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INDY Réunion de comité

Les Avis de convocation contiennent des renseignements sur le sujet, la date, l’heure et l’endroit de la réunion, ainsi qu’une liste des témoins qui doivent comparaître devant le comité. Les Témoignages sont le compte rendu transcrit, révisé et corrigé de tout ce qui a été dit pendant la séance. Les Procès-verbaux sont le compte rendu officiel des séances.

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STANDING COMMITTEE ON INDUSTRY

COMITÉ PERMANENT DE L'INDUSTRIE

TÉMOIGNAGES

[Enregistrement électronique]

Le mardi 29 septembre 1998

• 1536

[Traduction]

La présidente (Mme Susan Whelan (Essex, Lib.)): Je déclare la séance ouverte. Nous allons entendre nos témoins conformément au paragraphe 108(2) du Règlement, une étude sur la préparation de la technologie de l'information en vue de l'an 2000. Il s'agit de M. Timothy Garrard, agent principal de l'information à Industrie Canada, de Jonathan Sunderland, agent de projet, Programme Étudiants bien branchés et de M. Robert Paterson, directeur général, Opérations bancaires des petites entreprises à la CIBC.

Je vous souhaite la bienvenue à tous.

On me dit que c'est M. Garrard qui va commencer.

M. Timothy Garrard (agent principal de l'information, ministère de l'Industrie): Merci beaucoup et bonjour mesdames et messieurs.

Je suis agent principal de l'information à Industrie Canada, responsable auprès du sous-ministre de l'initiative l'An 2000 - Première étape et je suis accompagné d'un agent de projet du Programme Étudiants bien branchés, M. Jonathan Sunderland.

L'initiative l'An 2000 - Première étape sert à employer des étudiants de collège et d'université ayant reçu une formation spéciale ainsi que de récents diplômés qui sont chargés d'effectuer des vérifications et d'établir des plans d'action pour faire en sorte que les systèmes commerciaux essentiels d'une société soient conformes aux exigences de l'an 2000.

Cette initiative est exécutée par l'entremise du Programme Étudiants bien branchés d'Industrie Canada, en collaboration avec la Banque Canadienne Impériale de Commerce. Nous estimons que, d'ici l'an prochain, plus de 15 000 gens d'affaires auront eu recours à notre service comme «première étape» importante à franchir afin d'assurer la conformité à l'an 2000.

Avant de parler en détail du programme, permettez-moi de définir ce qu'on entend par la conformité à l'an 2000. Cela signifie la capacité, premièrement, de traiter uniformément l'information relative à la date avant et après le 1er janvier 2000, ainsi qu'à cette date, notamment de pouvoir accepter des entrées de date, produire des sorties de date et exécuter des calculs ayant trait à une date complète ou à une date partielle. Deuxièmement, il s'agit de fonctionner en conformité avec ces exigences et sans interruption avant et après le 1er janvier 2000 et à cette date.

[Français]

Avant de vous entretenir de L'an 2000—Première étape, j'aimerais vous décrire brièvement le programme Étudiants bien branchés. Il a été lancé en mai 1996 dans le cadre de la Stratégie emploi jeunesse du gouvernement. Il a pour mandat d'embaucher et de former plus de 2 000 étudiants du niveau postsecondaire et récents diplômés pour en faire des étudiants conseillers auprès des entreprises chargées de montrer à plus de 50 000 exploitants d'entreprises comment l'utilisation d'Internet augmentera leur avantage concurrentiel. Financé par Développement des ressources humaines Canada, le programme Étudiants bien branchés est toutefois exécuté par Industrie Canada, principalement parce qu'il vise les 930 000 petites et moyennes entreprises du Canada.

Le programme Étudiants bien branchés répond aux besoins tant des jeunes que des petites et moyennes entreprises du Canada de deux manières importantes. Premièrement, le programme permet aux étudiants de niveau postsecondaire et aux récents diplômés d'acquérir sur le tas une expérience des affaires et de la technologie de l'information et il les expose à des situations d'affaires concrètes et à des employeurs éventuels. Deuxièmement, il permet d'assurer une formation et une sensibilisation personnalisées à la technologie de l'information pour répondre aux besoins en évolution constante des sociétés canadiennes et il est en accord avec les priorités gouvernementales comme Un Canada branché et les recommandations du Groupe de travail de l'an 2000 et du Comité consultatif sur l'autoroute de l'information.

[Traduction]

Jusqu'à maintenant, le programme EBB a permis d'embaucher plus de 2 600 étudiants conseillers auprès des entreprises et de former près de 40 000 gens d'affaires.

• 1540

On a également élargi le champ d'activité pour inclure des modèles de formation plus poussée, notamment sur le commerce électronique et les opérations bancaires par ordinateur personnel, en vue de continuer à offrir les modules de base sur Internet qui portent par exemple sur le branchement, l'utilisation des moteurs de recherche et le courrier électronique.

De plus, avec le lancement de l'initiative l'An 2000 - Première étape en juin 1998, le programme EBB s'élargit pour répondre aux besoins nouveaux des PME canadiennes.

D'après un sondage récemment publié par la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante, 97 p. 100 des petites et moyennes entreprises canadiennes seraient au courant du problème posé par le bogue du millénaire et de ses répercussions possibles sur leurs systèmes commerciaux. En outre, 73 p. 100 auraient déjà pris des mesures informelles, mais un grand nombre n'auraient pas adopté de plan d'action formel.

Dans son rapport intitulé «Appel à l'action», le Groupe de travail de l'an 2000, que préside M. Monty, a formulé un certain nombre de recommandations pour que les entreprises canadiennes soient conformes aux exigences de l'an 2000. Selon la première de ces recommandations, les PME doivent, je cite:

    élaborer un plan d'action officiel sur l'état de préparation à l'an 2000, comprenant à tout le moins un inventaire et une évaluation de tous les systèmes, avec indication des conversions et remplacements, essais, plans pour éventualité et état de préparation des principaux partenaires.

Cela étant posé, il se pourrait que beaucoup de PME se rendent compte que l'exécution d'une évaluation de la conformité aux exigences de l'an 2000 sans l'établissement d'un plan d'action ne suffit pas à les convaincre, elles et leurs partenaires commerciaux, qu'ils répondent à ces exigences.

Le programme Étudiants bien branchés et la CIBC se sont associés pour répondre aux recommandations du Groupe de travail de l'an 2000. Le premier a investi 300 000 $ dans l'élaboration de curriculum pour l'initiative l'An 2000 - Première étape ainsi que dans la promotion et la prestation de celle-ci, tandis que la CIBC a fait une contribution additionnelle de 500 000 $ au chapitre du marketing et de la promotion. L'An 2000 - Première étape est exécutée au moyen de l'infrastructure actuelle du programme Étudiants bien branchés de la manière suivante.

Il y a 14 centres d'administration situés sur des campus d'universités et de collèges partout au Canada, qui appliquent le Programme dans plus de 85 collectivités canadiennes. Le Programme est exécuté par des étudiants conseillers auprès des entreprises qualifiées qui, compte tenu de leurs capacités, participent à une séance de formation rigoureuse de deux semaines.

Compte tenu du nombre d'ordinateurs qu'une entreprise utilise, l'évaluation de la conformité à l'an 2000 ne prend ordinairement pas plus d'une journée, tandis que le plan d'action—dont nous vous avons distribué des exemplaires dans le classeur jaune—est produit en moins de deux semaines après l'évaluation.

L'évaluation inclut: une séance de sensibilisation à l'an 2000 d'une heure visant à faire en sorte que la petite ou moyenne entreprise soit consciente de ses problèmes en rapport avec l'an 2000 et examine les politiques de ses fournisseurs, de sa compagnie d'assurances et de sa banque; un inventaire complet des systèmes commerciaux, y compris des ordinateurs, télécopieurs, photocopieuses et téléphones cellulaires; une analyse simple du matériel et des logiciels pour un maximum de 10 OP; un examen des risques auxquels l'entreprise est exposée; un plan d'action complet comportant des suggestions pour faire en sorte que l'entreprise soit conforme aux exigences de l'an 2000.

Une intervention de l'An 2000 - Première étape coûte 195 $ pour les 10 premiers OP et 15 $ par ordinateurs personnels supplémentaires.

[Français]

Le succès de L'an 2000—Première étape tient au service assuré, mais il est peut-être encore plus important de noter dans ce cas ce que l'initiative ne produit pas. Comme sa désignation l'indique, il s'agit uniquement d'une première étape du processus complexe visant à faire en sorte que les systèmes commerciaux d'une société soient conformes aux exigences de l'an 2000. L'initiative aboutit à l'établissement d'un inventaire complet, d'une évaluation et d'un plan d'action, mais elle n'offre pas de solution au problème de l'an 2000. Les étudiants conseillers ne sont pas des prestataires de services; ils suggèrent à leur client des manières de recenser des fournisseurs de services de sa localité et ils proposent des questions clés que le client peut poser. Après que ses rapports avec le programme seront terminés, le client, on le suppose, fera appel à des entrepreneurs compétents du secteur privé afin d'assurer sa conformité à l'an 2000. L'initiative de L'an 2000—Première étape vise à sensibiliser le chef d'entreprise aux problèmes provoqués par le bogue du millénaire et aux risques auxquels son entreprise peut être exposée.

• 1545

[Traduction]

Comme très peu de temps nous sépare du prochain millénaire, il est indispensable de veiller à ce que le plus grand nombre possible de petites et moyennes entreprises soient au courant de l'initiative l'An 2000 - Première étape.

Avec l'aide de la CIBC et d'IBM, nous avons entamé une campagne énergique de publipostage. Durant l'été, la CIBC et IBM ont posté ensemble 400 000 brochures à leurs clients qui font partie de secteur de la petite entreprise. Les responsables du programme EBB en enverront 300 000 autres à leurs anciens clients des services de formation sur Internet, aux Centres de services aux entreprises du Canada, au Réseau canadien de technologie et aux membres des chambres de commerce du Canada.

En outre, une annonce sur l'An 2000 - Première étape paraîtra dans la revue Profit et, au terme d'une entente avec Can2000, qui est un autre programme de sensibilisation à l'an 2000 d'Industrie Canada, l'initiative sera mise en évidence dans un envoi qui sera posté à un million de ménages.

Depuis le lancement de l'An 2000 - Première étape en juin dernier, plus de 600 PME se sont inscrites. Nous avons également conclu une entente en vue de procéder à une vérification dans les franchises des Quincailleries Rona et nous menons un projet pilote avec la Nova Scotia Medical Society qui pourrait aboutir à une vérification d'un maximum de 2 000 cabinets de médecins de la province.

Nous sommes convaincus que l'An 2000 - Première étape aura des retombées positives sur les PME canadiennes en les sensibilisant au bogue du millénaire, en augmentant dans le secteur privé la demande de fournisseurs de solutions aux problèmes de l'an 2000 et, en ce qui concerne les jeunes Canadiens, en créant un milieu propice à l'acquisition d'une expérience de travail précieuse.

Je cède maintenant la parole à mon confrère Robert Paterson, directeur général des opérations bancaires pour la petite entreprise à la CIBC, qui élucidera le rôle de la CIBC dans l'initiative l'An 2000 - Première étape.

La présidente: Merci. Monsieur Paterson.

M. Robert Paterson (premier vice-président par intérim, Opérations bancaires des petites entreprises, Banque Canadienne Impériale de Commerce): Bonjour, mesdames et messieurs.

Je me réjouis de comparaître devant le comité pour faire le point sur notre partenariat avec Industrie Canada dans le cadre de l'initiative de l'An 2000 - Première étape.

Tim Garrard vient de vous donner un bon aperçu de ce programme et je ferai de mon mieux pour éviter de vous parler de la même chose en vous présentant notre point de vue de partenaire.

Il peut paraître étrange qu'une banque et non une société d'informatique s'intéresse à un projet où il est question de puces et de bogue du millénaire, mais il se trouve qu'au cours des dernières années, conscients des besoins changeants de nos clients, nous nous sommes rendu compte que nous ne devions pas nous cantonner à notre rôle ni à nos services traditionnels de banque.

Nos PME clientes, surtout elles, se tournent aujourd'hui vers nous pour obtenir beaucoup plus que des services bancaires de base, du style compte d'exploitation et crédit d'accès facile. De plus en plus, en effet, les PME s'attendent à ce que leurs banques les conseillent, elles veulent que nous les aidions à cerner les défis qui les guettent et à trouver des solutions. Selon nous, la conformité à l'an 2000 répond tout à fait à ce genre d'attentes.

L'initiative l'An 2000 - Première étape, ainsi que plusieurs autres projets de la CIBC, comme l'accès facile au crédit et notre fonds de prêts à la création d'emplois ont pour objet d'apporter des solutions uniques et d'offrir une gamme plus étendue d'options susceptibles de répondre aux besoins croissants de nos clients.

Notre objectif est de faire en sorte que les PME réussissent dans leurs entreprises, qu'elles deviennent stables et viables, qu'elles continuent de croître et de prospérer et qu'elles créent des emplois. Pour bon nombre de sociétés, grandes ou petites, le bogue du millénaire constitue une menace potentielle à leur réussite. La plupart des grandes sociétés comme la nôtre, se sont rendu compte du problème en question et ont consacré les ressources qu'il fallait pour le régler. Cependant, nous nous sommes tout de suite aperçus qu'il nous faudrait aider un grand nombre de petites entreprises à faire les premiers pas pour se préparer à l'an 2000.

Le rapport du Groupe de travail de l'an 2000, intitulé «Appel à l'action» qui a été déposé en février, réserve une grande place à ces questions et indique que près du tiers des petites entreprises n'avait pas encore pris les mesures nécessaires à l'époque. Selon ce rapport, si de nombreuses entreprises avaient effectivement entendu parler du bogue du millénaire, peu admettaient que celui-ci pouvait avoir une incidence sur leurs ventes ou sur des aspects plus complexes de leurs opérations, comme le fait que leurs fournisseurs puissent ne pas être conformes aux exigences de l'an 2000.

Nous nous sommes aperçus que le défi à relever n'avait rien à voir avec un manque de connaissance du problème ni avec un manque d'intérêt, mais qu'en fait nous ne savions pas par où commencer, que nous ignorions ce que les clients devaient savoir et où ils devaient s'adresser pour obtenir à bon prix les ressources pouvant leur permettre de régler ce problème. Nous estimons que l'initiative l'An 2000 - Première étape pourra beaucoup nous aider à combler ce genre de lacunes et nous croyons aussi que notre partenariat avec le programme Étudiants bien branchés est un élément déterminant des efforts que nous déployons en vue de réduire la vulnérabilité des petites entreprises.

Je tiens également à insister sur le fait que ce programme ne se limite pas aux clients de la CIBC, puisqu'il vise toutes les petites entreprises canadiennes.

Nous avons mis sur pied une campagne de commercialisation et de communication dynamique destinée à sensibiliser davantage notre clientèle. Ainsi, notre actuelle campagne nationale de publicité fait la promotion de l'An 2000 - Première étape ainsi que d'autres initiatives que nous avons adoptées à l'intention des petites entreprises.

• 1550

Nous avons remis des documents de formation de l'employé à tout notre personnel chargé de traiter avec les petites et moyennes entreprises, afin qu'il soit en mesure d'expliquer à nos clients les solutions et défis éventuels.

Nous avons aussi envoyé un bulletin expliquant le bogue du millénaire à nos 330 000 clients. Nous vous en avons d'ailleurs fait remettre des exemplaires. De plus, nous avons mis sur pied une série de séminaires portant sur ces questions et nous nous sommes récemment associés à Industrie Canada et IBM pour augmenter le nombre de séances offertes.

Il y a deux semaines, j'ai pris la parole lors d'un tel séminaire à Scarborough, en Ontario, et je dois dire que j'ai été très étonné par le grand intérêt qu'affichait l'auditoire composé de plus de 100 propriétaires de petites entreprises. À l'évidence, les gens veulent en savoir plus sur les répercussions que le problème de l'an 2000 pourraient avoir sur eux et sur leurs entreprises.

À en juger d'après les premières réactions à l'initiative l'An 2000 - Première étape, la qualité des analyses effectuées pour les compagnies clientes et la valeur que celles-ci y accordent sont à la hauteur de nos attentes. Nous avons reçu récemment une lettre—qui, soit dit en passant, émanait d'un client d'un de nos concurrents—qualifiant le programme, et je cite: «d'instrument commercial d'une inestimable valeur, hautement recommandé». Le signataire poursuivait en déclarant que le rapport de vérification finale est et demeurera une ressource inestimable dans tout ce qu'il devra entreprendre pour se conformer à l'an 2000.

Voilà le genre de réaction que nous recevons et je sais qu'Industrie Canada a reçu des courriers semblables qui nous confortent dans notre impression qu'il s'agit d'un programme tout à fait valable, susceptible de répondre aux besoins des petites entreprises.

Je suis également fier de souligner que le travail que nous avons accompli dans le cadre du programme Étudiants bien branchés et des tentatives déployées pour favoriser la création d'emplois chez les jeunes, correspond tout à fait à notre philosophie d'entreprise et aux initiatives que nous déployons par ailleurs sur ce plan. Les jeunes participant au programme seront davantage sensibilisés au fonctionnement des petites entreprises ainsi qu'aux défis et récompenses que cela comporte, et nous sommes convaincus que certains d'entre eux obtiendront des emplois permanents dans les entreprises qu'ils auront aidées.

Je félicite Industrie Canada d'avoir mis sur pied un programme donnant des résultats aussi valables, et d'avoir su anticiper l'attrition et adopté les plans nécessaires pour y faire face.

Comme vous le voyez, l'initiative l'An 2000 - Première étape est un programme très important. Il nous a permis non seulement de renseigner les entreprises sur le problème du passage à l'an 2000 et de ses effets potentiels, mais il nous permet de dresser des plans d'action complets susceptibles d'aider les entreprises à gérer la conformité à l'an 2000.

À la CIBC, nous nous appuyons sur ce programme et nous allons même un peu plus loin pour mieux aider nos clients. C'est ainsi que nous avons conclu une alliance avec IBM Canada pour offrir à nos clients des logiciels et du matériel compatibles pour l'an 2000, à des prix préférentiels. Cette offre ainsi que le crédit fiscal du gouvernement fédéral pour des achats d'équipement et les coûts connexes jusqu'à concurrence de 50 000 $ constituent d'excellentes mesures incitatives pour les entreprises.

Je disais plus tôt que les entreprises se tournent vers les banques pour obtenir des conseils, pour se faire aider à cerner les défis qui les attendent et à trouver les solutions nécessaires. L'An 2000 - Première étape répond à tout cela et permet même d'aller plus loin. Pour conclure, je dirais que la CIBC est fière d'être associée à un programme aussi valable et aussi utile, et que nous envisageons de poursuivre le partenariat porteur que nous avons connu jusqu'ici avec Industrie Canada.

Merci.

La présidente: Merci beaucoup, monsieur Garrard et monsieur Paterson.

Nous allons commencer la série de questions par M. Rahim Jaffer.

M. Rahim Jaffer (Edmonton—Strathcona, Réf.): Merci.

Je tiens d'abord à féliciter la CIBC et Industrie Canada pour leur partenariat. Vous avez fait un excellent travail. Merci beaucoup d'avoir pris le temps de venir témoigner devant le comité.

J'aurais deux ou trois petites questions à vous poser et, même si vous y avez répondu dans une certaine mesure, j'aimerais tout de même obtenir quelques précisions.

À la fin de votre exposé, vous avez notamment parlé des réactions de vos clients et j'aimerais, à ce sujet, savoir qu'ils pensent du programme étudiants branchés et de l'intégration des étudiants dans ce cadre, puisque nous avons beaucoup à gagner à long terme à les intégrer de la sorte à la vie économique. Pouvez-vous nous en dire un peu plus long à ce sujet?

M. Robert Paterson: Tout à fait. Les étudiants qui ont assisté des petites entreprises et avec qui je me suis entretenu m'ont dit que cette expérience leur a permis de prendre conscience des débouchés s'offrant à eux. Ils ont vu comment les gens d'affaires s'y sont pris pour mettre à exécution certaines de leurs idées d'entrepreneurs.

Les propriétaires des petites entreprises ont eu de bonnes conversations avec les étudiants sur la façon dont ils avaient lancé leurs compagnies et sur certains des problèmes qu'ils avaient rencontrés et avaient résolus. Je pense que cela a ouvert les yeux à un grand nombre d'étudiants et les a amenés à se rendre compte qu'ils pourraient eux-mêmes lancer leurs propres petites entreprises.

M. Rahim Jaffer: C'est très bien. Comme je suis moi-même pas très vieux, j'estime que c'est là une expérience importante.

J'aimerais que nous parlions des chiffres cités par M. Garrard dans son exposé, à savoir que 97 p. 100—si je me souviens bien— des entreprises sont au courant du problème de l'an 2000 et que 73 p. 100 d'entre elles ont fait ce qu'il faut pour le régler ou ont pris les mesures en ce sens.

• 1555

Cette proportion se confirme-t-elle à l'échelle du pays ou est-on plus mal préparé dans certaines régions que dans d'autres? Cette proportion de 73 p. 100 des petits entrepreneurs qui veulent faire quelque chose pour régler le problème se confirme-t-elle à l'échelle du pays?

M. Timothy Garrard: Je ne prétends pas être un expert en statistiques, mais d'après les informations que j'ai obtenues par ailleurs, il semble que les gens d'affaires soient davantage conscients du problème et plus disposés à prendre les mesures voulues dans les grands centres où ils sont au contact d'un plus grand nombre de propriétaires de PME auprès de qui ils peuvent s'informer. C'est d'ailleurs cela qui nous a fait prendre conscience de la nécessité de conscientiser davantage les entrepreneurs des petites collectivités au problème de l'an 2000.

Bien que le programme dont nous parlons soit dispensé dans 85 villes, il reste encore de nombreux groupes au Canada qui n'y ont pas accès parce qu'ils sont à l'extérieur de ces villes-là. Dans certains cas, nous pouvons apporter un soutien aux entreprises voisines des villes où le programme est offert. Dans d'autres cas, comme je le disais, nous avons recours au programme Canada 2000, qui est un programme de sensibilisation. Nous l'avons mis sur pied en collaboration avec le Commonwealth de Pennsylvanie, ce qui est assez intéressant, ainsi qu'avec d'autres partenaires pour faire connaître le problème et renseigner tous les clients des centres du programme d'accès communautaire; on en compte actuellement 4 000 à 5 000 dans les régions rurales.

La présidente: Merci beaucoup, monsieur Jaffer.

[Français]

Monsieur Bellemare.

M. Eugène Bellemare (Carleton—Gloucester, Lib.): Merci, madame la présidente.

[Traduction]

Je tiens à féliciter le ministère de l'Industrie et la CIBC pour ce partenariat qui ne se limite pas à de simples transactions commerciales, puisqu'il est surtout question de faire en sorte que les entreprises puissent continuer de fonctionner après le 1er janvier 2000. Cette action méritoire obéit à une nécessité et, cela étant, la CIBC se pose en exemple pour les autres grandes institutions. C'est très bien.

Ma question s'adresse au représentant de la CIBC, M. Paterson. Je suppose que le livret intitulé «Votre entreprise, votre ordinateur et l'an 2000» est un complément d'information de chez vous et qu'il ne fait pas vraiment partie du programme.

M. Robert Paterson: C'est exact.

M. Eugène Bellemare: Dans ce petit livret, il est question de deux choses. Vous dites que les petites entreprises devraient veiller à tester leurs systèmes en avançant l'horloge de leurs ordinateurs parce que certains logiciels doivent expirer après une certaine date, selon leurs licences. Si vous les invitez à faire cela... C'est une question intéressante. Bien des gens pourraient s'y essayer, pas uniquement parce que vous le recommandez, mais parce qu'on peut-être naturellement tenté d'avancer à l'an 2000 les horloges de divers équipements électroniques, par exemple, celles des magnétoscopes.

Cela étant, que faut-il faire pour ne pas risquer de paralyser les équipements en question, qu'il s'agisse d'un magnétoscope personnel ou d'un équipement professionnel au travail, dans la boutique familiale ou encore d'un ordinateur personnel?

M. Robert Paterson: Je ne suis pas expert du domaine, et je me limiterai à vous donner mon avis personnel. Nous essayons surtout d'informer les gens, de leur dire qu'il ne faut pas faire cela. Nous avons appris de l'expérience de certaines entreprises qui l'ont fait dès qu'il a été question du bogue du millénaire. Nous essayons surtout d'inviter les gens à la prudence. Nous essayons donc de faire passer le message par les médias ou par nos petites entreprises clientes pour atteindre le plus grand nombre de gens possible. Le livret dont vous parlez est un des premiers que nous avons produit quand nous nous sommes intéressés au problème, au début de 1997. Nous voulions amorcer le processus d'information du public.

M. Eugène Bellemare: Mes prochaines questions s'adresseront à M. Garrard. Ce sont des questions courtes qui, je l'espère, appellent des réponses brèves.

Vous avez des étudiants d'université. S'agit-il d'étudiants des deuxième et de troisième cycles ou d'étudiants de premier cycle?

M. Timothy Garrard: Certains ont déjà un diplôme, mais en général il s'agit d'étudiants de deuxième et troisième années.

M. Eugène Bellemare: Toujours à propos du programme, est-ce que vos étudiants effectuent les vérifications et rédigent les plans d'action?

M. Timothy Garrard: Dans la documentation que nous vous avons remise, vous trouverez un vrai rapport épuré illustrant ce que nous faisons dans le cas d'une petite entreprise type.

• 1600

Nous commençons par dressé l'inventaire des systèmes de l'entreprise qui pourraient être perturbés par un changement de date. Inutile de dire que tous les ordinateurs personnels sont influencés par la date, mais on peut se demander ce qu'il en est des autres équipements indiquant l'heure? Qu'en est-il, par exemple, des télécopieurs? Que se passe-t-il dans le cas des équipements fabriqués à des fins spéciales ou des autres machines propres à l'entreprise?

Eh bien, les étudiants aident les propriétaires des petites entreprises à recenser toutes les pièces d'équipement pouvant être influencées par un changement de date et recommandent les mesures à prendre dans le plan d'action. Il n'est pas question à ce stade de régler les problèmes constatés. Pour cela, il faut avoir recours à des spécialistes et les étudiants recommandent d'ailleurs des experts-conseils du secteur privé qui, eux, pourront prendre les mesures nécessaires.

Le plan d'action indique au propriétaire de l'entreprise ce qu'il faut faire. Celui-ci doit d'abord s'intéresser au problème, contacter ses fournisseurs pour s'assurer qu'ils pourront continuer de l'approvisionner et qu'il pourra ainsi poursuivre ses opérations; puis, il devra communiquer avec ses autres partenaires commerciaux dont il dépend étroitement pour savoir où ils en sont. En général, le plan d'action dresse une liste de toutes les autres mesures que les propriétaires de PME devront adopter.

M. Eugène Bellemare: Vous dites que les étudiants conseillers pourront apprendre à plus de 50 000 gens d'affaires comment utiliser l'Internet. Quand on sait qu'il peut falloir toute une journée si ce n'est plus pour apprendre comment fonctionne l'Internet, n'y a-t-il pas un risque qu'ils passent toute une journée à 195 $? Si les propriétaires de PME se piquent au jeu de l'Internet, ne risquez-vous pas de rater l'objectif, soit de s'assurer que les PME, les entreprises familiales, sachent comment régler le problème auquel elles vont être confrontées?

M. Timothy Garrard: Il existe deux types de programmes. Le programme Étudiants bien branchés, dont l'initiative l'An 2000 - Première étape est un élément, a été mis sur pied en 1995 pour sensibiliser les gens d'affaires à l'Internet et à l'informatique de pointe. L'idée de ce programme, qui se poursuit et dans le cadre duquel nous continuons à former des milliers de gens d'affaires, consiste à faire découvrir l'Internet, le courrier électronique et la recherche d'informations sur le Web.

Il existe un autre programme, tout à fait différent, auquel travaillent d'autres étudiants qui dispensent une formation distincte; ce programme est spécifiquement destiné à répondre aux problèmes de l'an 2000. C'est de celui-là dont nous vous avons parlé.

M. Eugène Bellemare: À l'avant-dernière page, vous parlez d'un projet dans les franchises des Quincailleries Rona et d'un projet pilote avec la Nova Scotia Medical Society qui pourrait aboutir à la vérification de quelque 2 000 cabinets de médecin de la province. Comment vous y êtes-vous pris relativement à la Loi sur la protection des renseignements personnels?

M. Timothy Garrard: Les étudiants conseillers n'examinent pas les dossiers des patients. Ils testent simplement les OP à l'aide d'une disquette contenant un ensemble de logiciels de vérification. Ils ne lisent pas les fichiers que contient l'ordinateur. Les étudiants conseillers n'ont pas plus accès aux renseignements personnels concernant les patients que les autres personnes travaillant dans le cabinet du médecin.

M. Eugène Bellemare: Mais si une petite entreprise familiale ne peut se permettre la dépense de 195 $, que faites-vous?

M. Timothy Garrard: Malheureusement, c'est un programme à coûts recouvrables. Par ailleurs, nous l'exploitons avec des partenaires. J'en suis désolé.

M. Eugène Bellemare: Merci beaucoup.

La présidente: Merci, monsieur Bellemare.

[Français]

Madame Lalonde, s'il vous plaît.

Mme Francine Lalonde (Mercier, BQ): J'essaie de me retrouver. J'aurais aimé recevoir cette documentation plus tôt parce qu'il y a plusieurs éléments à mettre ensemble.

D'abord, ce programme a été annoncé au mois de juin et, au mois de juin, le ministre a annoncé que des étudiants seraient formés et mis à la disposition d'entreprises. Dans le communiqué de juin, le ministre parlait de plus de 15 000 PME. J'aimerais savoir combien investit Développement des ressources humaines Canada. Combien y aura-t-il de jeunes à la disposition des PME et jusqu'à quand, et combien y aura-t-il de PME?

• 1605

Les jeunes peuvent-ils obtenir un financement qui dépasse un certain nombre de semaines? Est-ce un financement qui dure un an ou un an et demi? J'aimerais savoir si cela existe maintenant partout, parce que si on a commencé à former des jeunes au mois de juin... Compte tenu de toutes les études qu'on a faites à ce comité-ci, on n'avait pas le sentiment qu'il pouvait y avoir une formation approfondie en si peu de temps.

Vous dites dans l'introduction: «...pour faire en sorte que les systèmes commerciaux essentiels d'une société soient conformes aux exigences de l'an 2000.»

Donc, une PME de production ne peut avoir accès à vos services. Il n'y a que les appareils principaux de communication qui sont visés, ou est-ce une erreur dans votre texte? En somme, j'aimerais avoir un portrait complet, ce qu'on n'a pas dans ce document-là.

M. Timothy Garrard: Merci. Vous avez posé beaucoup de questions et j'essaierai de m'en souvenir. Pour commencer, le programme embauche les étudiants pour un semestre. Combien y a-t-il d'étudiants actuellement?

[Traduction]

Combien d'étudiants comptez-vous dans vos effectifs, Jon?

M. Jonathan Sunderland (agent de projet, Programme Étudiants bien branchés, ministère de l'Industrie): Nous en engageons 200 par trimestre.

[Français]

Mme Francine Lalonde: Deux cents par semestre?

M. Jonathan Sunderland: Oui.

Mme Francine Lalonde: Et cela recommence? Ce ne sont pas les mêmes?

M. Timothy Garrard: En ce moment, le semestre d'automne est commencé. Nous avons à peu près 200 étudiants qui ont reçu leur formation dans le cadre du programme et qui offrent maintenant des services à environ 600 clients. Nous prévoyons que 15 000 clients recevront ces services d'ici l'an 2000.

Les clients du service sont identifiés par les centres administratifs. Il y en a 14 au Canada et les étudiants voyagent dans 85 centres. Le système dépend très fortement des centres administratifs pour l'administration. Ce sont les centres administratifs qui embauchent les étudiants, qui s'occupent de leur formation et qui, avec l'aide de la Banque de Commerce, par exemple, et d'autres partenaires, identifient les clients.

Mme Francine Lalonde: Les systèmes commerciaux?

M. Timothy Garrard: Ce qu'ils examinent dans leur programme avec les entreprises, ce sont tous les systèmes dont l'entreprise dépend pour ses affaires. Ce ne sont pas les systèmes commerciaux ou les systèmes techniques; ce sont tous les systèmes de l'entreprise.

Mme Francine Lalonde: J'ai une dernière question à vous poser. M. Brassard nous a préparé des questions. Il a dû avoir plus d'information que nous. Il dit que depuis juillet, ces services sont offerts dans les Maritimes. Combien d'entreprises ont eu recours à ces services et quand les services seront-ils offerts ailleurs que dans les Maritimes?

M. Timothy Garrard: Nous offrons les services partout au Canada maintenant.

Mme Francine Lalonde: Depuis quand?

M. Timothy Garrard: Depuis août.

Mme Francine Lalonde: Et combien d'entreprises ont eu recours à ces services jusqu'à présent?

• 1610

M. Timothy Garrard: Jusqu'à présent, à peu près 600 entreprises ont déjà fini ou sont en train de finir.

Mme Francine Lalonde: Merci. Je sais que l'effort est louable, mais disons qu'ayant compris l'urgence de la situation, nous sommes exigeants.

La présidente: Merci, madame Lalonde.

[Traduction]

Monsieur Murray, allez-y.

M. Ian Murray (Lanark—Carleton, Lib.): Merci beaucoup.

Ma question s'adresse sans doute à M. Sunderland. Cela fait quelque temps déjà que vous travaillez sur le terrain. Vous est-il déjà arrivé de tomber sur des histoires d'horreur? Qu'avez-vous appris quant à l'état de préparation des petites entreprises canadiennes? Qu'est-ce que les étudiants vous disent à ce sujet?

M. Jonathan Sunderland: Eh bien c'est tout à fait la même chose que ce qu'on découvre, par exemple, dans les rapports de la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante: un grand nombre de gens sont au courant du problème. Le message est passé et les gens savent ce dont il retourne. Ce qui les préoccupe surtout, c'est qu'ils ne savent pas comment s'attaquer au problème. Ils ne savent pas comment faire en sorte que leurs systèmes fonctionnent ni de quels systèmes ils devraient se préoccuper. Voilà pourquoi notre programme est tellement efficace dans leurs cas. Nous les aidons à comprendre ce dont il s'agit, nous les aidons en quelque sorte à faire le tour de la question.

Une fois que nous les avons amenés à comprendre la nature du problème et quels systèmes risquent d'être touchés par le problème de l'an 2000, nous invitons les entreprises à se tourner vers le secteur privé pour trouver un spécialiste en mesure d'apporter une solution. Mais l'étape la plus importante, pour elles, consiste à savoir d'abord jusqu'à quel point elles sont susceptibles au bogue du millénaire.

M. Ian Murray: Avez-vous connu des gens qui ont presque jeté l'éponge en découvrant le genre de facture qu'ils allaient devoir payer pour corriger la situation? Êtes-vous en mesure de leur dire ce qu'il va leur en coûter? Allez-vous jusqu'à leur annoncer s'ils ont un gros problème sur les bras?

M. Jonathan Sunderland: Nous leur disons quels systèmes risquent de leur causer problème. Nous avons affaire à trois types de scénarios: l'un où le problème est grave, l'autre où le problème est modéré et le dernier où il est relativement faible. Ainsi, un système récent ne posera que peu voire aucun problème, mais il y a effectivement lieu de se préoccuper des 386 et 486.

Nous leur remettons notamment une série de questions poussées sur leurs systèmes, et nous les invitons à les poser à leur fournisseur de service. Nous leur offrons même un service de soutien pour qu'ils ne soient pas complètement démunis quand viendra le temps de trouver un fournisseur de service.

M. Ian Murray: Vous ne leur recommandez pas de fournisseurs de service?

M. Jonathan Sunderland: Non. C'est à eux à s'en occuper. Nous leur donnons une idée de la façon dont il faut s'y prendre pour en trouver un. Nous les invitons à chercher dans les pages jaunes, à s'adresser à l'industrie de la haute technologie de leur région et nous leur recommandons aussi de chercher sur Strategis.

M. Ian Murray: Est-ce que vous formez les étudiants et si oui, cette formation est-elle la même partout au Canada? Avez-vous conclu un contrat avec une entreprise pour assurer ce genre de formation ou le faites-vous sur une base régionale?

M. Jonathan Sunderland: La formation est la même partout au Canada. Elle a été mise au point par la Midwestern School de Winnipeg. Celle-ci nous a aidés à élaborer le programme. Bien sûr, afin d'assurer l'uniformité, nous avons envoyé à Midwestern un représentant de chaque centre administratif pour qu'il y soit formé par ceux-là même qui ont mis le programme sur pied. Les stagiaires diffusent ensuite l'information dans les centres administratifs pour que le message circule à l'échelle du pays.

Nous assurons la mémoire collective en retenant dans nos rangs une partie des étudiants qui ne retournent pas à l'université ou au collège après quatre mois. Nous subissons en effet un roulement des effectifs, car tous les trimestres une majorité de notre contingent d'étudiants retourne à l'université ou au collège. Ceux qui restent contribuent, eux aussi, à diffuser l'information.

M. Ian Murray: J'ai une dernière question à poser. Certains de vos étudiants se sont-ils vus offrir des emplois grâce à ce programme?

M. Jonathan Sunderland: Oui. Dans le cadre du programme Étudiants bien branchés, un tiers environ de nos étudiants se font offrir des emplois par les gens qu'ils forment. D'ailleurs, cette proportion est relativement faible étant donné la qualité de nos étudiants, mais cela est essentiellement dû au fait que la majorité d'entre eux retournent ensuite aux études. En général, ils travaillent avec nous pendant les congés d'été ou participent au programme d'enseignement coopératif.

M. Ian Murray: C'est fort intéressant, car un grand nombre de ces entreprises ne cherchaient sans doute pas à embaucher du personnel, mais au contact de gens aussi talentueux, elles se sont peut-être dit qu'elles devaient saisir l'occasion au vol. C'est très encourageant.

Merci, madame la présidente.

La présidente: Merci, monsieur Murray.

Monsieur Jones, avez-vous des questions à poser?

M. Jim Jones (Markham, PC): Oui. Merci beaucoup.

Tout d'abord, Tim, depuis quand ce programme existe-t-il?

M. Timothy Garrard: L'initiative l'An 2000 - Première étape a été annoncée au mois de juin, monsieur Jones, et elle a été mise en oeuvre à l'échelle nationale en août, bien que nous ayons commencé à la tester avant cela. Quant au programme Étudiants bien branchés, il existe depuis 1996.

• 1615

M. Jim Jones: Je j'ai cru vous entendre dire que vous avez vérifié une centaine d'entreprises.

M. Timothy Garrard: Dans le premier mois suivant la mise en oeuvre de l'An 2000 - Première étape, 600 chefs d'entreprise avaient demandé à être vérifiés et une partie d'entre eux l'avait été.

M. Jim Jones: Et combien en avez-vous effectivement vérifié jusqu'à présent?

M. Jonathan Sunderland: Trois cent trente et un.

M. Jim Jones: Il y a deux à trois millions de petites entreprises au Canada et l'on dit que 27 p. 100 des gens d'affaires ne sont pas au courant du problème ou n'ont pris aucune mesure pour le régler. Cela nous laisse donc avec 500 000 ou 600 000 entreprises dont il faudra s'occuper par ailleurs. Ce programme ne nous permettra peut-être même pas de régler 10 p. 100 des cas.

Quel genre de responsabilités juridiques pèsent sur les épaules des gens qui effectuent ce genre de vérifications? Quand vous vérifiez une petite entreprise, lui suggérez-vous simplement de s'intéresser au problème ou alors de considérer le rapport comme étant la Bible et de suivre à la lettre tout ce qu'il contient? Les étudiants qui font les vérifications ont-ils une responsabilité légale?

M. Timothy Garrard: Cela est une question à laquelle la Banque et nous-mêmes nous sommes beaucoup intéressés, lors de l'élaboration du programme, et sur laquelle nos avocats ont beaucoup travaillé. Le contrat que signent les clients comporte effectivement une clause de responsabilité juridique. Celle-ci limite la responsabilité des fournisseurs de service et des partenaires à l'exécution d'un bon travail dans les limites de notre contrat. Nous n'offrons aucune garantie relative aux problèmes constatés et nous ne nous engageons certainement pas à régler les problèmes des clients. Il ne s'agit que d'une première étape destinée à cerner les problèmes. Si ces derniers ne sont pas réglés correctement par la suite, on ne peut nous en tenir responsables.

Mais je vous dirai que nous nous sommes effectivement préoccupés de cet aspect et c'est d'ailleurs pour cela que nous avons demandé à nos avocats de travailler très fort à l'élaboration d'une clause spécifique. Au bout du compte, ils sont satisfaits du résultat.

M. Jim Jones: Donc, vous ne faites que formuler des recommandations. Il ne s'agit donc pas de vérifications exhaustives grâce auxquelles, si les gens faisaient tout ce qui leur est recommandé, tous les problèmes seraient réglés. Il pourrait y avoir d'autres problèmes, si bien que les gens d'affaires doivent se tourner vers des professionnels.

M. Timothy Garrard: Tout à fait. Nous ne garantissons pas qu'il sera possible d'éviter le bogue du millénaire et nous recommandons effectivement de consulter des professionnels pour régler les problèmes que nous mettons à jour.

M. Jim Jones: Avez-vous des étudiants de partout au pays, de toutes les universités ou de tous les collèges communautaires? Ou alors ces gens-là sont-ils recrutés et formés dans une seule région pour être ensuite envoyés dans les 85 centres? Comment arrive-t-on à ce chiffre de 700 étudiants ou de 200 par trimestre?

M. Timothy Garrard: Les étudiants sont recrutés par nos centres administratifs. Nous tenons trois recrutements par an, un par trimestre scolaire. Ils sont donc associés aux centres administratifs, mais ils ne viennent pas forcément des écoles se trouvant sur le territoire desservi par ces centres administratifs.

Par exemple, nous avons un centre administratif dans la région d'Ottawa, mais les étudiants qui en relèvent sont recrutés dans tous les établissements se trouvant sur le territoire desservi par le centre d'Ottawa. Je ne me rappelle pas exactement quelles sont les limites de ce territoire, mais disons que si une entreprise d'Arnprior ou de Smith Falls ou même de Cornwall réclame ce genre de service, c'est le centre d'Ottawa qui l'offrira. Les étudiants qui seront appelés à intervenir pourront être rattachés à ce centre sinon, ils devront s'y rendre.

M. Jim Jones: C'est tout pour mes questions.

La présidente: Merci, monsieur Jones. Monsieur Shepherd.

M. Alex Shepherd (Durham, Lib.): Merci.

C'est cela le genre de rapport que vous produisez, n'est-ce pas? Pouvez-vous me montrer où il est question de la super déduction fiscale que le gouvernement consent aux petites entreprises à titre d'incitatif?

M. Timothy Garrard: Dans le rapport?

M. Alex Shepherd: Oui.

M. Jonathan Sunderland: C'est en fait un renseignement que nous communiquons directement au client quand nous le rencontrons, et cela fait également partie des renseignements apparaissant dans le communiqué et dans la lettre de Revenu Canada qui portent sur la déduction fiscale.

M. Alex Shepherd: Je vois. Avez-vous constater si les entreprises concernées sont désireuses de se prévaloir de ce genre de déduction?

M. Jonathan Sunderland: Oui. D'ailleurs, pour en revenir à la question qu'a posée le député tout à l'heure, qui voulait savoir si certains gens d'affaires ne sont pas tentés de jeter l'éponge en découvrant que la note peut être salée, je dirais que cette disposition leur donne un coup de pouce. Il est difficile de se résigner à remplacer ses systèmes informatiques, mais on s'interroge un peu moins quand on sait qu'il existe un incitatif fiscal.

• 1620

M. Alex Shepherd: Avez-vous une idée du nombre d'entreprises qui pourraient se prévaloir de ce crédit fiscal ou pourriez-vous nous donner une idée de leur pourcentage?

M. Jonathan Sunderland: Non, je ne m'y risquerai pas, monsieur.

M. Alex Shepherd: Ma prochaine question s'adresse au milieu bancaire. Je pensais qu'une des raisons pour laquelle nous avons proposé cette super déduction fiscale était d'inciter le milieu financier à contribuer au programme et à consentir éventuellement des prêts ou d'autres formes d'aide aux petites entreprises, pour leur permettre de profiter de cette disposition et qu'un tel achat n'ait pas d'incidence négative sur l'encaisse. Est-ce que c'est ce qui se fait?

M. Robert Paterson: Dès que le crédit fiscal a été annoncé, nous avons diffusé l'information à tous nos directeurs de compte chargés des petites et moyennes entreprises afin de les mettre au courant.

Deuxièmement, la CIBC a lancé deux programmes de prêt. Le premier est notre nouveau crédit aux petites entreprises, qui est un crédit simple, de base, d'administration relativement simple. Aucun frais n'est imposé pour les remboursements à tempérament et ce prêt conviendrait d'ailleurs fort bien pour financer l'achat d'équipements destinés à régler le problème de l'an 2000. Il peut être utilisé parallèlement avec le crédit d'impôt.

En outre, nous avons un programme de prêt à la création d'emplois dans lequel nous venons d'injecter 100 millions de dollars supplémentaires il y a deux ou trois semaines, et grâce auquel les entreprises peuvent obtenir jusqu'à 100 000 $ à un pour cent de moins que le taux préférentiel pour engager des personnes à temps plein dans le cadre de ce programme ou d'autres programmes afin de régler le problème de l'an 2000.

Nous nous sommes vraiment efforcés de former notre personnel de vente pour qu'il mentionne la question du crédit fiscal à nos petites entreprises clientes, dans le cadre du programme l'An 2000 - Première étape et des autres programmes dont je vous ai parlé, afin de conseiller nos clients du mieux possible pendant cette période et de les aider à se préparer à la transition.

M. Alex Shepherd: Ce matin, j'ai assisté à une réunion d'information donnée par l'ABC qui tient ce genre de séminaire partout au Canada. Il a notamment été question du fait que cet allégement fiscal n'est pas bien compris par le milieu de la petite entreprise. Les gens ne savent pas qu'ils peuvent s'en prévaloir. Il ne semble pas que ce message leur soit déjà parvenu.

Je vois que vous opinez de la tête pour confirmer ce que je viens de dire.

Cela étant posé, que doit-on faire en tant que gouvernement, que doit-on faire pour mieux faire connaître cette disposition fiscale? Qu'est-ce que les banques et d'autres peuvent faire pour faire savoir qu'elle existe?

M. Robert Paterson: Eh bien, on pourrait d'abord mobiliser les médias pour diffuser plus largement l'information de façon permanente, et faire en sorte que chaque fois qu'il est question de l'an 2000 on parle de l'initiative l'An 2000 - Première étape ainsi que du programme d'incitation fiscale. En outre, il serait utile de distribuer les brochures d'information et tous les documents disponibles auprès des petites entreprises clientes.

À la CIBC, nous avons ajouté des pages à notre bulletin de la petite entreprise pour y inclure toute cette information. Vous constaterez qu'il est question de ce problème dans notre bulletin que nous envoyons à nos 330 000 clients. Nous allons nous efforcer de continuer à diffuser cet élément d'information auprès de nos clients et à renseigner nos directeurs de comptes pour qu'ils mentionnent régulièrement ce problème.

M. Alex Shepherd: Pour terminer, je vais revenir sur une question que, semble-t-il, les députés se doivent de poser, à savoir la répartition à l'échelle du territoire. Quand ce programme a été mis en oeuvre—et je dois vous avouer que je ne m'y suis pas intéressé de très près—j'ai communiqué avec le Collège Seneca qui l'administrait dans ma région. J'ai constaté qu'aucun étudiant du Collège Durham, qui offre un programme d'informatique très respecté, n'y participait et j'ai également constaté qu'aucune entreprise n'avait été ciblée dans ma région pour bénéficier de ce programme.

Aurait-on tendance à se concentrer essentiellement sur les régions urbaines plus peuplées ou êtes-vous vraiment présents à l'échelle du Canada?

M. Robert Paterson: Je ne pourrais vous donner que le point de vue de la CIBC et passer la parole à quelqu'un d'autre qui vous donnera le point de vue national.

Donc, du point de vue de la CIBC, nous avons envoyé un ensemble de documents d'information, dont notre bulletin et ce dépliant qui indique un numéro 1-800, à nos 330 000 petites entreprises clientes, à l'occasion d'une campagne de publipostage. En outre, toutes nos succursales disposent de brochures qui leur sont propres et qui leur permettent de fournir des renseignements additionnels. Par ailleurs, nous combinons tout cela avec notre actuel programme de publicité nationale.

Nous avons le sentiment d'avoir pris toutes les dispositions voulues pour communiquer ces renseignements à plusieurs reprises, et nous entendons poursuivre dans ce sens. Nous n'allons pas nous arrêter là. Nous allons continuer à diffuser cette information auprès de nos petites entreprises clientes pour les inciter à recourir aux divers programmes offerts.

Tim?

M. Timothy Garrard: Je crains d'avoir oublié ma géographie et je ne sais pas où...

M. Alex Shepherd: Oshawa.

• 1625

M. Timothy Garrard: Je suis certain que nous desservons Oshawa, mais à partir de quel centre, cela je ne puis vous le dire.

M. Jonathan Sunderland: C'est nous qui nous en occupons.

M. Timothy Garrard: Je serais surpris que personne de votre circonscription n'ait entendu parler du programme, parce que nous en faisons effectivement la promotion. Il est certain que toutes les petites entreprises de votre circonscription pourraient s'en prévaloir. Les étudiants sont choisis...

M. Alex Shepherd: Je m'y suis intéressé il y a déjà quelque temps de cela et il est fort possible que la situation ait été corrigée depuis. Cela remonte à l'époque de la mise en oeuvre du programme. Je pensais que le Collège Seneca était le centre chargé de l'administrer dans la région.

M. Jonathan Sunderland: Dans le cas du programme Étudiants bien branchés...

M. Alex Shepherd: Oui.

M. Jonathan Sunderland: ...ou dans celui de l'An 2000 - Première étape? Quand le programme Étudiants bien branchés a été lancé, c'est l'Université de Toronto et le Collège Centennial qui s'en occupaient; dans la région d'Oshawa, c'est l'Université de Toronto qui se chargeait de l'administrer. Quant à Centennial, il était chargé de l'autre côté, à partir de la rue Yonge.

Cependant, ces établissements ont recruté leurs étudiants dans les écoles de leur région respective, en fonction de la demande du marché. C'est ainsi qu'ils ont pu étendre le programme sur un plan géographique. Nous recrutons les étudiants, nous les formons, puis ils retournent dans leurs collectivités pour y administrer les programmes. Tout cela a été articulé autour du marché.

M. Alex Shepherd: Je comprends ce que vous dites, mais l'Université de Toronto est assez éloignée d'Oshawa.

Quoi qu'il en soit, je suis conscient que vous essayez de mettre ce genre de programme en oeuvre partout et il vous faudra peut-être quelque temps pour cela. Je vais voir, il va falloir que je m'intéresse à ce qui est offert dans ma région.

La présidente: Monsieur Shepherd, parlez-vous du programme Étudiants bien branchés ou de l'initiative l'An 2000 - Première étape?

M. Alex Shepherd: De l'initiative...

M. Jonathan Sunderland: Un feuillet de notre documentation indique les centres dans lesquels nous offrons le programme.

La présidente: Mais cela, c'est pour le programme Étudiants bien branchés.

M. Jonathan Sunderland: Il se trouve que l'initiative l'An 2000 - Première étape est administrée dans le cadre du programme Étudiants bien branchés.

La présidente: Donc, partout où ce dernier programme est offert...

M. Jonathan Sunderland: Effectivement, partout où ce programme est offert, c'est-à-dire également à Oshawa et partout ailleurs où cela est indiqué sur la carte, nous administrons le programme Première étape.

La présidente: Très bien. Merci beaucoup.

Monsieur Jaffer.

M. Rahim Jaffer: J'ai été heureux de vous entendre parler de ce programme et de ses retombées positives. Cependant, je me propose de jouer un peu l'avocat du diable. Au gouvernement, nous devons veiller à ne pas instaurer de concurrence déloyale quand nous lançons de nouveaux programmes.

Dans ce cas là, il est évident qu'on a demandé aux gouvernements d'intervenir et de contribuer à régler le problème de la conformité à l'an 2000, mais les entreprises du secteur privé cherchent, de leur côté, à trouver des solutions à ce problème. Selon vous, est-ce que ce programme—et d'autres du genre—s'inscrivent en complément du travail accompli par divers organismes désireux de régler ce problème dans le secteur privé? Induisent-ils un degré de concurrence déloyale ou, au contraire, faut-il encourager l'adoption de tels programmes. Je serai heureux d'entendre votre point de vue à ce sujet.

M. Timothy Garrard: Comme nous étions tout à fait conscients du risque de concurrence déloyale, nous avons pris soin de concevoir l'initiative en question en tant que simple programme d'information de premier niveau. Nous aimons à croire que, plutôt que de retirer du travail au secteur privé, nous allons lui en donner, parce que les droits de 200 $ que nous réclamons sont nettement inférieurs à ce que demande la plupart des conseillers sérieux en informatique, parce que nous sensibilisons les propriétaires des petites entreprises à ce problème très grave, que nous les conseillons sur la façon de s'y prendre pour le régler et que nous leur donnons même des renseignements sur ceux qui sont susceptibles de les aider.

Par exemple, on trouve sur le site Internet de mon ministère les noms des entreprises en mesure de proposer des solutions au problème de l'an 2000. Par ailleurs, les étudiants conseillers peuvent indiquer aux entreprises d'autres sources où elles trouveront ce genre d'information. Mais pour qu'une entreprise songe à réclamer de l'aide, il faut d'abord qu'elle soit au courant de l'existence du problème.

Je ne pense pas qu'à ce stade très préliminaire de la démarche nous soyons en concurrence avec qui que ce soit et j'ai même l'impression que nous envoyons des clients aux experts-conseils haut de gamme.

M. Rahim Jaffer: C'est tout ce que je voulais savoir, madame la présidente.

La présidente: Merci beaucoup, monsieur Jaffer.

Monsieur Lastewka, avez-vous des questions?

M. Walt Lastewka (St. Catharines, Lib.): Ma question rejoint celle de M. Jaffer. Un peu plus tôt, vous avez dit que vous ne référiez pas les entreprises du secteur privé à des experts-conseils, ou quelque chose du genre, mais vous venez de déclarer que vous indiquez aux propriétaires de PME où ils doivent chercher. Ils doivent chercher un fournisseur de service dans leur région.

Donc, quand vous parlez de première étape, ce n'est ni plus ni moins que cela. Vous attirez simplement l'attention des gens et vous veillez à ce qu'ils prennent les mesures pour se conformer aux exigences du passage à l'an 2000. J'ai été heureux d'entendre la question de M. Jaffer, parce que je m'interrogeais moi-même à ce sujet.

• 1630

J'espérais que nous éviterions un pic de demande à l'approche de l'an 2000 et que nous accélérerions le phénomène de prise de conscience du problème chez les gens.

Combien d'étudiants aurez-vous formés pendant toute la durée du projet—étant donné que certains retournent étudier? Avez-vous estimez un nombre?

M. Jonathan Sunderland: Il est prévu que ce programme prendra fin en même temps que la stratégie emploi-jeunesse, en mars 1999. D'ici là, nous devrions avoir formé environ 3 500 étudiants qui devraient également avoir acquis une expérience dans le cadre du programme Étudiants bien branchés.

M. Walt Lastewka: Donc, avec tous les étudiants que vous aurez vus passer, vous en aurez formé 3 500 sur le problème de l'an 2000?

M. Jonathan Sunderland: Non, je parle du programme Étudiants bien branchés, qui a commencé bien avant.

M. Walt Lastewka: Moi je veux parler de ce qui concerne le bogue du millénaire.

M. Jonathan Sunderland: Eh bien, nous en aurons formé 700.

M. Walt Lastewka: Sept cents sur ce problème...

M. Jonathan Sunderland: C'est exact.

M. Walt Lastewka: ...entre maintenant et... mars 1999, date de fin du programme. Entre-temps, d'ici la fin de l'an prochain, nous devrions être en mesure de savoir s'il restera encore beaucoup de travail à faire après cette date. Quand cet examen est-il prévu?

M. Timothy Garrard: Vous parlez de la stratégie emploi-jeunesse?

M. Walt Lastewka: Eh bien, je me dis qu'il restera encore beaucoup de choses à faire vers la fin de l'année prochaine...

M. Timothy Garrard: Effectivement.

M. Walt Lastewka: ...et au début de l'an 2000, si bien que vous devrez peut-être prolonger le programme.

M. Timothy Garrard: Nous envisageons cela sous divers angles. Je ne connais pas assez le sujet pour vous en parler, mais on peut imaginer que le gouvernement voudra prolonger la stratégie emploi-jeunesse.

S'il ne le fait pas, nous chercherons activement à conclure des ententes de partenariats et de commandite grâce auxquelles le programme Étudiants bien branchés pourra continuer de bénéficier de l'appui du gouvernement—ou éventuellement d'un niveau de financement réduit par l'appareil administratif, que nous pourrions aller trouver dans les budgets actuels. En un certain sens, on pourrait considérer que le partenariat avec la CIBC est un exemple du genre d'association que nous recherchons.

Ce programme fait déjà l'objet d'autres partenariats, mais nous voulons en conclure davantage. Par ailleurs, il obéit à la formule du recouvrement des coûts, les coûts administratifs centraux étant largement couverts par les revenus que génèrent les étudiants conseillers, qui alimentent ainsi les caisses des centres administratifs dont ils dépendent.

D'une façon ou d'une autre, nous espérons pouvoir poursuivre ce programme après le 31 mars 1999 sans avoir à l'interrompre.

M. Walt Lastewka: Je vais aller un peu plus loin dans le sens de la question de M. Shepherd.

La présidente: Une question brève, monsieur Lastewka.

M. Walt Lastewka: Bien sûr. Si un député veut savoir à qui il doit s'adresser dans sa circonscription, où qu'il soit au Canada, comment doit-il s'y prendre?

M. Timothy Garrard: Eh bien, vous pouvez m'appeler ou vous rendre sur le site Internet du programme Étudiants bien branchés. Cette adresse apparaît dans la documentation que nous vous avons remise. Par ailleurs, vous pouvez également téléphoner au numéro 1-888 qui a été spécialement retenu pour ce programme et l'on vous donnera le nom des gens de votre région qui pourront vous fournir les renseignements que vous recherchez.

M. Jonathan Sunderland: Si vous voulez contacter directement le centre administratif le plus proche de chez vous, le mieux est sans doute d'appeler la ligne gratuite. Celle-ci s'apparente à celle de Pizza-Pizza: vous composez un numéro unique qui achemine automatiquement votre appel vers le centre administratif le plus proche.

M. Walt Lastewka: Parfait. Je vous remercie.

La présidente: Merci beaucoup, monsieur Lastewka.

[Français]

Monsieur Dubé, avez-vous une question à poser?

M. Antoine Dubé (Lévis-et-Chutes-de-la-Chaudière, BQ): Non. Je ne voudrais pas répéter une question qui a déjà été posée.

La présidente: D'accord.

[Traduction]

Monsieur Jones, vous avez une autre question?

M. Jim Jones: Oui. J'ai une question et un commentaire. À l'occasion des vérifications que vous avez faites, avez-vous constaté si les petites entreprises continuent d'acheter des produits et des logiciels qui ne sont pas conformes à l'an 2000?

M. Jonathan Sunderland: Je ne sais si je puis vous répondre à ce sujet. En ce qui concerne les logiciels de dernière version, il semble que les entreprises veillent à ce qu'ils soient conformes à l'an 2000. Je pense que les gens sont tout à fait conscients du problème.

• 1635

M. Jim Jones: Je suppose que vous vérifiez rapidement le BIOS ou des choses de ce genre sur les ordinateurs.

M. Jonathan Sunderland: C'est exact.

M. Jim Jones: J'ai entendu parler de gens qui ont acheté des logiciels soit disant conformes à l'an 2000 et qui se sont rendu compte que tel n'était pas le cas en vérifiant le BIOS. Avez-vous constaté cela? Si tel est le cas, nous devrions prendre des mesures pour rendre cela illégal; les vendeurs devraient signer une déclaration établissant qu'ils ne vendent que des produits conformes à l'an 2000. Sinon, la responsabilité incombe automatiquement à l'acheteur. Avez-vous constaté ce genre de chose?

M. Jonathan Sunderland: Je ne dirais pas que ça n'arrive jamais, mais je ne pense pas qu'il s'agisse d'une tendance.

M. Jim Jones: Très bien. Par ailleurs, j'ai l'impression que 200 personnes c'est peu par rapport à l'ampleur du problème à régler.

Il y a quelques années, quand j'étais dans une administration locale, nous avions voulu administrer un programme de vérification à domicile en vue de favoriser la conservation d'eau. Les gens passaient de maison en maison et recommandaient ce qu'il fallait faire pour remplacer tel ou tel équipement. Eh bien, votre programme me rappelle cela, mais en beaucoup plus sérieux.

Vous avez également parlé de commanditaires. Les gens pourraient venir s'installer dans mon bureau où j'ai un ordinateur et une table de libre. On pourrait ainsi engager et former prêt de 301 étudiants de plus, les députés pourraient accueillir chacun un étudiant, ce qui permettrait de rejoindre encore plus de gens. Avez-vous envisagé de recourir à de tels commanditaires ou êtes-vous limités à 200 quant au nombre de personnes que vous pouvez former?

M. Timothy Garrard: Nous pourrions étendre l'envergure du programme. Nous pourrions recruter et former davantage d'étudiants et ainsi étendre l'envergure du programme si nous constations que la demande dépasse très nettement le nombre d'étudiants que nous pouvons mobiliser. Nous en sommes au début...

M. Jim Jones: Mais vous peut-être serez-vous limités par le manque d'espace à bureau ou des facteurs de ce genre et je crois que pour la plupart des députés, ce serait un excellent service public à rendre à leurs électeurs. Ils auraient une base de rattachement.

M. Timothy Garrard: Cependant, ils devront tout de même aller dans les entreprises. Vous pourrez toujours installer un ordinateur dans un bureau de député...

M. Jim Jones: Je suis d'accord. Il faudra aller...

M. Timothy Garrard: ...mais si les étudiants se trouvent dans les bureaux des députés, ils devront aller visiter les entreprises.

M. Jim Jones: Les étudiants pourraient travailler à partir de ces bureaux plutôt que... Pour l'instant, il y a 85 bureaux, ce qui veut dire que certains doivent parcourir pas mal de kilomètres pour se rendre dans un bureau d'Industrie Canada. Certains étudiants pourraient s'installer dans les bureaux des députés, en faire une base secondaire, et couvrir le territoire géographique correspondant à chaque circonscription. Comme il s'agit d'un programme fonctionnant selon le principe du recouvrement des coûts, il se paiera de lui-même. Ce faisant, les étudiants disposeraient simplement d'un lieu plus près des entreprises locales auprès desquelles ils sont appelés à travailler. C'est un peu comme ce que nous avions fait dans le cas du programme de conservation de l'eau.

M. Timothy Garrard: Effectivement, c'est une bonne suggestion.

M. Jonathan Sunderland: Je sais que...

M. Jim Jones: Et ce ne sont pas les députés qui vont dans les bureaux des administrations municipales...

M. Jonathan Sunderland: ...à l'heure où notre programme est de mieux en mieux connu et où de plus en plus d'entreprises nous appellent de régions situées en dehors des centres où nous sommes installés, les étudiants aimeraient avoir des bureaux à partir desquels ils pourraient travailler. Ce bureau leur conserverait une certaine légitimité et leur donnerait un endroit où produire leurs rapports. Je trouve votre suggestion excellente.

M. Jim Jones: Par ailleurs—et je serais heureux d'y participer—je me demande si vous seriez disposé à offrir des séminaires à l'intention des entreprises.

M. Jonathan Sunderland: Nous offrons déjà régulièrement des séminaires que nous appelons «séances d'information». Il s'agit de séances de commercialisation et d'information nous permettant de sensibiliser les gens à ce genre de question et de les amener à participer à notre programme.

Ainsi, nous offrons de telles séances d'information dans les Centres de service aux entreprises du Canada et dans les bibliothèques publiques, les chambres de commerce et les autres centres d'affaires où nous avons un contact direct avec les clients et où nous pouvons leur exposer le problème.

La présidente: Merci.

Merci beaucoup, monsieur Jones.

Madame Jennings.

Mme Marlene Jennings (Notre-Dame-de-Grâce—Lachine, Lib.): Merci, madame la présidente.

Merci beaucoup pour vos exposés et félicitations pour ce programme qui semble très intéressant. Je vais revenir sur une question à laquelle j'espère que vous pourrez répondre plus tard, si ce n'est tout de suite.

L'un des fondements de la stratégie emploi-jeunesse est d'aider les jeunes qui ont de la difficulté à trouver un emploi, sans égard à leur niveau d'instruction. On sait, évidemment, que le taux de chômage est très élevé chez eux.

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Les statistiques sont très claires à ce sujet: le taux de chômage est beaucoup plus élevé chez les jeunes issus de communautés ethnoculturelles ou appartenant à des minorités visibles ou à des groupes autochtones, que chez ceux de la population en général. J'aimerais savoir si vous avez adopté des mécanismes dans le cadre du programme Étudiants bien branchés afin de recruter et d'engager des membres des communautés ethnoculturelles et des minorités visibles, ainsi que des femmes et des Autochtones.

M. Timothy Garrard: Nous sommes justement en train de nous pencher sur ce genre de statistiques.

Mme Marlene Jennings: Très bien.

M. Timothy Garrard: D'abord, nous exigeons que les étudiants possèdent une connaissance technique ainsi qu'une connaissance du milieu des affaires. Nous devons évidemment les recruter dans tous les milieux afin de répondre aux exigences posées et de satisfaire notre clientèle.

Mme Marlene Jennings: Bien.

M. Timothy Garrard: Toutefois, nous avons pris un ensemble de mesures spéciales pour veiller à ce que les groupes minoritaires soient représentés.

J'ai avec moi certaines statistiques, mais elles concernent l'ensemble du programme Étudiants bien branchés, parce qu'après un mois d'opération seulement de l'initiative l'An 2000 - Première étape, nous ne disposons pas encore de données qui lui soient propres.

Pour ce qui est d'Étudiants bien branchés, les statistiques s'établissent ainsi: 1 p. 100 d'Autochtones; 16 p. 100 de minorités visibles; 36 p. 100 de femmes; 3,7 p. 100 d'handicapés; 35 p. 100 de bilingues et 23 p. 100 de personnes dont le français est la langue maternelle.

Mme Marlene Jennings: Cela paraît bien. Auriez-vous copie de ces statistiques?

M. Timothy Garrard: Bien sûr.

Mme Marlene Jennings: Merci.

C'était ma seule question, madame la présidente.

La présidente: Merci beaucoup, madame Jennings.

Monsieur Shepherd pour une dernière question.

M. Alex Shepherd: En réponse à M. Jones, vous avez dit que les 200 étudiants que vous employez correspondent à la demande. Cela revient-il à dire que la demande ne justifierait pas plus d'étudiants?

M. Timothy Garrard: Pour tout vous dire, après un mois seulement, nous ne savons pas encore quelle est l'ampleur de la demande. Notre campagne d'information avec des envois à plus d'un million de foyers est porteuse... si la prise de conscience augmente ainsi que le niveau de demande, nous ferons ce qu'il faut faire pour engager plus d'étudiants.

La présidente: Merci beaucoup, monsieur Shepherd.

Monsieur Garrard, monsieur Sunderland et monsieur Paterson, nous tenons à vous remercier d'avoir pris le temps de venir nous rencontrer pour nous expliquer le programme l'An 2000 - Première étape. Je suis certaine que les députés présents veilleront à en faire la promotion par le biais des envois «dix-pour-cent» et des bulletins parlementaires, et qu'ils essaieront de répandre la bonne parole dans leur groupe respectif en précisant qu'il est possible d'obtenir des renseignements et d'avoir accès à vos conseillers.

Qui sait? Vous donnerez peut-être suite à la suggestion de M. Jones—qui n'est pas mauvaise quand on songe que certaines de nos circonscriptions sont énormes—sur la fourniture d'autres locaux, notamment dans les administrations municipales.

Encore une fois, merci beaucoup. Nous vous souhaitons beaucoup de succès.

M. Timothy Garrard: Merci.

La présidente: La séance est levée.