:
Je déclare la séance ouverte.
Bonjour, tout le monde. Bienvenue à la 56e réunion du Comité permanent des comptes publics de la Chambre des communes.
Conformément à l'article 108(3)g) du Règlement, le Comité se réunit aujourd'hui pour examiner le rapport 7 de la vérificatrice générale du Canada, intitulé « La cybersécurité des renseignements personnels dans le nuage », dans le cadre de son étude portant sur les rapports 5 à 8 de 2022 de la vérificatrice générale du Canada.
[Traduction]
J'aimerais souhaiter la bienvenue à nos témoins.
Tout d'abord, nous accueillons M. Andrew Hayes, sous-vérificateur général, du Bureau du vérificateur général. Nous sommes heureux que vous soyez des nôtres.
Nous avons aussi MM. Jean Goulet et Gabriel Lombardi, directeurs principaux. Merci d'être ici aujourd'hui.
Nous accueillons également M. Rajiv Gupta, dirigeant associé du Centre canadien pour la cybersécurité, qui relève du Centre de la sécurité des télécommunications. Bonjour.
Nous recevons aussi M. Paul Thompson, sous-ministre de Travaux publics et Services gouvernementaux Canada, par vidéoconférence, ainsi que Mme Catherine Poulin, sous-ministre adjointe de la Direction générale de la surveillance.
Nous avons aussi deux représentants de Services partagés Canada, soit M. Sony Perron, président, et M. Costas Theophilos, directeur général de la Direction de la gestion des produits et des services infonuagiques.
Enfin, nous accueillons Mme Catherine Luelo, sous-ministre et dirigeante principale de l'information du Canada pour le Secrétariat du Conseil du Trésor.
Il y aura donc plusieurs déclarations.
Monsieur Hayes, c'est vous qui allez ouvrir le bal. Vous avez la parole pour cinq minutes.
:
Monsieur le Président, je vous remercie de nous donner l’occasion de discuter de notre rapport sur la cybersécurité des renseignements personnels dans le nuage, qui a été déposé à la Chambre des communes le 15 novembre 2022.
Je tiens à reconnaître que cette séance se déroule sur le territoire traditionnel non cédé du peuple algonquin anishinabe. Je suis accompagné aujourd’hui de Jean Goulet et de Gabriel Lombardi, qui ont dirigé cet audit.
De plus en plus, les ministères fédéraux font passer leurs applications logicielles et leurs bases de données au nuage. Certaines de ces applications et bases de données contiennent des renseignements personnels de Canadiens. L’information stockée numériquement, soit sur place dans des centres de données ou dans le nuage, est exposée à des risques de compromission.
Cet audit visait à déterminer si le Secrétariat du Conseil du Trésor du Canada, Services partagés Canada, Services publics et Approvisionnement Canada, le Centre de la sécurité des télécommunications du Canada et les ministères sélectionnés disposaient de contrôles pour prévenir et détecter les menaces à la sécurité des renseignements personnels de la population canadienne stockés dans le nuage et intervenir en conséquence.
Dans l’ensemble, nous avons constaté que les ministères que nous avons audités ne respectaient et ne mettaient pas toujours en œuvre les contrôles établis par le gouvernement pour protéger les renseignements stockés dans le nuage ou transmis au moyen du nuage. Ces contrôles comprennent entre autres le chiffrement et les exigences relatives à la sécurité du réseau. Nous avons aussi constaté que les exigences de sécurité, de même que les responsabilités et les rôles connexes, n’étaient pas toujours clairement définis, ce qui a donné lieu à une mise en œuvre non uniforme. Par conséquent, l’information stockée dans le nuage est vulnérable aux cyberattaques, qui sont de plus en plus fréquentes et perfectionnées.
[Français]
Nous avons aussi constaté que, quatre ans après avoir demandé aux ministères fédéraux d'envisager la transition vers l'infonuagique, le Secrétariat du Conseil du Trésor du Canada n'avait toujours pas fourni de plan de financement à long terme pour son adoption. Il n'avait pas non plus donné aux ministères les outils pour calculer le coût de la transition et de l'exploitation de l'infonuagique.
En l'absence d'un plan de financement et d'outils d'établissement des coûts, il est difficile pour les ministères de s'assurer qu'ils disposent de la main-d'œuvre, des ressources et de l'expertise dont ils ont besoin pour sécuriser l'information stockée dans le nuage et intervenir en cas de menaces. Ce plan et ces outils renforceraient les capacités de cyberdéfense du gouvernement du Canada, tant à l'échelle des ministères que dans l'ensemble du gouvernement.
Enfin, nous avons constaté que Services publics et Approvisionnement Canada ainsi que Services partagés Canada n'avaient pas exigé que les fournisseurs de services infonuagiques fassent état de leur rendement environnemental ou qu'ils expliquent comment leurs services contribueraient à réduire les émissions de gaz à effet de serre du Canada. Cette constatation est importante, car le Canada s'est fixé l'objectif d'atteindre la carboneutralité d'ici 2050 et s'est engagé à inclure des critères visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre dans les processus d'approvisionnement de biens et de services du gouvernement. À ce jour, cela n'a pas été fait dans le cadre de l'approvisionnement en services infonuagiques.
Le gouvernement doit prendre des mesures immédiates, pendant que les ministères en sont aux premières étapes de la transition vers l'infonuagique. Il doit s'assurer que du financement est disponible et que les principaux contrôles de sécurité sont renforcés de façon à prévenir et à détecter les cyberattaques et à intervenir en conséquence. Il est nécessaire, entre autres, de définir des responsabilités et des rôles communs clairs en matière de cybersécurité, de sorte que les ministères concernés, les organismes centraux et les fournisseurs de services infonuagiques sachent exactement ce qu'ils doivent faire.
Je termine ainsi ma déclaration d'ouverture. Nous serons heureux de répondre aux questions des membres du Comité.
Merci.
:
Monsieur le président, membres du Comité, merci de m’avoir invité à comparaître dans le cadre de l’étude du rapport de la vérificatrice générale du Canada sur la cybersécurité des renseignements personnels dans le nuage, qui a été déposé au Parlement.
Je m’appelle Rajiv Gupta et mes pronoms sont « il » et « lui ». Je suis le dirigeant associé du Centre canadien pour la cybersécurité, ou Centre pour la cybersécurité, au Centre de la sécurité des télécommunications.
[Français]
Le Centre canadien pour la cybersécurité est l'autorité technique en matière de cybersécurité au Canada. Il protège le pays en misant sur des capacités de cybersécurité avancées et constitue la seule source unifiée de soutien et d'avis spécialisés pour les questions opérationnelles en matière de cybersécurité.
[Traduction]
Je suis heureux d’avoir à mes côtés mes collègues du Secrétariat du Conseil du Trésor, de Services partagés Canada, et de Services publics et Approvisionnement Canada, car nous avons collaboré étroitement sur des questions de cybersécurité.
Dans le cadre de son rôle opérationnel, le Centre pour la cybersécurité publie des alertes de cybersécurité et des évaluations de menace à l’échelle du gouvernement du Canada afin que les systèmes d’information demeurent sécurisés et protégés et qu’ils puissent contrer les menaces les visant. Dans le cadre de son rôle éducatif, le Centre pour la cybersécurité s’efforce d’accroître les connaissances en matière de cybersécurité au gouvernement grâce à des initiatives comme le Carrefour de l’apprentissage.
[Français]
Le Carrefour de l'apprentissage est situé dans le Centre canadien pour la cybersécurité et offre de la formation visant à améliorer la cybersécurité du gouvernement du Canada et des organisations liées aux infrastructures essentielles.
[Traduction]
Durant l’exercice 2021‑2022, le Carrefour de l’apprentissage a renouvelé sa collaboration avec l’École de la fonction publique du Canada, ou EFPC, afin d’offrir un programme de cybersécurité uniforme à l’ensemble des...
:
Je suis désolé, vous n'entendez pas l'interprétation?
Je vais vérifier auprès du greffier. Un instant, je vous prie.
Monsieur Gupta, je vais vous donner un peu plus de temps. Vous pourriez peut-être recommencer au début de votre paragraphe et ralentir un peu le débit. Les interprètes ont parfois du mal à suivre le rythme. C'est ce qui pourrait expliquer le problème.
Entendez-vous l'interprétation maintenant? Oui, d'accord.
Je vous redonne la parole, monsieur. Merci.
Comme je le disais, le Carrefour de l'apprentissage est situé dans le Centre canadien pour la cybersécurité et offre de la formation visant à améliorer la cybersécurité du gouvernement du Canada et des organisations liées aux infrastructures essentielles.
[Traduction]
Durant l’exercice 2021‑2022, le Carrefour de l’apprentissage a renouvelé sa collaboration avec l’École de la fonction publique du Canada, ou EFPC, afin d’offrir un programme de cybersécurité uniforme à l’ensemble des fonctionnaires fédéraux. Le personnel du Carrefour de l’apprentissage et celui de l’EFPC ont créé ensemble un cours en ligne afin d’offrir aux fonctionnaires ne travaillant pas dans un domaine technique des connaissances de base sur l’informatique en nuage. Il s’agit d’une priorité pour la fonction publique alors que l’infrastructure TI des ministères continue de migrer vers le nuage.
Les organismes du gouvernement du Canada tirent de plus en plus parti de l’informatique en nuage, qui a le potentiel d’offrir des services de TI souples, flexibles et rentables. Comme l’indique son rapport annuel de 2021‑2022, le CST ne cesse d’ouvrir la voie en ce qui a trait à la migration gouvernementale vers le nuage.
[Français]
En effet, le CST a adopté très tôt des technologies infonuagiques et s'est également assuré d'être le premier à appliquer ses propres avis et conseils internes.
[Traduction]
Il a d’ailleurs été le premier organisme à mettre en oeuvre d’une manière sécurisée des applications commerciales infonuagiques en installant des capteurs au niveau du nuage. L’organisme a aussi fait preuve de leadership en communiquant à d’autres ministères les leçons qu’il a apprises ainsi que des avis et des conseils pertinents.
Comme je l’ai mentionné, le Centre pour la cybersécurité est l’entité opérationnelle qui est responsable de protéger le gouvernement du Canada contre les cybermenaces, comme les rançongiciels et le cyberespionnage.
[Français]
Nous travaillons avec des partenaires fédéraux pour défendre les réseaux gouvernementaux et l'information de nature délicate des institutions fédérales.
[Traduction]
Bien que le risque zéro n’existe pas en ce qui a trait aux cybermenaces, nous veillons à la mise en place des mesures de protection les plus élevées. Le Centre pour la cybersécurité a recours à des capteurs autonomes qui détectent les cyberactivités malveillantes visant les réseaux, les systèmes et l’infrastructure infonuagique du gouvernement. Nous utilisons trois types de capteurs: les capteurs au niveau du réseau, les capteurs au niveau du nuage et les capteurs au niveau de l’hôte.
Ces capteurs permettent au Centre pour la cybersécurité de détecter les cybermenaces en temps réel. Grâce aux connaissances classifiées que nous détenons sur les comportements des auteurs de menace, nous pouvons assurer notre défense et bloquer ces menaces.
Nous collaborons avec nos partenaires fédéraux pour que des mesures de protection adéquates soient mises en oeuvre afin d’assurer la sécurité et la confidentialité de l’information qu’ils placent dans le nuage. L’environnement infonuagique ne cesse d’évoluer et nous continuons d’améliorer parallèlement nos outils pour veiller à la défense et à la sécurisation des systèmes gouvernementaux.
[Français]
Je tiens à remercier le Bureau du vérificateur général du Canada pour le rapport qu'il a déposé, ainsi que les membres du Comité pour la possibilité de discuter ensemble de ce sujet important.
[Traduction]
Bien qu’aucune des recommandations formulées dans le rapport ne vise le CST en particulier, nous sommes heureux d’en tenir compte. Le CST et le Centre pour la cybersécurité prennent très au sérieux la sécurité de l’information, y compris des données gouvernementales hébergées dans le nuage. Par conséquent, nous continuerons de collaborer avec nos partenaires fédéraux afin de suivre ces recommandations.
Membres du Comité, je peux vous assurer que le CST continuera de travailler avec ses partenaires afin de renforcer la cybersécurité au Canada tout en veillant à la mise en place des mesures nécessaires pour garantir la protection de la vie privée de la population canadienne.
Merci de m’avoir donné l’occasion de contribuer à cette importante étude, et c’est avec plaisir que je répondrai maintenant à vos questions.
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
Je suis heureux de prendre la parole devant vous et les membres du Comité au sujet des mesures que Services publics et Approvisionnement Canada compte prendre à la suite de la vérification de la cybersécurité des renseignements personnels dans le nuage.
[Français]
Je suis accompagné aujourd'hui de Mme Catherine Poulin, sous-ministre adjointe de la Direction générale de la surveillance.
Notre ministère s'est engagé, comme acheteur des biens et des services du gouvernement du Canada, à faire en sorte que ses processus d'approvisionnement répondent aux besoins des ministères et des organismes qui composent sa clientèle.
[Traduction]
Nous sommes conscients de l'importance de la cybersécurité dans toutes les facettes des activités du gouvernement du Canada, et le gouvernement continue d'investir dans le renforcement de ses capacités à cet égard. Dans le budget de 2023, il prévoit 25 millions de dollars pour que Services publics et Approvisionnement Canada établisse, en collaboration avec la Défense nationale et d'autres intervenants, un programme de certification en cybersécurité pour les achats militaires, afin de mieux protéger la chaîne d'approvisionnement de la défense du Canada.
Par ailleurs, nous savons qu’en utilisant l’infonuagique pour les applications logicielles et les bases de données, nous avons la possibilité non seulement d’améliorer la façon dont les organisations fédérales servent la population, mais aussi de réduire le coût et la maintenance des applications et des serveurs physiques.
Il est clair que les ministères qui ont recours à l'infonuagique, dans le cadre de la stratégie numérique du gouvernement, devront travailler en étroite collaboration pour gérer les risques de sécurité posés par le nuage.
[Français]
Sachant que les cybermenaces et les cyberattaques sont de plus en plus graves et fréquentes, notre ministère a accueilli favorablement les résultats de la vérification sur la protection des renseignements personnels dans le nuage.
SPAC, quant à lui, joue deux rôles de soutien importants.
[Traduction]
Étant l’acheteur principal du gouvernement du Canada, SPAC fait l'acquisition de services infonuagiques pour le compte des ministères et des organismes. Pour en simplifier le processus, il a établi un arrangement en matière d'approvisionnement avec des fournisseurs qui ont été préqualifiés. De plus, SPAC évalue les contrôles de sécurité physique des fournisseurs de services infonuagiques et de leur personnel.
Lorsque des ministères se chargent eux-mêmes d’acheter des services infonuagiques à l’aide de notre arrangement en matière d'approvisionnement ou d’autres mécanismes d’approvisionnement, nous nous employons à les conseiller et à les guider pour faire en sorte que le nuage soit protégé contre les atteintes à la cybersécurité.
Monsieur le président, bien que la sécurité de l'information soit une priorité importante du gouvernement du Canada, SPAC est déterminé à contribuer à la réalisation d'une autre priorité, à savoir la promotion de la responsabilité environnementale et du développement durable.
Dans son rapport, la vérificatrice générale souligne, à juste titre, que nos processus contractuels n'exigent pas des fournisseurs de services infonuagiques qu'ils fassent état de leur rendement environnemental ou qu’ils expliquent comment leurs services peuvent contribuer à réduire les émissions de gaz à effet de serre du Canada. Elle ajoute que même lorsque des fournisseurs donnent de tels renseignements, il n’y a aucun mécanisme en place pour en confirmer l'exactitude.
La vérificatrice recommande que Services publics et Approvisionnement Canada et Services partagés Canada incluent des critères environnementaux dans leurs achats de services infonuagiques. Ils favoriseront ainsi la durabilité des pratiques d’approvisionnement et aideront le Canada à atteindre son objectif de carboneutralité.
Nos deux organisations souscrivent à cette recommandation. Services publics et Approvisionnement Canada s'est engagé à y donner suite en collaboration avec ses collègues de Services partagés Canada. Concrètement, nous allons exiger des fournisseurs qu'ils donnent des renseignements sur leurs engagements en matière de carboneutralité; inclure, dans les contrats pour des services infonuagiques, des clauses qui comprennent des cibles de réduction des émissions de gaz à effet de serre; et revoir les clauses uniformisées des contrats que nous utilisons pour l'acquisition de services infonuagiques et nos demandes de propositions.
[Français]
Nous nous employons également à ajouter des critères environnementaux aux mécanismes d'achat de services infonuagiques existants.
En conclusion, je veux remercier la vérificatrice générale pour son rapport. Je crois que ses recommandations orienteront les améliorations à apporter aux pratiques concernant les services infonuagiques.
Grâce à une collaboration soutenue avec ses partenaires, SPAC sera mieux placé pour respecter ses obligations en matière de changements climatiques et il pourra mieux protéger les renseignements de la population canadienne.
Je vous remercie de votre écoute. Je serai heureux de répondre à vos questions.
:
Je vous remercie, monsieur le président ainsi que les membres du Comité, de votre invitation.
Je suis heureux d'être ici aujourd'hui, en compagnie de Costas Theophilos, directeur général, Gestion des produits et des services infonuagiques, pour répondre aux questions du Comité à propos de l'audit de la vérificatrice générale et des progrès réalisés par Services partagés Canada dans la mise en œuvre des recommandations qui s'y trouvent.
Conformément à son mandat qui consiste à fournir une infrastructure de technologie de l'information moderne et sécurisée, Services partagés Canada modernise l'infrastructure de TI du gouvernement du Canada de façon continue. Pour ce faire, Services partagés Canada a adopté une approche d'entreprise qui permet de poursuivre le regroupement, la normalisation et la modernisation des réseaux et des systèmes à l'échelle du gouvernement.
Il est essentiel de suivre l'évolution constante de la technologie et la croissance des cybermenaces. Ainsi, au cours des dernières années, nous avons largement adopté des solutions numériques, en optimisant notamment l'environnement infonuagique. Nous devons absolument suivre le rythme de ces innovations.
L'adoption de l'infonuagique est une responsabilité partagée au sein du gouvernement du Canada. Services partagés Canada offre un accès contrôlé et sécurisé à l'environnement infonuagique à l'échelle de l'organisation. Plus précisément, Services partagés Canada, facilite l'adoption de l'infonuagique par les ministères et organismes. Il leur donne accès à des éléments de base essentiels, comme l'approvisionnement, la connectivité réseau infonuagique sécurisée, ainsi qu'à des conseils et à de l'expertise.
Dans cette optique, Services partagés Canada collabore avec les ministères pour effectuer la migration des données et des applications se trouvant actuellement dans des centres de données vieillissants vers des infrastructures modernes, comme le nuage et les centres de données d'entreprise. Cette démarche permet d'accélérer la modernisation des applications de manière agile, sécuritaire et rentable.
Protéger les renseignements de la population canadienne est une priorité absolue pour Services partagés Canada. C'est pourquoi il est important que l'ensemble des ministères et des organismes adoptent une approche commune. Nous en sommes encore aux premières étapes de l'adoption de l'infonuagique; il faut donc s'attendre à des améliorations et à une évolution des processus et des protocoles.
Bien qu'on ne puisse jamais parler de « risque zéro » en ce qui concerne les cybermenaces, nous veillons à mettre en place les niveaux de protection les plus élevés. Il est important de noter que toutes les informations sont stockées au Canada, et que les informations les plus sensibles sont stockées dans des centres de données appartenant au gouvernement du Canada.
[Français]
Nous accueillons favorablement le rapport et les recommandations de la vérificatrice générale. Cet audit nous aide à renforcer le cadre opérationnel des services infonuagiques. Ce renforcement est particulièrement important alors que nous nous fions de plus en plus à l'environnement infonuagique.
SPC a un rôle dans quatre des cinq recommandations de l'audit.
Pour ce qui est de la première recommandation, SPC collabore étroitement avec le Secrétariat du Conseil du Trésor pour renforcer la validation et l'application des mesures de sécurité et pour s'assurer de la coordination avec les ministères. Les mesures de sécurité pour l'infonuagique établissent des exigences de sécurité minimales de configurations et d'opérations que les ministères doivent respecter dans les environnements infonuagiques. Cela comprend la façon dont les données sont gérées et le lieu où elles sont stockées. SPC a amorcé l'automatisation des mesures de sécurité afin d'évaluer la conformité en temps réel. Ce système sera mis à l'essai avec des ministères pilotes à partir de l'automne 2023.
En ce qui concerne la deuxième recommandation, le gouvernement du Canada a fixé une exigence de sécurité minimale pour les informations dans le nuage. SPC collabore avec les ministères pour valider les situations où des écarts persistent.
À l'égard de la troisième recommandation, qui porte sur les modèles de financement de l'infonuagique, SPC travaille avec le Secrétariat du Conseil du Trésor pour déterminer les prochaines étapes de l'établissement d'un modèle de recouvrement des coûts de l'infonuagique. Nous envisageons que le modèle de coûts soit disponible sous peu.
Pour ce qui est de la quatrième recommandation, SPC ainsi que Services publics et Approvisionnement Canada publieront bientôt un modèle standard de contrat de services infonuagiques. Celui-ci comprendra des modalités relatives à la durabilité pour les fournisseurs de services infonuagiques.
De fait, SPC a commencé à inclure des critères environnementaux dans les appels d'offres publiés au titre de l'accord-cadre infonuagique. Par exemple, certaines procédures comprennent désormais des critères cotés, ce qui encourage les fournisseurs à fixer des objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre.
À l'avenir, SPC inclura les critères environnementaux cotés dans tous les nouveaux appels d'offres concurrentiels aux termes de l'accord-cadre infonuagique.
Monsieur le président, membres du Comité, SPC travaille sans relâche pour gérer les risques de sécurité liés à l'infonuagique et pour améliorer la cybersécurité afin de protéger les données et la vie privée des Canadiens et des Canadiennes.
Merci. Nous répondrons avec plaisir à vos questions.
:
Je vous remercie, monsieur le président, de même que les membres du Comité. C'est la première fois que je comparais devant le Comité. Je connais déjà certains d'entre vous et je suis heureuse de rencontrer les autres aujourd'hui.
Je travaille pour le gouvernement depuis 21 mois, après avoir passé 30 ans dans le secteur privé. J'en suis donc à mes premières armes en ce qui concerne tous ces différents exercices.
En ma qualité de dirigeante principale de l'information du Canada, j'assure un leadership d'ensemble pour la gestion de la technologie de l'information ainsi que pour la gestion de l'information, des services et de la transformation numérique au sein du gouvernement du Canada. Je suis entourée de mes collègues ici aujourd'hui, mais nous pourrions être accompagnés de 100 autres personnes de tous les ministères. La modernisation de l'infrastructure numérique du gouvernement est un travail d'équipe, tout comme la cybersécurité, bien sûr.
Mon organisation gère certaines lois, comme celles qui concernent l'accès à l'information et le gouvernement ouvert, et nous supervisons tous les grands programmes de technologie. Nous sommes également responsables du Plan de gestion des événements de cybersécurité du gouvernement du Canada — c'est tout un titre —, que nous désignons aussi par l'acronyme PGEC GC.
En ce qui concerne la protection des renseignements personnels des Canadiens, nous établissons les politiques, définissons les exigences en matière de cybersécurité et mettons à exécution les décisions relatives à la gestion des risques liés à la cybersécurité pour le compte du gouvernement. Notre travail est encadré par la Politique sur la sécurité du gouvernement, la Politique sur les services et le numérique et divers mécanismes sous-jacents, comme les normes numériques.
Je souhaite faire passer quelques messages de première importance en réponse au rapport de la vérificatrice générale. Nous accueillons favorablement ce rapport et, comme la vérificatrice l'a fait remarquer, nous en sommes au stade des balbutiements. Nous en sommes au début du commencement. C'est le moment idéal pour nous de recevoir ces constatations qui nous permettront de nous améliorer. D'après l'expérience que j'ai acquise dans d'autres milieux, une fonction d'audit rigoureuse aide vraiment les organisations à vocation technologique à s'améliorer. Je suis impatiente d'établir une collaboration continue avec la vérificatrice générale dans ce dossier et d'autres.
Comme je l'ai mentionné, nous entamons tout juste le processus de modernisation de notre environnement technologique. Seulement 35 % des systèmes du gouvernement du Canada sont en bon état et le nuage est essentiel à leur modernisation. La migration vers le nuage est un des moyens dont on dispose, et il convient de signaler que des organisations publiques et privées du monde entier font face à la même situation. J'ai travaillé pour plusieurs grandes entreprises canadiennes, et j'y ai observé certains des éléments que nous avons remarqués ici.
Le gouvernement du Canada prend la protection des renseignements des Canadiens très au sérieux et, comme Sony l'a dit, les services ne seront pas tous hébergés dans le nuage. Notre plan ne consiste pas à utiliser uniquement le nuage. Il y aura le nuage, certes, mais il y aura aussi des centres de données d'entreprise, en partie pour des raisons financières et en partie pour des raisons utilitaires. Les mesures de sécurité du nuage, qui sont un ensemble normalisé de contrôles, évolueront au fil du temps. Le contexte des menaces change, tout comme l'environnement technique, et nous y demeurerons attentifs. Nous continuerons de resserrer la surveillance et les mécanismes de contrôle de la conformité pour l'utilisation de l'infonuagique dans l'ensemble de l'administration publique afin de veiller à ce que les directives et les exigences de conformité soient très claires.
Je tiens à parler de quelques domaines où nous avons fait des progrès depuis la publication du rapport de la vérificatrice générale. Nous avons mis à jour le document sur les rôles et les responsabilités liés à infonuagique, y compris une matrice connexe, et nous l'avons publié à l'interne pour que les membres de notre équipe puissent y avoir accès. En novembre 2022, nous avons mis à jour le Plan de gestion des événements de cybersécurité du gouvernement du Canada. Il s'agit du plan que nous avons mis en place pour réagir aux incidents de cybersécurité qui visent l'organisation gouvernementale. Ce plan, dont la première version a été publiée en 2015, est continuellement mis à l'épreuve, examiné et ajusté, comme le veut la pratique courante pour tout type de plan de cybersécurité. En fait, il y a environ quatre semaines, nous avons effectué une simulation à l'échelle du gouvernement. Cet examen comprenait une composante infonuagique, ce qui nous a permis de commencer à mettre à l'épreuve nos mesures d'intervention en cas de cyberincidents dans le nuage.
De plus, nous avons publié en janvier une nouvelle version de la stratégie d'informatique en nuage qui était en préparation depuis plusieurs mois. Nous avons remplacé l'expression l'« informatique en nuage d'abord » par l'« informatique en nuage intelligente » afin de refléter concrètement que nous n'allons pas adopter systématiquement l'infonuagique, mais que nous allons plutôt prendre des décisions équilibrées en fonction de plusieurs facteurs, dont le facteur financier... L'approche de l'informatique en nuage d'abord était la bonne pour donner son élan au gouvernement. Il fallait commencer à orienter les gens vers la nouvelle technologie, et cette approche a permis de mettre le navire sur la bonne voie, pour ainsi dire. Nous avons environ 800 applications hébergées dans le nuage, ce qui demeure un très faible pourcentage de l'ensemble des systèmes qui existent à l'échelle du gouvernement.
Il convient de souligner que mon bureau a publié en janvier des lignes directrices sur la classification des renseignements personnels dans le nuage et, en coordination avec de nombreuses personnes ici présentes, nous avons décidé de désigner certains actifs de grande valeur — comme les renseignements personnels — et certains systèmes qui bénéficieront d'une protection accrue grâce à la mise en place d'un ensemble de contrôles additionnels. Le Programme de modernisation du versement des prestations, qui héberge une grande quantité de données sur les Canadiens, est un bon exemple de cas où nous allons utiliser cette approche.
Enfin, en ce qui concerne l'élaboration continue d'un modèle d'établissement des coûts du nuage, dont Sony a déjà parlé, nous devrions être prêts à publier un document à ce sujet pendant l'été ou à l'automne. Le travail dans ce dossier est déjà très avancé. Le document aidera les ministères à prendre des décisions éclairées sur la migration vers l'infonuagique, en ce qui a trait non seulement au coût de la migration, mais aussi au coût d'exploitation de l'infonuagique. Il est très utile de comprendre ces deux aspects de la question. Nous nous acquitterons ainsi de nos responsabilités liées à la recommandation 4.
Pour conclure, notre but ultime consiste à offrir aux Canadiens, aux entreprises canadiennes et à tous les utilisateurs le service performant et de grande qualité auquel ils s'attendent à l'ère numérique. L'infonuagique fera partie de cette démarche. Nous évaluerons régulièrement notre progression vers l'atteinte de cet objectif, et l'infonuagique est une composante importante de ce plan.
Monsieur le président, je vous remercie encore une fois de m'avoir invitée à comparaître devant vous aujourd'hui. Je serai ravie de répondre à vos questions.
Je tiens à dire quelques mots avant de poursuivre.
Selon moi, le rapport dont nous sommes saisis aujourd'hui est l'un des documents les plus importants que le gouvernement peut produire dans le cadre de son travail. En effet, on ne parle pas seulement d'argent ou de politiques, sujets sur lesquels les membres du Comité et les fonctionnaires se penchent constamment, mais bien de l'identité des Canadiens, dont la valeur peut être inestimable. J'espère que le Bureau du vérificateur général continuera de prioriser cet examen pour garantir que les normes en vigueur assureront toujours la sécurité de l'identité et des renseignements des Canadiens.
Je vais poser deux petites questions pour aider les autres membres du Comité.
Monsieur Hayes, je sais qu'au moins une recommandation n'a pas été faite publiquement. Est‑ce la seule ou y en a‑t‑il d'autres que vous avez jugé bon de ne pas divulguer publiquement dans le rapport que nous étudions aujourd'hui?
:
Monsieur le président, je crois que la députée parle de l'automatisation de la vérification des mesures de sécurité. Nous devrons trouver un moyen de vous transmettre cette information. En fait, il existe actuellement 12 mesures de sécurité. Sur les conseils judicieux de la vérificatrice générale, mon équipe a entrepris de vérifier que ces mesures assurent une sécurité constante, pas uniquement au début du processus, mais tout au long de celui‑ci. Il s'agira davantage d'une surveillance que d'un exercice ponctuel.
À l'heure actuelle, nous surveillons la conformité de chaque ministère. C'est simplement que le processus n'est pas automatisé. Ce sont les gens de l'équipe de Costa qui vérifient manuellement, sur une base régulière, autour de 200 instances de service infonuagique pour s'assurer que les ministères utilisent ce dernier conformément aux normes établies. Souvent, il suffit d'activer une fonction, mais si le sélecteur est déplacé vers la gauche, par exemple, cela ne fonctionne plus. Nous devons donc veiller à ce que les paramètres soient maintenus, parce que c'est cela qui protège le système.
Pour répondre à la question, nous pouvons certainement revenir devant le Comité ou transmettre au greffier les résultats de notre examen.
:
Je voudrais apporter une précision, il s'agit de 10 % des systèmes et non des données. C'est un peu différent.
Mme Stephanie Kusie: Je suis désolée. Il s'agit de 10 % des systèmes. Toutes mes excuses.
Mme Catherine Luelo: Non, non, ce n'est pas grave, mais la nuance est importante.
Je crois que nous pouvons poursuivre le travail au même rythme. En fait, nous avons déjà pris des mesures énergiques fondées sur les constatations de la vérificatrice générale, comme je l'ai mentionné dans mes observations, et nous allons continuer de renforcer la sécurité au fur et à mesure.
Lorsqu'un nouveau système est mis en production — dans le nuage, par exemple —, il y a toujours une liste d'activités de production qui sert à vérifier que toutes les exigences sont respectées. Nous allons veiller à suivre cette liste de très près pour les migrations vers le nuage afin de nous assurer que nous gérons ce risque.
:
Permettez-moi de répondre à cette question, puis M. Gupta pourra ajouter quelque chose s'il le souhaite.
La raison principale derrière ce changement de stratégie est que l'utilisation de l'infonuagique nous permet de mettre les choses en place très rapidement. Là où nous pourrions prendre potentiellement des mois pour mettre en place un environnement dans lequel nous pouvons commencer à construire un nouveau système pour les Canadiens ou migrer un nouveau système pour les Canadiens, nous pouvons le faire en quelques heures ou jours dans le système infonuagique, ce qui représente une énorme occasion d'accélérer la prestation de services à la population canadienne.
Il fallait que le gouvernement change de cap, car en fait ASC avait un problème lié au fait que ses centres de données étaient en train de devenir obsolètes. Nous avons donc décidé de commencer à transférer une partie des données de nos centres vers l'infonuagique. Dans le cadre de cette démarche, plusieurs éléments que nous avons appris ont été soulignés dans le rapport de la vérificatrice générale, notamment le fait que notre modélisation des coûts de gestion doit être améliorée. C'est la raison pour laquelle nous avons adopté un modèle davantage centré sur l'infonuagique dans son ensemble. De cette manière, nous comptons réellement appliquer le prisme financier à la migration des données pour déterminer si ce modèle est plus efficace. Pour ce faire, nous prenons compte d'un ensemble de facteurs, tels que la vitesse et les coûts, et nous comparons nos centres de données physiques traditionnels à la technologie infonuagique.
Nous avons donc opéré ce changement de stratégie, et nous continuerons à peaufiner nos méthodes au fur et à mesure. Comme je l'ai indiqué plus tôt, je ne pense pas que nous nous dirigeons dans un monde dans lequel l'ensemble de nos données puisse se trouver dans l'infonuagique. Toutes les grandes organisations à travers le monde sont confrontées aujourd'hui à ce genre de défis.
:
Merci, monsieur le président. Il s'agit d'une très bonne question.
Nous nous servons de l'infonuagique comme solution commerciale. Mme Luelo a mentionné le terme « hyperscale », qui offre une solution infonuagique. Lorsque cette solution a été certifiée et que nous avons approuvé son utilisation, elle a été intégrée à notre réseau. Le volume d'information, qu'il s'agisse d'un service, d'un programme ou d'une application dans l'infonuagique ou dans un centre de données, passe toujours par notre réseau. Les outils de surveillance fournis par un centre de cybersécurité et les outils de surveillance améliorée dont nous disposons sur les réseaux du gouvernement du Canada s'appliquent toujours à ce que nous appelons la « charge de travail ». Cette charge de travail s'exécute dans l'infonuagique de la même manière que dans le centre de données physique d'une entreprise.
C'est ce qui explique pourquoi les exigences de sécurité, ou l'évaluation effectuée avant d'approuver l'utilisation d'un hyperscale pour fournir ces services [inaudible]. La validation des garde-fous et des mesures de contrôle de la sécurité est très importante, car il s'agit d'une option supplémentaire pour l'hébergement des applications. Mme Luelo a très bien expliqué que la souplesse qu'amène la technologie infonuagique, mais nous devons nous assurer que cela se fasse en toute sécurité. Nous ne pouvons pas nous permettre de perdre le niveau de sécurité que nous avons construit autour des centres de données traditionnels [inaudible]. Nous devons trouver un moyen d'intégrer l'infonuagique à nos bases de données existantes. Le travail est donc loin d'être fini. Les garde-fous dont nous disposons aujourd'hui vont continuer d'évoluer et de se perfectionner au fil du temps.
Toutefois, le rapport de la vérificatrice générale nous a rappelé un élément important. En effet, saviez-vous que 200 instances de l'infonuagique sont organisées et configurées conformément à ces garde-fous que j'ai mentionnés? Franchement, cela nous a mis la puce à l'oreille. Nous avons chargé notre équipe de vérifier ce point. J'ai été ravi de recevoir un rapport, au printemps dernier, indiquant que nous étions dans une position avantageuse en termes de conformité. Les quelques ministères qui avaient connu des difficultés ont été informés et, avec le soutien du CGCIO, nous avons résolu les problèmes. Néanmoins, la surveillance doit être menée de manière continue. Nous devons toujours nous assurer que le niveau de sécurité est maintenu efficacement.
Voilà pourquoi l'automatisation est un aspect important. Une intervention humaine pour régler cinq cas est une chose; toutefois, lorsque nous en sommes à 200, 400, voire 500 cas, il devient presque impossible d'avoir les yeux sur tout, tout le temps. L'automatisation nous permet de recevoir une alerte si une mesure de sécurité est en train d'être modifiée par un utilisateur du service. Au sein de chaque ministère, seul un petit nombre de personnes possède l'autorisation de modifier les mesures de sécurité. Pour diverses raisons, une personne peut décider, que ce soit de manière volontaire ou par erreur, de modifier l'un des éléments du dispositif de sécurité. Nous devons toujours être en mesure d'être alertés de ce genre d'incidents, afin de pouvoir y remédier en temps utile.
Nos pratiques ne sont pas si différentes de l'époque où nous devions gérer des centres de données. Il s'agit simplement d'une manière différente d'appliquer les mesures de sécurité adéquates.
Vous avez largement dépassé le temps qui vous était imparti. Vous avez bien fait de ne pas m'interrompre. Les membres du Comité savent bien que, lorsqu'une bonne question est posée, j'aime entendre la réponse.
Je regrette que M. Fragiskatos ne soit pas présent aujourd'hui pour me chronométrer.
En tout cas, c'était une question pertinente, et vous y avez très bien répondu. Merci.
[Français]
Madame Sinclair‑Desgagné, vous avez la parole pour six minutes.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Je remercie tous les témoins d'être présents aujourd'hui. En effet, c'est important de parler du sujet à l'étude.
Je vais commencer directement par une question à M. Hayes.
Manifestement, le Bureau du vérificateur général sonne l'alarme non seulement en matière de cybersécurité, mais plus encore, puisqu'on sait que la cybersécurité soulève des enjeux de sécurité qui vont au-delà du monde infonuagique.
En fait, vous avez sonné l'alarme sur deux plans. Premièrement, il est question des menaces informatiques, donc des dommages qu'on pourrait subir. Deuxièmement, vous avez souligné un manque potentiel de moyens et d'encadrement qu'on devrait normalement voir du côté du Conseil du Trésor.
Ai-je bien compris votre rapport?
Sur bien des choses, nous avons dû rassembler des gens de nombreux ministères différents. Je dirais que souvent, lorsque différents ministères sont chargés de réaliser un grand projet, chacun a du mal à déterminer qui est chargé de faire quoi, surtout en ce qui concerne les aspects dont les autres s'occupent. Étant donné l'ampleur de la tâche quand plusieurs ministères doivent se mobiliser, il y a parfois des choses qui sont négligées. Certains des éléments que la vérificatrice générale a mis en lumière se retrouvent parmi les conclusions énoncées à la section « environnement ». À partir du paragraphe 7.59 jusqu'à la conclusion, il y a des recommandations portant sur l'environnement.
J'ai remarqué, en particulier, bien sûr, que le Conseil du Trésor a pour mandat de veiller à ce que les travaux du gouvernement s'assortissent de plans environnementaux et de développement durable. Il est indiqué, dans le rapport, que le ministère des Travaux publics et des Services n'a pas tenu compte des critères environnementaux dans l’approvisionnement en services infonuagiques de stockage ou de collecte de données.
Je souhaite simplement mieux comprendre le processus. Cet audit date déjà un peu, donc il s'est écoulé du temps depuis. Je pense que le ministère a accepté les conclusions de la vérificatrice générale. Je suppose donc que mes questions s'adressent à M. Thompson.
Dans ce contexte, de quels progrès pouvez-vous témoigner en matière de collaboration entre Services partagés et SPAC en vue d'harmoniser davantage le mode d'approvisionnement en services infonuagiques?
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Merci beaucoup de cette question.
Je suis heureux d'indiquer que nous avons depuis modifié nos modalités de contrat, de sorte qu'à compter de la semaine prochaine, soit à compter du nouvel exercice financier, les arrangements en matière d'approvisionnement en services infonuagiques incluront de nouvelles exigences sur les émissions de gaz à effet de serre. Cela s'appliquera à l'ensemble des contrats d'approvisionnement, y compris pour les services infonuagiques.
Je suis heureux de dire que cette modification entrera en vigueur dès la semaine prochaine, de sorte que toute nouvelle commande subséquente à ces arrangements en matière d'approvisionnement, ou toute nouvelle activité, sera assujettie aux nouvelles exigences relatives aux émissions de gaz à effet de serre.
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Le gouvernement du Canada est en train d'effectuer la migration de ses systèmes et ses données vers le nuage pour deux raisons que j'ai déjà évoquées.
L'une d'elles est la rapidité, l'agilité. Nous avons constaté les difficultés que nous avions à respecter les niveaux de services attendus pour les Canadiens. Nous espérons créer des environnements numériques élastiques et modifiables qui se distinguent de nos anciens systèmes plus monolithiques, si je peux utiliser ce terme.
La deuxième chose, c'est que l'infonuagique nous donne accès à une plateforme adaptée aux outils modernes dont nous avons vraiment besoin pour attirer des talents informatiques au sein du gouvernement. Je déplore souvent, à grands traits, la pénurie de talents informatiques au Canada, mais plus particulièrement au sein du gouvernement du Canada. Si nous voulons attirer de grands talents au sein du gouvernement pour effectuer ce travail essentiel, il nous faut des outils modernes à mettre à la disposition de ces professionnels.
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Chaque projet fait l'objet d'une analyse des coûts et des avantages. Une partie de cette analyse porte sur le type de services que M. Perron fournit, en infonuagique ou par les centres de données.
Comme nous en sommes au tout début de la transition, au gouvernement du Canada, je dirais que nous n'étions pas pleinement conscients de tous les coûts associés à la migration vers l'infonuagique et que nous avons eu du mal à franchir le pas. Dans certains cas, nous n'avons pas saisi l'occasion pour simplifier et réduire nos plateformes transférées vers le nuage, ce qui coûte plus cher. En outre, nous n'avions pas une bonne idée des coûts d'exploitation et de fonctionnement d'un environnement en infonuagique parce que nous comptions sur Services partagés pour gérer tous les centres de données. Il est très difficile de distinguer ce que coûte le fonctionnement de Statistique Canada par rapport à celui du Secrétariat du Conseil du trésor, du Centre de la sécurité des télécommunications ou d'Innovation, Sciences et Développement économique Canada.
L'un des grands avantages à avoir réalisé une petite partie de ce projet, maintenant, c'est que nous disposons de données tangibles. L'autre avantage de l'infonuagique, c'est que nous pouvons désormais simplifier et réduire les environnements existants. Plus notre consommation diminue, avec un fournisseur de services infonuagiques, plus notre facture diminue. Il y a des avantages de ce type qui se traduiront par des économies de coûts si nous savons en profiter.
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Si vous me permettez d'intervenir, monsieur le président, le numérique n'est pas une option. C'est là où nous hébergeons nos données, qu'elles soient dans un centre de données administré par le gouvernement du Canada ou dans le nuage, ou on peut utiliser une solution intermédiaire. En réalité, une grande partie du travail que nous effectuerons à l'avenir sera hybride. Nous utiliserons les centres de données classiques pour certains aspects de nos activités ou certains processus, et le nuage pour d'autres. Tout cela doit être étroitement interrelié.
L'analyse de rentabilité qui est réalisée au début porte sur la façon d'exploiter au mieux les différentes options d'hébergement qui existent. Comme l'a dit Mme Luelo, l'infonuagique nous offre la possibilité de nous adapter à la demande. En cas de pic de la demande (pensez à la saison des impôts, à la saison des passeports ou à la demande à la frontière), les systèmes peuvent s'adapter à une demande beaucoup plus importante s'ils sont dans le nuage, parce qu'il suffit de demander plus d'espace informatique. En cas de pic, nous payons plus, en cas de baisse, nous payons moins.
Dans un centre de données classique comme celui que je dirige, je dois construire un bloc de serveurs pour être prêt à faire face aux périodes de pointe, ce qui n'est pas forcément rentable. Quand on fait l'analyse de rentabilité, il faut également tenir compte de tout le cycle des programmes et services.
C'est pour cela qu'il faut évaluer quelle est la meilleure option d'hébergement numérique. Parfois, c'est en partie dans le nuage et en partie dans un centre de données. Tout dépend vraiment du type d'activité visé. Mme Luelo vous a donné quelques exemples. Chaque programme a son propre cycle et ses propres exigences.
Les données doivent être hébergées quelque part, et l'application qui traite les données doit être hébergée quelque part aussi, donc chaque fois, nous faisons une analyse de rentabilité.
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Merci beaucoup pour la question.
[Traduction]
Si je parle d'aversion au risque, c'est parce qu'il est normal pour les organisations qui veulent se moderniser d'apprendre certaines choses au fil de ce processus, comme nous le faisons actuellement. Je veux surtout éviter que nous fassions marche arrière en affirmant qu'il est préférable de nous arrêter parce qu'une ou deux choses ne se sont pas déroulées comme on l'aurait souhaité. Nous apprenons de ces erreurs pour aller de l'avant en évitant toutefois de procéder d'abord à la transition de nos systèmes principaux comme la Sécurité de la vieillesse, l'assurance-emploi et le Régime de pensions du Canada. Le tour de ces systèmes viendra une fois que nous aurons tiré tous les enseignements nécessaires de notre expérience avec nos systèmes de moindre ampleur qui passent à l'infonuagique.
J'ajouterais que cette éventuelle fermeture de tous les systèmes gouvernementaux que vous évoquez est constamment présente à l'esprit de tous les membres de notre équipe dès qu'il est question de cybersécurité — comme M. Perron l'a d'ailleurs très bien exprimé. L'infonuagique nous permet de bénéficier de toutes les formes de protection qu'offre le Centre canadien pour la cybersécurité. Cet avantage unique pour le gouvernement du Canada me rassure grandement, car je n'avais accès à rien de tel lorsque je travaillais dans le secteur privé.
Ainsi donc, malgré les quelques écueils liés à l'apprentissage, le soutien incroyable du Centre pour la cybersécurité nous permet de compter sur le contrôle correctif dont nous avons besoin.
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Merci, monsieur le président.
Je voudrais d'abord et avant tout parler à Mme Luelo de son témoignage d'aujourd'hui. Vous contribuez à notre travail de façon exceptionnelle. Trop souvent, notre comité n'a pas droit à des réponses aussi franches. C'est pourtant le genre de réponses dont les députés ont besoin pour accomplir leur travail, surtout dans un comité comme celui‑ci. Je tiens donc à vous remercier sincèrement pour votre honnêteté, car nous serons ainsi mieux à même de formuler des recommandations pertinentes dans notre rapport.
J'aimerais revenir sur certains éléments que vous avez mentionnés dans vos réponses précédentes. Il y a d'abord la question de la capacité. Il s'agit de parvenir à recruter les talents nécessaires, surtout dans le contexte de la pénurie de compétences qui affecte les services numériques au Canada.
Pouvez-vous me dire ce qu'il en est exactement? Quelle est l'ampleur de cette pénurie? Est‑ce qu'elle touche surtout les services informatiques? Que vouliez-vous dire en parlant d'un manque de capacité à ce chapitre?
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J'aimerais bien avoir 40 minutes pour vous en parler, mais je serai brève, car je sais que nous disposons de très peu de temps.
Le taux de postes vacants se situe actuellement entre 25 % et 30 % au gouvernement. Soit dit en passant, la situation est à peu près la même partout au Canada. Nous pouvons observer des goulots d'étranglement dans les domaines de la cybersécurité, de l'infonuagique et de l'architecture. Dans certains de ces secteurs, nous devons livrer concurrence aux entreprises de tout le pays.
Nous devons mettre davantage en lumière l'apport de nos spécialistes de la technologie dans la vie des Canadiens. Nous sommes les seuls à accomplir de telles choses. J'ai pour mission de faire le nécessaire pour que les candidats soient beaucoup plus nombreux à venir constater par eux-mêmes les services offerts par les spécialistes gouvernementaux dans la sphère numérique. Il faut d'abord et avant tout que les gens comprennent mieux la complexité du travail accompli par les fonctionnaires et la diversité des tâches qu'ils doivent exécuter. Je dis cela en toute humilité, car j'ai moi-même travaillé pendant 30 ans dans le secteur privé. Je me demandais alors ce que les gens pouvaient bien faire au gouvernement. À mon arrivée, j'ai compris à quel point l'appareil gouvernemental pouvait être compliqué.
Je pense qu'il serait également bon que des employés du gouvernement travaillent dans le secteur privé pour savoir comment les choses se passent lors d'une réunion trimestrielle des actionnaires et connaître quelques-uns des paramètres qui guident les industries et une grande partie de l'effort d'innovation au Canada. C'est vraiment fondamental, non seulement pour le gouvernement du Canada, mais aussi pour le pays dans son ensemble.
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Merci, monsieur le président.
Je suis tout à fait d'accord avec M. Desjarlais. Il est vraiment rafraîchissant de se présenter dans une salle de comité pour entendre des réponses aussi franches et directes, plutôt que la salade habituelle — pourvu que ça dure.
Messieurs Hayes, Goulet et Lombardi, je tiens à vous remercier pour ce rapport et pour tous les éléments d'information qu'on peut y trouver. Ma première question sera pour vous trois.
Au paragraphe 7.16 du rapport, vous notez que les exigences mises en place pour assurer la sécurité de l'information stockée dans le nuage n'ont pas été suivies. Votre audit ne portait toutefois que sur trois ministères. Ne conviendrait‑il pas d'en élargir la portée compte tenu des préoccupations mises au jour en s'intéressant uniquement à ces trois ministères-là?
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Je remercie tous les témoins de leur présence aujourd'hui.
J'aimerais examiner les choses dans une perspective plus large. De toute évidence, l'une des conclusions principales de ce rapport réside dans l'énoncé suivant: « L’information stockée numériquement, soit sur place dans des centres de données ou dans le nuage, est exposée à des risques de compromission. »
Je comprends l'importance que peuvent avoir les considérations techniques et les menus détails, comme en témoignent les questions posées par M. McCauley depuis le début de la séance et lors de réunions précédentes. Il est important que les députés aillent ainsi au fond des choses. Mais je me mets également à la place des citoyens qui veulent comprendre ce qui se passe et savoir quelles mesures sont prises sans nécessairement connaître tous ces détails. Que fait‑on pour régler ce problème fondamental et ainsi donner suite à ce qui m'apparaît être l'une des conclusions les plus importantes de ce rapport?
Je pose la question à quiconque voudra bien y répondre.
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Peut-être puis‑je commencer.
C'est une affirmation qui est vraie dans le cas du Canada, mais qui l'est également pour le reste de la planète. C'est la simple réalité. Dans un monde numérique, tout est toujours à risque. Nous devons partir de cette prémisse. Sans cela, nous ne ferions pas notre travail.
J'estime que le gouvernement du Canada peut compter sur une infrastructure capable de résister à bien des menaces. Nous avons mis en place un processus permettant d'intervenir lorsqu'un problème a été détecté grâce à des informations préalables ou directement dans notre système. Nous disposons de mécanismes permettant d'isoler le problème, de le contenir, de le traiter et de le régler, mais notre travail n'est jamais terminé. C'est un peu ce que je disais tout à l'heure. Je pense que la mise au point faite par la vérificatrice générale au début du rapport est très importante. Tout est à risque, et nous devons sans cesse confirmer la pertinence de nos mesures de protection et en améliorer l'efficacité.
Je suis persuadé que Mme Luelo et M. Gupta pourraient vous en dire davantage.
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Merci, monsieur le président.
J'aimerais maintenant revenir aux vérificateurs.
Dans le rapport, il y a une partie intitulée « La promotion de la responsabilité environnementale et du développement durable », qui couvre quelques pages.
Monsieur Hayes, je crois que vous en avez parlé dans votre déclaration préliminaire et j'aimerais que vous m'aidiez à comprendre.
Si j'ai toute une série de dossiers que je veux sauvegarder en ayant recours à un service infonuagique ou à un autre ou à un serveur interne, dans quelle mesure leur incidence sur l'environnement ou leur empreinte carbone diffère‑t‑elle?
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Monsieur le président, cela ne s'applique qu'à l'établissement de l'accord-cadre infonuagique, pour lequel nous avons huit fournisseurs qualifiés. Nous leur avions demandé au départ, au moment où ils ont été qualifiés — parmi les choses que nous validions — quel était leur engagement en matière d'environnement et s'ils avaient un engagement concernant l'atteinte de la carboneutralité pour 2050. C'est ce que nous avons fait. Nous l'avons inscrit dans les livres pour sept des fournisseurs qui étaient qualifiés à la fin. Ce que nous n'avons pas nécessairement, c'est une attestation, et je pense que nous y travaillons, afin que nous soyons en mesure de montrer les résultats.
Comme l'a fait remarquer l'équipe de la vérificatrice générale, toutes les charges de travail et toutes les applications que nous plaçons dans le nuage ne consomment pas et ne sollicitent pas l'infrastructure de la même manière. Nous devons être en mesure de comparer ce que nous faisons dans le nuage par rapport à ce que nous faisons dans un centre de données d'entreprise. Est‑ce que je consomme plus d'énergie et est‑ce que je produis plus d'émissions? Quelle sera la différence? C'est quelque chose que nous ne pourrons pas faire sans ajouter une clause dans le contrat et c'est la direction que nous devons prendre. Autrement, si vous me demandez dans cinq ans si nous consommons et produisons moins ou plus selon qu'il s'agit d'un centre de données ou du nuage, je n'aurais pas les données et, franchement, si nous voulons progresser vers ces objectifs, nous devons les avoir.
Nous n'en sommes qu'au début. Ce qui se trouve dans le nuage est vraiment très limité. De nombreux ministères utilisent actuellement le nuage à des fins d'expérimentation et il ne s'agit donc pas d'un système informatique majeur. Certains ministères sont plus avancés que d'autres, mais une grande partie du travail que nous effectuons dans le nuage est vraiment minime. Cette situation va changer à l'avenir et c'est pourquoi nous devons mettre en œuvre ces contrôles.
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C'est une question à laquelle l'Agence du revenu du Canada serait mieux en mesure de répondre.
Je dois dire que l'adaptation au numérique est essentielle. De nos jours, si nous voulons fournir des services souples et faire face à la demande dans les périodes de pointe, nous devons utiliser le numérique. Nous devons utiliser la bonne infrastructure. À l'heure actuelle, une grande partie de l'infrastructure de l'Agence du revenu du Canada dépend de ce que nous appelons un « ordinateur central ». C'était ce qu'il y avait de mieux à l'époque où le nuage n'existait pas. Aujourd'hui, le nuage peut apporter le type de capacité informatique élevée et la rapidité que nous ne pouvions avoir qu'avec l'ordinateur central dans le passé. L'ordinateur central est un superordinateur fonctionnant dans un centre de données.
Je pense que le nuage — si nous restons dans le thème de l'audit — nous offre beaucoup plus de possibilités de le faire. Parfois, ce n'est pas seulement avec un grand programme. Pensez à l'Agence du revenu du Canada. Elle a probablement les plus grands programmes qui dépendent de la technologie au sein du gouvernement du Canada. Maintenant, avec le nuage, nous pouvons avoir ce type de rapidité pour quelque chose de bien moins grande envergure, ainsi que... et le travail analytique. Il y a là un grand potentiel.
Sommes-nous en mesure de le faire? Mme Luelo a dit que nous avons beaucoup de défis à relever sur le plan des talents et des multiples priorités au sein du gouvernement du Canada, mais je crois que nous avons fait le travail de base. Il est à espérer que nous aurons moins de serveurs cachés dans les placards.
Ce que je veux éviter, dès le départ, dans le travail que nous effectuons concernant le nuage... Il existe des instances infonuagiques que nous, autour de cette table, ne connaissons pas. Notre organisation doit gérer cela afin de ne pas retomber dans le désordre qui existait dans le passé, en ce qui concerne la présence de centre de données et de serveurs partout. Nous avons fait ce nettoyage. Il reste encore beaucoup de travail à faire. Nous devons être très organisés quant à la manière dont nous utilisons le nuage afin de ne pas créer... Nous tirons parti de l'expertise et nous la créons. Nous sommes organisés. Nous avons des règles communes afin de ne pas nous exposer. Si un incident se produit quelque part, nous savons ce qui est là et nous savons comment reprendre le contrôle afin d'éviter qu'il y ait des dommages et des conséquences.
Il s'agit d'être organisé à l'échelle de l'organisation. Les acteurs présents ici présents sont essentiels pour y parvenir.
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La menace contre le gouvernement du Canada est élevée depuis longtemps. Nous parlons toujours des blocages que nous effectuons au gouvernement du Canada. En ce qui a trait aux activités, nous disons qu'il s'agit de quatre à sept milliards de blocages par jour. Il s'agit en grande partie d'activités de reconnaissance et d'autres types de menaces, mais les menaces sont toujours là.
Nous avons également énuméré les évaluations internationales des cybermenaces. La cybercriminalité s'est réellement perfectionnée ces dernières années. Les États-nations sont toujours présents. La Chine, la Russie, l'Iran et la Corée du Nord sont les principaux pays qui nous préoccupent. Non seulement les moyens utilisés par les acteurs malveillants parrainés par des États se sont perfectionnés, mais la cybercriminalité a pris de l'ampleur dans cet espace. Cela s'est avéré très lucratif, je dirais, du point de vue des rançongiciels, par exemple. Cela alimente vraiment la menace dans cet espace.
Il est très important que nous tirions des leçons de ces menaces, ce que nous faisons quotidiennement. Nous sommes [inaudible] et nous voyons donc ce qui se passe partout au Canada dans une certaine mesure. Nous travaillons également avec nos partenaires pour nous assurer que nous utilisons tout ce que nous apprennent les menaces pour fournir des avis et des conseils. Nous travaillons avec nos partenaires pour nous assurer que nous formulons les meilleures recommandations et que nous les intégrons dans nos analyses de la sécurité et dans les types de solutions défensives que nous utilisons pour le gouvernement.
Nous ajoutons à cela, bien sûr, ce que nous avons appris grâce à nos activités liées au renseignement électromagnétique. Le CST a la chance de disposer d'un centre pour la cybersécurité et de capacités de renseignement électromagnétique étranger. Il s'agit de suivre les auteurs de cybermenace partout dans le monde et de nous fournir des renseignements que nous pouvons utiliser pour donner des avis et des conseils aux Canadiens.
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Merci, monsieur le président.
Je crois que c'est notre dernier tour, et je tiens donc à remercier tous les témoins de leur présence aujourd'hui.
Je vous remercie de votre travail. Je pense qu'il est important que les Canadiens comprennent la valeur de l'infrastructure numérique. Vous avez été très patients à notre égard, étant donné que nous ne sommes pas des spécialistes du domaine. Je tiens à vous remercier de participer à cette discussion.
Je voudrais revenir sur la question du renseignement électromagnétique qui a été mentionnée à plusieurs reprises. Un fait qui a été présenté aujourd'hui, si j'ai bien compris, et je ne me souviens plus quel témoin l'a mentionné, c'est que le Canada est le seul pays à utiliser les renseignements électromagnétiques à l'heure actuelle. Est‑ce exact?
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Monsieur le président, pour poursuivre sur la lancée de la dernière question, nous avons quelques cas d'utilisation. Il s'agit d'un travail pionnier en infonuagique. Nous faisons des choses inédites. Nous ne prenons jamais de risque en ce qui concerne la qualité, la sécurité, la confidentialité — les trois étant toujours liées —, mais en matière d'activités opérationnelles, nous expérimentons dans une certaine mesure, et c'est pourquoi il est très important de commencer de façon modeste, notamment pour apprendre avant de passer à l'échelle supérieure.
Nous travaillons avec un de nos clients en fonction des périodes de pointe qui font partie de son cycle de production. Nous construisons une infrastructure, puis, après un certain temps, nous devons la démanteler parce qu'elle n'est plus nécessaire. Nous travaillons donc avec ce client pour chercher à comprendre à quoi ressembleront ses prochaines activités, parce que nous nous appuierons davantage sur l'infonuagique et moins sur l'infrastructure traditionnelle. Nous faisons également l'évaluation des coûts à cet égard.
À l'avenir, nous serons en mesure de répondre un peu plus en détail à ce genre de questions sur le mode de fonctionnement.
De mon point de vue, l'un des avantages de l'infonuagique est la possibilité d'agir rapidement et d'augmenter ou de diminuer l'échelle. Le gouvernement du Canada n'a pas l'obligation de déclasser... On a installé tout cet équipement qui fonctionne depuis un an ou deux. Nous n'avons pas à l'acheter. Ce que nous allons payer, c'est le service.
Bien sûr, il s'agit d'un modèle différent, car nous ne dépenserons pas de capitaux; nous dépenserons plutôt au chapitre des coûts de fonctionnement. Il y aura une déviation passagère de nos dépenses, mais nous n'aurons pas à investir dans l'infrastructure ni dans l'infrastructure installée.
Il existe de nombreuses études de cas où cette approche est judicieuse, mais nous commençons à petite échelle, nous apprenons comment cela fonctionne, nous découvrons les défis à relever et nous nous adaptons. C'est ce modèle qui a porté ses fruits. Je suis très heureux que le CST ait ouvert la voie. Nous avons ainsi appris beaucoup de choses. Cette équipe prend très au sérieux la sécurité; il était donc normal de commencer l'aventure infonuagique avec une organisation qui accorde autant d'attention à la sécurité, parce que nous avions besoin de tirer des leçons. Nous devons nous sentir en sécurité avant de transférer quoi que ce soit d'autre vers le nuage. C'est pourquoi il est très important de commencer par le bon cas d'utilisation.
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Monsieur le président, il n'y a pas d'économies de coûts dans tous les cas.
Il y a des économies si nous adoptons ce que Mme Luelo a décrit comme un modèle ou une approche « intelligente », ou un certain type de… Je pourrais utiliser les mots « charge de travail », car c'est plus facile à décrire que les mots « application de données ». Il est possible de réaliser des économies de coûts, mais il faut procéder à une analyse détaillée avant de se lancer, car il est difficile de revenir sur ses pas. On ne peut pas changer d'avis si on construit un centre de données. Si on souhaite amortir l'investissement, il faut être présent pendant un certain temps.
Si nous allons dans le nuage, nous devons aussi apprendre à ne pas rester liés avec un fournisseur donné et rester souples. Mme Luelo a été très directe avec le Comité plus tôt, et je serai donc aussi direct sur ce point. J'ai dit à l'hyperscaler que ces entreprises ne nous ont pas encore donné le bon prix. Si nous nous organisons ensemble comme entreprise et que nous sommes en mesure de nous approvisionner dans le cadre de cette demande consolidée du gouvernement du Canada, nous pourrons obtenir un meilleur prix. Nous n'avons donc pas encore atteint la limite des économies possibles, car nous n'avons pas nécessairement obtenu le meilleur prix jusqu'à présent.
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Je vous remercie beaucoup. C'est un point important que je voulais souligner si j'en avais l'occasion.
Ce que nous voulions vraiment accomplir avec la recommandation sur le modèle de prévision des coûts ou le cadre de financement, c'était de permettre aux ministères qui intègrent le nuage de voir non seulement les coûts à court terme, mais aussi les coûts à moyen et long terme, parce qu'un grand ministère peut absorber les coûts supplémentaires que pourraient entraîner la nécessité d'augmenter les compétences, les outils ou la surveillance, mais c'est beaucoup plus difficile pour les plus petits ministères. Ils doivent parfois réaffecter des fonds provenant d'ailleurs, ce qui met en péril d'autres programmes ou même la sécurité.
Il s'agit là d'un élément important de l'analyse coûts-avantages. Lorsqu'on ne connaît pas les coûts à court, moyen et long terme, on ne peut pas se faire une idée précise de la situation. Je pense que nous sommes tous d'accord sur l'importance de ce point, et cela permettra de cerner les éléments qui devraient être transférés dans le nuage et ceux qui ne devraient pas l'être.