Bienvenue à la 75e séance du Comité permanent des comptes publics.
Conformément à l'article 108(3)g) du Règlement, le Comité se réunit aujourd'hui pour étudier le Rapport 2, La connectivité des régions rurales et éloignées, 2023 — Rapports 1 à 4 de la vérificatrice générale du Canada.
J'aimerais maintenant souhaiter la bienvenue à nos témoins. Nous accueillons les représentants du Bureau du vérificateur général: Karen Hogan, vérificatrice générale, et Sami Hannoush, directeur principal. Nous avons également Vicky Eatrides, présidente et première dirigeante du Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes, ainsi que Scott Hutton, dirigeant principal de la consommation, de la recherche et des communications. Enfin, nous recevons Simon Kennedy, sous-ministre, et Éric Dagenais, sous-ministre adjoint principal, du ministère de l'Industrie.
Madame Hogan, vous avez la parole pour cinq minutes.
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Merci, madame la présidente.
Merci de cette occasion de discuter de notre rapport sur la connectivité des régions rurales et éloignées qui a été déposé à la Chambre des communes le 27 mars 2023.
Je tiens à reconnaître que cette audience se déroule sur le territoire traditionnel non cédé de la nation des Algonquins anishinabes.
Je suis accompagnée aujourd'hui de Sami Hannoush, le directeur principal qui était responsable de l'audit.
Cet audit visait à déterminer si Innovation, Sciences et Développement économique Canada et le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes avaient amélioré le caractère accessible et abordable ainsi que la qualité d'Internet haute vitesse et de la connectivité mobile pour la population canadienne des régions rurales et éloignées.
À l'heure où tant de choses se passent en ligne, il est essentiel que toute la population canadienne ait accès à des services Internet haute vitesse et des services de téléphonie mobile cellulaire fiables et abordables. C'est une question d'inclusion: lorsque les services sont de mauvaise qualité, sont inabordables ou ne sont pas disponibles, certaines personnes se trouvent effectivement exclues d'une participation pleine et équitable à de nombreux aspects de la vie d'aujourd'hui. Cela comprend la participation à l'économie numérique, l'accès à l'éducation, aux services bancaires, aux soins médicaux et aux services gouvernementaux en ligne, ou encore le travail à distance.
Nous avons constaté que, dans l'ensemble, l'accès aux services Internet et aux services de téléphonie mobile cellulaire s'est amélioré partout au Canada depuis notre dernier audit en 2018. Toutefois, la stratégie du gouvernement n'a pas encore donné de résultats pour de nombreuses collectivités rurales et éloignées ainsi que pour les réserves des Premières Nations. La couverture de la connectivité Internet est d'environ 60 % dans les régions rurales et éloignées et de seulement 43 % dans les réserves des Premières Nations.
[Français]
Nous avons aussi constaté qu'il y avait des retards d'approbation pour des projets qui visaient à assurer l'offre de services dans les régions rurales et éloignées. Par exemple, l'approbation finale des demandes présentées au titre du Fonds pour la large bande du Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes avait pris en moyenne presque deux ans. Les retards signifient que 1,4 milliard de ménages mal servis ou sans accès aux services attendent toujours d'en obtenir l'accès.
L'infrastructure permettant de connecter les ménages, les entreprises et les institutions n'est pas le seul élément à considérer pour l'accès aux services: il faut également se pencher sur le caractère abordable et fiable de ces services. Toutefois, nous avons constaté que les deux organisations avaient seulement tenu compte de certains éléments lorsqu'elles avaient évalué la qualité et le caractère abordable des services. Par exemple, elles avaient tenu compte du prix, mais elles n'avaient pas tenu compte du revenu des ménages. Si le prix d'un service dépasse les moyens des ménages, la connectivité ne s'améliorera pas, et certaines personnes demeureront exclues.
Ces constatations mettent l'accent sur le fossé numérique qui persiste entre les personnes qui vivent en région urbaine et celles qui vivent dans les réserves des Premières Nations ou dans les collectivités rurales et éloignées. La connectivité n'est plus un luxe, mais bien un service essentiel. Le gouvernement doit agir pour assurer une connectivité abordable, fiable et à haute vitesse à toute la population canadienne, partout au pays.
Je termine ainsi ma déclaration d'ouverture. Nous serons heureux de répondre aux questions des membres du Comité.
Merci.
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Merci, monsieur le président.
Avant de commencer, je voudrais souligner que nous sommes réunis sur le territoire traditionnel non cédé de la nation des Algonquins anishinabes.
Je suis ravi de l'occasion qui m'est donnée de vous parler de l'audit relatif à la connectivité des régions rurales et éloignées. C'est un enjeu crucial dont mon ministère a été saisi. Nous ne serons pas satisfaits tant que des Canadiens n'auront pas accès aux services Internet à large bande, et nous souhaitons avec la même impatience que d'autres, je pense, que des progrès soient accomplis dans ce domaine. Je suis heureux d'avoir l'occasion de faire le point sur ce que nous faisons.
En juin 2019, le gouvernement publiait la première Stratégie canadienne pour la connectivité. L'objectif de connecter tous les Canadiens d'ici 2030 y figure, ainsi que des objectifs intermédiaires visant à connecter 90 % des Canadiens d'ici 2021 et 98 % d'ici 2026. Dans l'ensemble, le gouvernement fédéral a consacré 7,6 milliards de dollars à cette stratégie depuis 2015. C'est un montant sans précédent. C'est environ 10 fois plus que l'ensemble de tous les engagements fédéraux antérieurs en matière de connectivité depuis les années 1990. C'est donc un investissement substantiel.
Je suis heureux de dire que nous constatons des progrès fermes et constants grâce à la stratégie du gouvernement en matière de connectivité. Par exemple, en 2018, seulement 86 % des ménages canadiens avaient accès aux services Internet à large bande à des vitesses de 50 mégabits par seconde en téléchargement et de 10 mégabits par seconde en téléversement. D'ici la fin de l'année, nous prévoyons que ce chiffre passera à 94,6 % des ménages, ce qui signifie que l'écart aura rétréci de 60 % au cours des cinq dernières années. C'est en grande partie attribuable aux investissements considérables qui ont été réalisés.
Des progrès semblables sont réalisés dans les collectivités rurales et autochtones. Je tiens à préciser qu'il reste encore beaucoup à faire. Nous ne voulons pas nous vanter d'avoir réussi, mais je pense qu'il est important de souligner que les écarts rapetissent assez rapidement, y compris dans les collectivités rurales et autochtones. Par exemple, en 2018, seulement 42 % des ménages en régions rurales avaient accès à de tels débits. Nous sommes en passe d'atteindre 71 % des ménages à la fin de l'année. Il s'agit d'une amélioration de 70 % par rapport à 2018.
L'amélioration de l'accès des Premières Nations à Internet est également marquante, et c'est 50 % de la population qui devrait avoir accès à des services à large bande cette année, par rapport à 32 % en 2018. Cela correspond à une croissance d'environ 56 % au cours des cinq dernières années.
[Français]
La mise en place de cette infrastructure dans des zones géographiques moins accessibles prend du temps, c'est vrai. De plus, comme beaucoup d'autres, ce secteur a été soumis aux contraintes de la chaîne d'approvisionnement. Cependant, nous sommes toujours sur la bonne voie. Non seulement nous avons dépassé notre premier objectif de 90 % de couverture d'ici 2021, mais nous sommes également en bonne voie de dépasser notre prochain objectif de 98 % d'ici 2026.
[Traduction]
Nos programmes permettent également d'étendre la couverture sans fil mobile. Par exemple, en partenariat avec la Colombie-Britannique, nous avons un projet visant à étendre la couverture le long de la Route des pleurs, en Colombie-Britannique.
Le gouvernement reconnaît que l'abordabilité est un élément important pour les Canadiens. Au titre du Fonds pour la large bande universelle — le FLBU —, les projets qui entraînent la baisse des prix pour le consommateur sont considérés comme prioritaires. Je serais heureux de fournir plus de détails au cours de mon témoignage. Cela signifie que les Canadiens des régions rurales auront accès à des services modernes à des prix comparables à ceux pratiqués dans les régions urbaines.
Je tiens également à souligner que nous construisons des réseaux beaucoup plus rapides et adaptés aux besoins de l'avenir. Environ 80 % de tout l'argent que nous investissons est consacré à des vitesses d'un gigabit ou plus et, donc, à la fibre optique. Même si notre norme est de 50 mégabits par seconde pour les téléchargements et de 10 mégabits par seconde pour les téléversements, la plus grande partie de l'argent va à des projets qui visent des vitesses 20 fois plus élevées que cela. Donc, d'une certaine manière, nous assurons la pérennité des investissements que nous faisons, car ceux‑ci donneront lieu à une capacité substantielle.
J'ai indiqué précédemment que la réalisation des projets de services à large bande, comme pour les autres projets d'infrastructure, peut prendre de deux à trois ans, de l'obtention du permis à l'achèvement. Nous pensons que cela n'aura pas d'incidence sur notre capacité d'atteindre les objectifs. Les bénéficiaires du financement peuvent démarrer leur projet, et ils se font rembourser les dépenses au fur et à mesure. Ils ont en fait la possibilité de dépenser un certain montant avant même la signature du contrat final, ce qui signifie que les projets démarrent, que les infrastructures se construisent et que les Canadiens en profitent.
Nous avons également des initiatives d'ordre réglementaire à l'appui des efforts déployés pour favoriser l'investissement direct dans les services Internet à large bande. Par exemple, nous avons accru les fréquences de spectre disponibles et nous avons instauré des dispositions strictes selon lesquelles le spectre inutilisé sera perdu, de sorte que quiconque achète des portions du spectre aux enchères a l'obligation légale de les utiliser.
[Français]
Nous veillerons à ce que les recommandations de l'audit soient mises en œuvre dans le cadre de notre plan. Les instructions du gouvernement au CRTC sont entrées en vigueur en février et prévoient des mesures visant à améliorer l'abordabilité et la mesure de la qualité des services.
[Traduction]
En mai dernier, nous avons également mis à jour le Tableau de bord d'accès à Internet haute vitesse du Fonds pour la large bande universelle ainsi que la Carte nationale des services Internet à large bande afin de mettre en évidence les progrès accomplis.
Les investissements réalisés sont d'une ampleur transformationnelle, et nous ne sommes qu'à mi‑chemin de la réalisation de notre plan. Nous savons qu'il nous reste encore beaucoup à faire. Nous savons qu'il y a, dans les régions rurales, des Canadiens, dont des Autochtones, qui ne sont pas encore connectés, mais je tiens à souligner que des progrès significatifs ont été accomplis. Nous prévoyons d'atteindre les objectifs fixés année après année, jusqu'à ce que 100 % des Canadiens soient connectés d'ici 2030; 98 % l'auront été dans environ deux ans et demi.
Je vous remercie de m'avoir donné l'occasion d'être ici avec vous aujourd'hui.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Merci de nous avoir invités à comparaître devant votre comité.
Avant de commencer, comme mes collègues, j'aimerais souligner que nous sommes réunis sur le territoire traditionnel non cédé de la nation des Algonquins anishinabes.
Je suis accompagnée aujourd'hui par mon collègue Scott Hutton, qui est à la tête des activités du CRTC liées à la consommation et à la recherche.
[Français]
J'attends avec intérêt vos questions, mais permettez-moi d'abord d'aborder brièvement les trois éléments suivants: premièrement, ce que le CRTC a entendu directement des Canadiens concernant l'importance d'Internet haute vitesse; deuxièmement, le rôle que nous jouons au sein du vaste effort collectif pour brancher les communautés; finalement, ce que nous faisons pour répondre au rapport.
[Traduction]
Je pense que nous sommes tous d'accord avec la vérificatrice générale pour dire que l'accès à Internet est essentiel. Où qu'ils vivent, les Canadiens nécessitent l'accès à des services Internet fiables, abordables et de qualité pour l'ensemble des aspects de leur vie quotidienne.
Depuis mon entrée en fonction au début de l'année, des citoyens de Whitehorse, de Winnipeg, du Cap-Breton et d'autres collectivités partout au pays nous rapportent que nos services de télécommunications n'ont pas été à la hauteur.
Permettez-moi de vous donner quelques brefs exemples de témoignages en provenance du Yukon. On nous a rapporté que pendant la pandémie, des enfants ont perdu une, deux, voire trois années de scolarité en raison du manque d'accès à l'Internet haute vitesse. Il a également été question des répercussions sur la sécurité de nombreuses personnes, notamment les aînés. Par exemple, on nous a parlé du cas d'une personne âgée qui est demeurée allongée sur le sol pendant 24 heures parce qu'elle n'avait pas accès à des services d'alerte médicale, lesquels sont disponibles ailleurs au pays grâce à une connexion Internet.
Les incidents de cette nature sont indéniablement troublants, et bien que nous ayons fait des progrès ensemble pour faciliter l'accès à Internet dans les collectivités canadiennes, il reste encore beaucoup à faire.
Cela m'amène à parler du rôle joué par le CRTC. Comme vous le savez, notre organisme est un tribunal quasi judiciaire qui réglemente les industries de la radiodiffusion et des télécommunications. En 2019, le CRTC a mis sur pied un fonds pour la large bande dans le but d'améliorer l'accès à Internet dans les régions qui éprouvent des problèmes. Ce fonds, financé à 100 % par des entreprises de télécommunication canadiennes, s'inscrit dans une initiative beaucoup plus large pour faciliter l'accès à Internet partout au pays. Le fonds représente moins de 3 % de l'ensemble du soutien financier apporté par les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux à ce type de projets.
Jusqu'à présent, le CRTC a consacré plus de 240 millions de dollars pour améliorer l'accès à Internet haute vitesse et aux services de téléphonie mobile dans 205 collectivités rurales et éloignées, dont 89 communautés autochtones. Comme je l'ai dit, nous progressons, mais nous savons qu'il faut en faire davantage.
[Français]
C'est pourquoi nous accueillons les quatre recommandations liées au CRTC dans le rapport de la vérificatrice générale et prenons des mesures afin d'y répondre. L'une des recommandations porte sur le processus de demande du Fonds pour la large bande et trois recommandations se concentrent sur la collecte et la gestion des données. Nous améliorons déjà notre processus de demandes et allons plus vite.
Notre troisième appel a pris fin en juin dernier. Nous avons reçu plus de 100 demandes totalisant 1,9 milliard de dollars pour des projets visant à améliorer le service dans les collectivités les plus difficiles à atteindre. Avec cet appel, nous avons réduit de plus de 40 % le temps nécessaire entre la réception des demandes et une décision.
En même temps, nous avons lancé une consultation publique sur la manière de rendre le processus de candidature plus rapide et plus facile, sur la création d'un nouveau volet de financement pour les communautés autochtones et sur le financement de projets qui augmentent la fiabilité des réseaux en milieux ruraux et éloignés.
En ce qui concerne les recommandations de la vérificatrice générale au sujet de la collecte et de la gestion des données, nous travaillons avec ISDE, soit Innovation, Sciences et Développement économique Canada, et d'autres partenaires sur ces recommandations conjointes.
[Traduction]
Les mesures prises par le CRTC, en collaboration avec ISDE et d'autres partenaires, visent à garantir à tous les Canadiens un accès fiable à Internet haute vitesse. Nous souhaitons tous que les Canadiens puissent avoir l'occasion de participer pleinement à la vie en société, et aient accès à des services essentiels tels que les soins de santé et l'éducation. Par conséquent, nous nous engageons à travailler avec nos partenaires pour faciliter l'accès à Internet partout au pays.
Je vous remercie. Nous répondrons avec plaisir à vos questions.
J'aimerais prendre un bref moment pour souhaiter la bienvenue à tous les participants. Je m'excuse d'être arrivé quelques minutes en retard.
Madame Yip, je vous remercie de m'avoir remplacé. Je vous en suis reconnaissant. Nous faisons tout notre possible pour assurer l'efficacité du Comité, et je pense que nous y parvenons, alors merci, madame Yip.
En ce qui concerne les députés, nous commencerons par M. Mazier.
Vous avez la parole pour six minutes.
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Je vous remercie, monsieur le président.
Je tiens également à remercier tous les témoins de s'être présentés ici aujourd'hui. Merci, madame Hogan, d'avoir mis en lumière les complications liées à la connectivité des régions rurales du Canada.
Je suis originaire du sud-ouest du Manitoba et j'ai vécu toute ma vie dans les régions rurales du Canada. Il a toujours été très difficile de faire entendre notre point de vue sur cet enjeu très important, alors je vous remercie beaucoup de m'avoir offert l'occasion de m'exprimer.
Monsieur Kennedy, le gouvernement compte bien offrir un accès à l'Internet haute vitesse à tous les Canadiens d'ici 2030, n'est‑ce pas?
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Je vais sans doute céder la parole à mon collègue, car c'est lui qui a mené plusieurs des discussions avec les gouvernements provinciaux. Je dirais qu'une partie du succès est due à la volonté des deux ordres de gouvernement de travailler ensemble et de coordonner leurs efforts. Les investissements des gouvernements provinciaux nous ont permis d'atteindre nos objectifs beaucoup plus rapidement.
L'Ontario représente un très bon exemple. L'importante contribution financière du gouvernement ontarien nous a permis d'élargir la portée du réseau de fibre optique de manière significative.
La contribution financière des gouvernements provinciaux a permis le développement rapide de la technologie de fibre optique à haut débit. En toute honnêteté, lorsque nous avons entamé tout ce processus au début de la pandémie, nous n'avions pas nécessairement imaginé que la plupart de nos homologues provinciaux allaient accepter d'opérer une transition directe vers la fibre optique. C'est qu'il existe beaucoup d'autres technologies, comme les micro-ondes et les radios, qui permettent une bonne capacité, mais qui sont loin d'être aussi performantes que la fibre optique, en plus d'être plus coûteuses.
Lorsque nous avons mis sur pied le Fonds pour la large bande universelle, nous n'aurions pas imaginé pouvoir étendre le réseau avec une fibre optique à la fine pointe de la technologie, compte tenu de la somme d'argent disponible. Les investissements des gouvernements provinciaux nous ont permis de fournir aux consommateurs un service de très haute qualité. Je dirais qu'à l'heure actuelle, la plupart des ménages au Québec utilisent la fibre optique, n'est‑ce pas?
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Chaque année, sur les seules routes qu'elles peuvent emprunter pour se rendre au travail ou à l'école, des personnes meurent par manque d'accès à une couverture cellulaire. Cela arrive dans des circonscriptions comme celle de ma collègue , dans la région de la Côte‑Nord. Il faudrait vraiment mettre le paquet pour régler ce problème.
Au Québec, on a mis le paquet pour la couverture Internet. Comme vous l'avez dit, le gouvernement provincial a commencé à le faire avant le gouvernement fédéral, parce qu'il trouvait que celui-ci brettait un peu. Ensuite, l'argent a été transféré à la province et tout a été fait adéquatement.
Pour la couverture cellulaire, cependant, il y a encore beaucoup de choses à faire. Ce sont, dans bien des cas, des compagnies qui œuvrent à l'échelle nationale. Même si un quatrième acteur entre dans l'arène, pour ainsi dire, ce sont des compagnies qui agissent sur le plan national.
Pourquoi ne pas leur imposer de couvrir des territoires entiers, plutôt que de leur donner des parties de marché très lucratives? Pourquoi ne pas être un peu plus sévère envers certaines compagnies qui pourraient imposer leur couverture cellulaire?
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Heureusement, je suis dans une région urbaine, ce qui, je pense, dans le cadre de l'audit, met en lumière les propos très pertinents de la vérificatrice générale. C'est une question sur laquelle je me concentrerai aujourd'hui, à savoir le fossé numérique.
Monsieur le président, mesdames et messieurs, ce n'est un secret pour personne: les fossés sont nombreux au Canada, maintenant plus que jamais. Cette situation est exacerbée, bien sûr, par le fait que nos services, en l'occurrence les services numériques, constituent une autre barrière. Les remarques de la vérificatrice générale et le contenu du rapport montrent très clairement que le fossé numérique persiste, non seulement entre les régions rurales et les régions urbaines, mais aussi entre les collectivités non autochtones et les collectivités autochtones.
Je pense qu'il s'agit là d'un point important à soulever qui, à mon avis, établit une distinction entre le Canada que connaissent les habitants des villes et le Canada que connaissent les populations autochtones. Le fait que nous voyons encore cette grande disparité entre les Autochtones et les non-Autochtones quant aux services qui leur sont offerts constitue un crime à l'échelle nationale.
J'espère que la déclaration de reconnaissance territoriale que chacun d'entre vous a faite aujourd'hui vous permet de réfléchir au fait que, lorsque l'on fait cette déclaration, il ne s'agit pas simplement de souligner dans quel lieu on se trouve afin de cocher une case, mais de comprendre que nous avons une responsabilité. Cette responsabilité comprend une prise de conscience nationale sur l'importance que ces services soient offerts et que ces promesses soient tenues dans les décisions prises, les décisions que nous prenons et les décisions que chacun d'entre vous prend.
Je parlerai du fossé numérique en espérant que cela nous permettra de mieux comprendre pourquoi il persiste. Nous sommes en 2023 et des Autochtones sont toujours laissés pour compte dans une proportion supérieure à 50 %. Des milliards de dollars ont été engagés — vous en avez donné des exemples — et nous continuons à voir des audits comme celui‑ci. Je suis très déçu.
Je viens de l'Alberta. Il y a eu d'énormes incendies de forêt dans le Nord et dans les Territoires du Nord-Ouest et bon nombre des collectivités touchées sont rurales. Bon nombre de ces collectivités sont isolées et sont des collectivités autochtones. Si nous n'agissons pas, si nous attendons trois ans de plus, nous mettons des vies en danger. Nous mettons des gens en danger. Nous mettons en jeu la vie de collectivités entières.
J'espère que vous comprenez à quel point la situation est grave pour ce qui est de la longévité de ces collectivités, qui subissent une catastrophe, une crise climatique qui ne peut être résorbée qu'avec la participation et le déploiement de toutes nos ressources disponibles, y compris l'accès à Internet. C'est l'un des outils de communication d'information les plus importants que l'on puisse avoir dans un grand pays comme le Canada.
Je voudrais insister sur le fait que les Canadiens des régions rurales et éloignées assument une part disproportionnée de la responsabilité quant aux crises auxquelles le pays est confronté, qu'ils en subissent les répercussions de façon disproportionnée. C'est à nous de nous assurer que nous y répondons avec de bons outils, comme un bon accès à Internet.
J'aimerais maintenant parler d'un fait qui a été mentionné. Le ministère s'est engagé à ce que 98 % des Canadiens soient connectés d'ici 2026.
Compte tenu des propos de la vérificatrice générale et de mon inquiétude de voir que des Canadiens, en particulier des Autochtones, sont laissés pour compte, qui sont les 2 % qu'il reste? Selon le ministre, qui sont ces 2 %? S'agit‑il de gens qui vivent en milieu urbain? En milieu rural? Je pense que dans trois ans, lorsqu'un nouvel audit sera publié, nous verrons en fait qu'il s'agit de collectivités autochtones.
Je vais maintenant donner l'occasion à M. Kennedy de répondre à la question, qui me semble juste et que je pose au nom des Canadiens.
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Je vous remercie de me donner l'occasion d'intervenir.
Je pourrais peut-être répondre de façon un peu plus générale à la question.
Nous tenons à souligner que nous sommes tout à fait d'accord avec vous sur le fait qu'il existe d'importantes lacunes liées à la couverture dans les régions rurales du Canada et dans les collectivités autochtones. Il est tout à fait vrai que la couverture de la connectivité dans les collectivités autochtones a toujours été bien moindre que dans les autres collectivités du Canada. C'est d'ailleurs un problème que nous nous efforçons de résoudre avec diligence. Nous ne voudrions jamais minimiser les préoccupations soulevées par l'honorable député au sujet de cet écart.
Je dirai cependant, parce que je pense qu'il s'agit d'un élément important, que l'écart est en train de se réduire rapidement. L'objectif des efforts que nous déployons, l'objectif lié à toutes les ressources et à tous les efforts dont j'ai parlé aujourd'hui devant le Comité, est de combler les écarts dans les collectivités rurales et autochtones. Bien qu'il subsiste un écart important, je pense qu'il convient de noter qu'il diminue rapidement.
En 2018, seulement 31 % des collectivités autochtones environ avaient accès à des services Internet à large bande. Cette année, nous prévoyons que plus de 50 % d'entre elles y auront accès. Il n'en demeure pas moins que la moitié des collectivités autochtones n'y auront pas accès, mais il s'agit d'une amélioration importante en cinq ans. Nous nous attendons à ce que plus de 80 % des collectivités autochtones y aient accès d'ici à 2026, soit presque trois fois plus qu'en 2018.
Il reste encore beaucoup à faire. Nous en convenons. Il est probable que les 2 % dont nous parlons, lorsque nous atteindrons cette couverture de 98 % en 2026, seront constitués des collectivités les plus éloignées et les plus difficiles d'accès. Par exemple, si l'on fournit à une collectivité l'accès au câble à fibres optiques, comme l'a dit mon collègue, il faut souvent creuser une tranchée. On parle peut-être de centaines de kilomètres dans la nature. Il y aura des collectivités très éloignées dans le Nord et ainsi de suite pour lesquelles ce n'est vraiment pas pratique.
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Je ferai des observations. Premièrement, il y a eu un programme antérieur que je qualifierais de plus modeste et qui se concentrait sur les technologies de base. Il ne s'agissait pas de la technologie du dernier kilomètre, qui consiste à connecter la maison. Il était essentiellement conçu pour construire les principaux tuyaux qui atteignent la communauté, mais qui ne se connectent pas à la maison ou aux rues.
Comme je l'ai mentionné dans ma déclaration liminaire, la portée du Fonds pour la large bande universelle pour le haut débit est bien plus importante que les initiatives précédentes des gouvernements, toutes tendances confondues, je suppose. Il y a eu un programme à la fin des années 1990 ou au début des années 2000, qui était un programme modeste pour se connecter à des vitesses de 5/1, c'est‑à‑dire un mégabit de téléversement et cinq mégabits de téléchargement. Le programme actuel est de 50/10, si bien qu'il est beaucoup plus rapide.
Toutefois, les programmes antérieurs étaient très modestes. En ce qui concerne le Fonds pour la large bande universelle, le FLBU, comme je l'ai mentionné, la portée du financement est un facteur de 10 par rapport à tous les programmes précédents combinés. Si l'on additionne tous les programmes précédents et que l'on multiplie le résultat par 10, on obtient la taille du FLBU. Le fonds est en fait le seul programme à large bande vraiment important qui ait été lancé au cours des 20 dernières années.
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Oui. Je serais heureux d'en parler, et je peux me tourner vers mon collègue, M. Dagenais, pour en dire un peu plus sur le processus précis.
Il s'agit simplement de dire que nous avons ouvert un portail pour les demandes présentées au FLBU et au volet de réponse rapide. Avec le volet de réponse rapide, nous avons reçu environ 10 fois plus de demandes que prévu pour des projets prêts à démarrer.
Je serai très franc avec le Comité. Si nous avions su à l'avance que nous allions recevoir une avalanche de projets prêts à démarrer, nous aurions peut-être organisé les choses un peu différemment. Le retard est en partie... L'avantage, c'est que le programme a suscité beaucoup plus d'intérêt que prévu. Par conséquent, certaines décisions ont pris plus de temps que nous l'aurions voulu.
Le Fonds pour la large bande universelle était une question différente. Le gouvernement a annoncé le FLBU. Je pense qu'à l'époque, il s'élevait à environ un milliard de dollars. Comme je l'ai souligné dans mes remarques plus tôt, un certain nombre de provinces ont réagi immédiatement et ont dit: « En fait, nous aimerions verser une somme équivalente et travailler avec vous. » C'est cette activité des provinces qui nous a permis de repenser certains investissements, comme l'augmentation des investissements dans la fibre optique, par exemple.
Le Québec est le meilleur exemple. Quelques semaines après l'annonce du FLBU, le Québec a annoncé qu'il souhaitait connecter à la fibre optique l'ensemble de la province et qu'il allait réaliser un investissement important pour ce faire. Nous avons donc dû interrompre certaines activités d'investissement. Plutôt que de faire ce que nous ferions normalement, c'est‑à‑dire lancer un appel d'offres, recevoir des demandes, prendre une décision, évaluer les demandes et procéder à l'investissement, nous avons eu des provinces disposant de fonds importants qui souhaitaient activement investir.
Dans certains cas, elles sont venues à la table avec des points de vue. Elles avaient une idée des types d'investissements qu'elles souhaitaient réaliser. Le Québec, par exemple, a tenu à s'assurer qu'il s'agissait bien d'investissements dans la fibre optique. Cela ne faisait pas partie des conditions initiales de notre programme. Cela aurait permis d'élargir l'éventail des technologies.
Dans le cas de l'Ontario, même si nous disposions de ressources substantielles, elles n'auraient pas suffi à couvrir l'ensemble de la province. Avec l'investissement du gouvernement provincial, nous pourrions faire beaucoup plus, mais il est évident que la province — comme on peut s'y attendre — est un ordre de gouvernement souverain. Elle a son mot à dire. Dans les domaines où elle souhaitait investir, nous avions déjà mis en place un processus d'évaluation. Nous avions des demandes sur la table. Nous devions laisser l'Ontario examiner ce que nous avions pour voir si cela correspondait ou non à ses priorités.
Il a fallu déployer quelques efforts pour nous assurer que, lorsque nous faisions le travail, nous le faisions de manière complémentaire avec nos partenaires provinciaux. Franchement, cela a retardé l'exécution. L'inconvénient, c'est que cela a retardé l'exécution. L'avantage, c'est que nous avons obtenu un effet de levier important pour les fonds fédéraux. Nous avons dépensé beaucoup plus d'argent que prévu, ce qui nous a permis d'augmenter la couverture et d'offrir une couverture de meilleure qualité.
En ce qui concerne les détails...
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Merci, monsieur le président.
Je vais d'abord décrire un peu ma circonscription. Si j'y consacre un peu de mon temps, c'est correct, car j'aurai la parole à nouveau.
Je vis à Miramichi. C'est une belle région pour la pêche au saumon, plus au centre et au nord du Nouveau-Brunswick. C'est une très belle circonscription.
Il y a 20 ans, j'ai déménagé en Corée du Sud. J'y ai travaillé pendant deux ans. Je me rends toujours compte que les capacités d'Internet et de mobilité dont disposaient les Sud-Coréens en 2003, 2004 et 2005 étaient en fait meilleures que celles dont disposent mes concitoyens de nos jours, 20 ans plus tard. Je trouve cela désolant.
J'ai été un député provincial pendant 11 ans. Un câble de fibre optique relie Newcastle à Fredericton le long de la route 8 au Nouveau-Brunswick. C'est un trajet d'environ deux heures. De nombreuses personnes vivent le long de la route 8. L'entreprise à qui appartient ce câble a déclaré que ce n'était pas à elle de raccorder les personnes qui vivent le long de la route. Elle me renvoyait souvent ces électeurs. En tant que député provincial, j'ai toujours eu l'impression d'être la dernière personne à être invitée au souper.
L'infrastructure relève du secteur privé et la réglementation relève du fédéral. J'ai toujours eu l'impression que je rendais un mauvais service. Je n'avais pas l'impression de pouvoir aider mes électeurs. J'ai beaucoup porté ce fardeau. Je l'emportais chez moi parce que j'ai quatre enfants en bas âge et que ma femme est enseignante. Je suis un personnage public. Le service Internet est très important pour tous les habitants de ma région.
Ce qui est intéressant, c'est que, quelques années plus tard, nous avons découvert qui était connecté à ce câble de fibre optique. Il s'agissait d'une grande industrie. Il n'y en avait que deux ou trois dans ma région tout au plus. C'était les pharmacies et l'établissement de l'Atlantique.
Imaginez un peu: Un détenu dans une prison de haute sécurité de ma circonscription n'a peut-être accès à Internet qu'une fois par jour et peut-être pas très longtemps, mais il était connecté à la fibre optique alors que mes électeurs devaient choisir entre deux monopoles. Dans les municipalités, qui sont encore très rurales, il y avait l'option de la large bande, qui était terrible par rapport à la fibre optique. Dans les régions rurales et plus éloignées du Nouveau-Brunswick, vous aviez la possibilité d'utiliser les services Internet par satellite, qui étaient très mauvais et dont le prix ne cessait d'augmenter.
Vous pouvez imaginer ma voisine, une femme de plus de 80 ans. Elle regarde par la fenêtre de sa cuisine un câble de fibre optique. Il est à 15 pieds d'elle. L'entreprise refuse de la connecter parce qu'elle a déjà son entreprise qui offre des services inférieurs. Elle n'avait aucune autre option jusqu'à récemment. Maintenant, il y a Starlink. Dieu merci, il existe. Il a en fait surpassé tout ce que nous avions dans les régions rurales du Nouveau-Brunswick.
J'ai quelques questions et je ne sais pas qui devrait y répondre. À mon sens, le et le gouvernement doivent rendre des comptes sur tout, mais ces derniers temps, le premier ministre pense que rien n'est de son ressort. En ce moment, j'aimerais savoir qui est responsable. Je veux que l'un d'entre vous me réponde et je n'ai pas de favori. Celui ou celle qui pense que c'est son devoir de répondre à cette question peut le faire.
À qui incombe‑t‑il de veiller à ce que les Canadiens qui vivent en milieu rural bénéficient d'un service de mobilité Internet adéquat?
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Monsieur le président, je serais heureux de tenter une réponse.
Blague à part, sachez d'abord que j'ai épousé une fille de Miramichi et que j'ai passé énormément de temps à Newcastle, donc je dois faire très attention à ce que je vous réponds, car je pourrais être dans le pétrin.
Je dirais au Comité que la réponse incombe en grande partie au ministère de l'Industrie. Nous administrons le Fonds pour la large bande universelle. Nous devons dépenser ces fonds expressément pour brancher les régions rurales et éloignées. Je ne suis pas au courant des détails du cas soulevé par le député. Toutefois, je peux vous dire que cela illustre bien les raisons qui nous poussent à utiliser le fonds surtout pour offrir aux ménages le service Internet à large bande de dernier kilomètre.
Il se peut que l'industrie privée ou d'autres acteurs installent leur propre câble à fibres optiques. Ensuite, ils ne sont toutefois pas tenus de desservir les ménages locaux à proximité du câble. Dans le cas des investissements que nous faisons grâce au Fonds pour la large bande universelle, le contrat prévoit explicitement... Nous fournissons les fonds nécessaires pour brancher les foyers.
Prenons les statistiques pour le Nouveau-Brunswick. Tout en admettant les préoccupations soulevées par le député, car je ne veux pas les infirmer — il y a bel et bien du travail à faire —, nous prévoyons que la quasi-totalité des ménages néo-brunswickois aura accès à des services à large bande d'ici 2026. Le programme met particulièrement l'accent là‑dessus. Nous prévoyons que ces investissements régleront le genre de problèmes soulevés par le député. Si ce n'est pas le cas, nous voudrions bien le savoir.
Jusqu'ici, il n'était pas forcément obligatoire de brancher les ménages. Le programme est conçu de sorte à inciter les entreprises à agir et à brancher les ménages qui ne le sont pas.
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Au bout du compte, c'est le gouvernement qui décide des sommes qui seront affectées à ces dossiers prioritaires. Le ministère de l'Industrie doit quant à lui établir la façon la plus efficace d'attribuer les fonds prévus à son budget aux divers projets pour assurer le meilleur usage possible de cet argent.
Je crois que l'on peut dire sans se tromper que la pandémie a grandement amplifié l'intérêt pour ce secteur, et pas uniquement au fédéral, mais aussi dans les provinces. On l'a constaté non seulement pour les services à large bande, mais dans d'autres domaines.
Sur le financement, je dirais que, objectivement, si on tient compte des budgets antérieurs, c'est vrai, mais il est aussi tout à fait vrai que, même chez les collègues provinciaux et d'autres intervenants, la demande pour des services à large bande a explosé en raison de la pandémie. Tout le monde était à la maison. Les enfants allaient à l'école en ligne. Au départ, nous avions, selon moi, l'objectif louable de promouvoir la connexion des ménages, mais cet objectif est devenu une urgence absolue, qui a poussé tant le gouvernement fédéral que les provinces à agir et à investir.
Les affaires étaient bonnes, mais elles le sont encore plus depuis la pandémie.
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Merci pour cette réponse.
[Français]
J'aimerais maintenant parler de ma circonscription, Châteauguay—Lacolle, qui est à la fois urbaine et rurale et qui comporte un très important secteur agricole.
En 2014 et 2015, pendant ma campagne électorale, mes concitoyens m'ont dit à quel point il était important pour eux d'obtenir la connectivité. Cependant, le financement manquait. Du côté du gouvernement fédéral, le premier ministre de l'époque ne manifestait aucune intention de les aider.
Par la suite, des projets très intéressants ont rapidement été proposés. La participation du Québec a beaucoup aidé, non seulement sur le plan du financement, mais pour d'autres obstacles rencontrés dans l'exécution des projets, n'est-ce pas?
M. Dagenais ou M. Kennedy pourraient certainement nous en parler davantage.
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Merci, monsieur le président.
Peut-être que je n'ai pas été clair quand j'ai posé ma question. À mes yeux, ce n'est pas une question partisane. Suis‑je persuadé que ce gouvernement est le pire que nous ayons jamais eu? Oui, mais, dans mon intervention, j'ai couvert une période de 20 ans, donc je vais reposer ma question.
La députée libérale pense que c'est le gouvernement provincial qui est responsable d'Internet. J'ai été député provincial pendant 11 ans. J'ai été ministre. Nous n'étions pas responsables d'Internet. Je connais le dossier à fond.
Pour revenir à ma question, vous avez dit que c'était l'industrie qui était responsable. Dois‑je comprendre que...? Dois‑je dire à mes concitoyens que c'est strictement le secteur privé qui décide qui obtiendra des services Internet et de mobilité cellulaire adéquats, oui ou non?
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Merci beaucoup, monsieur le président. Je suis heureuse d'être ici.
Je remercie tous nos témoins de leur présence.
Je voudrais revenir sur un certain nombre de points soulevés par M. Stewart. D'abord et avant tout, je crois que, dans nos collectivités rurales, nous avons levé 153 avis concernant la qualité de l'eau à long terme. Le travail que nous avons accompli au cours des dernières années a été considérable pour ce qui est d'assurer la présence des infrastructures. Je me rends compte qu'un certain nombre de questions auxquelles vous devez tous faire face concernent la disponibilité et l'installation des infrastructures, et le temps que tout cela demande.
Je commencerai peut-être par vous poser une question. Considérant que 93,5 % des Canadiens ont accès à un réseau et sont branchés, quels sont les problèmes les plus importants que vous appréhendez pour amener la couverture à 100 %?
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Le plus grand défi pour atteindre les chiffres de 2026 dont nous avons parlé — les 98 % et plus — est, franchement, la question du temps. Il s'agit souvent de grands projets d'infrastructure. Il faut deux ou trois ans pour les construire, et nombre d'entre eux sont en cours de réalisation. Nous avons constaté des progrès significatifs entre 2018 et aujourd'hui, mais il nous faudra encore quelques années, jusqu'en 2026, avant que certains de ces très grands projets annoncés de concert avec les provinces ne soient effectivement...
Vous ne verrez pas le pourcentage augmenter tant que le voyant ne sera pas allumé dans la maison. La construction est en cours, mais le câble de fibre optique doit être installé, la connexion au poteau doit être faite, puis celle du poteau à la maison. Ce n'est que lorsque la maison sera connectée et que le service sera disponible que nous pourrons réellement faire bouger l'aiguille du pourcentage. Ce travail est en cours, mais il faudra attendre 2026 pour qu'une grande partie de l'argent qui est mis en terre aujourd'hui — la construction qui est en cours — se traduise par une maison effectivement connectée.
Le plus grand défi à l'heure actuelle, c'est le déploiement de grands projets d'infrastructure à l'échelle du pays. Comme je l'ai dit, nous tenons des réunions sur une basse régulière. Nous nous réunissons et suivons les étapes, et c'est l'une des raisons pour lesquelles j'affirme avec un certain degré de confiance que nous sommes très sûrs d'atteindre les pourcentages que nous avons fixés. Nous ne serions pas en train de témoigner si ce n'était pas le cas, et la raison en est que nous travaillons avec ces entreprises. Nous pouvons constater les progrès de leurs projets d'infrastructure.
La pandémie a certainement créé des goulets d'étranglement dans la chaîne d'approvisionnement et ce genre de choses, mais dans un sens, ce n'est que du temps. C'est comme la construction d'un pont. Cela demande un peu de temps.
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Il existe différents types de partenariats. Par exemple, pour les investissements réalisés dans les collectivités autochtones, nous disposons d'un service d'éclaireur. Nous avons un groupe dédié au sein du ministère qui travaille un peu comme un service de conciergerie pour aider les promoteurs de projets autochtones avec leurs investissements. Par exemple, le ratio de partage des coûts avec les promoteurs autochtones n'est pas le même que pour d'autres projets. Dans le cas des promoteurs autochtones, nous finançons jusqu'à 90 % du projet.
Pour d'autres projets, nous traitons avec de très grandes entreprises comme Bell, Telus, Videotron et d'autres. Dans de nombreux cas, nous agissons plutôt comme un partenaire financier. Ils s'occupent de l'ingénierie et de l'exécution, et ils ont déjà des plans d'investissement importants qu'ils déploient chaque année. Ce sont des entreprises à haute intensité de capital qui investissent chaque année. Notre financement permet de veiller à ce que les investissements servent à améliorer la couverture dans les régions rurales et éloignées.
Nous essayons également d'assurer un certain équilibre entre, d'une part, les très grandes sociétés qui ont de l'envergure et toutes ces autres choses et, d'autre part, les entrepreneurs plus modestes. Dans certaines collectivités et certaines régions, il existe un fournisseur plus petit en qui les gens ont confiance et qu'ils aiment, et nous voulons être sûrs de ne pas les exclure.
Les relations et la manière dont nous travaillons peuvent varier en fonction de la taille du fournisseur, de la collectivité, etc.
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... et je suis sûr que vous aurez à nouveau du temps et que vous pourrez empiéter sur le temps de certains de vos collègues. Je m'en excuse.
Ma règle — je le dis pour les nouveaux membres —, c'est que lorsque les membres arrivent à poser leurs questions avant la fin du temps imparti, j'autorise les témoins à répondre. En revanche, s'ils coupent la parole au témoin après la fin de leur temps de parole, j'interviens pour mettre fin à l'échange.
Dans ce cas, madame Khalid, vous avez dépassé votre temps de parole d'environ 45 secondes, c'est pourquoi je vais... Je suis désolé, mais je sais que vos collègues donneront généreusement un peu de leur temps au prochain tour.
[Français]
Madame Sinclair‑Desgagné, vous avez la parole pour deux minutes et demie.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
J'aimerais ramener l'attention sur une notion, entre autres à l'intention de Mme Shanahan. Dans la sacro-sainte Constitution canadienne, l'article 91 stipule que tous les domaines dont les responsabilités n'ont pas été réparties en 1867, ce qui comprend bien sûr les services Internet et les services téléphoniques, seront couverts par le fédéral. C'est donc une responsabilité du gouvernement fédéral à 100 %.
La raison pour laquelle certaines provinces, notamment le Québec, sont intervenues dans ce dossier, c'est parce qu'elles trouvaient que le gouvernement fédéral prenait trop de temps. C'est le cas dans beaucoup de domaines. Je pense que le gouvernement actuel aurait un bon examen à faire au sujet de certains domaines où il prend beaucoup trop de temps pour agir, notamment l'assurance-emploi et les pensions versées aux aînés. Il serait temps que le gouvernement fédéral s'active un peu.
J'en arrive à parler de l'abordabilité, un élément très important pour moi. À ce sujet, j'aimerais poser des questions aux représentants du CRTC.
Au début de l'année, le ministre vous mandatait pour regarder le niveau de concurrence entre les différents fournisseurs de services Internet. Je pense que vous aviez jusqu'en juin pour tenir des consultations. Pouvez-vous nous dire ce qu'il en est?
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Merci, monsieur le président.
Merci pour ces observations.
Ce que je voulais dire, monsieur Kennedy, c'est qu'il y a des gens qui meurent littéralement sur des autoroutes qui ne sont pas connectées. Je me suis rendu dans le Yukon et j'ai entendu des histoires sur des prédateurs qui restaient dans des zones dans lesquelles ils savaient qu'il n'y avait pas de couverture cellulaire. Il n'y avait rien. À l'époque, une jeune femme avait été la cible de l'un de ces prédateurs. Cette situation s'est répétée à maintes reprises lorsque j'étais au Yukon.
Ce problème se pose dans plusieurs secteurs. C'est pourquoi il y a ici une certaine urgence et c'est pourquoi il est si important que le ministère et le gouvernement comprennent l'urgence de la situation. C'est tout ce que j'essaie de dire.
Je vais passer à ma question suivante.
Monsieur Kennedy, dans son rapport, la vérificatrice générale a mentionné les exigences relatives au déploiement du spectre. Ces exigences déterminent le nombre de personnes vivant dans une zone donnée qui doivent être couvertes par une licence de spectre au cours d'une période donnée. Est‑ce exact?
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Merci, monsieur le président.
Je suis ravi d'apprendre que le métro de Toronto aura une couverture cellulaire. J'aimerais souligner que dans la région rurale de Perth—Wellington, nos premiers intervenants n'ont parfois pas de couverture cellulaire, ce qui est extrêmement dangereux. Je sais que nous ne parlons pas de couverture cellulaire, mais je tiens à souligner que j'attends depuis des mois une réunion avec Bell Canada pour rencontrer les parties prenantes et les responsables municipaux de ma circonscription. Si quelqu'un de Ma Bell nous écoute, nous attendons toujours cette réunion. Nous sommes dans l'annuaire téléphonique. Appelez-nous.
Monsieur Kennedy, je voudrais revenir sur les questions que vous avez posées tout à l'heure à propos de Télésat.
Dans un communiqué de presse d'Industrie Canada daté du 12 octobre 2021, on pouvait lire ceci: « Télésat Lightspeed appuiera la connectivité à des services Internet à large bande, ainsi qu'à des services LTE et 5G au Canada à compter de 2024, et permettra au final de brancher près de 40 000 foyers ».
Combien de ces foyers seront connectés en 2024?
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Je vous remercie de la question.
Je peux confirmer que l'abordabilité est notre priorité absolue dans tous nos travaux liés aux télécommunications, y compris le Fonds pour la large bande universelle. Je serai heureux de vous en parler plus en détail.
Quand les promoteurs de projets se présentent, nous sommes très intéressés de connaître les prix qu'ils vont facturer, de savoir si ces prix sont appropriés et s'ils sont comparables aux prix que l'on peut trouver sur le marché. Nous ne voulons pas que les habitants des régions rurales, par exemple, paient des prix beaucoup plus élevés que ce qui serait considéré comme raisonnable, ou que les prix soient déphasés par rapport à ceux d'autres marchés similaires, etc. Nous exigeons, dans le cadre des contrats que nous signons avec les entreprises, qu'elles nous indiquent quels seront les prix établis. Il s'agit d'un élément clé qui nous permet de décider si nous allons de l'avant avec le projet. Il s'agit pour nous de nous assurer que le prix est abordable, approprié et comparable aux prix du marché au Canada.
La question dont nous avons discuté en particulier avec la vérificatrice générale concerne le revenu.
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Nous avons ouvert deux grands chantiers.
Premièrement, nous avons considérablement mis l'accent sur notre nouveau régime visant les services cellulaires pour nous assurer, justement, qu'il y aurait plus de concurrence. C'est un modèle qui est basé sur des négociations et des échanges, ainsi que sur des utilisations des réseaux. C'est quelque chose de complètement nouveau, que nous ne faisions pas auparavant dans les services cellulaires. Naturellement, cela a déjà un impact sur les prix des services cellulaires, qui sont maintenant de plus en plus raisonnables. Nous voulons nous assurer que ces progrès se poursuivront pour améliorer notre position, comme vous le dites, par comparaison avec l'international.
L'autre grand chantier concerne le service filaire à la maison. Nous avons déjà mis en place des mesures préliminaires, comme une réduction du prix que les concurrents paient.
Nous avons aussi donné une indication importante à propos de l'accès à la fibre optique. Nous allons nous pencher là-dessus très bientôt et prendre des décisions. Là encore, l'ancien régime n'incluait pas la fibre optique. Or, les Canadiens se tournent vers cette technologie et c'est là qu'il y aura des répercussions sur le marché.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Je tiens à remercier les témoins de leur présence aujourd'hui.
Il m'arrive souvent de me retrouver à ce comité en présence de deux faits importants. Le premier est un audit qui a très clairement démontré qu'il existe un écart entre ce qu'obtiennent souvent les Canadiens dans les centres urbains et ce qu'obtiennent les Autochtones. Ces écarts sont considérables. Au sein de ce comité, au cours des deux dernières années, j'ai entendu parler d'eau potable, de personnes autochtones disparues et assassinées, d'injustice en matière de logement et, aujourd'hui, d'Internet. Tous ces enjeux viennent renforcer ce que, à mon avis, la vérificatrice générale doit aussi voir clairement, à savoir qu'il existe un fossé énorme. Il s'agit d'un problème grave, d'un problème systémique, dans la mesure où le Canada, pendant la majeure partie de son histoire et encore aujourd'hui, a privé les Autochtones d'un certain type de justice.
Avec tout le respect que je dois aux témoins, les réponses que nous avons reçues aujourd'hui sont très similaires. Au premier tour, en réponse à une de mes questions, on a dit que 42,9 % des Premières Nations ont accès à Internet. Au lieu d'admettre qu'il s'agit d'un échec massif, d'un signal d'alarme et d'une forme grave de discrimination, on nous a dit que 12 % étaient suffisants. Je me permets d'affirmer que nous devons en faire bien plus. Nous devons changer notre perspective sur ces questions d'égalité.
Je voudrais poser une question à la vérificatrice générale. Selon vous, que faut‑il faire? Nous observons une tendance très dangereuse. Ces fossés subsistent — le fossé numérique, le fossé entre les régions urbaines et rurales, et le fossé entre Autochtones et non-Autochtones.
Pouvez-vous nous dire ce que vous en pensez?
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Merci, monsieur le président.
D'abord, je tiens à remercier les témoins de leur présence. Je pense que nous avons exploré une bonne partie des lacunes et des possibilités d'amélioration concernant ce programme. Je suis heureuse que mes collègues des deux côtés conviennent que c'est un enjeu très important. En effet, il doit y avoir des investissements soutenus. Nous devons maintenir notre collaboration pour être en mesure d'atteindre notre objectif de 100 % partout au pays.
Monsieur Kennedy, vous et d'autres témoins avez toutefois parlé des goulots d'étranglement et des problèmes de la chaîne d'approvisionnement. Au cours des dernières années, bien sûr, nous avons été témoins de phénomènes météorologiques extrêmes liés aux changements climatiques, dont des incendies de forêt en Colombie‑Britannique et des ouragans dans les provinces de l'Atlantique. Ces phénomènes doivent aussi avoir eu des répercussions sur les projets de services à large bande.
Pouvez-vous nous dire approximativement le pourcentage de projets qui ont connu des retards à cause des phénomènes climatiques? Quelles mesures prend‑on pour atténuer les effets de ces retards?
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C'est le ministère. Une fois que le gouvernement a examiné le projet et a dit que tout a l'air correct, il faut négocier un contrat détaillé ayant force obligatoire. Lorsque le promoteur a l'approbation provisoire, il peut lancer le projet et dépenser jusqu'à 30 % du coût du projet, sachant que, lorsque le contrat final sera signé, nous honorerons notre part du contrat. Cela permet de lancer le projet avant que le contrat final soit signé.
Dans le cas du volet de réponse rapide, le promoteur peut dépenser jusqu'à 100 % du montant alloué. S'il a reçu l'approbation provisoire et l'assurance que le projet est bon, et s'il est prêt à assumer une partie du risque, il peut lancer le projet, sachant que, une fois le contrat final signé, même si le projet est complètement achevé à ce moment‑là, le gouvernement le remboursera.
Ce n'est pas un système parfait, mais c'est un exemple des efforts que nous déployons afin que le processus d'affectation des fonds lié à ces projets très complexes ne vienne pas nuire à la capacité des promoteurs de commencer le travail.
Je n'ai que quelques questions. Je vais essayer de vous libérer aussi vite que possible.
Monsieur Kennedy, vous êtes marié avec une femme des Maritimes, alors vous savez à quel point cela nous hérisse lorsque le succès est attribué au Canada central. Nous devrions peut-être simplement faire la même chose, mais ce n'est pas toujours possible. J'aimerais savoir comment vous expliquez que le Nouveau‑Brunswick et la Nouvelle‑Écosse n'ont pas d'entente avec votre ministère. Les deux provinces ont des projets en chantier, mais elles utilisent aussi énormément le réseau Starlink.
Est‑ce que c'est problématique? Est‑ce que votre ministère est réticent à emprunter la voie de Starlink? Est‑ce que cela fait partie du problème? Pourquoi pensez-vous qu'il n'y a pas d'entente avec ma province et celle de , qui n'est pas ici aujourd'hui, la Nouvelle‑Écosse?
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Je vous remercie. Ce sont des renseignements appréciés et encourageants.
Cela dit, je reviens sur un point que M. Stewart a mentionné et que j'entends très souvent. De la maison, on peut voir la fin de la ligne mais, pour une raison ou pour une autre, les choses ne débloquent pas.
Je reconnais que les enjeux du Canada rural sont difficiles à régler, mais c'est une source constante de contrariété pour les législateurs. Cela explique, je crois, le mécontentement qui transparaît un peu aujourd'hui. J'apprécie que vous en soyez conscients et que vous en teniez compte.
J'aurais deux questions rapides de la part de nos analystes.
La première s'adresse au CRTC. Depuis le...
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Je vous remercie de cette question, monsieur le président.
Comme je l'ai dit, le gouvernement a pris, en février, un décret donnant au CRTC des instructions sur une approche renouvelée de la politique de télécommunication. Si vous consultez le décret — il est plutôt court; il fait environ 1800 mots, la longueur d'un court essai — vous constaterez que l'abordabilité et la concurrence sont mentionnées une vingtaine de fois. Il était donc évident pour nous que nos décisions devaient viser à accroître la concurrence et à promouvoir l'abordabilité.
Nous nous sommes penchés immédiatement sur la revitalisation de notre approche en matière de concurrence pour les services Internet. Nous savons que le cadre actuel n'est pas efficace. Nous savons que des petits fournisseurs n'arrivent pas à survivre; les pancartes « à vendre » des dernières années témoignent de leurs difficultés. Nous avons revitalisé notre approche et lancé une audience. D'autres étapes suivront.
Du côté des services de téléphonie cellulaire, comme vous avez pu le voir en ce qui concerne les exploitants d'un réseau mobile virtuel, nous avons fait en sorte que les petits concurrents aient obligatoirement accès à l'infrastructure des grands fournisseurs pour être en mesure de participer à ce marché et d'offrir des services de téléphonie cellulaire dans l'ensemble du pays. Ils ont sept ans pour construire leur propre infrastructure, une facette de l'équilibre nécessaire qui suppose investissements et concurrence.
Nous avons agi immédiatement. Comme l'a dit mon collègue, nous avons immédiatement réduit de 10 % certains tarifs de gros. Nous avons posé de nombreux gestes, et nous en poserons d'autres sous peu.