: Merci.
La séance est levée.