:
Je déclare maintenant la séance ouverte.
[Traduction]
Je sais bien que des députés sont encore en train de s'installer, mais ils savent qu'il me faut quelques minutes pour passer en revue certaines règles et pour faire les présentations.
Merci à toutes et à tous de vous être déplacés. C'est merveilleux de voir autant de témoins en personne.
[Français]
Je vous souhaite la bienvenue à la 47e réunion du Comité permanent des comptes publics de la Chambre des communes.
Conformément à l'article 108(3)g) du Règlement, le Comité se réunit aujourd'hui dans le cadre de son étude sur le Rapport 10, « Les prestations spécifiques liées à la COVID‑19 », de la vérificatrice générale du Canada.
[Traduction]
Je vais donc souhaiter la bienvenue à nos nombreux témoins.
Nous accueillons Karen Hogan, vérificatrice générale. Je suis ravi de vous voir, madame. Nous accueillons également du Bureau du vérificateur général: Mélanie Cabana, directrice principale, et Lucie Després, directrice.
De l'Agence du revenu du Canada, nous accueillons Bob Hamilton, commissaire du revenu; Marc Lemieux, sous-commissaire, Direction générale des recouvrements et de la vérification; Gillian Pranke, sous-commissaire, Direction générale des cotisations, des prestations et des services; et Adrianna McGillivray, directrice générale, Direction générale des programmes d'observation.
Du ministère de l'Emploi et du Développement social, nous recevons Jean‑François Tremblay, sous-ministre; Tammy Bélanger, sous-ministre adjointe principale, Direction générale des prestations et des services intégrés, par vidéoconférence; Catherine Demers, sous-ministre adjointe déléguée, Direction générale des compétences et de l'emploi; Mary Crescenzi, sous-ministre adjointe, Direction générale des services d'intégrité, Service Canada; Cliff C. Groen, dirigeant principal des activités, Modernisation du versement des prestations; et Nathalie Manseau, dirigeante principale des finances intérimaire et directrice générale, Services consultatifs en gestion financière, également par vidéoconférence.
Nous allons passer aux déclarations des témoins.
Madame Hogan, vous avez la parole pour cinq minutes, après quoi nous passerons à M. Hamilton et à M. Tremblay.
Madame Hogan, vous avez la parole.
:
Monsieur le président, je vous remercie de nous donner, une fois de plus, l'occasion de discuter de notre rapport sur les prestations spécifiques liées à la COVID‑19, qui a été déposé à la Chambre des communes, le 6 décembre 2022.
Je tiens d'abord à souligner que cette audience se déroule sur le territoire traditionnel non cédé du peuple algonquin anishinabe. Je suis accompagnée de Mmes Mélanie Cabana et Lucie Després, qui étaient responsables de l'audit.
L'audit a porté sur six programmes de prestations liées à la COVID‑19 visant à soutenir les particuliers et les employeurs pendant la pandémie. Nous avons cherché à savoir si Emploi et Développement social Canada et l'Agence du revenu du Canada avaient géré ces programmes de façon efficace et si ces programmes avaient produit des résultats en faveur de l'optimisation des ressources. Nos travaux ont également porté sur les montants versés aux bénéficiaires, et nous avons examiné si les procédures de recouvrement des paiements excédentaires et des paiements versés à des bénéficiaires inadmissibles avaient été mises en œuvre dans les meilleurs délais.
Pour ce qui est de l'ensemble des programmes que nous avons audités, nous avons constaté que des paiements totalisant 4,6 milliards de dollars avaient été versés en trop à des personnes inadmissibles. Nous avons aussi estimé que des paiements totalisant au moins 27,4 milliards de dollars devraient être examinés de plus près afin de confirmer l'admissibilité des bénéficiaires. Cela comprend des prestations versées à des particuliers totalisant 11,9 milliards de dollars.
À la demande du Comité, nous mettons l'accent, aujourd'hui, sur les prestations de soutien aux particuliers. Nous avons conclu qu'Emploi et Développement social Canada et l'Agence du revenu du Canada avaient rapidement offert une aide financière aux particuliers. Les programmes, dont la conception aurait normalement nécessité des mois ou des années de travail, ont été opérationnels en quelques semaines et ont permis d'aider les personnes les plus touchées par la pandémie. Il s'agissait, entre autres, des femmes, des membres de minorités visibles, des jeunes et des Autochtones, ainsi que des personnes ayant perdu leur emploi ou ayant subi une baisse considérable de leurs revenus. Les programmes liés à la COVID‑19 ont aidé à empêcher une augmentation de la pauvreté, ont réduit les inégalités de revenu et ont soutenu la relance économique.
[Traduction]
Afin de verser les paiements rapidement, Emploi et Développement social Canada et l'Agence du revenu du Canada ont décidé de limiter les contrôles préalables au paiement. Par conséquent, ils auraient à accroître leurs efforts par la suite pour vérifier si les prestations versées étaient exactes et si elles avaient été versées aux personnes admissibles. Cette approche est conforme aux pratiques exemplaires internationales en matière de soutien en cas d'urgence.
Au fil de la pandémie, les programmes ont été prolongés et modifiés, et le ministère et l'Agence ont ajouté certains contrôles préalables au paiement. Toutefois, dans le cas de chacun des programmes, certains critères d'admissibilité ne faisaient toujours pas l'objet d'un contrôle préalable au paiement.
Compte tenu des contrôles préalables au paiement limités, Emploi et Développement social Canada et l'Agence du revenu du Canada ont décidé dès le début de mettre l'accent sur les vérifications après paiement. Cependant, nous avons constaté que le nombre de vérifications après paiement était peu élevé et que le ministère et l'Agence n'avaient pas prévu de vérifier tous les paiements pour lesquels les bénéficiaires étaient identifiés comme potentiellement inadmissibles. De plus, comme ils ont retardé les travaux de vérification après paiement alors que la pandémie continuait à évoluer, il y a un risque que le ministère et l'Agence ne terminent pas les vérifications après paiement prévues dans les délais prescrits par la loi.
Les efforts de recouvrement des montants exigibles étaient limités au moment où nous avons fait rapport. À l'été 2022, environ 2,3 milliards de dollars de paiements de prestations en trop liées à la COVID‑19 avaient été recouvrés.
Comme dans le cas de la subvention salariale à l'appui des employeurs, je suis préoccupée par les progrès limités des travaux de vérification après paiement liés à ces programmes. Le gouvernement fédéral a dépensé des milliards de dollars pour aider les gens en temps de crise, mais il ne sait pas si cet argent a toujours été versé à des bénéficiaires admissibles. Pour être juste envers l'ensemble des contribuables, le gouvernement doit effectuer un travail de vérification rigoureux. Peu importe l'approche qu'il adopte, il doit être clair et transparent avec les Canadiennes et les Canadiens.
Monsieur le président, je termine ainsi ma déclaration d'ouverture. Nous nous ferons un plaisir de répondre aux questions des membres du Comité.
Merci.
:
Monsieur le président, je vous remercie pour cette occasion de discuter du
Rapport 10 — Prestations spécifiques liées à la COVID‑19 du Bureau du vérificateur général du Canada.
Vous avez déjà présenté les collègues qui m'accompagnent.
Tout comme je l'ai fait lors de ma première comparution devant ce comité, je tiens à remercier la vérificatrice générale et son équipe pour leur travail essentiel et diligent. Le travail à l'Agence a déjà commencé pour répondre aux recommandations de la vérificatrice générale.
L'Agence est entièrement d'accord avec six des recommandations de la vérificatrice générale et elle accepte partiellement celle qui s'applique à l'Agence et à EDSC. Cela est d'ailleurs consigné dans le plan d'action de l'Agence qui a été soumis à ce comité.
Dans le contexte de la pandémie, l'Agence a été chargée d'administrer 12 programmes d'urgence afin d'offrir un soutien essentiel aux Canadiens qui avaient perdu leur emploi, à ceux qui ne pouvaient travailler parce qu'ils étaient malades, ou à ceux qui devaient rester à la maison pour prendre soin d'un être cher ou pour se conformer aux directives sanitaires locales.
L'approche fondée sur l'attestation mise en place par le gouvernement a guidé la mise en œuvre de tous les programmes d'urgence et de relance économique en lien avec la COVID‑19 que nous avons administrés, et ce, afin de garantir que les fonds nécessaires aux Canadiens soient versés en temps opportun et avec compassion.
[Français]
Fournir des prestations aux Canadiens était au cœur de la réponse du gouvernement. L'approche de l'Agence du revenu du Canada a toujours été de veiller à ce que les gens obtiennent l'aide dont ils avaient besoin au moment où ils en avaient besoin.
Grâce à nos systèmes robustes et à une main-d'œuvre solide et expérimentée, nous étions bien placés pour administrer ces programmes en menant des activités de traitement des demandes et de conformité.
[Traduction]
Je serai clair: nous n'avons pas été parfaits. Mais chaque semaine, nous apprenions quelque chose de nouveau grâce aux renseignements que nous avons su rassembler. Ces leçons apprises nous ont permis d'affiner nos contrôles avant paiement et d'ajuster la manière dont nous administrions les programmes. Et ces leçons apprises ont été partagées avec ce comité le 31 mars 2022.
Un contrôle clé de prépaiement a été ajouté à l'été 2020 où les données fiscales ont été utilisées pour bloquer progressivement 700 000 demandes. Nos contrôles ont également permis d'éviter potentiellement 5 milliards de dollars en paiements inadmissibles supplémentaires.
Des activités de vérification après paiement — qui font également partie de notre stratégie de conformité — se déroulent présentement fort bien au sein de l'Agence, et des centaines de milliers de vérifications après paiement sont prévues.
[Français]
Comme je l'ai souligné lors de ma comparution la semaine dernière, l'approche adoptée par l'Agence optimise les recouvrements et donne la priorité à la gestion des fonds publics et à l'utilisation efficace des ressources. Elle réduit également l'impact sur les Canadiens en limitant le nombre de vérifications des demandeurs admissibles.
[Traduction]
L'Agence continuera de travailler avec EDSC pour cerner les risques en matière d'observation et continuera d'agir en conséquence.
En date du 19 janvier 2023, l'Agence a envoyé plus de 960 000 avis de détermination aux particuliers, et des milliers d'autres doivent être envoyés, les informant qu'ils ont une dette impayée inscrite à leur compte. Ces avis représentent environ 4,2 milliards de dollars.
De plus — dans le cadre de nos efforts de conformité —, l'Agence et EDSC continueront à traiter tous les cas où les particuliers ont reçu un paiement forfaitaire anticipé pour la Prestation d'assurance-emploi d'urgence ainsi que les cas où les particuliers ont reçu plus d'un type de prestation pour la même période. Tous ces efforts de recouvrement progressent bien.
Il est important de souligner que notre travail de conformité peut mettre en cause les populations vulnérables, dont beaucoup sont aux prises avec le coût élevé de la vie. L'approche de recouvrement de l'Agence continuera d'être souple et empreinte d'empathie pour répondre aux situations auxquelles ces Canadiens sont confrontés.
[Français]
En terminant, je veux, encore une fois, souligner le travail dévoué des employés de l'Agence pendant cette période difficile, puisqu'ils ont administré ces programmes qui, aux dires de la vérificatrice générale elle-même, ont empêché une augmentation de la pauvreté au Canada.
[Traduction]
De plus, nos employés ont fait tout cela en continuant à exécuter nos programmes principaux d'administration fiscale et de prestations, y compris le traitement des déclarations des particuliers et des entreprises, et l'émission de prestations, de crédits et de remboursements aux Canadiens.
Merci, monsieur le président. Je serai heureux de répondre à vos questions.
:
Monsieur le président, c'est avec plaisir que je répondrai aux questions concernant le rapport de la vérificatrice générale sur les prestations liées à la COVID‑19. Je suis accompagné de collaborateurs dont je ne répéterai pas les noms, puisque vous les avez déjà présentés.
Nous tenons à remercier le Bureau du vérificateur général de son travail et de son rapport.
Je souhaite aussi souligner que nous nous réunissons aujourd'hui sur le territoire traditionnel non cédé du peuple algonquin anishinaabe.
[Français]
Au début de la pandémie de COVID‑19, nous sommes intervenus rapidement pour donner accès à un soutien du revenu d'urgence à des millions de Canadiens, y compris des travailleurs indépendants.
Avec le soutien du Parlement, nous avons mis en œuvre la PCU en utilisant un processus de demande fondé sur l'attestation, plutôt que sur des vérifications initiales. Ainsi, en avril 2020, nous avons été en mesure de traiter les demandes et de verser la PCU le plus rapidement possible.
[Traduction]
Le processus fondé sur l'attestation était assorti d'un cadre d'intégrité final basé sur le risque qui est axé sur la détection des fraudes, les mesures de prévention et la vérification après paiement de l'admissibilité des demandeurs.
Le forum international de la fraude dans le secteur public a reconnu que le processus fondé sur l'attestation est une pratique exemplaire quand il s'agit de fournir une aide d'urgence. Dès le départ, nous avons clairement expliqué que l'admissibilité serait vérifiée ultérieurement à l'aide des données fiscales.
[Français]
Dans l'ensemble, la vérificatrice générale a conclu dans son rapport que les programmes de prestations liées à la COVID‑19, y compris la PCU, ont atteint les objectifs fixés en contribuant à atténuer la pauvreté et l'inégalité des revenus et en facilitant la relance économique.
Nous avons maintenant un plan solide pour effectuer la vérification après paiement, et nous procédons à ce travail de manière méthodique.
[Traduction]
Les analyses de données ont permis d'évaluer la totalité des demandes de PCU pour déterminer leur potentielle inadmissibilité. En date du 6 janvier 2023, EDSC avait envoyé environ 55 000 lettres de vérification à des bénéficiaires potentiellement inadmissibles, leur demandant de fournir des preuves. Nous avons également envoyé 1,8 million d'avis de trop-payé à des bénéficiaires afin de rectifier les paiements de prestations d'urgence déjà versés.
Comme vous vous en souvenez peut-être, cet argent a été versé rapidement aux gens dans les jours qui ont suivi la demande, puis il a fallu faire un rapprochement a posteriori. En date du 6 janvier dernier, nous avions recouvré 1,68 milliard de dollars de trop-payé auprès de plus de 1,8 million de Canadiens.
Nous avons les ressources nécessaires pour prendre ces mesures d'intégrité. EDSC s'est engagé à effectuer 157 000 vérifications après paiement au cours de la période de quatre ans. Il ne serait pas rentable ni conforme aux pratiques exemplaires internationales ou à celles de l'industrie, d'enquêter sur la totalité des demandes potentiellement inadmissibles. Je tiens également à préciser que cette approche est évolutive et qu'elle sera adaptée aux circonstances.
[Français]
Il est probable que de nombreux Canadiens ont agi de bonne foi au moment de demander et de recevoir des prestations, même s'ils n'y avaient pas droit, au bout du compte.
À la suite de la tenue d'activités rigoureuses de vérification après paiement, les bénéficiaires jugés inadmissibles à la PCU ou ayant présenté des demandes frauduleuses devront rembourser le montant dû.
[Traduction]
Le gouvernement s'est engagé à travailler avec les Canadiens pour veiller à ce qu'ils ne se retrouvent pas dans une situation financière difficile en devant rembourser les prestations d'urgence qu'ils ont reçues. Cela reflète notre approche empathique et axée sur les gens.
Monsieur le président, nous apprécions les recommandations de la vérificatrice générale et notre équipe les prendra en considération dans la poursuite de son travail.
Merci.
:
Monsieur le président, je peux commencer, et M. Lemieux peut...
Comme nous l'avons dit la semaine dernière et aujourd'hui encore, les efforts de conformité en sont encore aux premières étapes. Nous allons les poursuivre jusqu'en 2025. Il est très difficile de savoir ce qu'il en sera au bout du compte, parce que notre approche fondée sur le risque est rajustée au fur et à mesure. Lors de nos vérifications, il nous arrive de constater l'existence d'un risque auquel nous n'avions peut-être pas songé. Nous rajustons donc nos algorithmes et notre approche pour l'avenir.
En définitive, il y aura probablement des cas qui ne seront pas examinés parce qu'il nous reviendra moins cher d'y renoncer. À ce stade, il est très difficile de dire ce qu'il en sera.
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
Tout d'abord, je tiens à remercier sincèrement, par l'entremise du personnel de l'Agence du revenu, tous ceux qui ont travaillé en première ligne et donné suite aux diverses prestations. Merci beaucoup.
Je me souviens très bien de la conversation que j'ai eue avec un jeune sans-abri à l'époque. Je crois que c'était pendant les deux premières semaines de la COVID‑19. J'ai vu ce jeune homme. Il était dans le froid, et j'étais inquiet pour lui. Je suis allé lui acheter de la nourriture. Je lui ai demandé comment il se faisait qu'il était à l'extérieur et non dans le refuge, mais le refuge avait été fermé. Il y avait des centaines, voire des milliers de personnes comme lui au Canada qui ne savaient pas quoi faire.
Je me souviens de deux choses, deux sentiments que j'avais en tête. Que l'on soit politicien, bureaucrate, une personne qui a un emploi ou une personne qui n'en a pas, on était tous aussi vulnérables aux risques de la COVID sans la protection du vaccin à l'époque. Nous étions tout aussi importants les uns que les autres. Notre santé et notre sécurité sont tout aussi importantes, car le virus est si contagieux qu'il peut toucher n'importe qui au pays.
Monsieur le commissaire, pouvez-vous nous parler de l'importance d'offrir ces mesures de soutien au public et de veiller à ce que les Canadiens à risque n'aient pas eu à s'inquiéter d'aller travailler pour obtenir de quoi nourrir leur famille à ce moment‑là? Dans quelle mesure était‑ce important pour l'ensemble des Canadiens au cours des premiers, disons, quelques mois de la COVID‑19, alors que nous n'en savions pas assez sur le virus et sur la façon de protéger les Canadiens contre lui?
:
Je dirais que c'était, de toute évidence, très important pour les Canadiens, mais cela se reflète dans l'approche fondée sur l'attestation que le gouvernement a adoptée comme moyen d'acheminer l'argent aux gens qui en avaient besoin le plus rapidement possible. Nous vivions une situation extraordinaire. Comme vous l'avez dit, les gens avaient besoin de ces prestations, et l'une de nos principales tâches à l'époque était de les distribuer le plus efficacement possible.
Je pense qu'il a été reconnu que nous avons fait du bon travail à cet égard, malgré le fait que nous, à l'Agence — tout comme les employés d'EDSC —, luttions nous-mêmes contre la COVID‑19 au sein de notre effectif. Cela a eu un impact sur nous tous dans notre vie. Essentiellement, la plupart des employés devaient travailler à distance, et la situation était différente.
Pendant que nous faisions cela, nous avons quand même jugé qu'il était vraiment important d'avoir des mécanismes en place pour pouvoir distribuer l'argent de façon efficace et rapide. Nous avons beaucoup insisté sur la convivialité de notre page Web et de notre processus de demande. Nous avons certainement dû faire des vérifications dès le départ, et la vérificatrice générale le signale. La vérification initiale se faisait de manière plus simplifiée que pour un programme normal pour nous, mais nous savions que nous aurions l'occasion d'y revenir par la suite.
Je pense que c'était vraiment essentiel pour nous, et je dirais simplement que cela ne s'est pas terminé au bout de ces premiers mois. Quant à nos efforts de conformité, nous ne les avons pas négligés, mais adaptés à la situation, car nous nous devions de faire preuve d'empathie, même si nous savions que certaines personnes recevaient l'argent sans y avoir droit.
:
Merci, monsieur le président.
Je remercie tous les témoins qui se sont déplacés aujourd'hui pour assister à notre rencontre, qui est très importante.
J'aimerais commencer par aborder un sujet très important, qui n'a pas été tellement discuté ici, jusqu'à présent, à savoir les fraudes liées aux vols d'identité, qui ont représenté un montant important réclamé à la PCU. Il s'agit d'une somme d'argent qui a été détournée des fonds publics.
J'aimerais entendre davantage les commentaires de la vérificatrice générale du Canada à ce sujet.
Madame Hogan, on sait que ce n'était pas le principal sujet de votre étude. Toutefois, j'aimerais savoir ce que vous avez constaté pour ce qui est de l'ampleur des sommes d'argent, au titre de la PCU, qui ont été détournées en raison de fraudes liées à des vols d'identité.
:
Ma réponse est oui et non. Il faut se remettre dans le contexte.
Au début de la pandémie, l'échéance pour produire les déclarations de revenu personnel avait été repoussée. Par conséquent, l'Agence du revenu du Canada et Emploi et Développement social Canada n'avaient pas l'information nécessaire. L'information n'avait pas été demandée lors des demandes de prestations, car c'était des attestations personnelles. Très peu d'information sur 2019 était disponible. Nous avons constaté que, une fois l'information reçue, l'Agence du revenu du Canada avait mis en place un autre contrôle pour vérifier les revenus des prestataires. Nous avons pu constater, lors de notre audit, qu'ils ont arrêté les paiements faits par erreur, mais qu'ils n'ont pas procédé au recouvrement des sommes versées.
Par contre, ces mesures n'ont pas été utilisées quand les déclarations de 2020 ont été reçues. Tout était en place, mais cela n'a pas été fait de façon continue. C'est sous cet aspect que des vérifications rigoureuses auraient dû être faites par l'Agence du revenu du Canada, pour le recouvrement.
:
Merci beaucoup, monsieur le président. J'aimerais remercier tous les témoins de leur présence aujourd'hui.
Je tiens d'abord à dire à quel point je suis préoccupé par une vérification comme celle‑ci, qui, à mon avis, met les Canadiens de la classe moyenne dans le collimateur de l'Agence du revenu du Canada, surtout à la lumière du témoignage du commissaire la semaine dernière au sujet de ma question sur l'évasion fiscale des sociétés.
Nous faisons face ici à un problème unique, car nos ressources sont limitées. Nos ressources sont limitées, même si nous aimerions que l'Agence du revenu du Canada puisse tout faire. La réalité, c'est qu'il s'agit d'une ressource limitée, et les gens qui ont pu administrer ces mesures de soutien pendant cette période ont fait un travail remarquable pour les Canadiens de la classe ouvrière et de la classe moyenne, à une époque où beaucoup de gens étaient très inquiets au sujet de leur avenir.
J'aimerais revenir en arrière un instant et rappeler aux gens que c'était une époque où notre économie était littéralement paralysée. Il y avait des gens qui ne savaient pas comment payer leur loyer. Nous avions des parents qui sont maintenant avec leurs enfants et qui ne pouvaient pas aller travailler. Il y a eu de graves interruptions dans la vie quotidienne des Canadiens. Ils avaient vraiment peur de ce qu'ils allaient devenir s'ils perdaient leur emploi.
Pendant cette période, les gens se souviennent peut-être que c'était l'une des seules bouées de sauvetage pour ceux qui, autrement, auraient perdu leur maison, leur voiture et tant d'autres choses, parce qu'ils n'étaient pas payés. Ce soutien essentiel était important pour des milliers de Canadiens. Oui, certaines personnes ont fait des erreurs. C'est un fait. Beaucoup ont fait des erreurs, mais à bien des égards, il s'agissait d'erreurs commises de bonne foi par des gens qui avaient peur.
Compte tenu des ressources limitées de l'Agence, nous ne pouvons pas éviter les milliards de dollars — des milliards — que nous perdons au titre de l'évasion fiscale des sociétés. Pas plus tard que la semaine dernière, lorsque le commissaire a comparu, nous avons parlé de pertes de revenus de 4 à 7 milliards de dollars entre 2014 et 2018. C'est de l'argent qui devrait aller aux écoles, aux hôpitaux, aux routes, à notre système public de soins de santé — des choses sur lesquelles les Canadiens comptent vraiment. Lorsque nous parlons de l'efficacité et de l'efficience du système de l'Agence et des systèmes auxquels les Canadiens devraient faire confiance, ce sont là certaines des questions que les Canadiens se posent.
Lorsque je parle aux gens de ce qui est le plus important pour l'Agence, oui, les paiements de la Prestation canadienne d'urgence sont mentionnés, c'est certain. Or, certaines personnes ont accepté ces paiements alors qu'elles n'y avaient pas droit. Nos lois fiscales devraient permettre l'équité à cet égard. La vérificatrice générale a mentionné l'importance de veiller à l'équité fiscale, mais qu'en est‑il de l'équité quand il s'agit de certaines de ces sociétés qui escroquent les Canadiens de milliards de dollars?
Je tenais à le dire officiellement aujourd'hui. Ce dont nous parlons en réalité, c'est d'essayer de récupérer des fonds qui sont dus aux Canadiens, et certaines des pertes les plus importantes sont attribuables aux sociétés qui évitent de payer leurs impôts.
La semaine dernière, j'ai demandé au commissaire comment nous pouvions établir des priorités, surtout parce que l'Agence faisait déjà beaucoup de travail. C'était entre 2014 et 2018, alors qu'il y avait un problème de capacité pour essayer de faire démarrer la lutte contre l'évasion fiscale — puis il y a eu la COVID, et maintenant ceci. Je m'inquiète de la capacité de l'Agence et de la façon dont elle pourra s'assurer que tous ces cas peuvent être examinés. S'il s'agit de déterminer à qui accorder la priorité, je dirais qu'il faut s'en prendre à ceux où les coûts de renonciation sont les plus élevés, c'est‑à‑dire les sociétés.
Nous avons parlé des coûts de renonciation. Je vais peut-être poser une question à l'Agence au sujet de certains de ces coûts. Elle s'adresse évidemment au commissaire Hamilton. Vous vous souviendrez peut-être que, lors de notre réunion de la semaine dernière, vous avez reconnu que les ressources limitées de l'Agence ont un coût de renonciation et que les entreprises canadiennes évitent de payer des milliards de dollars d'impôt chaque année.
Comment pouvons-nous résoudre ce problème? Comment pouvons-nous nous concentrer à la fois sur le recouvrement des prestations liées à la pandémie et sur le fait de veiller à ce que ces sociétés, qui ont grandement profité de la situation pendant cette même période — lorsque la classe ouvrière et la classe moyenne souffraient —, soient visées par le genre de capacité dont l'Agence a besoin pour faire son travail d'une manière crédible et fiable dans les deux cas? Nous en sommes à des milliards de dollars d'évasion fiscale. Les coûts de renonciation seraient énormes pour les Canadiens. Il ne s'agit pas de s'en prendre à de petites vieilles dames qui ont peut-être dépassé leur limite.
Lorsque les néo-démocrates se sont battus pour ce plan, nous nous sommes battus pour utiliser le régime fiscal afin de pouvoir créer un système beaucoup plus facile sur le modèle de notre « revenu de base garanti », en nous assurant d'utiliser le régime fiscal existant pour récupérer une partie de ces fonds. Ces solutions auraient été bonnes, et voilà où nous en sommes.
Je m'écarte un peu du sujet.
Commissaire Hamilton, comment votre organisme a‑t‑il surveillé l'évasion fiscale des sociétés de 2018 à 2022, ne serait‑ce que partiellement?
La première chose que je dirais, c'est que nous pouvons faire tout cela. Nous avons reçu beaucoup de ressources au cours des dernières années pour lutter contre l'évasion fiscale à l'échelle internationale et au Canada, et c'est un élément important de notre programme. Nous prenons ce programme d'équité et d'intégrité très au sérieux, et nous avons les ressources nécessaires pour garantir l'intégrité des prestations liées à la COVID.
Je dirais que nous calculons l'écart fiscal chaque année. Nous sommes l'un des pays qui le font. C'est par souci de transparence, puisque nous calculons la différence entre l'impôt perçu et ce qui pourrait être perçu. C'est une de nos contributions.
Mais je tiens surtout à faire valoir qu'il ne s'agit pas seulement d'un problème canadien, mais d'un problème mondial. Un aspect important de notre travail consiste à nous entendre avec nos partenaires d'autres pays et échanger de l'information, car ce sont souvent des multinationales que nous devons cibler. C'est peut-être le domaine où nous faisons les plus grands progrès, mais il est très complexe et nous n'obtenons pas de résultats du jour au lendemain.
J'estime que nous prenons ces deux objectifs très au sérieux.
J'aimerais remercier Mme Hogan et M. Hamilton d'être revenus à notre comité. J'aimerais également souhaiter la bienvenue à M. Tremblay et le remercier.
Ma question s'adresse à vous, monsieur Hamilton. Dans Scarborough—Agincourt et dans de nombreuses circonscriptions partout au Canada, de nombreuses familles, en particulier celles qui ont des responsabilités supplémentaires en matière de soins, que ce soit pour des enfants ou des membres de la famille âgés, comptaient sur ces paiements de la Prestation canadienne d'urgence pour traverser la pandémie. Pour les personnes qui vivent d'un chèque de paye à l'autre, lorsque le chèque de paye a soudainement cessé, il était vraiment important que les prestations soient versées rapidement.
Si l'Agence du revenu du Canada avait effectué une vérification des paiements anticipés, combien de temps encore ces familles auraient-elles dû attendre pour obtenir des prestations? De plus, selon votre expérience, quelle incidence cela aurait‑il eue sur ces familles et ces personnes?
:
Je vous remercie de la question.
Cela dépend certainement du type d'étape de paiement anticipé supplémentaire que l'on met en place. Certains sont plus sévères que d'autres. Il n'y avait aucun doute que plus nous mettions de friction dans le système ou demandions des vérifications supplémentaires, plus cela allait retarder les choses. Il s'agirait souvent d'un exercice manuel à faire au sein de l'Agence. Plus nous pouvons automatiser les choses, mieux c'est. Les formalités à remplir manuellement retardent les processus.
Je dirais, par exemple, qu'au cours de la période — nous avons parlé de fraude plus tôt —, nous avons remarqué qu'il y avait des cas où nous avions des soupçons de fraude, alors nous avons retenu et bloqué le paiement pendant que nous faisions la vérification. Dans certains cas, nous avons peut-être forcé certaines personnes à nous appeler...
Comme je l'ai mentionné, nous avons également envoyé 1,8 million de lettres à des personnes qui ont reçu le paiement forfaitaire et qui n'auraient pas dû le recevoir. Il y en a déjà près de 1,2 million qui ont commencé à rembourser l'argent ou qui l'ont déjà fait. C'est en fait positif.
Dans ce cas‑ci, comme je l'ai mentionné au début, nous avons examiné toutes les données dans le cadre de l'analyse des données. Nous nous sommes retrouvés avec un bassin de plus de 550 000 personnes où il y avait des différences entre les critères d'admissibilité et la somme d'argent qu'elles recevaient. C'est le bassin de gens que nous examinons.
Je vais vous donner un exemple. Les bénéficiaires devaient avoir des revenus de 5 000 $. Il y a peut-être des gens qui n'ont pas gagné 5 000 $, mais qui ont peut-être reçu un paiement. Est‑ce qu'on s'en prend à des gens comme ça? Il va falloir évaluer combien de temps il faudra y consacrer. C'est le genre d'analyse que nous avons faite. Les 55 000 sont les premiers où nous avons une bonne raison de croire qu'il y a de l'argent à rembourser.
Oui, nous commençons à avoir une réponse très positive. Nous allons voir si cela va continuer de la même façon pour tous. Notre objectif est vraiment de nous concentrer sur ceux pour lesquels nous pensons qu'il y a vraiment des raisons de croire... Ce pourrait être de bonne foi, mais c'est un écart important par rapport à...
:
Merci, monsieur le président.
Je vais essayer d'être la plus brève possible. Quelque chose m'interpelle profondément depuis le dernier échange. M. Hamilton nous a bien fait comprendre que ce n'était pas un manque de volonté de recouvrer l'argent. Il reste que de forts retards ont été constatés et qu'on n'arrivera probablement jamais à recouvrer plusieurs milliards de dollars versés en trop.
Cela dit, on rappelle quand même un élément de contexte fondamental. En effet, si la Prestation canadienne d'urgence a été créée, c'est parce qu'il y avait un système d'assurance-emploi complètement inefficace.
Nous avons la chance d'avoir parmi nous aujourd'hui le sous-ministre Jean‑François Tremblay, d'Emploi et Développement social Canada. Il pourra nous expliquer où en est la réforme de l'assurance-emploi, demandée par tous les partis de l'opposition, et qui est nécessaire pour que les travailleurs aient enfin accès à un vrai système. Si on se retrouve en récession, ce que prévoient tous les économistes — je suis économiste —, où sera le vrai système d'assurance-emploi que les Québécois et les Canadiens méritent?
Monsieur Tremblay, avez-vous tiré une leçon de cette pandémie? Un vrai système, une vraie réforme sont-ils en vue?
Pour ce qui est des consultations, nous ne parlons peut-être pas des mêmes. Cependant, je vois qu'en 2020, le ministère de l'Emploi et du Développement social a tout de même donné 18 millions de dollars à Deloitte, 26 millions de dollars à Accenture Canada Inc. et 40 millions de dollars à PwC.
En matière de consultations, on constate qu'il y en a eu pas mal dans le secteur privé. Par contre, on ne voit aucun effet positif sur les résultats. C'est donc un peu problématique.
Je pense que mon temps est écoulé, monsieur le président.
:
Merci, monsieur le président.
J'aimerais reprendre là où j'en étais au sujet de la capacité de l'Agence du revenu. Vous avez mentionné que vous fonctionnez à plein régime et que vous avez le pouvoir et la capacité d'enquêter sur chacune de ces demandes, mais, bien sûr, les Canadiens continuent de voir des problèmes par rapport à ce qu'ils estiment devoir leur être dû, c'est‑à‑dire les énormes recettes provenant de l'évasion fiscale des sociétés qui devraient être investies dans nos systèmes publics.
À cet égard, je pense qu'il est important de savoir et de nuancer ce que vous dites, monsieur le commissaire. Vous savez, l'argent est, bien sûr, l'une des ressources que le gouvernement a été en mesure d'augmenter pour les activités et la capacité de l'Agence, mais la question demeure de savoir si c'est suffisant, surtout si nous pensons au niveau d'évasion fiscale qui existe actuellement.
Il serait utile pour moi et, je crois, pour les Canadiens de partout au pays de savoir exactement ce que vous faites à l'égard de l'évasion fiscale et de comprendre si vos stratégies augmentent ou diminuent par rapport aux chiffres que j'ai cités entre 2014 et 2018.
À quoi ressemblent les chiffres pour 2018‑2020 en ce qui concerne l'évasion fiscale des sociétés?
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Merci, monsieur le président, de la question.
Je n'ai pas sous les yeux le chiffre que vous avez demandé. Je dois dire que, lorsque nous faisons notre analyse de l'écart fiscal, nous avons toujours quelques années de retard, parce qu'il faut du temps pour réunir toutes les données, mais je dirais que nous avons fait pas mal de progrès. Je le dirais pour deux raisons, et j'y ai fait allusion dans ma réponse précédente.
Tout d'abord, nous avons reçu beaucoup de ressources supplémentaires au cours des dernières années précisément pour améliorer notre vérification des activités à l'étranger et de l'évasion ou l'évitement fiscal. Nous utilisons ces ressources à bon escient en embauchant plus de vérificateurs et en améliorant notre technologie, car il s'agit aussi d'obtenir la technologie dont nous avons besoin pour assembler les pièces de certains de ces stratagèmes internationaux. L'argent que nous avons reçu a été utile.
Pour répondre à votre question, pourrions-nous faire plus avec plus d'argent? Bien sûr, mais pour ce qui est d'essayer d'établir un équilibre entre toutes les choses qui doivent être faites avec l'argent du gouvernement, je suis convaincu que nous disposons de ressources suffisantes dans ce domaine. Lorsque je regarde mes collègues du monde entier, je pense que nous sommes à peu près au même niveau.
La deuxième chose que je dirais, et j'en ai parlé, c'est que nous ne pouvons pas faire cela tout seuls, parce que ce que nous constatons dans tous les pays, c'est que quand nous fermons quelque chose, ce quelque chose ne fait qu'aller se reproduire ailleurs. Nous devons avoir des mécanismes pour échanger des renseignements sur les multinationales et les grandes fortunes personnelles. Nous nous sommes vraiment améliorés dans ce domaine au cours des dernières années comme pays faisant partie du groupe de l'OCDE, et au‑delà.
En fait, vous avez vu récemment que l'OCDE a présenté des perspectives assez audacieuses pour modifier le régime fiscal mondial, un impôt minimum des sociétés qui s'appliquerait à tous les pays signataires et une façon d'imposer...
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Merci, monsieur le président.
Merci aux témoins.
Je vais vous accorder une minute et faire un petit préambule. Je vais vous parler de l'allocation aux pêcheurs. Même s'il n'est apparemment pas possible, dans votre témoignage d'aujourd'hui, de récupérer jusqu'au moindre sou de la Prestation canadienne d'urgence qui a été mal utilisé, abusé ou détenu, vous vous en prenez de façon très agressive aux pêcheurs qui travaillent fort. La raison pour laquelle les pêcheurs avaient un programme spécial pendant la pandémie de COVID‑19, c'est qu'en général, ils ne sont pas admissibles à l'assurance-emploi, et ce, parce que près de 99 % des pêcheurs sont payés, depuis l'époque de Moby Dick et avant pour la chasse à la baleine, sur un pourcentage des prises. Ils ne reçoivent pas de salaire. Ils larguent les amarres, et il y a des jours et des semaines où ils rentrent bredouilles, et des semaines où ils ont beaucoup de revenus. Leurs relevés d'emploi — que Service Canada et vous avez tous — le montrent.
Le formulaire de demande original sur le site Web du gouvernement du Canada — qui n'est plus là; il a été modifié environ six mois après le début du programme — comportait quatre catégories que les pêcheurs devaient cocher dans le cadre du processus. Il y avait des pêcheurs commerciaux indépendants; des pêcheurs d'eau douce commerciaux indépendants; des pêcheurs autochtones désignés comme étant l'équivalent d'un chef d'entreprise en vertu d'un permis de pêche commerciale communautaire; et un actionnaire, un membre d'équipage qui gagne une part des revenus. On est admissible si on est actionnaire, ce qui est le cas de 99 % des pêcheurs, et nous parlons des pêcheurs de homard qui ont perdu un revenu considérable lorsque les marchés mondiaux se sont taris comme d'autres industries. Même s'ils allaient à la pêche, il n'y avait pas de revenu parce qu'il n'y avait pas de marché pour le produit, et c'est pourquoi le programme spécial a été créé.
J'ai des citations d'un grand nombre de mes électeurs qui voient cette récupération agressive de la part de l'Agence du revenu et qui ne comprennent pas pourquoi, alors que leurs revenus ont baissé de 13 à 75 %, l'Agence — qui dit sur le formulaire que si vous êtes un actionnaire, vous êtes admissible à cette prestation — récupère cette prestation.
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Oui, c'est ce que je disais. Vous le verrez dans le rapport de la vérificatrice générale. De nombreux éléments le confirment.
Au début, l'objectif était d'aller vite et de rejoindre ceux qui en avaient le plus besoin. Si vous regardez les chiffres, vous serez étonnés de voir comment l'argent est arrivé exactement là où il le fallait. Je vous donne quelques exemples.
Pour la pauvreté, avec et sans la prestation, c'est un écart de 5 % qui est évalué en fonction de ce qu'il aurait été. Si vous prenez les groupes individuels qui ont reçu la prestation, ceux que nous savons qu'ils sont marginalisés, sont ceux qui ont reçu un pourcentage plus élevé de la prestation. Leur population est surreprésentée. Elle n'est pas surreprésentée parce qu'ils n'auraient pas dû toucher la prestation. C'est seulement parce que nous savions qu'ils étaient dans le besoin. Si vous prenez les femmes, les Autochtones... Si vous suivez la piste géographique de l'argent et repérez les points culminants de la pandémie, vous pouvez voir que cela va de pair.
Il ne fait aucun doute dans mon esprit que les prestations ont été efficaces à cet égard, parce qu'elles sont allées là où nous les voulions. C'est parfois facile à faire. De plus, la reprise économique après la pandémie a démontré que les prestations avaient été avantageuses pour la société.
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Ce que nous avons appris, c'est que nous devons continuer sur cette base. Pour être honnête, nous avons construit l'avion au moment de prendre les airs.
Comme le commissaire l'a mentionné, les contrôles préalables n'étaient pas tous là. Nous les avons mis au point au fur et à mesure. Nous avons commencé par la Prestation canadienne d'urgence et l'assurance-emploi, avec un guichet unique et un processus équitable. C'est incroyable la façon... Ce que nous avons appris de tout cela, c'est que la souplesse et l'innovation en temps de crise sont possibles. Nous devons garder cela.
Par ailleurs, on a fait état du temps qu'il faut pour réunir les données du passé et ainsi de suite. Je crois que la vérificatrice générale a parlé de la paie électronique et de certaines initiatives à venir. Ce sont des éléments — la technologie et tout le reste — qui nous aideraient beaucoup à donner à nos systèmes la souplesse et l'agilité voulues pour faire face aux crises.
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Je vous remercie de la question.
Avant de vous répondre, j'aimerais revenir à ce que M. Tremblay a dit. Il y avait beaucoup de leçons à tirer. Tout n'était pas parfait. En fait, nous avons produit un document que nous avons remis au Comité, et je crois qu'Emploi et Développement social Canada a fait de même. Il est important d'en tirer des leçons. Le rapport de la vérificatrice générale est un autre exemple de leçons à tirer. J'espère que nous n'aurons pas une autre pandémie comme celle‑ci, mais je pense qu'il y a là de bonnes leçons à retenir.
En ce qui concerne la souplesse, lorsque nous constatons que quelqu'un n'était pas admissible à la PCU, par exemple, nous communiquons avec lui pour lui dire qu'il n'était pas admissible. S'il a besoin d'aide — s'il éprouve des difficultés financières —, nous avons les moyens non pas d'effacer sa dette, mais d'élaborer un plan de remboursement adapté à sa situation. Nous discutons avec lui, nous essayons de faire preuve d'empathie pour sa situation financière, quelle qu'elle soit, parce que nous savons que, si nous essayons d'obtenir tout notre argent tout de suite, cela ne donnera rien.
C'est Marc Lemieux et son équipe qui travaillent avec les contribuables. Habituellement, ils essaient de trouver le juste équilibre entre le remboursement même et les modalités du remboursement et les moyens et le calendrier de recouvrement. Nous avons pas mal de succès à cet égard. C'est ce que nous appelons notre approche empathique. Nous le faisions avant la pandémie, mais cela est devenu vraiment important au moment où nous nous sommes engagés dans cet effort de conformité en contexte de pandémie.
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Merci beaucoup, monsieur le président. Je remercie les témoins d'être ici aujourd'hui.
J'aimerais commencer par la vérificatrice générale.
J'aimerais lire quelques citations tirées du point 10.116 de son rapport. On peut y lire: « Au cours de l'audit, il nous a été dit qu'Emploi et Développement social Canada et l'Agence du revenu du Canada avaient relevé des cas et qu'ils avaient signalé un certain nombre de ces cas aux forces de l'ordre aux fins d'enquête. » Puis, quelques points plus tard, on peut lire ceci: « en date de septembre 2022, l'Agence et le Ministère avaient identifié des employées et employés qui avaient réclamé des prestations liées à la COVID‑19. »
Est‑ce à dire que des employés de l'ARC et d'EDSC font l'objet d'un signalement aux forces de l'ordre aux fins d'une enquête criminelle?
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Je remercie les fonctionnaires d'être ici aujourd'hui.
J'aimerais d'abord adresser mes questions à M. Hamilton, et j'ai aussi quelque chose pour M. Tremblay d'EDSC.
Monsieur Hamilton, au début du rapport, nous voyons le nombre de bénéficiaires qui n'étaient pas admissibles aux programmes. Encore une fois, au début, le pourcentage est voisin de 18 % — 17,9 % des bénéficiaires n'étaient pas admissibles. C'était à la page 39 du rapport que j'ai en main.
Plus loin, à la page 47, 8,7 % des bénéficiaires n'étaient pas admissibles. De plus, à la page 69, seulement 0,5 % des bénéficiaires n'étaient pas admissibles. Cela fluctue beaucoup. Qu'en est‑il donc? Qu'est‑ce que cela signifie?
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Cela reflète quelque chose que nous avons mentionné plus tôt, c'est‑à‑dire que nous avons amélioré nos contrôles préalables au fur et à mesure, parce qu'on ne savait pas à l'époque combien de temps ces programmes allaient durer ou quels programmes allaient les remplacer. Comme ils ont duré un certain temps, nous avons mis au point de nouveaux outils supplémentaires pour resserrer les contrôles préalables.
Nous avons appris. Comme M. Tremblay l'a dit, l'avion était en plein vol le temps des réparations. Ce tableau en témoigne. Comme vous le voyez, au tout début, les contrôles préalables en laissaient passer davantage. Avec le temps, ces contrôles sont devenus plus efficaces. Comme vous l'avez dit, les 17,9 % sont tombés à 0,5 % lorsque nous sommes arrivés à la prestation en cas de confinement. C'est vraiment ce qui est à l'origine de tout cela.
Il y avait aussi un élément de données supplémentaires qui nous a permis de mieux faire notre travail. Je crois que nous avons parlé plus tôt des déclarations de revenus de 2019. C'est simplement que nous avons acquis de l'expérience des programmes et que nous avons mis en place de meilleurs contrôles pour que moins d'argent nous glisse entre les doigts avant que nous soyons à l'aise.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
J'aimerais maintenant passer à ce qui, à mon avis, est probablement une priorité pour la plupart des Canadiens qui ont reçu la prestation canadienne d'urgence, la PCU, à savoir le fait que les membres du gouvernement avaient recommandé de présenter une demande. Même si, dans certains cas, les critères d'admissibilité n'étaient peut-être pas clairs et parfois même arbitraires, on leur recommandait de faire une demande.
C'est un fait que tous les Canadiens moyens qui souffraient et qui avaient besoin d'aide reçoivent des messages... Une partie de la responsabilité d'un gouvernement, comme le dit la vérificatrice générale, est d'être très clair. Dans le cadre de ce processus de récupération, je pense qu'il y également lieu de préciser que les gens ont été encouragés à faire une demande. Ils ont été invités à présenter une demande, même lorsqu'ils demandaient à leur député s'ils étaient admissibles ou non. Lorsqu'ils ne l'étaient pas, on leur disait de continuer à présenter une demande, qu'il s'agissait d'une urgence, que nous étions tous dans le même bateau et que nous allions nous en sortir ensemble.
Pour être franc, il semble que nous soyons prêts à abandonner de nombreux Canadiens, même à un moment où la crise de l'abordabilité actuelle est plus difficile que par le passé. Il est vrai que les effets majeurs de la pandémie sur notre économie sont en voie d'être chose du passé, mais pas pour tout le monde. Pour de nombreux Canadiens moyens de la classe ouvrière, les choses ne font qu'empirer.
Ma question s'adresse à la vérificatrice générale.
Comment explique-vous le fait que le conseil donné au public à l'époque était de présenter une demande et de s'assurer qu'il avait le soutien dont il avait besoin plutôt que de sombrer dans la pauvreté? Je sais que votre rapport en fait mention, mais on n'y indique pas explicitement que le gouvernement a encouragé les gens à présenter une demande dans le cadre de ce programme.
Comment pouvons-nous concilier cela avec le fait que nous devons être justes avec nos lois fiscales, et aussi avec le fait que les Canadiens se sont fait dire de présenter une demande même à des moments où les critères d'admissibilité pouvaient être déroutants? Votre audit n'a pas porté sur l'encouragement ou le processus de communication de ce programme. Pourquoi pas?
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Nous avons relevé certains cas dans notre rapport d'audit. J'aimerais vous signaler le paragraphe 97, dans lequel il est précisé que leurs renseignements d'entreprise ont permis de cerner un peu plus de deux millions de bénéficiaires qui pourraient ne pas être admissibles. Seule une fraction d'entre eux ont été contactés ou font l'objet d'un suivi. C'est ce que je veux dire quand je parle de transparence. Si vous croyez que deux millions de personnes n'ont pas satisfait aux critères, alors le fait de communiquer avec toutes ces personnes est la façon équitable de traiter l'ensemble des contribuables.
Le processus comporte deux étapes. Il faut d'abord déterminer qui est inadmissible ou non, puis il faut prendre une décision au sujet du recouvrement. Toutes ces décisions doivent être claires et transparentes.
Je peux vous parler d'un problème qui s'est posé au début de la pandémie, lorsqu'on se demandait si l'on tenait compte du revenu net ou du revenu brut des travailleurs autonomes aux fins du 5 000 $. Il y avait beaucoup de confusion. Il manquait de clarté. Le gouvernement a clairement dit que le revenu brut était acceptable.
C'est ce genre de clarté que tous les Canadiens — qu'il s'agisse d'un particulier ou d'une entreprise — cherchent à obtenir. Leur demanderez-vous de le rembourser ou non, et étaient-ils admissibles ou non?
Compte tenu du niveau d'activité de vérification après paiment que vous avez observé, croyez-vous que l'approche fondée sur l'attestation est raisonnable, maintenant que nous savons qu'une grande partie des activités de vérification après paiement pourraient ne pas avoir lieu?
Pensez-vous que, dans l'ensemble, l'approche fondée sur l'attestation aurait été logique à l'époque, si nous avions connu le niveau d'activité de vérification après paiement qui a eu lieu jusqu'à maintenant et qui pourrait ne pas avoir lieu?
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Merci, monsieur le président.
Je dois avant tout dire que je suis convaincu qu'au bout du compte, les gens trouveront que nos efforts de conformité sont rigoureux en ce qui concerne les prestations liées à la COVID‑19. Nous adoptons une approche fondée sur le risque. Nous prenons le temps de bien faire les choses et nous trouvons les endroits où nous devons approfondir l'examen. Il est encore tôt, mais c'est ce à quoi je m'attends, parce que c'est un processus que nous prenons au sérieux.
Il s'agit plutôt d'une question de politique, je suppose, à savoir si une approche fondée sur l'attestation convient dans un contexte non urgent. Je dirais simplement que les programmes fondés sur l'attestation ne sont pas tous créés égaux. Certains ont des liens plus étroits avec l'information dont on dispose. J'utiliserais le programme de soins dentaires comme exemple. Je ne me lance pas dans la question de savoir si l'attestation est appropriée en dehors des périodes d'urgence, mais si vous regardez le programme de soins dentaires, nous avons des renseignements qui figurent sur la déclaration de revenus de la personne et nous avons des renseignements sur les enfants touchés par l'Allocation canadienne pour enfants. C'est un processus un peu plus resserré — je suppose que je dirais les choses ainsi. Il ne faut pas mettre tous les programmes dans le même panier.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
J'aimerais faire quelques commentaires en lien avec le système d'assurance-emploi. Je me souviens que, dans les premiers jours ou les premières semaines de cette crise, mon bureau recevait des appels de gens qui voulaient faire une demande d'assurance-emploi et nous les aidions.
Un de ces appels m'a frappée. C'était un père célibataire qui offrait un service essentiel. Il devait travailler, mais il n'avait pas de service de garde pour ses enfants. C'est là que le déclic s'est fait: tout était fermé, mais nous avions quand même besoin de prestations qui n'étaient pas liées à l'assurance-emploi. Je me souviens très bien d'appels en téléconférence que nous essayions de faire ensemble.
Comme l'a déjà mentionné mon collègue M. Desjarlais, nous avons encouragé les gens qui nous appelaient, et qui paniquaient littéralement, à faire une demande. Nous le savons, dès que nous avons mis en ligne le système pour la PCU, il y a eu quelque chose comme 30 000 demandes au cours des 10 premières minutes. Quelques jours plus tard, on en comptait 3 millions. On peut comprendre que la pression a été énorme à ce moment-là.
Je veux faire référence aussi à un article de La Presse publié le 30 novembre, quand il a été question de recouvrement. Quand j'ai constaté qu'on avait pris cette décision, j'ai eu peur de recevoir des appels au bureau de gens en panique. Cependant, cela ne s'est pas produit. Je trouve très encourageante la citation suivante:
Les montants à recouvrer ne sont pas considérés comme des fraudes, mais des prestations qui ont été versées à des personnes qui ont plus tard été jugées inadmissibles.
Je pense que, dans toute la confusion qui a régné, des gens ont mal compris ou se sont inscrits par erreur, ou alors, c'est nous qui avons mal compris.
À l'heure actuelle, il y aurait 1,2 million de recouvrements. Monsieur Tremblay, vous avez parlé du nombre de lettres envoyées; le commissaire Hamilton aussi, d'ailleurs. Comment avancent les recouvrements? Les gens respectent-ils leurs obligations?
:
Je pense que c'est plutôt bien.
[Traduction]
Madame Crescenzi, je ne sais pas si vous avez des comparaisons. Pour être franc avec vous, c'est difficile de comparer avec d'autres cas.
[Français]
Cependant, il est certain que c'est positif.
Nous allons continuer à progresser, c'est pour cette raison que le commissaire disait qu'il est quand même tôt dans l'ensemble du processus. Ces lettres ont été envoyées il y a à peine un an. Les réponses commencent à arriver, les gens concluent des ententes pour leurs paiements. La mise en place du système peut prendre du temps. Ce que nous voyons, effectivement, c'est qu'il y a des gens qui remboursent leur dette. Il est certain que les premiers qui répondent sont peut-être les plus volontaires. Il faudra voir à mesure que nous progresserons. C'est plutôt positif, à ce stade-ci.
[Traduction]
Chers collègues, nous approchons de la fin de la période officielle, mais nous avons commencé en retard. Le greffier m'informe que la traduction se poursuit dans la salle, alors je vais autoriser un dernier tour complet. Je ferai preuve de discernement quant au temps alloué.
Monsieur McCauley, vous pouvez reprendre la dernière question que vous avez posée à M. Hamilton. Vous avez la parole — pour cinq minutes —, mais votre temps est compté, et j'en signalerai la fin.
Monsieur Hamilton, j'aimerais revenir à vous.
Nous avons parlé du changement apporté au processus à l'été 2020. Vous avez dit qu'il y avait 700 000 demandeurs inadmissibles. Vous avez dit que vous ne pouviez pas l'affirmer plus tôt parce que vous n'aviez pas les renseignements fiscaux de l'année précédente. Expliquez-moi très simplement. Je ne suis pas fiscaliste, Dieu merci. La période de l'impôt débute le premier avril. Quand avez-vous eu cette information et quand auriez-vous pu la changer?
J'ai eu l'impression que vous aviez changé d'avis en fonction des renseignements que vous receviez au sujet de fraudes. N'auriez-vous pas dû faire automatiquement le changement lorsque vous avez reçu les renseignements fiscaux de l'année précédente?
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Je n'ai pas pu joindre mon comptable, qui ne travaillait pas à ce moment‑là. Quoi qu'il en soit, j'allais souligner qu'il s'agissait d'un changement cette année‑là.
Je suis certain qu'il y a beaucoup de gens qui nous regardent — c'est un sujet très important —, y compris des gens qui ne sont peut-être pas trop certains s'ils devraient ou non rembourser la PCU ou s'ils sont responsables de rembourser la Subvention salariale d'urgence du Canada, la SSUC.
Pour le bénéfice du public qui suit ce débat, le commissaire Hamilton peut‑il nous dire où les gens peuvent trouver de l'information s'ils se posent ce genre de questions?
Devront-ils payer une pénalité pour le trop-payé? Y a‑t‑il des intérêts sur le trop-payé pour les particuliers et les entreprises qui apprennent par l'entremise de leurs comptables — parce que nous entrons dans une période de production des déclarations de revenus — qu'ils n'étaient pas admissibles à 100 %?
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Je vous remercie de la question.
Si les gens pensent qu'ils doivent rembourser, ils doivent communiquer avec nous et trouver l'information. Nous allons prendre des dispositions pour être remboursés.
En ce qui concerne les particuliers, le gouvernement a certainement indiqué dès le départ que si vous receviez ces paiements par erreur, vous n'auriez pas à payer d'intérêts ou de pénalités. C'est une considération importante. Vous avez posé une question au sujet des intérêts et des pénalités.
Nous affichons de l'information sur notre site Web. Nous avons des centres de renseignements où les gens peuvent appeler et parler à un agent pour obtenir plus d'information. Si je me trouve dans une situation où je pense avoir reçu un paiement auquel je ne suis pas admissible, comment puis‑je le rembourser? Nous avons déjà reçu beaucoup de remboursements de ce genre de personnes. Ils doivent consulter nos sources d'information.
J'ai deux autres questions.
Je remarque qu'à la page 17 du rapport de la vérificatrice générale, on trouve l'intitulé « Le manque de données aux fins de l'évaluation de l'efficacité de la Subvention salariale d'urgence du Canada ».
Je me souviens que vous avez dit qu'en ce qui a trait à la PCU, les gens doivent soumettre leur numéro d'assurance sociale, leur NAS, et ces renseignements personnels qui aident l'ARC à vérifier ultérieurement. Pourquoi le programme de la Subvention salariale d'urgence du Canada n'exigeait‑il pas que l'employeur fournisse les renseignements personnels de l'employé qui, en fin de compte, bénéficiait de ce programme?
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Oui, je serai très bref.
La déclaration en temps réel comporte deux aspects. Il y a d'abord la paie électronique, dont nous avons parlé plus tôt, où nous obtenons des renseignements électroniques des entreprises en temps réel sur la paie. Celle à laquelle vous faites référence est ce que nous appelons la facturation électronique, où nous recevons des factures électroniques au moment de la transaction plutôt que d'attendre la déclaration mensuelle ou trimestrielle.
En ce moment, nous examinons ce que d'autres pays ont fait, car quelques pays ont mis en oeuvre ce système. Comme c'est un changement assez important, nous prenons notre temps pour nous assurer d'y réfléchir et de bien faire les choses. Nous faisons la paie électronique en même temps. Nous en sommes vraiment à l'étape avancée de l'enquête sur la façon dont nous pourrions mettre en oeuvre un tel système.
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Si vous me le permettez, je vais répondre à la question.
Bonjour, je vous remercie de votre question.
Je ne suis pas au courant de la situation en ce qui concerne le système d'assurance-emploi en France, mais je connais très bien celui des États‑Unis.
La solution mise en place aux États‑Unis en matière de prestations lors de la pandémie a démontré que la décision du Canada était vraiment la meilleure à ce chapitre. De nombreux rapports rendus publics en mars, avril et mai 2020 ont révélé que les périodes d'attente des personnes admissibles aux prestations correspondaient à des mois. C'était ce que nous voulions éviter, et c'est la raison pour laquelle nous avons mis en place la PCU.
Excusez-moi de vous interrompre. Il ne me reste que 30 secondes et j'ai une dernière question à poser.
On prévoit une récession.
Considérez-vous que le ministère de l'Emploi et du Développement social est prêt à faire face à une hausse potentielle des demandes lors de la prochaine crise qui, on l'espère, sera lointaine, mais qui arrivera sans doute prochainement, malheureusement?
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Je tiens à remercier tous les témoins de leur présence aujourd'hui dans le cadre de cette importante discussion. Je sais à quel point c'est important pour de nombreux Canadiens moyens qui, malheureusement, seront forcés, dans certains cas, de redonner une partie de l'argent et qui, dans bien des cas, je crois, ont été encouragés à... Vous savez, vous l'avez entendu de la bouche de Mme Shanahan et d'autres députés pendant cette période.
Je crois que c'est un fait essentiel qui ne porte que sur la question de l'équité au nom des Canadiens. Nous comprenons les circonstances dans lesquelles ces personnes ont été incitées à présenter une demande dans le cadre du programme, dans ce qui a été l'une des situations les plus difficiles de notre pays. J'ai beaucoup de respect pour les familles qui ont dû prendre cette décision. Cependant, je comprends la nécessité, bien sûr, de s'assurer que nous réglementons et que nous prenons les mesures appropriées pour récupérer une partie de cet argent, surtout dans les cas de fraude.
Bien sûr, ce travail n'a pas été fait d'un coup de baguette magique. Ce sont des gens ordinaires, des Canadiens moyens qui travaillent pour l'ARC.
Ce qui me cause vraiment de la difficulté, surtout quand le commissaire dit qu'il y a des ressources illimitées à l'ARC, que tout est beau et qu'on peut tout faire, même si les contribuables canadiens savent que l'évitement fiscal est élevé au Canada et qu'il est devenu un problème. Il y a aussi le fait que l'ARC a dû administrer un programme sans précédent comme celui‑ci, compte tenu de la capacité relative à la PCU. La capacité m'inquiète.
Ma question est la suivante: compte tenu des pressions sans précédent que représentent l'administration et la prestation des programmes d'aide liés à la pandémie, cela a‑t‑il eu un effet négatif sur les efforts déployés par l'ARC pour combler les écarts fiscaux de longue date au niveau des entreprises? La question s'adresse au commissaire.
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Je vous remercie de la question.
Je dirais qu'en prévision du lancement des prestations d'urgence, nous avons compris que les activités frauduleuses allaient augmenter, alors nous avons renforcé nos contrôles antifraude et nos mesures en ce qui concerne les algorithmes et les autres capacités de détection de la fraude.
Nous avons empêché et émis des oppositions de paiement pour plus de 30 000 cas, ce qui représente des économies d'environ 42 millions de dollars. Certains des arrêts de paiement n'ont pas été faits assez rapidement pour empêcher l'argent d'être envoyé, mais nous avons empêché que d'autres sommes soient envoyées. Parce que nous avons vu que certaines de ces activités frauduleuses semblaient être des stratagèmes de fraude potentiels — les 13 000 cas qui ont été renvoyés à la GRC pour un suivi —, cela représente environ 7,9 millions de dollars.
Nous restons en contact constant avec nos collègues pendant leurs fonctions officielles. Nous serons prévenus quand ils seront prêts à nous dire où ils en sont dans leur processus d'enquête.
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Je vous remercie de la question.
Oui, il s'agit essentiellement du même processus par lequel nous détectons la fraude et mettons fin à certains cas. Lorsque nous ne sommes pas en mesure de le faire, nous renvoyons la question aux autorités si nous ne pouvons pas nous en occuper nous-mêmes.
Je pense que cela ne devrait pas figurer sous la rubrique « Les sommes irrécouvrables », parce que ce chapitre n'a pas encore été rédigé, mais nous espérons pouvoir récupérer une partie, sinon la totalité de ces sommes.
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Nous n'avons pas d'étude à ce sujet pour l'instant.
Cette possibilité a toujours existé. En fait, nous avons toujours été assez conscients de la situation, et c'est la raison pour laquelle nous avons inscrit 1 000 $ dans le Programme de la Prestation d'assurance-emploi d'urgence, la PAEU, pour permettre aux gens de continuer à travailler, parce que nous voulions qu'ils restent sur le marché du travail. Plus tard, bien sûr, avec la Prestation canadienne de relance économique, nous avons créé une situation où ils pouvaient faire encore plus, alors c'est ce que nous avons fait.
Ce qui est très encourageant du point de vue économique, c'est que, dès que les mesures de santé publique ont cessé, les gens sont retournés au travail. C'est ce que nous avons constaté, y compris lorsque nous avons pris des mesures pour faciliter l'accès à l'assurance-emploi. Nous nous sommes retrouvés avec moins de 5 % de chômage, ce qui donnait l'impression que les gens étaient heureux de retourner au travail.
Il ne faut pas oublier que pour beaucoup de travailleurs, ce n'était pas...
Le temps est limité, et je voulais revenir à M. Tremblay.
Monsieur, vous avez beaucoup d'expérience dans la fonction publique. Cette question a été posée à M. Hamilton, mais j'aimerais savoir ce que vous en pensez. Supposons qu'un système de vérification des paiements anticipés soit mis en place, comme certaines des idées qui ont été soulevées ici par des amis d'en face, pour ainsi dire. Quel aurait été le résultat pour ce qui est de verser des paiements aux particuliers, aux familles et aux entreprises du Canada? De toute évidence, il y aurait eu un retard, mais pouvez-vous nous parler de ce retard, de ce que nous aurions pu constater et des répercussions sur la société en général?