Mesdames et messieurs, bonjour.
Au nom de la présidente du conseil d'administration de la Société Santé en français, la Dre Anne Leis, je vous remercie de votre invitation à comparaître devant vous.
Créée en 2002, la Société Santé en français est un organisme composé d'un secrétariat et de 16 réseaux provinciaux et territoriaux dont l'objectif est d'augmenter l'accès aux services de santé en français au sein des communautés francophones en situation minoritaire partout au Canada.
La Société et les réseaux ont réussi à bâtir et à maintenir des partenariats et des liens solides avec les décideurs politiques, les professionnels de la santé, les gestionnaires des services de santé, les établissements de formation postsecondaire et les communautés. De cette façon, les besoins en santé de nos communautés sont partout sur le radar.
Durant les rencontres de consultation en vue du renouvellement du Plan d'action pour les langues officielles, les Canadiennes et les Canadiens ont mentionné partout que l'accès à la santé dans leur langue est une priorité pour leur communauté et pour eux-mêmes. On peut le comprendre facilement. La langue est un élément essentiel en matière de services de santé sécuritaires et de qualité, et elle est aussi un déterminant de la santé.
Pourquoi est-ce important? Les barrières linguistiques sont fréquemment la cause d'erreurs de compréhension ou de diagnostic, et elles peuvent être une source de complications. Cela entraîne des coûts additionnels pour les systèmes de santé et crée chez les patients un sentiment d'impuissance, de stress et d'insatisfaction puisqu'ils ont l'impression d'être incompris par les professionnels de la santé.
La santé en français, c'est avant tout un service centré sur l'individu. Ce sont des personnes comme vous et moi qui, particulièrement quand elles sont malades et vulnérables, ont besoin de services dans leur langue. Voici quelques exemples de situations réelles qui se sont présentées dans le cadre de notre travail.
Un enfant de 7 ans ne comprenait pas l'anglais et devait recevoir des traitements de chimiothérapie sans avoir la possibilité de communiquer directement dans sa langue avec l'équipe médicale.
Une adolescente atteinte de troubles de santé mentale devait mettre en parole dans sa langue seconde ce qui la hantait ou trouver les bons mots pour exprimer ce qu'elle ressentait.
Des aînés francophones qui avaient vécu toute leur vie en français ou qui avaient perdu l'usage de leur langue seconde devaient se résigner à terminer leurs jours dans un système de santé où les professionnels étaient incapables de leur parler dans leur langue.
Un ingénieur venant du Québec, déployé quelque part en Nouvelle-Écosse, s'était présenté à l'urgence d'un hôpital avec son épouse enceinte qui souffrait de douleur aiguë. Ils étaient tous les deux en état de panique, incapables de trouver les mots en anglais pour communiquer avec les professionnels.
Souvent, les gens retardent leur visite ou ne font pas appel aux services de santé. Ces barrières occasionnent aussi du stress pour les professionnels, qui ne peuvent communiquer efficacement avec leurs patients pour leur offrir des services de qualité. Le message ici est bien simple: quand on est malade et vulnérable, on n'est pas bilingue.
J'en viens maintenant à la modernisation de la Loi sur les langues officielles. Conjointement avec le Consortium national de formation en santé, ou CNFS, nous avons produit, avec l'appui d'un conseiller juridique, un argumentaire concernant la modernisation de la Loi et son incidence sur la santé. En décembre, le CNFS et notre organisme avons finalisé le document, et nous vous avons envoyé à chacun une copie.
Nous avons aussi appuyé nos collègues de la Fédération des communautés francophones et acadienne du Canada, ou FCFA, dans l'élaboration d'un modèle de projet de loi pour modifier la Loi sur les langues officielles. Voici comment la loi modernisée pourrait favoriser l'augmentation de l'accessibilité à la santé en français.
Nous appuyons la recommandation suivante de la FCFA:
Tout accord entre le gouvernement fédéral et une province prévoyant un transfert de fonds doit contenir une clause linguistique exécutoire favorisant la progression vers l'égalité de statut et d'usage du français et de l'anglais dans la société canadienne et visant l'épanouissement et le développement des communautés de langue officielle en situation minoritaire.
L'épanouissement et le développement de nos communautés ne peuvent se faire sans un accès à des services de santé en français. Par exemple, lors des récentes négociations entre le fédéral et les provinces et territoires sur les accords en matière de soins de santé mentale, de services à domicile et de soins palliatifs et de fin de vie, le CNFS et la Société ont conjointement recommandé à Santé Canada d'intégrer des mesures de rendement sur les obligations envers nos communautés, entre autres parce que ces domaines sont particulièrement névralgiques quant aux enjeux liés à la communication et à la langue.
Dans le cadre juridique actuel, la prestation de ces services, rendue possible avec de l'argent venant du fédéral, ne se fera dans les deux langues officielles que si la province le désire, et vous savez comme moi que cela n'arrivera pas, dans la majorité des cas.
La modernisation de la Loi sur les langues officielles devrait rendre obligatoire et non négociable la dualité linguistique dans tous les accords de transfert, y compris ceux liés au domaine de la santé.
En ce qui concerne le domaine de la santé spécifiquement, le gouvernement fédéral possède déjà un pouvoir de dépenser dans les sphères d'activité de son choix et peut rattacher des conditions aux subventions, notamment des conditions qui relèveraient de la compétence des provinces et des territoires.
Dans le domaine de la santé, il y a un instrument qui s'appelle la Loi canadienne sur la santé. Cette loi reconnaît la compétence des provinces et territoires en matière de santé. Elle établit cinq conditions d'octroi quant au versement d'une contribution. Ces conditions sont la gestion publique, l'intégralité, l'universalité, la transférabilité et l'accessibilité.
La condition d'universalité suppose que cent pour cent des personnes assurées d'une province ou d'un territoire ait droit aux services de santé assurés prévus selon des modalités uniformes.
La condition d'accessibilité suppose que le régime provincial ou territorial offre des services de santé assurés selon des modalités uniformes et ne fasse pas obstacle, directement ou indirectement, à un accès satisfaisant à ces services. Cela s'applique également aux francophones en situation minoritaire.
En conformité avec le projet de loi proposé par la FCFA, nous recommandons que la modernisation de la Loi sur les langues officielles inclue un amendement à la Loi canadienne sur la santé, soit l'ajout d'une sixième condition, la dualité linguistique. Cette condition suppose que les provinces et territoires élaborent un programme d'accès aux services de santé pour les communautés de langue officielle en situation minoritaire en tenant compte des ressources humaines, matérielles et financières de chaque établissement ainsi que des caractéristiques socioculturelles et linguistiques de la population desservie.
La Loi oblige les institutions fédérales à prendre des mesures positives pour mettre en oeuvre l'engagement du gouvernement consistant à favoriser l’épanouissement des minorités francophones et anglophones du Canada et à appuyer leur développement, ainsi qu’à promouvoir la pleine reconnaissance et l’usage du français et de l’anglais dans la société canadienne.
Nous croyons que la Loi doit être modernisée afin de veiller à ce que les obligations fédérales en matière de santé soient respectées intégralement dans les accords de contribution conclus avec les organismes nationaux, notamment l'Institut canadien d'information sur la santé, l'Institut canadien pour la sécurité des patients, la Commission de la santé mentale du Canada et plusieurs autres.
Comme vous le savez sans doute, pour effectuer de vrais changements, on a besoin de données probantes. Celles-ci sont nécessaires pour mesurer les résultats et les progrès. On ne peut changer que ce qu'on peut mesurer. Or la collecte de données probantes relève de plusieurs organismes. La Loi devrait contraindre les institutions fédérales à recueillir des données en matière de langues officielles et veiller à ce que ces données fassent l'objet d'analyses utiles aux communautés. Je pense, par exemple, à Statistique Canada, à Santé Canada, à l'Institut canadien d'information sur la santé, à l'Agence de la santé publique du Canada, et j'en passe.
De plus, le gouvernement fédéral pourrait favoriser la collecte des données linguistiques par les provinces et territoires, et offrir des incitatifs financiers aux provinces et territoires pour que la variable linguistique soit intégrée à leur carte santé.
Nous savons, étant donné la nature de notre travail, que la compréhension de la Loi et des responsabilités qui en découlent est souvent partielle ou erronée. La responsabilité individuelle et l'application de la Loi en vase clos rendent très difficile la mise en place de mesures transversales qui permettraient d'atteindre les objectifs de la Loi.
La modernisation de la Loi sur les langues officielles doit donc conférer au gouvernement fédéral un rôle clair, c'est-à-dire qu'il devrait prendre toutes les mesures nécessaires et d'en faire la promotion au sein de son propre appareil.
En conclusion, Santé Canada dépend d'organisations comme la Société et le CNFS, pour respecter ses obligations en vertu de la Loi. La Société et ses réseaux veulent continuer à exercer leur mandat auprès de nos partenaires pour qu'ils acquièrent les connaissances, les compétences, les outils et le soutien nécessaires à la prise de décisions et de mesures concrètes pour qu'ils puissent répondre aux besoins de nos communautés.
Nous voulons poursuivre notre mission pour que les communautés aient un meilleur accès aux services de santé en français et ainsi contribuer à la vitalité de nos communautés. Nous avons besoin du leadership du gouvernement fédéral et d'une loi sur les langues officielles qui soit solide.
Pendant trop longtemps, les francophones en situation minoritaire n'ont pas eu accès à des services d'une qualité équivalente à celle des services offerts à la communauté majoritaire, et ils ont cessé de les demander. Pourtant, il y a encore de très grands besoins. Il reste encore beaucoup de choses à accomplir et un énorme rattrapage à faire.
Je vous remercie de nous avoir permis de vous présenter notre perspective et nos recommandations dans le cadre de l'étude de la modernisation de la Loi sur les langues officielles.
Nous serons heureux de répondre à vos questions.
:
Messieurs Paradis, Clarke, Choquette et membres du Comité, bonjour.
[Traduction]
Le Réseau de recherche sur les communautés québécoises d'expression anglaise, ou QUESCREN, est né en 2008 d'une initiative entreprise en collaboration par l'Université Concordia, l’Institut canadien de recherche sur les minorités linguistiques et le ministère du Patrimoine canadien. Aujourd'hui, le Secrétariat aux relations avec les Québécois d'expression anglaise du gouvernement du Québec offre également son soutien.
Le QUESCREN est un réseau coopératif d'institutions, de chercheurs et d'intervenants promouvant la compréhension et l'épanouissement des communautés minoritaires anglophones du Québec par la recherche, la formation, la mobilisation du savoir, le réseautage et la sensibilisation.
Je vous remercie de m'avoir invitée à représenter le QUESCREN. Selon ce que je crois comprendre, dans le cadre de son étude sur la modernisation de la Loi sur les langues officielles, votre comité met l'accent sur la partie VII ainsi que sur le respect de la Loi par les Canadiens et l'incidence de la Loi sur ces mêmes Canadiens. Mes commentaires porteront sur le premier et le troisième de ces éléments.
Dans la partie VII, le gouvernement canadien s'engage à favoriser l'épanouissement des communautés francophones et anglophones en situation minoritaire du Canada et à appuyer leur développement.
Concernant la vitalité de la communauté, M. Richard Bourhis, un chercheur et un membre du QUESCREN, a aidé à mettre au point le concept. Il a noté que plus un groupe fait preuve de vitalité, plus les chances sont grandes qu'il réussisse à survivre en tant que communauté linguistique distincte.
Les chercheurs ont recours à un cadre d'évaluation de la vitalité pour étudier des facteurs comme la démographie et le soutien institutionnel. Des études montrent que les communautés anglophones du Québec manquent de vitalité dans ces domaines et présentent des taux d'émigration, de sous-emploi et de pauvreté importants. À mon avis, le concept de vitalité est utile et devrait être conservé dans la nouvelle incarnation de la Loi. Je propose, cependant, quelques changements.
Premièrement, la Loi ne donne pas de définition du terme « vitalité » et n'explique pas comment le gouvernement améliorerait le concept. Il serait utile que cela soit précisé dans la Loi modernisée.
Deuxièmement, la Loi ne fait pas référence à des concepts utilisés dans d'autres recherches qui donnent davantage d'information sur les communautés de langue officielle en situation minoritaire. Par exemple, des sociolinguistes et des chercheurs en ethnologie critiques comme Diane Gérin-Lajoie, une autre chercheuse du QUESCREN, montrent que l'identité des communautés linguistiques minoritaires évolue et se rattache à d'autres identités comme les identités bilingues ou multilingues.
D'autres chercheurs utilisent des concepts intersectionnels et de minorités multiples pour expliquer que l'on peut être membre d'une minorité linguistique et de groupes raciaux ou immigrants, et aussi que les communautés linguistiques minoritaires ont leurs propres hiérarchies en matière de race et de statut d'immigrant. Par exemple, Yasmeen Abu-Laban et Claude Couture, de l'Université de l'Alberta, soutiennent que faire référence à ce qu'ils appellent « le français/l'anglais » relève de la pensée binaire, ce qu'ils considèrent utile pour l'analyse, mais qui a pour effet d'atténuer la « complexité et les nuances » nécessaires à la bonne compréhension des minorités linguistiques, selon eux.
Il serait intéressant que la Loi modernisée reconnaisse la complexité et la diversité des communautés de langues officielles. Leurs populations ont de multiples identités et peuvent être membres de plus d'une minorité. À mon avis, les politiques et les programmes mis en oeuvre dans le cadre de la Loi devraient prendre ces facteurs en compte.
Toujours relativement à la partie VII, si la communauté de langue officielle du Québec partage des caractéristiques avec les communautés francophones, elle est également différente. Sa population est composée de groupes régionaux et ethnoculturels uniques et diversifiés.
Une loi modernisée devrait, à mon avis, continuer à appuyer la communauté de langue officielle en situation minoritaire tout en reconnaissant aussi explicitement le caractère distinctif et l'importance égale des deux communautés linguistiques minoritaires et en tenant compte de leurs besoins et profils distincts. Pour les communautés anglophones, cela peut vouloir dire s'attaquer aux problèmes de vitalité et aux difficultés auxquels doivent faire face les minorités multiples vulnérables et enrichir en parallèle le potentiel unique des communautés en ce qui concerne, par exemple, leur tradition d'accueil des immigrants.
Je ne veux pas donner l'impression que le Québec anglophone est unique par son hétérogénéité ni que la Loi devrait être formulée d'une façon qui traite différemment les communautés linguistiques minoritaires. Chacune des communautés de langue officielle en situation minoritaire du Canada est face à des défis uniques, et c'est pourquoi il est vraiment essentiel de consulter pour mettre en oeuvre des mesures positives qui favorisent leur épanouissement individuel.
Mes brefs commentaires porteront maintenant non plus sur la partie VII, mais sur l'incidence de la loi sur les Canadiens. Le Québec, comme vous le savez, a sa propre loi sur la langue, la Charte de la langue française. À ma connaissance, au Québec anglais, elle est beaucoup mieux connue que la Loi sur les langues officielles. Paul Zanazanian, chercheur et membre du QUESCREN, a étudié la mémoire historique commune de notre communauté sur le Québec. Il considère l'adoption de la Charte, et non celle de la Loi, comme un événement clé dans cette mémoire partagée. De plus, la recherche sur le Québec anglophone a accordé beaucoup plus d'attention à la Charte. Une recherche bibliographique menée par mot-clé répertorie plus de 450 publications sur la Charte et environ cinq seulement sur la Loi fédérale.
Je me demande dans quelle mesure les autres Québécois connaissent la Loi. Dans le cadre de la modernisation de la Loi, il pourrait être utile que le gouvernement détermine dans quelle mesure les Québécois d'expression anglaise, voire tous les Québécois connaissent la Loi. Et si, comme je le pense, ils ne la connaissent pas bien, le gouvernement devrait réfléchir aux conséquences que cela pourrait avoir sur la promotion et la mise en oeuvre des politiques.
Un autre aspect de l'incidence de la Loi sur les Canadiens est le sentiment d'inclusion et d'exclusion. D'éminents Canadiens se sont penchés sur la question. Par exemple, Mme Abu-Laban et M. Couture, déjà cités, ont fait observer que, du point de vue des peuples autochtones — et de la théorie postcoloniale —, il y a beaucoup à dire sur le concept des « deux peuples fondateurs ». De même, un commentateur politique a récemment parlé des Canadiens autochtones et immigrants comme de groupes « dont les expériences linguistiques se produisent à l'extérieur » de ce qu'il appelle « ces cadres obsolètes » de la Loi sur les langues officielles. Il demande au gouvernement de protéger les langues de ces groupes, et pas seulement les langues officielles.
Mes collègues du secrétariat du QUESCREN et moi-même sommes convaincus que la Loi et sa reconnaissance des communautés de langue officielle en situation minoritaire demeurent pertinentes. Cependant, nous croyons qu'il est important d'être à l'écoute des critiques. Le processus de modernisation de la Loi pourrait-il aussi, d'une façon ou d'une autre, prendre en compte les préoccupations de ces autres populations ou y répondre? Par exemple, je me demande quel sera le lien entre la Loi renouvelée et la nouvelle Loi sur les langues autochtones et, en particulier, quelles seront les conséquences pour les nombreux Autochtones anglophones du Québec.
En conclusion, idéalement, la modernisation de la Loi sur les langues officielles aidera à maintenir la cohésion sociale au Canada à une époque de changements sociaux. Je conclurai, en m'appuyant sur les enseignements que j'ai tirés de mon expérience au QUESCREN, que la modernisation du processus devrait se faire selon les principes généraux suivants: reconnaître l'importance de la diversité, de l'inclusivité et du rapprochement entre les différentes communautés linguistiques et culturelles; avoir un dialogue respectueux; suivre un processus décisionnel fondé sur des données probantes; utiliser la recherche axée sur différentes méthodes pour saisir les nuances et comprendre la complexité.
Je terminerai mes remarques en invitant tous les membres du Comité à assister à une conférence que nous coorganisons. Elle s'intitule « 50 ans de la Loi sur les langues officielles » et elle se tiendra à Gatineau les 29 et 30 mai.
Merci de m'avoir invitée ici aujourd'hui. Thank you.
:
Tout à fait, et je crois que nous pourrons en tirer des leçons.
[Français]
Merci, Mme O'Donnell.
Monsieur Tremblay, je vais d'abord donner mon opinion.
On ne dépense pas suffisamment de fonds pour faire de la recherche. La recherche est mon thème de la journée. Je crois que les communautés de langue officielle en situation minoritaire ont vraiment besoin de la recherche afin de justifier la situation sur le terrain et de démontrer à quel point elles sont défavorisées et qu'elles continuent de souffrir. Cela est un constat général.
En ce qui concerne le domaine de la santé, un journaliste, qui n'est pas loin de nous en ce moment, M. Vachet, a écrit un article qui s'intitule « La recherche en santé en français menacée ». Il énonce clairement qu'en août dernier, a annoncé un investissement de 378 millions de dollars destiné au financement de 405 projets et que seulement un projet en français a été approuvé. C'est très grave.
Voici ce dont il est question. Un programme avait été mis en place par les libéraux en 2004, précisément pour les communautés de langue officielle en situation minoritaire. Comme vous le savez bien, en 2012, le gouvernement Harper l'a aboli, ce qui est vraiment dommage parce que nous constatons maintenant les répercussions de ces compressions.
Malgré tout cela, rien n'a changé encore, et les libéraux en acceptent la responsabilité aussi, pour le moment.
Parlez-moi un peu de ce programme. Pourquoi était-il important pour faire avancer la santé en français au Canada?
:
Merci beaucoup de la question, ma chère députée. Je suis dans votre circonscription.
J'aimerais ajouter qu'un nouveau comité a été créé il y a deux ans. Je parle du Comité consultatif fédéral du portefeuille de la santé pour les communautés de langue officielle en situation minoritaire du Canada, ou CLOSM, de Santé Canada. Ce comité a déjà existé. Il avait été aboli en 2007, mais il a été recréé il y a deux ans.
C'est un comité qui regroupe des gens du CNFS, de la SSF et, du côté québécois, du Community Health and Social Services Network, ou CHSSN, de l'Université McGill, de l'Agence de la santé publique du Canada, des Instituts de recherche en santé du Canada et de Santé Canada. Il se réunit deux fois par année. Nous avons établi un plan de travail et les données linguistiques sont l'un des sujets abordés. C'est d'ailleurs le sujet de notre prochaine rencontre, au mois de mai.
Actuellement, nous, à la SSF, et le CNFS, Santé Canada et l'ICIS travaillons ensemble à ce dossier. Il nous reste à ajouter le volet de la recherche, qui est vraiment important. Il faut aussi savoir de quel type de données on a besoin. Statistique Canada a aussi un comité consultatif qui se penche sur le dossier.