:
Il y a eu un grand changement de banc.
Je sais que nous sommes entre bonnes mains avec M. Lawrence, de notre côté, qui nous guidera tous, et je sais que les membres du parti ministériel sont bien au fait de la question, tout comme les membres de l'opposition.
Je déclare la séance ouverte.
[Français]
J'aimerais vous remercier de m'avoir élu président de ce comité.
[Traduction]
Je vous souhaite à tous la bienvenue à la septième séance du Comité permanent des comptes publics de la Chambre des communes.
Comme il s'agit de ma première réunion, je précise que je représente une circonscription de pêcheurs, où, par gros temps ou face à l'incertitude, on tient fermement le gouvernail pour maintenir le cap jusqu'à retrouver le calme. Je vais donc diriger cette réunion de la façon la plus efficace qui soit, et m'en remettre à la greffière et aux analystes, au besoin. Je sais, néanmoins, qu'il s'agit d'un comité expérimenté qui fonctionne bien, et je pense que nous n'aurons pas de problèmes.
Conformément à l'alinéa 108(3)g) du Règlement, le Comité se réunit aujourd'hui pour entreprendre l'étude du Rapport 12: Protéger le système alimentaire canadien.
Cette réunion se déroule en mode hybride, conformément à l'ordre de la Chambre du 25 novembre 2021. Nous avons des membres présents dans la salle et d'autres sur l'application Zoom.
Les délibérations seront accessibles sur le site Web de la Chambre des communes. Sachez que la webdiffusion montrera la personne qui parle plutôt que l'ensemble du Comité. Je veux profiter de l'occasion pour rappeler à tous les participants à cette réunion qu'il est interdit de prendre des captures ou des photos de leur écran.
Compte tenu de la pandémie en cours et des recommandations des autorités sanitaires ainsi que de la directive du Bureau de régie interne du 19 octobre 2021 visant la santé et la sécurité, toutes les personnes présentes à la réunion doivent maintenir deux mètres entre elles et porter un masque non médical pour circuler dans cette salle. En tant que président, je veillerai à l'application de ces mesures pendant toute la durée de la réunion. Je remercie d'avance les membres du Comité pour leur collaboration.
Afin d'assurer le bon déroulement de la réunion, je vais énoncer quelques règles.
Les députés et les témoins peuvent s'exprimer dans la langue officielle de leur choix. Nous bénéficierons des services d'interprétation et, au bas de votre écran, vous pouvez choisir entre le parquet, l'anglais et le français. Si nous perdons l'interprétation, veuillez m'en informer immédiatement et nous veillerons à la rétablir avant de reprendre les délibérations. Vous pourrez utiliser en tout temps la fonction « main levée », au bas de l'écran, si vous souhaitez parler ou alerter le président.
Pour les membres qui participent en personne, procédez comme vous le faites habituellement quand le Comité se réunit en plénière ou dans une salle. Avant de prendre la parole, veuillez attendre que je vous la donne en mentionnant votre nom. Si vous êtes en vidéoconférence, veuillez cliquer sur l'icône du microphone pour activer votre micro. Dans la salle, les microphones seront contrôlés comme d'habitude par l'agent des délibérations et de la vérification. Parlez lentement et clairement et ceux qui sont en virtuel devront être en mode sourdine quand ils ne parlent pas. Je vous rappelle que les députés et les témoins doivent adresser leurs commentaires à la présidence.
En ce qui concerne la liste des intervenants, la greffière du Comité et moi-même ferons de notre mieux pour établir un ordre d'intervention pour tous les députés, qu'ils participent virtuellement ou en présentiel.
Je souhaite maintenant la bienvenue à nos témoins.
Du Bureau du vérificateur général, nous accueillons Andrew Hayes, sous-vérificateur général, Kimberley Leach, directrice principale, et James Reinhart, directeur. De l'Agence de promotion économique du Canada atlantique, nous accueillons Francis P. McGuire, président. De Développement économique Canada pour les régions du Québec, nous accueillons Manon Brassard, sous-ministre et présidente, et Marie‑Claude Petit, vice-présidente, Opérations. Du ministère de l'Agriculture et de l'Agroalimentaire, nous accueillons Chris Forbes, sous-ministre. Du ministère des Relations Couronne-Autochtones et des Affaires du Nord, nous accueillons Daniel Quan‑Watson, sous-ministre, Paula Isaak, sous-ministre déléguée, et Wayne Walsh, directeur général, Direction générale des politiques de la stratégie pour le Nord. Du ministère des Pêches et des Océans, nous accueillons Timothy Sargent, sous-ministre, Niall O'Dea, sous-ministre adjoint principal, Secteur des politiques stratégiques et Hugo Pagé, sous-ministre adjoint et dirigeant principal des finances. Enfin, de l'Agence de développement économique du Pacifique Canada, nous accueillons Dylan Jones, président, et Naina Sloan, vice-présidente.
Je tiens à remercier les administrateurs des comptes d'être ici aujourd'hui et je rappelle à tout ministère ou organisme invité à comparaître devant le comité des comptes publics que nous invitons le sous-ministre ou l'administrateur des comptes en raison de leur responsabilité à l'égard des questions que nous étudions et de leur obligation de comparaître devant les comités parlementaires. Je pense qu'un aspect important de ce comité, dans le cadre de l'étude des rapports de la vérificatrice générale, est de s'assurer que nous avons en place les fonctionnaires publics qui vont réagir aux préoccupations soulevées par la vérificatrice générale. Je sais que le gouvernement du Canada tient à ce que les problèmes soient corrigés afin que nous puissions offrir de meilleurs programmes à tous les Canadiens.
Chacun des témoins disposera de cinq minutes pour faire sa déclaration préliminaire. Je suppose en fait que ce sera cinq minutes par organisation.
Je donne la parole à M. Hayes.
Nous vous écoutons.
Vous avez la parole, monsieur.
:
Merci, monsieur le président.
Nous sommes heureux de témoigner devant le Comité, aujourd'hui, pour discuter de notre rapport portant sur la protection du système alimentaire du Canada, qui a été déposé à la Chambre des communes, le 9 décembre 2021. Je tiens à souligner que cette audience se déroule sur le territoire traditionnel non cédé du peuple algonquin anishinabe.
Je suis accompagné aujourd'hui de Kimberley Leach, la directrice principale responsable de l'audit, et de James Reinhart, le directeur de l'équipe d'audit.
Lorsque la pandémie de la COVID‑19 a frappé le Canada, au début de 2020, non seulement elle a menacé directement la santé de la population canadienne, mais elle est aussi venue perturber le système alimentaire du Canada. Par exemple, des éclosions dans des établissements de production et de transformation des aliments ont mené à une réduction ou à une interruption des activités. Le chômage et la perte de revenus pendant la crise ont également accentué le risque d'insécurité alimentaire, surtout au sein des populations vulnérables.
Dans sa réponse globale à la pandémie, le gouvernement du Canada a annoncé un large éventail de nouveaux programmes et l'octroi de fonds supplémentaires à des programmes existants. Nous avons examiné trois initiatives qui visaient à atténuer l'insécurité alimentaire au Canada, à savoir le Fonds d'urgence pour la sécurité alimentaire, le Programme de récupération d'aliments excédentaires et le programme de subventions Nutrition Nord Canada.
Nous avons aussi examiné des initiatives qui avaient pour but de favoriser la résilience des entreprises de transformation alimentaire du secteur agricole et agroalimentaire et du secteur du poisson et des fruits de mer.
[Traduction]
Dans l'ensemble, nous avons constaté que ces programmes d'urgence ont contribué à atténuer certains des effets de la pandémie sur une partie du système alimentaire canadien. Par exemple, les 25 millions de dollars supplémentaires que le programme Nutrition Nord Canada a reçus dans le cadre du soutien lié à la COVID‑19 ont permis d'augmenter la quantité d'aliments subventionnés expédiés dans les collectivités éloignées et isolées pendant la pandémie.
Cependant, les problèmes liés aux données et à la mesure du rendement ont empêché les ministères et les organismes de savoir si les initiatives ont atteint tous les résultats visés en matière de réduction de l'insécurité alimentaire ou de soutien de la résilience des transformateurs d'aliments dans les secteurs de l'agriculture et de l'agroalimentaire ainsi que du poisson et des fruits de mer. Il n'a pas, non plus, toujours été possible de mesurer la contribution de ces programmes aux problématiques de l'égalité des sexes et de diversité, ou aux engagements en matière de développement durable.
Nous avons certes conclu que les ministères et organismes responsables ont mis en œuvre de nombreux contrôles au titre de la prestation des programmes d'alimentation d'urgence, mais nous avons remarqué des incohérences dans la conception des programmes pour trois des initiatives. Ces incohérences ont entraîné des injustices pour les demandeurs et pour les bénéficiaires d'une région à l'autre.
Nous avons aussi constaté que le gouvernement n'avait pas élaboré de plan national de préparation et d'intervention en cas d'urgence bâti autour d'une crise touchant l'ensemble du système alimentaire et la sécurité alimentaire des Canadiens, et ce, même si le gouvernement considère les aliments comme faisant partie des infrastructures essentielles depuis 2009.
Les ministères ont accepté les cinq recommandations que nous avons formulées dans notre rapport et ont préparé des plans d'action pour y donner suite.
Monsieur le président, voilà qui conclut ma déclaration d'ouverture. Nous serons heureux de répondre aux questions des membres du Comité.
Merci.
:
Merci beaucoup et félicitations, monsieur le président.
Bonjour aux membres du Comité. Je vous remercie de m'avoir invité à comparaître aujourd'hui.
J'aimerais reconnaître respectueusement que je me joins à vous aujourd'hui en provenance des territoires traditionnels des Micmacs, Wolastoqiyik et Peskotomuhkatiyik.
Je suis ici aujourd'hui pour parler de l'exécution du Fonds canadien pour la stabilisation des produits de la mer par mon agence, l'Agence de promotion économique du Canada atlantique ou APECA.
L'APECA est l'agence fédérale chargée d'alimenter la croissance économique du Canada atlantique. Elle collabore avec les chefs d'entreprise et les dirigeants communautaires pour bâtir une économie forte et inclusive. La série de programmes réguliers de l'APECA, ainsi que les mesures d'aide et de rétablissement temporaires de la COVID‑19, comme le Fonds canadien pour la stabilisation des produits de la mer, aide les entreprises du Canada atlantique à gérer les répercussions de la pandémie tout en les aidant à se développer, à être plus concurrentielles et à innover.
[Français]
Comme vous le savez, l'industrie canadienne de la transformation du poisson et des fruits de mer fait partie intégrante de notre sécurité alimentaire collective et de notre économie nationale. Ce secteur a été confronté à une pression financière accrue et à une forte instabilité du marché au cours de la pandémie.
La création, en avril 2020, du Fonds canadien pour la stabilisation des produits de la mer, dont le portefeuille est de 62,5 millions de dollars, a fourni une aide urgente aux entreprises du secteur de notre pays afin qu'elles puissent composer avec la perte sans précédent et rapide des marchés pour leurs produits. Cela a été fait aussi pour stabiliser les entreprises et leur permettre de continuer à payer leurs employés, tout en rétablissant leur prospérité.
Mis en œuvre par l'intermédiaire d'agences de développement régional comme l'Agence de promotion économique du Canada atlantique, ou APECA, le Fonds a permis de combler des écarts de financement créés par la pandémie et le manque de financement des banques en tenant principalement compte des réalités et des besoins régionaux, qui pouvaient être différents d'une région à l'autre. Le Fonds a contribué à des investissements visant en premier lieu à améliorer la santé et la sécurité des employés, et à améliorer l'efficacité des opérations commerciales.
[Traduction]
Plus précisément, afin de contribuer au règlement de nombreux problèmes d'inventaires, il a versé une aide financière aux transformateurs de poissons et de fruits de mer du Canada atlantique pour: augmenter les capacités de congélation, d'entreposage sous froid et de stockage de poissons vivants, au titre de la gestion des stocks excédentaires; mettre en œuvre les mesures de santé et de sécurité nécessaires en fournissant des EPI pour les travailleurs; adopter de nouvelles technologies avancées de fabrication et d'automatisation; s'adapter à l'évolution de la demande des consommateurs; garantir des options de transport viables pour l'expédition de leurs produits vers de nouveaux marchés.
L'APECA s'est vu confier le mandat d'exécuter le Fonds canadien pour la stabilisation des produits de la mer au Canada atlantique au nom du ministère des Pêches et des Océans, en raison de sa souplesse, de sa proximité des entreprises et des établissements de transformation.
Grâce à l'APECA, le fonds a soutenu 132 projets exploités par 97 clients du secteur de la transformation du poisson et des fruits de mer au Canada atlantique, pour un investissement total de 42,7 millions de dollars. On estime que 10 800 emplois ont été préservés grâce à ce financement et à la poursuite des opérations tout au long de la pandémie.
Je me ferais un plaisir de vous donner quelques exemples, mais je pense que les membres du Comité les trouveront dans notre rapport. Pour gagner du temps, je vais rendre le micro au président.
Félicitations, monsieur Williamson.
:
Merci, monsieur le président.
Membres du Comité, bonjour.
C'est avec plaisir que je m'adresse à vous aujourd'hui au nom de Développement économique Canada pour les régions du Québec. Je commencerai en vous disant que c'est avec une grande attention que nous avons pris connaissance du rapport de la vérificatrice générale du Canada sur la protection du système alimentaire du Canada.
[Traduction]
Le rapport vise plusieurs mesures, y compris le Fonds canadien pour la stabilisation des produits de la mer mis en œuvre par des agences de développement régional, dont DEC.
Le rapport ne contient pas de recommandation eu égard à ce fonds. Cela dit, comme agence, nous tenons compte des constats émis dans le but d'une amélioration continue de nos pratiques.
[Français]
Au Québec, dans des villages comme Sainte‑Thérèse‑de‑Gaspé, Paspébiac ou Grande‑Rivière, les répercussions de la pandémie sur la transformation des produits de la pêche s'annonçaient désastreuses pour les communautés. Pêches et Océans Canada a donc lancé le Fonds canadien pour la stabilisation des produits de la mer. Ce fonds ponctuel visait essentiellement à appuyer les transformateurs de poisson, de fruits de mer et les organismes à but non lucratif qui les soutiennent à s'acquitter des coûts relatifs à la COVID‑19 engendrés depuis le printemps 2020.
DEC a mis en œuvre cette initiative au Québec et disposait de 9,1 millions de dollars pour aider les transformateurs de produits de la mer à demeurer opérationnels et à saisir les nouvelles occasions d'affaires. Ainsi, DEC a investi près de 8 millions de dollars auprès d'une trentaine d'entreprises et d'organismes au Bas-Saint‑Laurent, en Gaspésie, aux Îles‑de‑la‑Madeleine, sur la Côte‑Nord et au Saguenay—Lac-Saint‑Jean.
[Traduction]
Cette aide financière leur a permis non seulement de demeurer opérationnels et de s'adapter aux nouvelles exigences sanitaires ainsi qu'à celles du marché, mais aussi d'assurer leur viabilité à long terme, leur positionnement futur et le maintien des emplois dans le contexte de la relance économique.
Cet appui à nos collectivités et entreprises québécoises a certes contribué au maintien d'un système alimentaire canadien sûr et efficace.
[Français]
Depuis le début de la pandémie de la COVID‑19, DEC a été aux premières loges en collaboration avec les autres agences de développement régional pour la mise en œuvre d'initiatives ponctuelles et ciblées, afin de répondre aux besoins des PME et des collectivités du Québec.
À la lumière du rapport déposé par la vérificatrice générale du Canada sur la protection du système alimentaire du Canada et, par conséquent, du Québec, nous reconnaissons que ce système est essentiel au bien-être des Canadiens et à la vigueur de notre économie.
Nous demeurons déterminés à travailler avec tous les acteurs du milieu, afin d'être prêts à déployer des solutions dans de futurs contextes de crise.
Je terminerai en disant que je répondrai à vos questions avec plaisir.
Je vous remercie.
:
Merci, monsieur le président, et félicitations pour votre élection.
Je vous parle depuis le territoire traditionnel non cédé du peuple algonquin, ici à Ottawa, et je suis heureux de formuler quelques observations préliminaires sur la réponse d'Agriculture et Agroalimentaire Canada aux recommandations du rapport de la vérificatrice générale intitulé: Protéger le système alimentaire du Canada. Nous accueillons favorablement les conclusions du rapport, qui nous aideront à mieux servir les Canadiens en cas de crise à l'avenir.
Pendant la pandémie de COVID‑19, de fortes variations de la demande, des pénuries de main-d'œuvre et des fermetures ont exercé de fortes pressions sur la chaîne d'approvisionnement alimentaire. L'objectif du ministère était de faire le nécessaire pour préserver la solidité de la chaîne d'approvisionnement, en s'attaquant aux points de pression aussi rapidement que possible et en rectifiant le tir si nécessaire.
Nous nous sommes appuyés sur une base solide de programmes et de mécanismes existants pour créer rapidement de nouveaux programmes. Nous nous sommes largement mobilisés et avons renforcé les liens entre les intervenants et les partenaires dans l'ensemble du système alimentaire. Nous l'avons notamment fait dans le cas de nouveaux partenaires qui ont ainsi pu mettre sans tarder un programme de soutien au service des producteurs et d'autres Canadiens.
Au cours des premiers mois de la pandémie, nous avons réussi à déployer rapidement un certain nombre de programmes pour aider les producteurs et les transformateurs d'aliments à: maintenir leurs liquidités et leur effectif; assurer la sécurité de leurs exploitations et de leurs installations; gérer les perturbations de la chaîne d'approvisionnement. Parallèlement, nous avons aidé les organisations qui s'efforcent de lutter contre l'insécurité alimentaire à répondre à une demande accrue, au moment où elles étaient contraintes de réorienter leurs activités en raison de fermetures et de perturbations.
Les systèmes alimentaires du Canada ont été mis à rude épreuve pendant la pandémie, mais au final, ils se sont révélés résistants et adaptables. Le gouvernement a mis sur pied le Fonds d'urgence pour la transformation, doté d'un budget de 87 millions de dollars, qui a aidé des entreprises de partout au Canada à adapter leurs protocoles sanitaires, à automatiser ou à moderniser leurs installations pour gérer les pressions exercées par la COVID. Le Programme de récupération d'aliments excédentaires, doté d'un budget de 50 millions de dollars, a permis de redistribuer plus de sept millions de kilogrammes d'aliments. Et des investissements de 330 millions de dollars dans le cadre du Fonds d'urgence pour la sécurité alimentaire contribuent à améliorer l'accès aux aliments et à accroître l'approvisionnement alimentaire des Canadiens vulnérables pendant la pandémie.
Notre intervention lors de la pandémie nous permet de cerner les lacunes afin que nous puissions élaborer des systèmes alimentaires plus résilients et équitables qui répondent mieux aux besoins des Canadiens.
Je peux vous toucher deux mots des principales recommandations du rapport. Nous reconnaissons qu'il est nécessaire de planifier la préparation et l'intervention nationales en cas de crises futures ayant des répercussions sur l'ensemble du système alimentaire canadien; d'intégrer la sécurité alimentaire dans notre planification d'urgence. Nous allons continuer de renforcer notre engagement auprès de nos partenaires et intervenants FPT et autochtones, afin d'aider les systèmes alimentaires du Canada à se préparer et à réagir aux nouvelles situations de crise.
[Français]
Notre ministère s'est engagé à élaborer un plan d'action en vue de consulter les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux et les intervenants, y compris les groupes autochtones, sur la préparation et les interventions en cas d'urgence. Nous avons déjà commencé à renforcer les principaux mécanismes de mobilisation et les soutiens ministériels. Par exemple, peu après le début de la pandémie, nous avons réuni des centaines d'intervenants dans le cadre de tables rondes téléphoniques organisées régulièrement par notre réseau du secteur alimentaire. Nous continuerons de tirer des leçons de cette expérience acquise au cours des deux dernières années et des défis auxquels sont confrontés les systèmes alimentaires du Canada, afin d'être mieux préparés aux urgences à l'avenir.
Nous sommes également d'accord sur la recommandation du rapport en faveur d'une plus grande équité et d'une plus grande transparence dans l'élaboration et la conception des programmes. Nous nous engageons à assurer la prestation de tous les programmes avec plus d'uniformité, d'équité et de transparence. De même, nous sommes déterminés à améliorer les contrôles de surveillance et à mettre au point les mesures du rendement. Enfin, nous tiendrons compte de la diversité des Canadiens et de l'éventail des réalités sociales, économiques et environnementales dans nos programmes à venir.
En outre, nous continuerons d'améliorer la façon dont nous mesurons et rendons compte des contributions à la réalisation des engagements en matière de développement durable et de la mesure des résultats en matière de genre et de diversité dans toutes nos futures initiatives concernant les aliments.
Monsieur le président, je tiens à préciser que nous accueillons favorablement les conclusions du rapport de la vérificatrice générale.
Je vous remercie, et je me réjouis à l'avance de l'échange que nous aurons sur ces questions.
:
Kwe Kwe, Ullukkut, Tansi, hello, bonjour.
Monsieur le président, permettez-moi d'abord de vous féliciter pour votre élection d'aujourd'hui.
Je tiens à souligner que je suis situé sur le territoire visé par le Traité no 6, un lieu de rencontre traditionnel où vivent de nombreux peuples autochtones, dont les Cris, les Saulteaux, les Niitsitapi, de la Confédération des Pieds-Noirs, les Métis et les Sioux des Nakota.
L'accès à des aliments sains et abordables est un problème pour un grand nombre de communautés isolées et autochtones du Nord. L'insécurité alimentaire draine les individus et les communautés, sape l'esprit et constitue un obstacle au développement.
[Français]
Le ministère travaille fort avec ses partenaires pour mettre en place des mesures visant à améliorer l'accessibilité et à rendre plus abordables des aliments nutritifs et d'autres articles essentiels dans les communautés nordiques et autochtones.
[Traduction]
Un des programmes que nous avons développé pour aider à relever ces défis est Nutrition Nord Canada, le programme de subvention à la vente au détail.
Les représentants de RCAANC sont en contact régulièrement avec les partenaires autochtones et nordiques et le Conseil consultatif de Nutrition Nord Canada, qui est composé de membres possédant une vaste expérience de vie et de travail dans l'aire de prestation de Nutrition Nord Canada. Ils sont en mesure de mieux comprendre leurs préoccupations immédiates et à long terme en matière de sécurité alimentaire et d'y répondre.
Les programmes de Nutrition Nord Canada sont également directement orientés par deux groupes de travail — le Groupe de travail autochtone et le Groupe de travail sur la sécurité alimentaire du Comité de partenariat Inuits-Couronne — qui veillent à ce que les points de vue des communautés, des Autochtones et du Nord soient entendus et pris en compte.
[Français]
Nous avons également tenu des discussions continues avec les gouvernements territoriaux et d'autres ministères fédéraux sur des solutions concertées à long terme en matière de sécurité alimentaire. Le vérificateur général a recommandé que le ministère recueille des données sur les prix des aliments avant subvention afin que le programme puisse montrer qu'il atteint son objectif de rendre les aliments plus abordables.
Nous sommes d'accord sur cette recommandation et nous l'avons prise à cœur.
[Traduction]
Nous nous sommes engagés à travailler avec les détaillants inscrits pour recueillir les prix d'achat des articles admissibles. Le Programme examinera et modifiera également les ententes avec tous les détaillants pour exiger que les prix avant subvention soient présentés avec les demandes de subventions mensuelles. Nous publierons les résultats sur le site Web de RCAANC.
Comme le souligne le rapport de la vérificatrice générale, le programme a accru l'accès et, lorsque des données étaient disponibles, l'accessibilité des aliments nutritifs abordables et des articles ménagers essentiels pour les résidents des communautés isolées du Nord pendant la pandémie.
Je peux vous donner quelques exemples. En juin 2021, à Iqaluit, au Nunavut, l'incidence de l'augmentation de la subvention à la vente au détail se reflète sur certains éléments. Ainsi, une douzaine d'œufs valait 7,05 $ avant l'application de la subvention et 4,29 $ après la subvention. Un paquet de 5 lb de carottes fraîches coûtaient 16,13 $ avant l'application de la subvention et 7,99 $ après la subvention. Nous pouvons aussi montrer des articles qui sont maintenant plus accessibles aux résidants du Nord en raison de l'augmentation des volumes d'expédition. Par exemple: en 2021, plus de 42 millions de kilogrammes d'aliments subventionnés et d'articles essentiels ont été expédiés vers des communautés isolées du Nord. Cela représente une augmentation d'environ 10 millions de kilogrammes, ou 30 %, par rapport à l'année précédente.
[Français]
Ces exemples montrent que le programme a réussi à rendre les aliments et les articles essentiels plus accessibles et plus abordables das le Nord.
Le gouvernement du Canada continuera de travailler avec ses partenaires pour veiller à ce que des aliments sains soient disponibles dans les communautés nordiques et autochtones.
Je serai heureux de répondre à vos questions.
[Traduction]
Meegwetch. Qujannamiik. Marci. Thank you. Merci.
:
Bonjour monsieur le président.
Le Fonds canadien pour la stabilisation des produits de la mer est l'un des programmes de soutien d'urgence qui a été mis en œuvre en réponse à la pandémie de COVID‑19. C'était un fonds temporaire. Il a été créé pour soutenir le secteur canadien de la transformation du poisson et des fruits de mer pendant la crise, pour soutenir la reprise économique et pour appuyer les objectifs plus généraux en matière de sécurité alimentaire pendant une période d'incertitude importante au Canada et, bien sûr, partout dans le monde.
Le Fonds a fourni 62,5 millions de dollars en nouveau financement temporaire au secteur de la transformation du poisson et des fruits de mer. Il a aidé les transformateurs de poissons et de fruits de mer à mettre en place des mesures de santé et de sécurité pour aider à protéger les travailleurs contre la COVID‑19 et à maintenir les emplois canadiens. Il a également contribué à accroître la capacité des usines à traiter, à entreposer, à emballer et à distribuer des produits sains de haute qualité, ainsi qu'à adapter les processus et le marketing aux demandes changeantes des consommateurs.
En établissant ce fonds, nous avons adopté une approche qui vise à tirer parti de la structure de programmation existante afin d'offrir un soutien financier efficace et opportun. Le fonds a été élaboré en collaboration avec les agences de développement régional, ou ADR, dont l'Agence de promotion économique du Canada atlantique, l'Agence de développement économique du Canada pour les régions du Québec et ce qui s'appelait alors Diversification de l'économie de l'Ouest Canada, devenue PacifiCan. Les ADR ont joué un rôle de premier plan dans la prestation de cet important financement aux organismes de première ligne.
Cet audit a pris acte de la rapidité de mise en place des mesures d'urgence, en termes de conception et d'élaboration, ainsi que de l'efficacité de coordination des interventions. En tirant parti des mécanismes d'administration des programmes existants et en offrant le financement et les services par l'entremise des trois ADR qui servent les régions de l'Atlantique et du Pacifique, nous avons éliminé la nécessité de créer un nouveau programme à partir de zéro.
L'audit a révélé que, malgré la rapidité avec laquelle il a fallu intervenir, le fonds a répondu aux exigences en matière de reddition de comptes et de transparence. Celui‑ci a appliqué les contrôles nécessaires à l'examen et à l'approbation des demandes, a respecté l'essentiel des normes de service en matière de décisions de financement et a exercé une surveillance adéquate des dépenses en documentant l'approbation et le suivi des paiements aux bénéficiaires.
Le Fonds a versé 62,5 millions de dollars à 245 entreprises et organisations du secteur canadien du poisson et des fruits de mer, dont environ 5 % ont été versés à des entreprises appartenant à des femmes et 9 % à des entreprises appartenant à des Autochtones. Le financement a aidé le secteur à surmonter les défis associés à la pandémie de COVID‑19 en augmentant la capacité d'entreposage frigorifique et d'inventaire, en soutenant les technologies de revente et les efforts de marketing, et en améliorant les mesures de santé et de sécurité afin de réduire au minimum les risques pour les travailleurs.
Bien que le fonds ait été conçu pour relever les défis immédiats et sans précédent liés à la pandémie, nous avons reconnu l'importance d'élaborer des cibles et des indicateurs qui nous aident à mesurer les contributions des programmes aux engagements en matière de développement durable, ainsi qu'à l'égalité entre les sexes et à la diversité, et à en rendre compte afin d'améliorer l'évaluation et les résultats. Par conséquent, le ministère accepte la recommandation de la vérificatrice générale qui est de veiller à ce que les futures initiatives en matière d'alimentation mesurent les contributions au développement durable et à l'analyse comparative entre les sexes plus, et de faire rapport sur ces plans.
Nous avons donné suite à cette recommandation en élaborant des documents d'orientation destinés à aider les gestionnaires de programme ou les programmes à mieux harmoniser les résultats des programmes avec les objectifs de durabilité fédéraux et ministériels et l'ACS+. Ces documents d'orientation seront utilisés par les programmes actuels et futurs, y compris par ceux qui appuieront les futures initiatives connexes, ce qui se trouve à renforcer l'importance qu'il y a de tenir compte à la fois du développement durable et des besoins de divers groupes au Canada en matière de planification et d'exécution des programmes, ainsi que de mesure des résultats.
Merci, monsieur le président.
:
Bonjour Monsieur le président.
Tansi. Monsieur le président, et distingués membres du Comités. Je m'appelle Dylan Jones et je me joins à vous aujourd'hui d'Edmonton, territoire visé par le Traité n
o 6 et situé sur la terre natale des Métis.
Je suis le président de PacifiCan et le président intérimaire de PrairiesCan. Ce sont les agences qui ont succédé à DEO, ministère qui administrait le Fonds canadien pour la stabilisation des produits de la mer dans l'Ouest canadien au nom de Pêches et Océans Canada.
Je serai bref, car je ne veux pas être redondant ni ennuyeux.
J'ai aussi été sous-ministre de DEO pendant cette période. J'espère donc être utile.
Dans l'Ouest canadien, plus de 9 millions de dollars ont été investis dans 85 projets, principalement menés par des entreprises de transformation des produits de la mer. Ces projets étaient axés sur l'entreposage pour faire face aux stocks excédentaires, et sur des mesures visant à assurer la sécurité des travailleurs.
Dans l'ensemble, nous avons donc été heureux que la vérificatrice générale ait conclu que les objectifs de ce fonds ont été atteints. Je répondrai avec plaisir à toutes vos questions. Merci.
:
Merci, monsieur le président. Je vous félicite pour votre élection.
Je remercie grandement tous les témoins de leurs témoignages très pertinents.
Nous sommes réunis ici, aujourd'hui, pour nous pencher sur le rapport de la vérificatrice générale au sujet du système agroalimentaire canadien. Ce secteur est évidemment très complexe. On parle de la production, qui est souvent faite à l'étranger. Au Canada, on le sait, il n'y a pas grand-chose qui pousse en ce moment.
Nous avons donc un énorme besoin de sécurité alimentaire, afin de nous garantir une alimentation de base, mais aussi une alimentation saine. En effet, nous avons la chance de vivre dans un pays où il est possible de fournir aux citoyens une alimentation saine et équilibrée.
Dans cette chaîne agroalimentaire, plusieurs secteurs sont répartis différemment au Canada. Plusieurs provinces canadiennes n'ont pas accès à la mer. Ainsi, l'accès à la pêche et aux océans n'est évidemment pas possible. Par contre, on a mentionné d'autres secteurs, comme celui de la production bovine.
Ma question s'adresse à M. Hayes.
Dans quelle mesure votre rapport a-t-il été rédigé sous la lentille de l'efficacité? Garantir la sécurité alimentaire, investir des capitaux en temps de crise et avoir un plan, c'est bien. Nous avons déjà abordé la question du plan.
Avez-vous évalué la question sous l'angle de l'efficacité? Il faut donner aux gens des ressources qu'ils vont mieux utiliser.
:
Je vous remercie de cette question.
Pour examiner la question, nous l'avons divisée en deux parties.
Premièrement, nous avons examiné s'il y avait une analyse comparative entre les sexes plus. Cette analyse démontre comment les programmes touchent les divers groupes.
Nous avons conclu qu'il y avait des lacunes sur le plan de l'information utilisée par les ministères pour établir les programmes destinés à ces groupes.
Nous avons aussi examiné, sous l'angle de l'efficacité, si l'information requise pour l'évaluation de rendement était de bonne qualité. Pour cette raison, nous avons examiné tous les programmes et les mesures, mais nous n'avons pas trouvé que les mesures étaient adéquates. Nous avons donc fait des recommandations dans le but d'améliorer ces mesures.
:
Merci beaucoup, monsieur le président, et félicitations pour votre élection. C'est une première pour moi d'être ici. Je suis un peu en retard pour le faire, mais je vous adresse mes félicitations. J'ai hâte de travailler avec vous et j'ai déjà constaté l'excellent travail que vous faites. Merci beaucoup.
Je commencerai par faire le lien entre ce travail et mes origines, mon expérience. J'ai vécu la pauvreté alimentaire au Canada. Je sais exactement ce que c'est. J'ai grandi dans une communauté métisse appelée Fishing Lake Métis Settlement, dans le territoire du Traité no 6 en Alberta, d'où viennent peu de témoins. Et puis, je représente la circonscription d'Edmonton Griesbach, où le taux de pauvreté chez les enfants est l'un des plus élevés au Canada.
C'est un problème grave pour les membres du Comité, et je ne parle pas seulement de ma vie, de mon expérience, mais aussi de ma collectivité. C'est un problème grave. Des enfants sont actuellement privés de tout, en particulier les Autochtones.
Je vois dans ce rapport un excellent travail, surtout par les experts et les fonctionnaires d'Agriculture et Agroalimentaire Canada présents. Je suis impressionné par le niveau de consultation que le gouvernement a pu mener par l'entremise de ces ministères. Ce qui me préoccupe le plus, c'est le rapport de Relations Couronne-Autochtones.
Au cours des six dernières années, j'ai été directeur national des établissements métis. Au cours de ces six années, j'ai constaté une diminution rapide des mesures de soutien pour ces collectivités du Nord de l'Alberta. J'ai également constaté un déclin rapide de la représentation des positions des peuples autochtones à la Chambre. C'est la principale raison pour laquelle je voulais être élu, c'était pour apporter ce point de vue à la Chambre. Ce genre de reddition de comptes fait cruellement défaut au gouvernement.
Il y a d'énormes écarts, et j'aimerais en signaler quelques-uns qui ont été mentionnés aujourd'hui même. J'ai remarqué que le paragraphe 12.31 du rapport de la vérificatrice générale dit:
À partir de mars 2020, Agriculture et Agroalimentaire Canada a organisé des conférences téléphoniques quotidiennes pouvant parfois réunir jusqu'à 750 partenaires du système alimentaire afin de discuter de l'état de la crise et des nouvelles préoccupations.
Les Canadiens ont accès à ce genre de discussions, mais permettez-moi de lire la section juste en dessous sur la façon dont les Autochtones sont traités.
J'ai entendu le sous-ministre dire qu'il avait consulté son ministère. J'ai parlé à tous les groupes de l'Alberta qui ont conclu des traités et qui ont déjà travaillé avec lui, et ils m'ont dit qu'ils n'avaient pas reçu un seul appel de ce ministère. La vérificatrice générale fait rapport à ce sujet. C'est un fait réel et je ne suis pas le seul à avoir ce constat, comme les groupes signataires de traités en Alberta ou les groupes de Métis, puisque la vérificatrice générale l'a constaté dans le rapport, au paragraphe 12.32 qui dit ceci:
Relations Couronne-Autochtones et Affaires du Nord Canada n'a pas consulté les parties prenantes afin de déterminer les besoins et les priorités propres aux collectivités du Nord et éloignées pendant la pandémie et la façon d'utiliser au mieux les 25 millions de dollars alloués au programme de subventions Nutrition Nord Canada.
C'est gênant. Ce sont des gens de ma famille qui souffrent parce que le gouvernement ne veut même pas nous parler. Je suis désolé d'être émotif à ce sujet, mais vous devez comprendre que ma famille est en train de mourir à cause de cela: des enfants de 15 ans et aussi un garçon de sept ans qui s'est pendu chez lui. Ce sont de vraies familles qui souffrent du manque de consultation de la part du gouvernement, et j'en ai assez de l'entendre dire comment il a mené des consultations alors que les vérificateurs eux-mêmes ont dit que ce n'est pas le cas, que ce n'est pas vrai.
Nous avons un sérieux travail à faire, mes amis. Je crois que le Comité est d'accord sur le fait que les peuples autochtones ont besoin d'une meilleure place dans notre pays. Je sais que tous les membres ici présents sont dévoués à cette cause, contrairement à notre ministère. Les peuples autochtones ne sont pas appuyés. Nous devons avoir des réponses. Nous devons mener une enquête pour savoir pourquoi cela continue d'être le cas.
J'ai le cœur brisé de devoir parler de cela aujourd'hui, au XXIe siècle, et de constater que c'est une réalité à laquelle nous sommes actuellement confrontés. Il n'y a aucune excuse pour ne pas consulter.
Je terminerai en parlant de ce que le sous-ministre, M. Quan-Watson, a dit au sujet de la baisse du prix des carottes. Si vous parlez aux Autochtones, ils vous diront que les carottes ne les intéressent pas, mais qu'ils veulent retrouver leurs pratiques alimentaires traditionnelles. Ils ne veulent pas de motoneiges, mais ils veulent retrouver leurs chiens de traîneau. Nous voulons reprendre les activités qui nous ont permis d'occuper ce territoire pendant des milliers d'années. C'est à cela que ressemble la sécurité alimentaire dans le Nord: il nous faut ce genre de soutien, un accès traditionnel à nos terres, un accès traditionnel à nos aliments. Nous pouvons nous nourrir.
J'ai été éleveur pendant longtemps. J'ai été heureux d'entendre les questions de mon collègue au sujet de Cargill.
Merci beaucoup. Ma famille a également été touchée par cette situation.
S'il vous plaît, arrêtez de vous présenter devant les comités pour dire que vous avez fait quelque chose, quand ce n'est pas vrai.
Quelqu'un ment ici — soit le sous-ministre, qui a dit avoir consulté tout le monde, soit la vérificatrice générale.
Ma première question, monsieur Hayes, concerne le paragraphe 12.32. Pouvez-vous me dire si ce qu'il dit est vrai?
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Merci, monsieur le président.
J'ai hâte de travailler avec mes collègues du Comité.
Je tiens d'abord à dire que je suis emballé à l'idée de faire partie du Comité des comptes publics. J'ai beaucoup de respect pour le Bureau du vérificateur général qui, je trouve, fait un travail très important. Je pense, que du point de vue de la politique publique, chaque fois que les gens du Bureau prennent la parole, nous les écoutons. Je ne parle pas que des élus, puisque les sous-ministres et les gens des ministères le font aussi. C'est une façon efficace d'apporter des changements et d'obtenir une meilleure gouvernance à l'échelon fédéral.
Monsieur Hayes, je vais commencer par vous et m'attarder à la page 20, qui traite des incohérences dans le processus de demande. Il y a une ligne précise sur les montants admissibles pour différents programmes. En ce qui concerne le Fonds canadien pour la stabilisation des produits de la mer, vous avez dit que « les demandeurs avaient droit à différents pourcentages de remboursement pour des activités admissibles ». Vous a‑t‑on expliqué pourquoi les pourcentages varient d'une région à l'autre du pays?
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Merci, monsieur le président.
Merci à tous les travailleurs de l'agriculture et de la transformation agroalimentaire qui nous ont nourris tout au long de la pandémie. C'est un travail incroyable. Je suis sûr que tout le Comité leur est reconnaissant de ce magnifique effort.
Je vais commencer par quelques observations, avant d'en venir à ma question.
L'accès à des aliments sains et nutritifs, en quantité suffisante, est un besoin fondamental, d'où l'absolue nécessité de protéger notre système alimentaire. Même si le gouvernement a désigné l'alimentation comme un secteur des infrastructures essentielles, Agriculture et Agroalimentaire Canada n'a pas élaboré de plan national de préparation et d'intervention en cas d'urgence avant la pandémie de COVID‑19. La bureaucratie a été obligée de bricoler des programmes ponctuels en subissant des pressions énormes. Les défis pour les secteurs de l'agriculture et de l'agroalimentaire étaient bien réels, mais la vérificatrice générale affirme au paragraphe 12.88 que « [...] en raison de problèmes liés aux données et à l'évaluation du rendement, les ministères et les organismes visés par l'audit ne pouvaient pas savoir si les initiatives avaient atteint tous les résultats visés afin de réduire l'insécurité alimentaire ou de favoriser la résilience des entreprises de transformation des aliments du secteur agricole et agroalimentaire et du secteur du poisson et des fruits de mer. »
Pour être franc, nous n'avions pas de plan, nous n'avions pas de comptes à rendre et nous n'avions pas de résultats mesurables. Or, des dizaines de millions de dollars de l'argent des contribuables ont été dépensés.
Ma question est simple. Tout l'objet du programme de sécurité — ou d'insécurité — alimentaire est que le Canada puisse se nourrir lui-même. M. Forbes peut‑il nous dire, en toute assurance, si en cas de catastrophe naturelle, de cessation du commerce ou de tout autre problème géopolitique important, le Canada peut aujourd'hui se nourrir sans l'aide d'autres pays?
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Je suis heureux de me retrouver en comité avec vous, monsieur le président. Félicitations pour votre rôle. J'ai hâte de travailler de nouveau avec vous.
Je remercie les témoins de leur présence ici ce matin.
J'aimerais lire un extrait du rapport qui semble être une des principales conclusions. C'est un message que nous avons entendu ici aujourd'hui, mais j'y reviens quand même. Il est écrit:
Dans l'ensemble, nous avons constaté que le gouvernement n'avait pas établi de plan national de préparation et d'intervention en cas d'urgence en prévision d'une crise qui toucherait l'ensemble du système alimentaire et la sécurité alimentaire de la population canadienne. Pourtant, le gouvernement a désigné l'alimentation comme un secteur des infrastructures essentielles en 2009.
Je comprends cela tout à fait, mais on dit ensuite:
Nous avons toutefois constaté que les ministères et les organismes responsables examinés avaient tiré parti de programmes et de mécanismes déjà en place pour accélérer la création de nouveaux programmes alimentaires d'urgence.
Ma question s'adresse au sous-vérificateur général Andrew Hayes.
En gardant cela en tête, et aussi le fait, bien sûr, que le Canada est un grand pays, deuxième au monde en superficie, et une immense fédération, il est peut-être normal que nous n'ayons pas de plan d'urgence national. Ce n'est pas un jugement; je cherche un point de vue. Peut-être que ces choses‑là devraient être organisées à l'échelon provincial, parce que, comme on le dit ici, « [n]ous avons [...] constaté que les ministères et les organismes responsables examinés avaient tiré parti de programmes et de mécanismes déjà en place [...] ». Là où il y a des programmes en place, il semble bien qu'on soit parvenu à faire ce qu'il fallait pour répondre aux besoins.
Bien sûr, il y a des lacunes, et le rapport en fait état. Il y a aussi de graves lacunes, certaines plus préoccupantes que d'autres.
On peut aller dans les détails ici, mais arrêtons-nous d'abord aux principes fondateurs. Dans un pays aussi vaste que le Canada, est‑il logique d'avoir un plan national, applicable à la grandeur du pays, mais qui risque évidemment de ne pas convenir à tous les problèmes? Ou ne vaut‑il pas mieux travailler de manière plus ciblée, en faisant appel à différents organismes et ministères qui ont déjà des plans — et, au besoin, aux gouvernements provinciaux —, et chercher à peaufiner ces plans?
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Merci. Je pense que c'est une question philosophique, et je soupçonne que le sous-ministre a aussi son idée là‑dessus.
Pour ce qui est des principes fondateurs, je me reporte à la Constitution du Canada et à la répartition des pouvoirs et je reconnais que, pour les questions d'intérêt national, de paix, d'ordre et de bon gouvernement, le gouvernement fédéral a un rôle à jouer dans de nombreux domaines.
Pour ce qui est d'un plan national, il faut reconnaître que le gouvernement fédéral s'est généralement donné un rôle dans la collaboration, la coordination et l'intégration des partenaires — fédéraux, provinciaux, territoriaux, autochtones, etc.
Je ne sais pas si vous aimeriez entendre le sous-ministre à ce sujet, mais je pense qu'il y a là une grande question de politique.
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Avez-vous un rapport que vous pourriez déposer? Si vous avez quelque chose à présenter au Comité, nous vous en serions très reconnaissants.
M. Chris Forbes: Je vais trouver...
M. Jeremy Patzer: Madame la greffière, pouvons-nous faire un suivi auprès de M. Forbes pour obtenir ce rapport, qui serait extrêmement utile au Comité?
Lorsque je discute avec des éleveurs et des agriculteurs, je constate que la capacité de production est l'un des principaux problèmes qu'ils soulèvent, à savoir le manque de capacité et le fait que nous n'ayons que deux installations de transformation en Alberta et une en Ontario. Il y a de petits abattoirs provinciaux, mais au bout du compte, pour ce qui est du volet fédéral, nous voyons que nous n'avons que ces deux principaux emplacements dans l'Ouest. Tout au long de la pandémie, nous avons constaté des pénuries de personnel, ainsi que toutes sortes de problèmes pour essayer de maintenir, sinon d'accroître, la capacité de production.
Lorsque je vois que nous dépensons 77,5 millions de dollars pour maintenir et accroître la capacité, et que j'entends les responsables du ministère dire qu'ils n'ont pas de réponse quant à savoir si nous pouvons faire l'un ou l'autre...
Avons-nous pu maintenir quoi que ce soit? Je le répète, tout ce que j'ai vu dans les nouvelles, c'est qu'il y avait des pénuries partout.
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Merci, monsieur le président.
J'aimerais maintenant regarder la question sous la lentille du développement durable. On le sait bien, toutes les questions alimentaires ont un énorme impact sur l'environnement, tant sur les plans de la production, de la transformation, du transport, de la logistique et de la distribution que sur celui de la gestion des déchets.
Dans le rapport du Bureau du vérificateur général du Canada, on rapporte ceci:
Pêches et Océans Canada et les agences de développement régional estimaient que le Fonds canadien pour la stabilisation des produits de la mer cadrait avec certains engagements à l’égard du développement durable. Toutefois, nous avons constaté qu’ils n’avaient établi aucun indicateur de rendement pour mesurer la contribution du programme à ces engagements.
Ma question est simple et elle s'adresse aux représentants de Pêches et Océans Canada et des agences de développement régional.
Comptez-vous établir un indicateur de rendement pour mesurer la contribution du programme aux engagements de développement durable?
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Je serai bref. Je suis capable de parler vite.
J'aimerais revenir rapidement aux principales constatations. Il y a d'abord le fait que le Bureau du vérificateur général a conclu que « le gouvernement n'avait pas établi de plan national de préparation et d'intervention en cas d'urgence en prévision d'une crise qui toucherait l'ensemble du système alimentaire et la sécurité alimentaire de la population canadienne ».
La recommandation était la suivante:
Agriculture et Agroalimentaire Canada devrait collaborer avec ses partenaires fédéraux, provinciaux et territoriaux ainsi qu'avec les parties prenantes à l'élaboration d'un plan national de préparation et d'intervention en cas d'urgence à même de répondre à une crise qui toucherait l'ensemble du secteur alimentaire du Canada, en tenant compte de la sécurité alimentaire de la population canadienne.
Je suis heureux de voir que le ministère a accepté cette recommandation et qu'il travaille fort à la planification. Je félicite ceux qui sont ici et qui ont rendu cela possible.
Évidemment, nous ne savons pas quelle sera la prochaine crise. Nous savons que nous en traversons une actuellement. La crise climatique a d'énormes répercussions sur la sécurité alimentaire de notre pays.
J'aimerais demander au sous-ministre d'Agriculture et Agroalimentaire Canada si les changements climatiques font partie de l'équation dans la planification de cette crise. Quelle incidence cela a‑t‑il sur l'ensemble de notre système alimentaire?
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Ce fut vraiment un plaisir et un privilège d'écouter les témoins et les questions de tous mes collègues sur ce sujet très important.
Pour poursuivre dans la veine des recommandations et compte tenu du fait que l'objectif de cette intervention d'urgence était de réduire l'insécurité alimentaire et de soutenir les intervenants au sein du système de transformation et de distribution agroalimentaire, ainsi que d'assurer leur résilience, j'aimerais savoir ce que font actuellement les ministères pour mettre en place ces mesures. En fait, je m'intéresse particulièrement aux agences de développement économique, dont la nature même du travail fait en sorte qu'elles peuvent mesurer des résultats très concrets.
Participez-vous à ces travaux?
[Français]
Je vais d'abord m'adresser à Mme Brassard.
À l'heure actuelle, élaborez-vous des mesures?
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Il est certain que nous allons travailler sous le leadership de nos collègues de Pêches et Océans Canada et d'Agriculture et Agroalimentaire Canada.
Nous avons travaillé rapidement lors de la mise en œuvre. L'annonce a été faite le 25 avril, et nous commencions le 22 juin à accepter des programmes. Alors, l'une des leçons que nous en tirons, c'est qu'il faut essayer d'avoir une meilleure idée de nos résultats.
Cela dit, nous avons travaillé à partir d'un programme existant, Croissance économique régionale par l'innovation, ou CERI, pour lequel les analyses comparatives entre les sexes plus, ou ACS+, et les analyses en développement durable étaient déjà faites. Ce que nous retenons, c'est qu'il faudra s'attarder de manière plus précise aux résultats de ces programmes pointus, bien sûr en collaboration avec les ministères qui ont la charge ultime en matière de politiques publiques.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Je suis vraiment heureux d'avoir une autre occasion de poser des questions.
Je me souviens d'avoir dirigé la consultation sur la sécurité en Ontario, lorsque j'étais député à l'Assemblée législative de l'Ontario. Nous avons visité plusieurs villes et cantons jusqu'au lac Seul. Une des choses dont je me rappelle encore de temps à autre, c'est le facteur d'innovation dans l'énergie propre ou l'innovation dans l'approvisionnement alimentaire dans les collectivités éloignées.
J'aimerais demander aux gens du ministère si nous avons des programmes pour appuyer l'innovation à mesure que la technologie progresse, qu'il s'agisse de l'énergie solaire ou de... J'ai oublié comment on appelle cela, mais il s'agit essentiellement de l'utilisation de vapeur pour économiser l'eau, le tout faisant partie d'une plateforme intérieure. Y a‑t‑il un programme pour cela dont vous pouvez nous parler?
Allez‑y, monsieur le sous-ministre.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Je tiens à remercier le Comité d'avoir autorisé ce tour supplémentaire, afin que nous ayons suffisamment de temps pour poser une question supplémentaire, ce qui est souvent difficile pour nous parce que nous intervenons en dernier. Ce genre de solidarité nous touche beaucoup. Merci, monsieur le président, de cette suggestion.
Ma question porte sur le tout premier point que j'ai mentionné au sujet de la consultation des peuples autochtones. Ce que j'ai remarqué dans la recommandation du sous-vérificateur général dans le rapport, c'est que, bien qu'elle vienne du Bureau du vérificateur général, il y a certaines lacunes dans la recommandation. La recommandation dit ceci: « Agriculture et Agroalimentaire Canada devrait collaborer avec ses partenaires fédéraux, provinciaux et territoriaux ainsi qu'avec les parties prenantes... »
Je crois qu'il est important de consulter explicitement les peuples autochtones, qui sont souvent oubliés dans ces discussions cruciales, surtout en ce qui concerne les aliments. L'alimentation est l'un des aspects les plus importants de la survie de la culture et du bien-être des peuples autochtones.
J'aimerais que le sous-ministre nous dise, et je ne parle pas du sous-ministre des Relations Couronne-Autochtones, parce que je sais très bien comment se déroulent — ou ne se déroulent pas — les consultations dans ce contexte, mais bien le sous-ministre de l'Agriculture, s'il a l'intention de consulter les peuples autochtones dans le cadre de ce plan d'action national.