:
Bonjour, tout le monde.
Je déclare la séance ouverte.
Bienvenue à la 92e réunion du Comité permanent des comptes publics de la Chambre des communes. Conformément à l'article 108(3)g) du Règlement, le Comité se réunit aujourd'hui afin de commencer son étude des systèmes de technologie de l'information du gouvernement du Canada et des rapports nos 7 et 8 de 2023 de la vérificatrice générale du Canada.
[Traduction]
Je souhaite la bienvenue à nos témoins.
Du Bureau du vérificateur général, nous accueillons Andrew Hayes, sous-vérificateur général; Patrice Malboeuf, directeur, et Jocelyn Matthews, directrice, qui, je crois, nous parlera par vidéoconférence.
Du ministère de l'Emploi et du Développement social, nous accueillons Paul Thompson, sous-ministre, et Cliff Groen, sous-ministre délégué et dirigeant principal des activités, Modernisation du versement des prestations, ainsi que John Ostrander, chef technique, Modernisation du versement des prestations.
Du ministère des Travaux publics et des Services gouvernementaux, nous accueillons Arianne Reza, sous-ministre, et Mollie Royds, sous-ministre adjointe déléguée, Direction générale de l'Approvisionnement.
De Services partagés Canada, nous accueillons Scott Jones, président; Shannon Archibald, sous-ministre adjointe, Services d'hébergement, et Scott Davis, dirigeant principal des finances.
Bonjour, bienvenue à vous tous et merci. Comme nous devrons peut-être aller voter, il vous faudra éventuellement faire preuve de patience envers les parlementaires.
Comme d'habitude, nous allons accorder cinq minutes à chaque témoin pour son exposé. Nous allons commencer par celui du Bureau du vérificateur général.
Je cède donc la parole à M. Hayes.
:
Monsieur le président, je vous remercie de nous donner l'occasion de discuter de nos rapports sur la modernisation des systèmes de technologie de l'information et sur le programme de Modernisation du versement des prestations. Ces deux rapports ont été déposés à la Chambre des communes le 19 octobre 2023.
Je tiens à reconnaître que cette réunion se déroule sur le territoire traditionnel non cédé de la nation anishinabe algonquine.
Je suis accompagné aujourd'hui de M. Patrice Malbœuf, directeur, et de Mme Jocelyn Matthews, directrice. Tous deux étaient responsables de ces audits.
Les deux rapports sont étroitement liés. Le rapport « La modernisation des systèmes de technologie de l'information » portait sur l'approche globale adoptée par le gouvernement pour moderniser ses systèmes, tandis que le rapport « Le programme de Modernisation du versement des prestations » se concentrait sur la modernisation du programme de la Sécurité de la vieillesse, du Régime de pensions du Canada et du régime d'assurance-emploi, dont dépendent plus de 10 millions de Canadiennes et de Canadiens.
Dans l'ensemble, nous avons constaté que le Secrétariat du Conseil du Trésor du Canada et Services partagés Canada n'ont pas suffisamment dirigé et appuyé les ministères et les organismes dans la modernisation de leurs systèmes de technologie de l'information. Ces organisations responsables n'ont toujours pas de stratégie de modernisation, même si le gouvernement avait pourtant reconnu, il y a plus de 24 ans, que le vieillissement des systèmes était un problème important.
Que ce soit pour faire une demande de prestation ou pour gérer les activités gouvernementales, la population canadienne et la fonction publique doivent pouvoir compter sur la fiabilité des systèmes de technologie de l'information. Nous avons constaté qu'environ les deux tiers des 7 500 applications logicielles du gouvernement étaient en mauvais état. De ce nombre, 562 sont essentielles pour la santé, la sécurité ou le bien-être économique de la population canadienne. Certains systèmes datent du début des années 1960. Le risque de défaillance des systèmes désuets et de perte d'accès à des services essentiels pour la population canadienne augmente de jour en jour.
[Traduction]
Le gouvernement est conscient du problème du vieillissement de l'infrastructure de technologie de l'information depuis des décennies, mais les efforts pour la moderniser progressent lentement. Nous avons constaté que, outre l'absence de leadership et de surveillance centralisés, d'autres facteurs avaient occasionné des retards, dont un manque de personnel qualifié pour effectuer le travail et la rigidité de la méthode de financement
Ces constatations sont reprises dans le rapport sur le programme de Modernisation du versement des prestations. Plus particulièrement, ce rapport fait état des effets de la rigidité de la méthode de financement du gouvernement. Au lancement du programme, en 2017, Emploi et Développement social Canada estimait qu'il coûterait 1,75 milliard de dollars. Ce chiffre a été modifié deux fois depuis et changera probablement de nouveau, car les retards et les problèmes persistent.
En avril 2022, l'estimation des coûts atteignait 2,5 milliards de dollars, une hausse de 43 % par rapport à 2017. Autrement dit, à la mi‑parcours de ce programme de 13 ans, le fonctionnement des trois programmes de prestations repose toujours sur des systèmes vieux de 20 à 60 ans. Étant donné les retards, les augmentations de coût et les problèmes de dotation en personnel, Emploi et Développement social Canada a adapté son approche et retardé les efforts de transformation pour donner la priorité à la migration des systèmes vieillissants. Cette mesure visait à réduire les risques de défaillance des systèmes.
Par ailleurs, le ministère a fait passer le programme de la Sécurité de la vieillesse avant celui de l'assurance-emploi dans le calendrier de migration, puisque son système était le plus ancien; il était donc le plus à risque de défaillance.
La décision du ministère de privilégier la migration des systèmes pour assurer la continuité du versement des prestations était la bonne. Cependant, nous craignons que, si les problèmes et les retards persistent, il puisse être décidé de supprimer des aspects de la transformation ou de prendre des raccourcis afin de s'en tenir à l'échéancier ou au budget, comme dans le cas du système de paye Phénix.
La réduction ou l'abandon de la composante de transformation du programme fait augmenter le risque que le produit final ne réponde pas aux besoins des groupes qui dépendent des programmes de prestations, dont les personnes âgées, les Autochtones et les personnes réfugiées.
Nous serons heureux de répondre aux questions des membres du Comité.
:
Monsieur le président et membres du Comité, je suis heureux d'être ici pour vous parler des récents rapports de la vérificatrice générale ainsi que des progrès réalisés par Services partagés Canada, ou SPC, dans la mise en œuvre des recommandations.
Avant de commencer, j'aimerais souligner que nous sommes réunis sur le territoire traditionnel non cédé de la nation anishinabe algonquine.
Je suis accompagné de M. Scott Davis, dirigeant principal des finances, et de Mme Shannon Archibald, sous-ministre adjointe de la Direction générale des services d'hébergement.
SPC accueille favorablement les conclusions de l'audit et ses recommandations. Cet audit aidera le gouvernement du Canada à renforcer et à améliorer ses systèmes de technologie de l'information, ou TI, et ses services d'hébergement.
[Traduction]
La modernisation des systèmes de TI du gouvernement du Canada exige une approche à l'échelle de l'entreprise et SPC s'est engagé à collaborer avec les ministères et leurs dirigeants principaux de l'information pour y parvenir.
SPC fournit l'infrastructure de TI de base qui permet aux ministères d'héberger leurs applications afin que la population canadienne ait accès à des programmes et à des services numériques sécurisés. Bien que SPC soit responsable de l'infrastructure de TI du gouvernement du Canada, il est important de noter que les ministères sont responsables de la modernisation ou de la mise hors service des applications qui sont hébergées sur l'infrastructure de SPC.
SPC a mis en place un plan pour remédier au vieillissement de l'infrastructure, comme l'a souligné le rapport de la vérificatrice générale, et nous y travaillons. SPC continue de collaborer avec le Secrétariat du Conseil du Trésor et les ministères pour faire progresser les objectifs de modernisation et veiller à ce que l'infrastructure de TI désuète soit remplacée par des solutions d'hébergement modernes et stables. Dans le cadre de ce processus, nous collaborons avec le SCT, les ministères et leurs dirigeants principaux de l'information pour identifier les applications les plus à risque.
Les investissements réalisés au cours des deux dernières années nous ont permis de renouveler l'infrastructure de base du gouvernement. Ceci a permis de complètement transformer le réseau central du gouvernement en un réseau moderne.
Pour appuyer la modernisation des applications par les ministères, SPC offre des solutions d'hébergement modernes, y compris des services infonuagiques et des centres de données d'entreprise à la fine pointe de la technologie. Ces solutions modernes sont essentielles pour offrir des services et des programmes numériques aux Canadiens.
Par exemple, SPC travaille sur l'infonuagique privée pour offrir des possibilités de modernisation des applications et des solutions de périphérie pour répondre aux besoins de latence. Dans le cadre de sa Stratégie de services d'hébergement, SPC continuera de soutenir les applications des ministères tout en améliorant la sécurité et la stabilité des centres de données d'entreprise.
Cette Stratégie de services d'hébergement offrira également des solutions adaptées aux différentes charges de travail et applications. En mettant l'accent sur l'innovation, la durabilité et la cybersécurité, nous nous assurons de servir efficacement la population canadienne tout en établissant des partenariats plus solides et en inspirant confiance.
Dans le cadre du programme de Modernisation du versement des prestations d'Emploi et Développement social Canada, EDCS, SPC fournit la connectivité infonuagique sous-jacente et les véhicules d'approvisionnement connexes. Plus précisément, SPC est responsable de la conception et de la modernisation de l'infrastructure numérique afin d'appuyer la modernisation des versements des prestations par le biais d'une planification, d'une supervision et d'une gouvernance rigoureuses des projets. SPC continue de travailler en étroite collaboration avec EDSC pour fournir des conseils et avis sur les diverses composantes de la solution numérique.
Afin de mieux communiquer et collaborer avec tous les ministères fédéraux, SPC a lancé le plan Numérique ensemble. Ce plan vise à accélérer les progrès dans les domaines des services numériques, de la connectivité, de l'hébergement et de la cybersécurité.
SPC reconnaît la nécessité d'une modernisation efficace et rentable. Dans le cadre du plan Numérique ensemble, nous identifions et priorisons les initiatives qui répondent aux priorités du gouvernement, tout en nous alignant sur les objectifs de modernisation numérique et notre approche d'entreprise.
Il s'agit d'un parcours qui sera alimenté à la fois par la modernisation à grande échelle des plateformes existantes et par l'amélioration continue de la façon dont les Canadiens interagissent avec la technologie pour accéder aux services. La mise hors service de l'infrastructure existante est complexe et nécessite une collaboration avec les ministères afin de s'assurer qu'il n'y a pas d'interruption des applications opérationnelles critiques.
En travaillant ensemble et en tirant parti des forces de ses partenaires, SPC peut relever les défis complexes auxquels le gouvernement est confronté et fournir des solutions novatrices qui entraînent des changements positifs et sûrs pour la population canadienne.
[Français]
Monsieur le président, en résumé, SPC a un plan pour offrir une infrastructure de TI stable et pour assurer la connectivité d'un bout à l'autre du pays. Nous continuerons à chercher des moyens d'innover et de nous améliorer. Toutefois, pour réaliser cette vision, des investissements continus seront nécessaires.
Nous serons heureux de répondre à vos questions.
Merci beaucoup.
:
Je vous remercie, monsieur le président, de me donner l'occasion de parler du rôle que Services publics et Approvisionnement Canada joue à l'égard du programme de Modernisation du versement des prestations.
La population canadienne est en droit de s'attendre à recevoir des prestations exactes au bon moment, peu importe la manière dont ces prestations sont gérées du point de vue de l'infrastructure des technologies de l'information. Elle compte sur les ministères responsables de la Sécurité de la vieillesse, de l'assurance-emploi et du Régime de pensions du Canada pour assurer la continuité des paiements, même lorsque les infrastructures technologiques sont transformées à grande échelle.
Le programme de Modernisation du versement des prestations est la plus grande transformation d'infrastructures informatiques jamais entreprise par le gouvernement du Canada. Cette transformation vise à remplacer les systèmes actuels, qui sont compliqués et désuets, par une plateforme logicielle simplifiée et sécurisée qui permettra d'obtenir les prestations de la Sécurité de la vieillesse, de l'assurance-emploi et du Régime de pensions du Canada.
Le Canada a besoin de spécialistes pour mener à bien des transformations d'une telle ampleur et d'une telle complexité. C'est pourquoi SPAC, au nom d'EDSC, a retenu les services de fournisseurs externes qui ont fait leurs preuves dans la mise en œuvre de grands projets de transformation des technologies de l'information.
Dans ses rapports de l'automne, la vérificatrice générale fait état d'une étude sur la question de savoir si le programme avance d'une manière qui permet le versement ininterrompu de prestations essentielles pour la population canadienne. L'étude comportait un examen des différents processus menés pendant la transition des systèmes de TI et des processus opérationnels, y compris le processus d'approvisionnement.
Il n'en a résulté aucune recommandation adressée à SPAC. Néanmoins, le ministère, qui joue un rôle important à l'égard du programme, continuera de soutenir EDSC dans la mise en œuvre des recommandations découlant du rapport.
[Français]
À titre de fournisseur de services communs, SPAC appuie EDSC dans la réalisation des achats importants liés au programme de Modernisation du versement des prestations, notamment en ce qui touche tous les contrats de services professionnels. Grâce à ces contrats, le Canada peut obtenir les conseils stratégiques et l'expertise d'intégrateurs de systèmes qui sont essentiels à la réussite du programme.
Au début de 2021, SPAC a attribué, à la suite d'un processus d'approvisionnement concurrentiel, quatre contrats à des intégrateurs de systèmes qualifiés pour la prestation des services d'intégration nécessaires au transfert des trois programmes de prestation vers la nouvelle plateforme technologique, qui comporte des centaines de technologies différentes. Ces intégrateurs sont également chargés de fournir des conseils stratégiques et certaines technologies, selon les besoins. Bref, à l'issue d'un appel d'offres, les contrats ont été attribués à Accenture, à CGI Information Systems, à Deloitte et à Fujitsu Consulting.
En règle générale, ces quatre fournisseurs qualifiés sont invités à soumissionner différents lots de travaux. Cependant, lorsqu'il convient de le faire, il arrive que les travaux à réaliser soient répartis entre les quatre fournisseurs, qui doivent alors collaborer pour faire avancer le programme.
Les contrats attribués aux quatre intégrateurs de systèmes totalisent actuellement une valeur cumulative de 409 millions de dollars. Je tiens à souligner que SPAC aide actuellement EDSC à développer le marché pour le remplacement du système de l'assurance-emploi et que ce marché donnera lieu à l'attribution d'autres travaux dans le cadre de ces contrats.
SPAC a aussi passé pour le compte d'EDSC, à l'issue d'un processus concurrentiel, un contrat pour la plateforme technologique de base. Le contrat a été attribué à IBM Canada, et sa valeur s'élève actuellement à 70 millions de dollars. C'est à cette plateforme que sera transféré et intégré chacun des programmes de prestations. De plus, SPAC a attribué un contrat d'envergure à PricewaterhouseCoopers pour des conseils stratégiques en matière de transformation ainsi que des services de gestion de projet. La valeur du contrat s'élève actuellement à 147 millions de dollars.
[Traduction]
Enfin, le travail de préparation en vue du nouvel appel d'offres pour le contrat pour des conseils stratégiques en matière de transformation a été entamé en collaboration avec EDSC. Selon les estimations, la valeur du contrat s'élèvera à environ 70 millions de dollars.
Monsieur le président, SPAC participe à tous les niveaux de la gouvernance de la modernisation du versement des prestations, afin d'orienter les achats réalisés pour les besoins de cette transformation complexe. Vu l'ampleur et la portée du programme, nous avons affecté une équipe de spécialistes en approvisionnement à ce dossier à temps plein, et cette équipe aide EDSC à s'assurer de bien répondre aux besoins de la population de tout le pays.
Pour ce projet, comme pour tout ce qu'il fait d'ailleurs, SPAC est déterminé à s'assurer que les achats sont menés d'une manière équitable, ouverte et transparente. De même, nous nous assurons que les achats sont effectués conformément aux politiques, aux lignes directrices, aux règlements, aux accords commerciaux et aux procédures pertinentes, tout en répondant aux besoins définis par les ministères clients.
Nous continuerons de fournir des services de passation de contrats et de collaborer avec EDSC et nos autres partenaires à la mise en œuvre du programme de Modernisation du versement des prestations, dans le but commun d'assurer le versement des prestations du gouvernement à la population canadienne dans un souci d'efficacité, d'exactitude et d'accessibilité.
[Français]
Merci, monsieur le président.
Je serai heureuse de répondre aux questions des membres du Comité.
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
Merci de me donner l'occasion de discuter du huitième rapport du vérificateur général, intitulé Le Programme de modernisation du versement des prestations.
[Français]
Le gouvernement du Canada appuie le rapport et les recommandations qu'il contient. Celles-ci nous aideront à parfaire notre approche pour gérer non seulement ce projet, mais également d'autres projets d'envergure en technologies de l'information.
[Traduction]
Comme mes voisins l'ont indiqué, la modernisation du versement des prestations est le projet de TI le plus étendu entrepris à ce jour par le gouvernement fédéral. L'objectif consiste à verser de manière sécuritaire et fiable des prestations à des millions de Canadiens dans le cadre de trois programmes centraux: l'assurance-emploi, le Régime de pensions du Canada et la Sécurité de la vieillesse. Au cours de la dernière année seulement, Service Canada a versé plus de 145 milliards de dollars en prestations à 10 millions de Canadiens par l'intermédiaire de ces programmes.
La difficulté, c'est que la technologie qui permet actuellement d'offrir ces services est obsolète, ce qui entraîne des risques d'erreurs et de retards dans les versements. La meilleure solution est de remplacer les vieux systèmes par des solutions numériques modernes et fiables. Une nouvelle plateforme nous permettra non seulement d'assurer aux clients une meilleure expérience, mais aussi de garantir la sécurité.
De plus, cela nous permettra de réagir plus rapidement aux changements dans les politiques et les lois. Nous pourrons les implanter plus vite et EDSC pourra mieux s'adapter aux attentes des clients, ainsi qu'aux événements et aux circonstances changeantes.
[Français]
Les recommandations formulées dans le rapport de la vérificatrice générale nous aideront à mener ce projet à bien.
Nous avons pris des mesures dans différents domaines, lesquelles sont basées sur des recherches approfondies, des pratiques exemplaires et les leçons tirées dans les secteurs public et privé, dans les provinces et les territoires canadiens, au Royaume‑Uni, en Australie et aux États‑Unis. Nous avons également appris des transitions moins réussies dans le domaine des technologies de l'information, comme le système de paye Phénix.
[Traduction]
Pour ce qui est de certaines des améliorations que nous avons apportées, nous avons maintenant en place un leadership de niveau supérieur spécialisé pour les aspects commerciaux et techniques du projet, qui possèdent tous deux une vaste expérience combinée dans les secteurs public et privé.
La nomination de mon collègue Cliff Groen en tant que sous-ministre adjoint et responsable opérationnel, et de John Ostrander en tant que responsable technique, permet de combiner l'expertise opérationnelle et le savoir technique éprouvé aux plus hauts échelons du programme.
En juin 2022, le dirigeant principal de l'information du gouvernement a mené une évaluation stratégique du programme. Il s'agit d'une pratique courante lors des grosses transitions complexes qui favorise le succès de l'entreprise.
Le personnel du dirigeant principal de l'information collabore étroitement avec une équipe de vérification interne d'EDSC dévouée au programme. Les deux équipes fournissent à la haute direction conseils et recommandations sur les risques et les enjeux. Elles travaillent également avec un tiers chargé d'évaluer l'efficacité de la gestion des risques, du contrôle et des processus de gouvernance dans des domaines précis.
En ce qui concerne la mise en œuvre, la Sécurité de la vieillesse est la première prestation à avoir été transférée au nouveau système de versement. Il convient de remarquer que celui‑ci est maintenant opérationnel.
En juin dernier, les dossiers de 600 000 bénéficiaires vivant à l'étranger avaient été transférés. Le transfert de l'intégralité des bénéficiaires de la Sécurité de la vieillesse est en bonne voie d'être finalisé en décembre 2024.
[Français]
Nous modernisons la pension de la Sécurité de la vieillesse, le régime d'assurance-emploi et le Régime de pensions du Canada en trois phases, et l'objectif est de mener à bien cette modernisation d'ici 2030. Cette approche graduelle nous permet de démontrer la valeur de la transformation opérée rapidement et de manière continue à mesure que les capacités de la plateforme augmentent.
[Traduction]
Pour ce qui est des coûts du programme, décrits dans le rapport, je soulignerais que les dépenses actuelles concordent avec celles d'autres pouvoirs publics ayant entrepris de pareilles transitions. Depuis 2017, le programme de Modernisation du versement des prestations a dépensé 817 millions de dollars. À ce jour, le Conseil du Trésor a approuvé des dépenses de 2,2 milliards de dollars, sur plus de 10 ans. Bien qu'il s'agisse d'un gros investissement, il convient de mentionner que les prestations versées aux Canadiens dans cette même fenêtre dépasseront 1,5 billion de dollars.
S'il est vrai que des projets de TI de ce genre sont complexes, nous sommes déterminés à réussir et sommes en bonne voie.
Monsieur le président, servir les Canadiens est la plus grande de nos priorités. Nous sommes conscients que la modernisation du versement des prestations doit être réussie.
[Français]
Nous continuerons de collaborer avec le Secrétariat du Conseil du Trésor afin de perfectionner notre approche de la prestation de services, de faire connaître les pratiques exemplaires à l'échelle du gouvernement et de réduire les risques associés au système.
[Traduction]
Une fois de plus, je vous remercie de m'avoir accordé cette chance de vous parler aujourd'hui. Je suis prêt à répondre à vos questions.
:
C'est une bonne question à poser aux ministères.
Comme le rapport le dit, le problème tient en partie à la rareté du personnel qualifié, aux difficultés de son recrutement et de son maintien en poste.
Si les progrès sont lents, c'est aussi parce que l'information nécessaire à la prise de décisions sur les priorités est lacunaire.
De plus, comme le sous-ministre l'a dit, Services partagés est responsable de l'infrastructure, alors que les ministères eux-mêmes sont responsables de la modernisation de leurs applications. Ils doivent parfois prendre des décisions difficiles en matière de financement, car s'il leur faut assumer les coûts de la modernisation, il se peut qu'ils aient à puiser dans des fonds qui, autrement, serviraient à offrir des services ou des programmes aux Canadiens.
Ce sont autant de défis qui pourraient contribuer aux retards.
Approvisionnements et Services Canada a modifié sa stratégie sur quelques points pour faciliter les choses aux ministères. D'abord, nous avons prépositionné une certaine infrastructure avant ce que nous appelons la « migration de la charge de travail », qui consiste en fait à transférer des applications vers des centres de données modernes.
Nous l'avons fait sur demande, puis il a fallu 18 mois pour bâtir l'infrastructure. Nous travaillons à prépositionner l'infrastructure grâce à nos services d'hébergement.
Le deuxième défi, c'est l'âge de certaines applications. Il ne s'agit donc pas seulement d'une mise à niveau, mais aussi de changements de génération technologique. C'est donc un ensemble de compétences très difficile à acquérir.
De plus, nous devons voir comment créer les applications, en général, et comment elles peuvent recevoir un financement soutenu.
J'ai dirigé un certain nombre d'applications dans des rôles antérieurs, lorsque j'étais au centre de cybersécurité. Nous nous sommes assurés d'investir continuellement dans la mise à niveau des applications pour les garder à jour.
Je vais peut-être céder la parole à Catherine Luelo, du Bureau du dirigeant principal de l'information.
:
Je pourrais peut-être évoquer des différences que j'ai relevées, puisque j'ai fait ce travail dans un certain nombre d'organisations du secteur privé. Il y a en matière d'établissement des priorités une lacune fondamentale qui nuit au progrès. Les chiffres sont renversants, puisque seulement 38 % des applications sont saines. C'est beaucoup, et on ne peut pas régler tous les problèmes en même temps. Quand on établit les priorités, il y a des gagnants et des perdants, et nous ne semblons pas être à l'aise avec l'idée de mettre fin aux programmes ou de les retarder pour pouvoir faire le travail qui s'impose sur les programmes à risque élevé.
Autre chose à signaler: les problèmes de normalisation. Le gouvernement n'en a pas l'exclusivité, mais ils y sont amplifiés. Il est beaucoup plus facile de rester sur la voie de la modernité en ayant des protocoles normalisés pour faire les choses. Et pourtant, dans l'administration publique, chaque domaine a ses particularités alors que cela ne se justifie pas. Songeons par exemple à la rémunération et aux ressources humaines.
Enfin, je tiens à faire remarquer que le DPI du Canada est responsable, mais qu'il dispose de très peu de leviers, si je songe à ce que j'ai été habituée de voir dans le secteur privé. Certes, je m'occupe de planification, mais il n'y a pas de contrôle central sur le financement, la distribution des fonds et l'établissement des priorités qui soit conforme à ce que j'ai vu à l'extérieur de l'administration publique.
Merci.
:
Merci, monsieur le président.
Tout d'abord, j'aimerais rappeler un dicton qui guide souvent mon travail et qui, je l'espère, guide aussi le vôtre. Une société peut être jugée à la façon dont elle traite ses citoyens les plus vulnérables. Les plus vulnérables, dans la société canadienne et la société québécoise, ce sont les gens qui reçoivent la pension de la Sécurité de vieillesse ou les gens qui sont au chômage et qui reçoivent des prestations d'assurance-emploi.
Ce qu'on apprend dans le rapport du Bureau du vérificateur général, c'est que les systèmes informatiques qui soutiennent ces paiements, lesquels sont essentiels tous les mois pour les plus vulnérables de notre société, sont à deux doigts de s'écrouler. C'est très inquiétant. C'est pourquoi nous sommes contents de vous accueillir aujourd'hui et d'avoir un peu plus d'explications.
Vous avez déjà commencé à mentionner les problèmes. Or, une fois que le portrait a été brossé, une fois qu'on sait à peu près quels sont les problèmes, que fait-on pour y remédier rapidement? C'est ce qui m'intéresse aujourd'hui.
Un des chiffres importants qui a été mentionné dans votre rapport, monsieur Hayes, porte sur le pourcentage de la cible que le gouvernement s'était donnée, soit 60 % en 2030, je crois. Au rythme actuel, si les choses continuent de cette façon, le gouvernement atteindra seulement 45 % de la cible quant à la modernisation qu'il pensait pouvoir faire.
Monsieur Hayes, maintenez-vous ce chiffre?
:
C'est une bonne question, madame Sinclair-Desgagné, et je vous en remercie.
[Traduction]
Je suis tout à fait d'accord sur la conclusion de la vérificatrice générale. Je songe à l'un des passages du rapport. Je soulignerai simplement que nous devons vraiment mettre l'accent sur la modernisation et nous montrer peut-être un peu moins ambitieux en ce qui concerne la transformation. Ces deux mots sont très différents, mais très importants.
Pour répondre à votre question, il s'agit de la population la plus vulnérable. Nous devons agir le plus rapidement possible pour passer de l'ancienne infrastructure, de l'ancienne application, à la nouvelle. L'équipe d'EDSC est sur la bonne voie, mais cela nous oblige à rajuster nos attentes en fonction de ce que nous appelons la transformation. À dire vrai, la décision me semble très bonne. Nous bâtissons les systèmes de façon que la transformation soit possible à l'avenir. Pour l'heure, il faut mettre l'accent sur le remboursement de la dette technique.
Vous distinguez donc la modernisation de la transformation. Quand vous dites qu'il faut accélérer le rythme, concrètement, qu'est-ce que le Conseil du Trésor va faire? En ce moment, ce qu'on apprend dans le rapport du Bureau du vérificateur général, c'est que le Conseil du Trésor n'a pas toutes les données des ministères en main pour pouvoir accélérer le processus.
Premièrement, allez-vous obtenir cette information des ministères?
Deuxièmement, quelle stratégie comptez-vous mettre en place?
Troisièmement, quelles mesures allez-vous mettre en œuvre dans le cadre de cette stratégie pour qu'elle soit mise en place et qu'elle contribue à accélérer le processus?
:
Voilà trois questions rapides; j'espère répondre aux trois.
Premièrement, vous avez raison. Nous n'avons pas toute l'information. En 2024, nous allons mettre en place un nouveau système qui nous aidera à cet égard. Nous avons suffisamment de bons renseignements pour ne pas attendre d'en avoir de plus complets. C'est le premier message.
Le deuxième message concerne la modernisation et la transformation. Dans les examens que nous effectuons — il est vrai qu'ils portent sur un sous-ensemble de programmes —, nous avons consacré beaucoup de temps à la modernisation du versement des prestations. Nous poursuivons nos activités d'assurance portant sur ces programmes pour nous assurer qu'ils ne sont pas trop « distraits » par la transformation et restent très axés sur une gestion resserrée.
Je pense, de façon plus générale, que nous chercherons à fournir des tableaux de bord aux différents ministères jusqu'en 2024 pour les aider à cerner leurs problèmes particuliers et à préparer des analyses pour les mises à niveau.
Je signale, car je n'ai pas eu l'occasion de le dire, que nous consacrons environ 10 milliards de dollars par année à la technologie. Je ne suis pas certaine que le problème se situe du côté des fonds, à ce stade‑ci, car nous manquons de personnel et nous sommes incapables d'accéder aux ressources voulues, même à l'externe. Le bassin de talents est très réduit. Il vaut mieux mettre l'accent sur la qualité du travail plutôt que sur la quantité.
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
Je remercie les témoins d'être là. Même si vous êtes nombreux, j'espère que nous pourrons absorber l'information qui nous est fournie aujourd'hui.
Le Comité est préoccupé. Plus tôt cette semaine, nous avons adopté une motion.
Elle dit notamment:
... des décennies de dépenses incontrôlées en sous-traitance, qui se sont accélérées en 2006, ont coûté aux Canadiens des dizaines de milliards de dollars tout en créant une fonction publique fantôme qui travaille en parallèle de la vraie fonction publique, mais sans les mêmes pratiques d’embauche ou exigences de transparence.
S'il s'agit de l'impartition au Canada, la vérificatrice générale connaît peut-être ma position. Par exemple, nous avons entendu, il y a quelques semaines, au sujet de la Commission de la capitale nationale, des propos sur la réalité suivante: depuis 2018, elle a dû passer des marchés privés pour essayer de combler les énormes déficits qui se sont accumulés à cause du sous-financement de services essentiels. Cela commence à me donner une idée de la situation. Audit après audit. Je commence à voir clairement une tendance à la sous-traitance, qui fait gonfler les coûts tout en restreignant le champ d'action de la fonction publique.
Voyons la recommandation 7.37 de l'audit de la modernisation des systèmes d'information.
Elle dit ceci:
En collaboration avec Services partagés Canada et en consultation avec les ministères et organismes, le Secrétariat du Conseil du Trésor du Canada devrait finaliser et mettre en œuvre une stratégie exhaustive pour répondre aux besoins des ministères et des organismes en matière de modernisation de la technologie de l’information. La stratégie devrait comprendre les mesures suivantes:
Entre autres choses.
pallier la pénurie de personnel possédant les compétences nécessaires pour appuyer la modernisation de la technologie de l’information.
Ma question s'adresse au sous-vérificateur général. Quelle est la gravité de la pénurie de personnel qualifié dans la fonction publique?
:
Merci, madame Gray. Votre temps est écoulé.
Je pense que tout cela a été bien compris et, bien sûr, nos analystes en prennent bonne note.
Soit dit en passant, pour votre information, j'ai ajouté 20 secondes au temps de parole de Mme Gray, parce qu'elle a laissé beaucoup de choses en suspens à son premier tour et qu'elle ne savait pas que dans notre comité, nous laissons la réponse déborder le temps alloué pourvu que la question ait été posée à temps.
Madame Bradford, vous avez cinq minutes.
:
Merci, monsieur le président.
Merci beaucoup à nos nombreux témoins d'aujourd'hui. Toute une distribution. Pour ceux qui nous regardent à la maison, sachez que nous avons 10 témoins dans la salle et 2 à l'écran. Je pense que cela témoigne de l'importance des questions dont nous traitons aujourd'hui.
Ce sont deux rapports très importants: la modernisation des systèmes de technologie de l'information et la modernisation du versement des prestations. Comme l'indique le rapport de la vérificatrice générale, plus de 10 millions de Canadiens comptent sur les programmes de soutien du revenu que sont la Sécurité de la vieillesse, le Régime de pensions du Canada et l'assurance-emploi. Évidemment, l'échec n'est pas une option.
J'aimerais d'abord poser quelques questions à M. Jones. Essentiellement, je me demandais, puisque l'échec n'est pas une option, pourquoi rien n'a été fait après le rapport de vérification du printemps 2010 du Bureau du vérificateur général, qui disait pourtant qu'il fallait prendre des mesures. Il ne s'est pas passé grand-chose par la suite, alors qu'on savait clairement qu'il fallait faire quelque chose. Avez-vous une idée de la raison de cette inaction?
« Numérique ensemble » est la prochaine stratégie de SPC, après celle que nous appelions « SPC 3.0 ». Il s'agit de commencer à combler les lacunes et à prendre les devants, être plus proactifs.
Notre priorité est évidemment le fonctionnement continu des systèmes gouvernementaux et tout ce que nous devons faire pour le préserver. Cependant, il s'agit en réalité d'investir dans les services d'hébergement, que dirige Mme Archibald, et d'arriver avec une nouvelle façon d'offrir les services, non seulement à l'intérieur de nos centres de données, mais aussi jusqu'au nuage public, et de fournir ces options aux principaux ministères que nous desservons.
:
Je vais commencer, puis je céderai peut-être la parole à ma collègue du Secrétariat du Conseil du Trésor, si cela vous convient.
L'intelligence artificielle est une occasion en or pour nous, et nous commençons à la voir à l'œuvre. Nous l'appliquons, par exemple, à notre programme d'accès à l'information, pour trouver l'information rapidement et réagir rapidement. Je crois que chez Services partagés Canada, les réponses à temps atteignaient un taux de 99,6 % l'an dernier.
Nous l'appliquons à tous les éléments de technologie que nous avons. Nous pouvons l'appliquer aux opérations, à la recherche de tendances, etc. C'est un énorme avantage.
Le risque en cybersécurité, c'est que l'intelligence artificielle peut aussi servir à ouvrir une brèche dans un système, et donc inversement à renforcer vos défenses.
Nous essayons de voir comment en tirer parti pour augmenter notre efficacité, pousser notre technologie là où pointent les règles de l'art, puis, bien sûr, travailler avec nos cyberpartenaires du gouvernement.
Je céderais la parole à ma collègue, si cela vous convient.
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Je trouve que M. Jones a très bien décrit la situation.
J'ajouterais trois choses.
Premièrement, le bureau du dirigeant principal de l'information au Secrétariat du Conseil du Trésor a publié des lignes directrices sur l'utilisation de l'IA, et plus particulièrement de l'IA générative, à mesure qu'elle se manifeste. Je pense que nous avons un excellent travail d'orientation dans ce domaine.
Deuxièmement, c'est une magnifique occasion de réduire les coûts et d'automatiser plus efficacement les problèmes de prédiction.
Troisièmement, je dirais qu'en s'appuyant sur de mauvais systèmes, de mauvaises données, on n'optimise pas l'intelligence artificielle. Cela nous ramène à la conclusion de la vérificatrice générale que nous avons beaucoup de travail à faire.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
J'aimerais poursuivre ma question sur la sous-traitance et la passation de marchés dans la fonction publique. Vous venez d'entendre la dirigeante principale de l'information du Canada, Mme Luelo, dire que nous ne payons pas suffisamment notre personnel, et je suis tout à fait d'accord. Cela entraîne de graves problèmes de concurrence, de sorte qu'il est beaucoup plus facile de travailler pour IBM, beaucoup plus facile de travailler pour McKinsey et beaucoup plus facile de travailler pour ces autres compagnies qui prennent le gouvernement en otage en disant qu'il doit les payer parce qu'il n'y a personne d'autre pour faire ce travail, le gouvernement ne rémunérant pas ses employés correctement ou du moins à un taux concurrentiel.
Je ne peux pas dire à quel point je suis déçu de cela. C'est un problème grave, et j'espère qu'après la réunion d'aujourd'hui, vous pourrez nous fournir des conseils écrits sur la façon dont, peut-être d'ici à ce que votre stratégie soit renouvelée, vous allez réellement verser des augmentations salariales ou devenir plus concurrentiels. Nous perdons l'argent des contribuables au profit de PDG et de conseils d'administration d'entreprises. Ces profits pourraient servir à payer directement les salaires des techniciens qui pourraient faire ce travail.
J'espère que le problème est énoncé assez simplement et qu'il est suffisamment intelligible pour que vous vous rendiez compte à quel point il est grave, et j'espère que les membres du gouvernement voudront aussi s'y attaquer. Bien sûr, il n'y a pas que la fonction publique qui fait face à une difficulté de ce genre; un problème de capacité de financement dû à de longues décennies de fonds insuffisants consacrés aux dépenses de fonctionnement et d'entretien, comme l'ont fait ressortir de nombreux audits antérieurs.
Combien de profits ces sept contrats rapportent-ils à ces entreprises?
Les renseignements personnels des Canadiens et leur protection, la sécurité de leurs renseignements personnels, sont une priorité pour tous les sous-ministres et sous-ministres adjoints présents dans la salle. C'est une responsabilité que j'ai au sein de notre bureau, et vous constaterez que, dans le contexte de la violation de données à laquelle nous avons dû faire face avec un fournisseur tiers, nous avons joué un rôle très actif — alors que ce n'était peut-être pas à nous de le faire — pour protéger les renseignements de nos employés. C'est la base.
Comme M. Jones l'a souligné, je pense qu'il y a eu de bons investissements dans le réseau, la cybersécurité et les protocoles de protection de la vie privée, ce qui nous donne vraiment l'assurance que nous avons de bonnes protections et de bons mécanismes d'intervention à cet égard. Je suis à l'aise de dire que je pense que nous avons les bons éléments en place. Cela ne veut pas dire qu'il n'y a pas de risques. Cela signifie qu'il y a certains risques gérés dans ce domaine.
Pour ce qui est du changement de génération, c'est la situation dans laquelle se retrouvent de nombreuses organisations, et pas seulement le gouvernement. Cela représente une occasion en or de repenser le processus opérationnel et de passer d'anciennes façons de faire à des nouvelles.
Je pense que les Canadiens devraient s'inquiéter du fait que nous utilisons une vieille infrastructure. Je pense que, dans les programmes où nous devons progresser — comme la Sécurité de la vieillesse, l'assurance-emploi, notre système d'immigration —, nous avons les bonnes pratiques en place. Les Canadiens devraient se sentir rassurés par le fait que nous commençons à envisager une technologie plus moderne, cela reposant en partie sur la normalisation, et ce qui, au bout du compte, devrait faire baisser les coûts si les choses sont bien faites.
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Merci, monsieur le président.
Merci à nos témoins. Nous recevons 12 témoins au total. Je suis sûr qu'on pourrait se moquer de la complexité du gouvernement et souligner la nécessité de rationaliser les choses dans certains domaines, mais je vais m'abstenir.
Je vais commencer par Mme Luelo.
Je joins ma voix à ceux qui vous ont souhaité bonne chance après votre départ de la fonction publique pour, je suppose, un retour au secteur privé. J'aimerais parler un peu de cela, compte tenu de votre expérience unique — à savoir votre passage dans le secteur privé et ensuite au gouvernement —, et peut-être mener une sorte d'entrevue de départ avec vous.
J'aimerais revenir sur quelques-unes des réponses que vous avez données jusqu'à présent au sujet de ce concept de la spécificité du gouvernement et du fait qu'il semble y avoir une volonté ou un besoin au sein du gouvernement de se considérer comme unique ou spécial — et comme ayant besoin de solutions presque sur mesure.
Pourriez-vous nous en dire un peu plus à ce sujet? Vous avez mentionné dans une de vos réponses que — et je paraphrase — que tout n'a pas besoin d'être spécial, que cela n'est pas nécessaire dans certains cas. Pourriez-vous nous en dire un peu plus sur le fait que, si nous éliminions une partie de la spécificité, nous pourrions être plus efficaces dans la prestation des services?
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L'expérience du passage du secteur privé au secteur public a été remarquable. Je pense que tous les cadres supérieurs devraient pouvoir profiter de cela. Il en résulterait, je crois, des interactions différentes entre le gouvernement et le secteur privé. Je pense que nous devrions envoyer des représentants du gouvernement dans l'industrie, parce que cela constitue une expérience très riche. Les États-Unis sont probablement mieux que nous à cet égard.
La grande similitude, c'est que les gens sont complètement engagés. Les gens avec qui je travaille et que je soutiens chaque jour dans le domaine de la technologie au gouvernement sont formidables. Ils travaillent très fort. La spécificité est à la source de la complexité.
Pour répondre très directement à votre question, pourquoi avons-nous besoin de 33 systèmes de RH différents? Le recrutement, c'est le recrutement et le perfectionnement, c'est le perfectionnement. Tout cela est cohérent. Nous avons certainement des conventions collectives qui sont différentes. Je ne nie pas cela. Mais pour ce qui est des éléments de base des RH, nous n'avons pas eu la discipline nécessaire pour adopter une approche commune, peu importe les complexités de la convention collective.
La plus grande différence que j'aimerais souligner — et j'ai déjà abordé la question chez Enbridge et chez Air Canada —, c'est que l'absence de normalisation dans le secteur privé entraîne des conséquences graves qui n'existent pas au gouvernement. Ce que je veux dire par là, c'est que l'adoption d'une approche d'entreprise, lorsque c'est ce que le conseil d'administration et le premier dirigeant ont décidé, n'a qu'une conséquence en cas de non-adhésion au plan. Il s'agit d'une méritocratie qui diffère un peu de ce que j'ai connu.
La complexité axée sur la collégialité et le consensus au gouvernement mène à un discours un peu différent concernant certaines choses, mais je pense qu'il y a place à amélioration à ce chapitre, afin d'avoir un peu plus de cette « audace », à défaut d'un meilleur terme, de ne pas se conformer aux règles de l'entreprise. Cela comprend à la fois le service au public... mais aussi l'élaboration des politiques gouvernementales.
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C'est en fait une question très vaste.
Je pense que nous faisons deux grandes choses. Il y a d'abord la sécurité de l'infrastructure, et c'est là que l'investissement dans Services partagés a porté ses fruits. Lorsque ce ministère a été créé, ce n'était pas le plan. Le plan était de déterminer comment consolider l'infrastructure et réduire les coûts. Cela nous a donné une plateforme pour renforcer la cybersécurité et donner au gouvernement des moyens de défense. Il y en a de plus en plus. Nous investissons dans la technologie moderne, nous la modernisons constamment et nous l'adaptons. SPC fournit la meilleure technologie moderne au niveau de l'infrastructure, et nous avons nos partenaires au Centre de la sécurité des télécommunications.
Par ailleurs, nous nous tournons vers nos partenaires dans les ministères, où des choses comme la fraude, l'utilisation abusive des systèmes, l'ingénierie sociale, etc., sont examinées, et nous essayons de leur fournir les compétences ou les services dont ils ont besoin, mais un ensemble différent de problèmes de cybersécurité vient compliquer la tâche, ce qui représente aussi un enjeu très difficile. L'investissement est continu et change constamment. Nous procédons à des améliorations constantes. Il faut un investissement continu simplement parce que les menaces évoluent très rapidement.
Comment pouvons-nous rassurer les prestataires canadiens de la Sécurité de la vieillesse qu'ils ne subiront pas les mêmes problèmes que ceux liés au système Phénix? C'est une question qui m'est posée chaque semaine. À cet égard, nous avons pris plusieurs mesures.
Premièrement, nous avons mis en place une nouvelle structure de gouvernance pour relever le défi lié à la surveillance globale du programme de Modernisation du versement des prestations. Emploi et Développement social Canada dirige ce projet, mais nous ne sommes pas seuls. Les hauts fonctionnaires du Secrétariat du Conseil du Trésor, de Services publics et Approvisionnement Canada et de Services partagés Canada travaillent ensemble pour veiller à la surveillance globale du programme.
Deuxièmement, nous ne compterons pas sur les gains d'efficience prévus avant de les avoir réalisés. Cela a été l'un des grands problèmes dans le cas du système de paye Phénix. En effet, nous avions changé l'effectif affecté au traitement des demandes en fonction de nos prévisions. Par la suite, nous n'avions pas assez d'employés pour traiter les demandes. Nous ne ferons pas cela en ce qui touche le programme de Modernisation du versement des prestations. Nous allons nous assurer de toujours avoir suffisamment d'employés pour traiter les demandes.
Troisièmement, nous avons mis en place un processus pour que la mise en service du système se fasse graduellement plutôt que de le faire pour tous les clients en même temps. Comme M. Thompson l'a mentionné, les dossiers de 600 000 clients ont déjà été transférés dans le nouveau système dans le cadre d'une première mise en service. Cela fonctionne bien présentement.
Dernièrement, nous avons également mis en place un projet pilote pour tester l'ensemble des processus du nouveau système avant de le déployer pour de nouveaux clients.
Nous avons donc tiré des leçons de l'expérience liée au système Phénix pour éviter de reproduire les mêmes échecs dans le cas du programme de Modernisation du versement des prestations.
Je tiens à remercier Mme Luelo de son service et des conseils qu'elle donne aujourd'hui. Je pense que ce sont des conseils importants. J'espère inclure bon nombre de ses observations dans notre rapport final. Si elle pouvait déposer des recommandations et de l'information à ce sujet, ce serait très utile.
J'aimerais revenir sur deux questions. Je vais commencer par la question que j'ai posée la dernière fois au sujet des bénéfices des sociétés IBM, PricewaterhouseCoopers, Accenture, CGI Information Systems, Deloitte et Fujitsu Consulting. Ce sont tous des contrats qui sont actuellement en vigueur, si j'ai bien compris, et ce sont des contrats qui génèrent des profits pour leurs actionnaires. Pour que les Canadiens comprennent le risque auquel ils sont exposés, il est important que nous soyons transparents quant aux profits que ces entreprises réalisent grâce aux services publics.
Encore une fois, je vais vous demander — et c'est la dernière fois — quels sont les profits de ces entreprises? Je veux seulement les chiffres. Si vous ne les avez pas, pourriez-vous les fournir au Comité, s'il vous plaît?
Mon argument n'est peut-être pas pertinent, mais comme nous avons beaucoup parlé de la sous-traitance dans les entreprises, il y a deux ou trois choses que j'aimerais vous dire, étant donné que je quitte la fonction publique.
La première, c'est que nous ne pourrons jamais réaliser cette modernisation sans l'aide de tierces parties — nous ne le pourrons tout simplement pas. Le volume de travail, l'intensité de la main-d'œuvre nécessaire et le fait, comme on l'a bien souligné, que nous avons du mal à recruter rapidement du personnel, tout cela nous incite à faire appel à des entreprises tierces.
Nous avons lancé une stratégie sur les talents numériques cette année pour attirer... Nous lançons un programme d'apprentissage autochtone. Il se passe des choses importantes au gouvernement. C'est mon premier point.
Deuxièmement, en ce qui concerne toutes les entreprises avec lesquelles j'ai travaillé, je pense avoir congédié chacune d'elles lorsqu'elles n'ont pas été à la hauteur pour un projet précis, que ce soit IBM, Deloitte, Accenture, ou EY.
Pour que les grandes organisations puissent maintenir l'intégrité de la compétitivité et trouver les meilleurs talents disponibles, il faut pouvoir tirer les leçons des projets ratés, les appliquer aux nouveaux projets, s'assurer de prévoir des pénalités dans les contrats — ce que fait notre équipe d'approvisionnement, je crois —, puis aller de l'avant et exiger des entreprises un meilleur travail. Avoir du ressentiment à l'égard des entreprises, parce qu'elles ont échoué... Soit dit en passant, le gouvernement du Canada assure la cohérence de toutes ces relations. Nous devons donc aussi réfléchir à la façon dont nous travaillons avec nos partenaires.
Je voulais simplement vous faire part de toute cette perspective. Je vous remercie de me donner l'occasion de le faire.
Je pense que cela démontre l'importance de l'équilibre entre le secteur privé et le secteur public.
En même temps, je me souviens d'avoir siégé à ce comité en 2015‑2016 pour examiner le rapport du vérificateur général sur le système Phénix, qui parlait des lacunes de ce programme à ce moment‑là.
Nous avons entendu l'actuel , qui siégeait à ce comité — qui avait été, je crois, ministre d'EDSC sous le gouvernement Harper — dire que le renvoi de 700 fonctionnaires, qui étaient des experts des systèmes de ressources humaines dans leur domaine, était une économie. C'était une économie pour la mise en œuvre du système Phénix. C'est ce que nous avons entendu à l'époque et, bien sûr, nous en voyons les résultats aujourd'hui.
Je comprends que nous avons continué de travailler...
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Nous avons tiré, et nous tirons encore des leçons de l'expérience de Phénix, et nous avons examiné les différents rapports qui ont été préparés.
Je vais réitérer quelques éléments clés.
Premièrement, nous reconnaissons que le succès ou l'échec de la MVP ne dépend pas uniquement d'EDSC. Il s'agit d'une responsabilité pangouvernementale, et c'est pourquoi nous avons mis en place une gouvernance renforcée, à laquelle nos collègues sous-ministres participent tous les mois, et cela nous permet d'examiner l'état du programme pour nous assurer qu'il reste sur la bonne voie.
Deuxièmement, il y a un leadership de haut niveau. Je suis sous-ministre délégué et ma seule mission est de rendre compte du programme de modernisation du versement des prestations. J'ai des dizaines d'années d'expérience dans l'exécution de programmes gouvernementaux. Mon partenaire, le responsable technique, John Ostrander, possède plus de 40 ans d'expérience dans la direction d'importants programmes de transformation technologique.
Troisièmement, nous avons mis en oeuvre de multiples versions de notre modèle pour nous assurer que, lorsqu'il entrera en service, ce sera un succès et que, si quelque chose se produit, nous pourrons revenir en arrière.
Le dernier élément, c'est que nous savons que nous serons plus efficaces une fois que nous aurons mis en oeuvre les nouveaux programmes, mais nous ne comptons pas à l'avance les économies et les gains d'efficience que nous pourrions réaliser.
Le temps est écoulé. Nous allons mettre fin au pugilat.
Je remercie tout le monde d'être venu aujourd'hui. Merci. C'était un grand groupe de témoins, mais tout le monde s'est très bien comporté.
Je vais maintenant donner congé aux témoins. Merci.
Je vais suspendre la séance et nous reprendrons très rapidement à huis clos. Si vous ne participez pas à la séance à huis clos, veuillez quitter la salle.
Je vais suspendre la séance.
[La séance se poursuit à huis clos.]
[La séance publique reprend.]
Cette motion pose trois problèmes. Premièrement, l'Alberta a un Parlement. Deuxièmement, pour ce qui est d'enquêter sur un gouvernement provincial et de lui donner des instructions, l'Alberta a son propre bureau d'audit. Troisièmement, le gouvernement fédéral et le Parlement n'ont pas le pouvoir d'ordonner au gouvernement de l'Alberta ou à l'organisme de réglementation de l'énergie de l'Alberta de faire quoi que ce soit.
J'estime que c'est un débat stérile. Vous pouvez certainement travailler avec le greffier et revenir devant le Comité avec un libellé qui relèvera davantage de la compétence fédérale et de celle du Comité. Telle est ma décision.
Oui, allez‑y, madame Khalid.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Merci beaucoup à tous de comprendre l'importance de cette motion pour notre comité. Je dois dire que j'étais d'accord, lors des séances précédentes du Comité, pour que nous examinions les rapports environnementaux du commissaire à l'environnement et au développement durable pour, bien sûr, faire rapport au vérificateur général du Canada sur une vaste gamme de questions. En fait, certaines de ces études sont en cours. Notre comité a également pris l'initiative de formuler des recommandations dont j'ai peut-être mis la pertinence en doute lors d'une réunion précédente du Comité des comptes publics.
Cependant, j'en suis venue à vraiment apprécier le travail — et je m'adresse maintenant à tous les députés de l'opposition — qui a été fait pour mettre de l'avant certains des éléments essentiels, parce que le gouvernement fédéral ne travaille pas seul. Nous sommes dans une fédération de provinces et de territoires, et lorsque nous parlons d'eau potable sur les terres autochtones, nous parlons d'une responsabilité fédérale, et nous la prenons très au sérieux.
C'est pourquoi j'ai été très heureuse de présenter cette motion, et je suis très heureuse que nous en débattions maintenant pour que nous puissions continuer.
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Merci, monsieur le président.
Il y a deux ou trois choses à ce sujet qui m'ont beaucoup surpris.
Premièrement, le cinquième point demande que le commissaire à l'environnement fasse un audit. C'est merveilleux. Je suis entièrement d'accord pour qu'il le fasse. J'ai beaucoup de temps à consacrer au commissaire à l'environnement et au vérificateur général. Leur travail est simple et direct.
Je dois dire que je ne suis pas surpris. J'ai siégé à ce comité et j'ai entendu à maintes reprises des députés libéraux dire que nous ne devrions pas faire le travail que font les autres comités. C'est presque identique, mot pour mot, à une motion qui a été rejetée par le comité de l'environnement.
Je suis choqué, mais pas surpris. Les libéraux nous ont fait la leçon quant au fait que le comité des comptes publics est fondé sur le consensus et non sur la politique. Il s'agit clairement d'une attaque contre l'Alberta. Je n'ai rien à dire pour défendre l'organisme de réglementation de l'énergie de l'Aberta. Si nous devons faire un rapport, alors nous devrions l'ouvrir et l'élargir complètement pour que le commissaire à l'environnement puisse se pencher à fond sur ce problème.
Je ne pense pas que ce soit le rôle du Comité que de critiquer, d'attaquer ou de dénoncer les organismes de réglementation provinciaux. Je suis sûr qu'il y a beaucoup de rejets, que ce soit ceux de la ville de Montréal qui déverse des eaux d'égout non traitées ou de la ville de Victoria. Le Comité ne s'y attaque pas et ne les étudie pas.
Il est malheureux, mais pas surprenant, que le gouvernement joue à ce jeu.
Encore une fois, pour ce qui est de la recommandation numéro cinq... entièrement d'accord. S'ils veulent le faire, j'aimerais beaucoup voir plus de rapports du côté environnemental du Bureau du vérificateur général, et certainement des rapports sur la question de l'eau potable.
L'Institut Macdonald-Laurier a publié un rapport extraordinaire sur la question, et je pense que M. Desjarlais l'a lu. Il y a beaucoup de choses pragmatiques, et peut-être que nous obtiendrons des réponses pragmatiques. Si l'organisme de réglementation de l'énergie a complètement failli à la tâche, nous devrions absolument nous en occuper.
Peut-être qu'en fin de compte, une fois que la recommandation numéro cinq aura été suivie... La façon dont les choses se sont passées est très décevante. Je peux imaginer les comités qui s'en prennent maintenant à l'Alberta, s'en prendre peut-être au Québec au sujet du projet de loi 21 ou à la Colombie-Britannique. À mon avis, il est malheureux que nous devenions aussi mesquins.
De toute évidence, cette motion bénéficie de suffisamment d'appuis. Encore une fois, je pense que c'est sur le cinquième point et la réalisation de cette étude. Nous devrions peut-être envisager de recommander d'étendre cette étude à d'autres provinces ou à d'autres questions connexes, pas seulement à celle‑ci, car je suis certain qu'il y a plus de problèmes liés à la salubrité de l'eau potable que seulement ceux de l'Alberta. Peut-être que cela devrait être...
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Merci, monsieur le président.
Je pense que c'est une question qui requiert un examen attentif des principes du fédéralisme coopératif au Canada. C'est important, et la Cour suprême a rendu de nombreuses décisions dans le passé, en ce qui concerne les questions touchant les Premières Nations en particulier. Je peux revenir à la décision rendue en 2016 dans l'affaire Daniels c. Canada, et même avant cela, aux fins de ma discussion,
L'arrêt de 1939 Reference as to whether « Indians » in s. 91(24) of the B.N.A. Act includes Eskimo inhabitants of the Province of Quebec établit clairement que, lorsque des entités provinciales, en particulier des organismes de réglementation des ressources naturelles, entrent en conflit avec la compétence fédérale, particulièrement en ce qui concerne leur obligation constitutionnelle de protéger les peuples autochtones en vertu de l'article 35, c'est l'honneur de la Couronne qui est lié à l'échelle provinciale et fédérale aux relations des peuples des Premières Nations.
Il est bien défini en common law au Canada que, lorsqu'il est question des Premières Nations, l'honneur de la Couronne, qui est indivisible...
Nous servons une seule Couronne, les provinces et le gouvernement fédéral. Ce n'est pas que les Premières Nations soient de compétence provinciale; elles ne sont même pas de compétence fédérale. Elles vivent séparées et distinctes par traité avec la Couronne.
Cela signifie que dans les cas où la Couronne a agi de façon déshonorable, en particulier en ce qui concerne l'affirmation de la Première Nation des Chipewyans d'Athabaska selon laquelle le gouvernement de l'Alberta a manqué à ses obligations fiduciaires et consultatives en loi à l'égard de ces fuites, la Première Nation chercherait également à obtenir la protection du gouvernement fédéral, avec lequel elle a signé un traité, pour cette même question.
Nous devons être conscients qu'en ce qui concerne les questions touchant les Premières Nations, la Couronne est indivisible, c'est‑à‑dire qu'on ne peut pas déclarer une chose irrecevable ou hors de compétence parce qu'elle touche une entité provinciale en relation directe avec des questions touchant les Premières Nations. C'est un engagement envers nous tous, tous les peuples, que de veiller à ce que les obligations découlant des traités conclus avec ces nations soient respectées.
Cela comprend notamment, sans s'y limiter, la province de l'Alberta et l'organisme de réglementation de l'énergie de l'Alberta. Je ne vois aucun problème à m'acquitter de mon devoir de député pour protéger les droits constitutionnels des peuples des Premières Nations de l'Alberta en vertu de l'article 35 de notre Constitution, qui oblige les provinces et le gouvernement fédéral à respecter les ordonnances conservatoires et le statut de protection des terres où vivent les membres des Premières Nations et, plus particulièrement, des eaux qu'ils boivent.
Par conséquent, il n'est pas irrecevable, à mon avis, que le gouvernement fédéral demande des comptes à l'organisme de réglementation de l'énergie de l'Alberta en tant que mesure de protection des peuples des Premières Nations et de protection de leurs droits constitutionnels en vertu de l'article 35.
La solution de rechange, ou la suggestion de la solution de rechange, signifierait que les Premières Nations ne devraient pas être en mesure de trouver ou de tenir l'organisme de réglementation de l'énergie de l'Alberta responsable, surtout si cela a un impact direct sur leurs droits, ce avec quoi je suis fondamentalement en désaccord. Je soutiens fondamentalement que cette question a déjà été traitée dans la jurisprudence à de nombreuses reprises. En fait, l'organisme de réglementation de l'énergie de l'Alberta doit très souvent se conformer à la compétence et aux lois fédérales. Nous l'avons vu avec la récente Loi canadienne sur la protection de l'environnement, la LCPE, par exemple. L'organisme de réglementation de l'énergie de l'Alberta a dû modifier ses propres règlements à cause de cela.
Rien de tout cela n'existe en vase clos. Il est important que l'Alberta soit tenue responsable de ses violations des droits des Autochtones, et il nous incombe, en tant que parlementaires fédéraux, de respecter nos obligations en vertu du paragraphe 91(24) de la Loi constitutionnelle de 1982, qui est de veiller à ce que les Autochtones — ou, selon le libellé de la Constitution, « Les Indiens et les terres réservées pour les Indiens » — soient protégés en vertu de cette loi.
Il est tout à fait de notre ressort, en tant qu'assemblée législative fédérale, de veiller à ce que l'honneur de la Couronne soit respecté. Même s'il s'agit d'institutions provinciales, nous avons toujours l'obligation constitutionnelle, en vertu de l'article 35, de protéger ces droits et de veiller à ce que les personnes qui violeraient ces droits en soient tenues pleinement responsables.
Par conséquent, je ne suis pas d'accord avec votre décision, monsieur le président, et je suggère que vous réexaminiez la question en vous fondant sur une compréhension commune de la loi en ce qui concerne les questions touchant les Premières Nations, et de demander peut-être au légiste d'examiner ce jugement sous cet angle.
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Merci, monsieur le président.
Cette motion est identique, mot pour mot, à une motion qui a été présentée par lors d'une réunion du Comité de l'environnement tenue le 28 novembre, si ma mémoire est bonne. Je ne pense toujours pas que cela relève nécessairement de la compétence fédérale. Étant donné que le gouvernement fédéral a récemment perdu quelques causes devant les tribunaux au profit du gouvernement de l'Alberta, je pense que ce n'est peut-être pas la meilleure façon de renforcer nos relations avec cette province. Il y a au moins un semblant de bon sens que cette question soit examinée au Comité de l'environnement.
Quand on m'a dit qu'on en débattrait au Comité des comptes publics, j'ai été absolument sidérée. J'ai beaucoup de mal à comprendre comment on peut en arriver à un point où le Comité des comptes publics a décidé que le Comité de l'environnement n'avait pas pris de décision assez rapidement et qu'il fallait donc que la question lui soit soumise.
Les mots me manquent. Je crois qu'il est tout à fait inapproprié que ce comité en soit saisi. J'exhorte les députés à voter contre. Je pense que c'est une question qui doit être réglée, si tant est qu'elle doive l'être au niveau fédéral, par le Comité de l'environnement. Bien franchement toutefois, je crois que le gouvernement de l'Alberta devrait se pencher sur cette question dans le cadre de l'un de ses comités.
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Merci, monsieur le président.
Je pense que cette motion a sa raison d'être dans le cadre des travaux de ce comité. Le lien a été précisément établi par M. McCauley un peu plus tôt.
J'informe les collègues qui se joignent à nous juste pour discuter de cette motion que nous pouvons demander au Bureau du vérificateur général et, par conséquent, au commissaire à l'environnement et au développement durable, d'effectuer des audits. Pour répondre aux préoccupations de ma collègue qui m'a précédée, je dirais que le lien avec notre comité est très clair.
Cependant, j'ai d'énormes réserves quant à cette motion. Je crois que les responsabilités des organismes de réglementation et des gouvernements provinciaux ne doivent pas être discutées au palier fédéral. Comme l'a mentionné Mme Shanahan, nous sommes dans une fédération, et une fédération doit respecter les champs de compétence des provinces.
Je veux proposer un amendement qui, je pense, aura l'appui d'autres formations politiques. J'aimerais réduire au minimum la motion et garder simplement le dernier paragraphe avant le deux-points, qui commence par: « que, relativement à l'étude de suivi sur le rapport 3 [...] ». Je garderais ensuite seulement le point 5, où le Comité demande au Bureau du vérificateur général, par l'intermédiaire du commissaire à l'environnement et au développement durable, de réaliser un audit sur les protections environnementales des masses d'eau du Canada, en particulier celles qui se trouvent sur les terres autochtones.
Bien entendu, ce sujet est très important pour nous. Quoique je propose d'enlever toute référence aux compétences qui n'appartiennent pas au fédéral, il est très important que le commissaire à l'environnement et au développement durable fasse un audit sur l'état de l'eau partout sur le territoire canadien.
Merci.
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Le premier paragraphe commence par « Attendu que ». On le supprime.
Le deuxième paragraphe commence par « Attendu que l'organisme de réglementation de l'énergie de l'Alberta ». Il est proposé de supprimer cette disposition.
« Que le comité exprime ». Ce paragraphe est aussi supprimé.
Tout le quatrième paragraphe de la version anglaise, qui commence par « That, in relation to the Follow‑up Study » et se termine par « the committee », est conservé.
Les points 1, 2, 3 et 4 doivent être supprimés, et le point 5 resterait le suivant: « demande au Bureau de la vérificatrice générale, par le commissaire à l'environnement et au développement durable, de réaliser un audit des protections environnementales autour des plans d'eau du Canada, en particulier ceux qui se trouvent sur les terres autochtones. »
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Je pense que l'amendement est correct. Je ne connais pas grand-chose à la politique provinciale en Alberta. Je serai très clair à ce sujet. Je ne connais rien aux bassins de décantation. Cela ne relève pas de ma compétence.
En même temps, pour nous, députés fédéraux, la dernière chose que nous voulons faire, c'est d'être trop sévères avec les provinces en leur donnant des instructions sur ce qu'elles doivent faire de leur temps et de leurs industries. Je pense que nous allons trop loin.
Je pensais aux commentaires antérieurs de M. Desjarlais. Il n'avait pas tort au sujet de l'obligation de consulter les Premières Nations. Je l'ai vécu souvent au Nouveau‑Brunswick. Cela devient risqué lorsque les gouvernements et les organismes provinciaux consultent les chefs des communautés des Premières Nations. Parfois, on peut obtenir l'accord de ces communautés, mais il peut y avoir un groupe ou un élément de base au sein de la communauté qui n'est pas d'accord avec le conseil et avec le chef de la communauté. Il y a alors différentes factions qui se forment, ce qui complique vraiment les choses pour les organismes provinciaux. J'ai constaté que, parfois, des occasions étaient perdues en raison des divergences d'opinions entre les membres de la grande communauté autochtone.
Par ailleurs, je pense que l'amendement est acceptable. Il élimine beaucoup d'aspects qui, à mon avis, étaient trop lourds. Je pense que c'est acceptable pour l'instant.
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Merci, monsieur le président.
Merci aux membres du Comité. C'est la première fois que je visite ce comité.
J'arrive du Comité de l'environnement, où j'ai eu le plaisir — façon de parler — d'entendre les réponses du . C'était la première fois que j'avais l'occasion de m'entretenir avec le ministre au Comité de l'environnement. C'était la première fois en 262 jours que le ministre comparaissait.
L'organisme de réglementation de l'énergie de l'Alberta a comparu deux fois devant le Comité de l'environnement pendant la même période. À mon avis, le comité fédéral de l'environnement devrait entendre le ministre fédéral de l'Environnement plus souvent que les représentants d'un organisme de réglementation provincial.
À mon avis, nous ne devrions pas consacrer beaucoup de temps à blâmer cet organisme provincial à l'approche de la période des Fêtes, étant donné les frustrations que les provinces éprouvent déjà à l'égard du gouvernement fédéral, et qui ont déjà été exprimées publiquement à juste titre. Plus récemment, le premier ministre des Territoires du Nord‑Ouest s'est prononcé contre le coût de la taxe sur le carbone pour ses électeurs. De toute évidence, nous avons donné des maux de tête aux provinces des Prairies au sujet de la réglementation des ressources naturelles, en particulier dans la foulée du projet de loi C‑69, la loi visant à mettre fin aux pipelines, que la Cour suprême a jugée inconstitutionnelle. Puis, le gouvernement libéral fédéral a décidé d'aller plus loin. Les libéraux ont décidé d'imposer une fois de plus l'approche « Ottawa a toujours raison » aux provinces en proposant de nouvelles règles concernant les émissions de méthane et en adoptant un règlement sur l'électricité propre qui sera très certainement jugé inconstitutionnel, particulièrement compte tenu des cas de l'Agence d'évaluation d'impact et du projet de loi C‑69.
Cela dit, je trouve frustrant que les provinces aient à faire face à ce qui semble être un effort concerté de la part du gouvernement fédéral pour les attaquer.
La raison pour laquelle je me suis joint à ce comité, c'est pour examiner la même motion dont nous avons été saisis au Comité de l'environnement, où les libéraux l'ont déposée parce qu'ils voulaient s'en servir pour détourner l'attention. Ils veulent diviser et distraire les provinces et les Canadiens, et c'est tellement frustrant. Je pense que pour le bien de notre fédération, il est temps de cesser ce jeu.
Si vous voulez vraiment travailler avec les provinces sur des questions comme les résidus dans les bassins de décantation ou la réglementation, vous devez être un partenaire actif dans la collaboration avec les gouvernements provinciaux et ne pas vous contenter de dire que vous allez travailler avec eux et ensuite imposer vos mesures à partir d'Ottawa.
Monsieur le président, en ce qui concerne l'amendement à cette motion, je conviens qu'il est acceptable. Je propose un amendement supplémentaire qui supprimerait le troisième paragraphe inutile qui exprime la déception du gouvernement fédéral, parce que je ne pense pas qu'il incombe au gouvernement fédéral, par l'entremise du Comité des comptes publics, de faire part de sa déception à un organisme de réglementation provincial.
Je propose un sous-amendement à l'amendement visant à supprimer le troisième paragraphe.
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Merci, monsieur le président.
Je tiens à remercier ma collègue, Mme Sinclair‑Desgagné, pour les amendements. Les numéros (1) à (4) semblent être des recommandations. Pour ce qui est des recommandations avant le rapport proprement dit... Je suis tout à fait en faveur de leur suppression.
Comme je l'ai dit, je suis très heureux de la demande de produire le rapport. Ma question s'adresse peut-être à mon collègue du Comité de l'environnement qui s'est joint à nous. J'aimerais savoir si « les plans d'eau du Canada » est une description suffisamment précise. Dans le contexte général, je crois comprendre qu'il s'agit de l'eau potable des Premières Nations. Mon collègue du NPD pourrait peut-être ajouter quelque chose à ce sujet, à savoir si les « plans d'eau » couvrent, en particulier, l'eau potable.
Je ne sais pas s'il est nécessaire d'apporter un autre amendement. Je vais demander à M. Leslie ou à M. Desjarlais de dire ce qu'ils en pensent.
Ma seule autre question, et j'appuie l'amendement, c'est que je suppose que nous conservons le quatrième paragraphe « Que, relativement à l'étude de suivi sur le Rapport 3, Accès à une eau potable », ce qui est très bien.
On lit ensuite: « à la suite des preuves fournies par les témoins au Comité permanent de l'environnement ». J'hésite à ce que le Comité fasse des suggestions fondées sur le travail d'un autre comité dont je n'ai pas pris connaissance, et je suis préoccupé par le fait de présenter des recommandations. Il faut certainement garder la première ligne, mais je ne fais que lancer la discussion. Encore une fois, on nous demande de présenter une déclaration fondée sur des témoignages qui ont été entendus à un autre comité, mais que nous n'avons pas nous-mêmes entendus.
Je soulève cette question parce que j'en ai parlé avec la vérificatrice générale Mme Hogan et aussi avec le regretté vérificateur général M. Ferguson, avant son décès, au sujet de l'étude sur la construction navale. Nous faisions une étude au Comité permanent des opérations gouvernementales et des prévisions budgétaires, le seul comité qui compte, au sujet de la construction navale, et nous leur demandions s'ils avaient fait référence aux preuves et aux témoignages recueillis dans le cadre de cette étude. Le vérificateur général avait dit que non, qu'ils n'examinent pas l'information issue d'autres études. Par conséquent, la vérificatrice générale actuelle et le vérificateur général précédent ont tous deux déclaré qu'ils ne tiennent pas compte des témoignages, des recommandations ou de quoi que ce soit d'autre provenant d'autres études.
Encore une fois, j'hésite à proposer quelque chose en fonction de ce qui a été dit à un autre comité, que je n'ai pas entendu moi-même.
Monsieur Desjarlais, je vais m'adresser à vous maintenant parce que vous discutiez avec quelqu'un plus tôt. À la dernière ligne au sujet « des plans d'eau du Canada, en particulier ceux qui se trouvent sur les terres autochtones », êtes-vous convaincu que cela couvrirait également l'eau potable?
Il y a l'accès aux plans d'eau, mais encore une fois, d'après le rapport de l'Institut Macdonald‑Laurier il y a aussi l'accès aux eaux souterraines. Je me demande si vous êtes satisfait du libellé. Je comprends l'intention, mais je veux m'assurer qu'il est clair qu'il s'agit des plans d'eau, mais aussi en particulier de l'eau potable. Pourriez-vous nous dire ce que vous en pensez?
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Oui, et je comprends que la députée vient d'une région que vise ce projet de loi, et qu'ils ont peut-être une raison de ne pas parler de cet impact, mais je m'éloigne du sujet, monsieur le président.
Il est important pour les Premières Nations de l'Alberta et pour les députés de comprendre que l'organisme de réglementation de l'énergie de l'Alberta est assujetti à notre Constitution. Je tiens à dire clairement que j'aimerais qu'il y ait consensus à ce sujet. J'aimerais que les membres du Comité se mettent d'accord à ce sujet, alors, pour ce qui est des amendements du Bloc québécois et de la suppression de 1, 2, 3 et 4, je suis d'accord.
Cependant, en ce qui concerne le principe de ce qui doit être abordé, je proposerais un sous-amendement à l'amendement qui, selon moi, tiendra compte directement des questions des Premières Nations, en particulier de la Première Nation des Chipewyans d'Athabasca, dans ses discussions avec les députés et avec le gouvernement au sujet de ses préoccupations concernant l'impact de l'organisme de réglementation de l'énergie de l'Alberta et l'obligation du gouvernement fédéral envers ces communautés. Le libellé que je pense avoir proposé avant la recommandation finale, qui deviendrait le nouveau 1, serait le suivant:
demande au Bureau de la vérificatrice générale d'évaluer l'impact de l'autorité de régulation de l'énergie de l'Alberta sur les droits issus de traités, les droits inhérents et les droits garantis par l'article 35 des communautés des Premières Nations et des communautés métisses en ce qui a trait aux obligations du Canada envers les droits issus de traités et les droits inhérents des communautés des Premières Nations et des communautés métisses de l'Alberta.
Cela relève entièrement de notre compétence, et il est important, monsieur le président, que dans les cas — et il y a eu des cas — où des provinces ont bafoué les droits des peuples autochtones, il nous incombe de veiller à ce qu'il y ait une reddition de comptes complète en ce qui concerne la protection de ces droits. C'est un amendement important. Il porte sur ce que le gouvernement propose, à savoir de très graves préoccupations à l'égard de l'organisme de réglementation de l'énergie de l'Alberta. Il répond aux préoccupations des conservateurs, qui craignent qu'elle ne relève pas de notre compétence. Il répond à la préoccupation du Bloc au sujet de la compétence provinciale et place la motion entièrement dans le cadre de notre obligation étroite fondée sur le paragraphe 91(24) de la Loi constitutionnelle, à savoir l'autorité législative sur les « Indiens et les terres réservées pour les Indiens ». Lorsqu'il y a un impact sur cette compétence, le gouvernement fédéral a l'obligation et le devoir de protéger les droits qui sont fondés sur notre cadre juridique ici au Canada.
Je pense que c'est important, alors je vais...