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Je déclare la séance ouverte. Bienvenue à la sixième réunion du Comité permanent des comptes publics de la Chambre des communes.
Conformément à l'alinéa 108(3)g) du Règlement, le Comité se réunit aujourd'hui pour étudier le Rapport des co-auditeurs au Conseil d'administration de l'Office d'investissement des régimes de pensions du secteur public — Examen spécial — 2021 de la vérificatrice générale du Canada.
La réunion d'aujourd'hui se déroulera selon une formule hybride, conformément à l'ordre de la Chambre adopté le 25 novembre 2021. Des députés sont présents dans la salle et d'autres participent à distance au moyen de l'application Zoom. Les délibérations seront diffusées sur le site Web de la Chambre des communes. Sachez que la diffusion Web montrera toujours la personne qui parle, et non l'ensemble du Comité.
J'aimerais profiter de l'occasion pour rappeler aux participants qu'il est interdit de faire des captures d'écran ou de prendre des photos de votre écran.
Compte tenu de la pandémie en cours et à la lumière des recommandations des autorités sanitaires, ainsi que de la directive qui a été émise par le Bureau de régie interne le 19 octobre 2021, pour des motifs de santé et de sécurité, tous les gens qui participent à la réunion en personne doivent se tenir à deux mètres les uns des autres et porter un masque non médical lorsqu'ils se déplacent dans la salle. Il est fortement recommandé de porter le masque en tout temps, y compris lorsqu'on est assis. Une bonne hygiène des mains doit être assurée à l'aide du désinfectant fourni à l'entrée de la salle.
En tant que présidente, je veillerai à l'application de ces mesures pendant toute la durée de la réunion. Je remercie à l'avance les députés de leur coopération.
Les députés et les témoins peuvent s'exprimer dans la langue officielle de leur choix. Des services d'interprétation vous sont offerts. Vous pouvez choisir, au bas de votre écran, entre la transmission du parquet, l'anglais et le français. Si vous n'entendez plus l'interprétation, veuillez m'en informer immédiatement. Nous nous assurerons que l'interprétation est bien rétablie avant de reprendre les travaux.
À tout moment, vous pouvez utiliser la fonction « Lever la main » au bas de votre écran si vous voulez prendre la parole ou attirer l'attention de la présidence.
Les députés qui assistent à la réunion en personne doivent procéder comme ils le feraient habituellement si tous les membres du Comité se réunissaient en personne dans une salle de comité. Gardez à l'esprit les directives du Bureau de régie interne concernant l'utilisation des masques et les protocoles sanitaires.
Avant de prendre la parole, veuillez attendre que je vous nomme. Si vous participez à la réunion par vidéoconférence, veuillez cliquer sur l'icône du microphone pour activer votre micro. Si vous êtes dans la salle, les micros seront contrôlés, comme d'habitude, par l'agent des délibérations et de la vérification. Lorsque vous intervenez, veuillez parler lentement et clairement. Lorsque vous n'avez pas la parole, votre micro doit être éteint.
Je vous rappelle que tous les commentaires des députés et des témoins doivent être adressés à la présidence.
Pour ce qui est de la liste des intervenants, la greffière du Comité et moi-même ferons de notre mieux pour respecter l'ordre d'intervention de tous les députés, qu'ils participent à la réunion virtuellement ou en personne.
J'aimerais maintenant souhaiter la bienvenue à nos témoins.
Nous accueillons aujourd'hui deux représentants du Bureau du vérificateur général: Andrew Hayes, sous-vérificateur général, et Mélanie Cabana, directrice principale. Ils sont accompagnés de Victoria Loutsiv, associée chez Deloitte, qui a participé à l'audit. Nous recevons également des représentants de l'Office d'investissement des régimes de pensions du secteur public: Martin Glynn, président du conseil; Neil Cunningham, président et chef de la direction; et Jean-François Bureau, premier vice-président et chef de la direction financière et de la gestion du risque.
Vous aurez cinq minutes pour faire votre déclaration préliminaire.
J'invite le sous-vérificateur général, M. Hayes, à prendre la parole.
Nous vous écoutons.
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Merci, madame la présidente, de nous donner l’occasion de discuter des résultats de notre examen spécial de l’Office d’investissement des régimes de pensions du secteur public.
Je tiens tout d’abord à souligner que cette séance a lieu sur le territoire traditionnel non cédé du peuple algonquin anishinaabe.
Je suis accompagné aujourd’hui de Mélanie Cabana, qui a dirigé cet audit au nom de notre bureau, et de Victoria Loutsiv, qui est une associée du cabinet comptable Deloitte. Notre bureau et Deloitte ont été nommés à titre de co‑auditeurs de la société d’État.
La Loi sur la gestion des finances publiques exige qu’un examen spécial d’une société d’État soit effectué au moins une fois tous les 10 ans. Un examen spécial vise à déterminer si les moyens et les méthodes de la société d’État lui fournissent l’assurance raisonnable que ses actifs sont protégés et contrôlés, que ses ressources sont gérées avec économie et efficience, et que ses activités sont menées avec efficacité. Nous signalons un défaut grave lorsque, à notre avis, la Société pourrait ne pas avoir une telle assurance raisonnable.
L’Office d’investissement des régimes de pensions du secteur public joue le rôle important d’investir et de gérer les cotisations des régimes de retraite de la fonction publique, des Forces armées canadiennes, de la Gendarmerie royale du Canada et de la Force de réserve. Le présent examen spécial a porté sur certaines méthodes de gestion organisationnelle et la gestion des placements et des activités de la Société. J’ai le plaisir de signaler que la Société avait de bons moyens et méthodes de gestion de ses placements et de ses activités. Nous n’avons pas relevé de défaut grave dans le cadre de nos travaux d’audit.
Toutefois, nous avons relevé des possibilités d’amélioration dans des secteurs non liés à la gestion des placements, notamment la mesure du rendement, et la surveillance du rendement et la communication des résultats. Par exemple, la Société avait établi plusieurs objectifs stratégiques, mais elle n’avait pas de cibles pour mesurer les progrès réalisés par rapport à ces objectifs dans des secteurs qui comprenaient la gestion des talents ainsi que la diversité et l’inclusion. La Société n’a donc pas systématiquement fait rapport au Conseil d’administration sur certains indicateurs et cibles de rendement. Sans ces renseignements, il est difficile pour le Conseil de surveiller le rendement de la Société et, pour la direction, de suivre les progrès par rapport aux objectifs stratégiques et de prendre des mesures correctives, au besoin.
[Français]
Nous avons aussi constaté que des améliorations étaient nécessaires en ce qui concerne l'atténuation des risques, la surveillance des risques et la communication de l'information à cet égard. Par exemple, il manquait à la société des paramètres, des seuils ou des limites pour certains risques importants non liés aux placements dans un certain nombre de secteurs, dont la planification des ressources humaines et les technologies. Sans de tels seuils et limites, la direction ne peut pas prendre des décisions efficaces pour contrer ces risques conformément à l'énoncé sur l'appétit pour le risque approuvé par le conseil d'administration.
Notre bureau s'est engagé à évaluer la mise en œuvre des objectifs de développement durable des Nations unies et à en rendre compte dans tous ses travaux d'audit pour appuyer les progrès du Canada à l'égard de cet important engagement international.
Au cours de l'audit, nous avons noté que la société a tenu compte des facteurs environnementaux et sociaux de même que ceux liés à la gouvernance lors de la prise de décisions, et ses activités de placement ont répondu indirectement à trois des objectifs des Nations unies. La société a l'occasion d'améliorer ses rapports sur la durabilité de ses activités de placement pour établir un lien clair avec les objectifs de développement durable.
La société a accepté nos recommandations et préparé un plan d'action. Puisque nos travaux d'audit ont été achevés en octobre 2020, je ne peux pas commenter les progrès de la société quant à la mise en œuvre de son plan. Toutefois, je crois que les représentants de la société pourront informer le Comité de ses progrès.
Je termine ainsi ma présentation. Nous serons heureux de répondre aux questions des membres du Comité.
Je vous remercie.
Bonjour. Je suis heureux de témoigner devant le Comité aujourd'hui pour discuter des résultats de l’examen spécial d'Investissements PSP, qui a été déposé à la fin de 2021.
Je tiens tout d’abord à souligner que, puisque je suis présentement à Vancouver, je me trouve sur le territoire traditionnel non cédé du peuple Salich de la côte.
Je suis accompagné aujourd'hui par le président et chef de la direction de PSP, Neil Cunningham, et son chef de la direction financière et de la gestion du risque, Jean-François Bureau.
L’examen spécial a été réalisé par les co‑auditeurs de PSP, à savoir le Bureau du vérificateur général du Canada et Deloitte. L’examen portait sur la question de savoir si les moyens et les méthodes de PSP fournissaient l'assurance raisonnable que ses actifs étaient protégés et contrôlés, que ses ressources étaient gérées avec économie et efficience, et que ses activités étaient menées avec efficacité. Je suis heureux d’annoncer que c’est le cas et qu’aucune lacune importante n’a été relevée dans le cadre de cet exercice d’audit détaillé et exhaustif.
PSP est une société d’État qui fonctionne sans lien de dépendance avec le gouvernement du Canada. Elle a été créée en 1999 pour investir les sommes qui lui sont transférées par le gouvernement du Canada pour la capitalisation des obligations postérieures à 2000 des régimes de retraite de la fonction publique du Canada, des Forces canadiennes, de la GRC et, depuis le 1er mars 2007, de la Force de réserve. Au 31 mars 2021, les actifs nets sous gestion de PSP s’élevaient à 205 milliards de dollars.
Le mandat statutaire d’Investissements PSP est de gérer les fonds dans l'intérêt des cotisants et des bénéficiaires et de maximiser le rendement des placements sans risque de perte indue, compte tenu du financement, des politiques et des exigences des régimes et de leur capacité à respecter leurs obligations financières. L’approche d’investissement de PSP est conçue de manière à parvenir au meilleur alignement possible avec les obligations des régimes de retraite. Le gouvernement communique chaque année à PSP sa tolérance au risque pour les régimes de retraite, et notre tâche consiste à concevoir et à mettre en œuvre la stratégie d’investissement la plus appropriée, en tenant compte du niveau de tolérance au risque du gouvernement tout en maximisant les rendements et en remplissant les autres exigences de notre mandat.
Une façon d’évaluer le succès de notre approche d’investissement est de comparer le rendement de PSP au rendement d’un portefeuille de référence. Un portefeuille de référence est un exemple des rendements qu’un investisseur pourrait obtenir avec une approche d’investissement passive qui reflète la tolérance au risque du gouvernement. La stratégie d’investissement de PSP est axée sur le long terme, conformément à la nature à long terme des obligations au titre des prestations de retraite, de sorte que nous croyons que les comparaisons avec le portefeuille de référence sont plus utiles lorsqu’elles sont considérées sur un horizon à long terme, comme un horizon de 10 ans.
Au cours des 10 dernières années, je suis fier d’annoncer que PSP a réalisé un rendement de 8,9 %, ce qui se compare favorablement au rendement de 8,2 % du portefeuille de référence. Ce 0,7 % supplémentaire, qui équivaut à près de 11,3 milliards de dollars, représente la valeur ajoutée par la décision stratégique d’Investissements PSP de bâtir un portefeuille plus diversifié — le portefeuille stratégique, qui comprend des classes d’actifs moins liquides — et de participer de façon sélective à des activités de gestion active.
Permettez-moi maintenant d’aborder l’objet principal de notre comparution aujourd’hui, à savoir les résultats de l’examen spécial. Nous sommes heureux que les auditeurs aient conclu qu’il n’y avait pas de lacunes importantes ou significatives dans les méthodes de gestion organisationnelle ou de gestion des placements et des activités de PSP. Les conclusions valident le travail diligent du conseil d’administration, de la direction et de nos employés dévoués qui travaillent fort pour mettre en œuvre et maintenir un cadre de gouvernance des risques complet et efficace.
Le conseil d’administration surveille les activités et les affaires de la société, et PSP rend compte au Parlement par le dépôt de son rapport annuel. L’examen spécial a confirmé que le conseil d’administration de PSP fonctionne de façon indépendante, qu’il fournit une orientation stratégique, qu’il possède la capacité et les compétences nécessaires pour s’acquitter de ses responsabilités, et qu’il a assumé efficacement son rôle de surveillance. Je me sens privilégié d’avoir l’occasion de siéger au conseil d’administration de PSP avec des personnes vraiment exceptionnelles qui sont fières de servir leur pays et de travailler avec diligence pour assurer le succès de PSP dans la réalisation de la promesse de pension.
Bien que tous les moyens et méthodes aient été jugés conformes aux critères établis par les auditeurs, certains secteurs sont susceptibles d'être améliorés.
PSP a déjà mis en place des mesures pour traiter trois de ces secteurs. Premièrement, nous avons défini et approuvé des paramètres et des seuils d'appétit en ce qui a trait aux risques importants non liés aux placements. Deuxièmement, nous avons effectué des évaluations des risques de non-conformité afin d'évaluer l'adhésion aux textes réglementaires pertinents. Troisièmement, nous avons établi un cadre solide pour présenter plus fréquemment au conseil d'administration des rapports sur les secteurs de risques réguliers et ponctuels.
Quatrièmement, nous avons mis en œuvre presque entièrement la recommandation voulant que les objectifs stratégiques soient appuyés par des indicateurs de rendement mesurables. La mise en œuvre complète devrait être achevée d'ici la fin de mars 2022.
Un plan d'action visant à mettre en œuvre la dernière recommandation, à savoir l'élaboration et l'application d'un cadre de gestion du risque lié au modèle à l'échelle de l'organisation, a été lancé, et nous avons déjà réalisé d'importants progrès à cet égard. Le cadre de gouvernance des modèles actuellement en place pour les modèles du groupe des risques est en cours de révision, et nous l'adapterons pour y inclure les modèles du groupe du chef des placements. Cette recommandation devrait être entièrement mise en œuvre d'ici la fin de notre prochain exercice financier.
En conclusion, je tiens à remercier nos auditeurs, le Bureau du vérificateur général et Deloitte, d'avoir effectué un examen aussi approfondi et diligent.
Le conseil d'administration, la direction et les employés de PSP partagent tous le même objectif: remplir le mandat de PSP au mieux de nos capacités. Bien que la récente pandémie ait très certainement eu un impact physique et émotionnel, nous sommes fiers d'avoir pu rester concentrés sur notre mandat d'investissement, sur nos responsabilités envers les cotisants et les bénéficiaires, ainsi que sur la santé et le bien-être de notre personnel.
Avant de terminer, j'aimerais reconnaître l'annonce faite hier concernant notre...
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J'aimerais commencer par vous féliciter, monsieur. En deux ans dans les comptes publics, je ne sais pas si j'ai vu un audit aussi favorable. C'est vraiment un excellent travail. Je suis sûr que c'est un grand soulagement pour tous ces excellents travailleurs de la fonction publique, parce qu'on reconnaît ainsi que vous vous acquittez de votre tâche, ce qui est une nouvelle formidable.
Dans le rapport, à la page 2, nous voyons que le rendement sur cinq ans s'élevait à 5,8 % et à 8,5 %... Je sais que votre chiffre est légèrement différent parce que vous utilisez des dates légèrement différentes. Je suppose que les vôtres sont plus à jour que ceux‑ci.
Vous avez fait allusion à un portefeuille de risque similaire; je pense que c'est une façon juste de le décrire. Savez-vous comment votre rendement se compare à, disons, des indices comme le TSX, le Dow, le NASDAQ, etc., ou pourriez-vous me faire parvenir cette information?
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Je peux certainement dire quelques mots à ce sujet. Je vais utiliser les résultats du 31 mars 2021 pour vous donner une meilleure idée.
Nous avons le portefeuille de référence qui est établi par le gouvernement, mais nous avons aussi un portefeuille stratégique que nous suivons et qui devient notre point de repère. Dans ce portefeuille, il y a une série d'indices de référence, comme le S&P 500 et le TSX, etc. pour les marchés publics. Pour les marchés privés, nous suivons des indices de référence sur mesure.
Pour utiliser la même approche sur 10 ans mentionnée par M. Glynn dans son exposé, le fonds total a généré sur 10 ans environ 1,1 % de plus que l'indice de référence, pour un total de près de 13 milliards de dollars. Il est donc évident que, d'après notre propre indice de référence interne, nous avons un rendement légèrement supérieur à celui du portefeuille de référence établi par le gouvernement.
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Merci de votre réponse.
Une chose qui ressort très clairement de la Loi sur la gestion des finances publiques et de l'audit, c'est que votre mandat est assez précis. Je suis certain qu'il y a quelques nuances, mais en gros, il s'agit de générer le meilleur taux de rendement possible avec le minimum de risque.
Dans cet audit, j'ai vu qu'il y a eu une certaine dérive en ce qui concerne la mission. C'est autant une observation qu'autre chose, mais je vous encourage à garder le cap sur la mission. Il y a, bien sûr, des dizaines de milliers de travailleurs de la fonction publique qui dépendent de vous pour leur avenir.
Outre cette observation, je soulignerais que nous sommes dans un marché haussier depuis un bon moment. Je pense que c'est l'un des plus longs de l'histoire. À la fin de chaque période haussière, il y a un mouvement à la baisse. Que faites-vous pour veiller à ce que le fonds puisse affronter un marché baissier?
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Je vais répondre à cela. Merci de poser la question.
Notre portefeuille est conçu pour un rendement à long terme, ce qui signifie qu'il est construit en fonction de différents vecteurs. M. Bureau a décrit certaines des classes d'actifs dans lesquelles nous sommes présents, tant dans le secteur public que dans le secteur privé. L'intention est de diversifier les actifs le plus possible afin qu'à long terme, le portefeuille puisse composer avec les hauts et les bas qui découlent inévitablement de l'activité des marchés.
À l'heure actuelle, seulement 30 % de nos actifs sont constitués d'actions cotées en bourse. Ensuite, 20 % sont des titres à revenu fixe et environ 50 % consistent en divers investissements sur les marchés publics qui ont des caractéristiques et des corrélations différentes, si je peux utiliser ce terme, de ce qui se passe sur les marchés publics. Tout cela est conçu pour protéger à long terme, éliminer la volatilité dans la mesure du possible et assurer un flux de trésorerie soutenu.
Nous avons procédé à un ajustement du portefeuille l'année dernière lorsque nous avons commencé à nous préoccuper davantage de l'inflation que par le passé. Il s'agissait de faire de légers ajustements afin d'ajouter une partie de notre portefeuille d'infrastructures liée spécifiquement aux actifs à forte corrélation avec l'inflation. Nous avons également accru notre présence sur le marché de crédit privé, ce qui consiste habituellement à investir dans des dettes à taux variable qui évoluent avec le marché.
Ces éléments sont importants pour nous, mais nous ne faisons jamais de changements radicaux, car la nature à long terme de la construction du portefeuille est ce qui prime.
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Merci beaucoup, madame la présidente.
Je tiens à remercier tous les témoins de s'être joints à nous aujourd'hui.
J'ai toujours su qu'Investissements PSP était assez gros, mais ce n'est qu'en lisant le rapport que j'ai pu me rendre compte qu'il est en fait énorme. Au 31 mars 2020, sa valeur était de 169,8 milliards de dollars. Je compte huit zéros après le huit. C'est assez considérable.
Pour le public qui nous regarde, il s'agit d'un fonds de pension auquel contribuent la fonction publique, les forces armées, la GRC et les Forces de réserve. Vous pouvez voir combien la santé de ce fonds est importante.
Ma question s'adresse au sous-vérificateur général Hayes. Comment le rendement d'Investissements PSP se compare‑t‑il à celui des autres grands fonds de pension du Canada?
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Je vais commencer et M. Bureau pourra peut-être ajouter quelque chose ensuite.
L'une des choses qu'il est vraiment important de ne pas perdre de vue au sujet la Société, c'est que nos investissements reflètent l'appétit pour le risque qui nous est donné par le Secrétariat du Conseil du Trésor; cela se reflète dans le portefeuille de référence dont M. Bureau a parlé tout à l'heure. Notre portefeuille de référence est composé de 59 % d'actions et de 41 % de titres à revenu fixe. Il s'agit d'un mélange théorique d'actions et de titres à revenu fixe sur une base passive.
L'autre organisation qui utilise une approche similaire est le Régime de pensions du Canada, qui a une combinaison d'actifs composée de 85 % d'actions et de 15 % de titres à revenu fixe. Cela reflète pleinement l'appétit pour le risque que notre parrain, le gouvernement du Canada, le Conseil du Trésor, est prêt à prendre.
Cela signifie que le fait de tenter d'établir une comparaison directe entre nos résultats et ceux de l'Office d'investissement du Régime de pensions du Canada, ou même avec ceux d'autres fonds de pension qui ont des mandats, des profils de passif et des échéances différents des nôtres est la même chose que d'essayer de comparer des pommes et des oranges. C'est la raison pour laquelle nous utilisons des mesures telles que le portefeuille de référence pour dire où nous nous situerions par rapport à cela si nous étions complètement passifs et que nous maintenions l'appétit pour le risque qui nous est donné. C'est un processus très similaire à ce que fait votre propre courtier lorsqu'il s'enquiert de votre appétit pour le risque. En d'autres termes, quel est notre rendement si nous maintenons notre diligence quant à l'appétit pour le risque qui nous est donné?
Cela dit, nous avons certains points de référence qui nous permettent de nous situer. M. Bureau voudra peut-être en parler un peu, mais juste un peu parce que nous savons que vous n'avez pas beaucoup de temps.
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Je vous remercie, madame la présidente.
Je remercie beaucoup les témoins d'être avec nous aujourd'hui. C'est un plaisir de recevoir des représentants de l'Office d’investissement des régimes de pensions du secteur public, ou Investissements PSP, qui a notamment des bureaux ici, à Montréal.
Pour donner suite aux commentaires de mes collègues, je salue le rendement très élevé qui a été obtenu dans la dernière année, ce qui vient compenser un rendement peut-être moins important enregistré dans les années précédentes. Toutefois, le mandat d'Investissements PSP est aussi combiné au mandat lié à la stabilité financière et économique de l'économie canadienne.
Investissements PSP étant une société d'État, elle a le devoir d'être la chef de file et d'appliquer les meilleures pratiques internationales sur tous les plans. Le rapport d'audit a confirmé que cela était le cas tant sur le plan de la gouvernance — je la félicite — que sur le plan des risques financiers. Cependant, en ce qui touche les risques environnementaux, le rapport mentionne, notamment, qu'il y a des progrès à faire.
Je m'explique. La Banque du Canada, une autre société d'État importante et neutre, vient de sortir, il y a à peine un mois, un rapport soulignant que l'économie canadienne est compromise par les investissements effectués dans le secteur pétrolier. Dans le rapport intitulé « Évaluation des risques liés aux changements climatiques pesant sur notre système financier », les auteurs n'y vont pas de main morte. On indique notamment que si l'on n'en fait pas davantage pour retirer nos investissements du secteur pétrolier, l'économie canadienne est compromise.
Par conséquent, au-delà de ce rapport émanant de la Banque du Canada, on constate qu'Investissements PSP n'est pas signataire de l'engagement pris par la Net Zero Asset Owner Alliance, contrairement à ses pairs comme le Mouvement Desjardins et la Caisse de dépôt et placement du Québec, ou CDPQ. On constate que les actifs investis et déclarés par Investissements PSP dans les secteurs soucieux de développement durable sont de 6 % par rapport à ses pairs, soit 9 % à la CDPQ, et 11 % en ce qui a trait au Régime de pensions du Canada.
Ma question s'adresse à l'un ou l'autre des représentants d'Investissements PSP.
J'ai été un peu surprise de constater que les objectifs à long terme qu'a mentionnés M. Glynn ne portent que sur les 10 prochaines années, étant donné qu'une retraite dure maintenant 30 ans.
Comment se fait-il qu'Investissements PSP n'en fasse pas davantage pour être un chef de file et pour avoir les meilleures pratiques environnementales qui soient?
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Je vous remercie de la question, madame Sinclair-Desgagné.
[Traduction]
C'est une question intéressante, car ce dont nous nous sommes aperçu au cours de l'année dernière — et nous avons passé beaucoup de temps sur ce point précis au cours de la dernière année —, c'est que nous, Investissements PSP, faisions beaucoup en ce qui a trait à la sensibilisation au climat, notamment en misant sur des investissements positifs en matière de changement climatique, mais que nous n'en gardions pas nécessairement la trace aussi bien que nous aurions pu. C'est exactement ce que nous avons entrepris de faire au cours de cette courte période.
Je peux décrire notre approche. Dans un premier temps, il s'agit d'assurer la sécurité de nos actifs face aux changements climatiques physiques. C'est quelque chose que nous faisons depuis des années. Nous avons une équipe d'investissement responsable qui siège dans chacun de nos comités d'investissement responsable d'investissements privés.
L'engagement est double. Nous travaillons principalement avec des entreprises publiques — en collaboration avec d'autres investisseurs similaires — afin d'amener ces dernières à améliorer leurs pratiques, leur transparence et la divulgation d'informations. Nous avons obtenu des améliorations assez significatives à ce chapitre.
En ce qui concerne les actifs physiques, nous sommes sur le point de publier notre stratégie d'investissement « climatique ». J'aimerais pouvoir le faire aujourd'hui. Elle n'a pas encore été rendue publique, mais elle le sera dans les prochaines semaines. Ce que vous verrez, c'est que nous nous sommes engagés à adopter des approches à facettes multiples. Nous l'appelons le chemin vers le zéro net. Nous nous engageons à atteindre le niveau zéro dans le monde en général. Vous avez peut-être remarqué que pas plus tard qu'hier, nous avons publié le cadre de notre première émission d'obligations vertes, qui aura lieu, nous l'espérons, cette semaine. Nous nous sommes engagés à développer nos actifs verts et nos actifs de transition dans le but d'éliminer le carbone de notre monde.
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Merci beaucoup, madame la présidente.
Je veux d'abord remercier les témoins présents aujourd'hui de leur service.
J'ai été heureux de constater, dans le rapport de la vérificatrice générale, qu'il y avait là un très bon audit. Félicitations à tous ceux qui ont participé à faire en sorte que nos sociétés publiques soient responsables et transparentes et qu'elles aient une bonne gouvernance.
J'aimerais également mentionner... C'était l'un des premiers témoins, mais je ne me souviens pas de qui il s'agit. Monsieur Cunningham, je crois que c'est vous qui prenez votre retraite dans 13 mois. Je vous félicite. Je vous remercie également pour vos services.
J'aimerais aborder un aspect du rapport que la vérificatrice générale a mentionné. Je crois que c'est un sujet qui conviendra mieux à M. Cunningham.
Selon le rapport, il y avait une orientation stratégique liée à la priorisation de l'inclusion de la diversité. Une partie de cela a été mise en œuvre dans le cadre de l'orientation stratégique de la Société, et des indicateurs de performance particuliers ont été créés à cet égard, mais il n'y avait pas de cibles précises pour vérifier si l'objectif serait atteint.
Je me demande si vous pouvez nous parler de la façon dont ces indicateurs de performance étaient censés guider le travail de la Société. La deuxième partie de ma question est la suivante: quand les nouveaux indicateurs de performance seront-ils en place pour cet objectif stratégique?
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Je dirais que l'équité, l'inclusion et la diversité ont été des aspects extrêmement importants de ce que fait la Société depuis quelques années. Je copréside notre comité sur l'équité, l'inclusion et la diversité avec notre chef des ressources humaines. L'accent mis sur ces enjeux est énorme. L'objectif est d'en faire une partie intégrante du tissu de l'organisation, et non une activité secondaire, et nous faisons de grands progrès en ce sens.
En ce qui concerne votre question, nous avions l'habitude de présenter un rapport annuel au conseil d'administration sur les écarts que nous avions par rapport au marché pour les quatre groupes pour lesquels nous sommes tenus de faire un rapport aux termes de la Loi sur l'équité en matière d'emploi. Ces quatre groupes sont les femmes, les Autochtones, les personnes handicapées et les membres des minorités visibles. Depuis novembre 2021, nous avons considérablement étendu cela. Le rapport sur l'équité, l'inclusion et la diversité que nous présentons désormais à notre conseil d'administration parle de l'ampleur de notre ambition, des références que nous utilisons et des progrès que nous réalisons. Il fait également le suivi de plusieurs autres mesures, comme la diversité des cadres supérieurs, la diversité de la relève, la diversité des promotions, la diversité des recrutements externes, etc.
Nous avons pris cette observation très au sérieux. Nous avons aussi un certain nombre d'autres mesures que je me suis abstenu de mentionner.
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Je peux confirmer que nous n'avons aucun investissement dans des entreprises d'État chinoises. Je peux demander à M. Bureau de le confirmer, mais je ne crois pas que nous ayons des investissements dans les banques contrôlées par l'État chinois.
L'une des complications associées à nos investissements sur les marchés mondiaux est notre recours très fréquent aux indices, puisqu'il n'est pas possible de profiter de la même diversification des risques que dans le cas d'investissements directs. Il arrive souvent que les indices dans lesquels nous investissons comprennent des entreprises qui nous permettent, de façon tout à fait consciente, d'accroître automatiquement cette part de risques de façon tout à fait passive, puisque nous souhaitons bénéficier du rapport risque-rendement.
Nous n'avons pas pour pratique d'exclure... à part tout ce qui est spécifiquement proscrit ou qui figure sur une liste d'entités frappées de sanctions, voire d'autres exclusions du genre, qui sont automatiques.
Monsieur Bureau, souhaitez-vous ajouter quelque chose là‑dessus?
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Merci beaucoup, madame la présidente.
Je remercie tous les témoins d'être des nôtres ce matin.
J'aimerais vous remercier tout particulièrement, monsieur Cunningham. Je ne sais pas si c'est la première fois que vous témoignez devant un comité parlementaire, mais je présume que c'est un passage obligé quand on fait carrière dans la fonction publique. Merci beaucoup de votre présence.
Je souhaite poursuivre dans la même veine que ce qui a été abordé plus tôt, à savoir les risques dans le portefeuille. Je peux très bien comprendre que les points de vérification sont là, qu'il y a des mesures d'atténuation des risques et qu'elles doivent être peaufinées, mais ce sont les risques dont nous ne tenons pas compte qui causent le plus de problèmes.
Je vais mettre cartes sur table: j'œuvrais dans les conseils en placement personnalisés dans les années 2000. Vous vous souviendrez du PCAA, le papier commercial adossé à des actifs. Je travaillais au bureau des régimes de retraite de McGill à l'époque, et le choc a été brutal pour nous tous. Évidemment, nous pensions tous que ces PCAA étaient de type AAA. Ils ne l'étaient pas.
Les actifs délaissés, ce genre de choses, c'est là où je veux en venir. M. Carney en parle dans son livre. Je crois que mon collègue du Bloc québécois y a fait référence également. Il s'agit d'actifs qui, en raison des changements climatiques, sont devenus soit inutilisables, soit indésirables ou peu importe. Ils représentent un risque important du portefeuille.
Pouvez-vous nous parler de la façon dont vous cernez ce risque dans votre portefeuille?
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Merci pour votre question. M. Bureau peut vous parler en long et en large des PCAA, croyez-moi, car il a été très actif dans ce domaine.
Pour répondre plus précisément à votre question sur la façon de nous protéger contre les actifs délaissés, je vous dirais que, au moment de faire un investissement et d'analyser un investissement possible, nous employons un filtre financier. J'entends par là l'évaluation d'un actif pour établir non seulement le type de sortie nette que vous pouvez en tirer après la période de détention, mais aussi à quoi la vente de cet actif va ressembler, qui en seront les acheteurs et quel sera selon vous le prix de vente. C'est là que vous vous intéressez vraiment au problème des actifs délaissés.
Prenons le cas extrême d'une mine de charbon. Si vous souhaitez investir dans une mine de charbon, vous pouvez en tirer d'excellents profits pendant un certain temps, mais après la période détention, votre investissement peut avoir une valeur nulle, voire négative si vous devez procéder à l'assainissement du site minier.
Nous tenons compte de ces facteurs quand nous effectuons l'évaluation complète de l'actif. Quand nous établissons qu'il y a des risques d'actifs délaissés soit pour nous ou pour l'acheteur subséquent, qui, à notre avis, ne payerait pas la juste valeur, nous décidons de ne pas acheter ou investir dans de tels actifs.
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Je vais répondre à cette question. C'est Martin Glynn qui parle en ce moment. Je suis le président du conseil d'administration.
Oui, nous maintenons une relation sans lien de dépendance avec le gouvernement, mais c'est une très bonne relation. Nous avons recours à un certain nombre de mécanismes pour nous assurer que nous sommes sur la bonne voie, tout en comprenant et respectant leur goût du risque. Nous assurons la liaison avec l'actuaire en chef et de nombreuses autres parties.
Sur le plan de l'indépendance, nous possédons notre propre conseil d'administration, et un comité de nomination indépendant désigne ses nouveaux membres, avec l'aide d'un cabinet de recrutement. Par conséquent, nous obtenons d'excellents candidats qui sont tous des experts financiers compétents. Cela permet au conseil d'exercer un niveau de gouvernance très élevé.
C'est essentiellement la façon dont nous fonctionnons. C'est une référence quant à la façon dont les conseils d'administration du secteur public peuvent comprendre leurs clients.
Nous sommes très satisfaits de notre structure et de la nature coopérative et solidaire de notre relation avec le SCT et les autres ministères.
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Merci, madame la présidente.
Je remercie tous les intervenants d'aujourd'hui pour leur excellent travail et pour les rapports très instructifs qu'ils publient en ce qui concerne les pensions et les fonds. Comme nous aimerions que tous les états financiers et les rapports présentent ce genre de rendements et de projections de croissance. Je tiens à vous en féliciter.
Monsieur Cunningham, je crois que c'est vous qui vous dirigez vers la retraite. Cela indique habituellement le début d'un nouveau chapitre et le fait que vous serez probablement encore plus occupé. Il semble que ce soit le cas pour bon nombre de gens qui font cette transition. Je vous félicite pour votre brillante carrière.
J'aimerais commencer par poser les quelques questions suivantes, et je crois que je vais commencer par vous interroger, monsieur Hayes. Cependant, vous pourrez demander à qui vous voudrez de répondre aux questions.
En ce qui concerne la gestion des risques de l'entreprise, vous avez constaté qu'Investissements PSP n'avait pas entièrement mis en œuvre un programme de conformité axé sur les risques. Pouvez-vous expliquer en quoi consiste un programme de conformité axé sur les risques? Pour donner suite à cette question, quelles facettes du programme de conformité n'ont pas été mises en œuvre par Investissements PSP?
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Je vais commencer par décrire un programme de conformité axé sur les risques, et Mme Cabana pourra peut-être ajouter quelque chose.
Nous nous attendrions à ce que la société ait fait l'inventaire des divers instruments juridiques qui s'appliquent à elle, qu'il s'agisse de lois, de politiques, de règlements, de directives, etc. En fin de compte, il s'agirait de déterminer si les personnes chargées d'évaluer l'atténuation des risques, de mettre en œuvre les politiques et les pratiques et, finalement, de rendre compte au conseil d'administration de l'exercice de ces fonctions comprennent bien leurs responsabilités.
Mme Cabana pourra peut-être vous fournir des précisions sur ce que nous avons observé, mais, en fin de compte, le fait de disposer de ces informations permet au conseil d'administration de comprendre comment la société gère les risques liés à la conformité.
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Merci, madame la présidente.
Je vais adresser mes questions aux témoins qui représentent Investissements PSP.
Je veux vous interroger au sujet des investissements dans le secteur énergétique canadien. Je sais qu'une grande importance a été accordée aux facteurs environnementaux, sociaux et de gouvernance, mais nous savons que le Canada produit le pétrole et le gaz le plus sûr, le plus propre et le plus éthique du monde. Des débouchés importants ont été distingués dans le secteur de l'énergie. Nous savons que le pétrole fait partie d'un marché haussier pluriannuel, et que le pétrole et le gaz canadiens offrent des perspectives importantes lorsqu'on cherche à maximiser les profits dans ce qui est susceptible d'être un cycle haussier d'au moins quatre à six ans.
Eric Nuttall, gestionnaire principal de portefeuille à Ninepoint Partners, est l'un de ceux qui l'ont reconnu. Il a déclaré que les meilleures perspectives au monde se trouvent ici, au Canada. Il est particulièrement enthousiaste à l'égard des petites sociétés pétrolières et gazières, en raison de la faiblesse de leurs évaluations.
Les représentants d'Investissements PSP pourraient-ils parler de ces perspectives?
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Je vous remercie de votre question, monsieur Cooper. Elle semble être une recommandation d'investissement que nous devrions examiner.
En réalité, nous ne disposons pas d'un groupe spécialisé dans les immobilisations pétrolières et gazières pour investir dans ce secteur, et cela est dû surtout à la volatilité historique de ce secteur, à la taille des investissements et aux compétences requises pour investir dans certaines de ces petites sociétés pétrolières et gazières auxquelles vous faites allusion.
En même temps, comme je l'ai dit plus tôt, nous n'excluons pas le pétrole, le gaz ou d'autres industries, car nous pensons que, dans certaines circonstances, des investissements dans ces secteurs sont sensés. J'ai décrit tout à l'heure le filtre financier que l'on appliquerait à tout investissement et dans lequel les flux de trésorerie que l'on s'attend à en tirer et la valeur résiduelle à la fin de la période d'investissement entreraient en ligne de compte.
Dans la mesure où le secteur pétrolier canadien offre des possibilités d'investissement, qu'il s'agisse d'entités publiques ou privées, nous sommes des participants potentiels et réels sans parti pris dans un sens ou dans l'autre, mais nous tenons compte des facteurs à long terme, y compris les améliorations que les entreprises ont apportées et continueront d'apporter en matière d'empreinte environnementale de leurs activités.
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Merci, madame la présidente, et merci à vous tous. Je vous présente encore une fois toutes mes félicitations.
Je suis un nouveau membre du Comité, alors je suis peut-être chanceux d'assister à une réunion et d'entendre un groupe dont l'audit est aussi élogieux. M. Lawrence est parti, mais il a parlé de ses expériences au sein d'un comité et du fait qu'on ne sait pas toujours sur quoi on va tomber. Toutefois, dans le cas présent, c'est bien, et c'est très rafraîchissant.
Je poserai ma première question à M. Hayes. Je note que dans le rapport, il est indiqué que le conseil s'occupe de 147 filiales, dont six sont des filiales à cent pour cent. Le rapport souligne que les audits des filiales n'ont pas eu lieu. Il serait difficile de procéder à la vérification de 147 filiales, mais qu'en est‑il des six filiales en propriété exclusive et de la possibilité de les soumettre à un audit. Y avait‑il un facteur légal qui vous empêchait de le faire, ou était‑ce une question de ressources? Qu'est‑ce qui a empêché la réalisation de ces audits?
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Monsieur Cunningham, j'essayais de les énumérer de mémoire.
Nous avons par exemple PSP Capital, qui est détenue en propriété exclusive, la filiale qui émet nos titres de créance, qu'il s'agisse de papiers commerciaux ou d'obligations.
Il existe plusieurs autres filiales qui sont détenues à des fins de détermination de la compétence et à des fins légales, mais pour ce qui est de l'investissement, monsieur Cunningham, à l'exception de certains actifs — j'essaie de me souvenir, mais pour être honnête avec vous, je ne me rappelle pas des noms et des rôles de chacune d'elles.
Madame Cabana, figurent‑elles dans vos notes?
J'aimerais utiliser le peu de temps qu'il me reste pour mentionner, au nom des contribuables que nous représentons, que les conseils en matière d'investissement de nos chers amis conservateurs sont parfois un peu démodés.
Monsieur Cunningham, l'établissement d'objectifs tangibles et mesurables en matière de carboneutralité peut générer des retombées bénéfiques. De plus, il est essentiel de dévoiler les risques liés aux changements climatiques, comme le demande le Groupe de travail sur la divulgation de l'information financière relative aux changements climatiques. Il s'agit de l'une des meilleures pratiques à l'international en ce moment. Nous aimerions beaucoup qu'Investissements PSP adhère à cette pratique.
Combien de temps me reste-t-il, madame la présidente?
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Il se peut que j'aie un peu de temps supplémentaire ou je serai heureuse de le partager avec mon collègue du Bloc.
C'est formidable, madame la présidente. Merci.
Merci encore à toutes les personnes ici présentes.
Je vais faire un petit détour philosophique. Soyez indulgents avec moi, mais cela a à voir avec le livre de M. Carney, Value(s), dans lequel il soulève des questions très intéressantes sur ce que nous jugeons précieux en tant que société et sur la façon dont nous mesurons la valeur et les endroits où nous la trouvons.
Monsieur Cunningham, j'aimerais avoir votre avis sur cette manière de penser, car je pense que nous vivons un moment — enfin, plus qu'un moment — compte tenu des leçons que nous tirons de la pandémie et de la crise du changement climatique à laquelle nous sommes confrontés, pendant lequel nous nous interrogeons sur ce qui est précieux pour la société.
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Merci pour votre question.
Si vous avez réussi à lire le livre de M. Carney, je vous félicite, car il est imprimé en très petits caractères, et il est très volumineux.
Lorsque l'on parle des valeurs, on s'écarte du mandat précis que nous sommes censés remplir en tant que fonds de pension. Il a été mentionné plus tôt que nous avions un mandat très précis en matière de rendement à long terme, et nous appliquons les pratiques exemplaires dans le cadre de ce mandat parce que nous croyons qu'elles sont un élément essentiel du rendement à long terme.
Un grand nombre de politiques et de comportements publics sont liés aux valeurs, ce qui, à mon avis, dépasse le cadre de ce que l'on peut attendre d'un fonds de pension.
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Monsieur Cunningham, pourriez-vous nous parler, ou peut-être qu'un autre membre de votre équipe pourra le faire, de l'idée de créer de la valeur à long terme et de la façon dont nous devons élargir la portée de ce concept? Nous avons abordé ce thème plus tôt à propos des actifs délaissés, concernant les risques inconnus.
Je voudrais simplement vous dire que je donnais autrefois un atelier sur la retraite aux employés de McGill qui se préparaient à prendre leur retraite. Leur grande préoccupation était bien sûr de savoir combien d'argent ils auraient dans leur fonds de pension. Si nous savions qu'il s'agissait d'un fonds de pension hybride, mon Dieu, les calculs que nous devions faire concernant les prestations déterminées et les pensions déterminées étaient tout simplement fous. Tout cela pour dire que dans le cadre de l'atelier sur la retraite, nous arrivions à la conclusion suivante: si vous deviez tout perdre aujourd'hui, que vous resterait‑il? Ce serait l'endroit où vous vivez et le fait que vous pourriez cultiver un jardin et continuer de vivre.
Je vous entraîne dans un domaine existentiel, monsieur Cunningham. J'aimerais réellement connaître votre point de vue, car vous faites un travail formidable sur les rouages de la gestion de ce régime de retraite, et c'est tout à votre honneur, mais le moment n'est‑il pas venu de sortir des sentiers battus?
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J'accepte certainement d'y répondre.
Je vous remercie de la question, madame Sinclair‑Desgagné.
Il faut comprendre que les investissements publics sont des investissements très liquides. Cela signifie qu'il est possible de les acheter ou de les vendre très rapidement. En revanche, une analyse de tous les risques est faite pour chacun des investissements privés.
La revue des risques inclut tous les risques liés à l'environnement, à la société et à la gouvernance, ou risques ESG. Notre équipe de la direction, à l'échelon de la vice-présidence aux investissements responsables, se fait un devoir de nous faire part de ses conclusions, lesquelles sont répertoriées dans la liste des risques. Celle-ci est soumise à l'approbation du comité désigné, et les risques ESG liés à chaque investissement sont alors pris en compte.