:
Bienvenue à la 17
e séance du Comité permanent des comptes publics de la Chambre des communes. Conformément à l'alinéa 108(3)g) du Règlement, le Comité se réunit aujourd'hui pour étudier les Comptes publics du Canada 2021.
La réunion d'aujourd'hui se déroule selon une formule hybride, conformément à l'ordre de la Chambre adopté le 25 novembre 2021. Des députés sont présents dans la salle et d'autres participent à distance au moyen de l'application Zoom.
[Français]
Compte tenu de la directive du Bureau de régie interne du 10 mars 2022, tous ceux qui participent à la réunion en personne doivent porter un masque, sauf les députés lorsqu'ils sont assis à leur place pendant les délibérations parlementaires.
Pour garantir le bon déroulement de la réunion, j'aimerais transmettre certaines consignes aux témoins et aux députés.
Avant de prendre la parole, attendez que je vous nomme. Si vous participez à la réunion par vidéoconférence, cliquez sur l'icône de microphone pour activer le vôtre. Veuillez mettre celui-ci en sourdine lorsque vous ne parlez pas.
[Traduction]
Des services d'interprétation sont à votre disposition. Si vous utilisez Zoom, vous avez le choix, au bas de votre écran, entre la transmission du parquet, l'anglais ou le français. Ceux qui sont dans la salle peuvent utiliser l'écouteur et sélectionner le canal souhaité.
Je vous rappelle que tous les commentaires doivent être adressés à la présidence.
[Français]
Pour indiquer qu'ils souhaitent prendre la parole, les députés présents dans la salle doivent lever la main, tandis que ceux qui participent à la réunion à partir de la plateforme Zoom doivent utiliser la fonction « lever la main ». Le greffier du Comité et moi-même ferons de notre mieux pour maintenir l'ordre de parole. Nous remercions les députés de leur patience et de leur compréhension à cet égard.
[Traduction]
Conformément à notre motion de régie interne, je vous informe que tous les témoins ont effectué les tests de connexion nécessaires avant la séance.
J'aimerais maintenant souhaiter la bienvenue à nos témoins. Nous recevons des représentantes du Bureau du vérificateur général: Karen Hogan, vérificatrice générale du Canada; Etienne Matte, directeur principal; et Chantale Perreault, directrice principale.
Nous accueillons également des représentants du Bureau du contrôleur général du Canada: Roch Huppé, contrôleur général du Canada; Monia Lahaie, assistante contrôleure générale, Secteur de la gestion financière; et Diane Peressini, directrice exécutive, Politique comptable et rapports du gouvernement.
Enfin, nous recevons des témoins du ministère des Finances: Michael Sabia, sous-ministre; Nicholas Leswick, sous-ministre délégué, Direction de la politique économique et fiscale; et Evelyn Dancey, sous-ministre adjointe.
Les témoins auront cinq minutes pour faire leur déclaration préliminaire. Je crois comprendre que nous allons entendre les exposés de Mme Hogan et de M. Huppé. Je cède donc la parole à Mme Hogan.
Vous avez cinq minutes. Merci.
:
Merci, monsieur le président.
Je tiens tout d'abord à souligner que je suis sur le territoire traditionnel non cédé du peuple algonquin anishinabe. Comme il s'agit d'une séance hybride et que les gens qui y participent virtuellement peuvent se trouver à divers endroits, je veux aussi reconnaître, avec respect, tous les peuples autochtones de toutes les nations, partout au Canada.
Je suis accompagnée aujourd'hui de la directrice principale Chantale Perreault et du directeur principal Etienne Matte, tous deux responsables d'audits d'états financiers. Nous sommes heureux d'avoir l'occasion de discuter de notre audit des états financiers consolidés du gouvernement du Canada pour l'exercice 2020‑2021.
Les états financiers du gouvernement sont l'un de ses documents clés pour la reddition de comptes. Notre audit de ces états financiers fournit de l'information qui aide le Parlement dans son rôle de surveillance du gouvernement. Il favorise aussi la transparence et encourage une bonne gestion financière.
Cette année, notre audit des états financiers du gouvernement a demandé la participation de la plupart de nos 200 auditrices et auditeurs d'états financiers. C'est le plus gros audit réalisé par mon bureau.
Notre opinion d'audit sur les états financiers consolidés du gouvernement du Canada commence à la page 58 du volume 1 des Comptes publics du Canada 2021.
Nous avons constaté que les informations présentées dans les états financiers étaient fiables. Ces informations, dans tous leurs aspects significatifs, donnent une image fidèle et sont conformes aux principes comptables généralement reconnus pour le secteur public. Autrement dit, nous avons exprimé une opinion sans réserve.
Exceptionnellement, notre opinion cette année comporte deux dates, parce que le gouvernement a modifié ses états financiers consolidés de 2020‑2021 après les avoir approuvés. Il a apporté ces modifications en raison d'un événement important qui a eu lieu après l'approbation des états financiers, mais avant leur dépôt au Parlement. Lorsque le gouvernement modifie ses états financiers, mon bureau est tenu, conformément aux normes d'audit, de faire des travaux supplémentaires pour évaluer si les modifications ont été comptabilisées de manière appropriée. La deuxième date dans notre opinion d'audit représente l'achèvement de nos travaux concernant les modifications. Nous avons déterminé que les modifications avaient été comptabilisées de manière appropriée.
[Traduction]
Notre opinion de cette année inclut aussi un paragraphe d’observations. Ce paragraphe souligne l’impact important de la pandémie de COVID‑19 sur certains montants présentés dans les états financiers consolidés du gouvernement du Canada et les notes afférentes.
Chaque année, nous présentons au Parlement un commentaire sur les états financiers qui fait ressortir des informations importantes sur les résultats de nos audits d’états financiers fédéraux. Cette année, le commentaire donne un aperçu des dépenses du gouvernement pour répondre à la pandémie de COVID‑19 et examine les effets possibles sur les finances du gouvernement au cours des prochaines années. Le commentaire décrit aussi les travaux additionnels que nous avons réalisés pour répondre à une motion du Parlement.
Comme pour les exercices précédents, le commentaire comporte des observations sur l’administration de la paye et les stocks de la Défense nationale. Ce sont des enjeux récurrents que nous continuons de surveiller.
En ce qui concerne l’administration de la paye, nous avons encore une fois mené des tests d’audit détaillés des opérations de paye traitées par le système Phénix. Nous avons constaté que presque la moitié des membres du personnel de notre échantillon avaient reçu une paye incorrecte au moins une fois pendant l’exercice 2020‑2021. Malgré le nombre important d’erreurs de paye individuelles, les paiements en trop et les paiements en moins se sont compensés partiellement. Il est quand même important de comprendre que, pris individuellement, ces problèmes sous-jacents et ces erreurs de paye continuent de toucher des milliers de personnes dont la paye est inexacte.
Depuis 18 ans, nous signalons que la Défense nationale a des difficultés à comptabiliser ses stocks. La Défense nationale poursuit la mise en œuvre du plan d’action sur 10 ans qu’elle a soumis au Comité en 2016. Dans notre échantillonnage, nous n’avons pas vu d’amélioration générale en ce qui concerne le taux d’erreurs. À notre avis, ces erreurs dans la comptabilisation des quantités et des valeurs risquent de continuer jusqu’à ce que les contrôles internes soient renforcés et que le plan du ministère soit pleinement mis en œuvre.
Le commentaire contient aussi des réflexions sur des secteurs qui posent des défis. Cette année, ces réflexions portent sur la cybersécurité et la nécessité d’améliorer l’utilisation des données dans les organisations fédérales.
Monsieur le président, je tiens à remercier les cadres de direction et le personnel des nombreux ministères, organismes et sociétés d’État qui ont participé à la préparation des états financiers du gouvernement. Nous leur sommes reconnaissants de leur collaboration en ces temps difficiles.
Je termine ainsi ma déclaration préliminaire. Nous serons heureux de répondre à vos questions.
:
Monsieur le président, membres du Comité, nous vous remercions de nous donner cette occasion de discuter des Comptes publics du Canada 2021.
Je suis heureux de m'adresser à vous depuis le territoire traditionnel non cédé du peuple algonquin anishinabe.
Les Comptes publics du Canada 2021 comprennent les états financiers consolidés audités pour l'exercice 2020‑2021, qui s'est terminé le 31 mars 2021, en plus d'autres renseignements financiers non audités.
Je suis heureux de constater que, pour la 23e année consécutive, le Bureau du vérificateur général a émis une opinion non modifiée, ou sans réserve, sur ces états financiers.
[Traduction]
Cela démontre, une fois de plus, l’exactitude des rapports financiers du Canada et l’engagement du gouvernement du Canada, en tant qu’institution, envers la gestion financière responsable et la surveillance des fonds publics.
Je tiens à remercier la collectivité de la gestion financière du gouvernement du Canada pour l’excellent travail qu’elle a accompli en aidant à préparer les comptes publics. Ses membres sont responsables de la tenue de registres détaillés des transactions dans leurs comptes ministériels et du maintien de solides contrôles internes.
Je tiens également à souligner la coopération et le soutien constants de mes collègues du ministère des Finances et de la receveuse générale dans la production des comptes publics.
Enfin, j’aimerais remercier le Bureau du vérificateur général pour sa coopération et son aide soutenues.
[Français]
Permettez-moi de vous présenter quelques faits saillants financiers tirés de ce document.
Le gouvernement a affiché un déficit annuel de 327,7 milliards de dollars, comparativement à un déficit de 39,4 milliards de dollars l'année précédente. Par ailleurs, le déficit représente 26,4 milliards de dollars de moins que le déficit prévu dans le budget de 2021.
[Traduction]
L'un des principaux éléments par rapport à l'année précédente concerne les charges de programmes, à l'exclusion des pertes actuarielles nettes. Ces charges ont augmenté de 270,1 milliards de dollars, soit près de 80 %, par rapport à 2020, en raison surtout des transferts aux particuliers, aux entreprises et aux autres ordres de gouvernement dans le cadre du Plan d'action économique.
[Français]
Les Comptes publics du Canada 2021 ont été déposés le 14 décembre 2021. Le moment du dépôt a été fixé à cette date, car il fallait s'assurer que tous les ajustements nécessaires avaient été apportés aux états financiers consolidés du gouvernement en réponse à une décision judiciaire du 29 septembre 2021. Il fallait aussi prendre en compte le temps nécessaire à l'impression des livres.
Cette décision de la cour a modifié l'estimation du passif éventuel qui avait été rapporté dans les états financiers originaux complétés le 9 septembre. Le gouvernement a examiné l'incidence de la décision de la cour et a conclu qu'il fallait apporter un ajustement à ses états financiers. Par conséquent, les états financiers ont été rouverts et ajustés après la réception de l'écriture de clôture du ministère des Services aux Autochtones. Cela est expliqué dans le volume 1, à la section 2, dans la note 22, où il est question des événements postérieurs.
Cette révision est conforme aux pratiques exemplaires ainsi qu'aux normes comptables du secteur public et aux normes canadiennes d'audit. En fait, les normes exigent que l'auditeur tienne compte des faits jusqu'au moment de la publication des états financiers.
La vérificatrice générale a ensuite audité l'estimation révisée du passif éventuel et a apposé une deuxième date à son rapport d'audit, le 19 novembre 2021, pour tenir compte de la prolongation de son audit.
Les Comptes publics du Canada 2021 ont ensuite été finalisés, envoyés à l'impression et déposés le 14 décembre 2021.
[Traduction]
Bien que cette décision judiciaire ait nécessairement retardé la publication des Comptes publics, je tiens à souligner qu’en vertu de la Loi sur la gestion des finances publiques, la est tenue de déposer les Comptes publics au plus tard le 31 décembre ou, si la Chambre des communes ne siège pas pendant cette période, dans les 15 premiers jours de la reprise des travaux.
Je tiens également à souligner que, lorsqu'il y a des élections à l'automne, il n'est pas inhabituel de voir les Comptes publics déposés en décembre. Par exemple, en 2019, ils ont été déposés le 12 décembre et en 2015, le dépôt s'est fait le 7 décembre.
Enfin, monsieur le président, comme vous le savez, le gouvernement s'est engagé à entreprendre une étude sur les modifications qui pourraient être apportées aux Comptes publics du Canada. La Bibliothèque du Parlement nous a fait parvenir des observations préliminaires sur la présentation et le format des Comptes publics du Canada et nous avons commencé à solliciter la participation des principales parties concernées quant aux modifications qu'il y aurait lieu d'apporter pour améliorer la clarté et la convivialité de ces documents. Toute proposition de modification sera examinée attentivement afin d'assurer que l'information financière du gouvernement continue de soutenir la transparence et la reddition de comptes de ce dernier à l'endroit des parlementaires et les Canadiens.
[Français]
Au fur et à mesure de l'avancement de ce projet, le gouvernement continuera de travailler en étroite collaboration avec les parlementaires et les intervenants.
Cela met fin à mon allocution. Je vous remercie de votre attention.
[Traduction]
Nous serons heureux de répondre à vos questions.
Je vous remercie.
:
Merci beaucoup, monsieur Huppé.
[Traduction]
J'ai bien aimé votre déclaration liminaire.
Mesdames et messieurs les membres du Comité, je vais aborder brièvement la question des travaux du Comité. Les votes nous ont fait perdre un temps précieux. Or, la greffière m'informe que nous avons la possibilité de prolonger la présente réunion de 30 minutes, soit jusqu'à 13 h 30. Nous avons des services de traduction à notre disposition. Bien entendu, j'aurai besoin d'un consentement unanime pour ce faire, alors je vous demande s'il vous plaît de me le donner.
Cette prolongation ne servira qu'à entendre des témoins. Nous ne discuterons pas d'autres travaux du Comité et nous ne procéderons pas à la mise aux voix de motions. Ce temps sera strictement limité à l'audition des témoins.
Cela dit, madame la greffière, je ne peux pas voir la salle. Pouvez-vous me dire s'il y a des dissensions ou si nous avons le consentement unanime pour prolonger la séance de 30 minutes, soit jusqu'à 13 h 30?
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Puisque l'évolution du déficit est bien supérieure à ce que le gouvernement avait établi tant par le passé que dans le dernier budget, les besoins financiers du gouvernement du Canada sont en baisse. Donc, il va sans dire que la stratégie de gestion de la dette en tient compte, puisque nous avons moins besoin d'emprunter.
Le premier changement important est le fruit de ce que j'appelle la normalisation de la situation budgétaire du gouvernement dans la foulée de l'amenuisement de la crise de la COVID, soit la réduction de ces besoins financiers, et ce, de manière fort substantielle. C'est le premier point.
Le deuxième point, c'est que nous essayons aussi de concrétiser depuis un moment la prolongation de la période de la dette comme telle — ce que nous avons réussi à faire —, de sorte que, dans les années à venir, le gouvernement puisse bénéficier de taux d'intérêt relativement bas pendant la période antérieure, voire celle en cours.
Nous tentons toujours de prolonger le terme de la dette afin de tirer profit de ces faibles taux d'intérêt le plus longtemps possible, de sorte à sécuriser cet avantage pour l'ensemble de la situation financière du gouvernement le plus longtemps possible. Le fruit de ces efforts s'est traduit par le prolongement moyen de l'ensemble de la dette du gouvernement par rapport à ce qu'il était au début de cette démarche. Il était alors de cinq ans environ. Aujourd'hui, il est presque de sept ans.
Ce sont les deux grands axes de notre stratégie de gestion de la dette: moins de besoins et une plus longue durée.
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Merci, monsieur le président.
Je veux tout d'abord saluer les témoins qui se sont déplacés. Comme le disait ma collègue, cela fait du bien de voir des témoins en personne. Je remercie également les autres témoins qui sont parmi nous par l'entremise de Zoom.
Je vais entrer directement dans le vif du sujet.
En regardant les Comptes publics du Canada de manière précise, nous avons réalisé notamment que les sociétés d'État ne dévoilaient pas l'information de la même manière que les ministères. Je m'explique et je donne un exemple.
Dans le volume III des Comptes publics du Canada, les ministères et agences doivent rapporter, pour chaque catégorie principale de services, une liste détaillée de tous les versements à un particulier ou à une organisation totalisant 100 000 $ ou plus. Pour les services professionnels et spéciaux, c'est à la section 3. Pour les acquisitions de terrains, bâtiments et travaux, c'est à la section 4. Pour les paiements de transfert, c'est à la section 6. Cette liste comprend le nom des organismes et la ville où est situé leur siège social. Ces informations sont exigées des ministères.
Ma première question s'adresse probablement aux représentants du Secrétariat du Conseil du Trésor. Pour quelle raison les sociétés d'État n'ont-elles pas besoin de rapporter la même quantité d'informations détaillées, alors qu'il s'agit pourtant d'un véhicule très important de financement du gouvernement fédéral?
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
Je remercie tous les témoins de leur présence aujourd'hui. Je remercie tout particulièrement ceux qui participent à la séance en personne. C'est une joie de tous vous voir ici. Soyez les bienvenus.
J'aimerais d'abord reprendre les remarques de la vérificatrice générale sur certaines des faiblesses du contrôle financier du système d'administration de la paye, une situation qui dure depuis très longtemps. Je continue de recevoir des appels de gens ordinaires, de Canadiens de plus en plus préoccupés par le fait que cet immense problème n'est toujours pas réglé. J'ai parlé à des membres de la fonction publique, y compris à des représentants de l'Alliance de la Fonction publique, ou AFPC, qui m'ont fait part des mêmes préoccupations.
Je m'en voudrais de ne pas les mentionner et de ne pas veiller à ce que nous trouvions un processus plus transparent et efficace de sorte que les employés qui travaillent pour nous, qui font du bon travail au nom du gouvernement du Canada, continuent à bénéficier de ce soutien. Je crois que c'est quelque chose qu'ils méritent et qui est crucial dans nos efforts soutenus pour veiller au bon fonctionnement de cette enceinte.
Madame la vérificatrice générale, pouvez-vous expliquer de quelle façon le processus d'audit a mené aux conclusions sur le processus RH‑à‑Paye et la date où ce processus a commencé? Plus particulièrement, dans cet audit, combien y avait‑il de demandes d'intervention de paye en attente de traitement?
:
Je vais probablement demander à M. Matte ou à Mme Perreault de parler un peu des demandes d'intervention de paye en attente de traitement.
À propos de l'audit, je peux vous dire que nous avons commencé en 2016, quand le système de paye Phénix a été déployé et que tout le processus RH‑à‑Paye a changé au sein du gouvernement fédéral. Nous avons dû changer toute la méthode d'audit, en raison des faiblesses du système informatique et des innombrables changements correspondant aux traitements manuels dans le système informatique. Depuis, nous effectuons de véritables transactions détaillées de paye des employés plutôt que de nous fier à des contrôles informatiques.
L'audit de cette année a permis d'établir que 47 % des personnes de notre échantillon avaient reçu au moins une paye erronée au cours de l'exercice, comparativement à 51 % à l’exercice précédent. Ce qui est préoccupant, c'est que la paye d'environ 41 % de ces personnes devait encore faire l'objet de corrections à la fin de l'exercice. Nous nous sommes alors intéressés aux demandes d'intervention de paye. Il y aura toujours des demandes de correction dans le système de paye, mais, ce qui était particulièrement préoccupant, c'était la quantité importante de ces demandes d'intervention de paye qui sont en attente de traitement depuis plus de trois ans, soit près de 20 %. Les différents fonctionnaires touchés attendent depuis très longtemps que leur paye soit corrigée et exacte.
En ce qui a trait aux demandes d'intervention de paye en attente de traitement en tant que telles, je crois que je peux demander à l'un de mes collègues de fournir plus de détails sur les chiffres, si cela vous intéresse.
:
Merci, monsieur le président.
Madame Hogan, je souhaite revenir aux dates de dépôt des comptes publics.
C.D. Howe, c'était l'an dernier si je ne m'abuse, a accordé un F au gouvernement fédéral, contrairement aux provinces qui ont obtenu un A ou un B, en matière de présentation de l'information financière, surtout en raison des retards entourant le dépôt des comptes publics.
Considérez-vous que leur dépôt si tardif pose problème, surtout en matière de transparence et de reddition de comptes, et particulièrement par rapport au Parlement?
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Je veux maintenant recommencer à poser des questions concernant certaines des prestations d'urgence que le gouvernement a mises en place et parler plus précisément de certains cas où, selon moi, les fonds ont été mal utilisés. Je crois que les Canadiens seraient d'accord avec moi.
Je tiens à souligner un problème qui a commencé dans ma ville, c'est-à-dire Edmonton, et qui est lié à une entreprise appelée CESSCO. CESSCO a imposé un lock-out à ses employés. Ils ont reçu un avis à ce sujet, et ils sont en lock-out depuis plus de 300 jours maintenant. Je pense qu'il y a environ 400 jours qu'ils sont en lock-out.
Pendant cette période, CESSCO a demandé et reçu de l'aide par l'intermédiaire de la Subvention salariale d'urgence. Le programme lui-même était censé faire en sorte que les travailleurs puissent continuer de travailler et qu'ils bénéficient du programme.
Dans ce cas particulier, l'entreprise n'a offert cet avantage à aucun de ses employés. Au contraire, elle les a mis en lock-out et a ensuite embauché des briseurs de grève à un salaire inférieur afin de combler ce manque de main-d'œuvre. Pour continuer dans cette veine, cette même entreprise a ensuite versé plus de 2 milliards de dollars à ses actionnaires entre avril et septembre. Tout cela est bien documenté et a été rapporté dans les journaux. Cependant, l'entreprise a continué de recevoir la prestation.
Que disons-nous à tous les Canadiens dont les impôts, destinés à protéger les travailleurs, ont été versés à une entreprise à but lucratif qui a mis ses employés à la porte, et que disons-nous à ces employés? Comment pouvons-nous obtenir justice pour les contribuables canadiens lorsque des entreprises à but lucratif repartent avec 2 milliards de dollars? À quoi ressemble ce processus? Vous avez mentionné un processus à mon honorable collègue du Bloc québécois, un processus de réparation des dommages. Comment pouvons-nous réparer ce genre de dommages causés par des entreprises privées?
Cette question est destinée au ministère des Finances.
Je vais partager mon temps de parole avec M. McCauley.
J'ai simplement quelques questions à poser qui, je l'espère, seront brèves.
Monsieur Huppé, en ce qui concerne la réouverture des comptes, il me semble étrange que nous rouvrions ces livres pour la première fois, car des événements importants se sont certainement produits au cours des 20, 30 ou 50 dernières années. Pourtant nous ne l'avons pas fait auparavant.
Je suis curieux à ce sujet. Est‑ce qu'aucun de ces autres événements qui sont survenus — et nous pourrions les passer en revue — au cours des 50 ou 100 dernières années...? À ma connaissance, nous n'avons jamais rouvert ces livres. Pourquoi cette décision particulière du tribunal a‑t-elle eu beaucoup plus d'importance que, disons, le 11 septembre ?
:
Monsieur le président, en réponse à une question précédente, je pense que les deux aspects les plus importants sont, premièrement, la réduction significative nos besoins d'emprunt de l'ordre deux cents milliards de dollars. Cette réduction est évidemment importante, et elle reflète une reprise économique plus forte que prévu. Il s'agit donc de changements significatifs, d'un renforcement de la trajectoire du déficit du gouvernement. Le deuxième point que j'ai soulevé est la prolongation de la durée du portefeuille. Ce sont les deux aspects les plus importants.
Je dirais aussi que le coût du service de la dette est un élément que nous examinons très attentivement. À l'heure actuelle, selon le scénario de base, je pense que ce coût, exprimé en pourcentage du PIB, s'élèvera à environ 1 % pour 2022-2023. Il augmente un peu au cours de la période de planification financière pour s'établir à environ 1,3 ou 1,4 % du PIB. Mais tout cela est bien inférieur aux 2 à 2,5 % du PIB que représentait ce coût du service de la dette... disons, juste avant la crise financière.
Tout cela pour dire qu'à mon avis, du point de vue de la stabilité budgétaire et de la stabilité systémique, de nombreux progrès ont été réalisés en ce qui concerne la gestion globale de la dette du gouvernement.
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C'est une question très intéressante, et je pense que c'est le gouvernement qui est le mieux placé pour y répondre.
Un actuaire peut vous fournir deux types d'évaluation, une évaluation aux fins de comptabilisation, et c'est ce que nous examinons lorsque nous émettons une opinion sur le Régime de pensions du Canada, et une évaluation aux fins de capitalisation. C'est l'évaluation aux fins de capitalisation qui donne vraiment au gouvernement un point de vue indépendant, car elle repose sur des calculs actuariels qui portent sur l'espérance de vie, l'inflation et beaucoup d'autres facteurs, pour savoir si la capitalisation du régime est suffisante pour répondre à ses besoins futurs.
Je pense que c'est au gouvernement que vous devriez poser la question pour obtenir une bonne réponse.
Lorsqu'une si grande partie de la population se prépare à accéder, ou accède déjà, aux régimes de pension existants et que moins de personnes se joignent à la population active pour continuer à y contribuer, il y a de toute évidence un enjeu intergénérationnel, et nous le constatons même au sein du régime de pension de la fonction publique. Je pense que votre question sur la suffisance du financement est une bonne question à poser au gouvernement.
La raison pour laquelle je soulève cette question est que si on regarde la dette nette, nous sommes au premier rang. Lorsqu'on regarde la dette brute, qui est plus proche de la réalité, nous tombons au troisième rang. Au sein de l'OCDE, nous passons du 8e au 29e rang. La différence est donc importante.
Je suis conscient qu'il s'agit d'une question politique, mais je trouve que c'est un peu trompeur pour la population de lui présenter les chiffres qui vous plaisent. Je comprends ce que vous dites et que ce n'est pas si simple.
Madame Hogan, je voudrais revenir à vous.
Les problèmes de financement de votre bureau ont été très médiatisés. Je me demande simplement depuis combien d'années le Bureau du vérificateur général demande des augmentations de budget et des ressources supplémentaires. Pendant combien d'années avez-vous essuyé un refus à cet égard?
Connaissez-vous les raisons pour lesquelles ces demandes ont été refusées?
:
Je vous remercie, monsieur le président. Je remercie aussi les témoins.
Avant de passer aux questions, et je suis sûr qu'il s'agit d'une simple erreur, monsieur le président, mais je pense que nous devons suivre les procédures habituelles que les membres du Comité ont adoptées ensemble. Aujourd'hui, monsieur le président, M. McCauley, lors de la première série de questions, s'est vu accorder un total de huit minutes. On lui en a alloué six, mais on lui en a accordé un total de huit. Il en est très heureux, mais, encore une fois, il faut faire attention aux procédures habituelles...
Même en tenant compte du rappel au Règlement, il en était à sept minutes et 30 secondes, soit une minute et demie de plus. Lors de la deuxième série, on lui en a accordé cinq, et il était clairement proche des six minutes. Dans le cas des députés libéraux, ainsi que ceux du Bloc et du NPD, le temps de parole était très précis. Je demande simplement, monsieur le président, que nous portions attention aux procédures habituelles et que nous accordions aux députés le temps nécessaire pour poser leurs questions sans dépasser le temps imparti.
:
Si cela doit figurer au compte rendu du Comité, vous pouvez voir la comparaison entre les pays du G7 à la page 40. Nous décrivons les mécanismes qui permettent de passer du déficit accumulé, qui est la mesure de la dette que l'on voit dans les comptes publics et dont le gouvernement fédéral rend compte dans ses mises à jour et ses budgets, pour arriver ensuite à la définition du « Total de la dette nette de l'ensemble des administrations publiques », qui est celle que le FMI utilise pour faire des comparaisons à l'échelle internationale.
Pour être tout à fait honnête, j'admets qu'il y a beaucoup de gymnastique ici en raison de la diversité des modes de fonctionnement des gouvernements aux niveaux souverain et sous-souverain, de la manière dont ils financent leurs régimes de sécurité sociale et de la manière dont ils financent les régimes internes de retraite et d'avantages sociaux de la fonction publique.
Le FMI doit procéder à une série d'ajustements mécaniques pour que l'information au sujet des pays du G7 soit comparable. Vous pouvez voir les mécanismes utilisés à la page 40. Les principaux éléments, cependant, sont la comptabilisation des régimes de retraite du secteur public et des avantages, donc encore une fois, les pensions et les avantages internes du gouvernement, et aussi, comme le député l'a mentionné, les actifs nets du RPC et du RRQ.
Le problème fondamental est que la plupart des autres pays du G7 ne financent pas leurs régimes de sécurité sociale. Ils prennent donc l'équivalent des cotisations au RPC et l'intègrent dans leurs états des recettes, gérant ainsi ces régimes de sécurité sociale selon le principe de la répartition. Pour établir ce niveau de comparabilité, le FMI, d'une manière un peu déformée, prend cela en considération et intègre les actifs du RPC/RRQ dans les comptes du Canada afin de les comparer avec les autres pays du G7.
Je comprends les critiques, car il faut se demander si les actifs du RPC/RRQ seraient disponibles pour le gouvernement en période de difficulté, et je pense clairement qu'ils... Eh bien, je laisse à un futur gouvernement le soin de décider...
Des voix: Oh, oh!
M. Nicholas Leswick: ... mais si l'on s'en tient au principe mathématique de l'algorithme, je pense que nous pouvons probablement comprendre que nous essayons d'établir cette comparabilité, et c'est pourquoi ces éléments sont pris en considération pour atteindre le résultat final. Je comprends ce qu'il en est au sujet du commentaire, mais c'est juste l'explication mécanique de ce qui se passe ici.
:
Merci, monsieur le président.
J'aimerais entendre l'avis de Mme Hogan, la vérificatrice générale du Canada, concernant les obligations comptables des sociétés d'État.
En regardant un peu plus en détail les règlements, on voit qu'une société d'État a l'obligation de dévoiler ses états financiers selon les principes comptables généralement reconnus. On pourrait cependant, par voie de règlement, ajouter des principes comptables qui comprendraient la divulgation nécessaire des états financiers.
J'aimerais savoir si la vérificatrice générale croit qu'il y aurait moyen d'ajouter, par voie de règlement, l'obligation de dévoiler ses états financiers avec plus de détails. Autrement dit, si je reprends le même exemple, il s'agirait de dévoiler le nom des organisations ayant reçu des fonds de plus de 100 000 $ ainsi que l'endroit où se situe leur siège social. Cela pourrait-il être fait par voie de règlement?
:
Monsieur le président, je pense que le député parle d'une période qui est au‑delà de celle pour laquelle nous ferions des projections. Je vais revenir en arrière et fournir la réponse suivante.
Nous sommes manifestement à un moment précis pendant lequel, avec les prix de l'énergie étant ce qu'ils sont, nous tirons profit d'apports de revenus qui augmentent considérablement pour nous et pour un certain nombre de provinces. Au fil du temps, alors que le monde évolue vers la carboneutralité — et évidemment, c'est en se projetant vers 2050, si bien qu'il y aura une longue période d'ici là —, comme vous dites, que faisons-nous pour ce qui est des revenus? Je répondrais, qu'au fil du temps, et à mesure que nous réduisons le recours aux combustibles fossiles, un des défis pour le Canada sera de concevoir de nouveaux moteurs de croissance.
Je vais vous donner quelques chiffres. Les combustibles fossiles représentaient autrefois environ 34 % des investissements commerciaux au Canada. Récemment, ils ont été d'environ 10 ou 11 %. Nous devons les remplacer par de nouveaux moteurs de croissance qui deviendront des sources de revenus.
La tendance vers la carboneutralité ne nous apparaît pas nécessairement comme une menace à la stabilité des revenus du gouvernement fédéral. Le défi consiste à mettre en place les solutions de rechange qui stimuleront la croissance et la prospérité du Canada au fur et à mesure que nous évoluerons vers une économie carboneutre.
En général, c'est ce qui arrive. Il existe de légers décalages quant à la façon dont les choses sont déclarées et la façon dont elles sont reflétées dans les comptes publics. Les comptes publics traitent de la question... La structure comptable se fonde sur la période au cours de laquelle les revenus sont entrés et les dépenses sont engagées, donc au moment de l'estimation et du décaissement. Voilà pourquoi cela mène à ce que je qualifie de décalage. Ces décalages se résorbent d'eux-mêmes avec le temps. Pour l'année 2022‑2023, ils devraient disparaître puisque nous fournirons des paiements sur une base trimestrielle, dans le cadre de l'Incitatif à agir pour le climat, et cela devrait résoudre certains de ces décalages.
En deuxième lieu, j'estime que cela se résorbera avec le temps, et ce, à très court terme. Comme vous le savez, nous avons effectué la majorité de ces paiements, ce qui nous rapproche de la neutralité sur le plan fiscal. Nous devons faire quelques paiements aux petites et moyennes entreprises, aux agriculteurs et aux Autochtones. C'est en cours de réalisation. Ce doit être fait. Au fur et à mesure que nous effectuons ces paiements et que nous réglons ces décalages, les députés verront que cela n'a absolument aucune incidence sur les revenus.
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Je vous remercie. J'imagine qu'il y a plusieurs façons possibles de procéder, que ce soit par voie réglementaire, par l'entremise du Conseil du Trésor ou encore au moyen d'un projet de loi.
Par ailleurs, on note que, sur le plan des actifs, des passifs et des charges, les sociétés d'État comptent quand même pour un tiers des résultats financiers pour 2020‑2021. Alors, il est très important que les Québécois et les Canadiens qui le veulent puissent obtenir ce genre d'information. C'est une question de transparence et de reddition de comptes. En disant cela, je regarde mes collègues. Obtenir cela pourrait être notre legs à nous, les membres du Comité permanent des comptes publics.
Pour la minute qu'il me reste, j'aimerais profiter de la présence d'une célébrité et lui poser une question.
Monsieur Sabia, je vous suis depuis plusieurs années, au Québec, donc je suis ravie de vous voir ici.
Vous avez parlé des scénarios que vous avez faits, au ministère des Finances, quant à la hausse des taux d'intérêt, mais surtout quant aux prévisions de l'inflation pour les prochains mois. Justement, la semaine dernière, j'ai participé à une séance du Comité permanent des finances où nous recevions des représentants de la Banque du Canada, dont les prévisions concernant le taux d'inflation sont à la hausse.
Avez-vous pris en considération ces prévisions concernant le taux d'inflation et donc, possiblement, la baisse...
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Je suis désolé, mais mon temps est limité.
Dans le cadre de cette nouvelle initiative, le Conseil du Trésor consultera‑t‑il SPAC, par exemple, pour éviter les problèmes?
Si on revient en arrière, on voit que la situation est exactement la même que celle dans laquelle le Conseil du Trésor s'est retrouvé la première fois quand le système Phénix a été mis en place. Il a omis de consulter les travailleurs, ce qui a eu des répercussions directes sur eux. Nous tentons encore de résoudre cette saga.
Pour être franc, je ne pense pas que ces mesures fonctionnent. Le nombre de demandes est encore énorme. Il y a plus de 200 000 demandes de paye. Cela ne va pas assez vite. Vous devez engager beaucoup plus de conseillers. J'envisagerais d'offrir des dédommagements, rendu à ce point‑ci. C'est un véritable problème.
Le Secrétariat du Conseil du Trésor envisagerait‑il de collaborer avec les personnes qui sont à l'autre bout des systèmes de paye pour rectifier la situation? Je crains qu'un nouveau programme pilote ne fasse augmenter...