Je pense que vous avez tous reçu les diapositives.
Monsieur le président, je vous remercie de nous offrir l'occasion d'être ici aujourd'hui. Nous en sommes heureux.
Comme vous le savez, la responsabilité de certaines parties de la Loi sur les langues officielles incombe à notre ministre, le président du Conseil du Trésor. Elles sont reflétées dans les engagements inscrits dans sa lettre de mandat, lettre qui a été rendue publique.
La diversité fait notre force et nous sommes profondément déterminés à promouvoir les langues officielles, tant en milieu de travail que dans le cadre de la prestation de services aux Canadiens et aux Canadiennes, non seulement d’un océan à l’autre, mais également à l'étranger.
En guise de déclaration préliminaire, nous voudrions vous proposer un survol du rôle du Secrétariat du Conseil du Trésor dans le cadre de la Loi sur les langues officielles, en abordant le cadre législatif et les dispositions clés en matière de langues officielles dans les instruments juridiques, de même que les données et les résultats.
J'aimerais inviter M. Marc Tremblay à nous guider tout au long de la présentation. Ce sera ensuite pour nous un plaisir de répondre à vos questions.
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Je vous invite à passer immédiatement à la diapositive 2 de notre courte présentation, qui vous offre un survol du cadre législatif régissant les langues officielles. Le Secrétariat du Conseil du Trésor a certaines responsabilités à l'égard de ce cadre législatif qui donne vie aux programmes.
Passons maintenant à la diapositive 3.
Comme vous le savez, la Charte canadienne des droits et libertés accorde un statut égal à l'usage du français et de l'anglais dans toutes les institutions du gouvernement du Canada. C'est, entre autres, l'assise du droit des employés fédéraux de travailler en anglais ou en français.
La Charte donne également au public le droit de recevoir des services de son gouvernement en français et en anglais selon le lieu ou la vocation du bureau, ou encore lorsque le bureau fait l'objet d'une demande importante. Les droits de la Charte sont élaborés davantage et enchâssés dans la Loi sur les langues officielles.
La diapositive 4 aborde la partie IV de la Loi sur les langues officielles, l'une des trois parties de cette loi qui incombent au Conseil du Trésor et au président du Conseil du Trésor. Cette partie de la Loi édicte les obligations des institutions fédérales relativement aux communications avec le public et à la prestation de services dans les deux langues officielles.
Le 31 mars 2014, on comptait, à l'échelle du pays et à l'étranger, 11 469 bureaux fédéraux, dont plus de 5 000 bureaux de poste et des bureaux locaux de Service Canada partout au pays. Cela comprend des trajets d'Air Canada, des lignes téléphoniques et des sites Web. Parmi ces 11 469 bureaux fédéraux, 3 931 étaient bilingues et 7 538 étaient unilingues, toujours en date du 31 mars 2014. Cela veut dire que 1 371 bureaux offraient des services en français seulement, alors que 6 167 bureaux offraient des services en anglais seulement. C'est donc dire que, le 31 mars 2014, 34,3 % des bureaux fédéraux avaient l'obligation d'offrir des services au public et de communiquer avec lui dans les deux langues.
Dans les bilans que soumettent les institutions fédérales au Secrétariat du Conseil du Trésor pour démontrer leur conformité aux exigences de la Loi, une forte majorité d'entre elles indique que, dans les bureaux désignés bilingues, pour ce qui est des services au public, les communications orales et écrites sont dans la langue officielle choisie par le public.
Comme il est indiqué dans le Rapport annuel sur les langues officielles 2013-2014, nous continuons à travailler avec les institutions afin de mettre à jour les obligations linguistiques de leurs bureaux selon les données du Recensement de 2011. Cet exercice se poursuivra jusqu'en 2016-2017.
C'était là un très bref survol de la partie IV.
Passons maintenant à la diapositive 5, qui aborde la partie V de la Loi sur les langues officielles, soit la langue de travail.
Cette partie de la Loi fait du français et de l'anglais les deux langues de travail dans les institutions fédérales. Dans les régions désignées bilingues, la Loi accorde aux employés le droit d'utiliser la langue officielle de leur choix dans certaines situations, notamment lorsqu'ils sont supervisés ou lorsqu'ils reçoivent des services personnels et centraux. Elle leur donne également accès à des instruments de travail dans la langue officielle de leur choix. Dans les régions unilingues, la langue de la majorité est généralement la langue de travail.
J'attire votre attention sur quelques indicateurs clés démontrant que les institutions fédérales ont créé des milieux de travail qui leur permettent de remplir leurs obligations envers le public et leurs employés.
Le premier indicateur est la proportion de postes bilingues au sein de l'administration publique centrale qui a sans cesse augmenté, passant de près de 25 % en 1978 à plus de 43 % en 2014. Le deuxième indicateur va dans le même sens: la proportion d'employés dans des postes bilingues qui satisfont aux exigences de leur poste a augmenté de façon constante, passant de 69,7 % en 1978 à 95,6 % en 2014.
Je vais maintenant passer à la diapositive 6, qui traite de la partie VI de la Loi sur les langues officielles, soit la participation des Canadiens d'expression française et d'expression anglaise au sein des institutions fédérales.
Les francophones et les anglophones sont bien représentés au sein des institutions assujetties à la Loi.
D'après le Recensement de 2011, 23,2 % de la population canadienne est francophone. En date du 31 mars 2014, la représentation des francophones dans les institutions fédérales était de 26,5 %, et 33 % des cadres au sein de l'administration publique centrale étaient francophones.
J'arrive à la fin de ma présentation.
La diapositive 7 expose les responsabilités que la Loi sur les langues officielles donne au Conseil du Trésor et au président du Conseil du Trésor en matière d'élaboration de politiques, de règlements et de dépôt de rapports en vertu des parties IV, V et VI de la Loi.
La dernière diapositive présente un diagramme en forme de tarte qui fournit un petit guide au Comité afin de comprendre les nombreuses responsabilités des diverses institutions fédérales en matière de langues officielles.
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Bonjour, monsieur le président. Vous excuserez mon retard. J'espère que vous me le pardonnez.
Bonjour, mesdames et messieurs.
Monsieur Tremblay, je veux m'adresser à vous en premier.
Vous êtes, de toute évidence, un leader en vertu du poste que vous occupez au sein du Conseil du Trésor. Cela prend un certain niveau de leadership pour vous retrouver dans le poste que vous occupez présentement. Je vous en félicite.
Vous avez parlé, il y a quelques minutes, du leadership au sein de l'ensemble du ministère et de l'ensemble des ministères. Vous avez mentionné qu'il faut s'assurer de la mise en place de la feuille de route et de l'ensemble des éléments contenus dans la Loi. Sachant que vous devez personnellement assurer le leadership, comment qualifieriez-vous à la fois le leadership assumé par votre ministère et celui assumé par chacun des ministères à l'heure actuelle?
De toute évidence, je pense que c'est appliqué à géométrie un peu variable. Comme vous l'avez mentionné précédemment, il y a des réussites dans certains ministères et moins dans d'autres. En fait, je pense que cela a toujours été un peu le cas.
Premièrement, quelle est votre position quant à la façon dont le leadership est assumé actuellement? Deuxièmement, comment ces mêmes leaders peuvent-ils assurer le partage des meilleures pratiques d'un ministère à l'autre?
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Monsieur le président, c'est une question assez globale.
Depuis notre examen des politiques et l'instauration de nouveaux systèmes à la demande des champions en langues officielles, notre régime de gestion du rendement inclut des crochets « langues officielles » qui vont stimuler une discussion entre le superviseur et son employé, notamment sur les besoins de formation linguistique. Selon la politique, ces discussions ont lieu deux fois l'an, mais il y en a au moins une par année. C'est déjà ancré dans les systèmes. Ils n'ont pas le choix de faire cela et de se poser certaines questions sur les besoins de formation.
Quant aux diverses méthodes qui peuvent être utilisées, je dirais qu'elles sont innombrables. L'École de la fonction publique du Canada met à la disposition des employés, voire du grand public, une série d'outils de formation en ligne. Il y a des outils de formation accessibles au public pour apprendre diverses langues, auxquels nos fonctionnaires ont également accès.
Il y a toutes sortes d'autres mesures, notamment des affectations qui permettent à un fonctionnaire de travailler dans une unité formée davantage de francophones, ou vice-versa, pour améliorer ses compétences. Il y a aussi des conférences du midi avec une thématique liée au travail, où tous acceptent que la langue anglaise ou la langue française sera la langue utilisée.
Pour s'exercer en français, certaines personnes portent de petites étiquettes disant « Je suis apprenant, aidez-moi » ou « don't switch », car il y a une culture dans la fonction publique selon laquelle, quand quelqu'un essaie de parler dans une langue seconde et qu'il a un léger accent, on lui parle immédiatement dans sa langue.
Il y a toutes sortes de petits trucs semblables qui font partie des outils de bonnes pratiques. Les champions ont colligé des douzaines de telles pratiques. Chaque ministère et organisation en adopte un certain nombre, essaie des recettes qui changent chaque année pour amener toujours quelque chose de nouveau sur une base rotative et pour motiver d'une façon un peu différente les employés à continuer leur apprentissage.
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Monsieur le président et membres du Comité, bonjour.
Je tiens à vous remercier de me donner l'occasion de vous présenter un aperçu du mandat du Bureau de la traduction, du travail qui nous passionne pour appuyer le gouvernement et promouvoir les langues officielles, ainsi que des outils linguistiques que nous développons pour favoriser l'utilisation des langues officielles dans la fonction publique.
Je vous présente M. Adam Gibson, vice-président des Services linguistiques, et M. David Schwartz, jusqu'à tout récemment vice-président des Services intégrés.
Le mandat du Bureau de la traduction consiste à fournir au gouvernement des services de traduction, d'interprétation, de sous-titrage et de terminologie. Nous sommes l'unique fournisseur interne de services du gouvernement fédéral, l'un des plus importants consommateurs de services de traduction au monde, ce qui fait du Bureau de la traduction un acteur de premier plan dans une industrie mondiale.
[Traduction]
Nous traduisons environ 354 millions de mots par année, dont 44 millions de mots pour le Parlement. Nous traduisons aussi des règlements, des publications scientifiques, des documents d'orientation, des contrats et des accords commerciaux.
Nous permettons aux représentants du gouvernement et aux ministres d'échanger des idées et de négocier avec leurs homologues de partout dans le monde. Pour ce faire, nous fournissons des services de traduction dans plus de 100 langues et dialectes. Nous fournissons des services d'interprétation pour plus de 2 000 réunions parlementaires, 1 800 conférences en langues officielles et 500 conférences en langues étrangères.
C'est sans compter les 2 500 affectations en interprétation visuelle pour les fonctionnaires et les parlementaires sourds ou malentendants, ainsi que nos services de sous-titrage simultané dans les deux langues officielles, en direct, pour la Chambre des communes et le Sénat.
J'aimerais d'ailleurs faire remarquer que la réunion d'aujourd'hui se tient dans les deux langues officielles grâce au travail de nos talentueux interprètes qui se trouvent à l'arrière de la pièce.
Je suis fière de dire que nos collègues d'autres gouvernements citent souvent en exemple les incroyables compétences de nos interprètes et de nos traducteurs. En effet, le Bureau de la traduction est reconnu comme un chef de file mondial en matière de services linguistiques et d'innovation, au même titre que d'autres grandes organisations comme les Nations unies et l'Union européenne.
Voici un résumé de notre histoire, ainsi que certains renseignements généraux.
Le Bureau de la traduction a été créé en 1934 et relevait du Secrétariat d'État. En 1993, le gouvernement a décidé de regrouper la majorité des services communs dans un seul portefeuille. C'est ainsi que le Bureau de la traduction est passé à Travaux publics et Services gouvernementaux Canada. Le raisonnement était que le Bureau s'occupe beaucoup de passation de marchés avec le secteur privé et qu'il doit donc être hébergé avec le reste des activités d'approvisionnement du gouvernement.
[Français]
En 1995, le Conseil du Trésor nous a accordé le statut d'organisme de service spécial, ce qui signifiait que nos services devenaient facultatifs et que nous devions fonctionner selon le principe de recouvrement des coûts. Cette décision nous a permis de rendre nos activités plus efficientes et concurrentielles, tout en autorisant les ministères et organismes à faire appel directement au secteur privé pour des services de traduction.
En 2004, le Conseil du Trésor a pris une nouvelle décision, qui a fait du Bureau le seul employeur de traducteurs à la fonction publique.
Aujourd'hui, grâce à notre travail acharné et à notre esprit d'innovation, nous traitons 80 % de la demande du gouvernement fédéral.
Dans les années 1970, nous avons entrepris d'étudier les façons dont la technologie pourrait appuyer nos activités, la fonction publique et la population canadienne. Plus tard, la fonction publique fédérale et les gouvernements provinciaux ont demandé au Bureau de mettre à leur disposition ses bases de données terminologiques et ses glossaires.
Pour répondre à ces demandes, en 1999, nous avons lancé notre premier outil langagier informatisé: TERMIUM Plus. Depuis, ce dernier est passé d'une base de données anglais-français payante sur CD-ROM à un répertoire en ligne contenant plus de 4 millions de termes en anglais et en français. Aujourd'hui, tout le monde peut y accéder gratuitement au moyen du Portail linguistique du Canada. L'année dernière, il a été utilisé plus de 61 millions de fois par des étudiants, des intervenants de l'industrie langagière canadienne et des gens des quatre coins de la planète.
Au cours des 15 dernières années, tout comme les autres principaux acteurs de l'industrie langagière, nous avons petit à petit augmenté notre utilisation des différents outils automatisés, notamment des mémoires de traduction et des outils de traduction assistée par ordinateur.
[Traduction]
Récemment, nous avons réalisé que nous devions en faire davantage pour suivre l'évolution rapide des technologies de l'information et de communication accessibles gratuitement. Afin de demeurer pertinents et de continuer d'offrir au gouvernement des services de qualité, nous savions que nous devions revoir nos façons de faire.
Soyons clairs: cette technologie ne remplace ni les traducteurs ni les interprètes. Elle nous permet plutôt d'être plus efficaces et de réduire nos coûts, tout en maintenant une qualité élevée.
[Français]
Ces dernières années, deux éléments ont eu un effet sur le volume d'activité du Bureau. Les fournisseurs canadiens de services linguistiques auxquels les ministères peuvent faire appel en tout temps sont de plus en plus compétitifs et novateurs. Les tendances en constante évolution dans les communications gouvernementales et l'arrivée des médias sociaux et du langage simple ont amené une diminution globale du volume de nos activités de traduction. Les changements dans les volumes d'activité et les échéances plus courtes ont poussé le Bureau de la traduction à améliorer sa flexibilité.
[Traduction]
Permettez-moi de souligner que les changements apportés au modèle d'affaires du Bureau n'ont mené au congédiement d'aucun traducteur. Notre organisation est plus petite aujourd’hui, car nous n'avons plus besoin d'un effectif aussi important pour faire le même travail. Le nombre de postes au sein de notre organisation a été réduit par l'attrition. Je dois préciser que cela s'est fait par des départs volontaires, principalement des départs à la retraite.
La création, l'utilisation et le déploiement des technologies au Bureau de la traduction sont non seulement une dimension déterminante de notre modèle d'affaires, mais aussi les moyens que nous prenons pour contribuer à favoriser le bilinguisme à l'échelle de la fonction publique. Aujourd'hui, dans la fonction publique fédérale, il se fait environ un million de requêtes dans Google Traduction chaque semaine. De plus, tous les postes de travail des fonctionnaires sont dotés de l'application Microsoft Translator que chacun peut utiliser en cliquant simplement sur le bouton droit de sa souris pour obtenir gratuitement une traduction à toute heure de la journée.
L'utilisation de ces outils se fait chaque jour dans le cadre du travail. Ces outils sont très utiles, mais leur utilisation comporte des risques. Notre tout dernier outil, conçu par le Conseil national de recherches du Canada, contribue à atténuer ces risques. Il met à la disposition des fonctionnaires des textes traduits, du vocabulaire et de la terminologie propres à la fonction publique à des fins de compréhension. Avec cet outil, les traductions simples ne sont pas faites dans un nuage hébergé à l'étranger. Tout le contenu reste derrière le pare-feu du gouvernement du Canada.
[Français]
L'outil de traduction automatique contient des millions de termes et de textes propres au gouvernement et traduits par des langagiers. Nous voulons ainsi aider les employés de la fonction publique à mieux travailler dans la deuxième langue officielle. Il s'agit d'un moyen plus efficace et sûr d'aider à la compréhension. Il permet aussi aux fonctionnaires de se servir plus souvent de leur langue seconde avec plus d'assurance.
[Traduction]
L'outil ne sert pas à traduire des expressions familières comme « it's raining cats and dogs » ou des documents gouvernementaux officiels. Au fil du temps, il contiendra de plus en plus de termes et de textes traduits qui sont propres au gouvernement et dont la qualité aura été vérifiée par les langagiers du Bureau de la traduction. L'outil va donc lui aussi se raffiner et gagner en excellence.
Je souligne également qu'il s'agit du genre d'outil auquel les post-boomers, soit la prochaine génération de fonctionnaires, s'attendent dans un milieu de travail moderne. Comme ils utilisent abondamment ce genre d'outils sur leurs appareils mobiles personnels, ils s'attendent à pouvoir y recourir au travail.
Plus nos fonctionnaires seront outillés et aptes à travailler dans les deux langues officielles, plus ils pourront servir la population canadienne aussi bien dans une langue que dans l'autre.
[Français]
Avant de conclure, je tiens à souligner la collaboration extraordinaire de nos collègues du Conseil national de recherches Canada. Ce partenariat avec les chefs de file canadiens de l'innovation technologique nous a fait découvrir les possibilités que nous réserve l'avenir.
En terminant, en tant que présidente-directrice générale du Bureau de la traduction, je suis très fière du travail accompli par nos traducteurs, nos interprètes et nos terminologues ainsi que par les équipes qui contribuent à l'efficacité de nos activités. Nous avons tous à coeur les langues officielles et entendons favoriser la communication dans les deux langues officielles dans la fonction publique.
Enfin, je tiens à souligner le dynamisme et la détermination du Conseil du Réseau des champions des langues officielles de la fonction publique. Ces champions nous ont aidés à tester notre plus récent outil de traduction automatique et ont toujours soutenu nos efforts visant à encourager l'utilisation des langues officielles dans la fonction publique.
Je vous remercie de votre temps et de votre attention. Nous répondrons à vos questions avec plaisir.
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Je vous remercie de ces questions très pertinentes.
Nous avons examiné toutes les tendances dans le monde, et pas seulement au sein du gouvernement. Nous avons déjà observé un changement dans les grandes tendances: les ministères veulent avoir leurs textes rapidement, et ce, 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7. Nous avons regardé comment cela se déroulait dans les autres organisations ailleurs dans le monde qui avaient les meilleures pratiques dans ce domaine. Pour être honnête, je dois dire que nous avons constaté que nos processus étaient un peu anciens et lourds. Nous avons raté l'occasion d'automatiser le processus et de trouver la façon de traiter les textes rapidement. Nous avons déjà procédé à la traduction en séparant le texte en plusieurs parties. Nous avons optimisé notre travail. Nous avons travaillé étroitement avec nos traducteurs afin de trouver des façons d'améliorer la manière de traiter les textes et d'utiliser les outils et les bonnes compétences. Maintenant, grâce à cela, nous n'avons plus besoin de beaucoup de personnes.
Dans les années passées, nous n'étions pas assez flexibles. Le grand défi auquel fait face le Bureau de la traduction a trait aux fluctuations dans la demande de traduction. Sans flexibilité, il est vraiment très difficile de gérer nos activités. C'est la même chose partout, tant dans le secteur privé que dans les autres paliers de gouvernement. En faisant appel à nos experts traducteurs et à ceux du secteur privé, de même qu'en utilisant nos outils, nous avons réussi à atteindre un bon équilibre.
Il faut que je précise que nous n'avons aboli aucun poste au Bureau de la traduction. Nous avons tenu compte de l'attrition, c'est-à-dire des gens qui partent à la retraite et qui quittent le Bureau, et nous avons trouvé cette façon d'être un peu plus flexibles.
Au cours des prochaines années, nous allons revoir nos processus et nos façons de faire en ce qui touche l'activité fondamentale du gouvernement.
[Traduction]
Nous évaluons très attentivement ce que nous ne pouvons pas envoyer à l'externe: les documents relatifs à la sécurité, les documents très secrets et les documents classifiés. Nous devons conserver ces documents à l'interne, et je tiens à vous assurer que nous veillerons à avoir suffisamment de personnel pour maintenir ce centre d'excellence de base.
Pour ce qui est de certains autres domaines, nous trouverons des moyens d'être très créatifs dans la manière dont nous collaborons avec le secteur privé, les universités et d'autres organismes, tout en respectant notre engagement initial, qui est de toujours nous assurer que le gouvernement du Canada reçoit des traductions de qualité et que nous aidons les ministères à respecter la Loi sur les langues officielles.
En 2012, nous avons engagé la firme PricewaterhouseCoopers en vue d'effectuer un petit survol au Canada et ailleurs. Avec les gens de cette firme, nous nous sommes penchés sur l'Union européenne, les Nations unies
[Traduction]
et une série d'autres organismes, comme l'OTAN, de même que de très grandes sociétés. D'ailleurs, PricewaterhouseCoopers a un imposant bureau de traduction, parce que l'entreprise fait beaucoup de traductions.
Nous avons constaté que tous ces organismes avaient certains avantages par rapport à nous. Ils étaient flexibles. Ils n'étaient pas restreints par un grand nombre d'employés permanents. Ils avaient une équipe de base de spécialistes dans leur domaine. Ils avaient la capacité d'utiliser la technologie pour en fait améliorer leurs processus opérationnels et non remplacer les gens.
La mémoire de traduction a une énorme importance dans le milieu. Elle vous permet de prendre un document, de l'examiner pour déterminer si nous l'avons déjà traduit à de nombreuses reprises, en entier ou en partie, et d'extraire la terminologie et les documents qui ont déjà été traduits, après quoi c'est l'expertise du traducteur qui entre en jeu.
Certains de ces processus nous faisaient défaut ou, pour le dire bien honnêtement, nous ne suivions pas les pratiques de l'industrie quant à la manière de les utiliser. Nous avons étudié très attentivement les pratiques exemplaires de l'industrie, et nous avons été en mesure de les adopter au Bureau de la traduction. Je dois mentionner que nous l'avons fait en consultation avec nos employés, et nous avons utilisé les compétences de nos traducteurs et de nos interprètes professionnels pour accroître notre productivité et notre efficacité.
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J'ai mentionné que, chaque semaine, il y avait 1 million d'utilisateurs de Google Traduction, de Bing et d'autres outils semblables. C'est une façon de vivre.
Ma mère m'appelait souvent pour me dire:
[Traduction]
« Pourrais-tu chercher cela sur Google pour moi? Pourrais-tu m'aider? »
[Français]
Maintenant, elle est capable d'utiliser cet outil. Elle parle avec ses amis dans d'autres langues. Maintenant, les gens utilisent cela chaque jour, même au travail.
Nous avons décidé que nous, du Bureau de la traduction, avions une obligation. Nous sommes les experts des langues officielles et nous recevons très souvent des commentaires et des questions des ministères afin de mieux utiliser certains outils, comme la traduction automatique. Ils veulent savoir comment s'en servir pour améliorer leur compréhension.
Pour nous, c'était une obligation. Nous avons la responsabilité de trouver une façon de créer un outil qui n'a pas pour but de remplacer les traducteurs professionnels.
Mes collègues du Conseil du Trésor ont commencé à discuter avec vous des champions des langues officielles. Je porte aussi ce chapeau. Je suis la coprésidente du Conseil du Réseau des champions des langues officielles. Avant de lancer cet outil, nous avons décidé de bien encadrer chaque champion dans chaque ministère et dans chaque agence du gouvernement, de travailler étroitement avec eux et de saisir l'occasion de sensibiliser les gens.
De plus, le lancement se fait avec de l'éducation, de la sensibilisation et de la communication. Nous annonçons très clairement les risques et les répercussions si les gens diffusent quelque chose sans passer par un traducteur professionnel.
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Je vous remercie d'avoir posé cette question.
[Traduction]
Notre structure est celle d'un organisme de service spécial. Au milieu des années 1990, cette structure a été créée en vue d'examiner bon nombre d'organismes, dont le Bureau de la traduction, et d'y inculquer une partie de cette discipline d'entreprise dont nous avons entendu parler. Cette discipline d'entreprise consiste à comprendre ce qu'il en coûte pour accomplir notre travail. Je dois dire que je suis incroyablement fière de mes collègues et de mes employés. Je crois que nous sommes des fonctionnaires nouveau genre.
Nous sommes ce que Destination 2020 nous demande. Cette initiative nous demande de gérer de manière plus responsable l'argent des contribuables, comme si c'était le nôtre. Elle nous demande de nous assurer d'avoir les meilleurs employés et les personnes les plus compétentes pour accomplir le travail. Elle nous demande de le faire en respectant les valeurs et l'éthique qui font partie des éléments centraux de la fonction publique.
Je suis très heureuse que les gens nous entendent parler des coûts, de notre efficacité et de la création de milieux de travail respectueux et novateurs.
J'aimerais profiter de l'occasion pour dire que nous sommes l'un des plus grands employeurs à permettre à nos employés de faire du télétravail et à les y encourager.
[Français]
Je parle des télétravailleurs. Chaque mois, le nombre de personnes qui travaillent de chez elles augmente.
[Traduction]
Cela nous donne la capacité non seulement de réduire nos locaux pour bureaux, mais aussi d'améliorer les conditions de travail et la conciliation travail-famille pour nous assurer d'avoir un effectif dynamique qui est heureux de continuer de travailler avec nous et de faire partie de notre avenir.
La réponse courte à votre question est oui. Nous avons le sens des affaires; nous avons à coeur les valeurs de la fonction publique; surtout, nous avons des capacités et des obligations en matière de langues officielles.