Bonjour à vous tous, monsieur le président, et mesdames et messieurs les membres du Comité.
Le Quebec Community Groups Network, ou QCGN, est un organisme sans but lucratif qui représente la minorité anglophone du Québec. C’est un centre d’expertise fondée sur des données probantes, dont l’action collective est axée sur les enjeux stratégiques ayant une incidence sur le développement et la vitalité du Québec d’expression anglaise. Les 48 organismes membres du QCGN sont également des groupes communautaires sans but lucratif, dont la plupart fournissent des services directs aux membres de notre collectivité.
Certains membres du QCGN ont un mandat de dimension régionale et offrent une large gamme de services. D’autres travaillent dans tout le Québec, mais dans des secteurs précis, comme ceux de la santé, des arts et de la culture.
Les anglophones du Québec sont le plus important groupe minoritaire de langue officielle du Canada puisqu'on dénombre un peu plus d’un million de citoyens dont la première langue officielle parlée est l’anglais. Si 84 % des membres de notre collectivité vivent dans la région métropolitaine de recensement de Montréal, ils sont par contre plus de 210 000 dans d’autres régions du Québec.
Les taux de bilinguisme sont élevés dans notre communauté quand on les compare à ceux des autres cohortes de Canadiens de langue anglaise. En effet, lors du recensement de 2011, 66 % des membres des communautés anglophones du Québec ont déclaré connaître le français et l’anglais. Ce pourcentage passe à plus de 80 % chez les jeunes anglophones, conséquence des investissements que notre communauté a faits pour s’assurer que nos enfants soient en mesure de vivre et de travailler en français au Québec.
La minorité anglophone du Québec n’a pas profité de façon équitable de la stratégie que s'est donnée le Gouvernement du Canada en matière de langues officielles, et on ne lui a pas non plus prêté la même oreille qu'aux autres communautés lors des discussions au niveau national qui ont porté sur les langues officielles.
Il y a trois raisons à cela.
Tout d’abord, l'anglais n’est pas une langue menacée. L’un des objectifs essentiels de l'approche du Canada en matière de langues officielles est de faire progresser l’égalité de statut et d’utilisation de l’anglais et du français dans la société canadienne pour que les deux soient parlées d’un océan à l’autre. Nous y parvenons dans une large mesure en soutenant le développement des minorités francophones et anglophones, mais les décideurs et les chefs de file font souvent l’hypothèse que l’anglais n'étant pas menacé, les minorités anglophones ont besoin de moins d’attention.
La vitalité de la communauté anglophone fait l’objet d’hypothèses qui ne sont pas étayées par des preuves. Les écarts qui caractérisent les diverses collectivités qui composent notre communauté sont mal compris par les personnes de l'extérieur. Notre minorité linguistique ne se bat pas pour préserver une langue, mais fait un travail considérable pour se maintenir au Québec et pour préserver notre culture et notre identité, un objectif unique et distinct de ceux de la majorité anglophone du Canada. Les minorités francophones et anglophones garantissent à tous nos citoyens de pouvoir vivre, travailler et jouer partout au pays dans la langue officielle de leur choix, ou dans les deux.
En outre, la mesure dans laquelle les minorités francophones et anglophones profitent de la stratégie en matière de langues officielles du Canada dépend de la coopération et de l’implication de la province ou du territoire dans lequel elles se trouvent. La plupart des sujets d’intérêt public qui touchent la vitalité de notre communauté relèvent, de par leur nature, des provinces. Il s'agit, entre autres, de la santé, de l'administration de la justice et de l'éducation. Les institutions fédérales s’assurent, en remplissant leur mandat, de prendre des mesures contribuant à améliorer le sort des communautés minoritaires de langues officielles, tout en respectant les champs de compétences et les pouvoirs des provinces.
Le Québec ne reconnaît pas les minorités anglophones du Canada, ce qui en fait la seule province ou le seul territoire sans cadre stratégique, législatif, réglementaire ou de politique, qui lui permettrait de communiquer avec sa minorité de langue officielle et de lui venir en aide. Fort heureusement, les choses semblent évoluer au niveau politique. Le QCGN est reconnaissant de l’appui que des députés de l’Assemblée nationale et des ministres lui apportent à titre individuel, ainsi que de leurs interventions.
Nous avons des raisons de croire que le gouvernement du Québec finira par reconnaître sa communauté de langue anglaise et par travailler avec elle dans le cadre des relations que cette province entretient avec le gouvernement du Canada.
Enfin, les antécédents des minorités francophones et anglophones du Canada sont très différents et, sans surprise, leurs structures et leurs moyens ne sont pas les mêmes. Toutes les minorités anglophones sont situées dans une seule province, et comme nos organismes du secteur communautaire sont, par nature, de dimension locale ou provinciale, ils ne prétendent pas agir à un niveau supérieur, comme la plupart des organismes-cadres sectoriels. Très peu d’entre eux ont les moyens de s’impliquer au niveau national, et il n'y en a qu'un, le QCGN, qui dispose de financement à cet effet. Aussi, même lorsqu’une communauté est présente à une table nationale de discussion, il lui manque souvent les connaissances et le soutien politique qui lui permettraient de s’impliquer efficacement.
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Depuis le Plan d’action pour les langues officielles de 2013, toutes les institutions fédérales ont accru leurs efforts pour répondre aux besoins des anglophones du Québec. Elles sont de plus en plus sensibilisées aux besoins de notre communauté et réalisent qu'il leur incombe de prendre des mesures favorisant réellement la vitalité de notre communauté. L'appui que nous apportent nombre de personnes oeuvrant au gouvernement du Canada est, pris dans son ensemble, extraordinaire. Nous constatons, dans la plupart des institutions fédérales, un désir sincère de nous aider.
Toutefois, notre communauté n’a toujours pas accès à certains programmes pour les raisons évoquées par notre président. Ce manque d’accès empêche la communauté anglophone du Québec de recevoir un soutien équitable du fédéral et de profiter des stratégies en matière de langues officielles du Canada.
Pour être précise, le QCGN ne demande pas une part plus importante du gâteau pour la communauté anglophone du Québec. Nous disons plutôt que, comme les besoins de la communauté anglophone du Québec n’ont pas été pris en compte sur un pied d'égalité par le gouvernement du Canada, le gâteau est trop petit. Venir en aide aux minorités francophones et anglophones du Canada n’est en rien un jeu à somme nulle; la vitalité et les intérêts de chaque minorité sont symbiotiques et on ne devrait jamais les mettre en concurrence.
Quant à savoir comment le Comité pourrait venir en aide à la communauté anglophone du Québec, voici le résultat de nos cogitations.
Tout d’abord, il pourrait étudier comment les institutions fédérales pourraient s’y prendre pour consulter efficacement les communautés minoritaires de langue officielle de notre pays. Parler est une chose, consulter en est une autre. Nous comptons sur des résultats tangibles se traduisant par des avantages réels pour les membres de notre communauté et contribuant de façon efficace à sa vitalité.
Ensuite, vous pourriez étudier de nouvelles modalités d’aide financière à notre communauté. Au cours des cinq dernières années, le QCGN a défendu et appuyé énergiquement l'Initiative de l’accélérateur de finance sociale d’Emploi et Développement social Canada, que nous avons été ravis de voir figurer dans la version actuelle de la Feuille de route pour la dualité linguistique canadienne.
Alors que nous attendons toujours que ces fonds soient mis à la disposition de notre communauté trois ans après l’annonce de cette initiative, nous serions ravis de travailler en partenariat avec le gouvernement du Canada et avec de nouveaux intervenants, comme le secteur privé. Nous aimerions également travailler à la création d'une fondation de développement gérée par la communauté, qui serait financée et soutenue par le gouvernement du Canada. Une telle approche aurait pour effet de dépolitiser le système actuel de subventions et de contributions et permettrait au secteur communautaire de disposer d’un financement prévisible et organique.
Vous pourriez également trouver des moyens de venir en aide aux minorités anglophones et francophones du Canada qui permettent de faire preuve d'une certaine souplesse et de s'adapter aux besoins uniques de chaque communauté. Le même modèle ne convient pas à toutes. Permettez-moi de paraphraser deux sénatrices, mesdames Champagne et Chaput:
... le gouvernement doit reconnaître que les réalités et les défis vécus par la minorité francophone et la minorité anglophone sont parfois semblables, mais parfois différents, et qu’elles doivent par conséquent recevoir un traitement qui tient compte des besoins spécifiques de l’une et l’autre.
Enfin, nous aimerions vous inciter à vous adresser au gouvernement du Québec, et pas uniquement sur les questions concernant la francophonie. Ce comité peut jouer un rôle de leader en soulignant les avantages pour tous les Canadiens, et en particulier pour les Québécois, d’une collaboration des gouvernements du Canada et du Québec pour soutenir la vitalité de la communauté anglophone du Québec.
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Une différence importante serait notre parcours comme communauté.
[Traduction]
Cela fait maintenant des centaines d'années que nous sommes installés au Québec et la communauté anglophone s'est dotée de ses propres institutions. Celles-ci sont en place depuis de nombreuses années, et ce n'est pas le fait du clergé québécois de l'époque. Comme nous ne recevions aucune aide du gouvernement, nous avons trouvé d'autres moyens de nous financer, d'assurer la subsistance de nos institutions, de travailler avec nos jeunes.
Dans les communautés francophones…
[Français]
hors Québec, il est certain qu'il n'y avait pas d'institutions. Dans le reste du Canada, les communautés d'expression anglaise essayaient de survivre de façon différente.
[Traduction]
Toute comparaison de ce qui s'est produit dans la communauté anglophone du Québec et chez les francophones du reste du Canada n'a aucun sens. Dans l'élaboration des politiques et des mesures de soutien des programmes, il est important de garder à l'esprit qu'une communauté, qui s'est rétrécie avec le temps et dont les institutions ont régressé sous les effets combinés de la législation et de quantité d'autres événements survenus dans la province, ne dispose pas des mêmes types de programmes.
Un franco-ontarien bien connu m'a déjà expliqué, à titre d'exemple, que les francophones de sa province ne sont pas perçus comme une menace, mais plutôt, à l'occasion, comme un groupe qui dérange. J'ai un peu de mal à le croire parce qu'il me semble que, en Ontario, on considère que les francophones apportent une contribution très importante à leur province.
Au Québec, et c'est malheureux, on nous considère encore comme une menace. Cela nous ramène à ce que nous a dit M. Lamoureux: nous parlons anglais et cela en soi constitue une menace. Je crois, monsieur Généreux, qu'il s'agit là de la différence la plus importante. Que protégeons-nous? Nous ne protégeons pas une langue, mais une communauté qui a son histoire propre ainsi que les gens des autres provinces et les immigrants qui souhaitent se joindre à notre communauté, et pas uniquement les Anglo-Québécois de longue date.
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Monsieur le président, membres du comité, je tiens à vous remercier de nous avoir invitées à vous parler des grands enjeux et priorités des communautés francophones et acadiennes. Nous sommes très heureuses d'être avec vous cet après-midi.
II y a deux semaines, la FCFA a été invitée à comparaître devant vos collègues du Comité permanent des finances. À cette occasion, je leur ai annoncé deux bonnes nouvelles que je tiens à partager également avec vous.
La première bonne nouvelle est qu'il n'y a jamais eu autant de personnes qui souhaitent vivre en français au Canada, et la demande pour des activités et des services dans cette langue va toujours en s'accroissant dans nos communautés.
La deuxième bonne nouvelle est qu'il existe à la grandeur du pays un réseau de bâtisseurs qui se sont pris en main pour développer les infrastructures dont nous avons besoin pour vivre en français. Ce réseau, dont la FCFA est le chef de file, est toujours à la recherche de solutions novatrices pour mieux servir 2,6 millions de citoyens et de citoyennes d'expression française dans neuf provinces et trois territoires et pour mieux répondre à leurs besoins.
J'aimerais ancrer mes propos dans un événement marquant qui aura lieu l'an prochain, soit le 150e anniversaire de la Confédération canadienne. Les célébrations de 2017 sont l'occasion de mettre l'accent sur tout ce qui fait partie de notre ADN comme peuple et d'affirmer clairement nos grandes valeurs, au chapitre desquelles on compte la dualité linguistique de notre pays.
L'existence même, dans toutes les régions du pays, de communautés de langue française est ce qui nous permet de parler réellement de dualité linguistique canadienne. Les célébrations de 2017 représentent une belle occasion pour le gouvernement de poser des gestes historiques pour réaffirmer l'importance de cette dualité linguistique, en appuyant la vitalité de nos communautés et la capacité des Canadiens et des Canadiennes de vivre en français.
Je tiens d'ailleurs à noter que la FCFA était étonnée d'apprendre, en lisant le compte rendu de la comparution des représentants du ministère du Patrimoine canadien la semaine dernière, qu'il ne semble pas y avoir de plan en place pour mettre en valeur la dualité linguistique et la francophonie canadienne lors des célébrations de 2017. Nous comptons sur le ministère pour assumer un leadership à ce niveau.
J'aimerais vous parler aujourd'hui de trois grandes priorités.
La première est le renforcement des capacités de nos communautés, particulièrement sur le plan des infrastructures, des services, et des organismes et institutions qui travaillent au rayonnement du français. La valeur ajoutée de nos centres communautaires et culturels, de nos écoles, de nos services d'établissement et d'aide à l'emploi, de nos médias communautaires et de nos organismes francophones locaux ne fait plus aucun doute. Toutefois, aujourd'hui, ces institutions ont atteint la limite de ce qu'elles peuvent faire avec les ressources à leur disposition.
Un grand nombre de nos organismes reçoivent des fonds du ministère du Patrimoine canadien par l'entremise des programmes d'appui aux langues officielles, mais ces fonds n'ont pas augmenté et n'ont même pas été indexés depuis maintenant 11 ans. Compte tenu de l'augmentation du coût de la vie, cela représente un recul de 30 % à 35 % au chapitre des ressources de ces organismes. D'autres organismes vivent des situations difficiles parce que certains fonds de la feuille de route pour les langues officielles du Canada n'ont toujours pas été débloqués, et ce, trois ans après le lancement de celle-ci.
Nos médias vivent également une fragilisation préoccupante, comme j'ai eu l'occasion de le dire hier à vos collègues du Comité permanent du patrimoine canadien. Je ne vous apprends rien en vous disant que les compressions à Radio-Canada ont affaibli considérablement les stations régionales au service de nos communautés.
Au chapitre des médias communautaires, la dernière année a vu L'Express d'Ottawa cesser sa publication et L'Eau vive, en Saskatchewan, suspendre la sienne pendant quelques mois. Nos journaux et nos radios ont connu une baisse de revenus significative. À l'heure où l'ensemble de l'industrie médiatique effectue tant bien que mal une transition vers des modèles d'affaires reposant davantage sur le numérique, nos médias ont besoin d'appui pour effectuer ce virage.
Pour résumer, renforcer les capacités de nos communautés est essentiel si l'on souhaite qu'elles continuent d'animer la vie en français de manière à ce qu'on continue d'avoir des milieux de vie en français. Nos infrastructures doivent pouvoir être modernisées ou améliorées pour faire face à la demande croissante. Nos médias doivent pouvoir prendre le virage numérique. Nos organismes et institutions doivent pouvoir répondre aux besoins émergents, par exemple en matière d'immigration francophone.
Cela m'amène à la deuxième priorité dont je veux vous parler aujourd'hui, soit la croissance démographique.
À l'occasion de la Journée de réflexion sur l'immigration francophone, qui a eu lieu la semaine dernière, nous avons rencontré le et nous avons pu le mettre au courant des grands enjeux à cet égard. II a notamment bien compris que pour nous, l'immigration francophone n'est pas une simple question de prestation de services à des individus, mais bien de renforcement de nos communautés. C'est un projet collectif qui nous anime.
Pour réussir ce projet, il nous faut surmonter de nombreux obstacles. Le gouvernement n'a pas réellement donné à nos communautés les moyens d'exceller en matière d'immigration francophone.
En 2012, nous avons perdu la capacité de participer à Destination Canada, la seule vitrine qui nous permettait de promouvoir nos communautés comme terre d'accueil auprès des candidats francophones à l'immigration à l'étranger. En 2014, le gouvernement a éliminé le programme Avantage significatif francophone, la seule mesure qui offrait aux employeurs un incitatif réel pour recruter des travailleurs d'expression française à l'étranger.
Enfin, on ne peut certainement pas dire que nos services d'établissement en français ont véritablement les moyens de faire le travail d'accueil et d'intégration des nouveaux arrivants francophones. Nous nous attendons donc à ce que des mesures concrètes soient mises en oeuvre rapidement à cet égard.
La troisième grande priorité ne vous surprendra guère. Il s'agit du plein respect de la Loi sur les langues officielles. Les dernières années ont vu un effritement prononcé au chapitre de la mise en oeuvre de la Loi. En l'absence d'une autorité centrale chargée de veiller à une application cohérente au sein de tout l'appareil fédéral, plusieurs institutions se sont contentées de faire le strict minimum, et parfois même moins que cela. À cause des compressions budgétaires, certaines n'ont plus les capacités de s'acquitter correctement de leurs obligations linguistiques.
On a d'ailleurs vu récemment, dans un rapport du commissaire aux langues officielles, que lors de l'exercice de lutte au déficit en 2012, le Conseil du Trésor ne s'était nullement soucié d'exiger que les institutions fédérales prennent en compte l'impact de leurs décisions sur ces obligations ou sur les communautés de langue officielle en situation minoritaire. Cela fait partie d'un problème plus large et, je dirais, endémique, soit celui du respect par les institutions fédérales de leurs obligations en vertu de la partie VII de la loi.
Je pense particulièrement à l'obligation de prendre des mesures positives pour appuyer le développement des communautés de langue officielle en situation minoritaire et favoriser leur épanouissement. À cet égard aussi, les institutions fédérales font très souvent le strict minimum. Plusieurs prennent des décisions sans considérer l'impact sur nos communautés, voire sans même les consulter. Plusieurs considèrent que leurs obligations envers les communautés se limitent à ce qui se trouve dans la feuille de route pour les langues officielles. Nous sommes très loin de l'objectif du plan Dion, en 2003, à savoir de responsabiliser les institutions fédérales en matière d'appui aux communautés.
Il y a maintenant 10 ans qu'on a modifié la partie VII de la Loi sur les langues officielles de manière à en faire un chien de garde et non un chien de poche, comme le disait le père de cette modification, le sénateur Jean-Robert Gauthier. La FCFA recommande à votre comité d'entreprendre une étude de fond sur la façon dont les obligations de la partie VII ont été intégrées ou non dans la culture des institutions fédérales. Cette étude établirait un meilleur terrain pour le prochain plan d'action en matière de langues officielles. J'inviterais le comité à se pencher également, dans cette étude, sur la manière dont le ministère du Patrimoine canadien s'acquitte de son rôle de coordination relativement à la partie VII de la loi.
Dans la présentation du ministère, il y a deux semaines, j'ai lu les mots « encourager » et « inspirer », mais je n'ai pas entendu le mot « leadership » ou « responsabilisation ». Or, si la mise en oeuvre de la partie VII dépend du bon vouloir de chaque institution fédérale, nous ne sommes guère plus avancés qu'en 2005. Le besoin de désigner un chef d'orchestre capable d'exiger des résultats de chaque institution demeure entier.
En deuxième lieu, la FCFA recommande à ce comité d'insister auprès du gouvernement fédéral pour que soient prises des mesures afin de promouvoir activement la dualité linguistique canadienne et la francophonie lors des célébrations du 150e anniversaire de la Confédération canadienne. Il faut au minimum que le gouvernement lance un signal clair et réaffirme l'importance de la dualité linguistique comme valeur fondamentale de notre pays.
Mesdames et messieurs les députés, les défis sont nombreux, mais à la FCFA et dans notre réseau de concertation, nous sommes des optimistes. Comme je l'ai dit plus tôt, être des bâtisseurs fait partie de notre ADN. Nous venons ici déterminés à faire partie de la solution. Nous comptons faire partie de toutes les étapes d'évaluation et de consultation pour assurer que le nouveau plan réponde aux besoins réels de nos communautés en matière de développement et nous offrons notre entière collaboration en ce sens. Notre vision est la suivante: laisser une francophonie moderne, diversifiée et engagée à nos enfants, à nos petits-enfants et, pour reprendre le terme du député Randy Boissonnault, à tous les franco-curieux de notre pays. Nous savons qu'avec de la bonne volonté, du travail et de la collaboration, nous pouvons y parvenir.
Je vous remercie.
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Nous allons vous excuser, mais je ne veux pas trop en parler car je vais perdre une partie du temps qui est ma disposition.
Des voix: Oh, oh!
M. Darrell Samson: Je veux souhaiter la bienvenue à mes deux collègues, Suzanne et Sylviane.
Cela fait bien longtemps que nous nous connaissons à partir du milieu de l'éducation et des communautés francophones et acadiennes. J'ai fait un peu de lecture au sujet du chemin que vous avez parcouru et des présentations que vous avez faites depuis quelques années. C'est vraiment impressionnant et je vous félicite de votre travail. Vous abordez bien la question du financement des organismes et vous parlez de l'immigration francophone, qui est essentielle, de la nomination des juges et du service au public. Tous ces sujets sont extrêmement importants et je vous félicite d'aborder ces questions.
Avant de poser ma question, je veux souligner que, pour le 150e anniversaire du Canada l'an prochain, vous pouvez être assurées que le gouvernement respectera la dualité linguistique tout au long de cet événement ou, plutôt, de cette célébration, car c'est bien d'une célébration qu'il s'agit. Elle durera toute l'année, comme à Disney World.
Je vais vous poser cinq questions rapidement et je vous donnerai 45 secondes pour répondre à chacune. Je sais que vous êtes capables de le faire car vous êtes bien au fait de ces sujets.
En ce qui a trait à l'actuelle feuille de route, pouvez-vous, en 45 secondes, me faire part de vos commentaires sur ce qui fonctionne moins bien et ce dont vous êtes les moins contentes?
Étant donné que nous avons eu une réunion cette semaine et que vous êtes ici aujourd'hui, j'aimerais, si les membres du comité sont d'accord, proposer une motion qui est un peu hors de l'ordinaire. Je ne connais pas le protocole, mais le greffier pourrait peut-être m'informer à ce sujet.
J'aimerais profiter de votre présence pour proposer une motion concernant le travail que Mauril Bélanger a fait pendant toutes ces années pour la francophonie et pour les communautés en situation minoritaire.
Je ne sais pas dans quelle mesure c'est faisable, mais j'aimerais voir s'il est possible de proposer une motion conjointe du comité, de votre organisme et du QCGN, en somme des représentants de l'ensemble des communautés en situation minoritaire partout au Canada. Je ne sais pas si cela s'est déjà fait, mais je pense qu'il est important que nous soulignions tous le travail de Mauril.
J'ai écrit une motion rapidement sur le coin de mon bureau. Je vais vous la lire, mais elle pourra sûrement être améliorée. Elle se lit comme suit: « Que le comité souligne les efforts acharnés, l'engagement et la passion que l'honorable Mauril Bélanger a consacrés aux communautés linguistiques en situation minoritaire durant toute sa carrière de député. »
Je ne sais pas s'il faudrait ajouter « ministre » ici, parce qu'il a déjà été ministre. Elle se poursuit ainsi: « Que le comité se joigne aux organisations représentant les communautés francophones et anglophones en situation minoritaire pour reconnaître publiquement son engagement. »
On pourrait probablement fignoler une motion quelconque à ce sujet. M. Boissonnault pourrait peut-être nous aider à le faire. Je ne pense pas que ce sera très compliqué d'obtenir le consentement unanime du comité pour déposer cette motion. J'aimerais profiter de votre présence pour avoir votre accord. Je ne pense pas que ce soit très compliqué non plus. Il est important de souligner le travail que font des gens comme Mauril.
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C'est sûr que les besoins sont assez grands dans nos communautés. On parle de bâtir des milieux de vie qui permettent vraiment aux gens qui veulent vivre en français de vivre le maximum d'aspects de leur vie dans cette langue. Cela veut dire avoir des programmes à l'extérieur de l'école, par exemple, qui permettent de jouer au soccer en français ou de jouer au volleyball en français. Ma fille a 17 ans et a joué u volleyball pendant toute sa vie. Elle allait dans une école française, mais toute sa terminologie du volleyball était en anglais, parce que c'est comme cela.
Dans ma communauté, un petit organisme a été formé par un groupe jeunesse et a ensuite été mis sur pied. Il s'agit du Directorat de l'activité sportive du Manitoba, dont le mandat est de permettre à des gens de tous âges d'avoir des activités sportives qui se déroulent en français. C'est un organisme qui est très peu financé, mais ce qu'il fait est important. Beaucoup de petits organismes comme celui-là font des choses pour que la vie se déroule en français le plus possible et ils le font avec très peu de ressources et très peu de financement. Ces gens-là ne veulent pas être millionnaires. Ils ne deviendront pas millionnaires demain non plus avec les activités qu'ils mènent, mais ils veulent avoir les moyens d'avoir du succès dans leur entreprise et d'avoir de l'impact grâce aux activités qu'ils mettent sur pied. Ils veulent que leurs activités aient de l'impact pour changer la vie des gens et leur permettre d'être vraiment inclus dans nos communautés francophones et de vivre le maximum de leur vie en français. On parle ici d'activités culturelles et sportives. On parle de services de santé. C'est parfois difficile pour un aîné d'être accueilli en anglais lorsqu'il se rend dans un hôpital ou à l'urgence, et il n'y a pas tout le temps des spécialistes francophones. Il y a aussi des besoins à cet égard dont on doit tenir compte et pour lesquels il faut agir.
Dans beaucoup de secteurs, on parle de développement économique, on parle de culture, on parle beaucoup d'agir auprès de nos jeunes pour qu'ils bâtissent ce qu'on appelle leur identité francophone, qu'ils s'associent à leur communauté et qu'ils veuillent continuer de vivre dans cette communauté et de promouvoir le français.
Il y a vraiment beaucoup de besoins auxquels on arrive moins à répondre quand on n'a pas les ressources appropriées. Effectivement, les organismes, qui ne voient pas leur financement augmenter année après année et qui voient parfois qu'il est de plus en plus difficile de remplir les conditions pour obtenir le financement, finissent par faire beaucoup de travail administratif et par faire moins de travail sur le terrain. En proportion, ils payent trop pour le loyer et font moins de travail sur le terrain, alors que ce qu'ils veulent, c'est être présents sur le terrain.