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Nous allons tenter de répondre à toutes vos questions.
C'est avec plaisir que nous comparaissons aujourd'hui devant le Comité dans le cadre de son étude sur la feuille de route et l'immigration dans les communautés francophones en milieu minoritaire.
Permettez-moi de me présenter. Je m'appelle Stefanie Beck et je sous-ministre adjointe des Services ministériels à Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada. Je suis accompagnée aujourd'hui de Mme Jennifer Irish, qui est secrétaire ministérielle, et de M. Jean Viel, qui est directeur du Secrétariat des langues officielles d'IRCC.
Le Comité a des questions à poser sur le rôle et le mandat du Secrétariat au sein de notre ministère ainsi que sur la façon dont ses activités s'inscrivent dans nos obligations et priorités en matière d'immigration dans les communautés francophones en situation minoritaire, ou CFSM, et d'appui à leur développement ainsi qu'à leur vitalité.
Tout d'abord, précisons qu'en collaboration avec d'autres ministères fédéraux, les provinces, les territoires et les partenaires communautaires, IRCC vise à favoriser un mouvement migratoire de résidents permanents et temporaires qui renforce l'économie canadienne, à assurer l'intégration réussie des nouveaux arrivants et à faciliter leur participation, avec les citoyens, à l'appui d'une société intégrée.
Ainsi, l'un des principes fondamentaux d'IRCC est de veiller à ce que les régions du Canada, incluant les communautés de langue officielle en situation minoritaire, profitent des retombées économiques et sociales de l'immigration, dont l'immigration francophone.
[Traduction]
Cet engagement est d'ailleurs enchâssé dans la Loi sur l'immigration et la protection des réfugiés depuis 2002 et stipule qu'IRCC doit favoriser le développement des communautés de langue officielle en situation minoritaire au Canada, et soutenir l'engagement du gouvernement du Canada à favoriser l'épanouissement des minorités francophones et anglophones du Canada. Comme vous le savez, cela se trouve dans la partie VII de la Loi sur les langues officielles.
IRCC est déterminé à maintenir et à renforcer la vitalité des communautés francophones en situation minoritaire, ou CFSM, au moyen de l'immigration. Depuis 2003, notre ministère a mis de l'avant des initiatives pour favoriser l'immigration vers les CFSM et a également travaillé au positionnement stratégique de l'immigration dans les différents plans pluriannuels en matière de langues officielles du gouvernement du Canada.
Grâce au financement accordé à IRCC dans le cadre de la Feuille de route, le ministère a procédé à la création, en 2014, d'un Secrétariat des langues officielles dans le but de renforcer la coordination interne et la sensibilisation aux obligations et aux activités du ministère en matière de langues officielles, liées à la partie VII de la Loi sur les langues officielles.
Afin d'assurer une coordination horizontale de qualité et un positionnement stratégique au sein de la structure de gouvernance, le Secrétariat des langues officielles fait partie du Secrétariat ministériel d'IRCC, qui relève directement de notre sous-ministre.
[Français]
Le Secrétariat des langues officielles a trois mandats principaux.
Premièrement, le Secrétariat doit assurer une approche stratégique et une coordination centralisée des efforts déployés par IRCC relativement à la partie VII de la loi et à la Loi sur l'immigration et la protection des réfugiés. La coordination des activités et des obligations d'IRCC en vertu des parties IV, V et VI de la Loi sur les langues officielles est toutefois assurée par la Direction générale des ressources humaines qui, en l'occurrence, se rapporte aussi à moi.
Deuxièmement, le Secrétariat m'appuie dans mon rôle de championne des langues officielles ainsi que les autres hauts fonctionnaires du ministère lors des activités de sensibilisation.
Troisièmement, le dernier rôle principal du Secrétariat est de gérer la structure de gouvernance entre IRCC et les communautés francophones en situation minoritaire en plus de celle du comité directeur des langues officielles du ministère.
De manière plus précise, le Secrétariat coordonne également certaines activités au sein du ministère dont les célébrations entourant les langues officielles, la Journée de la dualité linguistique, la Semaine nationale de l'immigration francophone et la Journée de réflexion sur l'immigration francophone.
Je tiens cependant à préciser que le Secrétariat n'est pas l'unique responsable de la mise en oeuvre de la Loi sur les langues officielles au sein d'IRCC. Tout comme pour la Loi sur l'immigration et la protection des réfugiés, tous les secteurs du ministère ont la responsabilité de mettre en application les diverses parties de cette loi lors de l'élaboration de leurs activités ou du développement de politiques. Il s'agit d'une responsabilité commune. Évidemment, nous pouvons également compter sur notre équipe de services juridiques pour nous assister relativement à l'interprétation des lois.
Pour conclure au sujet du Secrétariat des langues officielles sur le plan interministériel, il est appelé à contribuer selon les besoins cernés dans le contexte de la coordination interministérielle menée par Patrimoine canadien, et ce, notamment, par son réseau de coordonnateurs pour la mise en oeuvre de la partie VII.
[Traduction]
Permettez-moi maintenant d'expliquer plus en détail le rôle et le mandat du comité IRCC-CFSM. Le comité a comme mission première de favoriser un arrimage entre ces éléments essentiels: les initiatives d'IRCC, y compris les composantes du pilier Immigration de la Feuille de route sur les langues officielles; les initiatives des communautés; et les efforts des autres intervenants fédéraux, provinciaux, territoriaux et locaux visant à favoriser le développement des CFSM et à cibler l'immigration économique.
Pour ce faire, il s'est donné comme mandat, entre autres, de déterminer les orientations stratégiques partagées entre IRCC et les communautés pour favoriser l'immigration francophone au sein des CFSM; de favoriser un arrimage interministériel et intergouvernemental en matière d'immigration francophone; de mobiliser les joueurs clés pour améliorer la capacité d'accueil des CFSM et renforcer les structures d'accueil et d'établissement pour les nouveaux arrivants d'expression française; et d'assurer l'intégration sociale et culturelle des immigrants d'expression française au sein de la société canadienne et des CFSM.
Le comité se rencontre deux fois par année, et est coprésidé par la championne des langues officielles, moi-même en l'occurrence, et la présidente de la Table de concertation communautaire en immigration francophone. Comme je l'ai mentionné précédemment, le secrétariat entretient également un dialogue avec le Quebec Community Groups Network.
Vous n'êtes pas sans savoir, monsieur le président, qu'en vertu de l'Accord Canada-Québec de 1991, le gouvernement du Québec a le contrôle sur la sélection des immigrants ainsi que la responsabilité de fournir des services d'établissement et d'intégration à tous les immigrants permanents destinés au Québec. Cela ne nous empêche toutefois pas d'entretenir un dialogue sur la façon de conjuguer nos efforts pour mieux assurer le développement des communautés d'expression anglaise du Québec.
En plus des activités de recherche sur les communautés d'expression anglaise du Québec qui ont été menées au cours des dernières années par le ministère, le secrétariat a récemment organisé une rencontre avec les dirigeants du QCGN, à Montréal. Cette rencontre très positive nous a permis de tisser des liens plus serrés avec cette organisation, et a jeté les bases d'une coopération accrue, surtout dans le domaine des pratiques de mobilisation communautaire.
[Français]
En conclusion, depuis sa création, le Secrétariat des langues officielles a permis de renforcer les relations avec les différentes directions générales du ministère impliquées dans le continuum d'immigration francophone dans les CFSM permettant ainsi un dialogue continu et une approche proactive pour la mise en oeuvre de la Loi sur les langues officielles et des objectifs de la partie VII de cette loi.
Cela se voit notamment dans l'élaboration des priorités d'IRCC dans le cadre du prochain plan d'action pluriannuel en matière de langues officielles du gouvernement du Canada.
Sur ce, monsieur le président, nous serons heureux de répondre à vos questions.
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Merci, monsieur le président.
Je remercie nos témoins de leur présence, aujourd'hui.
À première vue, un Secrétariat des langues officielles, c'est impressionnant. Vous faites sûrement du bon travail. Vous faites référence aux relations avec les communautés, les associations, etc. En principe, c'est bien. Cependant, je pense que les résultats ne sont pas au rendez-vous. Vous êtes en place depuis 2014, mais on est rendu en 2016 et vous dites qu'on va atteindre cela en 2018.
Pourriez-vous m'aider à voir comment cela va se passer? Les gens qui viennent ici nous disent qu'ils ne peuvent plus aller à Destination Canada. Pourtant, selon votre texte, cela aurait été une des stratégies essentielles, mais ce n'est pas évident.
Par ailleurs, dans le cadre de votre stratégie visant le taux de 4,4 %, que vous n'avez pas encore atteint, pouvez-vous nous assurer que vous faites des efforts pour que les gens ne se limitent pas seulement à Vancouver, à Toronto, etc.? Que faites-vous en ce qui a trait à la dimension rurale et urbaine?
Enfin, en ce qui concerne la langue, quand les immigrants anglophones arrivent à Halifax en Nouvelle-Écosse, il y a des programmes d'International Service Learning. Avez-vous des programmes de langue pour les francophones en Nouvelle-Écosse, par exemple? Il y a certainement des allophones, aussi.
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C'est exactement là où je m'en vais.
Nous constatons, avec Destination Canada, qu'il y a un intérêt accru de la part des immigrants se trouvant en territoire européen. Si vous le permettez, je vais vous faire part de quelques chiffres. Nous constatons un accroissement des demandes de participation. Lors de la dernière édition, soit l'édition 2016, qui s'est déroulée tout récemment à Paris, il y a eu 2 760 demandes de participation de la part de clients potentiels. La pression est donc considérable.
J'ai dit 2 760, mais il s'agit bien de 12 760 demandes. Excusez-moi
Il y a un intérêt marqué de la part des immigrants francophones potentiels. Nos collègues à Paris, qui sont très dynamiques, comme vous le savez, sont en train de développer d'autres possibilités d'accès et de promotion pour les clients potentiels. Nous nous dirigeons vers un monde où les médias sociaux, Twitter, plus particulièrement, sont utilisés pour rejoindre plus efficacement les gens à l'étranger.
Nous remarquons que l'intérêt pour Destination Canada augmente. En général, nous remarquons un accroissement de la participation canadienne, un maintien de la participation des provinces et des territoires à Destination Canada. C'est donc dire que les choses s'annoncent bien. Nous avons exploré de nouveaux bassins de recrutement au sud du Sahara, à partir de notre bureau de Dakar. Or je crois que nous sommes en train de connaître un certain succès de ce côté.
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Je ne crois pas avoir les chiffres entre les mains. Cependant, je peux vous les faire parvenir.
Nous avons rencontré des représentants de la communauté anglophone, des gens du Quebec Community Groups Network, il y a deux semaines. Ils nous ont dit qu'il n'y avait pas un problème d'immigration, mais plutôt d'intégration. Comment faire pour maintenir la langue, une fois arrivé au Québec? Il faut pouvoir y vivre et envoyer les enfants à l'école anglaise. Cette question, surtout, préoccupe la communauté anglophone du Québec.
En fait, c'est le contraire du défi que nous devons relever dans le reste du Canada, le fait que le nombre d'immigrants francophones qui arrivent à la porte du Canada est insuffisant, alors qu'au Québec, il est suffisant.
Il y a un autre problème: ce n'est pas sûr qu'ils vont y rester. C'est un problème de rétention.
Comme vous le savez, nous avons les mains un peu liées. Nous donnons, tous les ans, de l'argent au Québec, mais c'est le Québec qui s'assure de l'intégration et de l'établissement de ces immigrants.
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Merci, monsieur le président.
Je vais partager le temps qui m'est alloué avec M. Doherty.
Je remercie les témoins d'être parmi nous aujourd'hui.
Je trouve vos propos un peu compliqués. Ce n'est jamais simple quand on s'adresse aux ministères. Il est beaucoup question d'immigration, mais compte tenu de l'arrivée massive de réfugiés francophones, avez-vous la capacité d'intégrer ces derniers autant que les immigrants? Les immigrants choisissent de venir au Canada, mais ce n'est pas le cas des réfugiés.
Utilisez-vous la même approche? Est-ce qu'une partie des 900 millions de dollars est destinée aux réfugiés en milieu minoritaire?
Vous avez parlé plus tôt d'une situation à l'aéroport. Je vais vous mentionner quelque chose à ce sujet. Un Syrien est arrivé au Québec, soit dans ma région, à Boischatel. Or il ne parlait que l'anglais. À son arrivée à l'aéroport international Montréal-Trudeau, il a demandé à être transféré dans une province anglophone, mais cela lui a été refusé. Je voudrais savoir pourquoi on oppose un tel refus à des gens qui ne parlent vraiment pas la langue majoritaire d'une province donnée. Pourquoi refuse-t-on qu'ils aillent à un endroit en particulier?
C'est leur choix, même s'ils sont réfugiés. J'aimerais savoir si votre approche est la même pour les immigrants et les réfugiés. Des représentants d'organismes nous ont dit que c'était ardu. J'aimerais que vous m'expliquiez comment cela fonctionne.
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En fait, Jennifer est l'experte de la politique sur les réfugiés.
Il faut se rappeler qu'il y a deux types de réfugiés. Il y a les réfugiés pris en charge par le gouvernement et ceux parrainés par le secteur privé. Ce sont deux catégories distinctes. Pour ce qui est des 900 millions de dollars, les réfugiés reçoivent du financement de la même manière que n'importe qui d'autre. Comme vous le savez, on offre un plus grand soutien au revenu aux réfugiés, et cela est inclus dans les 900 millions de dollars. La première année, on leur offre un soutien au revenu ainsi qu'une formation sur les langues officielles et d'autres programmes de soutien favorisant l'intégration.
Pour les réfugiés qui sont parrainés par le secteur privé, sachez qu'ils doivent se rendre à l'endroit où se trouvent leurs parrains. Par exemple, si un réfugié est parrainé par un groupe de Saint-Boniface, lui et sa famille doivent se rendre à Saint-Boniface et y rester tant et aussi longtemps qu'ils seront financés par leur parrain privé. Une fois le parrainage terminé, ils deviennent résidents permanents du Canada et peuvent aller où ils veulent.
Pour ce qui est des réfugiés pris en charge par le gouvernement, on ne leur demande pas où ils veulent aller. Les provinces établissent des objectifs. Elles précisent, par exemple, qu'elles souhaitent avoir 2 000 ou 3 000 réfugiés. Ce chiffre a changé au fur et à mesure de l'arrivée des réfugiés syriens l'an dernier. Le Québec en a accueilli un certain nombre. On a fait venir le nombre demandé par le Québec.
On autorise très rarement les réfugiés à changer de destination. C'est seulement permis dans les cas où, par exemple, le réfugié aurait un proche parent à Vancouver et qu'on ne le savait pas au moment de traiter sa demande, et qu'on l'a envoyé par erreur à Montréal. Si on apprend que son frère vit à Vancouver et qu'il aimerait être près de lui, on peut lui rendre service. Si le réfugié est atteint d'une maladie qui ne peut être traitée dans sa destination d'origine, évidemment, on va voir ce qu'on peut faire pour l'aider.
[Français]
Je crois que sur les 25 000 réfugiés qu'on a accueillis l'année dernière, moins d'une centaine d'entre eux on a changé leur destination à la dernière minute. Cela ne veut pas dire que ces gens ne peuvent pas changer d'endroit par la suite. Ils arrivent, restent au Québec pendant un an et vont ailleurs par la suite. Or entretemps, ils ont appris le français, et c'est en fait ce qu'on voulait.
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Merci, monsieur le président.
Si vous m'accordez quelques minutes supplémentaires, j'aimerais revenir sur les questions de nos collègues d'en face au sujet de nos aéroports et de nos ports. Je connais assez bien le domaine, tout comme Destination Canada, étant donné que j'ai déjà géré des aéroports et fait la promotion du Canada sur la scène internationale. Je sais qu'il existe des programmes. Notre gouvernement a investi beaucoup d'argent, et les gouvernements antérieurs également, dans le Programme des langues officielles.
Nos aéroports, nos ports et nos frontières sont perçus comme les portes d'entrée au Canada. Bien souvent, c'est le premier contact que les immigrants ont en arrivant au pays. D'importantes sommes d'argent sont consacrées aux langues officielles, et il y a des règlements à respecter. Toutes les affiches doivent être dans les deux langues officielles. Il devrait y avoir des interprètes sur place, ainsi qu'une capacité d'offrir des services dans les deux langues. Le gouvernement l'a fait, et il incombe maintenant à tous les ports, aéroports et points d'entrée d'offrir ce service.
En ce qui concerne Destination Canada et les fonds offerts, j'ai également assisté à de nombreux événements de promotion du Canada à l'échelle mondiale, et comme Mme Beck l'a dit, il revient aux communautés et aux provinces de participer à ces événements. Elles peuvent avoir accès à certains fonds pour le faire afin de promouvoir le Canada comme un endroit exceptionnel où travailler, vivre, jouer, investir et apprendre. Ce sont donc les cinq piliers, et des fonds ont été prévus à cet effet. Est-ce que le Canada peut en faire davantage? Absolument, et cela m'amène à poser ma question.
Pour répondre à votre question, si vous avez d'autres questions à ce sujet, je pourrai probablement y répondre après la réunion. Comme je l'ai dit, j'ai déjà géré un aéroport, travaillé dans le domaine de l'aviation, et j'ai aussi fait la promotion du Canada à l'étranger...
Une voix: Quel aéroport?
M. Todd Doherty: J'ai travaillé pour un certain nombre d'aéroports à Vancouver. J'ai géré l'aéroport Prince George et l'aéroport international d'Edmonton, puis j'ai ensuite travaillé comme consultant auprès du ministère des Affaires étrangères et du Commerce international. Je faisais valoir le Canada ainsi que les débouchés qui existent au pays afin d'accroître sa compétitivité sur les marchés internationaux. J'ai aussi siégé à plusieurs comités afin de trouver des façons de rendre le Canada plus concurrentiel.
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Merci, monsieur le président.
Je remercie les témoins d'être ici parmi nous aujourd'hui.
Je suis en train de regarder la Loi sur l'immigration et la protection des réfugiés et son objectif. Évidemment, cet objectif est au coeur de ceux que vous devez atteindre.
Les alinéas 3(1)a), b), c) et d) énoncent exactement la direction que doit emprunter IRCC. Je vous en lis quelques-uns:
a) de permettre au Canada de retirer de l'immigration le maximum d'avantages sociaux, culturels et économiques;
b) d'enrichir et de renforcer le tissu social et culturel [je mets l'accent là-dessus] du Canada dans le respect de son caractère fédéral, bilingue et multiculturel;
b.1) de favoriser le développement des collectivités de langues officielles minoritaires au Canada;
Aux fins de la transcription, je suis à la partie intitulée « Objet de la loi », au paragraphe 3(1).
Je suis du Nouveau-Brunswick. Je fais partie d'une minorité invisible parce que je suis un Nord-Américain de souche. Au Nouveau-Brunswick, après 200 ans de cohabitation des francophones et des anglophones, on en est venu à la conclusion que la seule façon de protéger les minorités et le tissu social était de s'assurer qu'il y a une dualité dans les sphères gouvernementales les plus importantes, par exemple l'éducation et la santé. Je ne parle d'une dualité dans le sens où bilinguisme égale dualité, mais d'une dualité au chapitre de l'administration.
Est-ce que vous savez de quoi je parle?
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Merci, monsieur le président.
Je crois que je dispose de trois minutes.
Juste avant de poser mes questions, je voudrais déposer un avis de motion. Je pense que vous l'avez tous entre vos mains. Elle pourrait être débattue plus amplement la semaine prochaine. Elle se lit comme suit:
Que le Comité demande à la ministre des Services publics et de l'Approvisionnement du Canada, l'honorable Judy Foote, de retarder la mise en place du nouveau système d'approvisionnement des interprètes du Bureau de la traduction, jusqu'à ce que le Comité entende sur ce sujet l'Association internationale des interprètes de conférence (AIIC Canada) et la ministre des Services publics et de l'Approvisionnement du Canada.
Je sais que beaucoup d'entre vous ont rencontré les représentants d'AIIC Canada, soit l'Association internationale des interprètes de conférence, qui nous ont expliqué que le nouveau service d'approvisionnement était vraiment compliqué et vraiment problématique. Présentement, c'est retardé d'une étape à l'autre, mais il est possible que ce soit introduit dès janvier, lorsque nous ne serons pas ici puisque nous serons dans nos circonscriptions.
Je pense qu'il serait bon que le Comité réfléchisse sur la possibilité d'exercer un peu de pression pour demander d'avoir au moins une rencontre avec la ministre, surtout après le scandale du système de paye Phénix. Si vous n'avons pas cette occasion, il faudrait appeler pour rencontrer les gens d'AIIC Canada pour savoir de quoi il retourne. Ils ont demandé à comparaître devant le Comité. On sait que ce ne sera pas possible avant janvier ou février. Il faut donc demander de retarder l'implantation du nouveau système jusqu'à ce qu'on les rencontre et les entende afin qu'ils nous expliquent leurs interrogations.
Je sais, monsieur le président, que tout le monde n'a pas eu le temps de les rencontrer pour comprendre pourquoi cette motion est très importante, mais je la dépose et je vous laisse le soin de les appeler pour que nous puissions les rencontrer. Par la suite, soit la semaine prochaine, on pourra débattre de cette motion si mes collègues sont d'accord. Le Comité accepte-t-il cette façon de procéder?
Cela met fin à notre rencontre avec les témoins.
Nous allons prendre quelques minutes pour discuter des travaux du Comité. Je sais que tout le monde a organisé son horaire en prévision de la fin de la réunion à 10 h 15.
Madame Irish et monsieur Viel, je vous remercie beaucoup d'avoir comparu devant le Comité et d'avoir répondu à nos questions.
La séance continue d'être publique.
J'aimerais d'ailleurs faire un petit rappel au sujet de notre programme. Le mardi 29 novembre, nous allons recevoir des représentants du ministère de Patrimoine canadien au sujet de la reddition de comptes. Le 1er décembre, nous allons commencer l'étude du rapport. Le mardi 6 décembre, théoriquement, nous entendrons la ministre Judy Foote pendant une heure et nous allons par la suite continuer la rédaction du rapport. Le 8 décembre, la réunion portera également sur la rédaction du rapport. Normalement, à ce moment-là, cela devrait tirer à sa fin.
Donc, nous prendrons une heure pour entendre la ministre Foote. Cela vous convient-il? Je constate que c'est le cas. Nous avons proposé cette date à la ministre et j'attends la confirmation de sa présence, mais je pense que cela devrait fonctionner.
Madame Boucher, vous avez la parole.