:
Merci beaucoup, monsieur le président.
Bonjour, distingués membres du Comité.
Mon collègue, Mario Pelletier, commissaire de la Garde côtière, et moi sommes très heureux de pouvoir comparaître devant le Comité. Nous sommes également heureux d'être ici avec nos collègues d'autres ministères.
Je commencerai par remercier la vérificatrice générale d'avoir formulé des recommandations qui répondent aux risques de sécurité et de sûreté, et aux incidents liés à l'augmentation du trafic maritime dans les eaux arctiques.
[Français]
Pêches et Océans Canada et la Garde côtière canadienne appuient les recommandations de la vérificatrice générale. Nous notons que ces recommandations font écho à des recommandations similaires formulées dans le rapport de 2014 du vérificateur général sur la navigation maritime dans l'Arctique canadien. Nous nous engageons à travailler avec leurs partenaires pour combler les lacunes relatives à la connaissance du domaine maritime de l'Arctique et pour accroître l'échange de renseignements.
La surveillance de l'Arctique à l'appui de la souveraineté et de la sécurité est un effort de l'ensemble du gouvernement qui intègre les capacités de plusieurs ministères. Pour soutenir la présence du Canada dans l'Arctique, nous continuerons de travailler avec nos partenaires fédéraux, provinciaux et territoriaux, les Premières Nations, les Inuits et les Métis, ainsi que nos partenaires industriels, afin d'offrir les actifs, les programmes, les outils et les ressources humaines nécessaires pour appuyer les intérêts du Canada en matière de surveillance, de présence et de sécurité maritime.
Nous nous engageons aussi à développer une stratégie de sécurité maritime dans l'Arctique en collaboration avec nos principaux partenaires du domaine de la sécurité afin de présenter des solutions en matière de connaissance du domaine maritime dans l'Arctique qui sont fondées sur les risques.
[Traduction]
Comme notre présence physique demeure importante pour la compréhension du domaine maritime, le renforcement et le renouvellement de notre flotte sont l'une des principales mesures que nous prenons pour soutenir la sécurité et la souveraineté dans le Nord.
Les investissements dans des brise-glaces et des navires résistants aux glaces annoncés dans le cadre de la Stratégie nationale de construction navale comprennent 16 navires multifonctionnels, 6 brise-glaces de programme, 2 navires de patrouille extracôtiers et de l'Arctique et 2 brise-glaces polaires. Ces nouveaux navires contribueront de manière significative à l'exercice de la souveraineté du Canada dans l'Arctique et au soutien des capacités scientifiques en mer du Canada dans l'Arctique, car ils permettront de se consacrer aux services essentiels de déglaçage, à l'escorte de navires et au déglaçage des ports de commerce et de pêche afin d'assurer le transport sécuritaire des approvisionnements essentiels, des biens et des personnes dans les eaux canadiennes.
[Français]
Plus précisément, les brise-glaces du programme joueront aussi un rôle primordial dans la prestation d'autres services essentiels aux Canadiens, comme la recherche et le sauvetage, les interventions environnementales, la sécurité maritime et les missions humanitaires. Les brise-glaces polaires seront plus grands et plus puissants que les brise-glaces lourds actuels et permettront à la Garde côtière d'être active dans l'Arctique tout au long de l'année, grâce à sa capacité accrue de soutenir diverses tâches, dont le programme des activités scientifiques en mer et le renforcement de la souveraineté dans le Nord.
Afin de maintenir les services aux Canadiens pendant la construction des nouveaux navires, la Garde côtière a mis en place des mesures provisoires pour nous garder à flot jusqu'à ce que ces nouveaux navires soient prêts. Ces mesures provisoires comportent deux volets.
D'abord, nous effectuons d'importants investissements pour prolonger la durée de vie de notre flotte actuelle. Grâce à ce qui est appelé le prolongement de la vie des navires, nous prolongeons en toute sécurité la vie utile de notre flotte afin de nous assurer que le personnel de la Garde côtière continue de disposer du matériel adéquat pour réaliser son travail crucial jusqu'à l'arrivée de nouveaux navires.
Ensuite, nous avons acquis quatre navires provisoires de sorte que, lorsqu'un navire existant est retiré du service pour subir des travaux de prolongement de sa durée de vie, nous sommes en mesure de le remplacer. Ainsi, nous pouvons assurer un service ininterrompu.
[Traduction]
La Garde côtière canadienne demeure activement engagée auprès de ses partenaires nationaux en matière de sécurité dans l'Arctique par le biais de ses contributions au programme multi-agences du Canada, les Centres des opérations de la sécurité maritime, ou COSM. Ces centres regroupent la Garde côtière canadienne, le ministère de la Défense nationale, la Gendarmerie royale du Canada, l'Agence des services frontaliers du Canada, Transports Canada et Pêches et Océans Canada. En tant que composante intégrée de l'appareil de sécurité du gouvernement, les COSM identifient et signalent les activités maritimes qui représentent une menace potentielle pour la souveraineté, la sécurité et la sûreté du Canada.
La Garde côtière canadienne aide les Centres des opérations de la sécurité maritime en apportant son expertise et en transmettant des renseignements sur le trafic maritime. Compte tenu du nombre énorme de navires naviguant à quelques kilomètres de notre littoral, il est impératif, pour des raisons de sécurité et de sûreté, qu'ils soient identifiés et surveillés. Nos centres de Services de communications et de trafic maritimes, les centres SCTM, surveillent et assurent la liaison avec l'ensemble du trafic maritime, et fournissent des renseignements cruciaux aux COSM afin d'assurer la sécurité des voies navigables du Canada, y compris dans l'Arctique.
En collaboration avec nos partenaires des Centres des opérations de la sécurité maritime, nous axons actuellement nos efforts sur l'échange de renseignements et sur le prochain examen par un tiers de ces centres. Cet examen se concentrera sur l'analyse des fonctions et des résultats actuels des Centres des opérations de la sécurité maritime afin de cerner les lacunes dans la capacité de faire connaître le domaine maritime.
En conclusion, Pêches et Océans Canada sait parfaitement que la connaissance du domaine maritime dans l'Arctique canadien est essentielle pour que nous puissions réagir de façon décisive aux incidents qui menacent la sécurité, la sûreté, l'environnement et l'économie du Canada.
Je vous remercie. C'est avec plaisir que je répondrai maintenant à vos questions.
:
Merci, monsieur le président.
Je reviens à ma question. Elle était raisonnable et directe.
Il s'agissait de savoir s'il existe un risque suffisamment important pour justifier que le gouvernement trouve moyen de convaincre les membres du Comité que des mesures de sauvegarde extraordinaires seraient nécessaires. Je ne suis pas nécessairement convaincu que la preuve produite aujourd'hui ait prouvé l'existence de ce risque. Le risque pour le gouvernement est différent du risque pour le Parlement. Ce risque existe pour le gouvernement.
En l'occurrence, le rôle du Parlement est de veiller à ce que le Canada et les Canadiens puissent avoir confiance dans leurs institutions. C'est l'une des raisons de l'existence de notre comité. Il faudrait, à mon avis, que le risque apparent soit plus important que le principe de surveillance — et je suis d'accord avec notre président — pour que nous suspendions certains aspects de notre privilège dans le cadre de ce travail.
Je comprends les actions et les conseils de nos collègues libéraux aujourd'hui. Je les respecte. Sachez surtout que je comprends le rôle que vous jouez en ce moment. Vous devez protéger la possibilité pour votre gouvernement de conclure des contrats concernant, en l'occurrence, des produits pharmaceutiques, afin d'obtenir ce que vous estimez le mieux pour les Canadiens. Mais vous devez aussi comprendre que le Bloc québécois, le Nouveau Parti démocratique et le Parti conservateur doivent assurer une surveillance au nom des Canadiens.
J'espère que nous parviendrons à un consensus. C'est mon plus grand espoir aujourd'hui. Ce consensus pourrait consolider notre principe fondamental, à savoir l'intérêt des Canadiens. C'est la première chose. Nous partageons cela. Nous sommes tous d'avis que les contrats commerciaux conclus par le gouvernement doivent faire l'objet d'une certaine surveillance, en particulier celle que le Comité demande.
Le deuxième aspect est l'entente de confidentialité ou le délai que demandent nos collègues au Comité. C'est ce que nous devons analyser. Et l'objectif d'un consensus fait pour moi partie intégrante de ce processus.
Je commence cependant à voir qu'il est peu probable que nous arrivions à un consensus aujourd'hui. J'aimerais donner une dernière chance au gouvernement de comprendre la motion du Bloc québécois. Je crois qu'elle part de bonnes intentions. Je crois qu'elle vise à garantir une surveillance au nom des Canadiens.
Je tiens à rappeler, enfin, qu'aucun d'entre nous, pas un seul d'entre nous, membre de ce comité ou du Parlement, ne devrait porter atteinte à notre capacité de représenter non seulement nos électeurs, mais aussi notre fonction. Je ne pense pas que ce serait le cas si nous passions à huis clos. Les institutions qui constituent notre pays et celle dans laquelle nous nous inscrivons actuellement ont permis d'adopter des mesures de protection pour veiller à ce qu'une chose comme celle‑ci puisse très bien se faire dans un endroit sûr comme le Parlement et de façon sécuritaire, comme en comité et à huis clos. Je pense que c'est une demande raisonnable de la part du Bloc québécois.
C'est ce à quoi vous voyez bien que je veux en venir. C'est une demande raisonnable d'accès à des documents au nom des Canadiens. Les députés du Bloc comprennent — et je suis d'accord avec eux — que ces renseignements confidentiels doivent être protégés. Nous sommes d'accord. C'est pourquoi la motion est ainsi faite. J'estime que c'est faisable.
Mais je constate que le gouvernement — du moins ceux dont le travail consiste à exonérer le gouvernement de toute responsabilité — pense que nous pourrions en quelque sorte porter atteinte à cette confiance. C'est une accusation que je considère comme une insulte. Ce n'est pas ce que nous disons, mais je crois que, à défaut d'une bonne raison attestant un risque plus élevé, ce serait perçu ainsi.
Je suis convaincu de la force de nos institutions. Et, pour qu'elles fonctionnent bien, nous devons nous assurer de respecter les règlements et la nature des séances à huis clos. Ils sont conçus pour protéger notre pays et pour protéger les membres du Comité. En l'occurrence, ils sont conçus pour protéger le gouvernement.
Je ne vois pas comment je pourrais être en désaccord avec les conseils que les députés d'en face reçoivent au sujet du risque. Je crois que le risque est éliminé — pas entièrement, bien sûr, mais ce ne devrait pas être l'objectif de nos collègues de l'opposition. L'objectif devrait être de limiter les risques le mieux possible.
Le mieux est l'ennemi du bien. En l'occurrence, nous avons une bonne motion avec laquelle je suis d'accord, parce que nous n'arriverons jamais à une motion parfaite qui nous amènerait à la position que le gouvernement aimerait nous voir adopter, à savoir de ne pas avoir à rendre de comptes au Parlement.
Je crois que le Comité devrait prendre connaissance de cette information dans le cadre d'une séance à huis clos, qui permet de protéger l'information, mais aussi de ne pas porter atteinte au privilège de ces députés ou d'autres. Certains estiment qu'une séance à huis clos ou les exigences et les mesures de sauvegarde prévues dans la motion lue par le Bloc québécois auront précisément cet effet, mais cela ne tient pas la route, à mon avis. Je ne pense pas qu'on puisse dire que la motion du Bloc québécois va mettre le gouvernement en danger. Je crois qu'elle a été rédigée de bonne foi. Le Bloc m'a consulté. Notre parti a consulté tout le monde au préalable, et nous avons suivi certaines de ces étapes. Ces deux points me laissent un peu perplexe. Je demande à mes collègues d'en face de voir si ce qui est prévu dans la motion actuelle est suffisant pour que nous puissions prendre connaissance de l'information.
Ce n'est donc pas suffisant, selon vous, si je comprends bien. Il ne suffit pas d'éliminer le risque juridique pour le gouvernement. Si c'est votre conviction, nous, parlementaires, ne pouvons pas prendre une décision qui relève par ailleurs du mandat du Comité, qui est de prendre connaissance de cette information tout en respectant votre exigence de ne faire courir aucun risque. Je vois ici des positions qui s'excluent mutuellement, malheureusement. Je préférerais que nous en arrivions à un consensus selon lequel c'est important pour tous les Canadiens. Tous les Canadiens et tous les partis estiment qu'il est important que nous prenions connaissance de ces contrats. Nous convenons tous qu'il y a un risque, et c'est pourquoi nous avons des mesures de protection.
Les mesures de protection imposées par l'amendement me semblent fastidieuses, et, selon la déclaration du président, elles pourraient porter atteinte au privilège. N'importe lequel d'entre nous pourrait alors soumettre la question à la Chambre et y faire ordonner la production de ces documents. Mais je suis convaincu que nous pouvons le faire en comité. Les membres du Comité sont des gens raisonnables qui sont parvenus à la conclusion raisonnable qu'ils veulent prendre connaissance de ces documents dans l'intérêt des Canadiens, sous réserve de mesures de protection. Cela me semble être une perspective très raisonnable.
Comme les députés d'en face, je pense que cela n'élimine pas tous les risques, mais j'estime qu'ils sont quand même en grande partie éliminés. Je crois et j'ai confiance en nos institutions et je suis convaincu que, quand nous siégerons à huis clos, nous ne trahirons pas cette confiance. Prétendre le contraire serait une insulte à notre intégrité et à nos institutions. Le huis clos est conçu pour protéger le gouvernement précisément contre la situation qu'il craint. J'en suis conscient, et c'est pourquoi je suis d'accord avec les mesures de sauvegarde prévues.
J'espère que ces faits sont suffisamment clairs pour attester que nous tous, ici, avons un intérêt commun. Les mesures de protection sont appropriées et importantes, et elles existent. Je crois qu'un consensus à ce sujet est également important. Pour ne pas diviser les Canadiens sur cette importante question, le gouvernement et l'opposition devraient en arriver à un consensus. Mme Shanahan parle souvent de la nécessité de parvenir à un consensus sur ces points, et j'invite le gouvernement à en tenir compte. C'est une demande importante et honnête adressée aux comptes publics et aux députés pour obtenir l'accès aux contrats qui ont été conclus — les contrats commerciaux conclus par le gouvernement — tout en offrant des garanties.
Cela me semble tout à fait raisonnable. Cela n'annule pas entièrement les risques, je suis d'accord. Je remercie tous les députés d'en face de faire de leur mieux et de faire preuve de diligence raisonnable pour protéger le gouvernement et les ententes conclues par leurs ministres dans le cadre de ce travail. C'est honorable et louable. Je suis sûr que n'importe qui ici, s'il faisait partie du gouvernement, serait dans la même position que vous. Mais le fait est que nous sommes au Parlement. Pas au gouvernement. Le Parlement demande que cette information nous soit présentée, et des mesures de protection existent à cet égard.
Je crois que c'est tout ce que j'ai à dire avant de passer au vote. Je vais donner au gouvernement une autre occasion d'examiner ce que j'ai dit et de tenter honnêtement et sincèrement d'en arriver à une position consensuelle pour que les Canadiens sachent que nous travaillons ensemble pour assurer une surveillance suffisante de ces documents.
Merci.
:
Eh bien, merci, madame Shanahan.
Merci, monsieur le président.
Nous avons ici une autre proposition raisonnable qui a été présentée au Comité. J'espère qu'elle permettra de dénouer l'impasse, pour ainsi dire, à laquelle nous sommes malheureusement confrontés ici ce soir. J'aimerais simplement rappeler à mes collègues... et nous avons parfois besoin de ce rappel, car dans le contexte politique actuel, que ce soit au Canada ou ailleurs, il y a beaucoup de partisanerie. Au sein de ce comité, nous essayons de nous élever au‑dessus de la mêlée, du moins c'est ce que devrions essayer de faire.
Monsieur le président, vous vous souviendrez qu'au cours de l'été, nous avons assisté à une réunion ici, à Ottawa. Vous y étiez, j'y étais et plusieurs membres du Comité y étaient. En tant que membres du comité des comptes publics, nous nous sommes joints à d'autres au niveau des provinces et de la fonction publique pour mieux comprendre ce sur quoi se concentrent les comités autour de la question des comptes publics et comment ils abordent la question. Il est évident que la nature non partisane de chacun de ces comités est absolument essentielle à leur succès. Quand un comité est politisé, quand il ne fonctionne que dans la partisanerie, ce comité est d'autant plus susceptible d'échouer. C'est particulièrement vrai dans le cas d'un comité qui est censé, en vertu de son mandat, faire abstraction de tout intérêt partisan.
Quant à savoir où je veux en venir, parce que je suis sûr que vous, monsieur le président, ou plus probablement monsieur McCauley, allez me poser des questions sur la pertinence de mes propos, nous venons d'entendre un autre point de vue très sensé et raisonnable, je crois, de M. Housefather. Qu'y a‑t‑il de mal à ce qu'il laisse entendre? Encore une fois, dans quelques jours, lorsque nous nous réunirons de nouveau ici, sur la Colline du Parlement, nous aurons la possibilité non seulement d'examiner une réponse écrite, mais aussi, dans le cadre d'une séance à huis clos, de discuter de toutes ces questions avec des fonctionnaires et de déterminer nous-mêmes où se situe le risque. Nous pourrions en arriver à la conclusion que le point de vue de SPAC à ce sujet est erroné et que nous pouvons procéder de la façon proposée par le Bloc et par d'autres membres du Comité.
Je parle en mon nom personnel, mais je pense que mes collègues de ce côté‑ci se joindront certainement à moi pour dire qu'il est très difficile de prendre une décision lorsque nous n'avons pas bien compris un point de vue complet sur la question des ententes de confidentialité et leur lien avec le sujet à l'étude.
Permettez-moi également de souligner — M. Housefather en a parlé, et il ne faut pas l'oublier — que dans d'autres comités, la signature d'ententes de confidentialité n'est pas exclue. En fait, certains comités l'ont adoptée.
Je vous renvoie, monsieur le président, à un rapport antérieur du comité permanent de la justice. Le rapport a été rédigé lorsque le Comité consultatif indépendant sur la nomination des juges de la Cour suprême a été mis sur pied il y a quelques années.
La recommandation 3 du rapport préliminaire sur la constitution du comité se lit comme suit:
Le Comité recommande que tous les membres du Comité permanent de la justice et des droits de la personne de la Chambre des communes qui sont prêts à signer un accord de confidentialité soient consultés par le ministre de la Justice au sujet de la courte liste de candidats en vue de la nomination de juges à la Cour suprême du Canada. Les députés pourront ainsi assumer leur rôle de représentants démocratiques et de législateurs.
Remarquez qu'il y a un lien direct entre la signature de l'entente de confidentialité et le fait que les députés s'acquittent de leurs obligations.
La recommandation 3 se poursuit ainsi:
Le Comité recommande également que le Comité consultatif communique, aux membres du Comité permanent qui auront signé l’accord de confidentialité, toute l’information qu’il possède sur les candidats. Il recommande aussi qu’on donne à ces membres suffisamment de temps pour effectuer les recherches nécessaires sur les candidats une fois la documentation obtenue [...].
Cela se poursuit encore, mais je ne m'étendrai pas inutilement sur le sujet, monsieur le président. Vous hochez la tête, alors vous êtes d'accord avec moi pour dire que les députés ont signé des ententes de confidentialité. Ce n'est donc pas inhabituel. Par conséquent, s'ils ont signé des ententes de confidentialité, il est logique de conclure que la signature de telles ententes ne porte pas atteinte au privilège parlementaire.
C'est un point qui a été soulevé par l'opposition aujourd'hui. En fait, M. McCauley a dit qu'il serait profondément insulté par cette proposition. Cependant, les membres du comité de la justice, et il y a peut-être d'autres comités... C'est peut-être quelque chose que nous pourrions examiner pour résoudre tout ce débat et cette discussion. C'est assurément ce que mes collègues du comité de la justice ont fait. S'ils l'ont fait, leur privilège parlementaire n'a pas été enfreint, à moins qu'ils se soient résignés à ce résultat et qu'ils aient accepté que leur privilège parlementaire soit enfreint, mais je ne pense pas que ce soit le cas.
Cela dit, je demande encore une fois à mes collègues de bien réfléchir. S'ils ne veulent pas accepter l'amendement de M. Housefather aujourd'hui, et il est clair qu'ils ne le veulent pas, donnons-nous quelques jours pour que nous puissions nous réunir de nouveau et parler aux fonctionnaires, comme nous avons pris l'habitude de la faire à ce comité. Des représentants de SPAC pourraient venir. Ils pourraient parler des risques tels qu'ils les perçoivent. Ils pourraient expliquer pourquoi, selon eux, une entente de confidentialité est nécessaire. Comme je l'ai déjà dit, c'est tout à fait raisonnable. C'est ce que le Comité devrait faire. Nous devrions toujours essayer de trouver des façons d'être raisonnables.
J'ai vu ce comité travailler dans ce sens. Lorsque cela se produit, nous arrivons à de très bons résultats ensemble, que ce soit sur des sujets liés à l'environnement, aux affaires autochtones ou aux comptes publics en général. Je pense que nous avons eu de très bonnes réunions où il y a eu beaucoup de collaboration. En fait, j'ai vu des députés, et cela se fait dans les deux sens, céder leur temps de parole à leurs collègues pour qu'ils puissent poser des questions sur des sujets qui les intéressent particulièrement. Collectivement, nous nous intéressons à tous les sujets qui nous sont naturellement signalés. Des dossiers nous sont soumis, et je pense à la semaine dernière, lorsque M. Desjarlais, pour des raisons très claires...
M. Blake Desjarlais : [Inaudible] n'en dites pas plus.
M. Peter Fragiskatos : Non, je comprends. Ce que je veux dire, monsieur Desjarlais, c'est que nous avons travaillé ensemble de façon constructive sur une question qui, pour des raisons évidentes, tient à cœur à M. Desjarlais. Nous avons cédé notre temps de parole. Il a été très agréable de travailler avec l'ensemble du Comité.
Ce que je veux dire, c'est que lorsque nous travaillons ensemble, nous trouvons des façons de faire progresser les objectifs du Comité de façon constructive. Dans le but de rappeler à mes collègues que nous pouvons obtenir de bons résultats, je leur rappelle à tous que nous avons vu ce comité faire de très bonnes choses lorsque nous coopérons.
L'amendement de M. Housefather va dans ce sens. S'il n'y a pas d'entente à ce sujet, la suggestion qu'il a faite, à savoir que nous demandions aux fonctionnaires de répondre à des questions sur toute cette question des ententes de confidentialité, de la confidentialité et de leurs préoccupations... Je pense que c'est une chose sur laquelle nous pouvons au moins nous entendre, je l'espère, y réfléchir quelques jours, puis nous réunir de nouveau.
Je crois que Mme Shanahan voulait faire certaines observations. Je vais m'arrêter ici pour l'instant, monsieur le président.
Merci beaucoup.
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
Pour les gens qui nous regardent, pour reprendre les mots de Mme Shanahan, j'aimerais les mettre au courant. Nous discutons d'une motion raisonnable qui a été déposée par le Bloc québécois pour examiner les contrats commerciaux conclus par le gouvernement.
J'ai fait de mon mieux, aujourd'hui et par le passé, pour essayer de trouver une voie consensuelle. Il semble que nous ayons fait certains efforts pour en arriver là, mais il est clair que l'intérêt du gouvernement à se protéger contre la responsabilité l'emporte sur son engagement à assurer la transparence pour les Canadiens. Je ne suis pas d'accord avec cette façon de voir les choses.
C'est important. Je vous l'ai déjà dit. Je comprends pourquoi vous faites cela. N'importe qui dans votre position le ferait probablement, défendre les contrats du gouvernement. Cependant, lorsque vous siégez au comité des comptes publics, votre travail est différent. Vous devriez, au sein de ce comité, veiller avant tout aux intérêts des Canadiens.
Vous avez reconnu dans votre propre amendement que c'est une question d'intérêt pour les Canadiens, une question d'importance nationale. Être en désaccord sur le choix des mots, être en désaccord et ne pas répondre à une question directe... En ma qualité de membre raisonnable de ce comité, du moins, c'est ce que je crois être, j'ai demandé quelle serait la différence entre la motion et l'amendement. J'aimerais savoir quelle est cette différence.
La seule différence entre la motion et l'amendement, c'est que vous voulez faire porter la responsabilité aux membres en leur demandant de signer une entente de confidentialité. Je comprends que les interactions du gouvernement avec des entreprises peuvent porter atteinte à notre réputation internationale, entraîner la divulgation de renseignements exclusifs de ces entreprises et causer des problèmes dans la chaîne d'approvisionnement.
Ce sont des raisons qui ne devraient pas entraver la capacité du Comité d'enquêter sur les contrats commerciaux entre le gouvernement et les compagnies pharmaceutiques. Je suis déçu du niveau d'obstruction et d'attaques que je viens d'entendre de la part des députés d'en face. Je ne suis pas content de la tournure des événements.
S'il y avait un véritable partenariat au sein du Comité et que nous n'étions pas d'accord à ce sujet, vous verriez que les ententes de confidentialité constituent évidemment une préoccupation. Un partenaire consentant pourrait examiner la question et dire que nous ne pourrons peut-être pas obtenir un consensus sur les ententes de confidentialité, mais nous pourrions nous entendre sur la tenue d'une séance à huis clos. C'est un niveau de sécurité raisonnable.
Ce n'est peut-être pas raisonnable, selon l'avis juridique du gouvernement, de continuer de cette façon, mais c'est l'avis juridique du greffier. Pas du greffier du conseil, mais du légiste qui nous a remis une lettre. Vous pouvez y jeter un coup d'œil.
Je ne vais pas lire directement le rapport de la vérificatrice générale et ainsi faire perdre du temps aux membres du Comité. Cela serait une perte de notre précieux temps. Je pense qu'il est important de comprendre que la question qui se pose est de savoir si nous, en tant que membres d'un comité du Parlement, devrions avoir accès aux documents.
Le légiste a dû nous dire comment procéder. C'est clairement expliqué dans cette lettre qui se trouve devant vous tous.
Je tiens à le répéter, surtout à l'intention des députés ministériels qui pourraient donner des conseils: nous ne représentons pas ici le gouvernement du Canada. Nous sommes au Parlement du Canada. Le Parlement du Canada n'assume aucun des risques ou des responsabilités qui relèvent du gouvernement du Canada dans ses interactions avec les entreprises privées.
Voyez-vous la différence? C'est un principe fondamental important.
Monsieur Housefather, je sais que vous savez tout cela. Je sais que vous êtes une personne raisonnable. Si vous étiez dans nos souliers, vous feriez exactement la même chose. Vous vous poseriez la question. Nous nous réunissons à huis clos, c'est confidentiel, les règles du légiste sont intégrées à la motion et le tout revêt une importance raisonnable, mais ce n'est peut-être pas pratique pour le gouvernement.
Vous devez voir la frustration que cela cause aux députés de l'opposition. J'ai fait de mon mieux pour en arriver à un consensus qui garantirait aux membres du Comité, y compris aux libéraux, un processus confidentiel dans le cadre duquel nous pourrions examiner ces renseignements. C'est une demande que vous font vos collègues au nom des Canadiens.
C'est une demande raisonnable, mais vous semblez obsédé par l'idée que le risque du gouvernement est plus important que la capacité du Parlement d'examiner les contrats commerciaux. C'est inacceptable.
Vous devez comprendre que la prépondérance de cette information pour le bien de notre institution est importante. Si un gouvernement néo-démocrate était au pouvoir, vous demanderiez la même chose. Si un gouvernement conservateur était en place, vous demanderiez la même chose. Comment le gouvernement du Canada gère‑t‑il les deniers publics dans ses rapports avec des entreprises privées comme les sociétés pharmaceutiques? C'est fou, le niveau d'obstruction dont nous sommes témoins ici.
C'est une motion vraiment fondamentale qui donne de la crédibilité au fait qu'il y a un risque et qui offre une solution, qui est soulignée par la lettre de notre légiste. Il est évident pour moi — et probablement pour tous ceux qui suivent ce dossier — que vous avez des renseignements que nous n'avons pas. C'est un énorme refus de collaborer en ce qui a trait à un amendement bon et raisonnable.
Je ne crois pas, comme Mme Shanahan l'a dit, qu'il s'agisse d'une demande très partisane. Si c'était le cas, l'option serait d'amender la motion du Bloc québécois, de retirer toutes les procédures qui protégeraient le gouvernement à huis clos et de procéder de cette façon. Sinon, nous pouvons renvoyer la question à la Chambre et faire la même chose.
Pourquoi le gouvernement augmenterait‑il le niveau de risque alors que nous avons devant vous un processus qui garantit une séance à huis clos? Vous préféreriez protéger les intérêts des entreprises et du gouvernement plutôt que ceux des Canadiens et du Parlement?
Nous comprenons vos motivations, et c'est pourquoi je fais de mon mieux pour me mettre à votre place. Je comprends votre dilemme, mais j'ai besoin que vous voyiez à quel point c'est important. Si vous faites preuve de bonne volonté et coopérez à cet égard, vous pourriez éviter de vous retrouver devant ce que vous craignez en bout de ligne.
Les Canadiens ont décidé que les libéraux ne méritent pas un appui majoritaire. Vous ne pouvez pas prendre ces décisions sans la collaboration des autres partis. Nous demandons votre collaboration.
Vous avez peur que nous divulguions cette information si nous siégeons à huis clos. Si ce n'est pas ce que vous dites, et si vous dites que le processus proposé par le Bloc n'est pas assez sûr, alors vous devez en expliquer les raisons. Je crois que c'est un processus sûr. Je crois que les points soulevés par le légiste au sujet du huis clos constituent une option qui nous protège et qui protège probablement le gouvernement.
Ces sociétés sont certainement mécontentes. Je suis entièrement d'accord. Elles appellent probablement chacun d'entre vous, probablement le gouvernement — pas vous personnellement, mais des représentants du gouvernement. Elles téléphonent au gouvernement du Canada, nous le savons. Pour ce qui est du risque que cette information soit présentée aux députés, vous essayez de justifier votre décision en disant que les risques que posent les Canadiens sont plus dangereux que ceux que présentent ces sociétés. C'est un point de vue renversant, mais pas entièrement étonnant.
Le gouvernement a conclu un contrat. Il a accepté les modalités de ce contrat. Maintenant, vous êtes devant nous et vous nous dites que ces modalités du contrat, auxquelles nous n'avons pas donné notre accord, relèvent de notre responsabilité. Ce que je vous dis, c'est qu'il est possible de faire nos travaux à huis clos, de donner au gouvernement le bénéfice du doute sur ce qui se trouve dans ces contrats, et faire en sorte que le processus demandé par le Comité se déroule dans le cadre d'un compromis raisonnable pour les deux parties.
Vous semblez penser qu'il s'agit d'une décision entre le risque et l'absence de risque. C'est plutôt un choix entre deux risques: des documents complets commandés par la Chambre des communes ou les documents que nous pouvons voir à huis clos ici, au Comité. L'option que vous présentez ne donnera pas le résultat que vous souhaitez, c'est-à-dire l'élimination complète de tous les risques au moyen de la signature d'ententes de confidentialité par les députés.
C'est une procédure extraordinaire. C'est une solution sur mesure pour la Défense nationale.
Nous parlons ici d'un contrat commercial. Il n'y a rien à cacher. Si c'était le cas, je serais plus inquiet, mais je crois qu'il n'y a rien à cacher. Cependant, en toute justice pour les Canadiens, ils doivent en avoir les preuves. Il faut que les députés de l'opposition, comme nous, puissent le vérifier d'une manière transparente pour nous et pour le Parlement.
C'est une demande raisonnable.
La réalité, c'est que l'entente de confidentialité, s'il faut en arriver, et le genre de précédent qu'elle établit... Il est très plausible que cette façon de procéder devienne chose courante si nous créons le précédent. Dans tous les comités, les députés seront privés de la possibilité d'obtenir des documents.
Pourquoi imposerions-nous cela à nos institutions? Il n'est pas étonnant que les Canadiens ne fassent plus confiance à nos institutions, quand même les députés se butent à tant d'obstacles pour en arriver à un processus très sûr d'analyse de l'information.
J'ai besoin que vous écoutiez vos collègues, et non les conseils intéressés d'un avocat du ministère. Leur travail est très différent du nôtre. Bien sûr, ils vont vous dire de ne pas divulguer d'information. Ils vont vous dire que cela va tout gâcher et que tout le monde va nous poursuivre. C'est leur travail de vous dire cela, mais votre travail, mon travail et celui de ce comité, est de vous assurer que nous avons accès aux documents et que nous pouvons les examiner.
Nous en comprenons la nature délicate. C'est pourquoi la motion est traitée de cette façon. C'est raisonnable. Vous demandez aux députés de l'opposition de s'entendre pour examiner les documents. Vous faites une assez bonne affaire.
Cependant, il est étrange d'aller jusqu'à dire que nous devons respecter une entente de confidentialité pour exercer notre privilège et notre droit, et cela crée un dangereux précédent. Je ne voudrais pas que ce soit le cas, mais nous en sommes là.
C'est moralement déplorable, parce que les Canadiens ne méritent pas cela. Ils méritent un meilleur accès. Ils méritent que les membres du Comité coopèrent et de voir que nous vous offrons exactement ce que vous voulez.
Vous demandez la confidentialité. Nous utilisons les meilleurs outils à notre disposition pour l'assurer dans l'éventualité de la violation du droit de vote, ce qui comprend les notes du greffier et du légiste qui ont été intégrées à la motion. Plutôt que de demander l'avis des parlementaires, de vos collègues du Comité et de nos collègues qui nous servent ici au Parlement, vous voudriez suivre l'avis intéressé du ministère, qui sert un intérêt égoïste. Cet avis va contre la divulgation de renseignements aux Canadiens. Le seul intérêt du ministère consiste à veiller à ce que ses contrats soient protégés.
Je comprends pourquoi les avocats vous donnent ces avis. Ils sont de bon conseil, parce que c'est leur travail d'agir ainsi, mais vous devez suivre différents conseils. Écoutez les conseils de vos collègues qui, en comité, ont le pouvoir d'obtenir ces documents, que vous soyez d'accord ou non. Nous vous offrons une solution.
Nous siégerons à huis clos, nous examinerons les documents et nous protégerons les transactions du gouvernement, et c'est ce que vous voulez. C'est le compromis que vous devez faire. Il n'est pas raisonnable d'exiger davantage à ce moment‑ci, et c'est ce que les membres du Comité vous disent. S'il était facile de conclure des ententes de confidentialité, tout le reste serait déjà fait, mais en réalité, c'est trop demander. Vous demandez des mesures exceptionnelles qui créent un dangereux précédent, parce que vous ne voudriez pas être dans nos souliers en ce moment.
C'est une demande simple. Je crois vraiment, et j'espère vraiment qu'il y a des gens qui nous regardent, en particulier ceux qui sont peut-être préoccupés par le niveau de risque que présente le gouvernement... vous faites du bon travail, parce que ces députés suivent vos conseils au détriment des Canadiens.
Le légiste a été clair. Nous pouvons y arriver. Je vous recommande tous de jeter un coup d'œil à cette note du légiste à notre président. Elle renferme une information importante qui nous permet de faire ce que les Canadiens attendent de nous. Penser autrement, c'est faire preuve d'une partisanerie crasse.
Je ne serai pas surpris, à la suite de mes observations, si tous les députés du parti ministériel tiennent les mêmes discours déjà entendus qui, jusqu'à maintenant, nous éloignent du sujet à l'étude. Nous devons nous entendre sur un processus dans le cadre duquel vous examinerez les témoignages qui vous ont été présentés par vos collègues du Comité, qui ont le droit d'obtenir ces documents. Ce n'est pas une demande, mais bien une exigence. Il est important que ce point de vue soit entendu dans ce Parlement minoritaire. Vous ne pouvez pas faire ce que vous voulez ici. Une surveillance raisonnable est exercée, et cette surveillance vous est soumise de façon raisonnable. Vous dites que les processus proposés par notre collègue du Bloc sont insuffisants et que le fait de siéger à huis clos ne tient pas compte de l'information présentée par le légiste en faveur de l'avis du ministère, qui ne cherche qu'à défendre ses contrats, et à ne pas les divulguer au public.
À qui pensez-vous que le ministère parle de tout cela? Aux sociétés pharmaceutiques évidemment. Bien sûr, le gouvernement ne veut pas que nous demandions d'examiner ces documents. Bien sûr, ils sont assis devant nous et nous demandent de signer des ententes de confidentialité. C'est ce que les sociétés exigent. C'est important pour elles.
Ce n'est pas une question de partisanerie. Les conservateurs et les néo-démocrates sont probablement les plus éloignés... sur le plan idéologique, mais nous sommes d'accord avec le principe de base selon lequel la surveillance au sein de ce comité est un élément important du fonctionnement du gouvernement, ou de tout gouvernement futur. Je ne voudrais jamais, mais cela risque de se produire, que le député d'Edmonton-Ouest, qui est assis en face de moi, me demande de signer une entente de confidentialité, en me rappelant que c'est ce que nous avons décidé de faire au cours de la dernière législature. Nous devons faire preuve de prévoyance.
L'intérêt particulier qui consiste à protéger ces contrats n'en vaut pas la peine, mes amis. Je suis atterré de voir que l'on puisse sacrifier autant pour faire valoir cet intérêt. Utiliser tant de temps et d'efforts... Je vais parler toute la journée, parce que c'est évidemment ce qui va se passer ici. Si je cède mon temps de parole, vous allez en profiter. Je le sais, et je vais donc utiliser ce temps pour continuer à parler à chacun d'entre vous de ce sujet.
C'est grave. Nous parlons ici de milliards de dollars, de milliards et de milliards de dollars de contrats entre le gouvernement et des entreprises privées que nous voulons surveiller, et vous dites que des ententes de confidentialité doivent être signées. C'est fou. C'est une protection extraordinaire alors qu'il existe déjà des garanties claires. Pourquoi n'en profiteriez-vous pas pour accepter ces garanties? Vous pouvez vous bomber le torse tant que vous voulez, mais ces garanties sont prévues. Nous vous offrons ce que vous demandez, sauf l'entente de confidentialité, que les sociétés exigent de la part du ministère, mais que le Comité n'est manifestement pas disposé à offrir.
Cela dit, deux options s'offrent à vous. Une option serait de voter sur l'amendement que le Bloc a déposé, qui est raisonnable et qui comporte des garanties. Il tient compte de votre position beaucoup plus que ce qu'offre tout autre parti ici dans l'espoir d'obtenir un consensus. Vous savez tout aussi bien que nous, et que le légiste de toute évidence, que toutes ces garanties ne sont pas nécessaires pour que nous puissions examiner les documents. Pourquoi courir ce risque de cette façon? Si vous vous souciez vraiment du gouvernement et si vous voulez que les Canadiens ne soient pas exposés à ces risques, vous allez saisir l'occasion qu'offre la sécurité de la motion, plutôt que de nous forcer à nous adresser au Parlement pour obtenir ces documents.
C'est l'un des pires exemples de gestion du risque que j'ai vus. Il ne s'agit pas d'un examen approprié de la gestion des risques. On ne vous présente pas une option qui comporte un risque zéro et une autre, un risque total. Ce n'est pas du tout le cas. Tant les motions que l'amendement présentent exactement le même risque... peut-être différemment pour le gouvernement que pour le Parlement, mais pour nous, les parlementaires, le même risque.
Vous avez la possibilité de faire ce que je considère comme une assez bonne affaire, c'est‑à‑dire de siéger à huis clos pour que ces documents puissent être examinés. Ce n'est pas si difficile. Ce ne sera pas une grosse affaire comme vous le pensez. Si vous êtes poursuivis, défendez les Canadiens. Ne les trahissez pas comme vous le faites maintenant, en leur disant que cette surveillance n'est pas souhaitable en raison d'un risque de poursuites pour tous les Canadiens et les contribuables. Vous n'auriez jamais dû conclure un contrat comme celui‑ci, qui exige la signature d'ententes de confidentialité, sachant que le Parlement a le pouvoir de consulter ces documents. Pourquoi un gouvernement chercherait‑il à rendre un contrat secret, sachant que le Parlement a le pouvoir de lever ce secret?
Je le répète pour M. Peter Fragiskatos: pourquoi le gouvernement signerait‑il un contrat assorti d'une entente de confidentialité sachant qu'il ne pourrait pas empêcher ce qui se passe ici aujourd'hui? Le contrat allait devenir public de toute façon. Il va le devenir d'une façon ou d'une autre, parce que le Comité a décidé que c'est important, et les Canadiens ont décidé que c'est une question d'importance nationale.
Remercions le Bloc québécois. Vous savez quoi? Il y a un certain risque. Nous devrions peut-être examiner la question de façon raisonnable. Nous devrions peut-être examiner la question en comité. Les députés sont dûment élus. Qui va examiner ces contrats, à part les députés? Il faut que ce soit les députés.
Je remercie M. Housefather d'avoir parlé de ces droits. J'aimerais qu'il s'appuie maintenant sur ces principes de bonne gouvernance. Les députés ont le droit de voir ces contrats. Suggérer quoi que ce soit d'autre n'est pas raisonnable, et vous avez essuyé un refus clair.
Nous devons maintenant adopter la perspective raisonnable d'un certain niveau de protection par opposition à son absence. Je propose que nous, en tant que collègues, acceptions le niveau de protection qui est offert à ce comité et au gouvernement en adoptant le huis clos, une option vérifiée par le légiste dans la lettre qu'il nous a adressée, à nous et à notre président. Ce sont des mesures raisonnables.
Pourquoi le point de vue du ministère serait‑il plus important que celui des Canadiens? C'est un élément important. Il est malheureux que nous soyons dans la position où nous sommes maintenant. Je vais continuer à le répéter jusqu'à ce que vous compreniez vraiment à quel point c'est important, que vous l'entendiez vraiment et que vous écoutiez vos collègues à ce sujet, ou vous pouvez faire ce dont vous nous avez accusés et adopter un point de vue étroit. Le point de vue le plus étroit présenté au Comité est celui du ministère, qui cherche à se protéger à tout prix, même au détriment de la transparence, et c'est de cette façon que sombrent les institutions. C'est ainsi que les institutions meurent.
Le huis clos protège chacun d'entre vous. Il protège le gouvernement même contre l'avis juridique du ministère. C'est peut-être vrai. C'est probablement ce qui vous préoccupe le plus. Mais c'est une tout autre chose que de veiller aux intérêts des comptes publics. Il faut être transparent à ce sujet. C'est ce que je trouve offensant. Et dire que vous nous accusez de partisanerie. Je ne nommerai pas le député... à moins que vous ne le souhaitiez, M. Housefather.
C'est important. C'est vraiment important. Nous parlons ici de milliards de dollars. Ce n'est pas votre argent. C'est l'argent des Canadiens.
Les Canadiens méritent que les députés, en particulier, aient l'occasion d'examiner ces documents. C'est une demande raisonnable, une demande de compromis, une demande qui incorpore un point de vue réfléchi en votre nom.
Nous en sommes maintenant au point où je crois que notre députée du Bloc est offensée. Vous êtes en train de briser la collégialité dans cette enceinte. Vous démolissez la raison d'être de cette institution, des lois qui sont déjà en place pour nous protéger en l'espèce contre l'opinion d'un ministère dont l'intérêt particulier consiste à se défendre. Il y a une différence, une assez grande différence, en fait.
Vous l'avez reconnu vous-même, monsieur Housefather. Le gouvernement du Canada n'est pas un député libéral, mais dans ce cas‑ci, il y a des députés libéraux qui ne veulent pas examiner la motion présentée de façon raisonnable parce que le ministère est tellement préoccupé par le risque de responsabilité qu'il demande à ces députés de déposer un amendement qui forcerait les membres de ce comité, des députés dûment élus de cette chambre dont les droits sont primordiaux ici, à signer des ententes de confidentialité.
Si ce n'était pas le cas, nous n'aurions pas de Parlement. Nous vivrions dans une dictature où le gouvernement conclurait tous les contrats et tous les accords qu'il veut, sans aucune surveillance. Les circonstances exceptionnelles que vous invoquez devant ce comité sont rejetées. Cela ne signifie pas que le respect du principe consistant à assurer la confidentialité de ces ententes est garanti. Non, c'est très différent. Un processus a été établi.
Si l'un d'entre nous ne respecte pas les exigences du huis clos, nous avons tous le droit de veiller à ce que le membre soit tenu responsable. C'est un niveau de sécurité de ce comité, un niveau de confiance qui existe depuis plus d'une centaine d'années. Il n'y a pas lieu de modifier le projet de loi maintenant au profit d'un ministère. Je sais que ces membres, nos collègues libéraux, ne voudraient pas se retrouver à notre place, si un autre parti formait le gouvernement. Ils ne voudraient pas être tenus responsables des transactions d'un gouvernement au sujet desquelles ils n'ont même pas été consultés.
Je sais que chacun d'entre vous comprend cela. Vous êtes de bonnes personnes raisonnables. Je crois que tous les députés sont de bonnes personnes raisonnables. Je comprends aussi que nous avons un travail à faire et qu'il y a des intérêts en jeu. Je comprends très bien vos intérêts. J'espère que vous comprendrez aussi clairement nos intérêts et que vous verrez que le souci de protection du ministère ne doit pas avoir préséance sur nos intérêts, à savoir l'intérêt de la transparence et de la confiance des Canadiens pendant l'une des plus grandes périodes de division de notre pays. En demandant aux membres de signer une entente de confidentialité, nous confirmerions les doutes que soulèvent souvent certains de nos collègues de l'opposition.
C'est pourquoi je crois que nous pouvons en arriver à une position qui ne soit pas conforme à la recommandation du ministère, à savoir que chacun d'entre nous assume ses fonctions de député dûment élu de la Chambre et s'assure que l'un de vos collègues, un autre député dûment élu, a déposé une motion qui vise à profiter aux Canadiens et qui est d'importance nationale. De plus, cette proposition tient compte de votre position et de celle du ministère. C'est l'offre présentée, et elle est raisonnable.
Je suis persuadé que lorsque le Bloc a déposé cette motion, c'était par souci de protection des renseignements confidentiels contenus. Il est évident qu'il y avait de l'information liée aux clauses de confidentialité. C'était prévu dans la motion.
Pendant le temps qu'il nous reste, j'espère que mes collègues verront qu'il y a une demande raisonnable, une motion raisonnable sur la table, qui réglerait le problème auquel nous sommes confrontés actuellement.
Sinon, nous reviendrons sur le sujet après deux semaines. Je suis sûr que certaines personnes prévoient le pire. Pourquoi courir ce risque alors que vous avez une occasion à saisir et que l'auteure de la motion fait preuve de bonne volonté?
Il pourrait arriver que cette bonne volonté s'épuise et que le pire scénario se concrétise pour le gouvernement — la divulgation de ces documents sans la protection du huis clos — en raison de l'importance pour les Canadiens de pouvoir faire confiance au gouvernement relativement à la dépense de milliards de dollars. J'espère que vous êtes conscients de cette importance.
Je ne serai peut-être pas ici pour toujours. Cependant, j'espère que tous ceux qui siègent dans cette salle — tous ceux qui siégeront aux comptes publics à l'avenir et tous les gouvernements — bénéficieront du respect, et que leurs droits seront respectés en leur qualité de députés et de membres de la Chambre des communes du Canada, au Parlement du Canada, pour qu'ils puissent réaliser des objectifs vraiment fondamentaux, comme de toujours avoir la possibilité de s'assurer, conformément aux lois de notre pays, d'autoriser la signature d'une entente de confidentialité ou d'y faire obstacle. C'est l'un de ces objectifs fondamentaux.
C'est la bonne volonté que je demande au nom de tous les membres du Comité. Lorsque le Bloc a présenté cette motion, c'était l'une des premières questions. Le processus est‑il assez sûr? C'est la première question qui a été soulevée. C'est pourquoi la motion est ainsi faite. C'est l'un des processus les plus sûrs que nous ayons à la Chambre. C'est l'un des processus les plus sûrs au pays, et vous demandez... et notre président a dit qu'il s'inquiétait de l'atteinte au privilège. Je ne prends pas cette préoccupation à la légère.
Si nous commencions à nous en prendre aux institutions qui protègent les Canadiens en ajoutant des obstacles et des exigences à la loi, et en les liant à des ententes de confidentialité, vous ne seriez pas d'accord. Cela arrivera un jour. Les libéraux seront dans l'opposition un jour. C'est ainsi que fonctionne la démocratie. Vous ne voudriez pas être contraints par de telles ententes.
C'est incroyable ce que l'on demande à ce comité.
Je ne sais même pas si cela s'est déjà produit, si des contrats commerciaux portant sur des vaccins comme ceux‑ci ont déjà été aussi secrets, dans une période de grandes dissensions, à un moment où on pourrait croire que nous devrions nous unir pour nous assurer d'obtenir un consensus sur ces questions.
La meilleure façon d'avancer est d'obtenir un consensus à cette table. C'est ce qui m'intéresse. C'est pourquoi je crois que cette motion est bien rédigée. Elle est juste pour toutes les personnes ici présentes. Elle est fondée sur les processus parlementaires existants. Elle se fonde sur un précédent établi à la Chambre il y a une centaine d'années.
Nous avons une note de la vérificatrice générale et une note du légiste, mais ce n'est pas suffisant. Le ministère veut des ententes de confidentialité, parce qu'il sait qu'il devra traiter avec ces entreprises et que leurs intérêts sont très différents. Quels que soient leurs intérêts, ils ne sont pas ceux dont nous parlons ici.
Je demanderais humblement aux membres... Je doute que nous puissions mettre la question aux voix aujourd'hui, alors j'espère que, plus tard, pendant la pause, vous profiterez de l'occasion pour parler aux gens et voir si vous aimeriez être dans notre position, parce que c'est une position difficile. C'est une position très difficile. C'est une situation injuste dans laquelle vous-mêmes n'aimeriez pas vous retrouver.
Si M. Stephen Harper était là et vous demandait la même chose... Ce serait un moment historique que de voir M. Peter Fragiskatos signer une entente de confidentialité sous le gouvernement Harper.
C'est pourtant ce qu'on nous demande ici.
Même dans un contexte minoritaire, on pourrait penser que nos membres voudraient être aussi coopératifs que possible, sachant qu'ils n'ont pas été élus par une majorité de Canadiens, ce qui est vraiment important, parce que vous allez devoir rentrer chez vous et en parler à vos électeurs. Vous allez devoir répéter ce que vous nous avez dit, et dire que c'est vraiment important, que le gouvernement risque d'être poursuivi, et que c'est pourquoi il ne faut pas divulguer la teneur de ces contrats. Vos électeurs se poseront toutes sortes de questions. Vous le savez. Vous savez qu'ils seront atterrés, mais c'est ce à quoi nous sommes confrontés.
Je veux résumer qu'il y a une volonté autour de la table d'en arriver à un consensus à ce sujet. Le Bloc québécois, les néo-démocrates et même les conservateurs sont prêts à passer à huis clos pour protéger la confidentialité de ces ententes. Ce n'est peut-être pas la solution préconisée par le ministère, mais c'est celle que vous devriez adopter au nom des Canadiens, parce que vos intérêts ne sont pas ceux du ministère.
Si vous étiez sous-ministre adjoint ou même sous-ministre, votre travail serait très différent. Vous auriez pour tâche de protéger ce contrat et les ententes qu'il contient. Je comprends que c'est le point de vue que vous adoptez maintenant, mais il y a un autre point de vue, celui des députés et peut-être même des futurs députés de l'opposition, une fois que cela deviendra un précédent.
Vous savez que certains partis au pays utiliseraient ce processus pour empêcher à jamais les députés de voir les contrats. Je suggère vraiment que ces députés prennent au sérieux la volonté du Parlement et la volonté des députés dûment élus, plutôt que l'intérêt particulier d'un ministère qui cherche à protéger un contrat privé conclu avec une entreprise commerciale, parce que c'est en fin de compte ce qui se passe ici.
Les sociétés pharmaceutiques veulent une entente de confidentialité. Le gouvernement le savait peut-être. Peut-être que le gouvernement, lorsqu'il a conclu ces contrats avec ces sociétés, a cru qu'il fallait inclure une entente de confidentialité, au cas où des parlementaires du Canada voudraient l'examiner ou, pire encore, qu'il a lui-même ajouté purement et simplement une clause de confidentialité.
C'est la raison d'être des comités au Canada. C'est pourquoi l'un des plus anciens comités de surveillance du pays est ici. À cette fin, le comité des comptes publics est l'un des plus anciens comités permanents.
Il est insensé de ne pas voir l'occasion et la protection que la motion vous offre, car l'autre solution est pire. Lisez la note. Le légiste vous dit quelles sont les solutions de rechange et quelles sont les options dont dispose le Comité, et il ne dit pas qu'il faut obliger les membres à signer des ententes de confidentialité. Il dit le contraire. Il dit que nous pouvons prendre de nombreuses mesures pour protéger l'information.
Je vous renvoie à la page 3 de la note du légiste. Nous avons toutes ces options. Lisez‑la maintenant. Nous serons tous ici pour encore 50 minutes ou plus. Je vais lire toute la lettre, car c'est important.
On peut y lire : « À l'attention du président... »
:
Merci, monsieur le président.
Je sais que d'autres députés voudront peut-être intervenir à ce sujet. Je sais aussi qu'un seul membre peut prendre la parole après moi, alors je veux m'assurer que mes arguments sont très clairs.
Il y a deux faits importants.
Le point de vue de nos collègues libéraux n'est pas conforme à celui du Comité ni à ses traditions. Mme Shanahan pourrait peut-être mieux répondre à cette question: au comité des comptes publics, avez-vous déjà été obligée de signer une entente de confidentialité?
Ce sont des aspects importants. Cela ne s'est tout simplement jamais produit, surtout pour des contrats commerciaux. Il est choquant de savoir que des contrats puissent même avoir été conclus de cette façon.
Je m'écarte du sujet parce que les gouvernements font tout le temps des tractations, mais ils devraient aussi savoir qu'ils doivent rendre des comptes aux Canadiens. Nous parlons ici d'une mesure de reddition de comptes qui est demandée par un comité de surveillance, que l'opposition contrôle.
Nous avons besoin de la coopération des membres pour qu'ils prennent conscience de la valeur et de l'importance de ce dossier pour les Canadiens... premièrement, pour parvenir à un consensus afin de mettre fin à la division sur ce sujet, ce qui est mon principal objectif.
Je ne voudrais pas que cette motion fasse l'objet d'un vote et que l'opposition... Je tiens à vous donner le bénéfice du doute et je veux bien croire dire que, selon vous, les processus prévus dans la motion sont vraiment insuffisants. Mais la demande que vous faites en échange est tout simplement exagérée.
Nous nous retrouvons dans une situation très difficile. Nos points de vue sont presque inconciliables, mais une solution n'est pas encore impossible. S'il y a un amendement plus raisonnable qui ne crée pas un précédent où les députés doivent signer une entente de confidentialité pour voir les contrats commerciaux — ce qui ne passe évidemment pas ici —, alors je suis prêt à entendre cet amendement.
Je ne suis pas prêt à permettre qu'un précédent qui nuirait de façon disproportionnée à tous les comités futurs devienne ainsi la norme lorsque des contrats privés sont conclus. Je sais que vous ne voudriez pas être à notre place à ce moment.
Ma position maintenant, c'est que, lorsque nous votons sur cette motion, nous faisons preuve de la bonne volonté qui est inscrite dans la motion du Bloc québécois. Il y a de la bonne volonté. Je ne veux pas mettre des mots dans la bouche du Bloc québécois ou de Nathalie, mais cette bonne volonté a été intégrée dans le but précis et explicite que ces documents soient confidentiels. C'est pourquoi la motion est ainsi libellée.
Il est important que vous le voyiez, au moment où l'occasion se présente, parce que cela peut être considéré comme un compromis entre les deux parties. Nous voyons les documents et vous obtenez la confidentialité. Tout le monde y trouve son compte.
La position extrême consiste à ne faire aucun compromis. Établir un précédent qui nous amènerait à signer des ententes de confidentialité pour des contrats commerciaux... Vous n'y pensez pas? Les Canadiens méritent mieux que cela. Les membres de ce comité méritent mieux que cela.
Les députés ne veulent nuire à personne dans le cas présent. Nous sommes ici pour faire le travail pour lequel les Canadiens nous ont dûment élus.
Les Canadiens veulent une motion raisonnable, et ils sont en droit de l'exiger parce qu'ils ont élu les membres qui siègent à ce comité.
Vous ne voulez pas vous rendre à l'évidence, à savoir que personne ne va accepter cet amendement parce qu'il est intrusif. Cela dit, la motion présentée représente un excellent compromis.
Si la motion commençait par exiger que tous les documents soient rendus publics au Comité, vous proposeriez probablement un amendement pour en protéger le caractère confidentiel d'une façon ou d'une autre. Nous aurions alors donné notre accord. La question aurait peut-être surgi dans la façon dont la motion initiale abordait le problème de la confidentialité et des lieux sûrs. Ce sont des éléments importants.
Je voudrais que nous nous prononcions, et que nous le fassions sans interrompre les délibérations du Comité. Je sais effectivement que les députés savent que la bonne solution, dans l'intérêt des Canadiens et de l'ensemble du Canada, est de siéger à huis clos.
Monsieur Housefather, la solution est le huis clos. Lorsque vous avez abordé la question, vous avez présenté un argument convaincant au sujet du respect nécessaire de la confidentialité. Je suis d'accord. Ce que la motion propose va en ce sens.
Quant au risque que présente le huis clos, je suis d'accord pour dire qu'on ne sait jamais ce qui peut se passer ni ce que quelqu'un peut dire à la Chambre des communes. Mais, au départ, c'est un risque qu'on n'a jamais pu éliminer.
M. Han Dong a même fait allusion à ce risque la semaine dernière, sauf erreur. Il a lancé des accusations, disant que, lorsque quelque chose se passe à huis clos, cela finit par se retrouver à la Chambre. Le député d'Edmonton-Ouest a réfuté cette affirmation. C'était raisonnable. Il était bon de réfuter l'accusation, car nous ne nous comporterons jamais de cette manière. Adopter l'optique de la peur et du risque fait problème lorsque nous devons parler de transparence en un lieu où elle doit régner.
La motion me semble raisonnable. Nous n'allons pas nous entendre sur l'amendement aujourd'hui. La motion est raisonnable et nous pouvons en arriver à un consensus dès maintenant à ce sujet. Dans son libellé actuel, elle a la qualité d'être la plus apte à assurer une protection et à préserver des aspects importants de la confidentialité. À moins qu'un nouvel amendement ne puisse être déposé pour surmonter des difficultés importantes qui ont été signalées, comme la volonté de ne pas exiger d'entente de confidentialité, nous pourrions peut-être nous entendre. Mais si le gouvernement opte pour la ligne dure, s'il campe sur ses positions pour se protéger à tout prix, lui et le gouvernement, c'est le contraire de ce que... C'est exactement le genre d'intransigeance que vous nous reprochez, alors qu'en fait, la motion vise à tenir compte de votre propre position. Ce n'est rien d'autre qu'un compromis.
J'espère que vous pouvez percevoir la bonne volonté qui nous anime. Je maintiens que nous avons tous un travail à faire et que le Comité a pour tâche d'examiner ces contrats. C'est ce que propose la motion, soit que nous discutions des contrats à huis clos. Ou bien nous examinons les contrats à huis clos et les Canadiens auront de meilleures assurances, ou bien nous continuons à multiplier les dispositions de confidentialité pour entraver continuellement et lourdement le travail du Parlement.
Avant de conclure, monsieur le président, j'invite les membres du Comité à lire certains des documents qui ont été déposés et envoyés à la présidence.
Merci.
:
Merci beaucoup, monsieur le président, et merci à mon collègue.
Il ne faut pas oublier que nous suivons la tradition parlementaire de Westminster. Conformément à cette tradition, nos règles et procédures... Tout cela est étayé par une jurisprudence. Je le fais remarquer, monsieur le président, et je suis sûr que nous en sommes tous conscients, car, dans le gros livre vert remis aux élus — je suis sûr que nous avons lu cet ouvrage —, on cite constamment des précédents. En telle année, telle chose est arrivée. En telle autre année, telle chose s'est produite, etc. C'est ainsi que la tradition se perpétue, comme je l'ai dit. C'est elle qui assure la cohésion. Pas à elle seule, mais c'est l'élément clé.
Si j'apporte cette précision, c'est surtout parce que j'ai été étonné d'entendre des collègues de l'opposition prétendre à quelques reprises que les ententes de confidentialité sont complètement hors norme. Par exemple, nous devons envisager une entente de confidentialité... On a soutenu que la signature d'une entente de confidentialité équivaudrait à une contrainte. La notion d'intrusion a également été évoquée.
Il faut situer ces réflexions dans le contexte de ce que je viens de dire des précédents. On ne peut pas dire que cela vienne de nulle part. Je me reporte à un rapport que le comité de la justice a publié en février 2017. Il existe un lien étroit avec l'objet de notre débat de ce soir, monsieur le président.
À la page 7 du rapport, je relève le passage suivant:
Le ministre de la Justice a discuté de la courte liste de candidats...
C'est‑à‑dire, monsieur le président, la courte liste de candidats immédiatement avant la nomination d'un juge à la Cour suprême à ce moment‑là.
... avec seulement trois membres de notre comité, soit MM. Housefather, Nicholson et Rankin, à titre de président et de porte-parole de l’opposition en matière de justice.
Certains s'en souviendront, M. Rob Nicholson était à l'époque ministre de la Justice du Canada.
Monsieur le président, j'ignore si vous avez siégé avec lui. Peut-être. C'est le cas?
Chose certaine, j'étais en désaccord avec lui sur toute une gamme de questions de politique, mais je ne pense pas que ses bonnes intentions en tant que parlementaire aient jamais été remises en question, pas plus que sa passion pour la recherche de bonnes politiques.
Quant à M. Rankin, dont le nom est également cité, nous le connaissons comme ancien collègue. M. Murray Rankin est maintenant au service de la Colombie-Britannique. C'est un excellent homme avec qui c'était un grand plaisir de travailler.
Je donne leurs noms parce que le rapport se poursuit ainsi:
Avant d’être consultés, ils ont tous signé un accord de confidentialité.
Avant d'être consultés par le ministre de la Justice de l'époque, ils ont dû signer une entente de confidentialité. C'est un point essentiel dont nous devons tenir compte, car si on soutient, comme ce fut le cas ce soir, que la signature d'une telle entente porterait atteinte au privilège parlementaire, la jurisprudence prouve, à mon sens, que le privilège parlementaire ne serait aucunement violé.
Faut‑il croire qu'un ministre de la Justice signerait une entente de confidentialité en sachant que cela constitue une atteinte au privilège parlementaire? J'en doute.
M. Rankin n'a pas été un ministre fédéral. Il est maintenant ministre provincial et il a servi avec... C'était un député remarquable. Les députés d'en face l'aimaient beaucoup. Aurait‑il fait cela, aurait‑il signé une entente de confidentialité s'il avait cru qu'il s'agissait d'une atteinte au privilège parlementaire? Certainement pas.
Tout cela fait ressortir un élément clé qui est maintenant notoire. L'ajout dans l'amendement d'un point sur l'entente de confidentialité ne constitue en rien une atteinte au privilège parlementaire. Ce n'est tout simplement pas le cas. Ce n'est pas sans précédent. Un collègue a fait valoir tout à l'heure que cela déroge à la norme. Il a été dit que c'était une contrainte imposée — je l'ai déjà signalé, mais il vaut la peine de le répéter —, que ce serait une ingérence dans notre rôle de député.
Il y a eu des précédents. Des députés chevronnés, des élus de la Chambre des communes, des gens qui connaissent sur le bout des doigts les règles de la procédure parlementaire et un ministre de la Justice, rien de moins, et M. Rankin ont signé des ententes. Je ne suis pas sûr que les députés aient eu l'occasion de collaborer étroitement avec M. Rankin, mais à ceux qui l'ont connu, il a laissé le souvenir de quelqu'un qui connaissait à la perfection les règles de la Chambre, qui savait assurément ce qu'est le privilège parlementaire et ce qui peut constituer une atteinte à ce privilège. Il connaissait très bien toutes ces choses.
Ces parlementaires ont signé des ententes de confidentialité en 2017, ce qui leur a permis de participer à des consultations avec le ministre de la Justice au sujet de la courte liste des candidats à la Cour suprême. Est‑il déraisonnable que le Comité demande à ses membres de signer une entente de même nature? Il existe un précédent. Cela s'est déjà produit. Si nous croyons très sérieusement, comme il se doit, que notre tradition parlementaire inspirée de Westminster est importante, nous devrions prendre cela très au sérieux, monsieur le président. Sinon, où allons-nous? Cela nous ramène sans doute à un argument déjà entendu à propos de ce que nous faisons ici. Si nous ne prêtons pas attention aux règles, si nous prenons à la légère la jurisprudence qui leur sert de fondement, alors nous ne faisons pas notre travail de députés.
C'est absolument crucial. Il me semble important de préciser que les députés dont il est question appartiennent à d'autres partis, soit M. Nicholson, un conservateur, et M. Rankin, un néo-démocrate. Je souligne leurs états de service, non seulement pour illustrer mon point de vue, mais aussi pour essayer, dans l'esprit du Comité, de m'élever au‑dessus des clivages partisans. Cela montre que nous devons comprendre et reconnaître que des collègues de différents partis ont apporté une contribution et ont assumé leurs responsabilités. J'aurais pu parler de libéraux qui ont signé des ententes de confidentialité, et dire que ce n'était certainement pas une atteinte au privilège parlementaire, mais j'essaie d'élargir les horizons, en quelque sorte.
Je ne vois rien de mal à ce que nous allions de l'avant et signions des ententes, reconnaissant la nécessité d'être raisonnables. Si les membres ont encore une objection quelconque, même s'il existe maintenant un précédent attestant que la signature d'une entente de confidentialité ne viole pas le privilège parlementaire, nous pouvons alors revenir à ce dont M. Housefather a parlé plus tôt.
Dans quelques jours, à notre retour à Ottawa, des fonctionnaires de SPAC pourront venir nous expliquer leur point de vue sur cette question particulière et nous renseigner sur la raison d'être des ententes de confidentialité. Je ne vois rien de mal à cette comparution. Rien de plus justifié. Cela permettrait aux députés d'interroger ces fonctionnaires à souhait et de leur poser des questions très pointues. Tenons ce débat. Sinon, je ne pense pas que nous aurons examiné la question sous toutes ses coutures, de tous les points de vue. Cela ne nous rendrait pas service, monsieur le président.
Soit dit en passant, j'aurais dû dire très clairement que je ne citais pas une simple page d'Internet ou un reportage, monsieur le président. Je citais directement un rapport du Parlement — pas du Parlement actuel, mais vous comprenez ce que je veux dire — qui a été publié par la Chambre des communes et plus précisément par le Comité permanent de la justice. Il faut prendre la chose au sérieux.
Je n'ai entendu personne demander ce soir si la signature d'une entente de confidentialité constituerait une atteinte au privilège parlementaire. Je pense avoir éclairé la question en rappelant des précédents qui remontent à 2017. Il a été répondu à la question; nous pouvons néanmoins prendre le temps de l'examiner plus à fond, sinon dans nos propres délibérations des prochains jours, du moins en posant la question au greffier et en lui demandant son avis.
Nous pouvons également passer en revue le Livre vert dont j'ai parlé tout à l'heure, La procédure et les usages de la Chambre des communes, peu importe son édition. Il serait bon de consulter la plus récente. Peut-être cette discussion‑ci sera‑t‑elle signalée dans une édition ultérieure, qui sait? Pour prendre une décision sur quelque chose d'aussi important, nous tenons compte de tous les points de vue, de toutes les questions en jeu. Autrement, nous ne ferions pas correctement notre travail, n'est‑ce pas?
La question du précédent en soi... et monsieur le président, vous vous demandez peut-être si c'est l'apanage de la tradition parlementaire inspirée par Westminster? Non. Il suffit de consulter le Congressional Record et plus précisément les règles et procédures du Congrès américain, et vous constaterez que là aussi...
Je sais, monsieur le président, que vous êtes un observateur de la politique américaine et que vous étudiez l'histoire des États-Unis. Vous le faites depuis que vous êtes député et vous le faisiez comme journaliste. Je vous invite, ainsi que tous les autres députés, à étudier ces règles et procédures. Vous constaterez que, dans la tradition présidentielle américaine, dans la tradition de la démocratie présidentielle, la jurisprudence joue un rôle très important dans l'établissement des règles et la définition de ce qui constitue pour les membres de la Chambre des représentants ou les sénateurs une atteinte au privilège. Les règles qui guident cette définition découlent de la jurisprudence. Nous avons maintenant des exemples clairs qui montrent qu'il y a un précédent. C'est tout ce qui compte: nous avons un précédent à suivre.
J'ai pris en considération l'argument soulevé ici ce soir — avec passion, je l'admets — par les députés d'en face, et voilà que j'ai trouvé un précédent dans un rapport que nous pouvons tous consulter en ligne. Il est du domaine public, mais si des députés veulent le parcourir, je me ferai un plaisir de le leur faire parvenir par courriel. Ils pourront lire eux-mêmes, noir sur blanc, le passage qui fait état de ce précédent. Certains diront que ce n'est qu'un précédent isolé. Mais il suffit d'un seul, monsieur le président, il suffit d'un cas, et c'est le Comité de la justice qui l'a établi.
On pourrait également faire valoir que ce n'est pas un précédent qu'on doit au comité des comptes publics, mais plutôt au comité de la justice. Quoi qu'il en soit, nous ne pouvons nier que chaque comité a sa propre valeur. Autrement dit, un comité n'est pas plus important qu'un autre. Dans cette optique, nous devons vraiment prendre au sérieux le fait que les exemples donnés par d'autres comités devraient nous guider dans tous nos travaux et toutes nos délibérations et dans notre façon d'aborder les questions qui nous sont soumises. Nous devons respecter vraiment ce qui se fait ailleurs, à défaut de quoi nous ne serons pas à la hauteur de notre rôle.
Ce qui s'est fait par le passé, que ce soit dans un passé tout récent, en 2017, année du précédent que j'ai rappelé, ou en 1917, tout cela compte de la même manière et aide à nous guider. Je ne blâme pas mes collègues de l'opposition. Ces faits ne sont pas largement connus. Les députés ont tant de responsabilités que je ne m'attends pas à ce qu'ils aient tous mémorisé les règles et les procédures de la Chambre. J'avoue que je ne l'ai pas fait.
J'essaie de faire de mon mieux et ces textes sont très intéressants. Cela dépend de ce qu'on entend par intéressant. Lorsqu'on essaie de comprendre ce qui se passe dans les comités, comment ils fonctionnent, les tenants et aboutissants... Je me souviens qu'à l'époque où j'étais jeune député, car j'ai eu l'honneur d'être élu en 2015, j'ai lu autant que j'ai pu, mais je ne suis certainement pas un expert. Il faut comprendre que les précédents nous guident.
Je réitère ma proposition aux députés, s'ils souhaitent jeter un coup d'œil au rapport que je viens de citer. Nous tenons là une chance de dépasser cet argument.
Il n'y a rien d'intrusif dans ce qui est proposé. Rien ne nous est imposé. Je pense que nous devrions aller dans cette direction, monsieur le président.
Je ne les ai pas encore remerciés. J'aurais probablement dû le faire. Les interprètes ont été prévenants avec nous ce soir. Ils sont sans doute là depuis quatre ou cinq heures.
Pouvons-nous suspendre la séance, monsieur le président, pour leur donner une pause? Cela fait un bon bout de temps que la séance dure, et nous pourrons reprendre cette discussion, mais je ne cède pas la parole pour l'instant. Je voudrais connaître votre avis.