:
Je déclare la séance ouverte.
Je vous souhaite la bienvenue à la quarante-huitième réunion du Comité permanent des comptes publics de la Chambre des communes.
Conformément à l'article 108(3)g) du Règlement, le Comité se réunit aujourd'hui dans le cadre de son étude intitulée « Rapport 9, 2022, Les vaccins contre la COVID‑19 — Rapports 9 et 10 de la vérificatrice générale ».
[Traduction]
Je souhaite la bienvenue à nos témoins et comme la liste est longue, je vais vous demander d'être patients.
Du Bureau du vérificateur général, nous accueillons Karen Hogan, vérificatrice générale du Canada, Susan Gomez, directrice principale, et Nadine Cormier, directrice. Soyez les bienvenues, mesdames.
De l’Agence de la santé publique du Canada, nous accueillons Luc Gagnon, sous-ministre adjoint et dirigeant principal de la transformation numérique, Direction générale de la transformation numérique, par vidéoconférence; Harpreet Kochhar, président; et Stephen Bent, vice-président, Groupe de travail sur la vaccination contre la COVID‑19.
Du ministère de la Santé, nous accueillons Stephen Lucas, sous-ministre; Celia Lourenco, sous-ministre adjointe déléguée par intérim, Direction générale des produits de santé et des aliments; et Supriya Sharma, conseillère médicale en chef et conseillère médicale principale, Direction générale des produits de santé et des aliments.
Enfin, du ministère des Travaux publics et des Services gouvernementaux, nous accueillons Arianne Reza, sous-ministre déléguée, et Michael Mills, sous-ministre adjoint, Direction générale de l’approvisionnement.
Bienvenue à vous tous.
Les porte-parole des quatre ministères auront cinq minutes chacun.
Je vais commencer par Mme Hogan. Vous avez la parole pour cinq minutes, madame.
:
Monsieur le président, je vous remercie de nous donner l'occasion de discuter de notre rapport sur les vaccins contre la COVID‑19, qui a été déposé à la Chambre des communes le 6 décembre 2022.
Je tiens d'abord à reconnaître que cette audience se déroule sur le territoire traditionnel non cédé du peuple algonquin anishinabe.
Je suis accompagnée de Mme Susan Gomez, la directrice principale responsable de l'audit, et de Mme Nadine Cormier, la directrice ayant dirigé l'audit.
L'audit a porté sur la façon dont le gouvernement fédéral a acheté et autorisé des vaccins contre la COVID‑19, et sur la façon dont il les a distribués aux provinces et aux territoires pour que les Canadiennes et les Canadiens puissent se faire vacciner.
Dans l'ensemble, nous avons constaté que l'Agence de la santé publique du Canada, Santé Canada et Services publics et Approvisionnement Canada ont collaboré de manière à répondre au caractère urgent de la pandémie, et ils ont obtenu suffisamment de doses de vaccins contre la COVID‑19 pour que toutes les personnes vivant au Canada puissent se faire vacciner.
Santé Canada a aidé à faire parvenir les vaccins à la population canadienne en ajustant son processus d'autorisation habituel. Pour ce faire, le ministère examinait l'information fournie par les compagnies de vaccins au fur et à mesure qu'elle était mise à sa disposition plutôt que d'attendre de recevoir une demande complète avant de commencer son examen. Nous avons constaté que Santé Canada avait suivi un processus systématique pour autoriser les vaccins contre la COVID‑19.
En 2020, Services publics et Approvisionnement Canada a conclu des ententes d'achat anticipé avec sept compagnies qui avaient démontré le potentiel de mettre au point des vaccins viables. Entre décembre 2020 et mai 2022, le gouvernement fédéral a acheté 169 millions de doses de vaccins. Plus de 84 millions de doses ont été administrées à des personnes admissibles partout au pays. En moyenne, l'Agence de la santé publique du Canada a livré des vaccins dans les deux jours suivant la réception de la demande d'une province ou d'un territoire. Il s'agit d'une réussite, compte tenu de la logistique nécessaire au transport de matériaux sensibles aux variations de température vers des endroits parfois éloignés.
[Traduction]
Nous avons constaté que l’Agence de la santé publique du Canada et Santé Canada avaient recueilli et analysé des données de surveillance des vaccins contre la COVID‑19 afin d’assurer le suivi de l’innocuité, de la couverture et de l’efficacité des vaccins. Cependant, une absence d’ententes avec les provinces et les territoires concernant l’échange des données a nui à la capacité de l’Agence de communiquer efficacement des données détaillées à l’échelle des cas sur la surveillance de la sécurité à Santé Canada, à l’Organisation mondiale de la santé et aux compagnies de vaccins.
Nous avons soulevé des préoccupations au sujet de l’échange de données sur la santé entre les autorités sanitaires fédérales et provinciales ou territoriales en 1999, en 2002, en 2008 et de nouveau en 2021. Ces problèmes de longue date, qui comprennent la mise en œuvre d’un cadre pancanadien d’échange de renseignements, doivent être réglés de toute urgence, car l’échange de données sur la santé est au cœur d’une surveillance efficace permettant d’assurer la sécurité de la population canadienne.
Nous avons également constaté que les problèmes liés à l’échange de renseignements nuisaient à la capacité de l’Agence de la santé publique du Canada de recueillir des renseignements sur le gaspillage et les dates de péremption. Les retards dans la mise en œuvre d’importantes fonctionnalités de ConnexionVaccin ont également réduit la capacité de l’Agence de faire un suivi du gaspillage.
À la fin de mai 2022, 32,5 millions de doses de vaccins contre la COVID‑19 se trouvaient dans les stocks fédéraux, provinciaux et territoriaux au Canada. Ces stocks valaient environ 1 milliard de dollars au total. De plus, 50,6 millions de doses étaient considérées comme excédentaires et ont été offertes sous forme de dons.
Entre décembre 2020 et le 31 mai 2022, date marquant la fin de la période visée par notre audit, 15,1 millions de doses ont été gaspillées. L’Agence de la santé publique du Canada nous a indiqué que de juin à décembre 2022, 11 millions de doses supplémentaires avaient atteint leur date de péremption avant d’avoir pu être utilisées ou données.
De nombreuses raisons peuvent expliquer le gaspillage, et compte tenu de la nature changeante de la pandémie, il fallait s’attendre à un certain gaspillage.
Monsieur le président, je termine ainsi ma déclaration d’ouverture. Nous serons heureux de répondre aux questions des membres du Comité. Merci.
:
Je reprends. Bonjour et merci de me donner l’occasion de m’adresser à ce comité afin de parler du rôle de l’Agence de la santé publique du Canada relativement à l’accès aux vaccins contre la COVID‑19.
Je suis accompagné de Stephen Bent, vice-président du Groupe de travail sur le déploiement des vaccins, et de Luc Gagnon, dirigeant principal de la transformation numérique de Santé Canada et de l’Agence de la santé publique du Canada.
J’aimerais tout d’abord mentionner que je prends note des constatations et des recommandations de l’audit du Bureau du vérificateur général sur les vaccins contre la COVID‑19.
Je vous rappelle que la période couverte par l’audit, du 1er janvier 2020 au 31 mai 2022, a été marquée par une mobilisation sans précédent pour l’achat, l’allocation, la distribution et le suivi de l’administration des vaccins contre la COVID‑19.
Depuis le 31 mai 2022, 13 millions de doses de vaccin supplémentaires ont été administrées au Canada. De plus, 13,5 millions de doses supplémentaires ont été données et 11,4 millions de doses, tant de ARNm que de non-ARNm, ont vu leur durée de vie prolongée.
[Français]
Au début de la pandémie, le gouvernement a dû prendre des décisions relatives à l'approvisionnement de vaccins contre la COVID‑19. À ce moment-là, la demande mondiale était élevée et l'incertitude régnait quant aux vaccins candidats qui seraient approuvés. On ignorait même si des vaccins allaient être approuvés.
En avril 2020, afin d'aider le gouvernement à prendre les décisions nécessaires fondées sur des données probantes, le Groupe de travail sur les vaccins contre la COVID‑19 a été mis sur pied.
[Traduction]
Guidé par les conseils de ce groupe de travail, le Canada a adopté une stratégie vaccinale diversifiée et a constitué son portefeuille de vaccins auprès de sept fournisseurs par le biais de contrats d’achat anticipé. Cette stratégie a porté ses fruits, et le Canada a été parmi les premiers au monde à s’approvisionner rapidement et à administrer des doses de vaccin contre la COVID‑19 dès décembre 2020.
L’Agence de la santé publique du Canada est fière de son rôle dans la réussite de la plus vaste campagne de vaccination jamais entreprise dans l’histoire de notre pays; une campagne qui a joué un rôle essentiel dans la lutte du Canada contre la COVID‑19 et la reprise des activités.
Nous sommes aussi ravis que l’audit du BVG sur les vaccins contre la COVID‑19 a souligné que l’Agence de la santé publique du Canada a équitablement réparti les doses de vaccins aux provinces et aux territoires et les a distribuées en temps opportun.
Le gouvernement du Canada continuera à assurer un approvisionnement suffisant en vaccins contre la COVID‑19 pour répondre à la demande prévue et protéger la population. Cet approvisionnement comprend les doses de rappel recommandées et les nouvelles formulations bivalentes pour la population canadienne.
Parallèlement, nous prenons des mesures pour gérer notre surplus de vaccins contre la COVID‑19. Par exemple, nous mettons les doses excédentaires à la disposition d’autres pays afin d’atténuer l’iniquité vaccinale mondiale, mais cela est devenu de plus en plus difficile en raison de l’offre excédentaire mondiale et de la diminution de la demande.
[Français]
L'Agence travaille également en étroite collaboration avec Services publics et Approvisionnement Canada et avec les fournisseurs de vaccins en vue d'ajuster les engagements contractuels et les calendriers de livraison, dans la mesure du possible.
De plus, nous continuons de travailler avec les provinces, les territoires et nos partenaires autochtones et fédéraux à la planification et à la prévision de la demande afin de déterminer les besoins en approvisionnement pour les programmes de vaccination contre la COVID‑19.
[Traduction]
Pour ce qui est de l’innocuité des vaccins contre la COVID‑19, l’ASPC est déterminée à toujours faire preuve de transparence. Pour ce faire, il faudra notamment améliorer l’échange d’informations entre les partenaires, dont Santé Canada, l’Organisation mondiale de la santé et les fabricants de vaccins.
Nous sommes conscients que la circulation de l’information est un élément important de nos systèmes de santé publique et de réglementation. Le système canadien de surveillance de l’innocuité des vaccins continue de surveiller, de détecter et de communiquer efficacement tous les signaux liés à l’innocuité des vaccins et d’agir en conséquence. L’Agence continuera de mener des consultations auprès de ses partenaires provinciaux et territoriaux sur les propositions actuelles qui visent à résoudre les problèmes liés à l’échange d’informations relevés par l’audit. L’Agence de la santé publique du Canada continuera de communiquer les données de ce système sous forme agrégée à l’Organisation mondiale de la santé à intervalles réguliers et, au besoin, aux fabricants de vaccins.
L’Agence travaille activement à la mise en œuvre complète de ConnexionVaccin, un système informatique servant à gérer les programmes de vaccination à l’échelle du pays. Depuis novembre 2022, le système comporte un module plus récent pour le suivi centralisé des commandes et des stocks afin de soutenir la gestion de la chaîne d’approvisionnement.
L’Agence continuera de travailler en étroite collaboration avec les provinces et les territoires pour recenser les lacunes dans la qualité des données. Elle continuera aussi de consulter ses partenaires d’autres administrations en vue de relever les lacunes.
Je conclurai en disant que l’Agence de la santé publique du Canada examinera les leçons apprises et collaborera avec les autres ministères et les intervenants concernés afin d’optimiser la gestion de l’approvisionnement en vaccins contre la COVID‑19 et de réduire les surplus de doses de vaccins contre la COVID‑19.
Merci. Je serai heureux de répondre à vos questions.
:
Merci, monsieur le président.
Je remercie les membres du Comité de me donner l’occasion de comparaître devant eux aujourd’hui. Je suis accompagné de la conseillère médicale principale de Santé Canada, la Dre Supriya Sharma, et de la sous-ministre adjointe associée par intérim de la Direction générale des produits de santé et des aliments, la Dre Celia Lourenco.
Santé Canada est chargé de réglementer les produits de santé au Canada, y compris les vaccins, ce qui consiste notamment à évaluer les données à l’appui de l’innocuité, de la qualité et de l’efficacité des produits de santé avant de les autoriser à être vendus au Canada. Santé Canada surveille également l’innocuité des produits de santé pendant qu’ils sont sur le marché au Canada et prend rapidement des mesures si des problèmes d’innocuité surviennent.
[Français]
Santé Canada salue les efforts considérables déployés par le Bureau du vérificateur général, en collaboration avec des partenaires pertinents dans l'ensemble du gouvernement, pour élaborer le rapport sur les vaccins contre la COVID‑19 dans lequel sont évalués l'approvisionnement, l'autorisation, l'attribution, la distribution et la surveillance des vaccins contre la COVID‑19.
Pour s'acquitter de son mandat, Santé Canada s'appuie sur l'échange d'information avec l'Agence de la santé publique du Canada, en collaboration avec les provinces et les territoires, afin de surveiller de façon continue l'innocuité des vaccins.
Je vais me concentrer sur les aspects de l'audit qui se rapportent aux responsabilités de Santé Canada, plus précisément, l'autorisation des vaccins contre la COVID‑19, la surveillance et le partage des données.
[Traduction]
La pandémie de COVID‑19 a représenté une menace mondiale et une urgence de santé publique qui ont obligé le gouvernement fédéral à agir rapidement sur les plans de l’approbation, de l’approvisionnement, de la distribution et de la surveillance des vaccins.
L’une des principales priorités de Santé Canada face à la pandémie a consisté à faire preuve de souplesse en matière de réglementation pour appuyer l’accès aux vaccins tout en maintenant des normes rigoureuses en matière de données probantes qui étaient harmonisées avec celles des partenaires réglementaires internationaux.
Santé Canada accueille favorablement les résultats de l'audit qui ont révélé que Santé Canada a accéléré l’examen réglementaire et l’approbation des vaccins de lutte contre la COVID‑19 tout en permettant le maintien des normes rigoureuses à suivre pour toute approbation. Le processus d’autorisation accéléré a été élaboré et mis en œuvre pour les vaccins contre la COVID‑19 au moyen d’un arrêté d’urgence et a modifié le processus habituel du ministère de plusieurs façons déterminantes.
[Français]
Tout d'abord, le ministère a mis sur pied des équipes spécialisées qui se sont concentrées sur l'examen des vaccins contre la COVID‑19 en mobilisant les ressources internes existantes ayant une expertise en matière de vaccins.
Deuxièmement, Santé Canada a autorisé les fabricants de vaccins à soumettre des données sur une base continue, ce qui nous a permis d'examiner les données des premières étapes de la mise au point d'un vaccin pendant que les essais cliniques des étapes ultérieures se déroulaient. Les vaccins n'ont été autorisés que lorsque toutes les données nécessaires ont été examinées et jugées acceptables.
Troisièmement, nous avons imposé des conditions à chaque autorisation de vaccins afin d'assurer une surveillance plus étroite de l'innocuité, de la qualité et de l'efficacité des vaccins lorsqu'ils sont administrés au Canada et dans le monde.
Enfin, Santé Canada a beaucoup collaboré avec ses partenaires internationaux pour échanger de l'information pendant le processus d'examen et réduire les chevauchements.
Il ressort de l'audit que l'Agence de la santé publique et Santé Canada ont assuré de manière efficace l'accès aux vaccins contre la COVID‑19, le processus d'autorisation accéléré de Santé Canada ayant joué un rôle essentiel pour garantir que les doses de vaccin étaient à la disposition des Canadiennes et des Canadiens en temps voulu.
[Traduction]
Il ressort également de l’audit que l’Agence de la santé publique et Santé Canada ont échangé des données de surveillance pertinentes, telles que les cas d’événements indésirables après l’immunisation afin de surveiller de manière efficace l’innocuité et l’efficacité des vaccins contre la COVID‑19. Les deux organisations ont ainsi pu prendre des mesures immédiates en réaction aux indicateurs d’innocuité des vaccins à la suite d'événements indésirables signalés, et communiquer ensuite ces événements indésirables au public canadien et aux fabricants de vaccins. Ce faisant, Santé Canada a été en mesure d'agir rapidement comme il se devait en réaction aux indicateurs d’innocuité des vaccins sur la foi des comptes rendus d'événements indésirables.
Toutefois, l'audit a également mis en évidence des problèmes de longue date liés au partage des données, des problèmes qui ont eu une incidence sur la capacité de l’Agence de la santé publique du Canada à communiquer des données détaillées de surveillance de l’innocuité à Santé Canada. Par exemple, l'audit recommande que plus d'efforts soient déployés pour faciliter le partage des données de surveillance avec Santé Canada en permettant au ministère d’avoir accès au Système canadien de surveillance des effets indésirables après la vaccination, le SCSESSI, et en accélérant la mise en œuvre de la Stratégie pancanadienne de données sur la santé.
Santé Canada est d’accord avec les conclusions de l'audit dont les recommandations valident les efforts déployés par le ministère en vue de promouvoir une méthode plus robuste et plus cohérente de partage des données sur la santé.
Santé Canada continuera de collaborer avec l’Agence de la santé publique du Canada ainsi qu’avec les provinces et les territoires à la Stratégie pancanadienne sur les données sur la santé, et nous appuyons les travaux en cours avec les provinces et les territoires pour offrir un meilleur accès au SCSESSI.
[Français]
En conclusion, Santé Canada salue les recommandations de la vérificatrice générale et s'engage à améliorer de façon continue l'accès en temps opportun à des données exactes sur la santé afin d'obtenir de meilleurs résultats pour la santé des Canadiennes et des Canadiens.
Je remercie encore une fois le Comité de m'avoir invité. Je serai heureux de répondre aux questions qui me seront posées.
:
Merci, monsieur le président, et bonjour.
Je suis heureuse de me présenter devant le Comité pour discuter du rapport de la vérificatrice générale sur l’obtention des vaccins pendant la pandémie de COVID‑19. Je suis accompagnée de Michael Mills, sous-ministre adjoint, Direction générale de l'approvisionnement.
Le gouvernement du Canada, avec le soutien de Services publics et Approvisionnement Canada, a travaillé assidûment pour assurer l’accès à des vaccins sûrs et efficaces contre la COVID‑19.
[Français]
Au nom de l'Agence de la santé publique du Canada, et en s'appuyant sur les conseils du Groupe de travail sur les vaccins contre la COVID‑19, Services publics et Approvisionnement Canada a mené les négociations et a conclu des ententes avec les fournisseurs de vaccins.
Le rapport de la vérificatrice générale visait à déterminer si Services publics et Approvisionnement Canada avait fourni un soutien adéquat en matière d'approvisionnement pour obtenir des vaccins contre la COVID‑19. On conclut dans le rapport que le ministère a fourni un soutien efficace en matière d'approvisionnement à l'Agence de la santé publique du Canada dans le cadre d'une réponse pangouvernementale à une pandémie en évolution rapide.
En collaboration avec l'Agence de la santé publique, Santé Canada et Innovation, Sciences et Développement économique Canada, et guidés par le Groupe de travail, nous avons réussi à obtenir un nombre suffisant de doses de vaccins contre la COVID‑19 pour vacciner chaque personne qui habite au Canada.
À la fin de mai 2022, l'Agence de la santé publique avait communiqué qu'environ 82 % des personnes admissibles à ce moment-là avaient reçu au moins deux doses.
Il s'agissait du plus important programme de vaccination de masse de l'histoire du Canada, et cet effort a été réalisé dans des circonstances exceptionnelles.
[Traduction]
En pleine pandémie de COVID‑19, et dans un marché mondial hyperconcurrentiel, Services publics et Approvisionnement Canada a été chargé d’obtenir des vaccins pour réduire le risque de maladie grave, d’hospitalisation et de décès chez la population canadienne. À l’époque, il y avait de l’incertitude quant aux vaccins qui seraient mis au point et autorisés ainsi qu’au moment où les vaccins seraient prêts à être distribués. De plus, le Canada disposait d’une capacité nationale de production de vaccins très limitée, et dépendait donc des produits importés d’ailleurs dans le monde.
À ce moment‑là, l’approvisionnement en doses de vaccins nécessaires était un travail de tous les instants, entrepris par SPAC peu après avoir obtenu les recommandations concernant les vaccins potentiels du Groupe de travail sur les vaccins contre la COVID‑19.
Alors que le ministère s’efforçait d’assurer un approvisionnement suffisant en doses de vaccins, nous avons toujours été conscients de l’urgence, ainsi que de la nécessité de faire preuve de diligence raisonnable. Comme l’a noté la vérificatrice générale, Services publics et Approvisionnement Canada a modifié son processus d’approvisionnement dès le début de la pandémie afin de permettre le recours à son pouvoir de passation de marchés en cas d’urgence, ce qui a permis au ministère d’obtenir des vaccins au moyen d’un processus non concurrentiel.
[Français]
En se fondant sur les conseils d'experts, le Canada a adopté une stratégie d'envergure visant à fournir à tout le monde au Canada les vaccins les plus prometteurs contre la COVID‑19. Cette stratégie visait à parer à toute éventualité, en concluant des ententes avec plusieurs entreprises, au cas où Santé Canada n'autoriserait qu'un seul vaccin ou un petit nombre de vaccins.
En janvier 2021, Services publics et Approvisionnement Canada avait conclu sept ententes d'achat anticipé pour obtenir jusqu'à 414 millions de doses potentielles. Ces ententes comprenaient des paiements anticipés requis pour appuyer la mise au point, la mise à l'essai et la fabrication à risque des vaccins.
La vérificatrice générale a constaté que le ministère a fait preuve de diligence raisonnable à l'égard des sept fabricants de vaccins en procédant à des évaluations dans le but d'examiner la capacité financière des sociétés de répondre aux exigences et en effectuant des vérifications de l'intégrité pour atténuer le risque de pratiques commerciales contraires à l'éthique.
En fin de compte, notre approche a porté des fruits. En juillet 2021, le gouvernement a annoncé que le Canada avait reçu plus de 66 millions de doses de vaccins contre la COVID‑19, soit suffisamment de doses pour vacciner entièrement chaque personne admissible au Canada et pour atteindre l'objectif du gouvernement de fournir des vaccins à toutes les personnes qui en désiraient avant l'automne 2021.
En conclusion, Services publics et Approvisionnement Canada a utilisé une stratégie d'approvisionnement visant à parer à toute éventualité pour obtenir des vaccins et protéger la population canadienne, et cette stratégie s'est avérée efficace.
[Traduction]
Bien entendu, nous continuons de faire évoluer notre stratégie d’approvisionnement en vaccins en fonction des meilleurs avis scientifiques disponibles, notamment en nous procurant de nouvelles formulations pour les variants, des rappels et des vaccins pédiatriques, à mesure qu’ils sont disponibles et approuvés par Santé Canada.
Merci. Je serai heureuse de répondre à vos questions.
:
Merci beaucoup, monsieur le président, et merci aux témoins d’être ici.
Comme j’ai été médecin responsable d’une unité régionale de lutte contre la COVID‑19, cela revêt une signification très personnelle pour moi en ce qui concerne les leçons apprises.
Je m'offusque de lire dans le rapport de la vérificatrice générale qu’un milliard de dollars de vaccins gaspillés est acceptable, attendu, raisonnable, voire que c'était un aboutissement — c’est le mot qui a été utilisé. Je dirai au nom des Canadiens que je trouve cela quelque peu consternant.
Cela est bien sûr directement lié à ConnexionVaccin, pour un coût total de 59,1 millions de dollars, dont 37,4 millions de dollars ont été payés. Nous savons que c’était un système défaillant. Il est absolument choquant que, de nos jours, des gens aient utilisé des tableurs.
J’ai une question toute simple: avons-nous payé les 21,7 millions de dollars restants, et pourquoi?
:
Merci, monsieur le président, et merci à nos nombreux témoins d'aujourd'hui.
Le Comité s'est penché sur plusieurs questions liées à la COVID‑19 et sur la réaction du gouvernement dans ce dossier. La crise initiale est passée depuis belle lurette, et nous avons tendance à oublier à quel point c'était une période d'incertitude, à quel point nous comprenions mal ce à quoi nous faisions face, quelle était la maladie et comment la traiter et la vaincre efficacement. Je pense qu'il est important de revenir là‑dessus.
C'est une bonne chose que, sans savoir qui seraient les gagnants — parce que personne ne savait quels étaient les vaccins efficaces —, vous n'ayez pas mis tous nos œufs dans le même panier. Nous avons étudié sept vaccins différents.
À la fin de mai 2022, l'Agence de la santé publique du Canada a annoncé que 82 % des personnes admissibles avaient reçu au moins deux doses. Je pense que c'est assez remarquable dans les circonstances, mais il est toujours bon de faire des comparaisons.
Y a‑t‑il quelqu'un parmi vous qui pourrait nous dire — je ne sais pas si c'est M. Lucas — comment ce pourcentage se compare à celui de pays semblables, comme les États-Unis, le Royaume-Uni ou l'Allemagne?
:
Monsieur le président, je vais essayer de répondre à cette question.
Le Canada, parmi les pays du G7, a eu et a toujours le meilleur taux de vaccination primaire. En date du 29 janvier, nous avions 80,7 % de la couverture de la série primaire. Encore une fois, je vous rappelle que nous sommes passés des 12 ans aux 5 à 12 ans, puis à la pédiatrie, et que la participation a été calculée.
Nous sommes également parmi les deux premiers à administrer les vaccins de rappel — 44 % pour le Japon et 26 % pour le Canada —, si bien que nous sommes parmi les chefs de file pour la vaccination précoce et l'achèvement des doses primaires, ainsi que pour les vaccins de rappel qui ont été administrés à la population canadienne.
:
Comme on l'a fait remarquer, l'importance cruciale des données sur la santé pour éclairer les interventions en santé publique et en soins de santé a été mise en lumière dans la pandémie et dans le rapport de la vérificatrice générale.
Au cours de la pandémie, l'Agence de la santé publique du Canada et Santé Canada ont travaillé très fort avec les provinces et les territoires pour appuyer et faciliter le partage de l'information, notamment en travaillant avec eux à l'établissement de normes communes d'interopérabilité afin que les systèmes de données puissent communiquer entre eux dans le pays.
Nous avons travaillé avec les provinces, les territoires et d'autres intervenants, sous l'éclairage des conseils d'un groupe consultatif d'experts présidé par le Dr Vivek Goel, à l'élaboration d'une stratégie pancanadienne de données sur la santé pour faciliter la collecte, le partage, l'utilisation et la déclaration publique des données sur la santé.
Ce travail s'est poursuivi avec les responsables de la santé, et des éléments de la stratégie seront discutés demain lors de la réunion de travail du avec ses homologues provinciaux.
:
Monsieur le président, comme je l'ai mentionné, il y a des obstacles techniques qui empêchent l'interconnexion des systèmes, mais les travaux progressent de ce côté‑là, pour l'harmonisation avec les normes internationales, en collaboration avec Inforoute Santé du Canada, les provinces, les territoires et d'autres intervenants clés.
Bien entendu, il est important de protéger la vie privée des Canadiens en ce qui concerne les données sur la santé; d'ailleurs, il y a des travaux en cours pour faire en sorte que, tout en permettant la gestion sécuritaire de cette information pour appuyer l'intervention en matière de santé publique ou de soins de santé, comme le partage d'information sur la santé entre omnipraticiens et spécialistes pour optimiser les soins pour les patients.
De plus, nous voyons l'importance de permettre des définitions communes des données au moyen de normes sur le contenu des données, et l'Institut canadien d'information sur la santé appuie ce travail.
Certains domaines précis, comme les données sur les vaccinations ont fait l'objet de travaux approfondis, comme l'a souligné le Dr Kochhar, pour permettre d'autres mesures qui sont nécessaires, afin d'appuyer encore une fois l'harmonisation des normes, des politiques et des engagements pour le partage de ces données afin d'appuyer la santé des Canadiens.
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
Je remercie les membres du Comité de m'accueillir. Je remercie aussi les témoins de s'être rendus disponibles pour répondre à nos questions aujourd'hui.
Madame Hogan, dans votre rapport, vous constatez la persistance de problèmes relatifs à l'échange de données, et c'est ce dont il était question avec Mme Bradford, il y a quelques minutes.
Dans quelle mesure estimez-vous que ces problèmes d'échange de données, des problèmes informatiques, peuvent avoir causé le gaspillage de 1 milliard de dollars en doses de vaccins? Ce n'est pas acceptable. Il faut trouver une solution.
J'aimerais avoir votre avis là-dessus.
:
On ne peut pas faire directement ce lien, mais on s'entend pour dire que, si on ne connaît pas les dates de péremption, il est difficile de les gérer convenablement.
Ce qui est choquant, c'est que le Canada s'était aussi engagé à fournir des doses de vaccins à d'autres pays, et ces doses ont tout simplement été jetées à la poubelle. Dans un contexte où de nouveaux variants apparaissaient tout le temps, participer à la vaccination mondiale était une façon de limiter les conséquences. Je le dis parce qu'il est important que ce soit consigné dans le compte rendu: c'est le genre de chose qui ne doit pas se reproduire. Je trouve cela inconcevable que, dans un pays du G7, on ne soit pas capable d'échanger de l'information de façon efficace.
J'aimerais maintenant m'adresser aux représentants de l'Agence de la santé publique du Canada.
En ce qui concerne ce gaspillage et le système informatique, qu'est-ce qui se fait, présentement? Il y a quelques minutes, vous avez dit que vous aviez un plan d'action, mais y a-t-il des progrès à cet égard?
Si un nouvel événement de ce genre survenait dans six mois, dans un an ou dans deux ans, serions-nous mieux préparés pour y faire face?
:
Je remercie le député de sa question.
En effet, la plateforme est évolutive. Les choix qui ont été faits pour développer des fonctionnalités au début de la pandémie étaient basés sur le besoin de livrer les vaccins le plus rapidement possible, d'un océan à l'autre, et c'est ce que nous avons fait.
L'une des grandes raisons pour laquelle nous n'avions pas les dates de péremption est que les provinces et les territoires étaient occupés à livrer les vaccins. Ils employaient de nouvelles techniques innovatrices pour administrer les vaccins aux Canadiennes et aux Canadiens. Cela a fait en sorte qu'ils n'avaient pas toujours les systèmes informatiques ou le personnel nécessaires pour entrer des données dans la plateforme ConnexionVaccin.
Pour améliorer la situation, nous avons conçu un nouveau livrable, et le travail devrait être terminé au mois de mars. D'ailleurs, il y en eu un autre au mois de novembre. Cela a été rendu possible, car nous employions la méthode agile. Ce programme va faciliter l'échange d'information. Voilà ce que nous faisons sur le plan des technologies de l'information.
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
Je tiens à remercier les témoins de leur présence et, bien sûr, la vérificatrice générale de son rapport.
J'aimerais attirer l'attention du Comité sur la pièce 9.3, dont il a été question aujourd'hui, concernant la quantité de doses en attente d'être données. Il montre que 50,6 millions de doses étaient en attente d'être données. De ce nombre, 13,6 millions avaient atteint leur date de péremption en mai 2022. Ces doses vitales ont été essentiellement gaspillées.
On voit que le Canada avait réussi à donner 15,3 millions de doses en mai 2022. Je crois qu'il faut rendre à la fonction publique tout le mérite qui lui revient pour le bon travail qu'elle fait pour aider les populations, non seulement chez nous, mais partout dans le monde, à combattre cette maladie mortelle. Toutefois, il reste 21,7 millions de doses qui ont été offertes par le gouvernement fédéral, mais qui étaient toujours en attente d'être données en mai dernier.
À mon avis, c'est là que les Canadiens méritent une réponse vraiment crédible et solide. Je crois que certains de mes collègues y ont fait allusion. Il s'agit de comprendre pourquoi ce chiffre est si élevé. Si c'était un petit nombre, je pense que les Canadiens en feraient peu de cas, mais le problème, c'est l'ampleur même du chiffre: 21,7 millions de doses ont été offertes par le gouvernement fédéral, mais étaient toujours en attente d'être données en mai dernier.
Je tiens également à rappeler à mes collègues et, bien sûr, à nos témoins que la plupart de ces doses avaient atteint leur date de péremption à la fin de 2022. Il y a des problèmes ici.
Ma question s'adresse à vous, monsieur Kochhar. Combien de ces 21,7 millions de doses a‑t‑on réussi à donner à des pays qui avaient besoin de vaccins?
:
Je pense que j'ai ma réponse. Merci beaucoup.
Je m'adresse à la vérificatrice générale. Au paragraphe 9.55 de votre rapport, vous dites:
L'Agence n'était pas en mesure d'assurer un suivi adéquat des vaccins excédentaires et gaspillés une fois que les vaccins étaient livrés aux provinces et aux territoires. Une absence d'ententes avec les provinces et les territoires concernant l'échange des données [...] a nui à la capacité de l'Agence de recueillir des renseignements sur les stocks, le gaspillage et la péremption des doses de vaccins contre la COVID‑19.
Je reconnais l'énorme difficulté que cela poserait à la capacité de la fonction publique de surveiller et de suivre cela, étant donné que vous vous fiez aux partenaires — du moins nous l'espérons — dans le contexte où ils font connaître leurs besoins.
Il est important que les Canadiens comprennent l'absence d'ententes de partage de données avec les provinces et les territoires. À la lumière de cette constatation et de ce gaspillage des 13,6 millions de doses, dont nous venons d'entendre parler, est‑il probable que le pourcentage de gaspillage soit plus élevé, étant donné que nous n'avons pas été en mesure de savoir comment les provinces ont géré leurs doses de vaccins?
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C'est une des questions que nous essayions de soulever. C'est que le gouvernement fédéral perd en fait un peu la trace des doses une fois qu'elles ont été livrées aux provinces et aux territoires.
ConnexionVaccin devait aider à savoir où ces doses étaient utilisées, administrées ou périmées. Le problème de longue date de l'absence d'ententes de partage des données, c'est que cela ne permet tout simplement pas aux provinces et aux territoires de faire savoir au gouvernement fédéral où se trouve l'information, qui l'a et comment la communiquer.
Il y a longtemps qu'un accord doit être en place: depuis 1999.
Je vais simplement souligner ceci. Lorsque ces rapports ont été publiés au début de décembre, vous avez posé une question au sujet des 21,7 millions de doses en attente d'être données. À ce moment‑là, le ministère m'avait confirmé que huit millions de doses avaient été données et qu'un million de ces 21,7 millions de doses étaient périmées. C'était au début de décembre.
Je peux vous fournir ces autres renseignements après l'échange que vous avez eu plus tôt avec l'autre témoin.
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Merci, monsieur le président, et merci à tous les témoins d'être là aujourd'hui.
Je vais commencer par la vérificatrice générale.
En octobre 2021, Bob McKeown, de l'émission The Fifth Estate de la CBC, a publié un rapport d'enquête sur CanSino. J'aimerais lire quelques citations tirées de quelques articles.
Le sous-titre d'un article se lit: « Les fonctionnaires fédéraux ont gaspillé des mois et dépensé des millions de dollars pour un laboratoire qui n'a jamais produit un seul vaccin. »
Un autre article nous apprend que: « Le Conseil national de recherches du Canada [...] a signé une entente avec CanSino Biologics, basée à Tianjin, au début de mai 2020 afin d'accélérer la disponibilité d'un vaccin contre la COVID‑19 au Canada pour utilisation d'urgence en cas de pandémie. »
Madame Hogan, connaissez-vous l'émission The Fifth Estate de la CBC et ce rapport d'enquête?
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Monsieur le président, je vais répondre, puis je céderai la parole à Arianne Reza.
Le gouvernement des États-Unis, par l'entremise de son opération Warp Speed, s'est concentré sur le soutien à la recherche et au développement des vaccins, en collaboration avec ces entreprises. Divers éléments comprenaient des engagements d'achat.
Le gouvernement du Canada a lancé le groupe de travail sur les vaccins en mai 2020, et il nous a fait d'excellentes recommandations, qui ont mené à la signature de l'entente initiale avec Moderna en juillet 2020, l'une des premières au monde avec Moderna.
Signalons que nous avons reçu des présentations des entreprises demandant une approbation réglementaire à l'automne 2020, en même temps ou peu de temps après...
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Merci, monsieur le président, et merci aux fonctionnaires d'être ici.
Je remercie tout particulièrement tous les fonctionnaires qui ont fait de belles contributions pendant la pandémie. Je sais que vous avez fait d'énormes sacrifices, étant loin de vos amis et de votre famille, et c'est quelque chose qui ne nous échappe pas, même si nous devons parfois poser des questions difficiles. Je pense que ce point doit être reconnu.
Madame Hogan, je vais commencer par vous.
Ce n'est pas parfait, naturellement. Quelque chose de ce genre ne va pas... je ne pense pas que les Canadiens s'attendent que le gouvernement et la fonction publique adoptent l'approche parfaite, car nous parlons d'un événement si rare, d'une pandémie centennale. Il est important de souligner les leçons apprises et les points à améliorer, bien sûr, mais les mots « efficace » et « efficacité » reviennent 14 et 10 fois respectivement dans votre rapport; il est donc clair qu'il y a quelque chose à dire — beaucoup à dire — au sujet de l'efficacité du processus global.
Pouvez-vous nous en parler?
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J'aimerais ramener tout le monde en mars 2020. Je pense que nous sommes nombreux à vouloir oublier cette époque, mais c'était une période de grande incertitude et une époque où il y avait une course mondiale pour déterminer qui pourrait fabriquer des vaccins. Ajoutez à cela la question « Leur utilisation sera‑t‑elle approuvée au Canada? »
Nous étions d'avis que l'approche que le gouvernement a adoptée pour signer un si grand nombre d'ententes d'achat anticipé était prudente dans les circonstances, afin que tous les Canadiens qui voulaient être vaccinés le soient. Nous avons constaté que Services publics et Approvisionnement Canada, SPAC, a accéléré son processus d'approvisionnement, tout en suivant certains éléments que nous avions déjà signalés dans la vérification de l'équipement de protection individuelle, dont il a alors tenu compte. SPAC a vérifié les capacités financières des entreprises. Il a fait des contrôles d'intégrité pour s'assurer que les organisations limiteraient au plus bas le risque de pratiques commerciales contraires à l'éthique.
Nous avons estimé qu'il y avait un bon ajustement, et c'est pourquoi nous avons souligné qu'il s'agissait d'un processus d'approvisionnement efficace.
Le dernier point que j'aimerais souligner, c'est que les provinces et les territoires ont reçu leurs doses, en moyenne, dans les deux jours suivant la présentation d'une demande au gouvernement fédéral. Compte tenu de l'immensité de notre pays et de la nécessité de contrôler la température d'un grand nombre de vaccins destinés à des régions éloignées, le processus de livraison a aussi été efficace.
Les fonctionnaires méritent des félicitations pour ce qu'ils ont fait pour aider le pays à affronter la pandémie.
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Merci, monsieur le président.
Je le reconnais, la livraison des vaccins et tout cela, ce n'est pas tout noir.
Cependant, le travail du Comité est d'examiner les facteurs qui ont entraîné la perte d'un milliard de doses de vaccins. Cela représente beaucoup de sous pour M. et Mme Tout-le-Monde. Il faut aussi penser à l'avenir.
Il est bien certain que, en mars 2020, tout le monde a dû improviser. Par contre, nous avons le devoir d'être mieux préparés pour la prochaine fois. C'est pour cela qu'il est important d'assurer une production locale de vaccins. Or, j'éprouve des craintes à ce sujet.
Vous êtes tous probablement au courant de la fermeture de l'entreprise Medicago, située dans la région de Québec. J'aimerais savoir pourquoi cela arrive.
Que fait-on pour préserver le savoir-faire, l'expertise et les travailleurs de cette entreprise?
Monsieur Lucas, pourriez-vous me répondre?
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Merci beaucoup, monsieur le président.
J'aimerais poursuivre dans la même veine que mon collègue du Bloc au sujet de la production de vaccins au Canada. Je crois que, lorsque la pandémie a frappé, de nombreux Canadiens voulaient savoir où étaient les vaccins du Canada. C'est une question sur laquelle nous ne sommes pas revenus à bien des égards, compte tenu de l'expérience traumatisante que de nombreux Canadiens ont vécue.
Nous avons pu nous tirer d'affaire grâce aux types d'ententes d'achat conclues avec le secteur privé. Je tiens quand même à mentionner les risques que cela a comportés et les problèmes que certains Canadiens ont pu avoir à cet égard, surtout à la lumière des vaccins gaspillés. Tout le monde a compris que le gaspillage des vaccins est un gaspillage de l'argent des contribuables. Je crois que le Canada a été mal servi par les ententes que les Canadiens ont été, de bien des façons, contraints de signer, non pas à cause d'erreurs de la fonction publique, bien sûr, mais en raison des besoins de notre pays.
Chaque vaccin autorisé était assorti de l'obligation d'acheter une quantité déterminée de doses et, pour toutes les ententes sauf une, d'options d'achat de doses supplémentaires. C'est ce que je comprends du point de vue de l'approvisionnement.
Le problème, c'est que nous dépendons des ententes d'achat de Pfizer ou de Moderna, plutôt que des besoins du Canada en matière de santé publique. C'est un élément très important à noter. Les besoins des Canadiens et de ces entreprises divergent. C'est ce qui nous force à envoyer des milliards de dollars de l'argent des contribuables — que ce soit par gaspillage de vaccins ou autrement — à de grandes sociétés pharmaceutiques, avec lesquelles nous sommes désormais tenus de conclure des ententes d'achat minimum. La pilule est difficile à avaler pour de nombreux Canadiens.
Voici ma question. Commençons donc par le ministère de l'approvisionnement avant l'Agence de la santé publique. Ont-ils d'autres commentaires à faire sur la possibilité qu'une société d'État produisant des vaccins au Canada serait mieux placée pour répondre aux besoins réels en matière de santé publique qu'une entreprise privée imposant un achat minimum?
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Merci beaucoup, monsieur le président.
J'ai tellement à dire et si peu de temps. Il importe de relever certains commentaires du rapport de la vérificatrice générale selon lesquels ce programme aurait été un succès. Non seulement avons-nous perdu un milliard de dollars, mais vraiment, tout ce que nous demandions aux gens, c'était d'exercer une surveillance et de distribuer un produit à température froide, comme il se fait régulièrement dans le monde entier. On ne saurait donc prétendre que ce programme ait été un succès.
Il y a ensuite l'entente que nous avons conclue avec CanSino. Nous avons mis tous nos œufs dans le même panier, ce dont tout le monde ici refuse de parler, mais cela a retardé de trois mois la livraison des vaccins aux Canadiens.
Cela a également mené, et je ne sais pourquoi... Docteur Kochhar, vous avez parlé de la diligence avec laquelle nous avons utilisé le programme COVAX. Est‑ce que le fait de prendre deux millions de doses d'un programme qui était censé distribuer des vaccins de façon équitable au monde entier en songeant d'abord et avant tout aux pays en développement...? Nous sommes le seul pays du G7 à avoir pris des vaccins du programme COVAX. C'est une honte, une véritable honte.
Je dois dire que vous devriez avoir honte, madame la vérificatrice générale, de dire que le fait d'exercer une surveillance et de maintenir la température est... Il n'y avait rien d'extraordinaire à cela. Nous nous y sommes mal pris, et puis, recommencer et perdre un autre milliard de dollars, et devoir payer pour des contrats d'au moins 4,2 milliards de dollars... Nous ne savons même pas ce que nous allons faire de ce vaccin.
Est‑ce une bonne façon d'utiliser l'argent des Canadiens, une perte de 5 milliards de dollars? Cette somme aurait peut-être même permis de financer l'effroyable système de soins de santé qui est le nôtre après huit ans de gouvernement libéral.
Je voudrais revenir à Medicago. Très simplement, selon ses propres documents, le gouvernement du Canada aurait versé plus d'un demi-milliard de dollars à cette entreprise. J'ai deux questions toutes simples. Primo, à qui appartient la propriété intellectuelle qui a été mise au point avec Medicago? Secundo, devrons-nous aussi payer pour les 20 millions de doses que nous avons achetées de Medicago au prix tout à fait modique de 600 millions de dollars?
Est‑ce que quelqu'un connaît la réponse à cette question, ici, dans ce groupe de témoins?
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Merci, monsieur le président.
Plus tôt, j'ai parlé de l'efficacité de l'approvisionnement et du fait que tous les Canadiens qui désiraient se faire vacciner pouvaient le faire. Il y a toujours deux côtés à une médaille et, évidemment, des choses qu'il fallait améliorer.
Le manque d'ententes d'échange de données avec les provinces et les territoires — qui existent pourtant depuis 1999 — est une préoccupation à laquelle le pays doit s'attaquer. Il faut que tous les ordres de gouvernement se concertent pour s'assurer que nous savons quels renseignements sur la santé devraient être communiqués, quand et comment, et aussi que nous ayons l'infrastructure technologique nécessaire pour ce faire. Il y a certes beaucoup de bonnes leçons à tirer, mais aussi beaucoup de réussites importantes qu'il faut reconnaître, et c'est ce que notre rapport a fait. Nous avons examiné les deux optiques de façon très équilibrée.
Merci, monsieur le président, de nous donner l'occasion de parler de notre rapport.
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Monsieur le président, je vais essayer de préciser pourquoi le gaspillage est inévitable dans tout programme d'immunisation. Lorsque nous avons commencé la campagne de vaccination, le gaspillage inévitable était d'environ 3 %. Par exemple, lorsqu'on ouvre la fiole, il faut utiliser le vaccin dans les 24 heures, car il ne peut plus être entreposé.
À mesure que notre campagne de vaccination avançait, la demande diminuait. Il y avait d'autres facteurs qui ont contribué à augmenter le gaspillage. À vrai dire, il y a eu des moments où les vaccins étaient très complexes, au début du déploiement. Comme je l'ai dit, il faut les décongeler et on dispose d'un temps limité pour les utiliser. De plus, à mesure que nous passions à d'autres vaccins, les données sur la stabilité se sont améliorées, de sorte que nous disposions de jusqu'à neuf mois pour utiliser le vaccin. Comme Santé Canada a autorisé une augmentation de la durée de conservation en fonction de ce qui lui a été présenté, nous avons continué à faire des prévisions en fonction de la période de neuf mois...
De multiples facteurs sont survenus: ruptures de la chaîne du froid, perforation de la fiole ou incapacité de l'entreposer à une température donnée. Ces divers facteurs ont contribué au gaspillage, ce qui est inévitable.
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D'accord, mais c'est la signature, non pas l'acquisition comme telle. C'est à croire qu'on veut nous vendre à tout prix à quel point le gouvernement s'est bien tiré d'affaire, sans tenir compte du fait que nous avons tardé à acquérir les vaccins.
Au Canada, nous avons tendance à regarder de haut ce que font les Américains, mais ils ont reçu près de cinq fois plus de vaccins que nous en février. Les Britanniques en avaient sept fois plus, et pourtant nous prétendons que c'est parce que nous avons signé quelque chose que l'intention était là, même si les Canadiens n'étaient toujours pas vaccinés. Je ne pense pas qu'il soit adéquat de dire que nous étions un chef de file dès le départ. J'en resterai là.
Madame la vérificatrice générale, vous avez parlé de l'échange de données et d'ententes qui remontent à 1999, ce qui me fait penser à la chanson 1999 de Prince que nous chantions sans nous soucier du lendemain. Nous voici 24 ans plus tard et c'est toujours la même chanson. En somme, nous n'avons toujours rien obtenu.
Qu'est‑ce qui manque? Est‑ce que les provinces ne sont tout simplement pas intéressées? Est‑ce un manque de volonté de la part du gouvernement fédéral? Vous en avez parlé quatre fois. Il faut croire que le gouvernement aurait déjà réagi.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Je tiens à remercier la vérificatrice générale d'avoir rédigé ce rapport. Je remercie également toute la fonction publique. Je ne peux qu'imaginer à quel point c'était difficile à l'époque, alors que tous les pays se battaient pour avoir accès aux vaccins, voire à ce genre d'entente d'achat anticipé.
Tout d'abord, je trouve les questions posées aujourd'hui plutôt drôles. Pour commencer, il semble que nous ayons acheté trop de vaccins et que nous les gaspillions. Ensuite, on nous apprend que nous n'avons pas obtenu suffisamment de vaccins au début. Ces commentaires nous viennent d'habitude de deux partis différents. Les conservateurs ont tendance à dire que le gouvernement libéral n'en a pas fait assez, et les néo-démocrates... ou vice versa, mais aujourd'hui, nous entendons la même chose de la même source, ce qui me semble plutôt drôle.
Je ne peux m'empêcher de penser que nous, les Canadiens, sommes peut-être un peu gâtés. Nous tenons les choses pour acquis. Nous pouvons avoir accès à presque tout — toutes les technologies à la disposition du genre humain. Or, dans le contexte d'une pandémie mondiale, voici que nous avons eu un peu de difficulté, sachant que nous n'avions pas la capacité de produire les vaccins et sachant que tous les pays du monde se faisaient concurrence pour avoir accès à ces vaccins sur le tôt.
Dans ces circonstances, je suis très reconnaissant, en fait, de pouvoir parcourir le rapport et de lire les détails sur la façon dont ces vaccins ont été acquis et sur ce qu'il y a lieu d'améliorer pour mieux nous préparer à l'avenir.
Je pourrais peut-être demander au personnel d'expliquer comment les vaccins obtenus par le gouvernement fédéral ont été distribués aux provinces et aux collectivités. Nous avons également vu le rapport de la vérificatrice générale de l'Ontario, dans lequel il est dit que certains vaccins n'ont pas été distribués assez rapidement, d'où bon nombre de doses périmées.
Quel était le raisonnement derrière cela? Quel était l'arrangement logistique à cet égard? Que s'est‑il passé à ce moment‑là? Quelle a été la décision ou qu'est‑il arrivé lorsque les vaccins étaient sur le point de périmer et qu'il n'y avait aucun moyen pour les municipalités ou les provinces de les distribuer assez rapidement? Quel était le plan à l'époque?
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Monsieur le président, je vais peut-être prendre un instant pour expliquer comment nous avons travaillé avec les provinces et les territoires sur la distribution des vaccins tout au long de la pandémie.
Nous travaillons comme intermédiaire entre, évidemment, les provinces et les territoires, puis au niveau local et avec les fabricants de vaccins. Il y a des provinces et territoires qui sont bien équipés sur le plan de la logistique et de la capacité, de quoi entreposer les vaccins, voire les livrer directement à d'autres administrations. Autrement, nous conservons les vaccins de manière centrale pour les distribuer ensuite aux provinces et aux territoires selon leurs besoins.
Au cours des deux dernières années et quelques, nous avons déployé beaucoup d'efforts pour établir des relations très solides avec les équipes de logistique de chacune des administrations afin d'avoir une bonne vue d'ensemble de leurs besoins. La situation a évolué au fil du temps, et je pense que l'audit a mis en lumière le fait qu'au début, il a fallu énormément d'efforts pour mettre en place les systèmes. Mon collègue Luc Gagnon a expliqué que nous travaillons maintenant sur les plateformes technologiques et que nous les faisons évoluer afin de pouvoir nous y prendre plus efficacement.
Quant à la capacité d'utiliser les doses, il me semble qu'un aspect sur lequel nous sommes très désireux de travailler avec les provinces et les territoires, c'est l'échange de données en temps réel pour nous permettre de réaffecter les doses rapidement si certaines administrations ne peuvent pas les utiliser. Nous les avons réaffectées à maintes reprises, toujours en collaboration avec les provinces et les territoires, chaque fois que nous avons fait des sondages et demandé aux diverses administrations si elles avaient des besoins supplémentaires.
J'aimerais souligner que, si l'on songe à la répartition des vaccins de A à Z, il y avait des milliers de points de distribution et d'administration partout au Canada. C'est l'un des défis que nous avons dû relever. Nous continuons de tirer des leçons sur la façon dont nous pouvons mieux nous préparer à la prochaine pandémie, c'est‑à‑dire être en mesure d'avoir des données allant jusqu'à l'échelle locale.
Merci.
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Merci, monsieur le président.
Lorsque nous nous préparions à la réception des propositions, il y a eu beaucoup de discussions avant de trancher au sujet des exigences. Pour ce qui est de l'innocuité, de l'efficacité et de la qualité des vaccins, il a été décidé très tôt que nous n'allions pas modifier ces exigences et que nous allions maintenir les mêmes normes rigoureuses que pour tous les vaccins.
Ce que nous avons fait, c'est de trouver des gains d'efficacité dans les processus d'examen. Il a quand même fallu le même nombre d'heures pour faire les examens, mais il y avait moins de temps d'arrêt et il y avait une marge de manœuvre du côté administratif pour que l'entreprise puisse fournir, par exemple, ce que nous appelons une présentation en continu, c'est‑à‑dire nous fournir les données à mesure qu'elles devenaient disponibles. Nous avons réduit le délai normal pour l'examen à une très courte période.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Je vais reprendre là où nous nous sommes arrêtés plus tôt, monsieur Lucas.
Vous avez dit que la date d'approbation d'un vaccin dépendait du moment où la période de vérification du vaccin avait commencé. Vous avez ensuite cédé la parole à Mme Lourenco. Je ne sais pas qui de vous deux pourra répondre à ma question.
Pouvons-nous obtenir l'information relativement au temps qu'a pris le processus d'approbation pour chacun des vaccins afin que nous puissions établir une comparaison?
Nous avons l'impression que l'approbation du vaccin de Medicago a pris plus de temps, mais ce n'est peut-être pas le cas.
Disposez-vous de cette information? Le cas échéant, pouvez-vous les faire parvenir au Comité?
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Merci, monsieur le président, et merci aux témoins.
C'est la Semaine du développement international. Je tiens à saluer tous les organismes de développement qui font de l'excellent travail pour obtenir justice et lutter contre la pauvreté dans le monde.
Il est d'actualité que nous examinions ce rapport, qui comprend certaines discussions sur l'échec du Canada, je crois, à faire ce qu'il fallait pour aider les partenaires en développement du monde entier à obtenir des vaccins.
J'ai toujours pensé que l'intention était de faire de l'achat à l'excès et de distribuer des vaccins à d'autres pays pour aider à combler le manque.
Tout au long de la pandémie, les taux de vaccination étaient très bas dans certains pays, mais nous éliminons et détruisons des quantités massives de vaccins qui pourraient être donnés à des pays en difficulté. Certains de ces dons ont été faits à une époque où il restait très peu de temps de conservation sur les vaccins — ils étaient pratiquement inutilisables.
Madame la vérificatrice générale, je me demande si vous pourriez nous faire part de vos réflexions sur la question des dons de vaccins et sur les raisons pour lesquelles le gouvernement a jeté à la poubelle des vaccins qui auraient pu être donnés à d'autres pays.
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Merci, monsieur le président.
Ce que je voulais dire, c'est que le Canada a travaillé à de multiples égards pour appuyer l'accès aux vaccins, leur distribution et leur utilisation dans les pays à faible et à moyen revenu, d'abord en étant l'un des principaux donateurs du programme COVAX, dès le début de 2020. De plus, le Canada a fourni des fonds par l'entremise du programme COVAX et de façon bilatérale avec les pays pour appuyer leurs programmes de vaccination — information, distribution et adoption dans les cliniques. Troisièmement, comme nous en avons discuté, le Canada a fourni des doses dans le cadre du programme COVAX et de façon bilatérale avec les pays. Ces éléments ont soutenu et aidé les pays à revenu faible et intermédiaire.
Les investissements que nous avons faits par l'entremise d'Affaires mondiales pour appuyer l'information et le soutien des personnes de confiance dans les collectivités en ce qui a trait à la vaccination ont été importants, compte tenu de certains défis liés à la vaccination dans ces pays, comme on l'a souligné.
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Je vais répondre en premier, puis je céderai la parole à Stephen Bent, de l'Agence de la santé publique du Canada.
Comme je l'ai mentionné, le gouvernement est très déterminé à travailler avec les provinces, les territoires et d'autres partenaires pour améliorer considérablement l'échange de données sur la santé à l'échelle du pays. Comme je l'ai dit, nous en discuterons demain avec le et les premiers ministres provinciaux.
Des efforts considérables ont été déployés pour éliminer certains obstacles, comme je l'ai souligné lors d'une discussion précédente. Comme nous avons travaillé avec les provinces et les territoires, cela comprend l'obtention de données désagrégées, ce qui répond précisément à votre question.
Je vais céder la parole à Stephen Bent au sujet du système de surveillance.
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Merci, monsieur le président.
En ce qui concerne les pratiques exemplaires en matière d'approvisionnement, certaines d'entre elles ont été mentionnées dans le rapport, notamment l'examen de l'intégrité des entreprises et des vérifications financières, mais ce qui est également important pour nous, c'est de nous concentrer sur la détermination de vos besoins et de vos exigences.
L'une des choses que nous avons faites dès le début, pour ce qui est d'établir notre stratégie, a été d'élaborer un guide pour l'acquisition de vaccins. À l'avenir, nous continuerons de travailler avec l'Agence de la santé publique du Canada et Santé Canada pour nous assurer que nous comprenons les besoins et les délais, que les exigences des Canadiens sont bien définies dès le départ, que, pendant que nous effectuons nos achats, nous continuerons d'examiner la façon dont nous nous assurons d'être des partenaires à part entière; et que nos contrats reflètent les besoins des Canadiens et nous donnent la souplesse nécessaire pour gérer ces approvisionnements à l'avenir.
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Merci, monsieur le président.
Je pense que nous sommes tous d’accord, aucun d’entre nous n’aime le gaspillage, surtout quand il est question de vaccins de grande valeur, mais je pense qu’il est préférable d'avoir trop de vaccins que pas assez. C'est sur le gaspillage inutile que nous aimerions nous pencher, autrement, je crois que le Dr Kochhar a mentionné que le déploiement d'un programme de vaccination entraîne toujours un certain gaspillage.
Les services chargés des approvisionnements nous disent qu'ils feront les choses autrement parce qu'ils ont tiré des leçons. Quand vient le temps des bilans, c’est toujours ce qui compte: quelles leçons avons-nous tirées et comment allons-nous agir dans l’avenir?
J’aimerais que M. Lucas et M. Kochhar nous disent ce qu'ont appris leurs ministères et comment ils comptent s'y prendre pour éviter de tomber dans certains écueils qui ont été identifiés?
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Monsieur le président, j'aimerais insister sur deux choses.
Premièrement, en ce qui a trait à l'efficacité de la réglementation mise en place et aux équipes spécialisées dont le travail a permis d'accélérer l'approbation tout en respectant les normes de santé et de sécurité, nous avons présenté, aux fins de consultation, un ensemble de règlements flexibles qui puise à même les leçons tirées de cette expérience et qui pourrait intégrer notre règlement sur les aliments et drogues.
Deuxièmement, comme nous avons pu le voir, il s'agit de s'engager à recueillir, à partager et à utiliser, dans le respect de la vie privée, les données sur la santé qui permettront de répondre aux besoins des Canadiens, tant face aux situations d’urgence en santé publique que dans le système de soins de santé. Nous sommes bien déterminés à avancer sur ce point.
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Monsieur le président, j'ajouterai que, pour ce qui est de notre gestion des approvisionnements, nous nous engageons à collaborer avec les provinces et les territoires pour planifier l’approvisionnement, en nous appuyant sur les données scientifiques et les conseils des experts.
Comme l’ont dit nos collègues de Services publics et Approvisionnement Canada, nous nous efforçons également d'adapter les calendriers de livraison et de collaborer avec Gavi et COVAX pour tous les dons éventuels.
Nous encourageons les doses de rappel quand le CCNI ou le comité consultatif en font la recommandation.
Il y a aussi un certain nombre de choses en lesquelles nous croyons également, comme les capacités nationales à produire ces mêmes vaccins, tout en collaborant avec les partenaires des provinces, des territoires et des communautés autochtones, pour trouver la formule qui répond le mieux aux besoins de la population canadienne.
Ce sont des choses que nous avons apprises au fil du temps et que nous essaierons d'intégrer dans notre planification.
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
Je vais essayer d'être bref.
Madame Hogan, je reviens sur notre discussion de tantôt.
Je demandais si nous pouvions avoir accès aux contrats secrets, quitte à en discuter dans un sous-comité à huis clos. J'aimerais que vous exploriez cette demande avec vos avocats, comme vous l'avez dit, afin que vous puissiez donner une réponse au Comité, à savoir si c'est possible ou non.
J'aimerais ensuite revenir aux problèmes informatiques. Peut-être que les représentants de l'Agence de la santé publique du Canada pourraient me répondre à ce sujet.
On a engagé une firme privée pour régler un problème informatique qui semble dater d'une vingtaine d'années. Je ne veux pas tomber dans le sensationnalisme, mais c'est quand même un peu surprenant d'entendre cela.
Est-ce qu'on est sûr de pouvoir régler ce problème? C'est important de le savoir.
Y a-t-il eu des consultations avec d'autres entreprises privées au cours de la pandémie?
Nous avons mentionné tantôt la firme McKinsey.
Y a-t-il d'autres entreprises ou d'autres personnes à qui l'on a confié des contrats en sous-traitance sans avoir recours à l'expertise de nos fonctionnaires?
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Merci, monsieur le président.
J'écoute ce qui se dit aujourd’hui et il me semble que le problème — malgré ce qu'on cherche à raconter — tient à ce que nous avions un manque critique de vaccins au début de la pandémie et qu'à la fin nous en avons beaucoup trop.
J’aimerais obtenir quelques éclaircissements de SPAC. Quelle entente a été signée et quels étaient les engagements pour l’achat d’un plus grand nombre de vaccins — en termes de valeur monétaire et de doses?
Qui vous présente la demande, d'où viennent les chiffres quant au nombre de doses à acheter? Est‑ce que cette demande émane de Santé Canada? D’où vient-elle?
Aussi, en ce qui concerne les contrats existants, par exemple avec Pfizer, sommes-nous contraints d'acheter le nombre de doses établi dans l'entente d'achat anticipé de départ, ou ce nombre est‑il révisé au fur et à mesure que nous recevons des vaccins de rappel?
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Merci, monsieur le président.
J'aimerais revenir sur un point que j’ai soulevé plus tôt. Ma question s’adresse au sous-ministre, M. Lucas.
En fait, l’Université John Hopkins a publié en 2022 une étude qui portait sur les taux de décès par habitant attribuables à la COVID‑19 au Canada et aux États-Unis. Je renvoie à un reportage de la BBC selon lequel 279 résidents des États-Unis sont morts de la COVID‑19 pour 100 000 habitants, comparativement à environ 94 au Canada.
Voilà qui vous évitera peut-être de devoir revenir devant le Comité avec ces données.
J’aimerais que nous disposions de plus de temps, mais pourriez-vous nous dire rapidement dans quelle mesure la stratégie de vaccination du Canada et l’approche adoptée ici ont contribué à ces résultats encourageants?
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C’est bien. Je serai bien heureux si nous parvenons à respecter le temps.
Je reviens à la question du développement international, étant donné que nous soulignons cette semaine la Semaine du développement international.
Ma question s’adresse encore une fois au sous-ministre, M. Lucas.
En ce qui concerne les 37 ententes bilatérales qui ont été signées entre le gouvernement et les différents pays, comment procède‑t‑on, exactement? Comment sont conclues ces ententes? Quels pays sont retenus? Qu'en est‑il du processus, exactement?
N’importe qui peut répondre.