:
Je déclare la séance ouverte.
Lorsque je suis arrivé aujourd'hui, il y avait de l'activité et des discussions. On recommence à avoir une ambiance de Parlement normal. Que c'est agréable.
Bienvenue à la 8e réunion du Comité permanent des comptes publics de la Chambre des communes.
Conformément à l'article 108(3)g) du Règlement, le Comité se réunit aujourd'hui dans le cadre de son étude sur le Rapport 11, Ressources en santé pour les collectivités autochtones – Services aux Autochtones Canada.
[Français]
La réunion d'aujourd'hui se déroule sous forme hybride, conformément à l'ordre de la Chambre adopté le jeudi 25 novembre 2021. Les membres peuvent participer en personne ou à distance au moyen de l'application Zoom.
Les délibérations sont diffusées sur le site Web de la Chambre des communes. À titre d'information, la diffusion Web montrera toujours la personne qui parle plutôt que l'ensemble du Comité.
[Traduction]
Je rappelle à tous qu'il est interdit de faire des captures d'écran ou de prendre des photographies de votre écran.
[Français]
Compte tenu de la situation actuelle liée à la pandémie et à la lumière des recommandations des autorités de santé publique ainsi que de la directive du Bureau de régie interne du 29 octobre 2021, pour rester en bonne santé et en sécurité, tous ceux qui participent à la réunion en personne doivent suivre les règles sanitaires.
[Traduction]
En ma qualité de président, je veillerai au respect des mesures sanitaires pendant la réunion, et je remercie d'avance les membres de leur coopération.
Quelques règles s'imposent pour le bon déroulement de la réunion.
[Français]
Les députés et les témoins peuvent s'exprimer dans la langue officielle de leur choix. Des services d'interprétation sont disponibles pour cette réunion. Au bas de votre écran, vous avez le choix entre le parquet, l'anglais et le français. Si vous n'entendez plus l'interprétation, veuillez m'en informer immédiatement et nous veillerons à ce qu'elle soit correctement rétablie avant de reprendre nos travaux.
Veuillez utiliser la fonction « lever la main », à laquelle vous pouvez accéder par la barre d'outils principale, si vous souhaitez prendre la parole ou attirer l'attention du président.
[Traduction]
Les membres présents dans la salle doivent procéder comme ils le feraient si le Comité en entier était présent.
Avant de prendre la parole, veuillez attendre que je vous nomme. Si vous participez par vidéoconférence, cliquez sur l'icône du microphone pour l'allumer. Le microphone des membres présents dans la salle sera allumé comme d'habitude par l'agent des délibérations et de la vérification. Lorsque vous prenez la parole, et je me fais moi-même le rappel, veuillez parler lentement et clairement. Lorsque vous n'avez pas la parole, votre micro doit être éteint.
[Français]
Je vous rappelle que toutes les observations des députés et des témoins doivent être adressées à la présidence.
[Traduction]
La greffière du Comité et moi-même ferons de notre mieux pour tenir une liste consolidée des intervenants, qu'ils participent en présentiel ou de façon virtuelle.
Je vais maintenant souhaiter la bienvenue à nos témoins.
Du Bureau du vérificateur général, nous entendrons Andrew Hayes, sous-vérificateur général. Quel plaisir de vous revoir, monsieur. Il est accompagné de Glenn Wheeler, directeur principal, et de Doreen Deveen, directrice.
Christiane Fox, sous-ministre, représentera Services aux Autochtones Canada, ainsi que le Dr Tom Wong, médecin hygiéniste en chef, conseiller scientifique en chef et directeur général, et Robin Buckland, directrice générale et infirmière en chef.
Vous aurez cinq minutes pour faire une déclaration. Je donne maintenant la parole au sous–vérificateur général.
Monsieur Hayes, vous avez cinq minutes.
:
Merci, monsieur le président.
Nous sommes heureux de témoigner devant le Comité aujourd'hui pour présenter les résultats de notre audit portant sur les ressources en santé pour les collectivités autochtones.
Je tiens à souligner que cette audience se déroule sur les territoires traditionnels non cédés du peuple algonquin anishinabe.
Je suis accompagné de Glenn Wheeler, directeur principal responsable de l'audit, et de Doreen Deveen, directrice à la tête de l'équipe d'audit.
L'audit visait à déterminer si Services aux Autochtones Canada avait fourni de l'équipement de protection individuelle et du personnel infirmier et ambulancier pour répondre aux besoins des collectivités et des organisations autochtones pendant la pandémie de COVID‑19. Dans l'ensemble, nous avons constaté que Services aux Autochtones Canada avait rapidement adapté sa réponse à la pandémie de COVID‑19. Au cours de la pandémie, le ministère a compté sur la Réserve nationale stratégique d'urgence pour ajouter à sa propre réserve d'équipement de protection individuelle.
Avant la pandémie, le ministère fournissait de l’équipement et affectait du personnel de la santé dans 51 collectivités éloignées ou isolées des Premières Nations. Nous avons constaté que, pendant la pandémie, le ministère avait élargi l’accès à l’équipement de protection individuelle à toutes les collectivités autochtones lorsque les provinces et les territoires n’étaient pas en mesure de répondre à la demande. Il a aussi élargi l’accès à l’équipement de protection à d’autres personnes, comme les policiers et les personnes qui avaient contracté la COVID‑19 ou qui prenaient soin d’une personne malade au sein de leur famille.
Pendant les 10 premiers mois de la pandémie, le ministère a répondu à plus de 1 600 demandes d'articles d'équipement de protection individuelle divers. Nous avons constaté que les collectivités, dont bon nombre sont éloignées, avaient reçu l'équipement dans un délai de 10 jours en moyenne après en avoir fait la demande.
[Français]
Cependant, nous avons constaté un certain nombre de faiblesses dans la manière dont le ministère gérait sa propre réserve d’équipements de protection individuelle avant et pendant la pandémie. Le ministère n’avait pas de données complètes et exactes sur le contenu de sa réserve. Nous avons également constaté que le ministère n’avait pas suivi sa propre approche d’approvisionnement pour acquérir suffisamment d’équipement avant la pandémie. Par conséquent, sa réserve ne comptait pas suffisamment de certains articles d’équipement de protection individuelle lorsque la pandémie a débuté.
Par ailleurs, pour ce qui est de l’accès au personnel infirmier et ambulancier dans les collectivités, nous avons constaté que le ministère avait simplifié ses processus d’embauche de personnel infirmier dans les collectivités éloignées ou isolées des Premières Nations. De plus, le ministère a mis son personnel infirmier et ambulancier sous contrat à la disposition de toutes les collectivités autochtones, afin de répondre aux besoins accrus en soins de santé résultant de la pandémie de la COVID-19.
Même si le ministère a pris des mesures pour accroître la capacité, le nombre de demandes de personnel infirmier et ambulancier supplémentaire a aussi augmenté. Ainsi, entre mars 2020 et mars 2021, le ministère a reçu 963 demandes de personnel infirmier et ambulancier supplémentaire, et il n’a pas été en mesure de donner suite à plus de la moitié de ces demandes.
La pandémie a aggravé des difficultés qui existaient déjà pour ce qui est de combler les besoins en matière de services infirmiers dans les collectivités éloignées ou isolées des Premières Nations. Plusieurs facteurs ont contribué à la pénurie de personnel infirmier dans bon nombre de ces collectivités, notamment la pénurie nationale de personnel infirmier, la complexité du travail, la diversité des compétences requises pour travailler dans les collectivités éloignées ou isolées ainsi que des logements inadéquats.
Monsieur le président, je conclus ainsi ma déclaration d’ouverture. Nous serons heureux de répondre aux questions des membres du Comité.
Kwe kwe. Ullukkut. Tansi. Bonjour.
Je tiens à souligner que je me trouve sur le territoire traditionnel et non cédé du peuple algonquin Anishinaabeg.
Je vous remercie de m'avoir invitée devant le Comité pour expliquer la réponse de notre ministère au rapport de la vérificatrice générale concernant notre réponse à la pandémie de COVID‑19.
Dans son rapport, la vérificatrice générale a formulé deux recommandations générales. La première portait sur l'équipement de protection individuelle. Le BVG a souligné que le ministère devrait examiner la façon dont nous gérons notre réserve d'équipement de protection individuelle, en veillant à ce que nous ayons des dossiers à jour pour nous assurer d'avoir des réserves pour la pandémie actuelle et pour toute urgence future.
[Français]
Pour y répondre, nous avons examiné nos stocks de la période qui précédait la pandémie. Nous avons ensuite examiné la rapidité avec laquelle l'équipement de protection individuelle...
:
Merci, monsieur le président.
Nous avons ensuite examiné la rapidité avec laquelle l'équipement de protection individuelle a été utilisé au cours de la première année de la pandémie. Dans l'ensemble, nous étions quand même satisfaits puisque nous avons reçu suffisamment d'équipement de l'Agence de la santé publique du Canada pour répondre aux besoins des communautés.
Nous devons aussi reconnaître le défi, sur le plan international, que représente l'obtention de cet équipement. En réponse à la recommandation, nous avons également commencé à travailler avec l'Agence à un outil de gestion automatisée des stocks. Cet outil nous donnera des renseignements accessibles et à jour sur les réserves.
L'été dernier, nous avons aussi travaillé avec un entrepreneur pour terminer un nouvel inventaire de tout l'équipement. Cela nous a permis de faire une mise à jour quant aux suivis et aux stocks, en plus de nous permettre d'ajuster ces derniers en conséquence.
Je suis heureuse de dire que l'objectif du ministère en matière d'inventaire est passé de réserves d'équipement de six mois à des réserves de douze mois, en tout temps.
[Traduction]
Nous sommes passés d'un approvisionnement de 6 mois à un approvisionnement de 12 mois, et ce, en tout temps. Nous nous sommes également engagés à effectuer une analyse mensuelle des stocks afin de pouvoir gérer de façon proactive les stocks d'équipement de protection individuelle, en restant au fait des tendances et en anticipant les besoins. Enfin, nous revoyons notre chaîne de possession et d'élimination de l'équipement de protection individuelle afin d'assurer la stabilité des stocks.
[Français]
La deuxième recommandation de la vérificatrice générale concernait la pénurie de personnel infirmier et paramédical.
Selon le rapport, le ministère devrait travailler avec les communautés éloignées ou isolées des Premières Nations, et chercher d'autres façons de remédier à la pénurie de personnel infirmier et d'examiner le soutien que les communautés ont reçu.
C'est une recommandation sur laquelle le ministère était d'accord. En réponse à cela, nous collaborons avec les 50 communautés des Premières Nations que nous servons directement et les 29 communautés qui gèrent leurs propres postes de soins infirmiers.
Dans le cadre du budget de 2021, nous mettons l'accent sur trois grands domaines, soit l'embauche de nouveaux infirmiers et de nouvelles infirmières, leur maintien en poste et les leçons apprises de la pandémie.
[Traduction]
Tout ce travail se fait en partenariat avec le leadership infirmier au sein du ministère et nos partenaires autochtones et sous l'égide de notre Cadre des ressources humaines de la santé en soins infirmiers. Nous examinons comment nous pouvons mieux recruter et retenir le personnel infirmier en augmentant l'accès aux infirmières auxiliaires et aux infirmières praticiennes pour augmenter l'effectif infirmier autorisé existant. Le ministère a établi et géré des contrats de services infirmiers et ambulanciers pour compléter nos effectifs en cas de pic. Depuis avril 2021, plus de 11 000 jours de services de soutien ont été fournis pendant les pics pour aider à maintenir les services cliniques essentiels dans les communautés éloignées.
Nous travaillons également à la création d'une équipe interne de services de suppléance en soins primaires. Avec le temps, cette équipe nous donnera plus de souplesse pour répondre aux besoins de ressources infirmières supplémentaires. Nous apportons des améliorations dans des domaines comme le soutien infirmier personnalisé afin d'améliorer la gestion des cas et de résoudre les problèmes de première ligne liés aux services de TI, à la rémunération et à la sécurité.
Nous nous efforçons également d'améliorer le soutien à la pratique clinique et nous avons également assuré l'accès continu, 24 heures sur 24, sept jours sur sept, d'un programme personnalisé d'aide aux infirmières et infirmiers employés. Comme nous le savons tous, nos travailleurs de première ligne ont travaillé très fort dans des circonstances difficiles tout au long de la pandémie.
[Français]
Nous remercions la vérificatrice générale de ses importantes recommandations, et nous estimons que les changements que nous avons apportés ont renforcé notre réponse à cette pandémie. Ils nous permettront également de mieux répondre aux besoins futurs en matière de soins de santé.
Meegwetch. Qujannamiik. Marsi. Thank you. Merci.
:
Merci, monsieur le président, et merci aux témoins d'être des nôtres aujourd'hui.
Mes questions porteront sur la pénurie de personnel de santé supplémentaire, qui a été évoquée dans les déclarations.
Permettez-moi de vous dire que je suis fier de représenter la communauté d'Akwesasne de ma circonscription de Stormont—Dundas—South Glengarry, et bien qu'elle ne soit pas éloignée, elle constitue néanmoins un exemple des défis pour ce qui est de recruter et de maintenir en poste le personnel de la santé. La Dre Ojistoh Horn est la seule médecin généraliste à temps plein de l'une des cliniques d'Akwesasne, par exemple, qui compte une population de 25 000 âmes. Elle travaille avec deux infirmières praticiennes qui prennent en charge environ 14 000 patients.
CBC a publié un bon reportage au début de la pandémie indiquant que même avant la pandémie, des défis se dressaient déjà, comme l'a laissé entendre M. Hayes dans sa déclaration. C'était avant que la pandémie n'aggrave la situation. Voilà ce qui m'amène à ma question.
Monsieur Hayes, j'ai une question sur les statistiques. Vous avez fourni des données sur les services offerts ou non pendant la pandémie. Avez-vous une idée de la demande de services prépandémie à laquelle on a pu répondre ou non, afin que nous puissions éventuellement saisir le volume et le pourcentage de la demande à laquelle on a su répondre? Avez-vous examiné de telles données et sinon, pouvons-nous les obtenir? Si M. Hayes ne peut répondre à la question, la sous-ministre serait-elle en mesure de fournir les renseignements au Comité?
:
En réponse à votre question, je dirais que les [
difficultés techniques] qui ont été demandés pendant les pics de la pandémie ont essentiellement servi à compléter les exigences supplémentaires au‑delà du personnel que nous avons en place dans les collectivités. Cela exige un suivi différent, car nous avons des employés permanents qui travaillent dans diverses collectivités autochtones du pays. Pendant la période visée par l'audit, nous assurions la gestion des services directs dans 51 collectivités; dans 28 collectivités, la gestion des services a été cédée à la collectivité autochtone. À l'heure actuelle, ces chiffres sont 50 et 29, car nous avons cédé la gestion des services à une collectivité au Québec.
Quant aux besoins sur le terrain, ils auraient été évalués et pris en charge par l'équipe de soins de santé primaires de la collectivité, appuyée par les 18 médecins que nous avons à l'échelle du pays, les médecins hygiénistes régionaux et le personnel.
Au cours de la pandémie, nous avons observé une demande accrue de soutien pendant les pics qui aurait été jugée inhabituelle avant la pandémie. Nous pourrions probablement fournir au Comité des statistiques sur le nombre de clients auxquels nous avons offert des services ventilés par collectivité, et nos effectifs dans les collectivités avant et ensuite après la pandémie. Vous auriez alors une idée des besoins pendant les pics de la pandémie de COVID‑19, ce qui pourrait vous être utile.
À titre de contexte, sachez que Services aux Autochtones Canada emploie 862 infirmiers et infirmières. De plus, nous avons quelque 600 infirmiers, infirmières et ambulanciers sur notre liste de personnel infirmier contractuel. Nous nous servons de la liste en cas de pic et même pour répondre à des besoins dans les collectivités. C'est un mélange de personnel de Services aux Autochtones Canada et de contractuels auxquels nous recourons en cas de pic.
Comment avons-nous trouvé ces gens? Nous travaillons effectivement avec la province. En fait, comme vous pouvez vous imaginer, les ressources humaines en santé ont constitué un défi à l'échelle du pays pendant la pandémie de COVID‑19. Nous devions parfois livrer une concurrence pour chercher des ressources humaines en santé. Nous avons dû trouver des façons créatives d'attirer et de retenir les gens. Nous avons travaillé avec les collèges et les universités, ainsi que des établissements dirigés par les Premières Nations, comme le SIIT, pour nous doter d'une capacité en ressources humaines en santé dans les collectivités autochtones.
Je pourrais vous parler de nos efforts qui visent l'avenir, mais jusqu'à maintenant, nous avons fait appel au personnel infirmier de SAC et aux contractuels, et nous avons ensuite cherché diverses façons de recruter les gens ayant les compétences recherchées. Nous avons même cherché au sein de notre propre groupe, chez le personnel infirmier œuvrant dans les collectivités. Nous avons aussi un personnel infirmier au sein du ministère qui travaille sur les politiques. Nous faisons appel à nos employés et même aux anciens employés à la retraite. Pouvons-nous les faire revenir, ne serait‑ce qu'au moyen d'un contrat à temps partiel?
Le dernier élément dont je voudrais parler c'est ISC CARE, un projet qui a été réalisé dans environ deux semaines. C'est un service de transport aérien sûr qui a permis de déplacer les gens des collectivités et de transporter le personnel de santé en toute sécurité. Nous avons pu assurer les allées et venues de plus de 5 400 travailleurs de la santé vers les 51 collectivités.
J'aimerais tout d'abord remercier le Bureau du vérificateur général de son rapport et de ses recommandations qui tombent à point.
J'aimerais aussi remercier les fonctionnaires, notamment les médecins hygiénistes et les scientifiques, qui ont orienté le gouvernement en fournissant des connaissances expertes et des faits avérés. C'est l'une des principales raisons pour lesquelles le Canada a été félicité par le monde de sa réponse à une pandémie qui ne se produit qu'une fois par siècle. Je vous prie en toute sincérité de transmettre ma gratitude à tous les fonctionnaires que vous supervisez.
J'aimerais parler de la première recommandation. Le rapport de la vérificatrice générale parle précisément de la mise en réserve de l'EPI. J'ai entendu parler de la gestion du soutien en cas de pic pour les collectivités autochtones.
Monsieur Hayes, dans vos conclusions, a‑t‑on mis l'accent sur le fait que l'EPI a une date d'expiration? Ce facteur est‑il entré en ligne de compte quant à l'état de préparation du ministère pour ce qui est d'appuyer les collectivités autochtones?
Ma question est également destinée à la sous-ministre.
:
Je vous remercie de la question.
Nos conclusions sur les réserves du ministère ont relevé des renseignements inexacts et incomplets sur les montants en réserve. Avant la pandémie, il y avait un protocole qui devait être suivi afin d'avoir les réserves nécessaires, et nous avons appris qu'il n'a pas été respecté.
Pendant la pandémie, nous avons relevé des erreurs à l'égard de la réserve, que ce soit des erreurs manuelles de saisie des données sur les matériels ou les équipements réceptionnés, ou encore sur le contenu des réserves. Nos recommandations portent sur l'exactitude et le caractère complet des données. Nous n'avons prononcé aucun jugement à l'égard des dates d'expiration. Toutefois, comme nous l'avons indiqué dans le rapport sur l'EPI et les instruments médicaux, c'est un facteur important dont on doit tenir compte dans la gestion des réserves.
:
Je vous remercie de la question.
Je crois que nous avons bien tenu compte de la recommandation, et la réponse du ministère comporte deux volets.
Le premier volet, c'est l'outil automatisé, qui vise à la fois l'EPI entrant et sortant. Il nous donne un excellent aperçu du type d'EPI, des stocks, de la quantité et où il est acheminé. Pour vous donner une idée, nous avons reçu 2 241 demandes depuis le début de la pandémie. Plus de 20 millions d'unités d'EPI ont été expédiées. À l'heure que je vous parle, nous avons répondu à 2 201 demandes.
Grâce au système automatisé et aux changements que nous avons apportés au sein du ministère, nous pouvons suivre le flux d'EPI dont nous disposons et nous sommes en mesure de voir les dates d'expiration et les manques à combler, qu'il s'agisse de gants, de gel désinfectant ou autre chose. Nous avons un excellent aperçu de la situation. Comme je l'ai indiqué dans ma déclaration, le nouvel outil, le perfectionnement de nos systèmes actuels et la façon dont nous gérons le flux nous ont permis de nous doter de stocks qui suffiront pendant une période de 12 mois.
Nous approuvions les demandes des collectivités dans un délai de deux jours et nous avons expédié l'EPI immédiatement. En moyenne, l'EPI arrivait dans un délai de 10 jours.
Je devrais aussi indiquer que nous avons fourni de l'EPI à 51 collectivités et à leurs travailleurs de la santé, mais nos stocks n'ont pas seulement servi aux travailleurs de la santé. Lorsqu'une école ou un policier téléphonait, lorsqu'il y avait des besoins dans la collectivité, nous avons fait tout notre possible pour y répondre, que ce soit dans les réserves ou non. Nous avons envoyé de l'EPI aux centres autochtones urbains afin qu'ils puissent offrir des soutiens essentiels aux Autochtones en milieu urbain, qui se trouvaient à l'extérieur de leur communauté ou même dans des situations très difficiles, si on pense à la population des sans-abri autochtones. Nous n'avons pas restreint la distribution.
Comment cela nous aidera à l'avenir? Nous disposerons d'un système beaucoup plus performant qui nous permettra de planifier et de faire le suivi, et qui nous donnera de la confiance quant à notre capacité de répondre aux besoins qui se manifesteront.
:
Merci, monsieur le président.
Tout d'abord, je remercie tous les témoins.
Je tiens à dire, comme l'a fait mon honorable collègue d'en face, que votre travail est très important et qu'il l'a particulièrement été dans les moments les plus difficiles. Comme nous le savons, vous travaillez avec des populations plus vulnérables, et ce sont souvent celles qui souffrent le plus lors de pandémies comme celle que nous avons vécue au cours des dernières années. Je vous remercie de votre travail.
Peut-être certains d'entre vous le savent-ils, mais, au Québec, quand on parle aux Premières Nations, on le fait de nation à nation. Nous considérons les Premières Nations comme nos frères depuis 1603, depuis la Grande Tabagie de Tadoussac. Cette date devrait d'ailleurs être celle de la fondation de la Nouvelle‑France, selon certains historiens.
Cela suffit pour le cours d'histoire. Mes questions porteront surtout sur la stratégie de 2014, qui n'a pas été mise en œuvre. Les stocks n'ont pas été renouvelés à temps, malgré la stratégie qui avait été même développée par vos soins.
J'aimerais simplement savoir ce qui a pu se passer et pourquoi cette stratégie n'a pas été mise en œuvre.
:
Je vous remercie de votre question.
On a pu reconnaître que, même si la stratégie de 2014 en était une vraiment hybride, on se fiait exclusivement à l'équipement de l'Agence de la santé publique du Canada. De plus, comme on l'a vu dès le début de la pandémie, il y avait une véritable pénurie à l'échelle internationale.
Si on regarde le modèle de 2014 et où on en est maintenant, les changements que nous avons dû apporter ont consisté d'abord à ne pas nous fier strictement au pourcentage d'équipement que nous recevions directement de l'Agence, mais également à répondre aux besoins en faisant des achats directement du ministère.
Il est également important de dire que les mesures n'étaient peut-être pas en place en 2014 pour qu'on procède à une revue quotidienne. Maintenant, une revue mensuelle est faite pour savoir quels sont les articles en stock et quelle est leur date de péremption, et pour vraiment mieux comprendre ce qu'on a ou pas, et ce, pour être capable de répondre aux besoins. Malheureusement, c'était davantage ad hoc qu'au moyen d'un système automatisé.
Ce qu'on a vécu durant la pandémie et les recommandations qu'on a reçues nous ont fourni l'occasion de revoir nos façons de faire. Avant la fin de l'exercice financier, à la fin de mars 2022, on entre vraiment dans la phase où on commence à tester cet outil. On continuera ensuite à le peaufiner afin de s'assurer qu'il répond non seulement aux demandes actuelles, mais qu'il continuera de répondre aux demandes qui seront présentées dans l'avenir.
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
Souvent, je trouve ces études difficiles, car comme c'était le cas à la réunion précédente, j'ai pu constater à bien des égards ce que ce travail signifie dans les communautés sur le terrain.
Madame Fox, vous avez parlé en bien du travail qui a été accompli ici, mais il y a d'énormes lacunes. Le travail de notre comité consiste à les trouver et à nous assurer que vous êtes au courant de leur existence, alors veuillez ne pas prendre personnellement ce que je m'apprête à dire. J'espère que cela vous aidera dans votre travail et que nous pourrons nous assurer que des vies sont sauvées, car des gens ont perdu la vie. Mon oncle est décédé dans une réserve pendant la COVID, 15 jours après que sa communauté a demandé des articles d'EPI.
C'est la responsabilité de quelqu'un. Ils n'ont jamais reçu les services à temps. Ils n'ont jamais obtenu ce qui était vraiment nécessaire pour que la communauté puisse se protéger, et ce n'est pas nouveau pour les peuples autochtones. Nous l'avons vécu à maintes reprises, qu'il s'agisse de la tuberculose pendant la période des pensionnats — quand le Canada n'a pas agi pour protéger ma grand-mère et mes oncles, qui sont morts dans cette institution — ou auparavant, pendant l'épidémie de variole. Parfois, la maladie a été délibérément apportée dans les communautés.
C'est ce type de communautés dont il est question, des communautés qui ont vécu des expériences traumatisantes.
Je me souviens des histoires que ma kôhkom et mon cimošôm racontaient quand j'étais jeune. Ils disaient à quel point il était effrayant de voir l'agent des Indiens arriver avec une boîte à médicaments et qu'ils ne savaient pas ce qu'elle contenait, mais ils avaient encore plus peur de ce qu'elle ne contenait pas. Bon nombre de ces nations ont signé des traités avec le Canada, demandant qu'il y ait des garanties relatives à la santé, comme la clause relative aux médicaments.
La clause relative aux médicaments est une chose que chaque groupe visé par un traité au pays voulait s'assurer que le Canada comprenne bien. Les groupes visés par les traités 6, 7 et 8 m'ont dit qu'en ce qui concerne cette clause, le Canada n'a pas respecté ses obligations et n'a pas veillé à ce qu'ils disposent des ressources appropriées, conformément au traité qui le garantissait.
J'ai bien aimé que ma collègue du Québec parle de la relation de nation à nation. Le Canada a beaucoup à apprendre de ce cadre. Dans ma communauté, en Alberta, nous n'avions pas ce soutien. Nous n'avions même pas la capacité de protéger nos aînés.
Une chose que je veux mentionner... Je vais répartir le tout sur plusieurs tours, mais dans le rapport, votre plan d'action énonce quelque chose qui m'a semblé manifestement incohérent par rapport aux demandes de la vérificatrice générale. J'ai devant moi le plan d'action que vous avez fourni en réponse au rapport 11. À la page 11 du document de 14 pages, il y a une mesure de suivi en réponse à la demande de la vérificatrice générale pour faire participer les communautés autochtones aux processus de dotation. Votre ministère et vous avez inclus la réponse dans la mesure de suivi 2.1:
En collaboration avec le Conseil de leadership en soins infirmiers et le Comité directeur sur le maintien en poste et le recrutement du personnel infirmier, SAC examinera son modèle de recrutement actuel...
La sous-ministre pense‑t‑elle que c'est une mesure satisfaisante pour que les communautés autochtones participent aux processus de dotation?
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
Je remercie les témoins de leur travail et de leur présence aujourd'hui.
Dans le rapport, la recommandation 11.61 se lit ainsi:
Services aux Autochtones Canada devrait collaborer avec les 51 collectivités éloignées ou isolées des Premières Nations pour envisager d'autres approches en vue de remédier à la pénurie chronique de personnel infirmier dans ces collectivités et examiner le soutien infirmier et ambulancier apporté à toutes les collectivités autochtones afin de déterminer les pratiques exemplaires dans ce domaine.
Le ministère a accepté la recommandation.
Ma question porte sur les 51 collectivités des Premières Nations et la mobilisation. Elle s'adresse à la sous-ministre. Comment cela se déroulera‑t‑il exactement? Les collectivités sont-elles classées par ordre de priorité en fonction d'un ensemble de critères? Si oui, quels sont ces critères? Comment les choses se déroulent-elles dans ces cas‑là?
Je dois préciser qu'au moment de l'audit, il s'agissait en fait de 51 collectivités, mais nous avons cédé les services dans un cas. Si j'utilise le nombre 50, c'est pour montrer que la situation a changé, et c'est une excellente nouvelle en ce qui concerne la transformation des soins de santé que la collectivité du Québec a entreprise.
Pour ce qui est de la façon dont nous allons nous y prendre, je pense que la première chose qu'il faut dire, c'est que nous collaborons régulièrement. Nous avons du personnel infirmier dans les collectivités en tout temps. Concernant les 51 collectivités, le chef, le conseil de bande et les directeurs de la santé communiquent constamment. Cette collaboration au sujet des besoins est constante.
En ce qui concerne le recrutement et le maintien en poste, nous voulons parler aux dirigeants non seulement de la façon de recruter et de retenir les gens, mais aussi de la façon de moderniser le milieu de pratique. Que se passe‑t‑il sur le plan du bien-être de la main-d'œuvre? Comment encourager les membres de la collectivité à poursuivre une carrière dans les ressources humaines en santé, et quelles sont les mesures de soutien nécessaires? Comment assurer une recherche souple?
Ces postes sont parfois très difficiles à pourvoir. Ils sont dans des régions éloignées, rurales. Au cours de l'été, j'ai passé du temps avec notre personnel infirmier à Sandy Lake, à Pikangikum et à Norway House.
Je pense que le but de la stratégie et de la mobilisation ne doit pas seulement être de répondre à leurs besoins en matière de soins de santé primaires, mais également de se tourner vers l'avenir. À quoi ressemble l'infrastructure sanitaire de la collectivité? Quelle est la voie à suivre pour le perfectionnement des talents? Le ministère a mis l'accent sur la transformation des soins de santé, et il s'agit de donner aux collectivités les moyens de prendre en charge leurs services de santé.
Nous parlons beaucoup aussi des équipes de santé. La réalité est que parfois, nos professionnels de la santé font un travail administratif, en plus de leur travail quotidien. Comment pouvons-nous créer ces équipes composées d'ambulanciers, d'infirmières, de médecins et de techniciens de laboratoire pour effectuer des radiographies? Comment pouvons-nous mobiliser la collectivité?
Lorsque j'étais à Sandy Lake, le technicien en radiologie et la personne chargée des trousses de dépistage rapide ou des tests GeneXpert pour la collectivité étaient des membres de la collectivité qui avaient été embauchés puis intégrés à l'équipe infirmière. Je pense que c'est le genre de mobilisation qu'il nous faut.
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J'ai trois points de vue à ce sujet.
Le premier, pour ce qui est des pratiques exemplaires, est probablement le plus important: faire en sorte d'avoir des services de santé adaptés à la culture des communautés autochtones. Cela signifie qu'il faut de la formation. Il faut embaucher des professionnels autochtones pour gérer les services de santé. C'est une pratique exemplaire qui doit être adoptée d'un bout à l'autre du pays.
Le deuxième aspect renvoie à l'innovation. Nous parlons d'outils qui peuvent nous aider, comme les systèmes de TI qui peuvent aider à faire un suivi de l'équipement de protection individuelle, mais au‑delà de ces outils, quelles innovations en matière de pratiques exemplaires pouvons-nous adopter? Nous avons des équipes connectées. Si vous êtes dans le Nord de la Saskatchewan, vous pouvez communiquer avec un médecin à Regina ou à Saskatoon. Quels types de technologies de soins virtuels pouvons-nous adopter? Il y a certaines pratiques exemplaires...
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Je vous remercie de votre question.
La pandémie a exacerbé la pénurie de logements dans certaines de nos communautés autochtones. Nous sommes conscients que cela affectera non seulement les habitants des communautés, mais aussi le personnel, comme les infirmiers, les professeurs et les policiers, qui viennent de l'extérieur et qui travaillent dans ces communautés. C'est l'une des difficultés auxquelles nous faisons face en matière de recrutement.
Prenons l'exemple d'une communauté où, en temps normal, nous avons assez de logements pour de trois à cinq infirmiers ou infirmières. Cependant, en raison de la COVID‑19, il a fallu y envoyer plus de personnel, c'est-à-dire des équipes de renfort. En raison de ce contexte, il n'y a parfois pas eu de logements disponibles pour tous.
C'est une réalité. Le ministère essaie vraiment de régler le problème de pénurie de logements. Je crois que nous avons investi un peu moins de 1 milliard de dollars à cet effet depuis 2015. D'autres investissements sont nécessaires et vont se poursuivre. C'est une réalité de nos services des ressources humaines. Il leur faut penser non seulement aux logements, mais aussi à la sécurité...
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Mes questions seront pour la sous-ministre des Services autochtones.
Dans la même veine que ma collègue du Québec, à propos du logement, c'est un problème systémique que le gouvernement connaît depuis des générations. Avant ma naissance, mon père a dû construire sa propre cabane dans le Nord de l'Alberta, et c'est là que nous avons vécu. Nous n'avions pas d'eau potable et nous vivions sans électricité. Nous avons vécu là sans les services de base auxquels de nombreux Canadiens s'attendent dans un pays aussi riche que le nôtre. Il a fini par sortir de cette maison quand il a commencé à avoir des enfants, et il a tenté d'obtenir un logement fourni par le gouvernement. Lorsqu'il a réussi, il avait déjà quatre enfants, qui ont grandi dans la pauvreté. Mes quatre frères et sœurs aînés — nous sommes huit — ont attrapé pendant cette période une grande partie des maladies dont souffrait la communauté.
Le logement est essentiel à la santé. Imaginez-vous que quelqu'un vient dans votre maison, qui est surpeuplée et n'a qu'une chambre et une salle de bain, et qu'il y a 8 ou 12 personnes qui vivent là. Si l'une d'entre elles attrape la COVID, tout le monde sera malade. C'est ce qui s'est produit dans des communautés autochtones partout au pays, car la crise du logement est réelle, et c'est un énorme indicateur. Le vérificateur l'a même mentionné dans sa déclaration, au paragraphe 9, où il dit que c'est un des critères:
La pandémie a aggravé des difficultés qui existaient déjà pour ce qui est de combler les besoins en matière de services infirmiers dans les collectivités éloignées ou isolées des Premières Nations. Plusieurs facteurs ont contribué à la pénurie de personnel infirmier dans bon nombre de ces collectivités, notamment la pénurie nationale de personnel infirmier, la complexité du travail lui-même, la diversité des compétences requises pour travailler dans les collectivités éloignées ou isolées ainsi que des logements inadéquats.
C'est un énorme problème. Nous avons des plans annuels année après année depuis 50 ou 100 ans, ce qui ne me porte pas à croire que le ministère est en mesure d'en adopter un bon. Nous devons savoir ce qui doit être réglé et aller au fond de ce qui doit l'être. Ce qui m'intéresse, c'est obtenir des résultats et faire en sorte que cela ne se reproduise plus. Je ne veux pas voir d'autres enfants mourir. J'ai dit à la dernière réunion du Comité que c'est ce que j'ai vu.
Je veux aussi mentionner en ce qui concerne l'approvisionnement en équipement de protection individuelle que, lorsque je travaillais en Alberta au nom de groupes autochtones, nous avons rencontré la , qui s'est alors engagée à fournir des unités d'isolement aux communautés du Nord de l'Alberta. Aucune unité n'a été livrée. Ce n'était toutefois pas dans ce rapport. Aucune unité d'isolement n'a été livrée dans les établissements métis du Canada. Ils n'ont reçu aucune, et la ministre s'était engagée à en livrer — j'étais au téléphone avec elle —. Des gens sont décédés.
J'aimerais entendre les observations de la sous-ministre à ce sujet.
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Merci, monsieur le président.
Je retourne en arrière, mais j'espère être utile pour le ministère à l'avenir.
Selon le rapport du vérificateur général, en 2014, le ministère a élaboré un plan d'acquisition. On ne l'a toutefois pas suivi.
Madame la sous-ministre, je sais que vous êtes une excellente communicatrice, mais pouvez-vous me dire brièvement, s'il vous plaît, à quel endroit on a échoué? Était‑ce à cause d'un manque de ressources gouvernementales? Était‑ce un échec du ministère? À quel endroit a‑t‑on échoué?
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Merci beaucoup de poser la question.
Au ministère, même avant la pandémie, nous étions tous très préoccupés par les personnes les plus vulnérables dans chaque communauté, qu'il s'agisse des Premières Nations, des Inuits ou des Métis, notamment les personnes âgées ou atteintes du diabète ou d'une maladie cardiovasculaire. Toutes ces personnes sont beaucoup plus susceptibles de souffrir de complications causées par la COVID.
Par conséquent, l'une des priorités du ministère était de convaincre les provinces et les territoires de l'importance d'accorder la priorité à la vaccination des peuples autochtones et d'obtenir l'appui du public pour toutes les autres mesures sanitaires. De plus, chaque jour dans chaque communauté et dans nos régions, nous avons besoin du soutien des dirigeants régionaux et des directeurs de la santé afin qu'ils fassent de leur mieux pour tenter d'appuyer la protection des aînés, des femmes enceintes, des enfants et d'autres personnes. À défaut de prendre soin des personnes les plus vulnérables, nous ne pourrons pas sortir de la pandémie ni minimiser les hospitalisations et les décès dans les collectivités.
Cela dit, tous les déterminants sociaux de la santé, y compris le logement, l'approvisionnement en eau et ainsi de suite, contribuent depuis longtemps aux vulnérabilités des membres des collectivités, et il faut s'y attaquer.
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Merci, monsieur le président.
Je vais m'adresser à la sous-ministre. Je veux revenir sur la question de la dotation en personnel et à certains des défis connexes. Je déteste toujours demander plus de chiffres. Si vous ne les avez pas, je ne veux pas vous donner du travail, mais vous avez fait allusion aux efforts de recrutement sous un large éventail d'angles démographiques, si je puis dire, afin d'encourager des gens qui viennent tout juste de sortir du collège ou de l'université ainsi que des retraités qui envisagent peut-être de travailler dans le Nord pendant de courtes périodes.
Avez-vous une ventilation des efforts qui se sont révélés les plus fructueux jusqu'à maintenant? Je ne dis pas que le ministère ou les communautés autochtones ne déploient pas assez d'efforts pour attirer du personnel. Je pose la question pour savoir ce que le gouvernement fédéral peut faire d'autre pour combler cet écart? Encore une fois, c'est un défi non seulement pendant la pandémie avec l'augmentation de la demande, mais c'en était un aussi avant et c'en sera un après la COVID.
Je dirais que nous comptons 862 infirmières et infirmiers, qu'environ 50 % du personnel infirmier se trouve dans des communautés éloignées et isolées et qu'approximativement 600 d'entre eux sont des employés contractuels.
Quelles stratégies ont fonctionné? Idéalement, nous avons tout d'abord essayé de veiller à ce que les employés aient la formation appropriée et l'expérience culturelle pertinente pour travailler dans des communautés éloignées de Premières Nations autochtones. C'est vraiment important. Il ne s'agit pas du type d'embauche qu'un gouvernement provincial ferait, par exemple, pour un hôpital de Toronto. La formation est une exigence très fondamentale.
En ce qui a trait aux infirmières et infirmiers contractuels, le système est‑il parfait? Pas toujours. Toutefois, beaucoup de professionnels ne désirent pas nécessairement travailler à temps plein, alors cette option peut être une manne pour multiplier les ressources et avoir une main-d'oeuvre à notre disposition. Nous avons réussi à embaucher plus de travailleurs grâce aux contrats.
Nous avons changé nos pratiques d'embauche et avons déployé plus d'efforts — nous ne nous sommes pas limités aux affiches, mais nous avons aussi cherché des candidats dans différents bassins, dans les réseaux autochtones et hospitaliers, dans les collèges et les universités —, ce qui nous a permis d'embaucher 177 nouveaux employés qui figurent maintenant dans ce total de 862 qui comprend du personnel infirmier et paramédical. Je crois qu'il faut être plus proactif et ne plus nous limiter aux méthodes d'antan consistant à afficher un poste sur un site Web: il faut vraiment partir à la recherche du talent.
Mon dernier commentaire est que l'idée de nous doter d'équipes pour les périodes de pointe qui soient mobiles et en mesure de se rendre sur les lieux d'une crise ou aux endroits où il y a un besoin pourrait être une solution vraiment intéressante: le personnel n'aurait pas à s'engager à vivre à un endroit en particulier pour des semaines à la fois, année après année. Des employés pourraient être attirés par cette souplesse de faire l'aller-retour entre leurs domiciles et une communauté sans nécessairement s'établir dans cette dernière à long terme. Je pense que cette solution pourrait aussi être prometteuse et pourrait aider à répondre à certains besoins.
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Merci de la question. Je dirais que nous envisageons des approches novatrices pendant nos discussions en équipes: ce fut le cas pendant la pandémie, et même après la pandémie. Nous étudions des moyens de faire, et je crois que celui que vous avez mentionné rappelle ce qui est parfois offert aux étudiants de programmes d'enseignement ou de soins infirmiers qui peuvent aller travailler dans une communauté pendant un certain temps. Il n'y a rien de concret pour l'instant, mais je crois que ce sont là certaines des idées qui retiennent notre attention pour trouver des solutions novatrices.
Par rapport au financement offert par la stratégie de lutte contre le racisme, je dirais que la voie la plus prometteuse est probablement de veiller à ce qu'il y ait suffisamment de jeunes autochtones pouvant poursuivre des études postsecondaires et à ce que les établissements postsecondaires soient financés: en effet, nous devons développer et optimiser le talent qui se trouve dans les communautés. C'est au coeur de la transformation du réseau de la santé.
De ma perspective de sous-ministre du ministère, je crois que si le nombre d'étudiants autochtones augmente dans certains domaines — pas seulement en ressources humaines de la santé, mais aussi en opération d'aqueducs, en génie et en construction — ce sont...
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Les commentaires d'un de mes collègues conservateurs ont grandement suscité mon intérêt. Je crois que c'est M. Duncan qui a parlé d'Akwesasne. Oui, c'est dans votre région, et cette mention m'a fait penser à Kahnawake qui n'est en principe pas dans ma circonscription de Châteauguay—Lacolle, mais qui est un très proche voisin. Cette communauté a géré son intervention de COVID‑19 et n'a recensé aucun cas pendant des mois avant que les éclosions touchent pratiquement toutes les régions. C'était vraiment fascinant de voir à quel point la communauté a pu mettre ses directives de l'avant de façon autonome.
Je ne veux pas vraiment savoir si Kahnakawe a reçu de l'EPI du ministère des Services aux Autochtones — cela regarde la communauté — mais si elle avait eu besoin d'en obtenir, aurait-elle pu en avoir même s'il s'agit d'une réserve urbaine? Ma question s'adresse à la sous-ministre.
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Merci beaucoup de cette question.
Oui, comme je l'ai dit, nous avons fourni de l'EPI aux communautés, sans nous limiter aux professionnels de la santé, aux employés de SAC ou aux infirmières et infirmiers contractuels. Notre approche au sujet de l'EPI se veut vraiment inclusive de toutes les communautés. Si une communauté a fait une demande, elle a certainement pu en obtenir grâce à nos chaînes de distribution.
L'autre option qui s'offrait aux communautés était d'utiliser les fonds du FSCA — le Fonds de soutien aux communautés autochtones — pour acheter leur propre EPI si elles préféraient procéder ainsi. C'était la deuxième option offerte aux communautés. Puis, bien entendu, nous étions aussi prêts à fournir de l'EPI aux centres autochtones en milieu urbain, simplement en raison des besoins et des problèmes d'accessibilité qu'ils connaissaient avec les gouvernements provinciaux et territoriaux.
La réponse est oui, la communauté en question aurait pu utiliser cette voie pour faire une demande et aurait agi en ce sens.
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Merci de la question. Je dirai trois choses.
Tout d'abord, nous convenons tout à fait que les défis liés au logement et l'entassement ont eu des répercussions pendant la pandémie. L'entassement pose de graves problèmes de santé. C'est mon premier point.
Le deuxième porte sur l'isolement temporaire et l'hébergement de remplacement. Nous avons fourni des infrastructures pour répondre aux exigences d'isolement temporaire dans les communautés suite à nos discussions avec des dirigeants qui ne voulaient pas nécessairement se servir des gymnases ou des bibliothèques d'écoles en raison des contrecoups que les enfants de leurs milieux auraient ainsi subis. Des unités d'isolement, dont le type variait selon les objectifs, ont donc été envoyées partout au pays. C'était une stratégie. La deuxième stratégie consistait à fournir des logements de remplacement à l'extérieur de la communauté. Lorsque les résidents étaient très vulnérables, on les amenait en avion à un centre, comme Winnipeg, où nous pouvions leur offrir de l'aide dans des hôtels voués à l'isolement.
Finalement, pendant la crise d'Omicron où la transmission était effrénée, lorsqu'un ménage était contaminé, il nous fallait prendre des décisions: en effet, les personnes s'isolaient parfois à la maison, et l'appui devait donc provenir de l'intérieur du foyer et non plus d'un lieu d'isolement externe. Il fallait donc prévoir des livraisons d'aliments et des vérifications de la santé tout en veillant au bien-être des personnes isolées.
Je dirai cependant sans réserve que l'entassement était un obstacle.
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Les collectivités du Nord du Manitoba et de l'Ontario ont probablement été les plus touchées par les éclosions. Non seulement elles ont reçu plus d'EPI en raison de... Certaines collectivités, comme celles de Norway House, Shamattawa ou Red Sucker Lake semblaient être en situation d'éclosion continue. Nous faisions baisser les chiffres, puis ils remontaient. Elles ont probablement reçu plus d'EPI en raison de ces éclosions et des besoins de la collectivité.
Bon nombre d'entre elles ont également parfois décidé d'héberger leurs populations les plus vulnérables en dehors de la collectivité, par exemple à Winnipeg, à Thompson et dans diverses régions, de sorte que l'EPI a été fourni non seulement aux collectivités, mais également aux centres d'isolement. Voilà une autre explication.
Bon nombre de ces collectivités ont également demandé de l'aide, et l'armée a été envoyée sur place. Nous devions nous assurer que, pendant toutes ces périodes de pointe, ces soutiens étaient présents non seulement pour les membres des collectivités, mais aussi pour le personnel, y compris l'équipe d'intervention en cas de pandémie des Premières Nations ou les ambassadeurs de l'ACM, qui étaient déployés dans les collectivités.
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Je peux fournir le coût total au Comité. Ce projet est en fait toujours en cours dans certaines régions du pays, notamment pour les collectivités de l'Autorité sanitaire des Premières Nations à Sioux Lookout, dans le Nord de l'Ontario.
La décision de fournir ce service a été prise en consultation avec nos partenaires des Premières Nations, qui estimaient que le transport par vol commercial de nos ressources humaines en santé pour se rendre dans leurs collectivités et en revenir présentait un risque. Pour limiter ce dernier, ils ont donc suggéré de recourir à des vols nolisés, ce que nous avons accepté.
Il s'agissait également d'un moyen non seulement d'acheminer nos ressources humaines en santé vers les collectivités, mais aussi de transporter de l'EPI et d'accélérer la livraison d'articles urgents. Ce système a permis de transporter plus de 5 400 ressources humaines en santé vers 51 collectivités. Nous l'avons fait pour protéger notre personnel infirmier et les collectivités, et pour éviter toute perturbation des déplacements, compte tenu de ce qui se passait chez les compagnies aériennes à ce moment‑là.
Pour ce qui est de la situation actuelle, nous avons un contrat sur lequel nous pouvons nous appuyer si nous devons reprendre ce service, ou si une nouvelle vague ou un nouveau variant engendre un besoin. Pour l'instant, nous avons la possibilité de prolonger ce contrat. Nous vous fournirons cependant les chiffres exacts et le nom de l'entrepreneur.
Merci aux témoins experts présents d'aujourd'hui. Vos témoignages sont très intéressants.
La COVID a assurément constitué une excellente occasion d'apprentissage pour nous tous, et peut-être encore plus pour Services aux Autochtones Canada.
Je vais adresser mes questions à la sous-ministre Fox. Le rapport de la vérificatrice générale a essentiellement permis de cerner deux domaines qui suscitent des préoccupations et exigent des améliorations. Le premier est l'EPI. Il s'agissait clairement du problème le plus facile à régler.
Les problèmes de main-d'œuvre sont beaucoup plus compliqués et complexes, en particulier dans le domaine des soins de santé et dans les régions isolées dont vous vous occupez. Je sais que de nombreux employeurs offrent des indemnités d'isolement et des primes pour attirer les personnes vers ces collectivités éloignées, car leurs conditions de vie ne sont pas aussi agréables, et bien entendu en raison de leur isolement. Est‑ce le cas du ministère?
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Ce problème me préoccupe énormément. Nous avons mis en place des processus et des systèmes formels d'aide aux employés et un service de soutien dédié exclusivement à notre personnel infirmier, qui ne sont pas communs à tous les employés du système et que j'estime importants.
Nous devons tenir des conversations régulières avec les membres de notre personnel infirmier, que ce soit dans le cadre d'assemblées publiques ou par contact direct. De temps en temps, je m'adresse directement à un membre du personnel infirmier, après un incident ou une situation difficile, et je m'assure de rendre visite à nos infirmières et infirmiers dans les collectivités, afin d'entendre ce qu'ils ont à dire sur ce qui va et ce qui ne va pas.
Je pense qu'une partie de la santé mentale et du bien-être, et de ces soutiens va être essentielle. Ils sont épuisés. Nous essayons donc de trouver des moyens de générer cette capacité supplémentaire. C'est pourquoi j'ai parlé de l'équipe mobile d'intervention en santé, pour que, lorsque nos équipes sont épuisées et que leur santé mentale et leur bien-être sont menacés, nous ayons la capacité de les remplacer pour leur permettre de récupérer. Je pense que chaque représentant régional responsable de la santé tient ces discussions directement avec notre personnel infirmier.
Pour illustrer ce qu'ils font, lorsque j'ai rejoint ce ministère, j'ai participé à la remise de prix aux membres du personnel infirmier, qui est un geste que nous faisons pour souligner leurs efforts héroïques. Quelqu'un a dit: « Si vous sauvez une vie, vous êtes un héros, et si vous en sauvez plus de cent, vous êtes un membre du personnel infirmier. » Cette phrase m'a marquée, car c'est ce qu'ils font tous les jours. Je voulais juste le dire.
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Merci. Voilà une belle façon de clore la séance d'aujourd'hui.
Je tiens à vous remercier tous d'avoir été présents aujourd'hui.
Je veux remercier notre équipe d'avoir résolu les problèmes techniques.
Madame la sous-ministre, j'aimerais également dire que votre ancien ministre, , ne tarit pas d'éloges sur vos aptitudes. Je ne voulais pas que vous pensiez que je suggérais que l'héritage de votre père éclipse de quelque façon que ce soit la perception qu'a ce comité de votre travail. Je pense que vous l'avez prouvé aujourd'hui. Je voulais simplement vous faire part des remarques du ministre précédent.
Mme Christiane Fox: Merci beaucoup, madame la présidente.
La présidente: Encore une fois, merci à tous nos témoins d'avoir été présents et d'avoir accepté de comparaître aujourd'hui.
Je vais maintenant clore la partie publique de notre séance et suspendre la séance pendant environ deux minutes pour laisser un répit aux membres du Comité avant que nous passions à huis clos.
Je vous remercie encore.
[La séance se poursuit à huis clos.]