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Merci beaucoup, monsieur le président.
C'est un honneur pour moi de comparaître devant vous aujourd'hui pour parler de deux enjeux très importants au sein du ministère, et au sein du gouvernement en général. Ensuite, cela me fera grandement plaisir de répondre à vos questions.
J'aimerais vous remercier de me donner l'occasion de discuter de l'aliénation des biens immobiliers et terres fédérales excédentaires, dans le cadre de votre étude sur la mise en œuvre de la partie VII de la Loi sur les langues officielles.
J'aimerais également profiter de l'occasion pour faire le point sur ce que nous faisons pour améliorer la sécurité au travail des interprètes parlementaires.
Aujourd'hui, je suis accompagné des gens qui viennent de se présenter.
Je tiens à vous assurer que Services publics et Approvisionnement Canada s'est engagé à remplir ses obligations en vertu de la Loi sur les langues officielles et à contribuer à promouvoir la dualité linguistique au Canada.
Notre engagement s'étend à tous les secteurs de service du ministère et comprend l'aliénation de terrains, d'immeubles et d'autres biens excédentaires fédéraux.
En vertu de la partie VII, nous avons intégré des mesures positives dans notre processus d'aliénation pour favoriser l'épanouissement des communautés de langue officielle en situation minoritaire au Canada ainsi que pour appuyer leur développement et y contribuer.
[Traduction]
Notre ministère joue deux rôles clés dans le processus d'aliénation. D'abord, en tant qu'un des plus importants propriétaires immobiliers du gouvernement du Canada, SPAC doit assurer l'aliénation efficiente et responsable des biens immobiliers. Ensuite, en tant qu'organisme de services communs, nous offrons un soutien facultatif aux autres ministères et organismes fédéraux qui souhaitent aliéner leurs biens immobiliers excédentaires.
[Français]
De façon générale, la politique et les orientations dans ce domaine sont assurées par le Secrétariat du Conseil du Trésor du Canada, par le truchement de la Directive sur la vente ou le transfert des biens immobiliers excédentaires.
En reconnaissance du caractère délicat des biens immobiliers excédentaires ainsi que des divers intérêts des intervenants, la Directive énonce les attentes en matière de gestion de l'aliénation des biens immobiliers excédentaires.
La Directive est mise en œuvre dans le cadre d'un processus exhaustif dont les différentes étapes se trouvent à la page 5 du document que nous venons de remettre au Comité.
En juillet 2017, SPAC a mis en œuvre une nouvelle procédure pour rappeler aux provinces, aux territoires et aux municipalités leur responsabilité en ce qui concerne la prise en compte des intérêts des communautés de langue officielle en situation minoritaire lorsqu'ils évaluent l'utilisation possible des biens excédentaires et pendant le processus d'offre en priorité.
Notre ministère s'est engagé à collaborer avec les communautés de langue officielle en situation minoritaire afin de mieux connaître leurs besoins potentiels en matière de biens immobiliers.
En collaboration avec le Secrétariat du Conseil du Trésor, SPAC s'emploie à renforcer et à préciser l'orientation donnée aux gardiens sur le processus d'aliénation au regard des communautés de langue officielle en situation minoritaire. Nous aimerions surtout connaître les suggestions de ce comité concernant les modifications qui pourraient être apportées à la Directive sur la vente ou le transfert des biens immobiliers excédentaires établie par le Conseil du Trésor.
De plus, SPAC s'assure que la documentation liée à la vente des biens immobiliers excédentaires est disponible dans les deux langues officielles.
[Traduction]
J'en viens maintenant à la participation de la Société immobilière du Canada, ou SIC, dans le cadre de l'aliénation des biens qui ont été jugés stratégiques. Il s'agit généralement de biens complexes et de grande taille pour lesquels il pourrait être nécessaire d'exécuter des travaux d'aménagement et d'entreprendre des actions concertées. Bien que la SIC rende des comptes au Parlement par l'entremise de la ministre des Services publics et de l'Approvisionnement, , il s'agit d'une société d'État indépendante du gouvernement. En vertu de la Directive du Conseil du Trésor, la SIC achète des biens immobiliers excédentaires stratégiques qui ont le potentiel de procurer une plus grande valeur et supervise leur aliénation ordonnée et leur réintégration dans les communautés.
Permettez-moi de vous parler d'un de ces biens stratégiques, qui est situé sur la rue Heather à Vancouver.
[Français]
Le Conseil scolaire francophone de la Colombie-Britannique, ou CSF, a exprimé un intérêt considérable pour cette propriété stratégique, qu'il jugeait être un site potentiel pour une nouvelle école de langue française.
La Société immobilière du Canada a travaillé en étroite collaboration avec ses partenaires des Premières Nations et avec le CSF pour résoudre la question de l'emplacement de l'école dans le cadre du processus de planification municipale. Leurs efforts collectifs ont porté leurs fruits.
D'abord, le conseil municipal de Vancouver a approuvé à l'unanimité un énoncé de politique pour le projet de la rue Heather, lequel comprend une école relevant du CSF. Ensuite, les parties concernées ont signé un protocole d'entente pour un bail à long terme visant l'école. Je peux vous annoncer que ce bail, qui officialise le site de l'école, sera établi lorsque le conseil municipal aura approuvé le changement de zonage nécessaire au projet de la rue Heather, ce qui constitue la prochaine étape de l'approbation du plan municipal.
[Traduction]
Permettez-moi maintenant de passer à l'autre sujet de la réunion d'aujourd'hui, qui concerne l'interprétation simultanée.
Je tiens à souligner, comme nous devrions tous le faire, le travail, les efforts et l'expertise exceptionnels de nos interprètes de calibre mondial, qui travaillent ici, au Parlement du Canada.
Il y a un peu plus de deux ans, notre gouvernement a annoncé une nouvelle vision pour faire du Bureau de la traduction un chef de file dans la prestation de services linguistiques de grande qualité au gouvernement et à la population canadienne. C'est un rôle que j'ai assumé avec grand plaisir et dont je suis très fier, particulièrement en ce qui concerne le changement de cap du Bureau de la traduction.
[Français]
Sous la direction de son nouveau président-directeur général, Stéphan Déry, et de son équipe, le Bureau de la traduction a réalisé des progrès importants dans la mise en oeuvre de cette vision.
Jusqu'à récemment, l'interprétation simultanée était toujours assurée dans des conditions soigneusement contrôlées à partir d'une cabine et d'équipement spécialement conçus pour capter et traiter le son.
Le Bureau de la traduction offre deux services d'interprétation, l'un au Parlement et l'autre au gouvernement du Canada.
Les progrès technologiques des dernières années ont permis à un plus grand nombre de personnes d'assister virtuellement aux réunions. Il en a résulté une forte augmentation de la demande d'interprétation de téléconférences et d'interprétation par téléphone.
Les clients du gouvernement du Canada comptent beaucoup sur les téléphones de conférence, les téléphones cellulaires et les appareils mains libres dans leur travail quotidien. Toutefois, ces appareils ne répondent pas à la norme ISO requise pour l'interprétation simultanée.
Par conséquent, au cours des deux dernières années, il y a eu une augmentation importante des incidents liés à la santé et à la sécurité, dont bon nombre découlaient de la mauvaise qualité du son des lignes téléphoniques.
Lorsque la qualité du son est déformée, les interprètes ont tendance à augmenter le volume de leurs écouteurs afin de mieux distinguer les paroles. Dans ces cas, lorsqu'il y a du bruit, par exemple si du papier est manipulé ou si un classeur tombe près d'un microphone, il peut y avoir une augmentation soudaine du volume, ce qui entraîne ce que l'on appelle un choc acoustique.
[Traduction]
Nous savons également qu'une écoute prolongée dans des conditions acoustiques qui ne captent pas toute la gamme des fréquences vocales peut provoquer un tintement continu dans les oreilles, communément appelé acouphène. Le phénomène a été observé dans des pays et des organisations du monde entier qui ont connu une augmentation des services d'interprétation par téléphone.
Le Bureau de la traduction a collaboré avec des clients, des intervenants, des fournisseurs internationaux de services d'interprétation, des universités, des associations professionnelles et le syndicat pour élaborer un plan.
[Français]
Le Bureau de la traduction prend des mesures pour que tous les interprètes, quel que soit leur lieu de travail, exercent leurs fonctions dans un environnement sûr.
Tout d'abord, la composante audio du téléphone n'est plus acheminée à la console d'interprétation ni à la salle de conférence. Par conséquent, pour les clients des services d'interprétation des conférences, les participants qui prennent part à des téléconférences doivent envoyer leurs questions et commentaires par clavardage ou par courriel.
Ensuite, nous exigeons que tous les clients fassent mettre à niveau leurs systèmes d'interprétation simultanée afin qu'ils soient conformes à la norme ISO.
Troisièmement, le Bureau exige maintenant des clients qu'ils confirment par écrit qu'un technicien du son sera sur place pour la durée de l'événement et que des compresseurs-limiteurs seront installés sur les consoles d'interprétation.
[Traduction]
Pour l'interprétation parlementaire, le Bureau travaille en étroite collaboration avec les services multimédias parlementaires afin d'améliorer la qualité audio et d'assurer ainsi la sécurité des conditions de travail des interprètes. Les deux nouvelles chambres législatives sont dotées de systèmes d'interprétation simultanée et de consoles conformes à la norme ISO, avec limiteurs-compresseurs intégrés pour protéger les interprètes contre les chocs acoustiques. Cet été, toutes les salles de comité du Parlement seront entièrement équipées de consoles conformes à la norme ISO. Entre-temps, nous avons fourni des limiteurs de son portables à tous les interprètes.
[Français]
Nous sommes convaincus que ces mesures permettront d'améliorer la sécurité et le bien-être de nos interprètes.
À cet égard, la direction du Bureau de la traduction continuera de travailler en étroite collaboration avec le syndicat et l'association professionnelle représentant les interprètes de conférence.
Nous cherchons également des solutions à plus long terme à ces préoccupations. Entre autres, nous avons lancé une demande de propositions à l'intention des entreprises canadiennes intéressées à trouver des solutions novatrices dans ce domaine.
Nous mettons ces entreprises au défi de concevoir, pour les besoins de l'interprétation simultanée à distance, une plateforme numérique moderne entièrement conforme à la norme ISO et qui répond aux besoins en évolution de nos clients.
En parallèle, nous nous tenons au courant des technologies émergentes et nous surveillons les efforts déployés à ce titre par d'autres organisations dans le monde.
Nous nous engageons à protéger la santé et la sécurité de nos interprètes, qui fournissent un service précieux et de grande qualité, à l'instar de celui que nous recevons aujourd'hui au Comité.
[Traduction]
Je tiens également à mentionner les progrès réalisés par le Bureau pour moderniser ses systèmes internes et mieux servir les ministères clients et les fournisseurs. Ces efforts ont permis de franchir une étape importante avec l'attribution récente d'un contrat pour le développement et la mise en œuvre d'une nouvelle plateforme Web qui augmente la capacité du Bureau à fournir des services linguistiques de la plus haute qualité et en temps opportun.
[Français]
Je termine en précisant que SPAC s'engage à promouvoir et à appuyer les langues officielles et le bilinguisme au Canada, et ce, dans tout ce qu'il fait.
Cette année marque le 50e anniversaire de la Loi sur les langues officielles, et nous pouvons être fiers de nos efforts pour servir les Canadiens dans la langue officielle de leur choix.
Nous savons que nous devons continuer d'améliorer nos relations, en particulier avec nos communautés de langue officielle en situation minoritaire, pour mieux soutenir la vitalité de ces communautés et contribuer à bâtir un avenir meilleur pour tous les Canadiens.
Je suis entièrement disposé à répondre à vos questions, et c'est avec plaisir que je continuerai à travailler avec ce comité pour promouvoir la dualité linguistique au pays.
Je vous remercie.
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Merci, monsieur le président.
Merci à tous d'être ici ce matin.
Monsieur MacKinnon, dans la progression des nombres, le no 23 vient avant le no 35, à ma connaissance, en tout cas. C'est le cas dans la Constitution canadienne aussi et dans la Loi sur les langues officielles.
Si vous voulez une suggestion, je vais vous en faire une tout de suite. Je pense que je vais même, lors d'une prochaine rencontre du Comité, proposer une motion pour que l'ensemble des parlementaires puisse s'entendre.
Je vais vous proposer une mesure qui va dans le sens de ce que M. Samson, Mme Fortier et M. Clarke ont dit plus tôt.
À l'étape 4, on parle de consulter les Autochtones. Nous n'avons rien contre les Autochtones, bien sûr, mais, à l'étape 3 ou 4, ou entre les étapes 3 et 4, il faudrait parler de consulter les CLOSM et les commissions scolaires. Il est aussi essentiel de les consulter que la Constitution nous oblige à consulter les Autochtones.
Dans la Loi constitutionnelle, l'article 23, qui porte sur les communautés de langue officielle en situation minoritaire, vient avant l'article 35, qui porte sur les droits des peuples autochtones. Les parlementaires qui ont rédigé la Loi à l'époque, ou qui l'ont suggérée, ont d'abord parlé des droits des minorités de langue officielle.
Vous avez parlé de mesures positives dans votre allocution d'ouverture. Je pense que ce serait une mesure positive de donner le signal clair et fondamental selon lequel les francophones du pays en situation minoritaire se situent au même rang que les Autochtones, et que c'est le cas aussi des commissions scolaires, qui doivent se battre dans le cadre du processus d'aliénation décrit ici. Elles doivent se battre pour s'assurer de prendre leur place, d'avoir des locaux ou des terrains disponibles pour elles.
Je vous pose la question et je la pose aussi à M. McBain. Vous êtes un politicien, comme nous. Nous avons tous de grandes ambitions politiques et nous voulons bien servir l'ensemble de la communauté. Dans les faits, à partir du moment où nous rédigeons des lois, des règlements et des processus, ce n'est pas nous qui les appliquons. Ce sont M. McBain et ses collègues.
Ces personnes pensent-elles la même chose que nous ou pensent-elles que, malgré nos grandes ambitions, il y a peut-être des choses plus réalistes à faire sur le terrain au quotidien, qui sont peut-être différentes de ce que nous désirons qu'il soit fait?