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J'ouvre maintenant la séance.
Bonjour à tous.
Je vous souhaite la bienvenue à la 65e réunion du Comité permanent des comptes publics de la Chambre des communes.
Conformément à l'article 108(3)g) du Règlement, le Comité se réunit pour poursuivre son étude sur le « Rapport 5 — L'itinérance chronique » des Rapports 5 à 8 de la vérificatrice générale du Canada, renvoyés au Comité le 15 novembre 2022.
[Traduction]
J'aimerais maintenant souhaiter la bienvenue à nos témoins.
Nous accueillons d'abord l'honorable Ahmed Hussen, ministre du Logement et de la Diversité et de l'Inclusion.
Je vous remercie d'être avec nous aujourd'hui, monsieur le ministre, et d'avoir accepté de comparaître en compagnie de vos collègues.
Nous recevons Nadine Leblanc, première vice-présidente des Politiques à la Société canadienne d'hypothèques et de logement. Nous accueillons également les représentants du Bureau de l'infrastructure du Canada: la sous-ministre Kelly Gillis, ainsi que le directeur général Kris Johnson, qui s'occupe de la Direction des politiques en matière d'itinérance.
Monsieur le ministre, je crois que vous connaissez la procédure. Vous avez cinq minutes pour faire votre déclaration liminaire, je vous prie. La parole est à vous.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
[Traduction]
Tous les Canadiens méritent d'avoir un endroit sécuritaire et abordable où vivre, mais nous constatons dans les collectivités du pays qu'ils sont beaucoup trop nombreux à vivre au quotidien la réalité inacceptable de l'itinérance. Ce fléau touche toutes les localités canadiennes. C'est la dure réalité qui frappe beaucoup trop de Canadiens. Le phénomène s'en prend aux plus vulnérables d'entre nous et assombrit leur vie.
[Français]
L'itinérance a un impact sur chacun d'entre nous et laisse une marque durable sur toutes nos communautés. En tant que gouvernement, nous l'avons reconnu et nous avons agi.
[Traduction]
Étant donné l'urgence de la situation, le gouvernement du Canada a réagi en créant Vers un chez-soi, la stratégie canadienne de lutte contre l'itinérance. Dans le cadre du programme lancé en 2019, le gouvernement s'est engagé à verser 2,2 milliards de dollars pour lutter contre l'itinérance dans l'ensemble du pays. Le financement atteint désormais près de 4 milliards de dollars. Les budgets de 2021 et de 2022 ont bonifié l'initiative en donnant aux collectivités les moyens de mieux répondre aux besoins des personnes et des familles en situation d'itinérance.
[Français]
Le programme Vers un chez-soi est le symbole de l'espoir. Il s'agit d'un programme communautaire qui fournit des fonds aux communautés urbaines, autochtones, rurales et éloignées, afin de les aider à répondre aux besoins locaux en matière d'itinérance.
[Traduction]
Le gouvernement du Canada aide les collectivités à mettre en place un « accès coordonné ». Cette approche systémique intégrée priorise les personnes ayant le plus besoin d'aide pour s'assurer qu'elles trouvent un logement et des services convenables.
Les répercussions concrètes de l'initiative Vers un chez-soi se font sentir quotidiennement dans nos milieux. Au cours des trois premières années seulement, le programme a financé plus de 5 000 projets partout au pays, en plus de loger de façon permanente plus de 46 000 personnes en situation d'itinérance. Par ailleurs, plus de 87 000 personnes dans le besoin ont bénéficié de services de prévention et de détournement des refuges grâce au programme.
Dans le cadre de sa réponse à la pandémie de COVID‑19, le gouvernement a haussé le financement du programme Vers un chez-soi afin de créer plus de 26 000 places d'hébergement temporaire. Ces places ont constitué un refuge d'une importance déterminante pour les Canadiens, une véritable bouée de sauvetage en période de distanciation sociale. Au total, il y a eu plus de 214 000 hébergements temporaires afin d'aider les personnes dans le besoin, au moment où celui‑ci était le plus criant.
Voilà donc l'incidence qu'a eue le programme Vers un chez-soi au pays. Il joue un rôle déterminant au sein de notre Stratégie nationale sur le logement, qui vise à réduire de 50 % le nombre de personnes en situation d'itinérance chronique d'ici 2027. Nous nous sommes également engagés à mettre fin au phénomène d'ici 2030.
Cet objectif est au coeur de la Stratégie nationale sur le logement, un plan audacieux sur 10 ans dans lequel 82 milliards de dollars sont investis pour que plus de Canadiens aient un chez-soi sécuritaire et abordable. La Stratégie nationale sur le logement compte sur des partenariats solides entre le gouvernement du Canada, les provinces et les territoires, ainsi que sur une mobilisation continuelle de ses partenaires, notamment les municipalités, les gouvernements autochtones, le secteur privé et les organismes sans but lucratif.
[Français]
Cette stratégie est le programme fédéral de logement le plus important et le plus ambitieux de l'histoire du Canada. Elle vise à créer des communautés agréables à vivre pour les familles et les individus. Il s'agit d'une approche globale visant à répondre aux besoins en matière de logement.
[Traduction]
La Stratégie nationale sur le logement vise à créer de nouveaux logements abordables et des logements locatifs conçus à des fins précises. Elle a aussi pour but de préserver, réparer et revitaliser les logements communautaires, en plus d'investir pour répondre aux besoins des populations vulnérables.
Afin de remédier à la surreprésentation des Autochtones parmi les personnes itinérantes, Vers un chez-soi a investi 370 millions de dollars depuis 2019 dans des programmes et des services dirigés par des Autochtones et adaptés à leur culture. Des fonds sont notamment versés à 37 communautés urbaines, rurales et éloignées dans le cadre du volet de l'itinérance chez les Autochtones. Il s'agit aussi d'argent pour l'élaboration d'approches fondées sur les distinctions conjointement avec des organisations autochtones nationales et des signataires de traités modernes afin de répondre aux besoins particuliers des Premières Nations, des Métis et des Inuits partout au pays.
La réussite de la Stratégie nationale sur le logement est attribuable à la force de nos partenariats. L'initiative est constamment éclairée par de vastes consultations menées auprès des Canadiens de tous les horizons, en particulier des personnes ayant éprouvé des besoins en matière de logement.
Le gouvernement du Canada investit 18,1 millions de dollars sur trois ans pour mener des recherches-actions sur l'itinérance chronique. Nous appuyons les collectivités participantes dans leurs efforts visant à cerner et à documenter les obstacles persistants à la prévention et à la réduction de l'itinérance chronique.
[Français]
De plus, nous mettons à l'essai des approches potentielles novatrices qui s'attaquent de front à ces obstacles. Les résultats de recherche obtenus nous aideront à élaborer des stratégies et à déterminer les moyens de mettre fin à l'itinérance chronique dans les communautés de partout au Canada.
[Traduction]
L'itinérance ne fait pas de discrimination. Elle touche des gens de tous les milieux. Personne ne devrait se retrouver à la rue, qu'il s'agisse d'une personne âgée, d'un jeune, d'une personne handicapée, d'un ancien combattant ou d'une famille.
Au recensement de 2021, il y avait environ 460 000 anciens combattants canadiens, dont plus de 2 500 en situation d'itinérance. C'est pourquoi Infrastructure Canada et Anciens Combattants Canada ont annoncé conjointement, le mois dernier, le lancement du nouveau Programme de lutte contre l'itinérance chez les vétérans. Ce programme de 79,1 millions de dollars vise à fournir aux anciens combattants des services de soutien, des suppléments au loyer et des mesures de soutien globales qui répondent à leurs besoins précis. Il s'agit aussi de renforcer les capacités des organismes au service des anciens combattants pour qu'ils mènent des recherches sur l'itinérance chez ces gens. L'objectif est d'approfondir notre compréhension du problème et d'améliorer nos programmes et services.
Nous allons mettre un terme à l'itinérance chronique au Canada, monsieur le président. Ce sera possible grâce à des programmes comme la Stratégie nationale sur le logement, Vers un chez-soi, le Programme de lutte contre l'itinérance chez les vétérans ainsi que des services spécialisés, de la recherche et du soutien visant à cerner et à régler les causes profondes de l'itinérance.
Établir des partenariats solides est encore plus important pour mettre fin à l'itinérance. Nous ne pouvons pas y arriver seuls. Nous devons continuer de travailler avec les autres instances gouvernementales, les organisations autochtones et les communautés de l'ensemble du pays.
[Français]
De concert avec nos partenaires, nous améliorons les conditions de logement et réduisons le nombre de sans-abri parmi la population vulnérable du Canada.
[Traduction]
Dans le budget de 2023, le gouvernement du Canada a réitéré son engagement à l'égard des choses qui comptent le plus pour les Canadiens, comme les logements abordables, la lutte contre les changements climatiques et la création de bons emplois bien rémunérés. Grâce à ces programmes efficaces et aux partenariats solides dont je viens de parler, nous poursuivrons nos efforts pour rendre les logements plus abordables et mettre fin à l'itinérance chronique au Canada.
Nous sommes déterminés à lutter contre l'itinérance. Notre volonté est inébranlable et indéfectible. Tout le monde mérite d'avoir un chez-soi et de se sentir en sécurité. Tous les Canadiens méritent d'avoir un endroit où se bâtir une vie meilleure.
Je vous remercie, monsieur le président.
Monsieur le ministre, je vous remercie de vous joindre à nous. Je vous félicite de vos compétences en français. Vous êtes bien meilleur que moi.
Je suppose que vous avez lu le rapport de la vérificatrice générale. Je ne vois pas de meilleur mot que « dévastateur » pour le qualifier. Je me demande simplement quelles mesures immédiates vous prenez pour remédier à la situation. Je vais passer en revue certaines des constatations.
Infrastructure Canada, Emploi et Développement social Canada et la Société canadienne d'hypothèques et de logement « ne savaient pas si leurs efforts avaient permis d'améliorer les conditions de logement des personnes en situation d'itinérance ». Vous avez parlé de tout cet argent qui a été dépensé, comme vous le faites tout le temps à la Chambre. Pourtant, la vérificatrice générale affirme que les ministères ne peuvent même pas confirmer s'ils aident qui que ce soit. Le rapport ajoute ceci: « En tant que responsable de Vers un chez-soi », dont vous avez beaucoup parlé aujourd'hui, « le ministère ne savait pas si cet investissement avait entraîné une augmentation ou une diminution de l'itinérance chronique et de l'itinérance depuis 2019. » Nous apprenons également que la SCHL, « en tant que responsable de la Stratégie nationale sur le logement, [...] ignorait l'identité des bénéficiaires de ses initiatives ».
Par la suite, la SCHL cherche des coupables et affirme qu'Infrastructure devrait être au courant. De leur côté, les responsables d'Infrastructure disent qu'ils ne sont pas responsables et que quelqu'un d'autre est à blâmer. C'est un véritable gâchis. Je comprends ce que vous voulez dire, mais vos propos ne correspondent pas à la réalité. Vous avez parlé de la façon dont vous avez fait certaines choses. Nous savons que le prix des loyers a doublé au Canada. À Edmonton, l'itinérance atteint des sommets, même si le prix des logements est relativement stable. Vous dites que vous lancez des programmes, mais les résultats sont différents. Encore une fois, la vérificatrice générale affirme que vos ministères ne savent pas s'ils aident qui que ce soit.
Pourquoi dépensons-nous tout cet argent sans même savoir si nous obtenons des résultats? Lorsque nous regardons ce qui se passe réellement au Canada, nous constatons une hausse de l'itinérance, des loyers trop chers et des hypothèques hors de prix. J'aimerais vous donner le bénéfice du doute, mais tout nous ramène à l'échec. Comment allons-nous régler ce problème? Qu'allons-nous faire pour obtenir des résultats?
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Je vous remercie infiniment.
Monsieur le président, je tiens à remercier l'honorable député d'avoir souligné la réussite de nos efforts, qui reposent vraiment sur la confiance à l'égard des localités. Plus de 5 000 projets ont été réalisés par plus de 1 000 organismes communautaires au pays. Nous leur offrons du soutien, mais ils sont au front pour fournir ces services qui changent la donne.
Ce que la vérificatrice générale a souligné, c'est que nous devons faire plus pour que ces entités soient en mesure de recueillir des données plus détaillées sur leur incidence sur le terrain, mais détrompez-vous: ces programmes ont une incidence. Surtout, leur rendement a été encore meilleur que prévu pendant la COVID. Elles ont sauvé beaucoup de vies en mettant en place des mesures sanitaires, en se procurant plus d'espace, en achetant de l'équipement de protection individuelle, en embauchant des professionnels de la santé et en permettant aux gens de rester en sécurité pendant cette période très difficile.
Nous allons continuer de collaborer avec ces organismes communautaires. Comme je l'ai dit, ils mettent en œuvre 5 000 projets au pays, mais nous devons aussi trouver des solutions permanentes en matière de logement. Grâce à des programmes comme l'Initiative pour la création rapide de logements, nous avons pu fournir un financement d'immobilisations de 100 % pour construire des logements très abordables destinés aux personnes les plus vulnérables, c'est‑à‑dire les personnes itinérantes ou qui risquent de le devenir. Nous avons pu financer la construction rapide de logements qui sont ensuite soutenus par des mesures de soutien globales de la part d'autres instances ou partenaires.
Ce modèle fonctionne vraiment, et il a permis à beaucoup de gens de trouver des logements très abordables et de ne plus vivre dans la rue.
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Merci, monsieur le président.
Monsieur le ministre, bonjour. Nous nous voyons souvent récemment. Nous nous sommes vus pendant une demi-heure lundi soir. Vous ne vous défilez pas, je peux vous le dire. Je suis heureux de vous rencontrer et de vous parler à nouveau.
Il est difficile de ne pas parler de logement quand on parle d'itinérance. C'est très lié et cela fait partie d'un continuum. On veut, en somme, trouver des logements pour les gens au Canada. La SCHL, soit la Société canadienne d'hypothèque et de logement a publié une étude, que vous connaissez, puisque vous l'avez vous-même citée, lundi soir dernier, au comité plénier de la Chambre des communes. Cette étude indique que nous devons construire 3,5 millions de logements au Canada d'ici 2030 pour résoudre les problèmes d'abordabilité et d'accessibilité. Cette étude date de juin 2022.
Dans le budget de cette année, il y a des investissements pour le logement autochtone, dans les milieux ruraux et nordiques, mais il n'y avait pas de nouvelles sommes pour faire augmenter l'offre de logements au Canada.
Devant ce chiffre de 3,5 millions de logements, qui est majeur, un plan d'action a-t-il été établi? D'une façon ou d'une autre, anticipez-vous que cette cible sera atteinte d'ici 2030?
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Je tiens à remercier le ministre d'être présent parmi nous, ainsi que ses collaborateurs.
Ce problème est très sérieux, et je suis sûr que vous en êtes plus que préoccupé. J'ai quelques questions particulières pour lesquelles j'espère que nous pourrons trouver des réponses, notamment en ce qui concerne les conditions sociales dans lesquelles les gens se trouvent.
Lorsque la vérificatrice générale est venue nous présenter ce rapport, nous avons bien sûr été consternés. Nous n'aimons pas cela quand la vérificatrice générale, une fonctionnaire indépendante du Parlement, déclare que nos investissements ne fonctionnent pas.
Elle a mentionné en particulier une préoccupation que j'avais — c'est tiré du rapport —, à savoir que lorsque les gens vivent des épisodes d'itinérance chronique, ils sont constamment soumis aux caprices des processus bureaucratiques qui les amènent à développer un manque de confiance, ce qui exacerbe le problème. Les sans-abri n'ont pas la capacité de se soumettre à des processus systématiques laborieux de paperasserie et d'attente, parce que toute leur énergie est consacrée à savoir d'où viendra leur prochain repas.
Monsieur le ministre, c'est la vérificatrice générale qui décrit une situation très grave.
Oui, vous pouvez constituer des parcs de logements. Je crois que mes collègues ont mentionné certaines des réalités relatives à l'offre de logements. Je sais que vous vous efforcez d'augmenter l'offre de logements, et je vous remercie de votre travail acharné à cet égard.
J'aimerais aujourd'hui aborder avec vous le problème le plus important et mettre en lumière le véritable facteur, à savoir qu'il s'agit d'un écosystème. Le logement n'est pas statique. Nous n'avons pas une population statique de sans-abri avec, par exemple à Edmonton, 3 200 sans-abri. Ce nombre a augmenté au cours des cinq dernières années. La population de sans-abri est très nombreuse et continue d'augmenter.
La vérificatrice générale a mentionné que ces personnes sont méfiantes et qu'elles ne veulent donc pas s'engager dans le système bureaucratique de la SCHL pour obtenir des résultats. Cette méfiance a également gagné nos systèmes. La Commission de vérité et réconciliation du Canada demande des changements systématiques particuliers à la SCHL et dans d'autres secteurs du gouvernement du Canada pour mettre fin à ce qui engendre l'itinérance.
Monsieur le ministre Hussen, savez-vous ce qui engendre l'itinérance dans ce pays?
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Je pense qu'il est important de reconnaître que lorsque les gens qui sortent de la rue et ont un logement permanent tendent à avoir une vie meilleure. Ils reprennent leur vie en main. Ils sont stables. Leur santé s'améliore. Ils peuvent retourner au travail ou à l'école, saisir une occasion d'affaires, etc.
Ce n'est pas seulement mieux pour la collectivité, mais pour tout le monde. Ces gens tendent à avoir moins d'interactions avec le système de justice pénale, le système d'application de la loi et le système de soins de santé. Dans l'ensemble, en tant que société, il n'est pas seulement humain et approprié de loger les sans-abri. C'est aussi avantageux pour notre cadre financier à long terme. Autrement dit, la société se porte mieux lorsque tout le monde va mieux.
En passant, ces refuges sont censés être une solution de logement temporaire et non une solution permanente pour ces gens, mais ils sont nécessaires. Ils sont censés être une étape d'un processus continu visant à aider ces gens à obtenir, un jour, un logement permanent. Voilà pourquoi je pense que l'Initiative pour la création rapide de logements — qui a permis de créer un certain nombre logements abordables de qualité à Scarborough, en passant — est si efficace. Elle permet aux gens de quitter les refuges et de franchir une autre étape vers l'accession à un logement permanent.
La dernière fois que j'étais à Scarborough pour annoncer un projet de création rapide de logements, la population locale a d'abord exprimé des préoccupations, puis a ensuite accepté le projet. Plus particulièrement, il s'agissait d'un projet de création rapide de logements pour des hommes souffrant de toxicomanie et de problèmes de santé mentale. Les gens ont reconnu que ces hommes — qui dormaient dans la rue — seraient en meilleure situation s'ils avaient un logement permanent et des services de soutien appropriés, et que c'était non seulement mieux pour eux, mais aussi pour la collectivité.
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Je vous remercie de la question.
La vérification a eu lieu durant la pandémie. Les organismes à but non lucratif du secteur des services aux itinérants faisaient tout pour sauver la vie et protéger la santé de leurs clients. Ils ne pouvaient pas fournir les données à ce moment‑là.
Depuis, les organismes ont commencé à reprendre le dessus, à nous fournir des données et à travailler avec nous sur la collecte des données. Nous avons fait des dénombrements ponctuels dans 55 collectivités dans l'ensemble du pays. D'ici l'automne, cette année, ils auront rattrapé leur retard et seront à jour pour la production de rapports sur les données. Ils ont déjà commencé à faire rapport de leurs résultats jusqu'à 2022.
Cela nous ramène aux 5 000 projets dont nous avons parlé: par exemple, les 87 000 personnes qui ont pu éviter l'itinérance, les 46 000 personnes qui ont été placées dans des logements permanents, et diverses autres mesures de soutien comme la formation professionnelle, les nouveaux emplois rémunérés, l'éducation, les placements temporaires. Voilà certains des effets de ce programme précis.
Nous pouvons maintenant travailler avec les organismes communautaires. Nous finançons 60 organismes à l'échelle du pays, et 43 d'entre eux ont mis en place un accès coordonné aux services, de sorte que les clients ne peuvent pas frapper à une mauvaise porte: ils peuvent accéder à tous les services dont ils ont besoin en un seul endroit. L'organisme communautaire en question trouvera les mesures d'aide adéquates pour les aider dans leur parcours de vie. Cela fait une grande différence dans les collectivités en ce moment.
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Merci, monsieur le président.
Je remercie monsieur le ministre de sa présence aujourd'hui.
Mon mari est suppléant dans la région de Gatineau et, hier, il est revenu à la maison en me disant qu'il avait participé à une cagnotte. En fait, les enseignants à l'intérieur d'une école étaient en train de percevoir de l'argent pour qu'une technicienne en éducation spécialisée de l'école, mère de deux enfants, puisse payer son loyer, qui a tellement augmenté qu'elle n'arrive même plus à le faire.
Depuis tout à l'heure, je vous entends notamment parler de programmes sur cinq à sept ans, d'augmenter les parcs immobiliers de plusieurs millions, des objectifs énormes, mais que fait-on pour cette personne qui, aujourd'hui, n'est pas capable de payer son loyer? Évidemment, il y a beaucoup d'autres problèmes. Elle n'est peut-être pas assez payée, ce qui est de compétence provinciale.
Toutefois, vous, monsieur le ministre, avez des outils en main. Un de ces outils est la création d'un fonds d'acquisition, que nous vous avons suggéré plusieurs fois. En fait, cette idée a été mise en œuvre dans certaines provinces. Il s'agit d'acheter des logements du secteur privé et de les offrir à un loyer abordable. Ce serait une solution concrète, que vous pourriez appliquer aujourd'hui, et non pas dans trois, cinq ou sept ans, pour aider les personnes dans cette situation.
Que pensez-vous de l'idée de créer un fonds d'acquisition par le gouvernement fédéral?
L'un des indicateurs que l'on trouve dans votre programme est le Fonds national de co‑investissement pour le logement, dans lequel on définit ce qu'est un logement locatif abordable. Je pense, si j'ai bien lu le programme, qu'il s'agit d'aider les personnes à faible revenu à trouver un logement dont le loyer représente au plus 20 % de leur revenu.
Lorsque je regarde l'analyse de la vérificatrice générale, à la page 22 du rapport, on y voit un beau graphique ainsi qu'un tableau montrant, essentiellement, qu'il n'y a aucune province dans laquelle le logement représente moins de 20 % des coûts.
Dans ma province, la Nouvelle-Écosse, la moyenne de faible revenu établie par la vérificatrice générale est d'un peu plus de 22 000 $. Selon cette formule, pour que le loyer soit inférieur à 20 %, il devrait être de 560 $ par mois. Je peux vous dire que dans la plus grande ville de ma circonscription, Bridgewater, si vous pouviez trouver un appartement d'une chambre, au‑dessus d'une pizzeria, sur la rue principale, le loyer serait d'environ 1 200 $ par mois.
Vous dépensez de l'argent, mais rien ne m'indique que cela aide réellement les gens à faible revenu. En fait, la vérificatrice générale dit que ce n'est pas le cas. Essentiellement, cela n'aide pas les gens qui sont dans cette tranche critique de faible revenu. Cela aide peut-être ceux qui ont un revenu légèrement plus élevé et qui ont les moyens de louer ces logements, mais cela n'aide pas ceux qui ont un revenu plus faible.
Je me demande si vous pouvez faire un bref commentaire sur cet aspect.
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Merci, monsieur le président.
Je remercie le Comité de me permettre de prendre la parole.
J'aimerais commencer par énoncer quelques statistiques que j'ai déjà données au ministre par le passé. Dans ma collectivité, le taux d'itinérance n'a pas augmenté de 12 %, mais plutôt de 300 %. Lors de notre recensement ponctuel en 2015, nous avons compté qu'il y avait un peu plus de 300 personnes en situation d'itinérance. En 2021, nous avons compté plus de 1 000 personnes avec ce même recensement ponctuel. Les fonctionnaires de votre ministère pourraient-ils nous envoyer un document avec ce chiffre de 12 %? Serait‑il possible de l'envoyer au Comité? Merci.
J'aimerais maintenant poser une question de suivi. J'ai posé une question sur les définitions au ministre lundi soir. La définition du mot « abordabilité » est très importante. D'ailleurs, la vérificatrice générale recommande à la recommandation 5.62 à la page 33 de son rapport de « prendre les mesures nécessaires pour harmoniser les définitions de l’abordabilité pour l’ensemble des initiatives afin qu’elles soient uniformes. » Par exemple, la définition utilisée pour le Fonds de co‑investissement n'est pas de 30 % du revenu, mais plutôt de 80 % du loyer du marché. Seuls 30 % des logements doivent correspondre à 80 % du loyer du marché.
Le BVG a publié son rapport en novembre dernier. Le ministre peut‑il s'engager à harmoniser les définitions, tel que le demande la vérificatrice générale? A‑t‑on déjà agi en ce sens? Dans un monde idéal, on adopterait la définition de 30 % du revenu et non celle de 80 % du loyer du marché.