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J'ouvre maintenant la séance.
Bonjour à tous. Soyez les bienvenus à la 155e réunion du Comité permanent des comptes publics de la Chambre des communes.
[Traduction]
Conformément au Règlement, la séance d'aujourd'hui se tient dans un format hybride. Les membres y participent en personne dans la salle et à distance à l'aide de l'application Zoom.
Avant de commencer, je demanderais à tous les participants en personne de lire les directives révisées qui se trouvent sur la table. Ces mesures ont été mises en place dans le but d'éviter les incidents de rétroactions sonores, et pour protéger la santé et la sécurité de tous les participants, y compris nos interprètes. Je vous rappelle également que, pour la sécurité de nos interprètes, il est très important de mettre votre micro en sourdine lorsque vous n'avez pas la parole.
[Français]
Je vous remercie tous de votre coopération.
Conformément à l'article 108(3)g) du Règlement, le Comité se réunit aujourd'hui, dans le cadre de son étude des rapports 8 à 12 de 2024 de la vérificatrice générale du Canada.
[Traduction]
Je souhaite la bienvenue à nos témoins du Bureau du vérificateur général.
Nous recevons la vérificatrice générale du Canada, Karen Hogan. Nous vous remercions d'être avec nous aujourd'hui et d'avoir amené l'ensemble de votre équipe avec vous.
Permettez-moi de les nommer: nous recevons le sous-vérificateur général, Andrew Hayes, de même que les directeurs principaux Mélanie Cabana, Jean Goulet, Sami Hannoush, Gabriel Lombardi et Nicholas Swales.
Merci à tous d'être avec nous aujourd'hui.
Madame Hogan, vous pouvez faire votre déclaration préliminaire. Allez‑y.
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Monsieur le président, je suis heureuse d'être avec vous aujourd'hui pour discuter de mes rapports d'automne, qui ont été déposés à la Chambre des communes.
Je tiens d'abord à reconnaître que nous nous trouvons sur le territoire traditionnel non cédé du peuple algonquin anishinabe.
Plus tôt aujourd'hui, mon bureau a présenté cinq rapports d'audit et un rapport d'examen au Parlement. Les rapports sur l'audit de performance visent à déterminer si les organisations gouvernementales livrent les résultats attendus pour les Canadiennes et Canadiens.
[Français]
Qu'il s'agisse de gérer des programmes pour les personnes âgées ou les jeunes, de soutenir l'économie par le versement de prestations ou de prêts ou d'améliorer l'accès sécuritaire aux services en ligne, les organisations gouvernementales devraient être diligentes et transparentes dans leur gestion des fonds publics.
Dans notre premier audit, nous avons vérifié si Innovation, Sciences et Développement économique Canada avait mis en œuvre la Politique des retombées industrielles et technologiques de façon à atteindre les objectifs.
Cette politique exige que les entreprises qui obtiennent des contrats de défense investissent un montant équivalent au Canada. Durant la période de notre audit, elle a visé 99 approvisionnements d'une valeur totale d'au moins 39 milliards de dollars.
[Traduction]
Dans l'ensemble, nous avons constaté que le ministère n'avait pas pu démontrer que la politique avait atteint ses objectifs. Il n'avait pas établi de règles et de directives claires sur la manière d'appliquer la politique, ce qui avait donné lieu à des incohérences. Sur les approvisionnements admissibles de plus de 100 millions de dollars que nous avons revus, nous en avons relevé deux où les engagements des entrepreneurs étaient inférieurs à 100 % de la valeur du contrat et huit où il ne figurait aucune obligation.
Nous avons aussi constaté que le ministère n'avait pas de mécanismes efficaces pour évaluer les retombées économiques de la politique et la création d'emplois, et qu'il ne faisait pas de suivi des effets possibles sur les approvisionnements liés à la défense.
[Français]
Étant donné l'ampleur des obligations que la Politique des retombées industrielles et technologiques impose aux entrepreneurs, il est important qu'Innovation, Sciences et Développement économique Canada ait des moyens efficaces pour démontrer si la politique contribue à la création d'emplois, à l'innovation et à la croissance économique.
Notre audit suivant a examiné les efforts déployés par le Secrétariat du Conseil du Trésor du Canada pour mener l'élaboration d'une approche nationale de validation numérique de l'identité des personnes. Une approche nationale est importante pour garantir un accès uniforme et sécurisé aux services en ligne des secteurs publics et privés pour les Canadiennes et les Canadiens de partout au pays.
[Traduction]
L'audit a révélé que le Secrétariat avait retardé les travaux d'élaboration d'une approche nationale à cause d'un manque de financement. Toutefois, il avait collaboré avec Emploi et Développement social Canada et Services partagés Canada sur une composante essentielle d'une approche nationale, soit un système d'ouverture de session avec un point d'entrée unique pour valider l'identité des personnes souhaitant accéder aux services fédéraux. Ce système remplacerait les près de 90 portails d'ouverture de session distincts gérés actuellement par différents ministères fédéraux.
Certaines provinces et certains territoires ont commencé à mettre en oeuvre leurs propres programmes de gestion de l'identité et de l'accès. Autrement dit, l'accès numérique aux services des différents ordres de gouvernement et du secteur privé évolue sans paramètres communs ni orientation. Une approche nationale assurerait l'interopérabilité de systèmes de validation de l'identité sûrs et fiables dans l'ensemble des secteurs public et privé.
À la fin de notre audit, il était difficile de savoir si l'élaboration d'une approche nationale pour valider numériquement l'identité des personnes irait de l'avant et si la transition vers un nouveau système fédéral d'ouverture de session serait financée sans imposer un fardeau financier ingérable aux organisations fédérales.
[Français]
Nos trois autres audits ont porté sur des programmes et services qui servent directement la population et les entreprises canadiennes. Le premier de ces programmes est Emplois d'été Canada, qui fournit des subventions aux employeurs admissibles afin de créer des emplois pour les jeunes de 15 à 30 ans.
Nous avons travaillé avec Statistique Canada pour analyser les données disponibles et avons constaté que les jeunes tirent profit de ce programme. Bien que de nombreux facteurs influencent les résultats à long terme en matière d'emploi, notre analyse a fait ressortir qu'après neuf ans, les participants au programme Emplois d'été Canada gagnaient en moyenne presque 6 000 $ de plus par an que ceux et celles qui n'y avaient pas participé. Nous avons également constaté que, depuis 2008, les jeunes qui font face à des obstacles étaient sous-représentés dans ce programme, ce qui est préoccupant, car celui-ci est censé donner la priorité aux possibilités de travail pour ces jeunes.
[Traduction]
Nous avons constaté qu'Emploi et Développement social Canada n'avait pas recueilli de données ni réalisé d'analyse pour savoir combien d'emplois d'été avaient été créés grâce aux subventions ou rendre compte des résultats à long terme de la participation au programme. Étant donné les résultats positifs de ce programme, le ministère doit se servir de données pour améliorer la réussite de tous les jeunes sur le marché du travail, y compris ceux des groupes prioritaires.
Notre prochain audit s'est penché sur les programmes de soutien des personnes âgées. En 2023, il y avait au Canada 7,5 millions de personnes de plus de 65 ans, et ce chiffre pourrait presque doubler d'ici 20 ans.
En 2018, Emploi et Développement social Canada a été chargé d'aider le à mieux comprendre les besoins des personnes âgées et à y répondre. Nous avons constaté que le ministère n'avait pas une vue d'ensemble des besoins de ces personnes ni des programmes mis en oeuvre au Canada pour les servir.
[Français]
Le programme de la Sécurité de la vieillesse vise à renforcer la sécurité du revenu des personnes âgées. Nous avons constaté que le ministère ne pouvait pas démontrer que les prestations versées suffisaient aux besoins financiers des personnes âgées. Même si les paiements de la Sécurité de la vieillesse sont régulièrement ajustés en fonction de l'inflation en appliquant l'Indice des prix à la consommation, le ministère ne pouvait pas démontrer que le niveau d'inflation était différent pour les personnes âgées et pour la population canadienne générale.
Nous avons aussi constaté que le ministère ne s'était pas donné les moyens d'évaluer efficacement les résultats du programme Nouveaux Horizons pour les aînés. Il s'était appuyé sur l'information contenue dans les demandes de financement pour évaluer l'incidence du programme, sans savoir si les projets financés produisaient les résultats voulus.
Comme la population des personnes âgées continue d'augmenter au Canada, Emploi et Développement social Canada doit renforcer ses analyses pour garantir que les programmes d'aide prennent en compte l'évolution des besoins des personnes âgées.
Notre dernier audit a porté sur le programme du Compte d'urgence pour les entreprises canadiennes. Ce programme a été mis en place pendant la pandémie de la COVID‑19 pour aider les petites entreprises canadiennes à couvrir des dépenses qu'elles ne pouvaient pas reporter.
[Traduction]
Nous avons constaté que la société d'État Exportation et développement Canada, ou EDC, avait agi rapidement pour accorder des prêts de l'ordre de 49,1 milliards de dollars à environ 900 000 petites entreprises du pays. Cependant, le programme n'a pas été géré avec le souci d'optimiser les ressources.
Nous avons relevé des faiblesses importantes dans la gestion des contrats par EDC. La société d'État s'est appuyée sur un seul fournisseur, Accenture, pour exécuter le programme. Les contrats non concurrentiels qu'elle lui a accordés représentaient 92 % du total des 342 millions de dollars accordés en contrats pour exécuter ce programme.
EDC a cédé trop de contrôle à Accenture sur des aspects clés de la gestion de contrats, comme l'étendue des travaux et les prix. La société d'État n'a pas exercé de contrôles de base pour gérer les contrats. Par exemple, elle n'a pas vérifié si les sommes versées correspondaient aux travaux effectués. Puisque l'exécution continue du programme repose sur les systèmes informatiques exclusifs d'Accenture, EDC devra dépendre de ces contrats non concurrentiels à tout le moins jusqu'en 2028.
[Français]
Nous avons également constaté que ni le ministère des Finances ni Affaires mondiales Canada n'avait assuré une surveillance efficace de l'optimisation des ressources. À cause de ce manque de reconnaissance de leurs responsabilités, des éléments fondamentaux du programme, comme la mesure des résultats, ont été reportés ou délaissés. Le ministère des Finances n'a pas remis en question les dépenses administratives d'Exportation et développement Canada ni fixé de limite globale pour ses dépenses.
Au 31 mars 2024, celles-ci se chiffraient à 853 millions de dollars.
[Traduction]
Même si 91 % des prêts ont été versés à des entreprises admissibles, nous avons estimé qu'environ 3,5 milliards de dollars ont été à des bénéficiaires non admissibles.
Je m'inquiète du fait qu'EDC ait partiellement rejeté notre recommandation d'entreprendre des travaux supplémentaires pour identifier tous les bénéficiaires inadmissibles et recouvrer les montants en cause.
Contrairement à d'autres programmes liés à la pandémie de COVID‑19, celui du Compte d'urgence pour les entreprises canadiennes est un programme de prêts avec des remboursements qui continueront pendant encore plusieurs années tandis que les actions visant les prêts en souffrance commencent à peine. Sans un suivi plus rigoureux et des plans plus solides pour recouvrer les prêts en souffrance, l'optimisation des ressources sera davantage compromise.
Voilà qui conclut ma déclaration préliminaire, monsieur le président. Nous serons heureux de répondre aux questions des membres du Comité.
Merci.
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Cependant, séparons ces éléments, car il y a la question du fournisseur, mais nous y reviendrons en deuxième lieu.
Tout d'abord, en ce qui concerne la récupération des radiations de prêts des petites entreprises non admissibles, évidemment, lorsqu'il est logique de le faire et qu'elles ne sont manifestement pas admissibles et qu'elles font leurs propres vérifications... Comme vous le dites, vous avez recensé des entreprises... Dans le cas d'EDC, vous avez fait l'analyse, ligne par ligne, pour déterminer si ces entreprises étaient vraiment inadmissibles. Si elles étaient inadmissibles, quel est votre processus pour récupérer l'argent?
EDC a dit, en réaction à votre rapport, qu'elle « accepte de travailler avec Finances Canada pour envisager des actions appropriées postérieures au financement, y compris l’examen des répercussions juridiques et des options permettant de récupérer les radiations de prêts auprès des bénéficiaires inadmissibles. » Le ministère des Finances a dit: « D'accord. Le ministère accepte de travailler avec [EDC] pour envisager des mesures de suivi appropriées, y compris l'examen des répercussions juridiques et des options permettant de récupérer les radiations de prêts auprès des bénéficiaires inadmissibles. »
Que demandez-vous de plus à EDC et au ministère des Finances pour récupérer les prêts accordés à des bénéficiaires inadmissibles? Quel engagement souhaitez-vous de la part de ces organisations? Le ministère des Finances a dit qu'il approuve la proposition, et EDC a dit qu'elle l'approuve partiellement, mais en ce qui concerne cet élément particulier, elle dit qu'elle « envisager[a] des actions appropriées postérieures au financement. » Je suppose que nous devrions faire comparaître leurs représentants devant nous et leur demander quelles seraient ces actions.
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Merci à tous d'être ici. La matinée est fort intéressante.
Je vais revenir sur certains des éléments dont Mme Sinclair-Desgagné a parlé au sujet du programme de prêts du Compte d'urgence pour les entreprises canadiennes, ou CUEC.
Tout d'abord, il semble que nous nous retrouvions dans une situation inhabituelle: le gouvernement fédéral a confié la mise en œuvre à une société d'État plutôt qu'à un ministère fédéral, qui aurait pu sous-traiter directement le travail. Il semble qu'il y aurait eu plus de surveillance si le programme avait été exécuté ainsi.
Ensuite, EDC a dit qu'elle n'avait pas la capacité non plus, alors elle a sous-traité la prestation du programme à Accenture. Puis, EDC a demandé à Accenture de rédiger le contrat, essentiellement, parce que nous n'avions apparemment pas le temps de rédiger un contrat en bonne et due forme. On semble avoir délégué toute une série de responsabilités. Je pense que cette question a été abordée et qu'elle le sera à l'avenir également.
Il nous reste plus de 8 milliards de dollars à récupérer, ou qui sont en souffrance, pour ainsi dire. Je pense que vous avez mentionné que, de cette somme, 100 millions de dollars sont entièrement radiés, et que le sort d'environ 1 milliard de dollars est très inconnu.
Je me souviens de l'époque où j'étais porte-parole en matière de petites entreprises et où je discutais avec la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante. Elle voulait une prolongation d'un an pour le remboursement des prêts du CUEC. Cette prolongation a été accordée. Ensuite, la Fédération en a demandé une deuxième parce que les entreprises étaient encore en train de se rétablir. Cette deuxième prolongation a été refusée. Cependant, en dépit de cette prolongation, vous dites qu'il n'y avait pas de plan clair pour récupérer l'argent.
Il semble maintenant que l'un des vrais problèmes avec Accenture, c'est que, comme les renseignements sont exclusifs et que les banques traitent la plupart de ces prêts, il est très difficile pour le gouvernement fédéral de connaître le statut de ces prêts, le nombre de prêts remboursés et la situation dans son ensemble. Je me demande si vous pourriez nous en dire plus à ce sujet.
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Je pense que votre principale question porte sur la récupération à long terme et la gestion continue des prêts.
Encore une fois, je pense que c'est à cet égard que ce programme est unique par rapport à d'autres programmes liés à la COVID. Au début, tout le monde savait qu'il s'agissait d'un soutien temporaire. Il s'agit d'un programme de prêts, ce qui implique qu'il fallait les rembourser.
Puisque le ministère des Finances a tardé à déterminer qui gérerait l'exécution à long terme et le recouvrement des prêts potentiellement non remboursés, EDC continue de dépendre d'Accenture. EDC a décidé de ne pas lancer de processus concurrentiel, alors que c'était son intention dans certains cas.
Une société d'État qui ne gère habituellement pas un grand nombre de petits prêts — EDC soutient les exportations et gère un petit nombre de prêts importants — avait indiqué ne pas avoir la capacité, les compétences et les outils nécessaires pour le faire. Je me serais donc attendue à ce qu'il y ait une meilleure surveillance de la part des ministères fédéraux, à savoir que le ministère des Finances et Affaires mondiales fournissent une meilleure orientation.
En fait, Exportation et développement Canada a demandé des comités de surveillance. Ils ont été créés, mais, quatre ans plus tard, nous constatons que cette absence de reddition de comptes a créé de la confusion quant à savoir qui était censé faire quoi. Le ministère des Finances pensait être responsable de la surveillance. Affaires mondiales pensait qu'il devait seulement fournir des conseils. En fin de compte, quelqu'un devait s'occuper du recouvrement.
Vous avez raison: soit les institutions financières détiennent une grande partie de l'information, qui doit être restituée à la fonction publique fédérale... C'est pourquoi je m'inquiète du fait que les contrats les plus récents ne contiennent pas certaines de ces informations. Le problème est connu, et il est temps de planifier dès maintenant pour éviter de dépendre davantage d'un fournisseur qui, jusqu'à maintenant... Le gouvernement est lié à Accenture jusqu'en 2028 environ.
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Vous êtes donc en train de me dire que la ministre d'Affaires mondiales Canada et la ministre du ministère des Finances se lavent toutes les deux les mains de la responsabilité de la supervision d'Exportation et développement Canada, ou EDC.
Dans votre rapport, vous avez quand même lancé des accusations graves à l'égard d'EDC, en disant notamment qu'il s'agissait d'un conflit d'intérêts que la société d'État n'avait pas géré dans le dernier contrat qu'elle a donné à l'entreprise Accenture.
N'est-ce pas une situation récurrente inquiétante? On a constaté, dans le cas du fond vert de Technologies du développement durable Canada, ou TDDC, que le gouvernement avait tendance à donner aux agences des milliards de dollars à gérer pour, ultimement, éviter d'en avoir la responsabilité.
On le constate encore une fois, dans ce cas-ci. Les deux ministères s'en lavent les mains et s'en remettent à Exportation et développement Canada, qui, lui, ne reconnaît pas sa part de responsabilité.
Ne trouvez-vous inquiétant pour les contribuables de voir que les ministères, comme celui de Mme Joly et celui de Mme Freeland, se lavent les mains de leurs responsabilités dans de tels dossiers?
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Parlons encore une fois du Compte d'urgence pour les entreprises canadiennes, le CUEC, en ce qui concerne les entreprises. Ce sont finalement les Québécoises, les Québécois, les Canadiens et les Canadiennes qui ont bénéficié ce programme. On a quand même beaucoup fait état d'une énorme confusion de la part des entreprises qui voulaient savoir comment le programme était géré et quels étaient les critères d'admissibilité. Selon Radio‑Canada, 50 000 entreprises ont été jugées inadmissibles et n'ont pas nécessairement reçu d'explications. En outre, certaines d'entre elles l'ont appris très tard dans le processus.
Un sondage de la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante a révélé qu'un tiers des entreprises jugées inadmissibles ont été avisées qu'elles devaient rembourser la totalité des 60 000 $ déjà reçus, et qu'elles n'étaient pas admissibles à la subvention, quelques semaines avant la date butoir du 18 janvier 2024 ou du 28 mars 2024 pour le remboursement, selon qu'elles avaient un refinancement ou pas.
Encore une fois, cela a créé énormément de confusion du côté des entreprises. La Fédération canadienne de l'entreprise indépendante, ou FCEI, a reçu 19 000 appels au sujet du CUEC.
Il y avait un centre d'appels que les contribuables payaient, mais c'est une organisation représentant les entreprises indépendantes qui recevait un très grand nombre d'appels, parce que, de toute évidence, il y avait confusion. Certains ont jugé le service comme étant moyen, voire médiocre.
Ma question concerne le droit des entreprises de savoir qui détient leurs données. Plusieurs entreprises seront surprises d'apprendre que leurs données sont détenues par une tierce partie, soit Accenture.
Je ne sais pas si vous avez des commentaires à faire à ce sujet. Je sais que votre audit ne vous permet pas d'aller vérifier cela ou d'aller parler aux entreprises elles-mêmes, mais avez-vous une opinion à ce sujet?
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Je vous remercie. Nous n'avons plus de temps.
Avant de lever la séance, je tiens à faire une observation sur les comptes publics.
Le gouvernement semble vous avoir mise dans une situation un peu difficile, madame Hogan, où l'on vous presse, car depuis que je préside ce comité, les parlementaires veulent que ces rapports sur les comptes publics soient rédigés le plus tôt possible.
J'ai cru comprendre que vous alliez les recevoir aujourd'hui. Le Parlement ajournera dans deux semaines. En règle générale, deux semaines, c'est votre délai de traitement. Je crois comprendre que vous allez travailler un peu plus rapidement dans les coulisses, et je vous en félicite. Toutefois, je vous demanderais également de ne pas faire des problèmes vos problèmes et, si vous voyez quelque chose dans les comptes publics qui vous préoccupe, de le renvoyer au gouvernement. Je suis toujours inquiet lorsque des délais sont imposés au gouvernement, car il arrive que nous tournions les coins ronds. Je suis certain que cela n'arrivera pas dans votre ministère, mais nous attendons avec impatience votre examen et ces documents dans les plus brefs délais.
Sur ce, la séance est levée, et nous nous reverrons tous très bientôt.
Merci.