:
Merci, monsieur le président.
[Traduction]
Bonjour, distingués membres du Comité.
[Français]
Cette année, le rapport annuel se divise en trois chapitres. Le premier traite du 150e anniversaire de la Confédération canadienne, que nous avons le plaisir de célébrer cette année. Le second chapitre aborde un plus grand nombre de sujets liés aux nouvelles possibilités en matière de langues officielles. Enfin, le troisième chapitre traite du leadership dans la fonction publique. Prenons-les un à un, si vous le voulez bien.
[Traduction]
D'abord, le Commissariat aux langues officielles a déployé de nombreux efforts au cours des mois précédant le 150e anniversaire de la Confédération pour s'assurer que les ministères et organismes fédéraux tiennent pleinement compte de la dualité linguistique dans leurs activités et dans les services qu'ils offrent à la population durant cet événement marquant pour le pays.
Nous serons aussi de la fête, profitant de l'occasion pour mieux faire connaître le rôle central qu'a joué la dualité linguistique dans l'histoire du pays et son importance pour l'avenir.
Les célébrations ne se limiteront pas à l'année 2017, car, dans deux ans, nous célébrerons un autre anniversaire qui constitue un jalon important dans l'histoire canadienne. En 2019, la Loi sur les langues officielles aura 50 ans. Il faut saisir cette occasion pour examiner l'état de santé du régime linguistique fédéral en tenant compte des nombreux changements qui ont marqué la société canadienne depuis la révision de la Loi en 1988.
De fait, l'évolution de divers éléments contextuels, dont les changements technologiques, signale que le temps est venu de réfléchir à la pertinence d'une révision de la Loi. Le gouvernement devrait prendre acte de cette situation et entamer une réflexion sur une refonte éventuelle de la Loi. C'est certainement ce que nous entendons faire au Commissariat, en consultation avec les communautés de langue officielle en situation minoritaire. Il s'agit peut-être de la seule recommandation de ce rapport annuel, mais elle s'ajoute bien entendu aux nombreuses autres recommandations faites dans divers dossiers en 2016 et 2017.
[Français]
Tout au long de l'année, l'évolution de certains dossiers a ouvert de nouvelles perspectives dans des domaines essentiels, comme l'appui au développement de la petite enfance.
Vous me permettrez ici de vous reporter au 3 octobre dernier, jour où le commissaire Graham Fraser a dévoilé son rapport intitulé « La petite enfance: vecteur de vitalité des communautés francophones en situation minoritaire ». Ce rapport révèle que, dans les communautés francophones en situation minoritaire, le développement de la petite enfance est miné, notamment par un manque de ressources, une pénurie de personnel dans les centres de la petite enfance et une fragmentation des services.
Il a aussi permis de confirmer que l'absence d'un financement consacré spécialement à ce secteur dans la Feuille de route pour les langues officielles du Canada 2013-2018, intitulée « Éducation, immigration, communautés », a rendu ces communautés vulnérables et souvent incapables de répondre à leurs propres besoins.
[Traduction]
Au cours des 12 derniers mois, le Commissariat a participé aux consultations menées par Patrimoine canadien afin d'appuyer l'élaboration du prochain plan d'action sur les langues officielles, qui sera rendu public sous peu. Nous avons noté que les groupes consultés ont mis l'accent sur la promotion de la dualité linguistique, la vitalité des communautés de langue officielle en situation minoritaire et le rôle actif du gouvernement fédéral.
En matière d'accès à la justice, le 20 octobre 2016, le gouvernement fédéral a annoncé la modification du processus de nomination des juges des cours supérieures. Ces changements faisaient partie des recommandations formulées par le commissaire Fraser et ses homologues de l'Ontario et du Nouveau-Brunswick dans leur étude conjointe de 2013, intitulée L'accès à la justice dans les deux langues officielles: Améliorer la capacité bilingue de la magistrature des cours supérieures.
En 2016-2017, un grand nombre des interventions du Commissariat ont eu pour but de soutenir le leadership manifesté par certaines institutions, mais aussi d'en amener d'autres à faire preuve de la même volonté.
Le Commissariat a appuyé les efforts de ceux et celles qui ont travaillé à mettre en oeuvre la Loi dans leur champ de compétence respectif. Il a aussi encouragé l'adoption d'approches plus stratégiques pour trouver des solutions à des problèmes systémiques et élaboré des outils qui pourront aider les institutions à mieux respecter l'esprit et la lettre de la Loi.
[Français]
Malgré tous ces signes encourageants, il reste encore beaucoup de chemin à parcourir en matière de respect des langues officielles, comme en témoigne le présent rapport annuel, qui fait notamment état de la réception de 1 018 plaintes recevables au Commissariat en 2016-2017. Nous n'avions pas vu un tel volume de plaintes depuis l'année 2009-2010, année où nous avions reçu 876 plaintes contre Radio-Canada/CBC dans le dossier concernant la station de radio CBEF Windsor, en Ontario. Comme c'est généralement le cas, la majorité des plaintes, soit 565, touchent les communications avec le public.
D'ailleurs, en mars 2017, le Commissariat a terminé son enquête sur des plaintes relatives à un manque de services en français sur la Colline du Parlement. Depuis le dépôt des plaintes à ce sujet en 2015, la responsabilité de la sécurité sur la Colline du Parlement a été confiée au Service de protection parlementaire, et celui-ci a mis en place diverses procédures opérationnelles, y compris des systèmes de rappel et des programmes de formation qui visent à ce que tous ses employés soient au fait des exigences établies par la Loi et s'y conforment en tout temps.
Par ailleurs, 183 plaintes concernaient la partie V de la Loi, qui porte sur la langue de travail. Cet enjeu reste toujours une préoccupation.
De plus, nous avons noté une forte augmentation des plaintes liées à l'article 91 de la Loi, avec 192 plaintes concernant la classification linguistique des postes. Nous ne pouvons rester insensibles à ce résultat pour le moins inquiétant.
[Traduction]
Dans ce contexte, en mai 2016, le commissaire avait écrit au président du Conseil du Trésor pour lui demander de modifier la Directive sur les langues officielles pour la gestion des personnes afin de tenir compte de sa recommandation au sujet du profil linguistique des postes de supervision, formulée dans son rapport annuel de 2010-2011. Nous avons entamé un dialogue avec le Secrétariat du Conseil du Trésor pour approfondir la question.
Des changements sont déjà en cours dans certaines institutions fédérales concernant le niveau de compétences linguistiques requis pour les postes de supervision dans les régions désignées bilingues aux fins de la langue de travail. Durant l'exercice 2016-2017, Services partagés Canada, Santé Canada, l'Agence de la santé publique du Canada, l'Agence des services frontaliers du Canada et le Musée des beaux-arts du Canada ont souscrit à la position du Commissariat concernant le niveau de compétences linguistiques requis.
Cette année, plutôt que de préparer des bulletins de rendement d'institutions fédérales, nous avons mené nos propres consultations auprès de plusieurs communautés de langue officielle en situation minoritaire et ministères afin de recueillir leurs commentaires sur l'efficacité de nos interventions, en ce qui concerne précisément notre travail avec les institutions fédérales, nos études et notre promotion de la dualité linguistique. Les résultats sont encourageants: les personnes consultées ont une opinion favorable du travail du Commissariat et souhaitent qu'il en fasse davantage. Une lettre avec plus d'information sur les résultats de cette consultation a été déposée à votre intention aujourd'hui.
[Français]
Il importe de célébrer les victoires, mais je suis consciente qu'il reste d'importants défis à relever à l'échelle nationale. Selon des projections récemment publiées par Statistique Canada, d'ici 2036, la proportion de francophones au pays ne cessera de diminuer.
Cette projection met à l'avant-plan l'importance des efforts actuels pour faire des communautés francophones en situation minoritaire de tout le pays des sociétés d'accueil.
Si nous pouvons craindre, à juste titre, que la place du français soit remise en question par la démographie, l'état de l'opinion publique majoritaire semble continuer à s'améliorer.
Dans le cadre d'un sondage réalisé par la firme Nielsen au début de 2016 pour le compte du Commissariat, 88 % des répondants ont dit appuyer les objectifs de la Loi. Autre statistique intéressante, 96 % des répondants ont affirmé que les Canadiens devraient pouvoir obtenir des services du gouvernement fédéral dans la langue officielle de leur choix.
Je tenais à terminer sur une note positive, car le beau temps est de retour, après tout.
Je vous remercie de votre attention.
Sur ce, je suis prête à répondre à vos questions.
:
Merci, madame Saikaley.
Madame Lapointe, je vous remercie de la question.
En collaboration avec le QCGN, nous avons commencé à étudier ces questions en détail au Québec. Nous voyons ce qui, au Québec, est différent des autres provinces où l'on retrouve des populations minoritaires francophones. Vous avez déjà vu cela dans le rapport que M. Fraser a déposé en novembre dernier. Dans les communautés francophones hors Québec, la question de la petite enfance touche l'identité francophone des jeunes enfants. C'est une façon de rattacher les jeunes enfants à la communauté francophone, dans l'espoir qu'ils continueront à étudier dans le système francophone, qu'ils approfondiront leur connaissance de la langue française et qu'ils acquerront une identité francophone.
En ce qui a trait à la situation au Québec, ce n'est pas du tout la même dynamique. Les questions identitaires ne sont pas primordiales ni prioritaires. Pour ce qui est des questions concernant l'éducation, ce n'est pas la même situation au Québec.
Par contre, nous avons commencé à comprendre que, dans le cas des jeunes enfants anglophones au Québec, il y a un lien entre la langue et la santé et le bien-être. Dans les plus petites communautés anglophones — je ne parle pas de la ville de Montréal —, il existe une pression socioéconomique. C'est dans ce contexte que nous devons parler de la petite enfance.
C'est le travail que nous avons commencé. Nous n'avons pas déterminé exactement quand nous allons publier une étude ou un rapport. Cela reste à déterminer. Cependant, il est sûr que nous allons terminer ce travail au cours des 12 à 18 prochains mois. J'imagine que nous reviendrons ici pour parler des résultats et des recommandations.
:
Merci, monsieur le président.
Je remercie les témoins d'être parmi nous et de nous avoir présenté leur rapport annuel très important, quoiqu'il s'agisse plutôt d'un bilan de ce qui s'est passé depuis quelque temps, qui mentionne les éléments sur lesquels on travaille encore et sur lesquels on devrait encore s'attarder.
Notamment, vous avez mentionné avoir noté une forte augmentation du nombre de plaintes liées à l’article 91 de la Loi, concernant la classification linguistique des postes.
À cet égard, la journaliste Catherine Lanthier, de Radio-Canada, a écrit un article qui s'intitule « Le français s'effrite dans la fonction publique fédérale ». On peut y lire ceci:
La situation actuelle des langues officielles dans la fonction publique « provoque de l'insatisfaction à tous échelons, y compris les plus élevés », selon un rapport interne obtenu par Radio-Canada en vertu de la Loi sur l'accès à l'information.
Par ailleurs, l'article cite le commentaire suivant entendu dans la fonction publique:
Dans certains comités de sous-ministres, pas un mot de français n'est prononcé.
L'article cite aussi l'extrait de rapport suivant:
Un nouveau sous-ministre est arrivé qui ne parlait qu'anglais. Du jour au lendemain, tous les sous-ministres adjoints ont cessé de parler français, même les francophones.
Cette préoccupation ne date pas d'hier. Même M. Graham Fraser l'avait soulignée. Il avait envoyé une lettre au premier ministre. Il avait dit qu'il fallait faire quelque chose, que c'était urgent et qu'il recevait beaucoup de plaintes à ce sujet. Encore aujourd'hui, nous le voyons.
Je sais qu'un groupe de travail, dirigé par M. Borbey et M. Mendelsohn, se penche sur la question de la langue de travail. Je note cependant des différences entre votre position, qui ressemble à la mienne, et celle du gouvernement, et cela m'inquiète. Le gouvernement a dit qu'il fallait que les gens puissent parler dans la langue de leur choix uniquement dans les régions désignées bilingues, alors que, selon moi, la Loi mentionne très bien ce que le Commissariat a fait valoir, c'est-à-dire que « la Loi confère ce droit à chacun des employés de ces régions, sans égard à l'exigence linguistique de leur poste ».
Pouvez-vous préciser votre point de vue? Qu'allez-vous faire pour convaincre le gouvernement qu'il faut que chaque employé puisse travailler dans la langue de son choix?
:
À mon tour, je vous remercie beaucoup de votre présence aujourd'hui. C'est toujours un plaisir de vous accueillir, individuellement ou en tant que groupe. Merci de nous aider à parfaire notre apprentissage pour ce qui est de nos responsabilités comme gouvernement et comme citoyens.
Pour ma part, je vais me concentrer sur le chapitre 2 de votre rapport.
Premièrement, il était crucial d'imposer un moratoire dans le dossier des services à la communauté, le temps de bien revoir la réglementation, et je suis bien content que vous l'ayez soulevé dans votre rapport.
Comme vous l'avez mentionné, si la tendance se maintient, la population francophone va diminuer au Canada. De plus, nous ne sommes pas en voie d'atteindre la cible en matière d'immigration francophone. Nous avons donc traversé des années très difficiles et perdu beaucoup de terrain, et il faut nous reprendre rapidement.
Au moins, le moratoire nous permet d'étudier la question et de voir quels critères pourraient être ajoutés pour assurer l'épanouissement des communautés en situation minoritaire. Il est essentiel d'assurer la vitalité et la pérennité de ces communautés. Je suis donc très content que vous ayez soulevé cela. Il faut s'assurer que les gens partout au Canada se prononcent sur cette question urgente.
Un autre aspect essentiel est la petite enfance, comme vous l'avez souligné. Il y a un manque de ressources et de services offerts dans ce domaine. Ce sont des éléments essentiels et il faut agir rapidement pour régler ces problèmes. C'est très simple: si, dans les communautés en situation minoritaire, les jeunes vont dans des garderies anglophones, ils vont se retrouver dans des écoles anglophones.
L'immigration francophone diminue et il y a moins de services. On n'offre pas de services à la petite enfance. Il y a moins d'élèves qui vont dans des écoles francophones. C'est un autre problème majeur, et je pourrais en énumérer d'autres. La situation est grave. Le moratoire est un élément qui vient aider un peu.
Il y a aussi la question des infrastructures sociales. Encore une fois, c'est quelque chose que vous devez étudier davantage. Il faut s'assurer que ces nouvelles initiatives permettront de trouver des moyens pour que les communautés en situation minoritaire puissent s'épanouir. S'il y a un manque d'investissements dans les infrastructures et que des fonds sont distribués aux provinces sans qu'on ait l'assurance que les communautés en situation minoritaire pourront en profiter, la situation sera encore pire dans 10 ans.
Je vous demanderais de faire le point sur...
:
Merci, monsieur le président.
Je voudrais mentionner que j'appuie l'amendement.
Pourquoi cet amendement est-il important? C'est parce qu'il reflète la volonté de la FCFA et du QCGN.
En réalité, cette motion n'est pas la motion de François Choquette. Si c'était possible, nous l'appellerions même la motion QCGN et FCFA, parce que ce sont eux qui demandent à rencontrer le et à être consultés avant qu'on entreprenne quelque autre démarche que ce soit concernant la nomination d'un ou d'une commissaire.
J'ai ici une lettre que tous les membres du Comité ont reçue. Je vais prendre le temps d'en parler parce que je veux que toute la population soit au courant du fait que, comme je le mentionnais, ce n'est pas ma motion. C'est vraiment une motion des groupes concernés.
La lettre provient de James Shea, président du Quebec Community Groups Network. Je vous la lis:
[Traduction]
M. François Choquette a communiqué avec le QCGN à propos de la motion qu'il entend déposer devant le Comité permanent des langues officielles (LANG) lors de sa séance du 13 juin 2017. Dans cette motion, on recommande que le premier ministre rencontre les intervenants de la FCFA et du QCGN afin de consulter notre organisation sur le processus de sélection du prochain commissaire aux langues officielles.
Le QCGN appuie sans réserve cette motion. Nous avons été déçus que les communautés linguistiques anglophones et francophones en situation minoritaire du Canada n'aient pas participé au processus qui a mené à la nomination de Mme Meilleur à titre de commissaire aux langues officielles, et avons demandé à rencontrer le premier ministre à ce sujet. Nous savons qu'en vertu du paragraphe 49(1) de la Loi sur les langues officielles, le gouverneur en conseil n'est tenu de consulter que les chefs de chaque parti reconnus au Sénat et à la Chambre des communes au sujet de la nomination d'un commissaire. Cependant, au regard de la nature fondamentale des droits linguistiques et de l'importance des communautés de langue officielle en situation minoritaire à l'échelle nationale, le processus doit inclure les communautés linguistiques anglophones et francophones en situation minoritaire du Canada.
Nous vous encourageons donc vivement à appuyer la motion de M. Choquette jeudi prochain.
[Français]
C'est signé par James Shea, président du QCGN.
C'est pourquoi je voudrais renommer cette motion la motion QCGN et FCFA, d'une manière symbolique, bien sûr, puisqu'on ne peut pas le faire concrètement. En effet, je ne pense pas qu'un groupe puisse déposer une motion au Comité. Cela dit, je tenais à vous mentionner que ce n'était pas ma motion ni celle du NPD, mais bien la motion du QCGN et de la FCFA. Pour ces raisons, tout le monde devrait l'appuyer.
:
Non, mais je pense que tout le monde va être d'accord pour l'amender.
À cet égard, je voudrais vous mentionner une chose. Lorsque Mme Sylviane Lanthier était présidente de la FCFA, soit la Fédération des communautés francophones et acadienne, elle avait elle-même demandé à rencontrer le du Canada concernant cette question. En fin de semaine passée, la FCFA a tenu une élection et Jean Johnson a été élu président. Récemment, la FCFA a écrit un nouveau gazouillis pour mentionner que Jean Johnson réitérait cette demande, soit celle de rencontrer le premier ministre du Canada au sujet de ce processus.
Nous avons tous été témoins de la polémique, disons cela ainsi, entourant la nomination au poste de commissaire aux langues officielles. Ce que veulent les communautés que représentent la FCFA et le QCGN, c'est éviter toute polémique et éliminer toute partisanerie. Il faut bien l'admettre, nous nous sommes tous battus d'une manière un peu partisane dans ce dossier. Enlevons tout cela et assurons-nous qu'il n'y aura plus de chicane au sujet de la nomination du prochain commissaire aux langues officielles. Assurons-nous que tous les membres du Comité, tous partis politiques confondus, de même que tous les membres de la FCFA et du QCGN, vont s'entendre pour dire qu'ils adoptent ce processus et qu'ils acceptent la prochaine personne nommée pour occuper le poste de commissaire aux langues officielles.
La motion demande, à l'instar de ces organisations, que celles-ci rencontrent le . Compte tenu de ce qui s'est passé, cette demande est juste et respectueuse envers elles. Cela leur donnerait la possibilité de faire part de leurs points de vue et permettrait de mettre cela en avant.
Je le répète, cette motion n'est pas la mienne, mais bien celle de ces organismes. Par conséquent, j'espère que tout le monde va l'adopter telle qu'elle aura été amendée par M. John Nater.
:
Monsieur le président, je suis profondément déçu. Nous sommes à couteaux tirés depuis pratiquement un mois et demi. Je remercie Mme Meilleur d'avoir retiré sa candidature. C'est la seule à avoir eu la dignité de faire ce qui devait être fait.
Cela dit, que pensent les gens des communautés de langue officielle en situation minoritaire? Peut-être leur avez-vous parlé récemment. Vous avez peut-être parlé aux membres de la FCFA, du QCGN, de l'Assemblée de la francophonie de l'Ontario ou de la Société des Acadiens et Acadiennes du Nouveau-Brunswick. Que vous ont-ils dit?
Ils m'ont demandé, à moi, si on pouvait mettre de côté la partisanerie au sein du Comité, notamment en ce qui a trait à la sélection du prochain commissaire. Or encore une fois aujourd'hui, on fait preuve de partisanerie.
Si cette motion ne vous plaisait pas parfaitement, vous auriez pu soumettre un amendement et faire les choses différemment. Il est encore temps de le faire. Au lieu de cela, vous refusez complètement cette demande. Le Comité permanent des langues officielles, notre comité à nous, a pourtant le mandat de défendre la Loi sur les langues officielles, de s'assurer de son application, de défendre les communautés de langue officielle en situation minoritaire et d'assurer leur vitalité.
Que demandent les communautés de langue officielle en situation minoritaire depuis quelques semaines? Elles demandent de rencontrer le . Elles ne veulent pas rencontrer des membres du Cabinet ou du bureau du premier ministre, mais bien le premier ministre lui-même.
À cet égard, vous avez reçu les avis nécessaires. La semaine dernière, j'ai été correct. J'ai déposé la motion jeudi et je vous ai proposé de prendre le temps de l'étudier. Nous aurions pu demander de la traiter immédiatement, embarquer dans un jeu partisan et dire que votre intention était de voter contre la motion alors que nous voulions voter en faveur de cette dernière, prétendre que le gouvernement ne fait pas son travail, et ainsi de suite. Nous vous avons plutôt proposé de prendre le temps d'étudier la motion. Nous avons été corrects et nous avons accepté de l'étudier le mardi suivant. Or je n'ai pas l'impression que l'avez étudiée. C'est ce qui me dérange.
À part la réunion de demain, je ne pense pas que d'autres réunions soient prévues d'ici la fin de la session. Je ne sais pas si nous en avons prévu une pour mardi prochain.
:
Merci, monsieur le président.
Si nous sommes pour mettre la partisanerie de côté, il faut que cela se fasse de façon objective et respectueuse des deux côtés de la table. Cela n'enlève rien à la qualité de tous les membres qui sont ici, et que j'admire. J'admire tout un chacun ici. Si nous voulons mettre la partisanerie de côté, il faut cesser de parler de s'immiscer dans le processus de sélection d'un gouvernement.
Monsieur Choquette, arrêtez de vous esclaffer et écoutez-moi.
Vous êtes en train de dire à ceux qui nous écoutent, entre autres à la SANB et à l'AJEFNB, des organismes de chez nous, en Acadie, au Nouveau-Brunswick, que notre comité est complètement handicapé parce que nous refusons d'accepter une motion qui suggère au gouvernement que ces groupes aient accès au . En réalité, tous les comités, tous les organismes et tous les individus de la planète qui veulent rencontrer le peuvent le faire, ou du moins le demander. Ce que vous êtes en train de dire publiquement, c'est que parce qu'il vote contre cette motion, qui est une simple recommandation qui consiste à demander au premier ministre de rencontrer ces organismes, notre comité est handicapé.
Nous sommes tous, autour de cette table, des gens de qualité. Depuis que je siège à ce comité, nous avons traité de sujets tels que l'immigration, le Bureau de la traduction, Air Canada, la petite enfance, et j'en passe. Pas une fois nous nous sommes chicanés ou obstinés. Pas une fois nous avons voté une résolution au détriment d'une autre. Nous avons toujours adopté les résolutions à l'unanimité. Il est faux de prétendre ou d'essayer de faire croire aux gens, et surtout à ces deux organismes pour lesquels nous avons beaucoup de respect, que notre comité est handicapé du fait que cette motion est rejetée.
Il faut donc faire cette distinction. Si on veut vraiment mettre la partisanerie de côté, il faut faire la distinction entre le paragraphe 49(1) de la Loi, la liberté qu'ont les gens d'accéder au ou d'en faire la demande, et le travail que nous accomplissons et pour lequel nous avons vraiment été mandatés.
Pour cette raison, je suis très à l'aise de voter contre cette motion.
:
Avec tout le respect que je dois à mon collègue M. Arseneault, qui sait à quel point je le respecte et que je respecte tous les membres du Comité, je dois dire que cette fois-ci, c'est la meilleure.
Mon collègue dit que si les gens veulent demander des rencontres avec le premier ministre, ils sont libres de le faire. Tiens donc! Nous aussi, nous sommes libres de le faire et de les aider à obtenir une réunion avec le . Rien ne nous empêche de voter en faveur de ce genre de motion; les gens sont libres de faire une telle demande, et nous le sommes aussi.
Ne venez pas faire un plaidoyer d'avocat pour vous justifier. Je ne sais pas si les communautés sont allées vous voir, mais elles ont communiqué avec nous. Ce n'est pas nous qui le demandons, monsieur Arseneault; ce sont vos communautés. Que vous refusiez cela en livrant un plaidoyer d'avocat, je ne le prends pas, parce que ce n'est pas la réalité.
Ce sont le QCGN et la FCFA qui formulent cette demande partout dans les médias. Ce n'est qu'une motion en vue d'appuyer la demande de ces groupes. Pour ce qui est du reste, le gérera son agenda. Cette motion ne vise qu'à aider ces groupes à faire un pas de plus, à montrer au que même le Comité aide ces communautés qu'il a à coeur, comme il n'arrête pas de le dire à la Chambre.
Maintenant, vous venez nous faire un plaidoyer. Si nous voulons nous respecter entre nous, nous allons nous dire les vraies affaires. Nous ne jouerons pas les avocats. Je ne jouerai pas la fille du communautaire ni la conservatrice. Ici, je m'appelle Sylvie Boucher, et je parle au nom de ceux qui m'ont appelée. Cela n'a rien à voir avec ma couleur politique. Je suis ici pour les aider. Cela fait 10 ans que je suis au Comité permanent des langues officielles. J'en ai vu plus qu'autrement. Nous aussi, nous en avons fait, des jeux politiques. Cela ne nous a jamais fait gagner, parce que ce sont nos communautés qui en paient le prix.
Nous nous chicanons pour une niaiserie. La motion n'est dommageable à personne. Nous ne demandons pas la lune, et ce n'est pas nous qui faisons cette demande. Les gens veulent avoir un appui de plus pour accéder au . Pour ce qui est du reste, Gerald Butts et Katie Telford le géreront.
C'est cela, la réalité. Les gens ne veulent plus que survienne une situation comme celle qu'on voit depuis trois semaines, voire un mois, avec la nomination de Mme Meilleur. Et je ne parle pas seulement de notre comité. Les gens ne veulent pas non plus que cette question soit renvoyée au Sénat et qu'on assiste au même cirque.
Ce que nous faisons ici et maintenant, ce n'est pas que pour le gouvernement en place aujourd'hui, mais bien pour tous les gouvernements qui vont suivre. Si nous revenons au pouvoir un jour, nous pourrons dire qu'il est écrit que les communautés veulent être consultées. Voilà tout. Par la suite, si le premier ministre ne veut pas les rencontrer, ce sera à lui de le leur dire. Toutefois, en tant que comité, nous aurons fait notre travail de les aider à avoir cette discussion avec le premier ministre. Ce dernier prendra sa propre décision; il est majeur et vacciné.
:
Merci, monsieur le président.
C'est très simple. Je comprends ce qui est prévu au paragraphe 49(1) de la Loi sur les langues officielles. En réalité, toutefois, il ne s'agit pas d'une situation normale. Il y a eu cinq semaines de controverse et, ensuite, la personne nommée a retiré sa candidature tellement il y avait de controverse. Cela a eu un effet de division au sein des communautés. Ce dossier a monopolisé leur temps. Les communautés se sont senties prises au piège.
Il y aura bel et bien un nouveau commissaire; on n'a pas le choix. Ce que veulent les communautés, c'est faire part au de leurs recommandations avant qu'il n'entame de nouvelles procédures dans ce processus de sélection.
Oui, la a rencontré les communautés, mais qu'est-ce que Mme Sylviane Lanthier a dit quand elle est sortie de sa rencontre avec elle? Elle a dit qu'elle voulait quand même rencontrer le . Qu'est-ce que M. Jean Johnson a dit après son élection? Il a dit qu'il voulait rencontrer le . Qu'est-ce qu'a dit M. Jim Shea, président du Quebec Community Groups Network? Il a dit qu'il voulait rencontrer le .
Si la situation était normale, nous n'aurions qu'à suivre le processus décrit au paragraphe 49(1) de la Loi et il n'y aurait pas de problème. Toutefois, la situation n'est pas normale. La situation est exceptionnelle. Il y a une polémique depuis cinq ou six semaines et cela n'en finit plus de finir.
Qu'est-ce que nous disent les groupes représentant les communautés de langue officielle en situation minoritaire? Ils nous demandent de mettre la partisanerie de côté une fois pour toutes. Depuis un mois et demi, les membres du Comité sont déchirés sur cette question. Une des premières choses à faire, c'est de nous asseoir ensemble et de décider de mettre cela de côté. Un tel processus qui n'a pas de sens ne peut pas continuer, et il n'est pas vrai que nous allons laisser les communautés en souffrir.
Ce qu'on demande, tout simplement, c'est que le Comité s'assoie ensemble et qu'il envoie un message clair relativement à ce que veulent ces communautés. Elles veulent rencontrer le et lui faire part de leurs recommandations. Elles ne veulent pas décider qui sera le prochain commissaire; elles veulent simplement dire au premier ministre ce qu'elles voudraient qu'il fasse concernant le processus, pour qu'elles ne s'en sentent pas soustraites. Voilà tout. Elles veulent que cela soit fait au plus haut niveau de ce gouvernement, parce que les langues officielles devraient aussi faire partie des plus hautes préoccupations de ce gouvernement, voire de tout gouvernement, peu importe sa couleur. Voilà ce qu'elles demandent, étant donné que la situation est vraiment différente, exceptionnelle et grave.
Je répète donc mon appel. Si vous avez besoin de réfléchir, et si nous avons besoin de nous appeler pour régler cela, faisons-le. Faisons-le pour les communautés de langue officielle en situation minoritaire, qui disent qu'il est temps que nous passions à autre chose et que nous nous entendions, parce que cela fait du mal à toutes les communautés du pays.
Nous ne devons pas nous occuper uniquement du paragraphe 49(1). Nous devons aussi nous occuper de nos communautés.