:
Bonjour. Je déclare la séance ouverte.
Je vous souhaite la bienvenue à la 51e réunion du Comité permanent des comptes publics.
Conformément à l'article 108(3)g) du Règlement, le Comité se réunit aujourd'hui dans le cadre de son étude sur le « Rapport 6, La surveillance des eaux arctiques — Rapports 5 à 8 de la vérificatrice générale du Canada de 2022 ».
Le président m'a demandé de déplacer les travaux du Comité à un autre moment. Avons-nous le consentement unanime pour utiliser toute la réunion pour cette étude?
Des députés: D'accord.
La vice-présidente (Mme Jean Yip): J'aimerais maintenant souhaiter la bienvenue à nos témoins.
Du Bureau du vérificateur général, nous accueillons Andrew Hayes, sous-vérificateur général, et Nicholas Swales, directeur principal. Du ministère des Transports, nous accueillons Arun Thangaraj, sous-ministre, et Lisa Setlakwe, sous-ministre adjointe, Sûreté et Sécurité. Du ministère de la Défense nationale, nous accueillons Bill Matthews, sous-ministre; Nancy Tremblay, sous-ministre adjointe déléguée, Matériels; Rob Chambers, sous-ministre adjoint, Infrastructure et environnement; et le contre-amiral Steven Waddell, commandant adjoint, Marine royale canadienne. Du ministère de l'Environnement, nous accueillons Chris Forbes, sous-ministre, et Ken Macdonald, directeur exécutif, Programmes nationaux et développement des affaires, Direction des Services de prévision, Service Météorologique du Canada.
Il y a beaucoup de monde. Merci.
Monsieur Hayes, vous avez déjà prononcé votre déclaration liminaire lors de la dernière réunion. Nous allons donc passer au sous-ministre Thangaraj pour cinq minutes.
Allez‑y, s'il vous plaît. Vous avez la parole.
:
Je vous remercie, madame la présidente, de nous avoir invités à votre réunion aujourd'hui.
En tant que nouveau sous-ministre des Transports, la sécurité et la sûreté des eaux arctiques du Canada font partie de mes principales priorités.
Le gouvernement du Canada est d'accord avec les conclusions et les recommandations du rapport de la vérificatrice générale concernant la surveillance des eaux arctiques et prendra des mesures pour y donner suite.
[Français]
La connaissance du domaine maritime du Canada dans l'Arctique est essentielle pour que le pays puisse atténuer les risques et réagir aux incidents susceptibles d'avoir un effet sur notre sécurité, notre environnement et notre économie.
Transports Canada travaille avec ses partenaires, y compris les comités inuits et autochtones, les résidants de l'Arctique et l'industrie, pour combler les lacunes de longue date dans les connaissances du domaine maritime de l'Arctique — il s'agit particulièrement du suivi continu des navires, de l'identification des navires non émetteurs et de l'amélioration de l'échange d'information et de renseignements —, afin d'assurer la sécurité et la sûreté de nos eaux arctiques.
[Traduction]
En juillet, le a annoncé un investissement supplémentaire de 2 milliards de dollars dans le Plan de protection des océans du Canada, portant l'investissement total à 3,5 milliards de dollars. Dans le cadre de ce plan, le Canada collabore avec les peuples autochtones, les intervenants, les communautés côtières, les provinces et les territoires, ainsi que le gouvernement du Canada pour renforcer la protection de nos côtes et de notre faune, améliorer la gestion du trafic maritime et des incidents, et faire progresser les partenariats avec les communautés autochtones.
En ce qui concerne les points précis soulevés par la vérificatrice générale, Transports Canada dirige le Groupe de travail interministériel sur la sûreté maritime, qui a mis à jour le Cadre stratégique de sûreté maritime du Canada. Il sera finalisé avant la fin du mois. Il permettra d'adopter une approche coordonnée pour faire face à toute une série de défis et priorités en matière de sûreté maritime, y compris des stratégies portant sur la connaissance du domaine maritime et la sûreté maritime dans l'Arctique.
Transports Canada examine également les lois et les règlements afin de combler les lacunes éventuelles et de s'assurer que le cadre de sûreté du transport maritime continue de répondre aux menaces et aux risques modernes pour le système de transport maritime.
Dans le cadre de l'examen de tiers des Centres des opérations de la sûreté maritime qui a été lancé en décembre 2022, nous travaillons avec nos partenaires pour intégrer des mesures visant à cerner les lacunes en matière de surveillance, d'évaluation et d'établissement de rapports sur la connaissance du domaine maritime et la voie à suivre en matière de souplesse opérationnelle, d'options et d'outils.
[Français]
Ces centres sont un exemple unique d'intégration et de collaboration entre plusieurs organismes. Pour appuyer cette connaissance et la présence fédérale du Canada en Arctique, le gouvernement du Canada continuera de travailler avec ses partenaires pour fournir l'équipement, l'infrastructure, les ressources et les capacités nécessaires pour appuyer nos intérêts en matière de sûreté maritime dans la région.
Nous améliorerons les équipements clés utilisés pour la surveillance maritime en poursuivant les possibilités d'accueillir des équipements plus rapidement et en élaborant des plans de contingence pour faire face au risque que représente la défaillance d'équipements essentiels.
[Traduction]
En ce qui concerne la capacité des ressources aériennes de Transports Canada, le ministère affecte actuellement l'avion de patrouille maritime Dash 7 à la surveillance dans l'Arctique pendant la saison de navigation. Les capteurs de l'avion permettent la détection, la classification et le suivi des navires d'intérêt et des déversements d'hydrocarbures en mer. Le Dash 8 basé à Vancouver est également utilisé au besoin pour effectuer de la surveillance dans l'Arctique occidental. Pour améliorer l'état de fonctionnement des aéronefs, Transports Canada a acquis un stock important de pièces de Dash 7 afin de réduire au minimum les temps d'arrêt.
Le ministère, en collaboration avec la Garde côtière canadienne, procède à un examen de la Direction générale des services des aéronefs où des gains d'efficacité peuvent être réalisés, y compris des recommandations pour le remplacement futur des aéronefs Dash 7.
[Français]
Le ministère a également fait l'acquisition d'un système d'aéronefs télécommandés, dont la livraison est prévue pour cet été, pour accroître sa capacité de surveillance dans l'Arctique, et il progresse quant à la construction d'un hangar de Transports Canada à Iqaluit, qui servira à l'ensemble du gouvernement. Cette installation permettra d'assurer la maintenance des aéronefs et de prolonger les activités de surveillance dans l'Arctique jusqu'au printemps, à la fin de l'automne et pendant l'hiver.
La surveillance des eaux arctiques du Canada est essentielle pour que le pays puisse atténuer les risques et réagir aux incidents susceptibles d'avoir des répercussions sur notre sécurité, notre sûreté, notre environnement et notre économie.
[Traduction]
Nous sommes impatients de travailler avec nos partenaires sur ces prochaines étapes.
Si le Comité a des questions, je serai heureux d'y répondre. Merci
:
Merci, madame la présidente.
J'aimerais d'abord saluer tous les membres du Comité.
Comme vous l'avez mentionné déjà, je suis accompagné de quelques homologues d'autres ministères.
[Traduction]
Je ferai une brève déclaration liminaire afin d'avoir le plus de temps possible pour répondre aux questions.
Le rapport de la vérificatrice générale définit clairement les domaines où les ministères doivent collaborer plus efficacement pour assurer la surveillance des eaux arctiques. La Défense nationale accueille favorablement ces observations et les approuve. La Défense nationale est directement visée par les recommandations 1 et 2 du rapport de la vérificatrice générale. Elle est entièrement d'accord avec ces deux recommandations et a élaboré des plans d'action de la gestion pour chacune. Je tiens à souligner qu'une partie de ce travail est complexe et s'échelonne sur plusieurs années.
Si vous souhaitez obtenir plus de détails sur ces plans d'action, je serai heureux de vous les fournir, avec l'aide de mes collègues, au besoin.
[Français]
Je vais m'arrêter ici afin qu'il reste suffisamment de temps pour répondre à vos questions. Quoi qu'il en soit, c'est un plaisir pour moi d'être ici.
Merci, madame la présidente.
:
Merci, madame la présidente.
Je suis heureux d'être ici et de discuter du sixième rapport de la vérificatrice générale qui se concentre, évidemment, sur la surveillance des eaux arctiques.
Environnement et Changement climatique Canada est l'une des cinq organisations fédérales visées par la portée de l'audit. Le ministère ne participe pas directement à la surveillance du trafic maritime. Il joue cependant un rôle opérationnel actif pour appuyer les transports dans l'Arctique.
Environnement et Changement climatique Canada dispose de bureaux et de personnel dans les capitales des trois territoires. Il offre du soutien à des collectivités plus petites et plus éloignées, comme Fort Smith, Resolute Bay et Inuvik. De plus, il réalise plusieurs programmes et initiatives partout dans le Nord, plus précisément dans des domaines comme les prévisions météorologiques, la conservation et la protection de la nature, la biodiversité, ou encore l’adaptation aux changements climatiques.
Notre travail se concentre beaucoup sur la réconciliation, une grande priorité du ministère, ainsi que sur la surveillance scientifique et la collaboration internationale dans l'Arctique. Par exemple, le Service météorologique du Canada surveille les conditions météorologiques et l'état des glaces, utilise des modèles informatiques parmi les plus avancés au monde pour prévoir l'évolution de ces conditions, et fournit des services qui protègent les Canadiens et la souveraineté du Canada dans l'Arctique.
[Français]
Les données recueillies par nos réseaux sont à la base des prévisions et des avertissements météorologiques exacts et opportuns qui sont communiqués aux Canadiens. Elles permettent notamment d'établir des prévisions météorologiques maritimes quotidiennes pour les eaux navigables situées sur le territoire canadien et de communiquer des renseignements sur les conditions météorologiques maritimes et la glace pour une vaste superficie d'eaux internationales situées dans le Nord.
Ces données contribuent également aux prévisions et aux renseignements météorologiques spécialisés qui sont communiqués de façon continue aux Forces armées canadiennes, tant au pays qu'à l'échelle internationale. Il s'agit notamment des services de soutien de mission des navires de patrouille extracôtiers et de l'Arctique lorsqu'ils naviguent dans l'Arctique.
Permettez-moi également de vous parler du Service canadien des glaces du Service météorologique d'Environnement et Changement climatique Canada. Le Service possède une expertise spécialisée dans la surveillance des glaces de mer et des icebergs ainsi que dans la détection et la modélisation des glaces. Il fournit également du soutien opérationnel pour les activités maritimes, sept jours sur sept, afin de contribuer à la sécurité des activités d'exploitation menées dans les glaces. Il offre notamment un soutien direct aux opérations de la Garde côtière canadienne et de la Marine royale canadienne.
Alors que l'océan est libre de glace sur une plus longue période ainsi que sur une plus vaste superficie et que le déclin des glaces de mer atteint 20 % par décennie dans certaines régions, il s'agit d'un service essentiel.
De plus, l'expertise du ministère dans le Nord appuie notre travail visant à soutenir les ressources hydriques et les écosystèmes d'eau douce du Nord du Canada.
Je vais m'arrêter ici. Comme mes collègues, je serai heureux de répondre aux questions des membres du Comité.
:
Merci, madame la présidente.
Merci à nos témoins, en particulier pour le rapport de la vérificatrice générale et le très bon travail effectué par votre ministère.
Je commencerai par une citation tirée du Nunatsiaq News du 5 août 2015, qui se lit comme suit:
La Russie cherche à étendre son territoire arctique de 1,2 million de kilomètres carrés dans les eaux arctiques riches en ressources autour du pôle Nord.
Voilà l'essentiel de la nouvelle demande de la Russie aux Nations unies pour la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer, qui revendique « les fonds marins et leur sous-sol dans la partie centrale de l'océan Arctique, qui sont le prolongement naturel du territoire terrestre russe. »
Oui, c'était il y a huit ans maintenant, mais ce qui suit a été dit par M. Poutine il y a à peine un mois, dans un article de Reuters paru à Moscou le 27 janvier 2023. On y lit:
Le président Vladimir Poutine s'est entretenu vendredi avec de hauts responsables de la sécurité au sujet de l'état d'avancement des efforts déployés par la Russie pour étendre légalement les limites extérieures de son plateau continental dans l'océan Arctique.
En 2021, la Russie a déposé auprès des Nations unies une demande de redéfinition de son plateau continental, qui contiendrait de vastes réservoirs inexploités de pétrole et de gaz. À l'époque, Moscou a déclaré qu'elle voulait posséder beaucoup plus de fonds marins dans l'Arctique, un geste qui a des répercussions pour le Canada et le Danemark qui ont leurs propres revendications.
Poutine constitue une menace bien réelle et actuelle pour la sécurité et la souveraineté de l'Arctique canadien.
Le 3 mai 2022, j'ai posé une question précise à la à propos de la souveraineté dans l'Arctique. La question que je lui ai posée était la suivante:
Monsieur le Président, le budget néo-démocrate-libéral confirme encore une fois que le gouvernement actuel est un grand parleur, mais un petit faiseur. Au lieu d'établir un plan pour protéger la souveraineté et la sécurité dans l'Arctique, il n'a que réannoncé les infrastructures existantes du NORAD et répété que le gouvernement étudiait ses options.
Nous avons entendu la même chose aujourd'hui. Dans ma question, je demandais ensuite:
La souveraineté et la sécurité du Canada dans l'Arctique ne peuvent pas être protégées par d'autres promesses libérales creuses. La ministre, qui continue de négliger la défense du Nord, va‑t‑elle s'expliquer?
Sa réponse était la suivante:
Monsieur le Président, la souveraineté canadienne dans l'Arctique est protégée...
Sa réponse était plus longue, mais il reste que c'est son fondement.
D'après le rapport de la vérificatrice générale, il est clair que nous sommes loin d'avoir un Arctique sûr. Je vais passer aux recommandations du rapport. La recommandation 6.12 à la page 7 se lit comme suit:
Dans l'ensemble, le gouvernement fédéral n'a pas pris les mesures requises pour combler des lacunes de longue date qui nuisent à sa surveillance des eaux arctiques canadiennes. Par conséquent, les organisations fédérales responsables de la sûreté et de la sécurité de la région de l'Arctique n'ont pas une connaissance complète des activités maritimes dans les eaux arctiques et ne sont pas prêtes à réagir aux exigences accrues en matière de surveillance.
Je vais maintenant passer à la recommandation 6.13, un paragraphe plus bas, qui dit:
Les problèmes de longue date comprennent une surveillance incomplète, des données insuffisantes sur le trafic des navires dans les eaux arctiques canadiennes, de faibles moyens pour communiquer l’information sur le trafic maritime et un équipement désuet. Le renouvellement des navires, des aéronefs, des satellites et des infrastructures qui permettent de surveiller le trafic maritime et de répondre aux incidents de sûreté et de sécurité a pris du retard au point que certains cesseront probablement leurs activités avant d’être remplacés. Par exemple, la Garde côtière canadienne et Transports Canada risquent de voir leur présence dans les eaux arctiques diminuer, car leurs brise-glaces et leur avion patrouille vieillissants approchent de la fin de leur durée de vie utile et seront probablement mis hors service avant qu’une nouvelle flotte puisse entrer en service.
La situation dans l'Arctique est loin d'être idéale, même si la ministre cherche à nous rassurer en nous disant que tout va bien.
Je demanderais aux sous-ministres des ministères de la Défense nationale, des Transports et de l'Environnement de bien vouloir répondre.
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Bien sûr. Je peux commencer.
Le rapport cerne des lacunes, et des mesures ont été prises au sein du ministère pour combler ces lacunes, tout d'abord en ce qui concerne la connaissance de la situation et la communication de l'information, mais aussi en ce qui concerne l'aéronef, comme vous l'avez dit.
Premièrement, au sujet de certaines lacunes, l'une des premières mesures prises par le ministère a été de revoir le groupe de travail. Des changements ont été apportés au groupe de travail et à son fonctionnement afin de le rendre plus souple et mieux adapté et de repérer les lacunes. Comme indiqué dans l'audit, le cadre était désuet et dépassé. Le groupe de travail s'est donc réuni et le cadre révisé sera approuvé d'ici la fin du mois.
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Certainement. J'aimerais souligner quelques points. Premièrement, il faut faire une distinction entre les problèmes liés au manque d'information — ce que le rapport de la vérificatrice générale met en évidence —, et les revendications juridiques en cours de la Russie en matière de propriété du territoire ou de droits miniers, etc.
Pour ce qui est de combler les lacunes en matière d'information, le travail que nous accomplissons comporte deux volets. Tout d'abord, nous examinons la nouvelle capacité des navires de patrouille extracôtiers de l'Arctique. Trois navires seront ajoutés. Cependant, l'échange d'information est également essentiel. Le rapport du BVG signale que certains navires utilisent un système d'identification automatique. D'autres, plus petits, ne sont pas obligés de le faire. Plusieurs ministères, dont la Garde côtière, qui n'est pas représentée ici aujourd'hui, travaillent ensemble pour dresser le portrait de la situation.
Mon collègue vient de parler d'échange d'information...
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Je peux répondre à cette question. Merci.
Nous devons, en partie, nous concentrer sur la gouvernance, comme on vient de le dire, et nous assurer d'avoir des lignes de communication et des protocoles plus clairs. Vous avez aussi fait allusion aux données. Nous devons nous assurer de recueillir les données et de les inscrire dans des systèmes auxquels les gens peuvent avoir accès. Dans certains cas, des obstacles législatifs nous empêchent d'échanger des renseignements entre nous, et nous nous efforçons d'éliminer certains de ces obstacles.
Je dirais que nous jouissons d'une collaboration très étroite à l'échelle nationale et internationale. Ce matin, j'ai participé à une réunion avec nos partenaires du Groupe des cinq. Nous nous attaquons à certaines de ces questions et essayons d'améliorer la gestion des données, leur partage et leur utilisation pour mieux répondre, de façon plus souple et plus agile, aux situations qui peuvent se présenter.
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Merci, madame la présidente.
Je vous remercie tous et toutes d'être ici.
Ma première question s'adresse à M. Hayes.
Monsieur Hayes, lors de la dernière séance, il a été mentionné qu'il y a actuellement une mince marge de manœuvre concernant le renouvellement des navires avant leur fin de vie utile, que la situation semble avoir empiré et que le plan d'action n'offre pas les résultats attendus.
En quelques mots, quelles sont vos inquiétudes quant à la possibilité que nos navires arrivent à la fin de leur vie utile? Quels seraient les effets sur la sécurité nationale?
:
Ma prochaine question s'adresse à vous, mais aussi à M. Matthews.
Lorsqu'on parle de brise-glaces, on parle d'une capacité fort importante parce que l'Arctique demeure un lieu couvert de glaces malgré la fonte accélérée des glaciers. C'est un rêve qui date des XVIIIe et XIXe siècles de pouvoir emprunter le passage du Nord-Ouest. Pour y parvenir, nous avons besoin de nos brise-glaces.
Or, il y a au Canada un troisième chantier de construction navale, qui va de mieux en mieux depuis 2015 et qui n'est toujours pas inclus dans la Stratégie nationale de construction navale; ce chantier attend la signature de l'entente-cadre.
Quel effet ce retard a-t-il sur la construction des navires et sur la protection de nos eaux arctiques?
:
Merci beaucoup, madame la présidente.
Le rapport a clairement révélé que l'équipement de patrouille inadéquat n'était pas le seul problème majeur sur le plan de la surveillance maritime. Il a également mis en évidence une énorme lacune en matière d'infrastructure qui a une incidence sur les besoins en matière de patrouille aérienne. Cette lacune porte sur les aéroports du Nunavut.
Comme l'indique le rapport:
Le manque d'infrastructure adéquate est également un problème pour le Programme national de surveillance aérienne. De juillet à novembre, l'aéronef de patrouille maritime Dash 7 de Transports Canada se trouve à Iqaluit, mais le Ministère ne dispose pas de l'infrastructure nécessaire pour l'entretenir ou loger son personnel dans l'Arctique.
Les représentants de Transports Canada ont soulevé certains aspects de cette question dans leurs remarques, mais on n'a pas parlé des infrastructures essentielles de l'aéroport, des installations physiques, qui ont besoin de réparations et d'entretien. Quiconque connaît les réalités de l'Arctique peut vous dire que les problèmes d'infrastructure des aéroports ne se limitent pas à ceux qui touchent le Programme de surveillance aérienne. Les aéroports dans leur ensemble ne reçoivent pas un investissement suffisant pour l'exploitation et l'entretien, notamment.
Ma collègue représente le Nunavut en tant que députée de cette région. J'ai eu l'occasion de discuter avec elle de ce que vivent les habitants du Nunavut. Ils sont très préoccupés par l'état lamentable de leurs infrastructures. Ma collègue m'a dit qu'il y avait même de la moisissure dans le terminal de l'aéroport.
Les collectivités de Whale Cove et de Cambridge Bay en particulier ne disposent toujours pas d'une piste d'atterrissage asphaltée. Les avions atterrissent encore sur du gravier quand il n'y a pas de glace ou de neige. Il est impensable que des problèmes structurels et sanitaires de cette nature dans les aérogares ne soient pas résolus. Ce n'est tout simplement pas une réalité pour nous, dans le Sud. La situation est encore pire, car la collectivité de Whale Cove a connu plusieurs avis d'ébullition de l'eau. Les autorités sont obligées de choisir entre la construction d'un nouvel aérogare et la prise en compte de certains problèmes d'eau et d'infrastructure, y compris les eaux usées. Il va sans dire que c'est un choix qui est très difficile à faire.
Ma question s'adresse aux fonctionnaires de Transports Canada. Est‑ce que Whale Cove et d'autres collectivités inuites devraient se retrouver dans une situation où elles doivent choisir entre se débarrasser de la moisissure dans leurs aérogares et la construction des infrastructures nécessaires pour avoir de l'eau potable?
:
Merci encore, madame la présidente.
Passons tout de suite à M. Hayes.
Je vais vous poser une dernière question, mais je souhaite à nouveau commencer par une introduction.
Dans le rapport, on peut lire au paragraphe 6.37 de la page 14 la chose suivante: « Nous avons constaté qu'il risquait fort d'y avoir des lacunes en ce qui concerne la surveillance, la patrouille et la présence du Canada dans l'Arctique dans la décennie à venir alors que les équipements vieillissants atteindront la fin de leur durée de vie utile avant que les systèmes de remplacement ne deviennent disponibles. » Cette constatation porte sur les cinq éléments suivants: « Les faiblesses en matière de capacités de surveillance par satellite; le fait que les brise-glaces atteignent la fin de leur durée de vie utile; d'autres retards dans l'approvisionnement des navires de patrouille extracôtiers et de l'Arctique; le fait que les aéronefs de patrouille atteignent la fin de leur durée de vie utile; l'infrastructure inadéquate pour l'équipement de patrouille. » Il ne s'agit là que de la dimension matérielle des lacunes.
Je passe à la page 16, qui traite des faiblesses en matière de capacités de surveillance par satellite. Je dirais que c'est un enjeu qui préoccupe un grand nombre de Canadiens. Ils ont vu dans les médias un ballon-espion survoler le Yukon et se rendre aux États-Unis, ainsi que divers autres engins dont nous ignorons la provenance exacte. Compte tenu de l'absence de capacité à surveiller ce genre d'objets volants au sein de notre espace aérien arctique... Passons au paragraphe 6.44 de la page 16, où l'on peut lire que « Nous avons constaté que les capacités canadiennes actuelles de surveillance par satellite ne satisfaisaient pas aux besoins de la Défense nationale [...] ». C'est d'actualité. Ils sont entrés dans une phase.
La situation n'est pas si dramatique en ce moment, mais elle va empirer. Je poursuis la lecture du rapport. Au paragraphe 6.46, on dit ceci: « Le gouvernement reconnaît qu'il faudra à l'Agence spatiale canadienne une autre décennie pour lancer un successeur à la mission de la Constellation RADARSAT et qu'il y a donc un risque important qu'une interruption des services d'observation de la Terre par satellite se produise après 2016. » À la page suivante, on indique au paragraphe 6.47 que ces satellites ne seront pas opérationnels avant 2035.
Nous entrons ainsi dans une ère où la surveillance de notre propre espace aérien sera interrompue pendant près de 10 ans, alors que nous sommes confrontés à des menaces comme jamais auparavant. C'est sans précédent. Dans ce contexte, on a pourtant un ministre qui déclare que tout va bien aller, et un qui parle de l'importance stratégique de l'Arctique. Eh bien, monsieur le premier ministre, prouvez‑le. Je ne le vois pas prendre ces enjeux au sérieux. Je pense que même les premiers ministres des régions nordiques expriment leurs inquiétudes par rapport à Poutine, aux menaces qui pèsent sur l'Arctique, et aux ambitions affichées par d'autres pays. De nombreux pays se sont dotés de politiques sur l'Arctique.
J'en arrive à la conclusion du rapport et à ma question. Je vais bientôt la poser, ne vous inquiétez pas.
À la page de conclusion, il est question de votre ministère. Le paragraphe 6.67 se lit comme suit:
Nous avons conclu que les organisations fédérales que nous avons auditées, soit Pêches et Océans Canada, la Garde côtière canadienne, Environnement et Changement climatique Canada, la Défense nationale et Transports Canada, n'avaient pas pris les mesures nécessaires pour acquérir la connaissance du domaine maritime dont elles avaient toutes besoin pour réagir aux risques de sûreté et de sécurité associés à la circulation de navires accrue dans les eaux arctiques. Bien que ces organisations aient repéré des lacunes relatives à la connaissance du domaine maritime, elles n'avaient pas pris suffisamment de mesures pour y remédier.
Enfin, on peut lire: « En outre, les services et les infrastructures satellitaires existants ne fournissaient pas la capacité dont les organisations fédérales avaient besoin pour assurer la surveillance des eaux arctiques. » On en est là. Le rapport se termine ainsi: « Il y a un risque que les retards dans le renouvellement des satellites, des navires et des aéronefs compromettent la présence de ces organisations dans les eaux arctiques. »
Voici ma question, monsieur Hayes: le manque d'équipement et d'attention de la part du gouvernement actuel, et l'absence de mesures qui en résulte...? La souveraineté et la sécurité du Canada dans l'Arctique sont-elles compromises?
:
Ce programme comporte deux volets, qui résultent du Plan de protection des océans.
Le premier volet est ce qu'on appelle l'Initiative de sensibilisation accrue aux activités maritimes. Il s'agit d'une initiative qui a été élaborée en collaboration avec des partenaires autochtones et qui vise à améliorer notre connaissance globale des milieux maritimes pour les collectivités côtières et autochtones. L'initiative implique la collecte de renseignements en temps réel sur le trafic maritime et d'autres données environnementales permettant d'observer l'évolution de l'environnement maritime. Différents partenaires se servent de ces renseignements pour étudier les schémas de trafic, suivre la trajectoire des brise-glaces, enregistrer diverses observations pendant la saison des eaux libres et surveiller le carburant, par exemple.
Le deuxième volet est appelé l'initiative de gestion proactive des navires, dans le cadre de laquelle nous avons établi un partenariat avec les collectivités arctiques pour répondre aux préoccupations relatives à la navigation maritime dans les voies navigables à Inuvik et Cambridge Bay. Nous travaillons de concert avec ces collectivités sur la gestion des navires de croisière, la sécurité sur les glaces, les limites de vitesse des navires, et la cartographie des ports sécuritaires et des lieux de refuge en cas de besoin.
Dans le cadre de ces deux volets, nous comptons fortement sur les connaissances locales et l'expertise des personnes qui vivent, travaillent et chassent dans la région.
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Comme je l'ai indiqué précédemment, nous avons établi un certain nombre de partenariats internationaux et nous mettons en commun les meilleures pratiques. Je dirais que le Canada est un chef de file dans sa manière de faire, et je pense notamment à l'Initiative de sensibilisation accrue aux activités maritimes que vous venez de mentionner.
L'élaboration et la mise en œuvre de ce projet ont en fait été, en grande partie, menées par nos partenaires autochtones. Ils organisent des réunions hebdomadaires sur la plateforme Web, et nous recevons des renseignements en temps réel sur la manière de l'améliorer. Ensuite, nous confions à notre fournisseur le soin d'apporter les améliorations nécessaires. Nos partenaires dans le Nord sont alors en mesure d'organiser leur planification en fonction des connaissances dont ils disposent. Qu'il s'agisse de la saison de la chasse ou de déplacements maritimes, ils peuvent utiliser les données rassemblées sur cette plateforme pour prendre les décisions adéquates.
Alors oui, nous établissons des partenariats internationaux et apprenons des autres et de leurs meilleures pratiques.
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Merci beaucoup, madame la présidente.
Je vais d'abord me permettre un commentaire d'une vingtaine de secondes.
Chacun d'entre vous a parlé de la nécessité de cerner les lacunes et de la nécessité de mieux connaître la structure hydrographique de l'Arctique. Il est aussi question de sa structure géomorphologique. Vous ne l'avez pas mentionnée, mais je l'entends.
Il ne manque pas de rapports faisant état de lacunes en la matière, alors je me demande pourquoi on dit qu'il faut les cerner. Sincèrement, je ne le comprends pas.
Deux partenaires essentiels se penchent sur les courants et la structure hydrographique et géomorphologique de l'Arctique: Environnement et Changement climatique Canada, qui fait des recherches incroyables sur le sujet, et les universités, notamment au Québec, qui ont des spécialisations à cet égard.
Puisque ce ne sont pas les ressources qui manquent depuis 10 ou 15 ans, avez-vous l'intention, monsieur Thangaraj, d'utiliser toutes ces ressources pour cerner les lacunes et les caractéristiques?
:
Je vous remercie, madame la présidente.
Pour poursuivre, d'une certaine manière, en ce qui concerne la dernière série de questions adressées au représentant de Transports Canada, je trouve inquiétant de penser à la façon dont, plus particulièrement, le travail de Transports Canada dans le Nord pourrait avoir une incidence sur l'environnement. Tout le monde sait que les changements climatiques ont des effets disproportionnés sur le Nord de l'Arctique.
Je tiens également à mentionner plus particulièrement, à titre de rappel amical et par courtoisie pour le représentant de Transports Canada — et c'est actuellement un problème à la Chambre également —, que l'utilisation de l'expression « nos Autochtones », en raison du caractère possessif à l'égard des Autochtones, devrait être évitée.
Je le mentionne par courtoisie, mais à l'avenir, madame la présidente, j'invoquerai le Règlement.
Je vais poursuivre.
Le travail que le gouvernement fait pour se préparer aux répercussions environnementales dues à l'augmentation du transport maritime constitue, à mon avis, une menace crédible pour les habitants de l'Arctique et en particulier pour le mode de vie des Inuits. Les groupes de travail de la Commission des mammifères marins de l'Atlantique Nord et de la Commission mixte Canada-Groenland sur le béluga et le narval se sont rencontrés au Danemark en décembre de l'année dernière. Ils ont récemment publié un rapport qui prédit qu'il ne restera pratiquement plus de narvals dans la région le long de la côte nord-est de l’île de Baffin cet été.
Les chasseurs à Pond Inlet, également connus comme étant les chasseurs Mittimatalik en inuktitut, voient de moins en moins de narvals dans la région où il y en avait autrefois en abondance, et ils remarquent que leur comportement change. Cette situation nuit grandement à la capacité des chasseurs inuits à récolter le narval qu'ils utilisent pour leur alimentation, leur moyen de subsistance et, bien entendu, leur culture.
Les rapports des commissions étaient clairs. L'augmentation du trafic maritime due à la mine de minerai de fer près de la rivière Mary, dirigée par Baffinland, est à blâmer pour la disparition du narval.
Ma question s'adresse au représentant d'Environnement Canada. Souscrivez-vous aux conclusions du rapport?
:
Merci, madame la présidente.
Je remercie tous les témoins de leur présence ici aujourd'hui.
Mes questions s'adresseront principalement au ministère de la Défense nationale, mais si d'autres veulent intervenir, sentez-vous libres de le faire.
En juin dernier, comme bon nombre de Canadiens, j'ai écouté ce qui se disait avec intérêt lorsque j'ai appris aux nouvelles que nous allions avoir une nouvelle frontière terrestre avec le Danemark, ou du moins que nous l'aurons lorsque le traité avec les Danois concernant l'île Hans sera signé et mis en oeuvre.
Je me demandais si les représentants de la Défense nationale pourraient faire part au Comité des activités qui sont menées concernant l'île Hans depuis juin dernier. Sommes-nous en train de coordonner ou de coopérer avec les Danois pour mettre au point un plan pour surveiller les eaux arctiques entourant l'île Hans?
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Je vous remercie de la question. Je vais céder la parole à mon collègue s'il a quoi que ce soit à ajouter, dans un instant.
Je le regarde et je crois qu'il n'a rien à ajouter, alors je vais répondre à cette question.
Nous serions ravis de vous fournir des renseignements additionnels à une date ultérieure, mais de façon générale, les Forces armées canadiennes mènent régulièrement des exercices dans la région, y compris l'opération Limpid et l'opération Nanook. C'est généralement pour apporter une sensibilisation générale, tant du point de vue maritime que du point de vue aérien.
Je ne suis au courant d'aucune activité précise menée avec le Danemark concernant l'île Hans, mais nous collaborons très régulièrement avec tous nos alliés, d'un point de vue militaire. Je suppose qu'il n'y a rien eu de précis à ce sujet, mais je le confirmerai par écrit, si vous n'y voyez pas d'inconvénient.
:
Je peux commencer, madame la présidente, et je verrai si mes collègues souhaitent ajouter quelque chose.
Dans ce domaine, il s'agit d'un sport d'équipe collectif, en ce sens qu'il s'agit d'une sensibilisation à tous les domaines. Il faut garder un œil sur les secteurs aérien et maritime, ainsi que sur le secteur terrestre.
Si l'on veut combler les lacunes en matière de sensibilisation que la vérificatrice générale a relevées, il faut faire appel à plusieurs ministères. Transports Canada a déjà parlé de ce qu'il fait. Nous avons des patrouilles en navire lorsque la saison s'y prête. Nous avons également nos propres moyens aériens, mais il y a aussi le Système d'alerte du Nord et sa mise à niveau, ainsi que le remplacement éventuel pour la modernisation du NORAD. Il s'agit là d'une vue d'ensemble.
Ce que je voudrais signaler, et qui m'intéresse, c'est que lorsque les navires sont de grande taille, sont conformes à la loi et s'auto-identifient, ce n'est pas une lacune. Les navires de plus petite taille ne sont pas tenus d'utiliser le système d'identification, et c'est avec nos ministères partenaires que nous colligeons ces renseignements pour tenter de dresser un tableau complet. Vous avez mentionné de nombreux outils. Je n'ai pas évoqué les satellites, qui ont déjà été mentionnés en tant qu'outil.
C'est un ensemble complet. La vérificatrice générale a signalé certaines lacunes. Nous discutons de nos plans pour combler ces lacunes en tant que groupe, mais c'est vraiment l'essentiel.
Je m'en remets à mes collègues pour voir s'ils veulent ajouter quelque chose.
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Merci beaucoup, madame la présidente.
Ma question s'adresse principalement, sans s'y limiter, aux représentants du ministère des Pêches et des Océans.
Un élément précis du rapport a attiré mon attention. Il concerne la pêche illégale. On y lit ce qui suit:
La présence de bateaux de pêche et la part de la circulation globale qui leur est attribuée ont augmenté considérablement dans l’Arctique. La pêche illégale, non déclarée et non réglementée est une préoccupation croissante, surtout en raison de ses effets potentiels sur les écosystèmes marins fragiles et l’économie ainsi que du risque de l’augmentation des tensions au sein des nations de pêche.
Les représentants du ministère peuvent-ils nous en dire davantage à ce sujet? Qui fait de la pêche illégale? Quelle est la gravité de la situation?
Pour moi, il s'agit d'un empiétement sur notre territoire. On n'en entend pas beaucoup parler dans les médias, mais c'est un problème très sérieux. S'il y a de la pêche illégale, cela pourrait conduire à beaucoup d'autres actes illégaux qui pourraient être encore plus problématiques.
Mon deuxième point concerne l'écosystème fragile du Nord. Compte tenu des effets du changement climatique, qui rendent les eaux environnantes plus accessibles, je souhaite mieux comprendre l'ampleur du problème.
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Merci de votre question.
J'aimerais y répondre en anglais, si vous me le permettez.
[Traduction]
Je ne dirais pas que les plateformes sont obsolètes au point d'être inopérables dans l'Arctique et les environs. En fait, on y a apporté des améliorations opérationnelles majeures pour veiller à ce qu'elles demeurent pertinentes.
Le défi réside dans le système d'exploitation ou le système de propulsion de la plateforme. Avec ce type de système de propulsion, un sous-marin diésel-électrique, et le type d'environnement de l'Arctique, il est tout simplement difficile, voire presque impossible, de faire fonctionner ce type de technologie de propulsion dans et autour de la glace de mer.
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Comme vous l'avez dit, les Dash 7 sont des avions vieillissants. C'est pourquoi nous nous sommes procuré un excellent stock de pièces détachées afin de pouvoir les maintenir opérationnels le plus longtemps possible.
Le programme de surveillance est également doté du Dash 8 qui part de Vancouver pour se rendre dans l'Ouest de l'Arctique. D'autres Dash 8, positionnés à Ottawa et à Moncton, peuvent être mobilisés au besoin pour veiller à avoir une surveillance adéquate.
À plus long terme, nous travaillons de concert avec la Garde côtière sur un plan de remplacement. Nous cherchons à trouver les bons appareils et les bonnes immobilisations pour remplacer la flotte actuelle. D'ici là, l'utilisation d'aéronefs téléguidés nous permet d'augmenter notre capacité aérienne, mais la solution à long terme sera le résultat de l'étude que nous menons avec la Garde côtière.
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Merci, madame la présidente.
J'aimerais obtenir des précisions de votre part sur un sujet précis, monsieur Matthews.
Lors de notre première réunion sur ce dossier, j'ai posé une question sur les coûts de réparation des navires de patrouille extracôtiers et de l'Arctique qui ont des problèmes de moteur diésel. SPAC a déclaré que la question des coûts était en cours de négociation, mais Jessica Lamirande, de votre bureau, a quant à elle indiqué que les contribuables, ou le MDN, étaient entièrement responsables des coûts. Qu'en est‑il, réellement?
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Je vous remercie de la question. Je suis accompagné d'un collègue du Service météorologique qui pourra assurément compléter ma réponse.
Je dirais que nous fournissons surtout des prévisions à court terme concernant, évidemment, la météo, la glace, les conditions de l'eau, le vent et d'autres éléments du genre, que nous transmettons ensuite à nos collègues et aussi, bien sûr, aux communautés concernées. À plus long terme, les conditions climatiques météorologiques peuvent évidemment être utilisées pour la planification et d'autres activités afin d'obtenir des tendances à plus long terme.
Je serais heureux de demander à mon collègue, M. Macdonald, de bonifier ma réponse.
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Il y a quelques objectifs que nous ciblons en priorité, et mes collègues pourront peut-être renchérir à ce propos. Nous avons parlé de RDDC, notre organisation de recherche pour la défense, qui accomplit de l'excellent travail dans bien des secteurs en s'intéressant notamment, dans le contexte de la présente étude, aux questions touchant les milieux sous-marins, le tout principalement à partir de ses installations en Nouvelle-Écosse. Je vous signale que nos alliés mènent des recherches similaires, si bien que la collaboration est vraiment cruciale.
On a également mentionné aujourd'hui l'importance des satellites, en précisant toutefois que des mesures devaient être prises pour combler certaines lacunes dans ce domaine. Je crois que l'on pourrait à ce titre se tourner vers l'innovation afin de pouvoir compter dorénavant sur une imagerie par satellite de meilleure qualité. Nous pouvons notamment faire appel à nos partenaires du secteur privé et à nos alliés pour pallier nos lacunes en la matière. C'est un autre élément essentiel.
Je vais m'arrêter ici pour permettre à mes collègues, le contre-amiral Waddell et M. Chambers, d'ajouter leur grain de sel, mais seulement bien sûr s'ils le souhaitent.
À vous la parole, contre-amiral.
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Je vais commencer, et mon collègue, le contre-amiral Waddell, voudra peut-être vous en dire plus long.
Il y a des interactions régulières à différents niveaux, ce qui nous permet d'entretenir des liens et de mettre en commun les informations pertinentes portées à notre attention. Nous parlons aussi beaucoup d'innovation. Nous voulons nous assurer de travailler en collaboration, plutôt que de dédoubler nos efforts. On peut ainsi observer une coopération entre les chercheurs, mais également entre les forces aériennes, les forces navales, etc., pour progresser vers l'atteinte de nos objectifs communs.
Je vous cède la parole, contre-amiral.
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Merci beaucoup, madame la présidente.
C'est à Bill Matthews, sous-ministre de la Défense nationale, que je souhaite poser ma dernière question qui porte sur les Rangers canadiens.
Mes collègues, et tout particulièrement la , appuient fréquemment les membres des Rangers canadiens dans leurs interactions avec les Forces armées canadiennes. De nombreux Rangers inuits nous ont indiqué avoir l'impression d'y perdre au change lorsqu'il s'agit d'obtenir un remboursement au titre de l'utilisation de leur propre équipement pour la participation à des exercices militaires.
Pour la gouverne des Canadiens, les Rangers canadiens préfèrent utiliser leur propre équipement en vertu d'un accord conclu avec le gouvernement qui les rembourse pour la location ou l'usage de cet équipement. Chaque membre des Rangers doit ainsi assumer les coûts associés à l'usure normale de son équipement ainsi qu'à l'entretien rendu nécessaire par les conditions particulières d'utilisation. Il va de soi que le remboursement obtenu peut varier et être parfois insuffisant, du fait que les coûts d'entretien sont beaucoup plus élevés.
Il est crucial que les Rangers canadiens soient bien équipés et disposent de tous les outils nécessaires pour continuer à remplir leur mandat. J'estime qu'il est approprié de leur offrir l'option d'utiliser leur propre équipement, surtout lorsque cela contribue à accroître leur efficacité. Comment le ministère de la Défense nationale voit‑il ces remboursements? De quelle manière ces Rangers sont-ils remboursés pour l'utilisation de leur propre équipement? Y aurait‑il moyen de veiller à ce que les remboursements tiennent compte de l'augmentation des coûts engagés par les Rangers?
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Merci pour la question.
Je vais commencer, mais je crois que notre représentant de la Marine sera mieux à même de vous répondre à ce sujet.
Ces navires peuvent naviguer dans les glaces, mais ce ne sont pas des brise-glaces. La Marine a grand-hâte de pouvoir prendre livraison du reste des NPEA. Les capacités offertes par ces navires sont jugées très utiles, notamment pour ce qui est des infrastructures.
À vous la parole, contre-amiral Waddell.