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Merci, monsieur le président.
Bonjour à tous. J'espère que vous êtes en forme; pour ma part, je le suis. Cela me fera plaisir de répondre à toutes vos questions.
Tout d'abord, avant de commencer mon allocution, j'aimerais présenter les deux fonctionnaires qui m'accompagnent et qui travaillent avec moi. Ce sont des experts dans le domaine. Ils pourront répondre également à vos questions par la suite. Il s'agit de Hubert Lussier, sous-ministre adjoint, Citoyenneté, patrimoine et régions, et de Jean-Pierre Gauthier, directeur général, Direction générale des langues officielles.
Je vais commencer mon témoignage en vous exprimant de nouveau ma sincère et profonde reconnaissance de votre travail et de votre engagement indéfectibles à renforcer et à défendre les langues officielles du Canada.
Je suis avec beaucoup d'intérêt vos échanges et vos discussions, de façon générale, sur la fameuse feuille de route et sur l'immigration dans les communautés francophones en milieu minoritaire. Je suis fière de pouvoir travailler en étroite collaboration avec des collègues qui ont la même passion que moi pour les langues officielles du Canada. J'ai hâte de pouvoir poursuivre nos discussions sur ces questions et sur d'autres questions importantes.
Le français et l'anglais sont au coeur de ce que nous sommes, de qui nous sommes. Je suis une fière Canadienne, une fière Montréalaise, une fière francophone qui a grandi avec les deux langues officielles. Elles font partie de mon quotidien.
Je suis une championne des langues officielles dans la société canadienne. Vous pouvez compter sur moi pour soutenir la vitalité des communautés en situation minoritaire, parce que nos langues officielles sont une force, un atout pour notre avenir, et qu'elles occupent une place centrale dans notre histoire.
C'est en français et en anglais que nous avons jeté les fondations de notre pays.
C'est dans ces langues que nous avons accueilli des gens de toutes les origines.
Aujourd'hui, en tant que Canadiens, nous participons en français et en anglais à la vie politique, démocratique et sociale de notre pays. Nous sommes présents dans ces deux langues officielles sur le plan international dans le milieu de la culture et dans le milieu des affaires.
Pour toutes ces raisons, je suis fière de promouvoir nos deux langues officielles avec l'aide de mon secrétaire parlementaire, Randy Boissonnault.
Je veux vous parler de nos consultations sur les langues officielles qui jetteront les fondements du plan d'action en matière de langues officielles 2018-2023. Cependant, j'aimerais d'abord prendre quelques minutes pour parler du Rapport annuel sur les langues officielles de 2014-2015, qui a été déposé en juillet.
Le rapport brosse un portrait de ce que fait mon ministère, mais aussi d'autres institutions fédérales, pour promouvoir les langues officielles et le développement des communautés francophones et anglophones en situation minoritaire.
Vous y trouverez de l'information sur des sujets comme le soutien à l'immigration francophone en situation minoritaire ou encore l'appui aux artistes en situation minoritaire.
Comme le rapport l'indique, un certain travail a été accompli, mais bien entendu, il faut en faire encore plus.
Je suis fière de faire partie d'un gouvernement dont les membres, partout au pays, accordent une grande importance à la question des langues officielles. Je collabore étroitement avec mes collègues du Cabinet dans divers dossiers pour renforcer nos langues officielles.
[Traduction]
Par exemple, nous savons que l'immigration dans des régions où il y a des minorités linguistiques est cruciale pour l'avenir de ces collectivités.
C'est pourquoi je suis fière de travailler avec mon collègue, le , pour lancer l'initiative.
[Français]
le programme Mobilité francophone.
[Traduction]
J'ai bien hâte de prendre connaissance du rapport de votre comité sur l'immigration et de collaborer avec vous sur cet important dossier.
J'ai également été ravi de travailler avec mon collègue, le au rétablissement de la formation en français au Collège militaire royal à Saint-Jean-sur-Richelieu, près de Montréal.
Plus récemment, notre gouvernement a honoré son engagement en vue de nommer des juges bilingues à la Cour suprême en nommant le juge Malcolm Rowe, de Terre-Neuve-et-Labrador. Nous devrions tous être très fiers d'avoir entendu la et l'ancienne première ministre Kim Campbell discuter de la possibilité d'augmenter l'intérêt manifesté dans la communauté juridique pour apprendre les deux langues officielles et du haut niveau de compétence linguistique de nombreux candidats à la Cour suprême.
Sous notre direction, nous nous sommes assurés que l'importance des langues officielles au Canada est placée au coeur de nos plus importantes institutions, et nous en sommes très fiers.
C'est un exemple parfait de la vision et des mesures que notre gouvernement a adoptées à l'égard des langues officielles. Je vais continuer à jouer un rôle de leadership important aux côtés de mes collègues.
[Français]
Nous savons que nous devons relever plusieurs défis, entre autres dans les domaines de l'infrastructure communautaire, de l'éducation, de la petite enfance et de la formation postsecondaire.
Cela me ramène aux consultations pancanadiennes sur les langues officielles de 2016. Elles ont suscité beaucoup d'intérêt et j'en suis très heureuse. Nous avons obtenu 5 000 réponses en ligne. Au terme de l'exercice, nous aurons rencontré 350 personnes dans les tables rondes les plus ouvertes et les plus transparentes de notre histoire, dans 22 villes canadiennes.
Pourquoi est-ce que j'insiste sur le fait que nos consultations ont été si ouvertes et si transparentes? Vous savez qu'en vertu de la Loi sur les langues officielles, nous devons tenir des consultations publiques. Cependant, nous avons décidé, dans ce cas-ci, de ne pas seulement les tenir sur invitation, mais aussi d'inviter les journalistes et les gens du grand public, et de faire plusieurs consultations en ligne. Voilà ce qui les rend si ouvertes et si transparentes.
À ce jour, 21 des 22 villes à notre programme ont été visitées. Plusieurs consultations ont été diffusées sur Internet. Les journalistes intéressés ont assisté à nos échanges et je suis très satisfaite qu'il y ait eu une bonne couverture médiatique dans plusieurs régions du pays.
De plus, nous allons avoir trois rencontres ici, dans la grande région de la capitale nationale, avec différents organismes représentatifs nationaux.
Nous voulions avoir une discussion franche, utile et ouverte, et nous l'avons eue.
[Traduction]
J'ai dirigé six tables rondes d'un bout à l'autre du pays, dont une à St. John's, à Terre-Neuve-et-Labrador, dans le cadre de la Conférence ministérielle sur la francophonie canadienne, ainsi que d'autres à Victoria, en Colombie-Britannique, et à Iqaluit, au Nunavut. Mon secrétaire parlementaire Randy Boissonnault et moi-même étions fiers d'être accompagnés de nombreux de nos collègues au Cabinet de partout au pays, dont les ministres , , Brison, , et .
Les participants ont relevé d'importantes questions d'intérêt, dont la vitalité des communautés de langues officielles, l'augmentation des taux de bilinguisme chez les Canadiens de tous âges et le rapprochement des anglophones et des francophones. Permettez-moi de citer quelques participants.
Le directeur du Réseau du patrimoine anglophone du Québec nous a dit ce qui suit: « La langue du Canada est le français; la langue du Canada est l'anglais. Ce sont les deux langues. Et j'ose espérer que je peux aller à Vancouver et rencontrer des francophones qui parlent le français, et qu'ailleurs au Canada, des gens me parleront en anglais. »
[Français]
La coprésidente de Dialogue Nouveau-Brunswick a lancé la question:
On oublie qu'on a beaucoup de choses en commun. On partage une histoire. On a fait des choses ensemble. Comment peut-on apprendre à connaître l'autre pour ne pas en avoir peur, pour être en mesure de dialoguer, de discuter [...]?
Ces questions ont généré beaucoup d'échanges, et les témoignages qui nous guideront dans l'élaboration du plan d'action en matière de langues officielles ont été très pertinents.
Comme vous le savez, l'actuelle feuille de route se termine le 31 mars 2018. Notre plan d'action sera en vigueur dès le lendemain. L'appui aux communautés en situation minoritaire et à nos deux langues officielles continuera d'orienter notre action en accord avec nos valeurs.
Nos langues officielles sont une force, et je souhaite que tous les Canadiens, autant les francophones du Québec que les anglophones de partout au Canada, autant les Fransaskois, les Acadiens, les Métis que les personnes issues d'autres groupes linguistiques, se sentent interpellés par cette question. J'aimerais que nous puissions encourager ensemble tous les Canadiens à devenir des agents de changement, des citoyens engagés dans notre grand contrat social et au coeur duquel les langues officielles se reflètent.
Je veux continuer à travailler avec vous, le Comité, et tous les partenaires de notre gouvernement pour faire la promotion du français et de l'anglais partout au pays.
Merci. Je suis disposée à répondre à toutes vos questions.
Je vais finir ma réponse, qui comporte en fait deux parties. Premièrement, il y a le rétablissement du programme Avantage significatif francophone. Deuxièmement, c'est une collaboration qu'on doit avoir avec les provinces. Malheureusement, on voit parfois que ces décisions seront prises plutôt au provincial.
Cela dit, il y a quand même des percées sur la question. En effet, j'ai eu l'occasion, lors de notre Conférence ministérielle sur la francophonie canadienne, à St. John's, de parler de la question de l'immigration.
Aussi, mon homologue du Nouveau-Brunswick, Francine Landry, a soulevé cette question au congrès sur l'immigration à Winnipeg, il y a quelques semaines. On veut s'assurer qu'il y a une collaboration avec les provinces. On veut que les sommes destinées à l'intégration en français soient véritablement dépensées par les provinces.
Bien entendu, je veux travailler de concert avec M. McCallum afin d'atteindre ce taux de 4,4 % d'immigration francophone, qui n'a pas été atteint depuis des années. Cet objectif a été défini à maintes reprises, mais, malheureusement, il n'a jamais été atteint, étant donné le sous-investissement passé. Au moment où on développe de nouveaux seuils d'immigration, on veut s'assurer de pouvoir obtenir 4,4 % d'immigration francophone.
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Merci, monsieur Lefebvre. C'est une très bonne question.
Premièrement, j'ai informé mon équipe que j'allais m'assurer que le prochain plan d'action allait comporter deux axes importants.
Le premier axe sera de soutenir la vitalité des communautés linguistiques. Je vais m'assurer qu'on misera sur une approche holistique plutôt qu'en silo, comme c'était le cas pour la dernière feuille de route.
Le deuxième axe portera sur le bilinguisme de la population. Pour moi, l'un et l'autre des groupes linguistiques ne sont pas en compétition. L'un et l'autre vont contribuer à maintenir une saine cohésion sociale au sein du pays, entre le groupe de la majorité et le groupe de la minorité. Ils vont aussi permettre de réaffirmer le contrat social auquel j'ai fait référence dans ma présentation. À la base même de notre pays, il y a un contrat social qui inclut nos deux langues officielles, le pluralisme de notre société et la réconciliation avec les peuples autochtones.
Voilà les deux grands axes que je veux m'assurer d'aborder dans l'élaboration du nouveau plan d'action. Hubert Lussier et Jean-Pierre Gauthier travaillent sur cette question.
Au cours des consultations publiques, nous avons entendu quatre thèmes importants.
Tout d'abord, il y a l'immigration. Mme Boucher y a fait référence. Il s'agit d'une question très importante parce que, ultimement, elle est associée à la pérennité de nos communautés. Je veux travailler avec les provinces sur cette question pour m'assurer que le leadership du fédéral sera transposé au provincial.
Un autre thème qui est revenu souvent au cours des consultations est la nécessité d'avoir un financement accru des infrastructures communautaires et des infrastructures scolaires. J'ai mentionné un peu plus tôt que j'avais fait plusieurs consultations publiques sur les langues officielles dans plusieurs villes au pays, mais je suis aussi allée à Saint-Boniface, à Halifax, à Whitehorse, où j'ai participé à des tables rondes avec des intervenants. J'ai eu l'occasion de voir ces infrastructures et je suis consciente que des investissements sont nécessaires.
Le troisième thème a trait aux médias. La question est de voir comment on peut s'assurer que l'information générée au sein des communautés est transmise et qu'elle contribue à la vitalité de la communauté. Il s'agit d'une question importante, d'autant plus dans un contexte de virage numérique. Il faut dire que l'autre volet de mon mandat de ministre touche la culture et les médias. La question des médias pour les communautés linguistiques en situation minoritaire est donc importante.
Finalement, comme quatrième thème, il y a l'éducation, de la petite enfance jusqu'au niveau postsecondaire.
Ce sont essentiellement ces quatre grands thèmes qui ont été soulevés dans les consultations.