INDY Réunion de comité
Les Avis de convocation contiennent des renseignements sur le sujet, la date, l’heure et l’endroit de la réunion, ainsi qu’une liste des témoins qui doivent comparaître devant le comité. Les Témoignages sont le compte rendu transcrit, révisé et corrigé de tout ce qui a été dit pendant la séance. Les Procès-verbaux sont le compte rendu officiel des séances.
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STANDING COMMITTEE ON INDUSTRY
COMITÉ PERMANENT DE L'INDUSTRIE
TÉMOIGNAGES
[Enregistrement électronique]
Le mercredi 28 avril 1999
La présidente (Mme Susan Whelan (Essex, Lib.)): La séance est ouverte.
Conformément au paragraphe 108(2) du Règlement, nous étudions la préparation de la technologie de l'information en vue de l'an 2000. Nous sommes heureux d'accueillir aujourd'hui des témoins de Statistiques Canada: M. Ivan Fellegi, statisticien en chef du Canada, et M. Jamie Brunet, gestionnaire de l'enquête sur l'an 2000.
M. Dubé vient de nous informer qu'il y aura peut-être un vote impromptu. Si cela se produit, nous devrons aller voter et revenir. De toute façon, nous allons commencer et voir comment les choses évoluent.
Cela dit, je vous cède la parole, monsieur Fellegi.
M. Ivan P. Fellegi (statisticien en chef du Canada, Statistique Canada): Merci beaucoup. Je suis très heureux d'être de retour ici, sinon dans la même salle, devant le même comité.
La dernière fois que nous avons mené une enquête sur la préparation, vous aviez reçu un briefing après coup. La troisième enquête du genre vient d'être terminée et les résultats ont été rendus publics mardi mais cette fois-ci, nous avons essayé d'explorer l'état de préparation, non pas tellement le processus de préparation mais l'état de préparation, y compris la planification des mesures d'urgence et les communications avec les partenaires. Nous avons essayé d'entrer davantage dans le détail pour ce qui est de la technologie utilisée à l'heure actuelle et nous avons des résultats par entreprise qui montrent les divers types de technologie employés, leur état de préparation et la nature de leurs plans d'urgence.
Si je mentionne cela, c'est que dans ce cas-ci, contrairement à nos deux autres études, le questionnaire était beaucoup plus complexe; l'enquête elle-même était beaucoup plus complexe. Et personne ne devient instantanément un expert en la matière. Nous avons essayé de diffuser les données dès qu'elles ont été disponibles pour qu'elles puissent faire l'objet de nombreuses analyses. Bon nombre de personnes préparent des plans d'urgence en détail par secteur industriel, par région, et nous voulions qu'elles puissent disposer de ces données le plus rapidement possible. Je vais vous communiquer aujourd'hui les points saillants qui ressortent jusqu'ici. Je signale qu'il est important de faire une analyse plus fouillée, d'entrer davantage dans le détail, de décortiquer les données et de les exploiter pleinement.
[Français]
Cette fois-ci, notre enquête a porté non seulement sur les entreprises commerciales, mais aussi sur celles qui oeuvrent dans le domaine de la santé et sur les municipalités. La taille de notre échantillonnage nous a permis de ventiler les résultats selon cinq régions, soit l'Atlantique, le Québec, l'Ontario, les Prairies et la Colombie-Britannique.
[Traduction]
Compte tenu de l'ampleur de l'échantillon, nous sommes également en mesure de ventiler les résultats par secteur industriel. D'ailleurs, le graphique 4 donne un aperçu des secteurs industriels où il nous a été possible de faire une ventilation.
Le graphique 5 montre que la plupart des organisations affichent un progrès marqué depuis la dernière enquête que nous avons faite, en ce sens qu'elles ont à tout le moins pris des mesures pour se préparer face au problème de l'an 2000. Cela ne veut pas nécessairement dire qu'elles sont prêtes, mais la sensibilisation n'est plus un problème et elles commencent à agir. Cela vaut essentiellement pour les organisations de toutes les tailles, même les plus petits. À ce stade, 84 p. 100 d'entre elles tentent de préparer leur technologie pour l'an 2000 et lorsqu'on passe aux organisations de grande ou moyenne taille... le pourcentage monte à 100 p. 100 ou à peu près. Encore une fois, cela signifie que les organisations sont sensibles au problème et qu'elles y travaillent, et non pas qu'elles sont prêtes.
[Français]
Au cours des prochaines minutes, je vous parlerai uniquement des grandes entreprises, soit celles qui comptent 250 employés ou plus. Comme l'indique le tableau 6, ces entreprises représentent 85 p. 100 de l'économie. Si elles réussissent à bien s'en sortir, on peut prévoir que les contrecoups que subira l'économie seront modérés ou encore moindres. Puisque ces grandes entreprises ont une tendance à utiliser des technologies plus sophistiquées et des systèmes plus développés, elles sont plus vulnérables. Pour ces deux raisons, mes commentaires seront ciblés sur les grandes entreprises.
Comme le montre le graphique 7, les grandes organisations font essentiellement ce que nous attendions qu'elles fassent à ce stade. Elles ont fait ou font un inventaire de leurs points faibles, de leurs systèmes. Pratiquement toutes, 98 p. 100, ont des essais en cours ou planifient d'en faire et elles s'attendent à ce que leurs systèmes critiques soient prêts d'ici la fin de l'année. Ca, ce sont les bonnes nouvelles.
En fait, la seule ombre au tableau, on peut la voir à la page suivante, au graphique 8. C'est le respect de l'échéancier jusqu'à maintenant. J'ai dit que les organisations prenaient des mesures—pratiquement tout le monde le fait—mais où en sont- elles dans leur cheminement?
Au graphique 8, les colonnes en gras montrent la position des grandes organisations qui, en février, au moment où l'enquête a eu lieu, ont dit que leurs systèmes critiques seraient prêts en avril, en juin ou à la fin d'août, d'octobre ou de décembre. Ce qui n'est pas sans nous préoccuper, c'est qu'en février, 18 p. 100 seulement des grandes entreprises s'attendaient à ce que tous leurs systèmes critiques soient prêts, testés et pleinement opérationnels d'ici avril.
Si l'on compare cela au fait que l'an dernier, en mai, lorsque nous avons mené notre enquête précédente, les mêmes grandes entreprises avaient affirmé, dans une proportion de 42 p. 100 qu'elles seraient prêtes d'ici la fin de 1998, il est évident que les attentes d'il y a un an étaient trop optimistes. Les attentes sont-elles trop optimistes maintenant? Nous l'ignorons. Nous ne pouvons que rapporter ce que disent les entreprises. Elles s'attendent à être prêtes, mais elles ne le sont pas encore. C'est essentiellement une mise en garde importante par rapport à ce qui est autrement un portrait très positif de la situation.
Lorsqu'on fait une ventilation par secteur, comme au graphique 9, essentiellement ce qu'on s'attend à constater... on constate que les secteurs des finances et des assurances ont commencé tôt. Ils se tirent bien d'affaire. La plupart des grandes organisations s'attendent à être prêtes d'ici octobre, et une très grande majorité d'entre elles d'ici la fin d'août. À mesure que l'on descend jusqu'au bas de la liste... énergie, transports, etc., la situation n'est pas mauvaise. La santé est une source de préoccupation. Moins de la moitié des établissements de santé—il s'agit des grandes organisations et non pas de cabinets privés de médecins—s'attendent à ce que tous leurs systèmes critiques soient prêts d'ici le mois d'août, et moins de 90 p. 100 d'ici la fin d'octobre. C'est sans doute une cause d'inquiétude.
La présidente: Monsieur Fellegi, je m'excuse. La sonnerie se fait entendre et nous sommes tenus de retourner à la Chambre le plus rapidement possible. D'après ce que j'ai compris, on ne souhaite pas que la sonnerie retentisse pendant les 30 minutes prévues. Par conséquent, si les députés sont en mesure de retourner là-bas...
M. Ivan Fellegi: Je vous laisserai ces graphiques.
La présidente: Nous allons interrompre la séance et nous reviendrons. Vous pouvez faire une pause.
M. Ivan Fellegi: D'accord.
La présidente: Nous serons de retour tout à l'heure. La séance est interrompue momentanément.
La présidente: Je m'excuse auprès de nos témoins de ce retard. Malheureusement, c'est ce genre de choses qui arrive et nous espérons que cela ne se produira pas de nouveau cet après-midi.
Collègues, je propose que nous poursuivions jusqu'à 17 h 30 et que nous repoussions la réunion du comité directeur après celle-ci. La réunion porte sur une seule question de toute façon. Ou encore, nous pouvons la tenir demain. Nous verrons comment les choses avancent.
Monsieur Fellegi, pourriez-vous continuer?
M. Ivan Fellegi: Oui. J'en étais à peu près au graphique 10. Essentiellement, on peut constater que les secteurs du transport aérien, de l'électricité, des finances et de l'énergie sont en très bonne position. Ils s'attendent à être prêts en très grand nombre d'ici le mois d'août et le reste y arrivera plus tard. Encore une fois, les hôpitaux et les foyers de soins sont les deux secteurs qui ressortent à l'autre bout du spectre et qui arriveront bons derniers.
Le prochain acétate, numéro 11, lève quelque peu le voile sur les dimensions régionales de l'enquête. On y montre essentiellement les faits saillants, mais nous n'avons pas encore examiné en détail les données. Ce qui ressort, c'est qu'il n'y a guère de différence entre les régions. Les régions semblent plus ou moins parallèles pour ce qui est des préparations.
Je vais sauter le graphique 12 et passer au graphique 13. Ce graphique nous donne une idée de l'interprétation des échéanciers des entreprises—non seulement quand elles seront prêtes, mais où elles en sont dans leur cheminement. Il s'agit du résultat de la question suivante: «Par rapport aux prévisions avant les mises à l'essai, les problèmes trouvés sont-ils beaucoup plus nombreux, un peu plus nombreux ou encore un peu moins nombreux ou beaucoup moins nombreux?» En fait, si on réunit les entreprises qui ont répondu aux trois dernières lignes... 85 p. 100 d'entre elles ont dit ne pas avoir trouvé plus de problèmes que prévu. Elles en ont trouvé autant ou moins. Par conséquent, on peut interpréter cela comme on veut: le verre est plein à 83 ou 85 p. 100 ou vide à 15 p. 100. Cela est plutôt rassurant car on peut se dire que les attentes sont réalistes puisqu'au moment des essais, collectivement les entreprises n'ont pas constaté plus de problèmes que prévu.
• 1635
Je vais passer le graphique 14.
Le graphique 15 passe brièvement en revue les plans d'urgence des entreprises—il s'agit dans tous les cas de grandes entreprises—et donne quel pourcentage sont engagées dans diverses activités. En l'occurrence, le point saillant est la note au bas du graphique, selon laquelle 85 p. 100 des grandes entreprises se livrent au minimum à une des activités de planification d'urgence. C'est dire qu'elles sont à tout le moins sensibles au fait qu'il ne suffit pas simplement de se préparer, mais qu'il faut aussi effectuer une planification d'urgence, par exemple prévoir des processus de rechange ou des fournisseurs ou dispensateurs de services de rechange. Elles explorent leurs options. Évidemment, aucune solution n'est applicable à tout le monde, mais l'important c'est que les organisations fassent une planification d'urgence et pour la majorité, elles semblent le faire.
Lorsque nous verrons le prochain acétate, à moins vous vouliez que je passe... pour aller plus vite, je vais sauter de 16 à 21. Ces acétates ne font qu'ajouter davantage d'information sur les entreprises de moyenne et de petite taille. Je propose de les passer, à moins que vous n'ayez des questions. Je vais évidemment en laisser des exemplaires pour que vous puissiez en prendre connaissance.
[Français]
En terminant, je dirai quelques mots sur les résultats de notre enquête sur les municipalités. Le tableau 21 est analogue à celui que je vous avais présenté au sujet des entreprises et où l'on indiquait la proportion de l'activité économique qu'elles représentaient. Sur ce tableau, nous indiquons la proportion de la population que représentent les grandes et moyennes municipalités. Les grandes municipalités regroupent 83 p. 100 de la population, tandis que les petites municipalités en regroupent 13 p. 100. Encore une fois, il faut souligner non seulement que les grandes municipalités sont des agglomérations où est davantage concentrée la population, mais aussi qu'il est fort probable qu'elles utilisent des technologies plus développées, plus sophistiquées et plus complexes et sont donc plus vulnérables. Pour ces raisons, encore une fois, je crois qu'il faut mettre l'accent sur les plus grandes municipalités.
[Traduction]
Je vais sauter le graphique 22.
Le graphique 23 montre le nombre de municipalités, par taille, qui ont pris des mesures pour faire face au problème de l'an 2000, qu'il s'agisse des services de police, d'ambulance, d'incendie, d'eau et d'égout respectivement. Encore là, les résultats sont rassurants, à l'exception peut-être des services d'incendie dans les petites municipalités. Il s'agit de la première colonne, le troisième chiffre, 79 p. 100, ce qui signifie qu'environ 20 p. 100 des petites municipalités ne semblent pas prendre de mesures. Il n'y a pas de préparation du tout en ce qui a trait aux services d'incendie. Il n'est peut-être pas nécessaire que ces services se conforment à l'an 2000 car il s'agit de très petites municipalités. Peut-être sont-elles desservies par des pompiers volontaires, je n'en sais rien. C'est une hypothèse. Simplement, les données nous révèlent que c'est le cas. Sinon, toutes les autres font quelque chose.
[Français]
La tableau 24 ressemble à celui que je vous ai présenté au sujet des entreprises. Il indique où les municipalités en sont rendues et où elles prévoient être en avril, juin, août, octobre et à la fin de décembre. Leur profil est très semblable à celui des grandes entreprises. On soulève à leur sujet les mêmes questions. Est-ce que leurs plans sont raisonnables? Est-ce qu'elles réussiront à satisfaire à leurs attentes? Doit-on prévoir certains problèmes? La question principale est de savoir si leurs attentes sont raisonnables.
[Traduction]
C'est la même chose pour le graphique 25. Il vise les trois autres services que nous avons examinés dans les municipalités, soit les services d'ambulance, de police et d'incendie. Le profil de préparation est similaire.
Madame la présidente, je vais m'arrêter ici. Je suis prêt à répondre aux questions.
La présidente: Merci beaucoup, monsieur Fellegi.
Je vais commencer par M. Jaffer.
M. Rahim Jaffer (Edmonton—Strathcona, Réf.): Merci, madame la présidente. D'après ce que j'ai entendu de votre exposé, il semble que nous pouvons être rassurés, qu'il y a énormément de progrès qui ont été réalisés au sujet du problème de l'an 2000.
Je n'ai qu'une seule question. Pour le comité, les vacances d'été approchent et ensuite, il ne restera que les mois d'automne avant que tout le problème de la conformité de l'an 2000, auquel nous nous consacrons, fasse surface. Étant donné qu'il ne reste que quelques mois avant que nous soyons véritablement confrontés au problème de l'an 2000, pourriez-vous conseiller le comité? À quoi devrions-nous nous attacher ou nous intéresser au cours de la période à venir? À votre avis, à quoi devrions-nous consacrer nos énergies pour essayer d'aider certains autres secteurs industriels ou essayer de renforcer certains domaines où il y a encore des faiblesses?
M. Ivan Felligi: En tant que statisticien en chef, je ne suis pas sensé donner des avis de nature politique, mais les données sont assez révélatrices jusqu'ici. Il est encore tôt. Vous n'étiez pas là lorsque j'ai signalé, au tout début de mon intervention, qu'il restait énormément d'analyse à faire. Nous avons une moisson de données très riche, beaucoup plus riche que celle découlant des deux premières enquêtes que nous avons effectuées. Par conséquent, il reste encore beaucoup à apprendre et à exploiter.
Il y a un ou deux secteurs industriels qui, à ce jour en tout cas, semblent être à la remorque. Il va de soi que le secteur de la santé est celui qui me préoccuperait si j'étais à votre place. C'est simplement ce que semble indiquer les données.
En ce qui me concerne, il y a deux problèmes. Nous semblons être en bonne position si les plans sont réalistes. Ça, c'est une chose. Dans quelle mesure les plans sont-ils réalistes? Nous ne le savons pas, bien sûr. Nous recueillons simplement de l'information auprès de sources très fiables. Nous avons interrogé les personnes qui, dans chaque entreprise, ont la responsabilité du problème de l'an 2000. À leur avis... on suppose qu'ils nous ont donné... ils avaient des attentes honnêtes à l'époque. La question qui se pose est la suivante: vont-ils réussir à respecter leurs propres échéanciers?
L'autre problème, c'est qu'il y a quelques secteurs qui semblent tirer de l'arrière et celui de la santé semble encore moins avancé que les autres.
M. Rahim Jaffer: Je n'ai rien d'autre à ajouter.
La présidente: Merci beaucoup, monsieur Jaffer.
Monsieur Shepherd.
M. Alex Shepherd (Durham, Lib.): Je voulais obtenir une précision au sujet d'une chose que vous avez dite en passant. Vous avez comparé le résultat de cet échantillon à celui de certains autres. Vous avez affirmé qu'un plus fort pourcentage statistique d'organisations avait affirmé dans les autres enquêtes qu'elles s'occupaient du problème. Si j'ai mal compris, il faudra éclairer ma lanterne. Ces pourcentages font ressortir une incohérence entre la réponse que vous avez reçue dans l'échantillon précédent par rapport à celui-ci quant à savoir si les organisations sont prêtes ou non. Leur pourcentage semble avoir chuté encore une fois. Pourriez-vous m'expliquer cela?
M. Ivan Fellegi: Certainement. Le fait est que... ce n'est pas tout à fait la même question, mais une question plus ou moins semblable qui avait été posée en mai de l'année dernière dans le cadre d'une enquête similaire. Essentiellement, nous avons demandé aux organisations quand elles pensaient avoir fini leurs préparatifs pour l'an 2000. Certaines d'entre elles—de 40 à 42 p. 100, si je me m'abuse—ont affirmé en mai dernier qu'elles pensaient être totalement prêtes d'ici la fin de l'année dernière, en 1998. Lorsque nous leur avons reposé la question en février 1999, 18 p. 100 seulement s'attendaient à ce que leurs systèmes critiques—et non pas tous leurs systèmes—soient prêts d'ici la fin d'avril.
M. Alex Shepherd: Comment expliquez-vous cette incohérence?
M. Ivan Fellegi: Cela signifie qu'elles étaient beaucoup trop optimistes il y a un an. Elles s'attendaient à être beaucoup plus avancées qu'elles ne semblent l'être, et c'est pourquoi j'ai mentionné...
M. Alex Shepherd: Cela appelle évidemment la question suivante: continuent-elles d'être optimistes?
M. Ivan Fellegi: C'est bien ce qui me chicote. Voilà pourquoi j'ai dit que c'était ma seule réserve. Tout le monde s'attend à être prêt. Est-ce réaliste? Je ne sais pas. Je ne sais tout simplement pas. Je mentionne à titre de mise en garde que l'année dernière, les organisations étaient également très optimistes mais elles n'ont pas tout à fait atteint leur objectif.
M. Alex Shepherd: D'un point de vue statistique... je crois que vous avoir entendu dire que vous aviez eu 10 000 répondants à l'enquête. Quelle taille d'échantillon... Combien de questionnaires sont restés sans réponse?
M. Ivan Fellegi: Nous avons eu un taux de réponse de près de 80 p. 100, ce qui est très bon.
M. Alex Shepherd: Ces données sont donc statistiquement à jour.
M. Ivan Fellegi: Oh, oui. L'enquête est un portrait valable de la situation. Cela représente ce que les gens nous diraient si nous avions contacté tous les intéressés. C'est tout ce que je peux dire. Nous n'avons pas fait de vérification, de sorte que j'ignore si c'est la vérité, mais je peux vous dire que l'échantillon est considérable.
Une voix: Il y a eu 10 100 réponses.
M. Alex Shepherd: Je ne mets en doute l'authenticité du processus. Je me demande simplement s'il n'y a pas eu une distribution un peu faussée. Autrement dit, avons-nous envoyé cela à une grande société? Ce sont peut-être des employés du service des technologies de l'information qui ont répondu au questionnaire. N'est-ce pas de bonne guerre de faire croire qu'on est plus prêt qu'on ne l'est en réalité? Est-ce que ce genre de choses n'a pas pu fausser...
M. Ivan Fellegi: Nous n'avons pas envoyé le questionnaire; nous avons téléphoné. Apparemment, c'est ce qui a pris le plus de temps dans l'enquête, essayer d'identifier la personne compétente à qui parler, la personne chargée de la préparation pour l'an 2000.
Nous lui avons posé les questions. Je ne sais pas si les réponses sont exactes, mais c'est ce que nous avons obtenu.
M. Alex Shepherd: Mais vous voyez où je veux en venir. Si on avait envoyé le questionnaire au directeur responsable de la technologie, ou peu importe comment on l'appelle, et qu'il montre déjà des signes de nervosité, croyez-vous qu'il pourrait avoir tendance à voir la situation de façon plus optimiste qu'elle ne l'est en réalité?
M. Ivan Fellegi: Je comprends la question. Je ne connais tout simplement pas la réponse. Tout ce que je peux dire, c'est que ces résultats concordent avec ce qu'on lit, avec ce que semblent dire les associations industrielles, de même que divers chercheurs et consultants concernant les secteurs qui sont les mieux préparés, ceux qui sont les moins bien préparés et leurs échéanciers. Ces résultats semblent concorder avec ce qu'on entend. Ces données sont anecdotiques. Autrement, je ne peux pas vous dire si elles sont exactes parce que nous ne le savons pas. Nous n'avons pas effectué de vérifications.
M. Alex Shepherd: Je n'ai pas lu tout le document, mais j'aimerais savoir si vous avez posé des questions—je suppose que ce serait aux petites entreprises—au sujet de la déduction fiscale, si elles en ont profité, si elles étaient au courant de son existence. Avez-vous posé des questions à ce sujet?
M. Ivan Fellegi: Non, nous ne l'avons pas fait.
M. Alex Shepherd: Les fournisseurs, entre autres, disent qu'il faut profiter de cette occasion pour changer les systèmes et tirer parti de cette déduction.
J'ai plus ou moins terminé avec les questions. L'important ici, c'est de voir si nous ne sommes pas trop optimistes.
Il y a aussi les hôpitaux. Ils semblent figurer parmi ceux qui sont les moins bien préparés. Je ne sais pas si vous avez mis tous les établissements dans la même catégorie, mais il doit y avoir des hôpitaux plus gros, des hôpitaux régionaux plus petits, des hôpitaux locaux. Avez-vous vérifié quels hôpitaux sont les moins bien préparés?
M. Ivan Fellegi: Nous ne l'avons pas fait. Comme je l'ai dit, ces résultats sont préliminaires. Ils ne représentent que la pointe de l'iceberg. Nous sommes en train d'effectuer des analyses plus poussées. Nous connaissons la taille des effectifs de tous les hôpitaux que nous avons contactés, de sorte que nous pouvons séparer les hôpitaux plus gros des plus petits.
M. Alex Shepherd: Je vois. Vous allez donc effectuer des analyses plus poussées.
M. Ivan Fellegi: Oui. Mais ce n'est pas tout. Je m'excuse, j'aurais dû également mentionner que nous avons posé des questions au sujet des technologies utilisées. Ce point est très important. Nous ne leur avons pas uniquement poser une question générale du genre, quand prévoyez-vous être prêts, mais des questions sur les technologies qu'ils utilisent et qui pourraient être touchées par le problème de l'an 2000. Ensuite, pour chacune des technologies mentionnées, nous leur avons demandé où ils en étaient au chapitre de la préparation, des essais, des tests d'évaluation, des échéanciers. Les résultats sont beaucoup plus positifs quand les données sont ventilées par technologie.
Cela laisse entendre que les travaux touchant certains types de technologies avancent beaucoup plus vite. Or, quand ils regardent le tout et qu'ils se demandent s'ils sont prêts, ils se rendent compte qu'ils ne le sont pas tout à fait.
Il est encore trop tôt pour le dire, mais encore une fois, nous n'avons pas effectué une analyse détaillée des progrès réalisés pour chaque type de technologie. Nous allons le faire au cours des prochaines semaines.
M. Alex Shepherd: Je suppose qu'il n'est pas question qu'on remplace les systèmes. J'ai visité certains hôpitaux et je sais qu'ils traversent une... Ils ont mis des petits collants rouges sur les systèmes qui posent problèmes. Certains hôpitaux m'ont dit qu'ils les ont identifiés, mais qu'ils n'ont pas les moyens de les remplacer.
• 1650
Est-ce que vos statistiques reflètent ce genre de chose?
M. Ivan Fellegi: Oui, s'ils ont dit qu'ils ne sont pas prêts ou qu'ils ne s'attendent pas à être prêts avant telle et telle date. Nous n'avons pas posé de question précise du genre, avez-vous assez d'argent pour composer avec la situation, de sorte qu'il est difficile de cerner de genre de problématique.
La présidente: Merci beaucoup, monsieur Shepherd.
[Français]
Monsieur Dubé, s'il vous plaît.
M. Antoine Dubé (Lévis-et-Chutes-de-la-Chaudière, BQ): En lisant le bulletin qu'on a publié, on pourrait être porté à croire que tout est fini, que tout est correct, que tout est parfait. On a l'impression qu'on fait preuve de beaucoup d'optimisme. Mais lorsqu'on examine davantage certains tableaux, dont celui qui porte sur les secteurs primaires, on commence à s'inquiéter. Est-ce que ce tableau tient compte des petites entreprises et est-ce que certaines de ces dernières sont des fermes?
M. Ivan Fellegi: Nous avons dressé des tableaux distincts pour les grandes, les moyennes et les petites entreprises. Je crois que nous avons tenu compte de certaines fermes, mais je n'en suis pas certain.
M. Jamie Brunet (gestionnaire de l'enquête sur l'an 2000, Statistique Canada): Le premier tableau porte sur les grandes entreprises, tandis que le cinquième englobe toutes les entreprises, quelle que soit leur taille.
M. Antoine Dubé: Est-ce que les fermes qui comptent moins de cinq employés ont été incluses parmi les petites entreprises?
M. Jamie Brunet: Notre enquête n'a pas porté sur les entreprises qui comptent moins de cinq employés, bien que certaines fermes fassent sûrement partie des entreprises qui comptent plus de cinq employés.
M. Antoine Dubé: Les entreprises de moins de cinq employés sont quand même assez nombreuses au Canada, et on n'a pas d'idée de leur situation face à ce risque. Si on se fie à la tendance selon laquelle les plus grandes entreprises sont prêtes, les moyennes un peu moins prêtes et les plus petites un peu moins prêtes, on peut s'attendre à ce qu'il y ait de très petites entreprises qui ne soient pas prêtes du tout.
M. Ivan Fellegi: On ne le sait pas. Elles sont probablement moins vulnérables parce qu'elles utilisent généralement des systèmes moins complexes.
M. Antoine Dubé: À la page 23, vous traitez des services d'incendie des petites municipalités de 1 000 à 5 000 habitants et indiquez que 79 p. 100... À la note 2, vous dites que 63 p. 100 des services d'incendie n'ayant rien fait déclarent que le bogue de l'an 2000 ne représente pas pour eux un problème. Est-ce qu'on peut croire ce qu'ils disent? Est-ce qu'ils disent que ce n'est pas un problème parce qu'ils ignorent ce dont on parle, parce qu'ils n'utilisent pas d'ordinateurs ou pour une autre raison?
M. Ivan Fellegi: On ne le sait pas. Permettez-moi de retrouver l'extrait auquel vous faites allusion.
M. Antoine Dubé: À la page 23, il y a deux notes. À la note 2, on peut lire que 63 p. 100 des services d'incendie n'ayant rien fait déclarent que le bogue de l'an 2000 n'est pas un problème.
M. Ivan Fellegi: Oui, c'est ce qu'ils pensent et nous ne pouvons faire rapport que de ce qu'ils nous ont dit.
M. Antoine Dubé: Malgré ma courte expérience au point de vue médical, je sais que lorsqu'une personne ignore qu'elle souffre d'une maladie, c'est encore pire.
M. Ivan Fellegi: Encore une fois, la connaissance du problème est très répandue, mais il m'est impossible de savoir si leur appréciation est exacte.
M. Antoine Dubé: En réponse à M. Shepherd, vous avez parlé du sondage précédent qui remonte au mois de septembre, n'est-ce pas?
M. Ivan Fellegi: Au mois de mai de l'année dernière.
M. Antoine Dubé: Puis-je vous demander quels sont vos plans pour l'avenir, bien que vous en ayez peut-être parlé?
M. Ivan Fellegi: Nous n'en avons aucun pour le moment.
M. Antoine Dubé: Vous n'avez rien prévu d'ici le 1er janvier 2000?
M. Ivan Fellegi: Non, parce que le temps passe et que c'est maintenant le temps de passer à l'action.
M. Antoine Dubé: D'accord, merci.
M. Ivan Fellegi: Je dois préciser, comme je l'ai fait lorsque j'ai comparu ici la dernière fois, que nous pouvons encore mener des enquêtes très ciblées pour quelques secteurs ou quelques régions où l'on prévoit rencontrer des problèmes. Par contre, une enquête générale exige au moins deux mois...
M. Antoine Dubé: Et vous ne prévoyez pas en mener une comme telle?
M. Ivan Fellegi: Non.
M. Antoine Dubé: Seriez-vous disposé à acquiescer à des demandes qui proviendraient du comité, du ministère de l'Industrie ou du groupe du comité?
M. Ivan Fellegi: Oui.
M. Antoine Dubé: Merci.
[Traduction]
La présidente: Merci beaucoup, monsieur Dubé.
[Français]
Monsieur Bellemare, s'il vous plaît.
M. Eugène Bellemare (Carleton—Gloucester, Lib.): Merci, madame la présidente.
[Traduction]
Merci pour votre rapport. A-t-on répondu aux questions de vive voix ou par écrit?
M. Ivan Fellegi: De vive voix.
M. Eugène Bellemare: Cela me préoccupe beaucoup, pas à cause de la façon dont vous avez procédé, mais parce que la plupart des personnes que vous avez interrogées sont des gens d'affaire, et les gens d'affaires ont pour principe d'être très optimistes: la voiture que j'ai achetée va durer 25 ans, tous les vols vont être à l'heure, tout va bien se passer, mes investissements vont rapporter 20 p. 100 cette année. Tout marche comme sur des roulettes. Ils adoptent la même approche que les vendeurs. Je n'ai rien contre. Il faut l'accepter. Autrement, si vous aviez devant vous un vendeur trop négatif et prudent, vous vous demanderiez si vous devriez acheter quelque chose de lui.
J'ai l'impression qu'on vous a tapoté dans le dos, qu'on a cherché à vous dire de ne pas vous inquiéter, que tout va être prêt d'ici là.
J'aurais aimé qu'on pose des questions sur les essais, les échéanciers, les vérifications effectuées par des organismes de l'extérieur, les plans d'urgence. Ces trois questions me préoccupent beaucoup, parce le message qui semble s'en dégager est le suivant: «ne vous inquiétez pas, tout va bien».
Par exemple, vous dites à la page 7:
-
Les grandes organisations déclarent prendre des mesures pour
préparer leurs systèmes critiques.
Et elles prévoient que tous les systèmes critiques seront prêts avant le 1er janvier 2000. Je trouve cela inquiétant. Ces systèmes devraient être prêts avant le 1er juillet 1999, non pas le 1er janvier 2000.
Ensuite, à la page 8, vous dites:
-
Neuf entreprises sur 10 prévoient que tous leurs systèmes critiques
seront prêts d'ici novembre.
Encore une fois, nous retrouvons le mot «prévoient». Aucune garantie n'est donnée. On vous tapote encore une fois dans le dos.
À la page 10, vous dites que les organisations s'attendent à être prêtes... Dans le cas du transport aérien, 97 p. 100 des compagnies s'attendent à être prêtes en août, 100 p. 100 en octobre; pour ce que des commerces au détail, 79 p. 100 s'attendent à être prêts en août, 96 p. 100 en octobre. Ces chiffres semblent être optimistes, mais ils ne le sont pas. Est-ce que cette question est pertinente? Si oui, est-ce que la réponse est valable en raison de l'importance du problème de l'an 2000?
• 1700
Voici d'autres chiffres qui sont très alarmants. Prenons la
page 14:
-
Pourcentage des grandes organisations s'informant de l'état de
préparation de leurs clients et de leurs fournisseurs de produits
et de services
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Santé, 83 p. 100.
Je pensais que la santé était beaucoup importante que les finances et assurances. Beaucoup de gens dépendent d'appareils médicaux. On s'attendrait à ce que les hôpitaux s'informent au moins de la situation. Vous dites que seulement 83 p. 100... que 17 p. 100 ne l'on pas fait. Je trouve cela alarmant.
Ensuite, page 17:
-
Les petites entreprises qui ne prennent pas de mesures: bon nombre
d'entre elles n'estiment pas qu'il s'agit d'un problème.
Quand je vois ces résultats, je me rends compte qu'il y a beaucoup plus d'idiots au Canada que je ne le croyais. Ceux qui disent que le passage à l'an 2000 n'est pas un problème, ne les inquiète pas, ou qui présument que leurs systèmes vont être prêts à fonctionner comme par magie, je suppose... Avez-vous vérifié si les entreprises qui ont dit cela sont des fournisseurs ou des clients de fournisseurs? S'il s'agit de fournisseurs ou de clients de fournisseurs, il peut y avoir un effet domino, ce qui veut dire que les entreprises et autres secteurs pourraient souffrir.
À la page 19...
La présidente: Monsieur Bellemare, vous devriez laisser M. Fellegi répondre à certaines questions. Vous êtes en train de reprendre toutes les diapositives. Je ne crois pas...
M. Eugène Bellemare: Ce que j'essaie de faire, madame la présidente, c'est de lui expliquer... Je trouve son rapport très préoccupant, et je veux lui expliquer pourquoi. Je sais que si je lui pose des questions précises au sujet de ce qui est écrit sur chacune des pages, il va me donner une réponse précise, mais je veux une réponse qui porte sur l'ensemble du rapport.
La présidente: D'accord.
M. Eugène Bellemare: Je ne mets pas en doute la méthodologie, le processus qu'il a utilisé, mais peut-être certaines des questions qui auraient pu être posées—j'ai presque terminé. Il ne me reste que deux pages.
À la page 19, il est question des petites entreprises—et je trouve ça absolument incroyable—vous n'y êtes pour rien. Les systèmes critiques qui devraient être prêts d'ici la fin d'avril... Nous voilà à la fin d'avril. En Ontario, 32 p. 100 des entreprises ont pris des mesures pour préparer leurs systèmes critiques. Mon Dieu, elle est nez à nez avec les Territoires du Nord-Ouest, du Nunavut, mais elle a du retard sur le Yukon et les provinces de l'Atlantique. Je ne peux pas croire que l'Ontario, le moteur de l'économie canadienne, a tellement de retard ou est nez à nez avec—je ne veux pas dénigrer le Nunavut, mais le Nunavut n'est pas le moteur de l'économie canadienne. Loin de là. Les Territoires du Nord-Ouest ou le Yukon non plus.
Enfin, à la page 24—merci de votre patience—on lit ce qui suit:
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Grandes municipalités: quand les systèmes critiques aux services
d'approvisionnement en eau et d'égouts seront-ils prêts?
Vous dites que 45 p. 100 et 42 p. 100 des systèmes seront prêts à la fin de juin. Je trouve cela étonnant, voire alarmant. Y a-t-il quelque chose que je n'ai pas saisi? Y a-t-il quelque chose dans votre méthodologie que je ne saisis pas—et je ne veux pas me montrer irrespectueux. Je ne conteste pas votre méthodologie. Est- ce que ce sont les questions? Aurait-il fallu y répondre par écrit pour que nous puissions avoir des réponses plus précises? Après avoir vu ces résultats, je ne peux pas dire que je suis optimiste. Je le suis moins qu'avant. Ai-je tort ou raison de penser ainsi?
M. Ivan Fellegi: Je ne peux pas répondre à votre dernière question. Mon rôle est de vous fournir des renseignements pour que vous puissiez tirer vos propres conclusions. Je fais totalement confiance aux renseignements que nous avons recueillis.
• 1705
Nous n'avons pas parlé aux gens d'affaires en tant que tel,
comme je l'ai déjà mentionné. Voilà pour le premier point. Nous
avons, au sein de chaque organisme, communiqué avec le responsable
de la technologie et des préparatifs au passage à l'an 2000. Si la
personne était optimiste, alors cet optimisme était reflété dans
nos rapports, parce que c'est tout ce que nous pouvions faire. Nous
n'avons pas effectué de vérifications parce que nous n'avons pas le
droit de le faire et que les entreprises ne sont pas tenues de nous
permettre de procéder à de telles vérifications. De toute façon,
effectuer 10 000 vérifications nous auraient coûté une fortune. La
taille de l'échantillon est de 10 000.
M. Eugène Bellemare: Mais le fait de leur demander si elles ont fait l'objet d'une vérification par quelqu'un de l'extérieur...
M. Ivan Fellegi: Eh bien, nous n'avons pas posé cette question. Toutefois, nous leur avons posé de nombreuses questions très détaillées au sujet des technologies qu'elles utilisent, des essais qu'elles effectuent, des mesures qu'elles ont prises, et nous pouvons, à partir de ces données, déterminer où elles en sont.
Pour ce qui est de savoir si vous devriez être optimiste ou non, je ne voulais pas induire qui que ce soit en erreur, et je ne crois pas que le questionnaire et les études générales que nous avons... Nous avons essayé d'être objectifs. Nous avons dit, en fait, que si tout se passe comme prévu, nous devrions nous en tirer—plus ou moins. Je simplifie le message. Mais le problème, comme vous l'avez si bien indiqué, c'est de savoir où elles se situent par rapport à leur échéancier. C'est là notre principale préoccupation. J'en ai parlé dans mon exposé quand j'ai présenté les diapositives. Nous ne savons tout simplement pas si elles seront prêtes à la date prévue.
Sont-elles en avance sur l'échéancier? Est-ce qu'elles sont en retard? Ce n'est pas à moi de juger. Je ne fais que transmettre les renseignements qu'on nous communique. C'est ce qu'elles nous ont dit. Nous n'avons pas vérifié les données, puisque cela ne relève pas de notre mandat. Même si nous avions le droit de le faire, nous ne pourrions probablement pas dire où elles en seront dans trois ou six mois. Même si nous avions les ressources voulues pour le faire, nous ne pourrions pas dire où elles en seront dans deux, quatre ou six mois. Donc, il revient à chaque analyste d'interpréter les résultats comme il l'entend. Est-ce les résultats sont inquiétants, rassurants? Voilà la situation. Nous ne pouvons qu'être objectifs. C'est à vous de décider si les données sont rassurantes ou inquiétantes. Mais nous avons le mandat de communiquer les faits tels qu'ils nous ont été présentés.
M. Eugène Bellemare: Merci.
La présidente: Merci beaucoup, monsieur Bellemare.
Comme il n'y a pas d'autres intervenants, j'aimerais vous poser une petite question, monsieur Fellegi, au sujet des municipalités. Si je compare les diapositives 24 et 11, qui traitent des grandes municipalités et des grandes organisations, et le pourcentage de municipalités et d'organisations qui s'attendent à ce que leurs systèmes critiques soient prêts d'ici la fin d'avril... 18 p. 100, 20 p. 100, 23 p. 100, ce n'est pas beaucoup.
Si on jette un coup d'oeil au pourcentage pour le mois de juin, et ensuite pour le mois d'août, nous sommes sensés passer de 20 p. 100 à la fin d'avril, à 70 p. 100 à la fin d'août, et de 18 à 67 p. 100 respectivement. On commence à voir des bonds énormes, et je ne sais pas si cela est réaliste. Je sais que vous avez dit à M. Shepherd que 40 p. 100 d'entre elles s'attendaient à ce que leurs systèmes soient prêts en avril, alors qu'il n'y en a que 18 p. 100 qui le sont. Nous savons qu'il y en a certaines qui n'ont pas encore pris de mesures. Si j'ai bien lu, environ un cinquième des entreprises n'ont pas encore pris de mesure. Elles vont le faire cet automne.
Voilà une situation inquiétante pour les grandes organisations. Pour ce qui est des grandes municipalités, si elles jouent un rôle de chef de file et qu'elles n'ont pas de systèmes critiques—et je sais que c'est plus difficile pour les municipalités plus petites, parce qu'elles sont toutes très différentes. Avez-vous des préoccupations au sujet de certaines municipalités et savez-vous où elles en sont par rapport à leur échéancier?
M. Ivan Fellegi: Non, je ne saurais vous le dire parce que je ne me suis pas penché là-dessus. Je ne le sais pas. Nous n'avons pas fait un recensement de chaque municipalité. Il s'agit ici d'un sondage. De plus, pour chaque municipalité, nous n'avons posé des questions que sur deux services au lieu de cinq, pour ne pas trop accabler les répondants. Nous ne pouvons donc pas vous donner une évaluation par municipalité. Ce que nous pouvons faire, c'est de vous dire où en sont les municipalités d'une certaine taille dans leurs préparatifs.
La présidente: Je constate, en regardant ces chiffres, que les grandes municipalités et les grandes organisations semblent maintenant avoir les mêmes échéanciers. Hors, je ne sais pas si elles avaient les mêmes échéanciers au départ, et si elles pensaient que 40 p. 100 de leurs systèmes critiques seraient prêts à la fin d'avril. Hors, ils ne le sont pas.
M. Ivan Fellegi: Les échéanciers se ressemblent beaucoup. Pour ce qui est de savoir si elles vont les respecter, je ne le sais pas. Les échéanciers se ressemblent. Ils ne sont pas tout à fait identiques, mais presque.
La présidente: Je sais que lors des audiences qu'il a tenues l'année dernière, le comité a demandé aux témoins de devancer leur échéancier, de s'assurer qu'ils seraient prêts à la fin de juin. Hors, nous constatons maintenant que les échéanciers ont été repoussés, que les systèmes seront prêts à la fin d'octobre. Or, il y a tout un bond entre avril et octobre. Tout le monde va chercher à mettre la main sur les ressources qui existent. C'est inquiétant. Je ne veux pas dire que ces échéanciers sont incorrects, mais quand tout le monde se retrouve dans le même bateau, quand tout le monde cherche à mettre la main sur la même pièce d'équipement, les mêmes solutions, je ne crois pas qu'on va réussir à tout faire au cours des derniers mois.
M. Ivan Fellegi: Je ne le sais pas moi non plus. C'est ce qu'elles nous ont dit, en tout cas.
J'aimerais apporter deux précisions, si vous me le permettez. La première porte sur ce point-ci, et la deuxième sur le commentaire qu'a formulé M. Bellemare, plus tôt, et auquel je n'ai pas répondu.
En ce qui concerne ce point-ci, nous voulons effectuer des études plus poussées sur... Comme je l'ai mentionné, les données sur les échéanciers sont recueillies en fonction du type de technologie utilisée. D'après les premières analyses qu'a effectuées M. Brunet, plus tôt aujourd'hui en fait—nous venons tout juste de commencer à analyser cette riche base de données—elles sont en avance sur l'échéancier quand on considère chaque technologie séparément.
Par exemple, dans le cas des gros ordinateurs, où en sont- elles au niveau des essais, de la mise en oeuvre, ainsi de suite? Et qu'en est-il des puces intégrées qui sont utilisées dans les systèmes? Voilà le genre de questions détaillées que l'on pose.
Elles sont en avance sur leur échéancier. Donc, il est possible que se soient les travaux de dernière main qui prennent plus de temps. Je ne le sais pas. Nous le saurons quand nous commencerons à examiner les données par type de technologie. Si nous constatons qu'elles ont pris beaucoup d'avance sur leur échéancier, alors nous pourrons raisonnablement conclure que ce sont les travaux de dernière main, les essais définitifs en mode intégré qui sont peut-être retardés, ce qui veut dire que la situation serait beaucoup moins alarmante que ce que nous pensions dans un premier temps.
Mon dernier commentaire porte sur le fait que les Territoires du Nord-Ouest sont aussi prêts que l'Ontario. Ici, les Territoires du Nord-Ouest ne sont pas regroupés avec le Yukon, mais avec les Prairies. Vous comparez donc l'Ontario avec les Prairies et les Territoires du Nord-Ouest. Or, les Territoires du Nord-Ouest ne représentent qu'une très petite région. Nous n'avons pas de données séparées, et comme les Prairies ont beaucoup plus d'entreprises que les Territoires du Nord-Ouest, le tableau montre essentiellement la comparaison entre l'Ontario et les Prairies.
Il en va de même pour la Colombie-Britannique et le Yukon. On les a regroupés, et bien sûr le Yukon est beaucoup plus petit que la Colombie-Britannique. Donc, quand vous comparez la dernière colonne du tableau à l'Ontario, vous comparez en fait l'Ontario avec la Colombie-Britannique. Le Yukon ne représente qu'un petit chiffre arrondi du pourcentage indiqué pour la Colombie- Britannique.
La présidente: Monsieur Fellegi, nous tenons à vous remercier. Je sais qu'il est facile de porter des jugements après coup, et je pense que M. Bellemare a dit qu'il aurait été aimé qu'on demande aux entreprises si elles ont fait faire des vérifications indépendantes de leurs systèmes pour voir où elles en sont. Malheureusement, cette question ne leur a pas été posée. C'est dommage, mais nous n'en avions pas beaucoup discuté en comité avant de voir ce questionnaire. Mais nous pensons que ce processus... Je ne sais pas si on peut toujours le faire, ou ce que vous comptez faire maintenant.
• 1715
Vous pourriez peut-être nous donner quelques précisions à ce
sujet. Vous avez dit que vous alliez maintenant effectuer une
analyse poussée des questions. Que comptez-vous faire ensuite?
M. Ivan Fellegi: Nous espérons être en mesure de publier, à la fin de mai, une analyse plus complète des données.
La présidente: Parfait.
Au nom des membres du comité, je tiens à vous remercier de nous avoir rencontrés. Je m'excuse encore une fois du retard qu'a occasionné le vote. La séance est maintenant levée.