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Merci infiniment, monsieur le président.
Je remercie le Comité permanent des langues officielles de la Chambre des communes pour cette invitation. Je n'ai pas eu la chance de tous vous rencontrer, mais j'irai me présenter comme il se doit après la réunion.
Je suis présidente-directrice générale de la Chaîne d'affaires publiques par câble, ou CPAC. Je suis accompagnée de Joel Fortune, qui est notre conseiller juridique.
Effectivement, la dernière fois que nous avons comparu à ce comité, c'était le 25 février 2004. Je suis donc ravie de pouvoir vous faire une mise à jour sur notre mission et notre vision concernant CPAC.
J'ai accepté d'occuper le poste de présidente, il y a à peine deux mois, car je crois passionnément à sa vocation de service public et à son potentiel.
[Traduction]
CPAC a été créé en 1992 par un vaste consortium de câblodistributeurs canadiens. Aujourd'hui, CPAC est une copropriété de six d'entre eux: Rogers, Vidéotron, Cogeco, Shaw, Eastlink et Access Communications. Depuis toujours et maintenant encore, l'objectif de la chaîne est de favoriser la promotion et l'avancement de la démocratie canadienne par la voie d'un réseau national et bilingue bipartisan, équilibré, objectif et indépendant. Les câblodistributeurs ont en outre pris un engagement sérieux à l'endroit du bilinguisme en décidant d'offrir une chaîne en anglais et une chaîne en français.
[Français]
Diffusée en haute définition depuis maintenant six mois, la programmation est la même, mais tous les contenus sont offerts dans une langue ou dans l'autre.
Notre mission est de deux ordres.
D'abord, nous offrons un accès sans filtre, sans interruption et sans commentaires aux travaux de la Chambre des communes — y compris la période des questions orales —, des comités de la Chambre et du Sénat. Nous présentons également, dans leur intégralité et en format plus long, des procédures de la Cour suprême du Canada, du CRTC, des conférences traitant de politique publique, des conférences de presse, ainsi que de nombreux panels et assemblées publiques.
Nous avons aussi pour mission — et c'est très important pour nous — d'aider les Canadiens à bien comprendre les enjeux, les débats, les procédures, le rôle et le travail des parlementaires et de nos institutions démocratiques. Autrement dit, notre but est d'éclairer et d'éduquer les citoyens de façon à ce qu'ils soient mieux informés et engagés dans le quotidien et l'avenir de leur pays.
[Traduction]
Nos émissions quotidiennes comme PrimeTime Politics, avec Peter Van Dusen — que vous connaissez sûrement — et Martin Stringer, les vendredis, et Beyond Politics sont des exemples de premier plan.
Selon les règles du CRTC, toute entreprise de distribution de radiodiffusion comptant plus de 2 000 abonnés doit inclure CPAC à son service de base dans les deux langues. CPAC fait partie des petits services de base qui ont été créés récemment.
La diffusion des délibérations de la Chambre des communes et des comités est encadrée par une entente conclue en 2001 avec le Président de la Chambre des communes. CPAC est sans publicité et ses recettes viennent des abonnements au câble. La licence de radiodiffusion de CPAC a été renouvelée tout récemment pour une période qui s'étend du 1er septembre 2013 au 31 août 2018.
[Français]
La télé de CPAC est disponible dans plus de 11 millions de foyers au Canada, en anglais et en français. Elle est aussi accessible, de façon illimitée et en direct, sur notre plateforme Web, soit à cpac.ca, et par l'entremise de nos applications appelées Télé CPAC Partout. De plus, les Canadiens à l'étranger ont accès à CPAC, puisque notre site Internet ne fait pas l'objet de géoblocage.
Quant à la télévision en français de CPAC, permettez-moi de vous donner un peu plus d'information sur nos conditions de licence. Nous en avons trois.
Premièrement, nous devons fournir la traduction simultanée de 100 % de notre programmation, ce que nous faisons sans faute, année après année, tant vers le français que vers l'anglais.
Deuxièmement, nous devons diffuser dans leur intégralité le plus grand nombre possible d'événements qui se déroulent en français, de façon à ce qu'ils constituent au moins 20 % de notre programmation annuelle. Le pourcentage réel varie entre 20 % et 21 %, année après année.
Pour ce qui est de notre troisième condition, dont je suis particulièrement fière, nous devons produire et diffuser annuellement au moins 25 % de notre programmation d'affaires publiques en français. Or nous dépassons cet objectif. En effet, nous avons atteint 39 % il y a deux ans et 43 % l'année dernière. Cette année, à mi-chemin, notre production en français représente déjà 32 %. Ce n'est donc plus seulement le quart de notre production qui est en français, mais plus du tiers.
Je me permets de continuer à traiter du contenu en français, étant donné que c'est souvent à ce sujet qu'on nous questionne.
D'abord, il est important de mentionner que CPAC produit la seule émission quotidienne qui existe en français au Canada en matière de politiques publiques. Il s'agit de l'émission Revue politique, animée par Pierre Donais, que vous connaissez peut-être. Elle a pour mandat de présenter des enjeux de notre société, d'entendre les parlementaires en débattre et d'offrir une analyse ainsi que des éléments d'information permettant aux Canadiens de langue française de mieux comprendre les positions et les décisions des dirigeants du pays. À cela s'ajoute une émission hebdomadaire qui va au-delà de la politique et qui s'intitule Tête à tête.
Notre programmation en français inclut aussi de courts reportages intitulés Le saviez-vous?. Ce sont des reportages éducatifs et informatifs qui mettent en valeur notre patrimoine commun, qu'il s'agisse d'histoire, de politique ou de culture.
Depuis deux ans, nous avons ajouté la production de documentaires en français. Notre objectif est d'en réaliser deux ou trois par année. Vous avez peut-être vu celui qui porte sur George-Étienne Cartier, celui intitulé La bataille fédérale du Québec ou celui dont le titre est La tragédie silencieuse. Nous travaillons présentement au prochain, qui porte sur l'aide médicale à mourir et qui sera intitulé Chronique d'une mort encadrée.
Enfin, nous diffusons de multiples débats de spécialistes ainsi que des conférences et des événements portant sur les politiques publiques. À titre d'exemple, nous avons diffusé, la semaine dernière, le budget du gouvernement du Québec et, le lendemain, toutes les conférences de presse entourant l'arrestation de ministres du gouvernement du Québec et de personnalités politiques de tous les partis.
[Traduction]
CPAC est unique en son genre.
[Français]
C'est un véritable service public qui dessert et reflète les régions du Canada par l'entremise de sa programmation.
[Traduction]
Des émissions comme Outburst et The Week with Mark Sutcliffe donnent la possibilité à des citoyens d'un bout à l'autre du pays de formuler des commentaires, de présenter leurs réflexions et de poser des questions. Il nous arrive aussi d'aller sur le terrain et de produire des émissions un peu partout au Canada. Par exemple, nous allons couvrir chaque séance et chaque instant de tous les congrès politiques qui auront lieu en avril et en mai. Lors des dernières élections fédérales, nous avons produit près de 80 émissions qui se voulaient des profils de circonscriptions, et nous avons été la seule chaîne à diffuser tous les débats des chefs sans exception.
[Français]
CPAC est la seule chaîne de télévision nationale bilingue. Notre site Internet en français offre la télé en direct, les contenus originaux sur demande et tous les éléments de promotion en français. Tous les contenus produits à l'interne sont traduits. CPAC a aussi créé une application — également en français et en anglais — qui est accessible sur les iPad et les téléphones intelligents.
CPAC est la seule chaîne qui permette aux citoyens d'accéder aussi bien au contenu intégral qu'à des analyses explicatives permettant d'approfondir leurs connaissances. Nous sommes aussi dépositaires d'un nombre impressionnant d'archives visuelles.
[Traduction]
Parlons maintenant un peu de l'avenir de la chaîne CPAC et des occasions qui s'offrent à elle. Nous voulons tous que notre démocratie soit en santé et nous travaillons tous à son épanouissement. Un médium et un service public comme le nôtre joue un rôle important à cet égard. Mais je crois que ce rôle peut être beaucoup plus grand et beaucoup plus diversifié. En plus de donner un accès sans filtre aux délibérations de la Chambre des communes et des comités parlementaires, CPAC produit chaque semaine des douzaines d'heures de programmation originale. Je dis toujours que cette chaîne est un joyau du domaine de l'information et le secret le mieux gardé du milieu.
CPAC offre un contenu de qualité sur tous les écrans, pas seulement à la télévision, mais aussi par l'intermédiaire de son site Web et de son application, CPAC TV 2 GO, en français, en anglais, ou avec ce que l'on appelle « le son du parquet ».
[Français]
Notre objectif, à court et à moyen terme, est de consolider la force et l'unicité de CPAC, de poursuivre et d'en accélérer la modernisation, et de rejoindre le plus large public, dont les jeunes, parce qu'ils sont l'avenir et que l'avenir du pays leur appartient. Si nous pouvons susciter leur intérêt, les informer, les amener à participer et à s'engager, nous aurons contribué à l'avancement de la démocratie. Nous travaillons présentement à un certain nombre de projets en ayant cet objectif en tête.
CPAC a donc la chance d'avoir deux canaux de télévision et un site Web. Évidemment, elle est très présente dans les réseaux sociaux, certains plus que d'autres. Nous espérons y accroître notre présence, en particulier sur Facebook.
Toutes ces plateformes présentent des contenus différents et complémentaires dans des formats divergents. Elles nous permettent de rejoindre un plus grand nombre de Canadiens là où ils sont et, à leur tour, ils ont accès à un contenu original et unique. Notre objectif est simple: être pertinent, innovateur et accessible.
[Traduction]
J'ai une équipe du tonnerre. Tous les gens qui travaillent pour CPAC sont très fiers de la mission de la chaîne et travaillent très fort à sa réalisation, jour après jour, 24 heures sur 24, 7 jours sur 7.
[Français]
Nous allons continuer de développer des contenus et de créer des formats originaux plus accessibles et qui intéressent un auditoire dont les habitudes d'écoute ont changé et continuent de changer.
Dans un an, CPAC fêtera 25 ans d'histoire. Le moment est bien choisi pour cette prochaine étape de modernisation de l'entreprise. Dans cet esprit, notre engagement face à la dualité linguistique du pays ne fera que s'accentuer. Pour nous, il s'agit d'une mission axée sur l'ambition et sur l'adaptation à l'ère des médias sociaux. Le bilinguisme et le multilinguisme profitent énormément au pays et aux citoyens sur les plans économique et culturel, et même, comme on l'a appris, sur le plan neurologique, sans parler des avantages de promouvoir cette dualité linguistique à l'étranger.
Les avancées technologiques effacent les frontières. Il y a des centaines de millions de francophones et de francophiles dans le monde, et certains de nos débats et de nos discussions sont d'intérêt pour eux. Je le sais parce que je l'ai vécu aux États-Unis, au moment où je menais une étude pour le gouvernement fédéral sur les francophones dans ce pays. J'avais découvert que 12 millions d'Américains parlaient français ou s'y intéressaient, ce qui était une découverte énorme.
En conclusion, je dirais qu'il ne s'agit pas seulement de remplir nos obligations et conditions de licence. CPAC veut devenir une source d'inspiration pour les générations à venir et encourager le dialogue sur l'importance de nos minorités linguistiques, de notre bilinguisme et de notre biculturalisme.
[Traduction]
CPAC soutient sans réserve notre pays et sa dualité linguistique, et cet engagement n'ira qu'en grandissant.
Je suis francophone et fier de l'être.
[Français]
Je suis native du Saguenay; je viens de Chicoutimi. J'ai à coeur de poursuivre nos efforts en ce sens. Je souhaite ardemment que CPAC devienne la référence et la destination non seulement de la majorité des anglophones, mais aussi des francophones. Dès le début, nous nous sommes engagés à desservir les populations minoritaires. Nous multiplierons nos efforts pour produire une programmation et des contenus de qualité en langue française et pour promouvoir notre service français auprès de la population francophone.
Je remercie énormément le Comité de nous avoir permis de témoigner aujourd'hui. J'attends vos questions avec plaisir.
Merci.
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C'est une très bonne question, mais il est un peu difficile d'y répondre, étant donné qu'elle comporte plusieurs niveaux.
Les cotes d'écoute varient selon les émissions et la programmation. Nous avons des résultats par émission, par semaine, du côté anglais comme du côté français. Cependant, notre programmation dépend beaucoup de la Chambre des communes. Notre priorité est effectivement de diffuser les procédures de la Chambre, du début à la fin. Si la Chambre siège jusqu'à 20 heures, c'est une chose, mais si elle siège jusqu'à 20 h 10, 20 h 30 ou 21 h 30, nous y restons. Nous sommes aussi engagés à l'égard de tous les comités. Il y a des contenus auxquels nous ne pouvons pas toucher.
Étant donné que chaque soir est différent, il devient difficile de savoir exactement combien de Canadiens écoutent l'émission Primetime Politics, qui est normalement diffusée à 20 heures, mais qui peut aussi bien l'être à 20 h 15 ou à 20 h 45.
Je peux vous dire cependant que la période des questions orales est beaucoup regardée. Par contre, nous n'avons pas de chiffres séparés pour le français et l'anglais. Évidemment, cela représente un investissement, mais nous allons commencer à vérifier davantage s'il y a des différences. Il reste que, dans l'ensemble, autant les francophones que les anglophones s'intéressent à la période des questions orales. Certains jours, 70 000 ou 80 000 personnes l'écoutent.
Vous allez me demander si c'est beaucoup ou non. Oui, c'est beaucoup. C'est énorme, compte tenu du fait que c'est à 14 heures. En outre, on ne parle pas ici seulement de gens qui sont sur la Colline du Parlement. Il s'agit aussi, de toute évidence, de gens qui s'intéressent au travail des parlementaires. Je vous dirais que, depuis la dernière élection, il est clair que les gens veulent comprendre un peu plus et un peu mieux ce qui se passe.
Pour ce qui est des procédures de la Chambre, cela dépend si c'est un sujet qui touche les gens. Dans le cas, par exemple, où il s'agit de l'assurance-emploi, du droit à l'aide médicale à mourir ou de l'immigration, l'auditoire connaît des pointes. Il peut y avoir alors 200 000 auditeurs, mais cela dure une demi-heure. En général, ce n'est pas constant. Pour ce qui est de l'écoute, il faut aussi comprendre que l'attention diminue et varie. Les gens ont recours à quatre plateformes différentes par jour pour s'informer. Il y a la radio le matin, le Web, la télé le midi, et ainsi de suite.